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@Lashana Reeves (crédit gif/ casshelpsgifs)

Mavis eut un très léger sourire en coin en voyant Lashana peiner à dire ce qu’elle avait à dire, faisant une annonce quant à son optimisme dont elle semblait ne tirer aucune réelle satisfaction. Si elle devait prendre en compte la grimace qu’elle laissa filer en même temps, ça avait même l’air de lui coûter quelque chose de dire ce genre de mensonge "Tu vois, c’est pas si compliqué que ça." De prétendre être optimiste, et de voir le bon côté des choses dans une situation critique. C’était un peu culotté de la part de Mavis de prétendre qu’elle était un rayon de soleil quand dans son esprit se jouait des scénarios catastrophes à longueur de temps, formatée pour traiter avec le pire et en faire son affaire en un rien de temps, mais elle ne reverrait plus jamais la jeune femme de sa vie après aujourd’hui, alors elle pouvait se permettre de jouer encore plus un rôle que d’ordinaire, et s’amuser des faux-semblants.

"Tant mieux, qui sait si ce n’est pas nous qui allons finir par nous écharper si t’oses me contredire." Elle plaisantait, avait-elle besoin de le préciser ? "Je plaisante. Je sais pas me battre." Elle prit le parti de le faire en grimaçant à son tour, avouant quelque chose qui n’était là encore pas une vérité absolue, remontant ses yeux vers la trouvaille de Lashana en estimant à peu près la marge de manoeuvre qu’elle avait pour y monter. C’était le genre de choses qu’elle aurait été capable de faire dans d’autres circonstances, jamais la dernière à partir à l’aventure, excitée par l’idée de découvrir et d’expérimenter, mais elle gardait à l’esprit que tous ici étaient dans une situation critique, et que ses connaissances médicales seraient d’un grand secours au cas-où quelque chose de plus dramatique se passerait à un moment donné. Elle envoyait la jeune femme au casse-pipe, une certitude qui n’avait pas tellement d’effet sur elle, se disant que c’était son idée, alors qu’elle devait en assumer les conséquences, c’est tout "Je prends ça, je te donne ça." commenta-t-elle en faisant l’échange de sac et de lampe torche avec Lashana qui se préparait à monter. Elle les posa un peu plus loin, et se positionna derrière l’escabeau trouvé par la jeune femme pour mieux réceptionner la grille qu’elle retirait de son encoche, mais aussi si jamais elle avait deux pieds gauches, et qu’elle finissait par s’étaler sur le sol. Dieu merci ce n’était pas le cas, et elle la débarrassa de la grille qu’elle posa au sol dans un bruit métallique, désagréable. Relevant la tête pour suivre la progression de Lashana, elle voyait sa silhouette se faufiler dans le conduit d’aération, et décida elle aussi de grimper sur l’escabeau pour passer la tête au bord du conduit, et accompagner son exploration avec sa voix "Si tu vois que ça craint trop, reviens tout de suite." C'était encore le meilleur conseil qu’elle pouvait lui donner sans savoir à quoi s’en tenir véritablement, plus spectatrice qu’autre chose sur l’instant "Dis-moi ce que tu vois quand tu le vois, et prends pas de risques inutiles." Encore un conseil qu’elle dit un peu plus fort, Lashana étant déjà partie à l’assaut de sa mission que Mavis ne pouvait suivre que de loin. Elle se rendit compte que ça la frustrait un peu de ne pas être dans le coeur de l’action, mais c’était un choix judicieux que l’une d’elle reste ici. Ça n’était pas moins ennuyeux que de devoir s’imaginer ce qui se passait pour Lashana à ce moment-là, et après quelques secondes à peine, elle lui demanda en tendant le cou en espérant voir quelque chose dans le conduit "Tu vois quelque chose ? Un autre conduit d’aération, une issue de secours ?"

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"Chef, oui, chef!" Tu le dis avec une certaine pointe d'ironie, mais tout en étant sérieuse. Le but n'est pas que tu te blesses et que vous vous retrouviez avec quelqu'un blessé en plus de tout ce que vous devez gérer. Oui, vous, tu te considères en charge avec Mavis, plus que les deux pharmaciens qui sont de l'autre côté du comptoir. Et qui sont plus adultes que vous et qui auraient dû prendre les devants de cette situation. Tant pis, vous ne pouvez pas faire marche arrière maintenant et tu te hisses dans le conduit sans grande difficulté, avec la lampe torche. Tu es là pour observer et pas pour jouer les aventurières du jour et tenter de sauver le monde à toi toute seule. Mavis n'a même pas besoin de te dire de ne pas prendre de risque, ce n'est pas toi, tu agis sur un coup de tête et ça ne te ressemble pas.
Étonnamment, le conduit est spacieux, assez spacieux pour que tu puisses t'y glisser et y trouver place. Il fait sombre et la lampe torche t'aide à t'orienter. Tu la fais pivoter sur la droite, puis sur la gauche. Tu hausses le ton pour dire ce que tu vois à Mavis. "Il n'y a pas de... ew." C'est plus fort que toi, tu as une réaction un peu enfantine en voyant ce rat, l'animal ne bouge pas, tu le fixes pendant une dizaine de secondes avant de déterminer qu'il est vraiment mort et ne risque pas de se jeter sur toi. Tu n'es pas une peureuse, mais tu pouvais éviter ce genre de rencontres avec un littéral sac à maladies, ça sera sympa. Tu te colles à une des parois pour avancer un peu et éviter cette rencontre du troisième type, et avancer un peu plus dans le conduit. Quelques centimètres de plus, avec prudence et pour avoir une véritable réponse."Pas d'autre conduit d'aération, juste un rat mort... Probablement depuis longtemps. Ouais, je suis médecin légiste aussi, je ne l'ai pas dit." Tu l'annonces après quelques minutes, alors que tu rencontres... une véritable impasse. A quoi sert cette bouche d'aération alors ? Pourquoi être dans le plafond si ça ne mène nulle part ? Tu ne le comprends pas et tu supposes que l'architecture a beaucoup changé depuis que le bâtiment a été établi, pas la peine de s'éterniser ici. Ta curiosité est satisfaite, vous ne pourrez pas sortir par ici. "Mais mince, non, je ne vois rien qui puisse nous être utile." Il faut bien l'admettre et tu passes la tête par l'entrée que tu as créée, un regard pour Mavis.
"Attention, je redescends." Cela te prend une autre longue minute pour manœuvrer et redescendre, tes deux pieds se posant sur l'escabeau. Tu laisses échapper un long soupir une fois que tu es sortie de ce conduit, beaucoup mieux et beaucoup plus en sécurité sur la terre ferme. Mais cela ne fait pas avancer votre situation présente du tout."Qu'est-ce qu'on fait ? Je sais que les lignes téléphoniques sont saturées et possiblement coupées, mais..." Mais tu réfléchis à toute vitesse, essayant de trouver une fin à cette phrase. Ce n'est pas parce que ça ne te plaît pas qu'il s'agit d'une urgence. Personne n'a besoin de soins médicaux dans la minute, prétendre le contraire au téléphone serait malhonnête et c'est même peut-être illégal. Très illégal, que tu te dis la seconde suivante."Plutôt que de tenter les services d'urgence, est-ce qu'on essayerait pas autre chose ?" Mickey ? Non, tu ne sais même pas s'il décrocherait son téléphone ? Junior ?
Ouais, ça te paraît être une bonne option, rien que pour l'opportunité de te passer un savon et de te faire une leçon de moral, il pourrait venir. Et se faire passer pour l'homme de la situation. "J'ai un grand frère avec les épaules carrées qui pourrait..." Tu fais un geste vers la porte coincée. "T'as un copain ou un ex assez fou pour braver la tempête et jouer les princes charmants ou pas ?" Tu lances la suggestion à Mavis, te disant que Junior Reeves sera la dernière solution. La dernière.

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"Touche le pas." Le rat mort. Elle ne jugeait pas que Lashana était idiote — encore que, elles ne se connaissaient pas, ça pourrait tout aussi bien être le cas —, mais il y avait des conseils qui sortaient tout seuls, et celui-ci en faisait partie. Mavis n’avait pas envie que chacun sorte d’ici avec des bactéries, alors si Lashana pouvait éviter d’en ramener en caressant un animal mort, ce serait déjà une bonne chose "On le dira aux pharmaciens pour qu’ils se chargent de faire venir quelqu’un. S’il reste ici trop longtemps, ça risque de devenir désagréable pour les clients de la pharmacie." En d’autres termes, l’animal se trouvant dans le conduit d’aération, l’odeur de sa décomposition finirait pas embaumer tout l’espace. Mavis n’était pas une petite nature, elle avait vu bien pire que ça, mais d’autres avaient le coeur moins accroché qu’elle, certainement comme Lashana dont la réaction ne s’était pas faite attendre. Toujours juchée sur son escabeau, Mavis attendit d’entendre à nouveau sa voix. Il paraissait évident qu’il n’y avait rien dans ce conduit d’aération susceptible de les aider, il valait sans doute mieux qu’elle revienne, et qu’elle s’éloigne le plus vite possible de ce rat mort qu’elle avait rencontré "Reviens, ça sert à rien de rester là-dedans plus longtemps." annonça-t-elle à la jeune femme comme une évidence, descendant de l’escabeau pour lui laisser la place d’elle aussi en descendre.

Elle la réceptionna du regard lorsqu’elle descendit enfin, les épaules de Mavis se haussant quand elle la questionna sur la marche à suivre "J’ai l’impression qu’on a fait tout ce qu’on a pu pour trouver un moyen de sortir, alors c’est vrai que c’est pas l’idéal, mais… attendre ?" Ils avaient de l’eau, ils avaient de la nourriture. Certes, leurs compagnons d’infortunes n’étaient pas des lumières, mais c’était quelque chose qu’elles finiraient bien par gérer, même par ignorer si chacun restait calme et sensé, non ? "Je sais pas. Ça m’ennuie de saturer davantage les lignes, ça doit déjà être l’enfer dans les centres d’appel." Son statut d’étudiante en médecine la poussait à penser à ses collègues qui devaient être en train de ramasser les pots cassés actuellement "On risque pas grand-chose en attendant un peu que la situation se débloque, si ? On a de l’eau, on a de la nourriture, et tout est relativement bien protégé pour que rien ne nous surprenne ou nous tombe dessus." avança-t-elle, tournant la tête vers l’entrée de la réserve en prenant un temps de réflexion pendant que Lashana lui demandait si elle n’avait pas quelqu’un qui pourrait venir les aider. Elle rebondit d’abord sur la mention du frère aux épaules carrées de la jeune femme "C’est pas Superman non plus, autant lui éviter de prendre des risques, même s’il a les épaules carrées." Ça se saurait si c’était un gage de sécurité. Qu’est-ce qu'il allait faire, en mettre une à une rafale de vent ? Elle était peut-être bien idiote, finalement. Elle forma des guillemets autour des mots épaules carrées Mav, et puis elle secoua négativement la tête pour répondre à sa question par anticipation "J’ai des parents, des amis, un frère aussi, mais on est en alerte-météo, je crois pas que la meilleure solution soit de faire prendre des risques à des gens à qui on tient." Elle tenait relativement à ses parents et à son frère ceci dit, c’est ce qui lui fit jeter un coup d’oeil à l’écran de son téléphone portable qu’elle sortit de sa poche, et murmura plus pour elle que pour Lashana "C’est tellement un trouillard de toute façon, jamais il voudra se rendre ici." Baz n’avait aucune crédibilité aux yeux de sa petite soeur dont la tête se releva, et dont les épaules se haussèrent encore quand elle statua, ferme, ses yeux trouvant ceux de la jeune femme devant elle "Il faut attendre, c’est notre seule solution."

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"Comme tu le dis, ce n'est pas idéal." Du tout, d'attendre, d'être coincée ici. Mavis ne le sait pas, mais tu n'aimes pas cette sensation-là. De ne pouvoir rien faire, de ne pas trouver de solution efficace pour pouvoir passer à autre chose. Tu as appris très vite à te défaire des situations inconfortables, pour aller de l'avant et justement, te trouver un endroit où on pouvait t'accepter et où tu pouvais être tout simplement. Non, ce n'est même pas venu grâce à Rachel ou à les deux grands frères. C'est même l'inverse. À force d'être mise sur la touche, à force de ne pas être considérée et d'être même invisible aux yeux de tous, y compris les gens qui ont le même nom de famille que toi... eh bien tu as appris à te retrousser les manches, à faire ce qui te plaisait toi et ce sans concession."Désolée, c'est ma tendance à vouloir toujours faire quelque chose quand je vois un problème. Et puis, je me dis que c'est toujours mieux de le dire à voix haute que de foncer dans un mur, tu vois le truc ?" Tu le dis à voix haute, ton regard se portant de nouveau sur le conduit, c'était une idée un peu folle. Tu peux le voir maintenant, mais ça n'impliquait personne d'autre que toi et Mavis est restée sur le sol à tout superviser donc... vous avez juste perdu quelques minutes, c'est tout.
Il faut juste attendre, pas quelque chose que tu aimes entendre et tu ne sais même pas comment le reste de votre groupe va accueillir la nouvelle. Il faudrait laisser un des pharmaciens en faire l'annonce, tu n'as pas envie que cela se retourne contre toi ou la blonde. Cela ne sera pas très juste à tes yeux. Tu suggères le coup de fil à la famille, ou un ami, le joker ultime et Mavis met cette idée de côté aussi. Elle parle de son frère en des termes plus que péjoratifs, et tu te dis que peut-être, peut-être que Mickey et Junior sont compétents. "Hmm... à ce point ? Je vais te croire sur parole."  Tu fais un signe de tête pour que vous retrouviez les autres. "Attendons." Tu le dis avec un soupir et tu te diriges un des pharmaciens pour dire que non, la situation n'a pas changé. Tu le laisses faire une annonce un peu plus officielle. Qui arrive quelques minutes plus tard, les membres de votre petit groupe de débrouillards se tournent vers lui et il explique sur un ton qui se veut rassurant les choses. Et assure que dès que le temps se sera un peu plus calmé, ils referont un essai pour ouvrir la porte. Ou pas, tu n'as même pas envie de faire remarquer que le temps se calmera après le passage de la tempête. Non, toi tu cherches un endroit où t'asseoir, ne voulant pas rester debout et étant un peu seule, tu décides tout de même d'envoyer un message à Junior. Pour résumer la situation et lui dire exactement où tu te trouves. Cela ne coûte rien, et ce n'est pas comme si tu allais verser une larme s'il lui arrivait quoi que ce soit.
On s'assoit à côté de toi, on suit ton exemple même et au premier venu, tu as un sourire, qui se veut bienveillant. "Il faut qu'on attende, mais on peut parler un peu, je sais que ça fait passer le temps... qu'est-ce que vous seriez en train de faire si vous n'étiez pas coincés-là ?" La question est totalement innocente, pour inciter à la conversation. Une fois que la balle est lancée, métaphoriquement bien entendu, les conversations commencent. Quand tu aperçois Mavis, tu désignes l'endroit juste à côté de toi, qu'elle s'installe aussi."Maternelle, j'ai l'impression d'être revenue en maternelle." Au moment où tu dis ça, ton téléphone vibre et tu ravales un rire en voyant le message de Junior. "Et j'ai menti, j'ai textoté mon grand frère." Tu hausses les épaules, tu le dis comme si ce n'était pas très important. "Il va essayer de venir."

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A part acquiescer à ce que disait Lashana, Mavis ne trouva rien d’autre à dire ni à faire. Elle n’aimait pas être inactive, mais devant la succession de malchances qu’elles accusaient depuis plusieurs minutes désormais, elle était bien obligée de jeter les armes et de se faire à la réalité. Ce ne serait pas si pire, d’autres étaient surement coincés au beau milieu de la nature déchaînée. Ils n’auraient pas accès au confort relatif à l’électricité durant plusieurs heures, mais il seraient tout de même à l’abri, et c’était encore tout ce qui comptait ; restait à savoir si chacun réussirait à se canaliser pendant l’attente interminable que ça constituerait de rester ici. Elle avait confiance au fond, le prouvait la manière dont elle rejoignit l’avant de la boutique pour se figurer de l’état de tout le monde aux alentours et discuter quelques instants avec les pharmaciens qui faisaient leur possible pour rassurer leur environnement. Le vent soufflait au dehors, c’était un peu effrayant à entendre en étant coincé à l’intérieur, seulement Mavis se disait que c’était une garantie plus engageante que d’être dehors et ça suffit à calmer son impatience. Plusieurs fois, elle jeta un oeil à l’écran de son téléphone portable pour se rendre compte que le réseau était hors-service, et que même si elle voulait prévenir quelqu’un, ce serait peine perdue ; elle savait ses proches en sécurité de toute façon, aussi elle s’installa comme les autres, et réfléchit sans vraiment le faire aux prochaines heures, à ce qu’elle dirait à Esmée quand elle sortirait d’ici, à comment elle justifierait son absence auprès d’un Nicholas qui paniquerait sans doute de ne pas avoir de ses nouvelles s’il cherchait à la joindre en ce moment-même.

Elle eut l’impression de s’assoupir le temps d’une minute ou deux, mais elle n’en était pas tout à fait certaine, sa perception endormie pas l’inactivité environnante. Elle savait juste que quand elle avait brièvement fermé les yeux, Lashana n’était pas à ses côtés, et que quand elle les avait rouverts, elle l’était "Il manque plus que le feu de camp et les guimauves." commenta-t-elle aux paroles de sa comparse à qui elle adressa un léger sourire, laissant les autres s’exprimer avant elle — elle ne comptait pas vraiment le faire de toute façon, trouvant contre-productif de s’arrêter sur ses possibilités qui n’existaient pas, puisqu’ils étaient coincés ici, rattrapés par l’inévitable. Elle suivit du regard ceux qui prirent la parole, puis le posa à nouveau sur Lashana qui lui avoua avoir contacté son frère "Le réseau est revenu le temps de ma micro-sieste ?" lui demanda-t-elle, reprenant son propre téléphone dans ses mains pour constater qu’en effet, elle avait au moins une barre de réseau qui ne lui servirait pas à grand-chose, mais c’était déjà ça. Elle cala l’arrière de sa tête contre l’étagère près de laquelle elle était appuyée, pensa très furtivement à Ruben et à ce qu’il devait faire en ce moment, le sachant assez dévoué à la médecine pour être fourré aux urgences, à aider autant qu’il le pouvait. C’est ça qui la mettait la plus en boule maintenant, de ne pas être là-bas, elle aussi. Chassant ça de son esprit, elle demanda à Lashana "Il va essayer de venir en pleine tempête ? C’est pas un peu imprudent de le laisser faire ? T’as pas peur qu’il lui arrive un truc ?" Ça ne la regardait pas, chacun gérait sa propre famille comme il l’entendait. Néanmoins, elle ajouta "Vous êtes pas très proches, ou je me trompe ?" Pour lui faire risquer sa vie aux milieu des éléments déchaînés, c’est que tout ne devait pas être très rose de ce côté-là.

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Est-ce qu'un feu de camp rendrait l'atmosphère un peu plus légère ? Tu ne sais pas, et si tu étais motivée, tu dirais que ça vaudrait peut-être le coup de tenter l'expérience. Peut-être, mais hors de question de mettre le feu à cette charmante petite pharmacie de quartier juste pour une expérience et tu doutes que ce soit du goût de tout le monde. Oui, parfois, tu apprécies le chaos et le bordel dans la vie des autres, tu trouves cela intéressant à regarder depuis les tribunes, mais ce n'est pas pour autant que tu veux cela dans ton propre quotidien. Et aujourd'hui en est l'exemple parfait en réalité. Une fois que la tempête sera passée sur Brisbane, tu pourras retourner à ta vie lisse et sans plis, comme tu l'as toujours voulu en réalité. Mavis t'interroge sur ton réseau et tu hausses encore les épaules, tu ne comprends pas la logique, et textoter un de tes frères n'est pas un service d'urgence. Du tout même. "Le mien part et revient, mais c'était suffisant pour envoyer un message." Un message au frère qui répondra.
Tu n'as rien contre Michael, mais sa vie chaotique ne laisse pas beaucoup de place aux autres. Et encore moins les membres de sa famille et tu penses cela même s'il t'a récemment fait un chèque plus que conséquent. Ce n'est que de l'argent, ça ne rachète pas la distance qu'il y a entre vous tous, de la distance qu'il n'a jamais cherché à combler. Okay, toi non plus, mais toi, tu es jeune, tu as une excuse, Mickey est techniquement père. Donc plus âgé et mature que toi par définition. Mais ça, tu ne le dis pas. "Et ma localisation." Que tu précises à Mavis une seconde plus tard, avant d'hocher la tête avec une certaine insistance. Quand elle te demande, à juste titre, s'il va braver les éléments pour sa chère petite sœur, parce que cela semble impossible. Oui, c'est imprudent, mais Junior prend ses décisions, stupides ou non, tout seul, comme un grand garçon et ce, depuis des années alors... "Hmm ? Lui, il te dira qu'on est proches, qu'il serait prêt à tout faire pour sa seule et unique petite sœur." Tu dis cela sur un ton plat, sans aucune émotion, avant de repousser une mèche brune loin de ton visage. "Mais je sais que c'est pour se faire bien voir et il aime l'attention, j'ai deux frères, mais c'est lui l'enfant du milieu, je crois qu'il se sent obligé de compenser parfois. Ça et le fait qu'on soit tous orphelins..."
Junior s'est toujours senti obligé de compenser, ça ne date pas d'hier. Dès que Mickey a été rattrapé par ses propres démons, ton autre frère s'est dit que c'était lui qui devait montrer l'exemple, lui qui devait être le plus grand, le plus responsable, le plus adulte. C'est lui qui a tenu tous les discours barbants et importants de ta vie, et lui qui t'a toujours mise en garde sur les dangers du monde. Tu sais que tu auras le droit à une leçon de morale aujourd’hui et si Mavis veut entendre ton frérot te parler comme une gamine de douze ans, et ainsi profiter du spectacle gratuit, tout ce qu'elle a à faire, c'est rester dans les parages. "Je ne verserai pas de vraies larmes s'il lui arrive un truc, tu vois ?" Tu dis cela en fixant le sol pendant une poignée de secondes, avant de lever la tête vers Mavis. Tu ne sais pas du tout ce qui te pousse à lui en dire autant, même cela, c'est nouveau. Être assise à ne rien faire ? Ce n'est décidément pas fait pour toi. Du tout. "Pourquoi je te raconte ma vie ? Bonne question. Désolée, je crois que rester assise me rend bavarde." Tu hausses les épaules, comme si ce n'était rien du tout et que vous étiez déjà amies, est-ce le cas ? Non, c'est juste une étrangère, ce qui doit expliquer pourquoi c'est plus facile de dire ce genre de vérité à voix haute. "Si tu veux avouer de terribles secrets de famille, c'est le moment, Mavis."

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Oh. Non, Mavis ne questionnait pas Lashana sur sa relation avec son frère pour avoir un exposé détaillé de son historique familial. Sauf que certains diraient qu’à poser ce genre de questions, elle semait son malheur, et ce n’était pas faux. Elle semblait vivre une vie familiale un peu pénible la jeune femme, le prouvait la manière dont elle parlait de son frère qui vivait dans le déni, mais aussi la confession à propos de son statut d’orpheline à laquelle Mavis réagit avec un regard détourné et des lèvres brièvement pincées. Pourquoi elle se fourrait toujours dans ce genre de pétrin, bon sang "C’est pas facile tout ça." qu’elle se contenta de dire, parce qu’elle ne se voyait pas se désoler de quelque chose dont elle n’était pas responsable — pour une fois. Elle non plus n’avait pas une vie de famille idyllique, mais elle n’en parlerait pas sous le prétexte que ce confinement imposé invitait à l’introspection. Elle était persuadée que dans quelques heures tout au plus, ils sortiraient tous d’ici et qu’ils retourneraient à leur vie sans jamais plus se soucier l’un de l’autre, alors à quoi bon s’épancher ; elle ne ressentait pas le besoin de chercher l’absolution, elle vivait parfaitement avec ses péchés qu’elle dissimulait avec talent, aussi sournoise qu’elle était déterminée à mener la vie dont elle rêvait "T’es la seule fille de ta famille alors ?" Une question moins critique à laquelle elle n’avait pas besoin de répondre, Lashana dégageant cet aura de dernier enfant protégée par ceux avant elle. Seulement, il fallait bien continuer à alimenter la conversation. Elle paraissait plutôt douée pour le faire seule de toute façon, et c’était une aubaine que Mavis savoura en laissant échapper un très léger rire à sa confession suivante, hochant la tête en affirmant sans aucune gêne "Oui, je vois exactement ce que tu veux dire." Sans penser à Marion un seul instant à ce moment-là — elle n’existait plus, elle n’avait pas besoin de penser à elle —, c’était surtout à Baz à qui elle fit référence quand, entourant ses jambes avec ses bras, ses genoux maintenu contre sa poitrine, elle lui expliqua "Moi aussi, j’ai un frère." Elle le lui avait déjà dit tout à l’heure, ça ne serait donc pas une surprise "Et j’ai un peu ce type de relation avec lui, à la différence qu'on a arrêté depuis longtemps de vouloir vendre notre relation au reste du monde. Le déni, c’est pas pour nous." lui assura-t-elle en tournant la tête de son côté dans un léger sourire, songeant tout de même au fait que c’était un peu triste d’avoir une famille, mais de ne pas savoir l’apprécier. Elle aurait aimé dire que ce n’était pas sa faute, mais ce n’était pas vrai.

"Je crois que t’as pas besoin d’être assise pour être bavarde." lui fit remarquer Mavis dans un nouveau sourire, plus doux et sincère, l’arrière de sa tête cognant contre l’étagère près de laquelle elle était appuyée. C’est vrai, la jeune femme était drôlement volubile contrairement à elle. Mais même si elle jugeait que ses diatribes n’étaient pas toujours adaptées, ça avait au moins le mérite d’être spontané et de faire passer le temps. Relâchant doucement ses genoux, la blonde perdit son regard à droite et à gauche en écoutant d’une seule oreille ce qu’ajoutait Lashana et qui lui fit dire "J’en ai aucun à t’avouer, je le crains." Et ce mensonge, elle le prononça sans donner l’impression de faire un effort, s’appliquant même à en rajouter en laissant un soupir las lui échapper "J’ai certainement la famille la plus ennuyeuse de la baie. Mes parents passent leur vie à bosser." Et à faire des petites fêtes de bourgeois patentés dans leur grande maison, petits-fours et champagne en prime "J’ai hérité d’eux sur ce point-là. J’ai qu’un objectif, et je compte bien l’atteindre, alors croisons les doigts pour qu’on sorte d’ici au plus vite."

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@Mavis Barnes (crédit gif/ megedonnellygifs)

Sans pouvoir lire dans les pensées de Mavis, tu réponds, sans le savoir, aux interrogations de la blonde. Oui, tu adores le son de ta propre voix et il n'en faut pas beaucoup pour te pousser à parler. Tu ne parles pas de toi en général, dans la salle du restaurant de l'hôtel où tu travailles, il faut être au soin pour les clients. Les faire se sentir très importants, aussi importants que des dieux dans certains cas, et si même si ça te fait bien rouler des yeux, les pourboires sont importants pour la petite serveuse que tu es, tu ne peux pas vraiment te passer d'eux. Malheureusement pas. Dans ta famille ? Tu n'es pas la priorité tout simplement, et tu as appris à diriger les conversations vers les autres. Les problèmes de grands de Michael ou de Junior prennent plus de place, surtout ceux de Mickey si tu es très honnête dans le fond et là encore, tu dois t'écraser. Mavis ne sait pas que tu ne prends que rarement de la place, et que lorsqu'on te tend une perche, tu la saisis. Sans ne jamais hésiter. "Oui et non, je suis la petite dernière, mais ma grand-mère est là pour resserrer la visse." C'est dit avec un petit rire à la fin de ta phrase, parce que ce n'est pas un euphémisme. Du tout en fait. Elle n'est juste plus toute jeune ta grand-mère et si c'était elle qui s'était retrouvée coincée ici à ta place... Tu fronces les sourcils rien qu'en y pensant, tu ne sais même pas comment elle aurait pu réagir avec sa condition. Si cela l'aurait fait paniquer ou si elle aurait conservé son calme légendaire. Impossible à prédire et quand Mavis te dit qu'elle n'a pas de secret à t'avouer, dommage, ça aurait fait passer le temps plus vite, tu expliques la raison de ta venue. Tu es certaine que tu ne vas pas revoir Mavis, alors pourquoi pas ? "Ce sont ces médicaments que j'étais venue chercher tu vois..." Tu faisais quelque chose de bien... Pour une fois. C'est assez rare pour être remarqué, enfin, pas forcément quelque chose de bien, quelque chose pour quelqu'un qui n'est pas toi. Pas quelque chose qui arrive souvent. Tu n'es pas la petite sœur de l'année, et tu n'es certainement pas la petite-fille parfaite. Mais accompagner Rachel et l'aider à envisager la prochaine étape de sa vie, avec une maladie, c'est quelque chose que tu t'es promis de faire. "Quelle ironie quand j'y pense bien." Cela tu le murmures, avant d'écouter Mavis. "Hmm, c'est pour ça les études de médecine." La blonde veut en faire son métier, s'occuper des autres et de soigner les petits comme les gros bobos. Tu ne comprends pas ce genre de vocation, tu supposes que ce n'est pas écrit sur le visage de la blonde.
"Au moins, tu sais ce que tu veux et tu bosses pour l'obtenir. Cela ne te rend pas ennuyeuse, moi je dirais plus que tu es déterminée." Très déterminée et c'est tout à son honneur de s'être engagée sur une aussi longue voie. Personnellement, tu sais que les études ne sont pas faites pour toi, alors tu as préféré ne pas perdre ton temps. Tu es beaucoup plus satisfaite après une journée de boulot que tu ne l'étais sur les bancs de l'école. D'ailleurs, est-ce que l'Emerald Hotel va survivre à la tempête ? Tes pensées sont là alors que le silence s'installe entre Mavis et toi, seulement interrompu par toi qui poses des questions stupides. Est-ce qu'être étudiante de médecine veut dire qu'elle ne flanche pas à la vue du sang ? Et est-ce qu'elle est accro à la caféine ? Et la vie dans les hôpitaux... est-ce réellement comme dans ses séries télévisées ou tout le monde se saute dessus? Ce genre de choses, pour faire passer le temps et tu es la première à sursauter alors que tu entends un bruit. Il y a du mouvement, si, tu en es sûre et certaine, ça vient de la porte d'entrée même.
"Lashana! Lashana!" C'est ton prénom, et tu connais cette voix et juste quand tu te lèves, la porte d'entrée s'ouvre. Il y a du vent qui entre et de la lumière, mais là, tu reconnais bien ton grand frère. Il te cherche du regard et tu en profites pour te tourner vers Mavis, désignant le grand gaillard qui a le même nez et les yeux que toi de ta main droite.
"Oh... Junior Reeves, qui arrive au bon moment...qu'est-ce que je t'avais bien dit ?" C'est tout ce que tu as le temps de dire, ton frère sécurise la porte ouverte et il entre dans la pharmacie pour de bon, vous pouvez tout de même sortir. "Lashana... vous allez bien?" Il y a deux bras autour de toi soudainement et tu n'as pas d'autres choix que d'accepter l'étreinte. Il te sort du pétrin après tout, c'est lui le héros et il s'adresse à votre petit groupe. "C'est en train d'empirer dehors, je vous conseille tous de rentrer chez vous, et toi... Tu viens avec moi." C'est un ordre, catégorique et comme ça, il met fin à votre calvaire et personne ne semble vouloir rester ici plus longtemps. Tu te laisses entraîner par le frère et tu regardes juste par-dessus ton épaule pour adresser un hochement de tête à Mavis.

(rp terminé)