the heart wants what it wants
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

Nous sommes ici depuis deux jours et les deux premiers ont surtout été dédiés à se remettre du décalage horaire important que j’ai subi bien plus que Damon, habitué aux longs trajets en avion. Si nous avons pu trainer au lit nu comme des vers sans souffrir de la fraîcheur – ou du froid, il faut dire ce qui est – de l’hiver Européen, ce n’est que grâce au système de chauffage dernière cri et certainement couteux de la villa dans laquelle Damon a passé ses premières années. C’est émouvant, d’être ici. Moi, je n’ai pas de lieu, d’endroits marqués de souvenirs d’enfance dans lesquels l’emmener pour qu’il me découvre et me comprenne un peu plus chaque jour. Un jour, il rencontrera Jessica Price, celle qui a fait office de mère pour moi pendant mes années d’adolescence. Mais jamais il n’y aura de maison à Grenade, d’appartement à New York ou de villa dans les Pouilles Italiennes dans lesquelles je pourrais l’amener pour y construire de nouveaux souvenirs à deux. Et ce n’est pas grave, puisqu’il en a pour deux. Je me sens juste toujours un peu comme une intruse dans ce genre d’endroit hors du temps qui lui appartient.

C’est la lumière du soleil qui m’éveille, projetant sa timide chaleur à travers les fenêtres sur le corps de Damon, plus tout à fait endormi mais encore assoupi. Ce genre de tableau me fait presque revenir sur la décision qui se dessine de reprendre mes études : pile lorsqu’il termine les siennes et son stage à la MHI et que pourrions vivre plus souvent ce genre d’instant, je pense à m’engager à mon tour dans une voie chronophage. Je me console en me disant que si j’aurais du travail à faire de mon côté, les heures de cours seront assez rares pour que j’arrive à répartir mon temps comme je l’entends et à profiter du temps nouvellement libre de mon époux.

Doucement, je me glisse vers lui pour déposer mes lèvres sur son épaule, avant de déposer un second baiser dans sa nuque. « C’est bien la première fois que je me réveille avant toi depuis qu’on est là. » J’observe ses paupières se soulever doucement, et ses yeux bleus s’ouvrir pour de bon. Je lui adresse un immense sourire, soulagée d’être là, bien plus sereine que je ne l’étais à Brisbane où nos problèmes se tassent, mais se tassent en prenant leur temps. A plat ventre, je pose mes coudes et mains sur son torse, avant de les laisser être rejoins par mon menton. « Tu veux un café ? Je vais aller en faire, je pense. » Il est notre meilleur allié pour lutter contre le décalage horaire, le mien en tout cas. « Et peut-être qu’après… » Je fais glisser deux doigts sur son torse à la manière des jambes d’une ballerine qui évoluent gracieusement sur le parquet d’une salle de danse. « Tu pourras enfin m’en dire plus sur le programme que tu as prévu. » Parce qu’aujourd’hui, c’est notre anniversaire de mariage mais, plus important, c’est aussi notre anniversaire. Je sais qu’il a comploté avec Shiloh, et je n’arrive pas à deviner pour quoi, malgré des théories plus folles que les autres. Nous sommes chez lui, en Italie, et toutes les suppositions sont permises. « En tout cas, je sais que c’est pas une journée en bateau. Peut-être que la prochaine fois, on pourra venir en été. » Un sourire étire mes lèvres et j’explose finalement de rire, avant de laisser mon corps se détendre et de déposer ma joue sur son torse.

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@megan williams

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Le décalage horaire n’avait jamais vraiment été un problème pour Damon, habitué à être emmené ici et là à travers les différents continents - habitué aussi à changer de lieu de vie à travers les années, assez pour connaitre plusieurs fuseaux horaires qui auront été terres d’accueil pour lui. Ses habitudes avaient donc été de la partie à peine arrivés en Italie, alors qu’il n’avait su faire la moindre grasse matinée sur les deux jours déjà écoulés depuis leur arrivée. Ce n’était pas quelque-chose dont il allait se plaindre: il avait du temps pour observer Megan dormir grâce à cela, ayant besoin de davantage de sommeil pour se remettre sur pied de son côté.

Ce matin, ce n’était pas qu’il avait enfin réussi à attraper quelques heures de sommeil en plus, simplement qu’il avait préféré ignorer les différents réveils en fermant les yeux assez fort et en priant pour retrouver le sommeil au moins une poignée de temps supplémentaire. Cela avait du assez fonctionner, puisque ce fut le contact appuyé de Megan contre lui et le fait qu’elle soit réveillée qui le sortit complètement de ses songes. « C’est bien la première fois que je me réveille avant toi depuis qu’on est là. » Au sourire qu’elle lui adressa, il répondit avec un similaire, passant déjà sa main dans le dos de sa femme pour caresser ce dernier alors qu’elle s’installait gentiment sur son torse, allongée. « Je voulais te laisser du temps en paix sans avoir à me supporter. » Bien sur qu’il était quelque peu moqueur. « Tu veux un café ? Je vais aller en faire, je pense. » A ces paroles là, il plissa quelque peu le bout du nez. « Si tu le fais corsé comme ils savent le faire ici. » Lorsqu’il était à l’étranger, lorsqu’il en chez eux en Australie, ce n’était pas là quelque-chose sur laquelle il se permettait de tiquer, fermant les yeux sur la qualité et la façon de faire le café. Lorsqu’il revenait en Italie en revanche, il devenait intransigeant sur la question - comme tout italien qui se respectait, dirait-il.

« Et peut-être qu’après… » Il haussa un sourcil, un petit sourire amusé aux lèvres. « Après ? » - « Tu pourras enfin m’en dire plus sur le programme que tu as prévu. » Bien sur que les mots de la jeune femme arrachèrent un rire à Damon, qui resserrait déjà ses bras autour du corps de sa femme pour l’enlacer, la rapprocher de lui et lui voler un baiser. « C’est pour ça que t’es réveillée avant moi en fait: t’es trop curieuse. » Mais c’était pour la bonne cause, en l’occurence - et pour les bonnes raisons, étant donné qu’il avait passé les dernières semaines à comploter dans son dos. « En tout cas, je sais que c’est pas une journée en bateau. Peut-être que la prochaine fois, on pourra venir en été. » Il eut un petit rire à son tour. « C’est pas un tour en bateau. Et promis la prochaine fois on viendra en été. »

Apposant un baiser sur son front alors qu’elle s’allongeait complètement sur lui, sa main continuait de caresser sa peau sous la pulpe de ses doigts. A cet instant là, la sonnerie indiquant à Damon qu’il avait reçu un message texte sur son téléphone se fit entendre - il y jeta un coup d’oeil avant d’étirer un petit sourire. « Sortons du lit. » Ce n’était pas une question - et il l’incita en commençant à se relever de le suivre dans ses mouvements et initiatives. Attrapant par la suite, une fois levés et une robe de chambre enfilée, la main de sa femme pour l’emmener avec lui jusque la cuisine, lorsqu’ils arrivèrent dans cette dernière il la laissa passer devant lui pour qu’elle puisse voir le petit déjeuner préparé et dressé pour eux. Se glissant dans son dos pour entourer sa taille de ses bras et glisser son nez dans sa nuque, déposant un baiser dans cette dernière, il murmura à son oreille. « Happy anniversary, Megan. » Le message texte reçu, c’était l’une des personnes embauchées pour dresser la surprise qui l’avertissait que tout était en place. Des semaines qu’il anticipait ce moment, alors bien sur qu’il avait tout fait en grand.

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« Je voulais te laisser du temps en paix sans avoir à me supporter. » - « Oui c’est ça tiens, parce que c’est vrai que t’es particulièrement difficile à supporter. » Je secoue la tête, amusée par la répartie de Damon qui enroule déjà son bras autour de moi pour caresser la courbe de mon dos. « Et tu m’amène en Italie en plus, vraiment, incroyable ce que t’es insupportable comme garçon. » Mes yeux roulent dans leur orbite de façon tout à fait théâtrale et exagérée et, finalement, comme pour illustrer que tout ça n’est qu’une plaisanterie – si ce n’était pas déjà évident – je pose mes lèvres avec délicatesse sur le haut du torse de Damon, à la naissance de son cou, soit la partie qui m’est accessible en demandant le moins de mouvement possible. Je n’ai pas envie de bouger, je suis bien dans ces bras. J’y consentirais toutefois pour la bonne cause, comme celle de nous préparer des cafés. « Si tu le fais corsé comme ils savent le faire ici. » - « Comment tu peux boire ça. » Moi, je trouve ça infect. Mais si mon doux mari désire boire du détergent, qui suis-je pour penser à sa place et le juger ?

Du reste, je n’oublie pas ma curiosité. Depuis plusieurs semaines maintenant – presque deux mois – Damon garde le secret sur ce qu’il a prévu pour notre anniversaire de mariage et pour le renouvellement de nos vœux. Je doute qu’il s’agisse "juste" d’un voyage en Italie. Pour Damon, ce n’est pas grand-chose et j’ai cru comprendre qu’il voyait les choses en grand pour l’occasion. Alors, allongée contre lui, je bats des cils comme une jeune ingénue en jouant avec une mèche de cheveux qui me vient dans le visage. Ma technique pour l’amadouer est grossière. Si je ne doute pas qu’il me trouvera adorable, je doute qu’il tombe dans le panneau. Damon n’arrive pas souvent à résister à mes appels du pied mais, cette fois, il semble avoir décidé que je ne saurai ce qu’il a prévu qu’au moment où il l’aurait décidé, et certainement pas avant. « C’est pour ça que t’es réveillée avant moi en fait: t’es trop curieuse. » - « Pas – du – tout. » Un sourire mutin se dessine sur mon visage, et je pince même mes lèvres pour me prétendre innocente. « J’avais juste hâte d’être à aujourd’hui. »  Et comme un enfant le matin de Noël, j’ai ouvert les yeux plus tôt naturellement à cause de cette hâte, parce que j’étais pressée de voir de quoi la journée allait être faite. « Un peu pour voir ce qui tu as prévu, c’est vrai. » Je consens à l’admettre, un sourire adorable sur les lèvres, un sourire qui illumine mon joli minois. « C’est pas un tour en bateau. Et promis la prochaine fois on viendra en été. » Je n’en sais toujours pas plus, et de toute évidence je vais encore attendre un peu. Le jour étant venu, cela ne durera de toute façon pas bien longtemps. « J’ai hâte de voir à quoi ça ressemble ici quand la ville est la plus vivante. » Puisque, comme beaucoup de jeunes femmes anglosaxonne, j’ai été bercée par des images de Dolce Vita à l’Italienne qui me donnent envie de vivre ça, moi aussi, surtout avec mon mari qui a tout du prince charmant à mes côtés. D’aucun diraient que c’est pour mon image et pour avoir du contenu pour inonder les réseaux sociaux, mais ils se tromperaient. « Sortons du lit. » Il se redresse et j’abandonne notre nid douillet presque à regret. A mon tour, j’enfile une robe de chambre au tissu satiné, et je nouds sa ceinture autour de ma taille.

En bas, un petit déjeuner de fête nous attend sur la table. J’esquisse un sourire et, arrivant par derrière, Damon entoure ses bras autour de ma taille. Il dépose un baiser derrière mon oreille, avant de murmurer quelques mots. « Happy anniversary, Megan. » Je me retourne dans ses bras pour passer mes bras autour de ses épaules, et je dépose vrai baiser sur ses lèvres. « Joyeux anniversaire, monsieur Williams. » Ma main glisse dans la sienne et je l’attire avec moi plus près de la table pour attraper un grain de raisin que je glisse dans ma bouche, sans quitter Damon de mon regard rieur. « T’en prépare des choses, quand tu dors. » Il s’est fait aider, et je doute qu’il s’arrête là, qu’il n’ait pas d’autres choses dans sa manche. « Un brunch avec tout ce que j’aime, c’est un bon début. » Il connaît mes goûts, ce n’est plus à prouver et guère surprenant puisque nous vivons ensemble depuis plus de deux ans. « Combien de personnes travaillent sur tout ça ? » D’imaginer qu’il a missionné un traiteur ici en Italie et d’autres contact pour tout préparer, c’est la preuve de sa dévotion envers moi, et je ne suis sans doute pas au bout de mes surprises.

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« Oui c’est ça tiens, parce que c’est vrai que t’es particulièrement difficile à supporter. Et tu m’amène en Italie en plus, vraiment, incroyable ce que t’es insupportable comme garçon. » - « Je sais, je sais. » Il était parfaitement conscient qu’elle en rajoutait une couche et une autre, tout comme elle saurait qu’il forçait le trait et était bien plus modeste sur la question qu’il n’en laissait paraitre sur le moment. « Comment tu peux boire ça. » Il haussa quelque peu l’un de ses sourcils. « Je me pose la même question tout les jours à propos du reste du monde, tu sais. » Parce-qu’à ses yeux, le café n’était pas un problème qu’en Australie, mais à peu près partout ailleurs qu’en Italie. Certains autres pays pouvaient prétendre concourir dans la même catégorie, mais ils étaient peu nombreux à trouver grâce aux yeux de Damon.

L’important de la conversation n’était pas porté de toutes façons sur la manière dont il préférait son café, là n’était qu’un préambule à l’éléphant dans la pièce; et si Megan était futée, et savait y faire en temps normal pour lui tirer les vers du nez - ce n’était pas difficile en réalité -, l’italien avait cette fois-ci réussi à garder presque toutes les informations secrètes jusque aujourd’hui. S’il avait fallu parier, il aurait parié ne pas réussir et il aurait perdu qui plus était. « Pas – du – tout. » Il eut un petit rire. « Menteuse. » - « J’avais juste hâte d’être à aujourd’hui. » Le regard qu’il posa sur elle était bien plus attendri avec de telles paroles prononcées, pour sur. « Un peu pour voir ce qui tu as prévu, c’est vrai. » Damon secoua quelque peu son visage. « T’as failli m’avoir près du but. » Si elle avait continué sur la pente des compliments, il aurait plié, il le savait - ce n’était vraiment pas plus compliqué que cela. Toutes les suppositions de Megan s’étaient soldées par des échecs jusque maintenant, aujourd'hui apparemment ne dérogerait pas à cette règle. « J’ai hâte de voir à quoi ça ressemble ici quand la ville est la plus vivante. » - « Tu adorerais. » Il continuait de délicatement caresser le dos de la jeune femme. « Parfois, les gens restent dehors jusqu’au milieu de la nuit, à chanter et danser. C’est vraiment différent de ce qu’on a l’habitude de voir en Australie. » Ce n’était pas que spécifique de l’Italie, mais c’était d’autant plus perceptible ici effectivement. Ce n’était de toutes façons pas à cette saison qu’ils seraient témoins de tout cela - pour le moment, ce qu’ils se devaient de faire c’était de sortir du lit pour la suite du programme qui les attendait.

Damon avait travaillé dur à l’élaboration de leur journée rien qu’à tous les deux, et cette dernière commençait par un brunch préparé et installé pour eux sur la table de la cuisine pendant qu’ils terminaient leur nuit en toute sérénité à l’étage supérieur. Se glissant derrière Megan pour la prendre dans ses bras, il ne pouvait commencer réellement cette journée sans lui souhaiter un joyeux anniversaire de mariage - qu’importe la date prise en compte en réalité, puisque les deux coïncidaient à une année près -, déposant un baiser dans son cou. Elle finit par faire demi-tour sur elle même dans ses bras et par lui voler un véritable baiser. « Joyeux anniversaire, monsieur Williams. » Peut-être qu’il l’embrassa une nouvelle fois avant de se laisser entrainer vers la table. « T’en prépare des choses, quand tu dors. » Megan portait un sourire amusé et bien sur que le cadre plus général lui tira un petit rire. « Je suis magicien, je t’avais pas dit ? » Qui croirait une telle énormité. « Un brunch avec tout ce que j’aime, c’est un bon début. Combien de personnes travaillent sur tout ça ? » Un sourire se fit voyant, amusé, sur ses lèvres alors qu’il tirait l’une des chaises autour de la table; d’un geste de la main, il lui indiqua de s’asseoir sur cette dernière avant de se mettre à naviguer dans la cuisine - il était question de café initialement, et il ne laisserait pas cette idée faner. Déjà, il préparait la cafetière. « Sur le brunch ? Une demi-douzaine je pense, parce-que c’est pas les mêmes qui ont préparé que ceux qui ont dressé. » Il mit le gaz en route, posa la cafetière dessus avant de se tourner vers Megan, les bras croisés sur son torse. « Sur la journée ? J’ai pas compté. Mais je pense qu’on peut compter une trentaine de personnes au moins. » Parce-qu’il y avait plusieurs étapes à valider et que chacune d’entre elles demandait leur lot spécifique de personnes; ce n’étaient pas les mêmes qui s’occupaient de préparer la petite église de la place du village, de ceux qui les attendaient au restaurant ce soir.

Faisant rouler l’une de ses lèvres sur l’autre, il laissa son regard accrocher celui de la jeune femme un instant de plus avant de reprendre la parole. « Je serais dégoûté que ça te plaise pas, ce qui est prévu aujourd’hui. » Il inspira. « Mais si à un moment donné, ça te semble… Je sais pas, de trop ? Pas adapté ? Tu peux me le dire. » Il versa le liquide noir dans deux tasses - une plus grande pour Megan pour qu’elle puisse couper le café avec de l’eau chaude si elle ne désirait pas qu’il soit autant fort. « Ce que je veux dire, c’est que les surprises partent d’une bonne intention mais peut-être que t’aimeras pas. Alors t’as le droit de me dire si c’est pas le cas. » Damon, avoir confiance en lui ? Il y avait des efforts et une bonne évolution, mais ce n’était pas encore ça.

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« Menteuse. » Mes lèvres esquissent la moue d’une femme bafouée et choquée mais, de toute évidence, tout est faux. En voilà un pied de nez aux rumeurs – certainement provenant de personnes sur le plateau – annonçant déjà que je n’ai pas le moindre talent d’actrice. Je m’en moque, le tournage est derrière moi et la promotion du film quant à elle ne commencera pas deux mois. « T’as failli m’avoir près du but. » - « Qu’est-ce qui était de trop ? La main dans les cheveux ? » Je me hisse jusqu’à ses lèvres pour y déposer un baiser. Contre ses lèvres, je lui souffle tout de même toute l’honnêteté de ma démarche, parce qu’il n’était pas question que de tenter de lui soutirer des informations. « C’est pas que de la curiosité. » Ou un jeu, celui d’arriver à lui faire cracher le morceau parce que c’est excitant. « J’ai vraiment hâte. Et j’avais hâte d’être aujourd’hui. » Gênée d’être surprise – je le suis moi-même – à tenir des propos si fleur bleue, je plisse le nez et esquisse une moue mal à l’aise. Je détourne même le sujet pour parler de tout autre chose ; l’endroit où nous sommes dans sa belle saison. « Tu adorerais. Parfois, les gens restent dehors jusqu’au milieu de la nuit, à chanter et danser. C’est vraiment différent de ce qu’on a l’habitude de voir en Australie. » Oui, je suis sûre que j’adorerais ce qu’il décrit. « Ça a l’air génial. » Je l’affirme avec sincérité. « Vous passiez souvent vos étés ici ? » Il a quitté l’Europe pour le Canada lorsqu’il était encore bien trop jeune pour passer ses nuits à danser et à chanter dehors, de toute évidence.

Je ne doute pas que Damon ait organisé une journée parfaite du lever jusqu’au coucher. Nous n’étions pas ensemble et, pourtant, il n’avait même pas besoin de me séduire pour que je lui cède l’an dernier, et il avait pourtant préparé un dîner sur une plage Balinaise et couvert le lit de la chambre d’hôtel de pétales de roses. Damon est un garçon romantique, prévenant, et qui à les moyens de mettre en place ses idées parfois démesurées. Comment me suis-je dégoté un tel prince charmant, déjà ? « Je suis magicien, je t’avais pas dit ? » Je l’embrasse à nouveau, puis c’est à son tour de céder à la tentation et il ne suffirait pas de grand-chose pour que nos peignoirs tombent par terre par inadvertance. « Si tu cherches à prouver que t’es le garçon parfait c’est pas nécessaire tu sais, j’en suis déjà convaincue. » Je lui adresse un sourire mutin, avant de le laisser me guider jusqu’à ma chaise. Et, à défaut de le savoir et d’en être convaincu, il sait que je le pense, tout comme il sait que souvent, je pêche parce que j’estime ne pas le mériter et que cela me fait paniquer. Ma jalousie ne nait pas de nulle part, de toute évidence, peut-être a-t-il déjà fait le rapprochement entre cette dernière et ma façon de trop souvent me dénigrer lorsqu’il est question de bonté d’âme et de cœur.

« Sur le brunch ? Une demi-douzaine je pense, parce-que c’est pas les mêmes qui ont préparé que ceux qui ont dressé. » Je pousse un sifflement admiratif un peu surjoué mais terriblement mignon entre des lèvres comme les miennes. Et bien que j’ai proposé de préparer du café, c’est Damon qui se lève, je suis presque certaine que j’ai l’interdiction de le faire de mon côté – et je ne le quitte pas des yeux. « Sur la journée ? J’ai pas compté. Mais je pense qu’on peut compter une trentaine de personnes au moins. » - « Mazette. » Ce serait mentir que de dire que ma curiosité ne grimpe pas d’un cran. « Tu fais pas les choses à moitié. » Je le savais déjà et ma remarque est dénuée de toute marque de surprise. « Je serais dégoûté que ça te plaise pas, ce qui est prévu aujourd’hui. » Le ton de la conversation change, et je fronce les sourcils de surprise. Sans le quitter des yeux, je penche la tête sur le côté : comment peut-être envisager que ses efforts ne payent pas et me laissent de marbre ? D’où lui vient cette soudaine perte de confiance en lui ? Bien-sûr, c’est fidèle à ce qu’il est. S’il a parfois des accès de confiance en lui qui sont, dans ces moments-là, terriblement séduisants, Damon, c’est avant tout un garçon qui doute. Un garçon qui n’a pas confiance en lui et en tout ce qu’il a à apporter dans un couple ou même de façon générale. « Mais si à un moment donné, ça te semble… Je sais pas, de trop ? Pas adapté ? Tu peux me le dire. Ce que je veux dire, c’est que les surprises partent d’une bonne intention mais peut-être que t’aimeras pas. Alors t’as le droit de me dire si c’est pas le cas. » - « Hey, Damon. » Je tends la main pour attraper la sienne, et l’arrêter dans son mouvement pour qu’il reste près de moi plutôt que de s’installer à sa place tout de suite. « Pourquoi ça serait pas adapté ? C’est une date importante, c’est important. » A partir de là, rien ne me paraîtra disproportionné. Je n’ai pas oublié que nous avons parlé de nous remarier. En attendant, j’ai raconté à qui veut l’entendre que nous allons renouveler nos vœux. Je ne sais pas réellement ce qu’il a en tête et ce qui est au programme, mais ce que je sais c’est que je n’ai pas la moindre envie de tempérer ses ardeurs. « Tu sais, la plupart des femmes adorent ce que les hommes trouvent trop. » En tout cas c’est mon cas, de toute évidence. « Tu me traites comme une princesse. » Il le fait la plupart du temps, à l’exception de ces fois où sa bonté le pousse à donner trop d’importances à d’autres et réveille ma jalousie. Ici, en Italie, il me traite comme si j’étais la huitième merveille du monde. « Et j’aime ça, vraiment. » Mon sourire, solaire, tendre et communicatif, s’agrandit. « Je sais que ça va être parfait. Fais les choses exactement comme tu les as prévues, ce sera pas trop. » Je tire un peu sur sa main pour pouvoir l’attirer contre moi, puis je glisse une main derrière sa nuque pour l’attirer un peu plus près et l’embrasser langoureusement. Egale à moi-même, j’allège la conversation d’une conclusion vouée à alléger l’atmosphère presque solennelle. « Et fais les plus vite que ça, je vais finir par mourir de hâte. » Je pose une main sur mon cœur, et je plisse le nez, parant mon doux minois d’une grimace amusée.

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« Qu’est-ce qui était de trop ? La main dans les cheveux ? » Il eut un petit rire amusé. « Si c’était que ça. » Tout dans l’attitude de Megan soulignait qu’elle en ajoutant des tonnes et cherchait à lui tirer les vers du nez - mais cela n'avait pas pris, et il était à peu près sur qu’elle ne voulait pas réellement que cela prenne et qu’elle préférait le jeu établi entre eux plutôt que la réponse au bout de ce dernier. « C’est pas que de la curiosité. J’ai vraiment hâte. Et j’avais hâte d’être aujourd’hui. » Bien sur qu’il était attendri par la vision et par les mots qui s’offraient à lui en cet instant; il se permit alors d’ajouter rapidement pour ne pas que la gêne soit ressentie trop longtemps par sa femme: « J’ai hâte aussi. J’avais hâte d’être aujourd’hui. » Il avait beau connaitre ce qui les attendait, cela ne changeait rien.

« Ça a l’air génial. Vous passiez souvent vos étés ici ? » Il hocha la tête. « Une partie de l’été, et on revenait pour Noël aussi. » Pour l’été, ils côtoyaient aussi d’autres endroits que l’Italie où le soleil était d’autant plus de mise, mais il était vrai que certaines traditions avaient été respectées toutes les années et le passage par les terres natales était devenu un incontournable.

Ce début de journée avait un gout de douceur et de simplicité malgré les machinations qui avaient été nécessaires pour tout mettre en place; parce-que c’était ce que Damon ressentait tous les matins qu’il pouvait passer en toute tranquillité aux côtés de Megan et où les sujets qui pouvaient leur faire du mal n’étaient pas mis au centre de la table. La seule chose qu’ils avaient à faire ici, c’était de profiter l’un de l’autre et des petites choses ici et là qu’il avait prévu. « Si tu cherches à prouver que t’es le garçon parfait c’est pas nécessaire tu sais, j’en suis déjà convaincue. » Il secoua quelque peu son visage alors qu’il tirait la chaise pour qu’elle puisse s’asseoir. « Me flatte pas comme ça, je vais rougir après. » Ce n’était pas si faux, le pire: elle savait parfaitement que ce type de commentaire pouvait effectivement faire rougir le jeune homme. Cependant, il n’était pas présentement d’humeur à être si rapidement gêné par les commentaires, ils étaient sauvés au moins pour la journée. « Mazette. Tu fais pas les choses à moitié. » Il eut un petit sourire. « C’est pas dans mes habitudes. » Lui qui avait toujours eu l'habitude de vivre dans l’extravagance, qui avait pourtant détesté ça pendant des années se mettaient à répéter les comportements qu’il avait pointé du doigt plus jeune.

Et c’était peut-être, qui savait véritablement, parce-qu’il avait vu toute sa vie ce type de vie imposée aux autres qu’il eut tout d’un coup un instant d’hésitation. Pas grand chose, ou pas quelque-chose qui aurait du devenir grand plutôt - mais assez pour que le peu de confiance en lui qu’il amassait ces dernières années se voit être effritée. « Hey, Damon. » Megan attrapa sa main pour le faire rester à ses côtés, et bien sur que le geste était bienvenu. « Pourquoi ça serait pas adapté ? C’est une date importante, c’est important. » - « Je sais, je sais. Mais plus j’ai peur que ce soit trop ce que moi j’ai envie et moins ce que toi t’as envie. » Sans que ce soit là quelque-chose de fait exprès, simplement qu’il se soit perdu dans les préparatifs et que ces derniers ne soient pas adaptés aux deux principaux concernés. « Tu sais, la plupart des femmes adorent ce que les hommes trouvent trop. Tu me traites comme une princesse. » Il esquissa un petit sourire. « Tu le mérites. » Ce n’était pas plus compliqué pour lui. « Et j’aime ça, vraiment. Je sais que ça va être parfait. Fais les choses exactement comme tu les as prévues, ce sera pas trop. » Ses yeux ne savaient lâcher ceux de sa femme; il se savait extrêmement chanceux. Ou plutôt il se sentait extrêmement chanceux qu’elle soit finalement quelqu’un qui l’accepte dans son entièreté, avec ses idées et ses défauts, là où il aurait pu être maudit dès le début et tomber sur une jeune femme qui ne retenait que la partie où il avait moyens de la traiter comme une princesse. Se laissant attirer vers elle, bien sur qu’il lui rendit son baiser. « Et fais les plus vite que ça, je vais finir par mourir de hâte. » Elle avait le don pour ramener un peu de légèreté à une conversation qu’il avait alourdi sans que ce soit nécessaire; il étirait un petit sourire amusé de son côté aussi, moins franc que celui de Megan mais il était là. « Si tu meurs de hâte, je te ferai du bouche à bouche pour te ramener à la vie t’inquiète pas. » Il lui fit un petit clin d’oeil, avant de s’écarter pour aller s’asseoir à sa place. « Mange un peu, va. » Il prit une gorgée de café. « Parce-qu’on ira pas plus vite que ce qui est prévu, mais faut qu’on soit à l’heure quand même.

Ce ne fut qu’une fois le brunch terminé que Damon se releva de sa place, tendant une main en direction de Megan pour qu’elle attrape cette dernière. « Suis moi, j’ai quelque-chose à te montrer. » C’était la partie de tout ça qu’il avait eu le plus de mal à ne pas lui dévoiler par inadvertance, tant l’intendance avait été importante. Se dirigeant vers l’une des chambres du fond du couloir, il ouvrit la porte et attira la jeune femme à l’intérieur de la pièce. Là, posée sur le lit, se trouvait une housse à vêtement. « Tu peux l’ouvrir, c’est pour toi. » Ce sur quoi il avait le plus travaillé en secret - même si ce n’était pas lui qui avait techniquement travaillé sur la robe qui se trouvait à l’intérieur, puisque c’était Shiloh qui s’en était chargée, mais disons que c’était là un des points importants pour lui et pour lesquels il s’était démené pour que tout soit fait en temps et dans les conditions qui étaient nécessaires. Etant donné qu’il ne voulait pas risquer que Megan tombe dessus avant aujourd’hui, il avait fait expédier les vêtements confectionnés par l’amie de la blonde avant qu’ils n’arrivent eux ici.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« Me flatte pas comme ça, je vais rougir après. » - « Trop tard, t’as déjà les joues rouges. » Ou pas, mais le taquiner de la sorte est amusant et parfaitement innocent. Et puis, comment ne pas relever qu’il l’est, l’homme parfait ou en tout cas un gentleman sans faille alors qu’il tire ma chaise pour que je puisse m’asseoir ? Sait-il que ce genre de comportement appartient maintenant bien plus à l’exceptionnel qu’à la majorité des hommes, encore plus des hommes de son âge ? Certainement, il a lui-même fréquenté son lot de partenaires et, s’il n’était tombé que sur des hommes lui ressemblant, n’en serait-il pas tombé amoureux ? « C’est pas dans mes habitudes. » - « Non, c’est vrai, je te l’accorde. » Je n’en attendais en effet pas moins de lui, au regard de toutes les preuves d’amour et d’affection dont il a déjà pu faire l’étalage.

Qu’il exprime des doutes non plus, ce n’est pas nouveau, il m’a déjà prouvé que sa confiance en lui avait bien trop été mise à mal pour qu’il soit capable de douter de l’homme qu’il est et de tout ce qu’il a à apporter sur la table. Venant d’un autre, cela aurait pu être assimilé à de la fausse modestie, mais je sais que pour Damon, c’est simplement qui il est. « Je sais, je sais. Mais plus j’ai peur que ce soit trop ce que moi j’ai envie et moins ce que toi t’as envie. » - « Oui, c’est vrai que moi j’aurais préféré fêter notre anniversaire à Brisbane avec un plateau de charcuterie et des bières. » Je m’exprime avec humour dans une tentative de mettre Damon à l’aise. Bien sûr que c’est faux, et c’est évidant au regard du sourire amusé qui étire mes lèvres : je suis le genre de femme qui aime mettre les petits plats dans les grands. Le luxe ne me mets pas mal à l’aise, pas plus que l’idée du montant que cela a dû couter pour réserver des vols en première classe pour l’Italie, ou d’engager autant de personnes pour travailler sur notre grand jour. J’aime son romantisme, j’aime sa façon de voir les choses en grand et, surtout, j’aime l’impression qu’il me prodigue que je suis quelque chose de précieux et digne d’être traité de la même façon qu’un membre de la royauté. « Tu le mérites. » De ça, je ne suis pas certaine. Mais je suis en revanche sûre qu’il le pense et qu’il l’affirme avec authenticité, pas pour me mettre dans sa poche ou de bonne humeur. J’esquisse un sourire gêné, avant de baisser les yeux l’espace d’un instant, et de les relever pour les planter dans les siens. « Ce sera parfait. » Je n’en doute pas une seule seconde. « Shiloh te l’aurais dit en plus, si elle pensait que ça allait pas me plaire. » Ma meilleure amie me connaît par cœur. Mais Damon me connaît presque tout aussi bien : je n’ai pas besoin de savoir que ses plans ont été partagés avec la blonde pour savoir que je vais être renversée, peut-être bouleversée, mais si cela peut le rassurer lui, alors l’argument vaut la peine d’être mis en avant.

« Si tu meurs de hâte, je te ferai du bouche à bouche pour te ramener à la vie t’inquiète pas. » J’éclate de rire, avant de lâcher sa main pour qu’il puisse s’installer et profiter lui aussi de ce petit-déjeuner gargantuesque. « Mange un peu, va. Parce-qu’on ira pas plus vite que ce qui est prévu, mais faut qu’on soit à l’heure quand même. » Que de mystère. A l’heure où ? Je ne tarderai pas à le découvrir, mais un frisson d’anticipation me parcourt tout de même l’échine.

Une fois le festin, non pas terminé – il était impossible d’en venir à bout – mais dégusté de la façon dont il le mérite, Damon se lève pour attraper mes mains dans les siennes. « Suis moi, j’ai quelque-chose à te montrer. » - « Tu vas me bander les yeux ? » Visiblement non, en revanche, Damon m’entraîne en revanche vers une pièce de la maison dans laquelle nous n’avons pas mis une seule fois les pieds ces dernières quarante huit heures, tout au bout d’un couloir dans lequel je ne me suis pas encore aventurée. Je ne peux pas m’empêcher d’être parcourue d’un nouveau frisson et mes mains, dont celle prisonnière de celle de de Damon, sont assurément un peu moites. Devant la porte, j’y vais d’une petite blague pour me déstresser plus qu’autre chose. « Qu’est-ce que t’as caché derrière cette porte ? » Il l’ouvre sans un mot et après m’avoir tirée à l’intérieur de la pièce, il lâche ma main. C’est une chambre donc, mais ce qui attire mon regard c’est la housse posée soigneusement sur le lit. Je l’effleure déjà du doigt avant que Damon ne me donne l’autorisation de découvrir ce qui se cache à l’intérieur. « Tu peux l’ouvrir, c’est pour toi. » Mon regard pivote dans sa direction et, tout en esquissant un sourire interrogateur, je me mords les lèvres. Pourquoi diable suis-je si nerveuse ? « Je n’ai pas assez de vêtements encore, c’est ça ? » Ta gueule Megan. Mes plaisanteries idiotes sont l’image de ma nervosité.

Puisque j’ai son autorisation, j’attrape la fermeture éclair pour l’ouvrir délicatement, veillant à ne pas pincer le tissu du vêtement qui se trouve à l’intérieur. Progressivement se dévoile un tissu blanc, légèrement crème, d’une douceur infinie. Une robe, je le devine avant même d’avoir fini de libérer l’étoffe de sa housse. Une robe blanche d’une élégante simplicité mais qui semble taillée pour épouser mes formes. Une robe blanche. Les battements de mon cœur s’intensifient. Emue, je relève mes yeux dans ceux de Damon. « Je dois la porter ? » Oui, évidemment, j’imagine mal Damon affublée d’une telle tenue, et il ne rentrerait pas dedans de toute façon. « Je dois la porter aujourd’hui ? » Puisque c’est ça qui est important. Lorsque cet été il m’a demandé de l’épouser à nouveau, je l’ai prié de renouveler sa demander dans un autre contexte, un qui ne serait focalisé que sur nous et ce que nous ressentons l’un pour l’autre, pas sur l’article, son père, Constantine et ma jalousie. Est-ce qu’il est en train de faire, une demande ? Ou bien est-ce que c’est bien plus que cela ?

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@megan williams

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(c): possession (gif), luleaby (codage).

***
« Trop tard, t’as déjà les joues rouges. » - « Je sais que c’est faux et que tu te moques juste de moi. » Pour cette fois là - ça aurait pu être un comportement adopté par Damon. Celui qui ne l’aurait pas été en revanche, c’était de faire les choses à moitié. « Non, c’est vrai, je te l’accorde. » Peut-être qu’il lui vola un baiser pour sceller cette partie là de la conversation. « Oui, c’est vrai que moi j’aurais préféré fêter notre anniversaire à Brisbane avec un plateau de charcuterie et des bières. » Il roula quelque peu des yeux, papillonnant de trop des cils, avant de reporter son regard dans celui de sa femme. « Fais gaffe à toi parce-que je vais te prendre au mot un jour et tu rigoleras moins. » Le sourire amusé qu’il arbora pendant un instant souligna qu’il n’était en rien sérieux et que ce n’était pas là du tout le genre de chose qu’il proposerait à Megan - ou en tous cas, pas en guise de surprise sur un jour aussi important. « Ce sera parfait. Shiloh te l’aurais dit en plus, si elle pensait que ça allait pas me plaire. » Il pencha quelque peu la tête sur le côté. « C’est pas faux. » Et la réaction de la jeune femme en question avait été on ne pouvait plus parlante: Megan allait adorer.

Il ne perdit d’ailleurs pas de temps, une fois le petit déjeuner terminé, pour tester cette théorie: indiquant à la jeune femme de le suivre, il comptait bien lui montrer la surprise qu’il avait préparé pendant les dernières semaines écoulées. « Tu vas me bander les yeux ? » Il eut un petit rire. « Non, pas besoin. » Il y avait tellement de places et de pièces dans cette maison qu’il avait pu en dédier une spécialement pour laisser la surprise de côté en sachant parfaitement que Megan ne tomberait pas dessus. « Qu’est-ce que t’as caché derrière cette porte ? » Haussant les épaules mais sans ajouter le moindre mot, Damon finit par ouvrir la porte et par la laisser entrer. Le reste, elle irait le découvrir par elle-même puisque c’était à elle de découvrir la surprise. Sans plus attendre, il lui indiqua qu’elle pouvait se permettre d’ouvrir la housse puisque le contenu lui était destiné: lui n’avait pas besoin de regarder ce qui était contenu à l’intérieur, il connaissait déjà la réponse. « Je n’ai pas assez de vêtements encore, c’est ça ? » Il leva les yeux au ciel. « Ouvre, je te dis. » Il savait qu’elle agissait de la sorte à cause d’une certaine nervosité - pour une fois, c’était à lui de balayer cette dernière en soulignant qu’elle pouvait se lancer, qu’il n’y avait pas de danger.

Elle finit par défaire la fermeture éclair, et Damon ne sut s’empêcher d’avoir un petit sourire idiot et admiratif sur les lèvres à la regarder faire - juste à ça, rien d’autre. Mais étant donné qu’il se trouvait être idiot pour la meilleure et la pire des raisons, mais que c’était le thème de la journée: il  laissa l’amour l’envahir. Faisant quelques pas pour se rapprocher, il se mit sur le côté du lit pour pénétrer dans son champ de vision; le regard azur de Megan ne mit d’ailleurs pas longtemps avant de trouver le sien. Il y percevait l’émotion, alors son sourire fut encore plus attendri. « Je dois la porter ? » Il sourit légèrement. « Je dois la porter aujourd’hui ? » Il haussa quelque peu un sourcil. « Pourquoi pas ? » Damon était sur de ce qu’il voulait lui, mais bien sur qu’il remettait la décision entre ses mains à elle et que c’était elle qui aurait le dernier mot. Oh, il était persuadé au fond de lui qu’ils cocheraient toutes les cases-étapes de la journée qu'il avait prévu, mais s’assurer qu’elle était d’accord pour le faire avec lui était une de ces étapes indispensables. « Juste toi et moi pour une petite cérémonie. Un quelque-chose que pour tous les deux. » Il fit les quelques pas qui permirent de réduire la distance entre eux afin qu’il passe l’une de ses mains autour de sa taille, qu’il glisse l’index de l’autre main sous son menton. « Moi qui te regarde dans les yeux comme ça devant des témoins qu’on connait pas pour te demander si tu veux devenir ma femme. Si tu veux partager le reste de cette vie avec moi. » Et tout ce que contiendrait son discours qu’il avait préparé - mais il n’allait pas le dévoiler maintenant. « Tu m’avais demandé de faire mieux. De recommencer une autre fois. » De le faire pour les bonnes raisons surement aussi, même s'il ne l'avait toujours fait que pour ces dernières et pour rien d'autre à ses yeux. « T’en penses quoi ? » De l’idée de l’épouser de nouveau tout comme de sa nouvelle demande; après tout, le contexte d’y prêtait bien mieux cette fois ci.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« Non, pas besoin. » Si je parle trop et pour ne pas dire grand-chose d’intéressant, c’est pour masquer ma nervosité. Elle se dissimule habilement derrière un tissu de futilités, parce que je ne suis pas habituée à ce que l’on fasse pour moi ce que Damon est en train de faire. Il n’a pas que préparé un petit-déjeuner de roi. Il a organisé un je ne sais quoi qui sera, j’en suis sûre, une surprise à l’allure grandiose.

La maison est immense alors c’est les yeux non masqués que je suis Damon jusqu’à une pièce que je n’ai pas encore découverte. Si j’essaie de deviner ce que je vais trouver à l’intérieur, j’essaie aussi de tempérer mes attentes afin de ne pas être déçue. La date revêt plus d’importance qu’un simple premier anniversaire de jeune couple. Pour nous, elle a une multitude de significations qui ne peuvent être comprises par personne d’autre. Comment oublier qu’il y a quelques mois, je lui ai demandé de me redemander ma main lorsque sa décision et sa volonté de le faire n’aurait de rapport qu’avec nous et ses sentiments pour moi, plutôt qu’une dispute concernant son ex ? Comment ne pas espérer quelque part au fond que c’est ce qui m’attend aujourd’hui ? Mais comment ne pas garder à l’esprit qu’il ne s’agit peut-être de rien de semblable ?

Le paquet posé sur le lit n’a pas la taille d’une bague de fiançailles et je n’ai de toute façon pas besoin d’en avoir une nouvelle. Il s’agit d’un vêtement, et je reste perplexe : je ne parviens pas à deviner où tout cela mène. « Ouvre, je te dis. » Encouragée par le jeune Italien, je m’exécute et dès que je réalise ce que renferme la housse, je comprends. Il ne s’agit pas d’une demande en mariage, ou en tout cas pas uniquement. On ne demande pas sa main à une jeune femme avec une robe, ce que Damon a prévu, c’est de passer directement à l’étape supérieure et de me prouver qu’il n’a pas besoin de réfléchir ni envie d’attendre de long mois pour célébrer une union qui n’aura de valeur que pour nous – au regard de la loi, nous sommes déjà unis.

J’attrape le ceintre et je sors délicatement la robe de sa housse de protection. Elle possède des manches longues et un col carré qui mettra ma gorge en valeur. Elle est faite dans une étoffe délicate, presque fragile, et d’une douceur infinie. Elle porte surtout la patte de Shiloh – j’ai été souvent son cobaye et porté assez de ses créations pour reconnaître son travail – et progressivement, je commence à relier tous les points. Bien sûr que c’est pour cette raison qu’il avait besoin de Shiloh, pas de Charlie, de Jo ou de n’importe laquelle de mes amies capables de l’aiguiller sur mes goûts. Grâce à ma meilleure amie, je serai magnifique dans cette époustouflante robe d’une simplicité qui lui confère une classe inégalée par les deux robes que j’ai portées le jour de nos noces, il y a deux ans. « Pourquoi pas ? » Mes joues s’empourprent et je lui donne un coup de coude délicat. « J’espère que t’as d’autres arguments en réserve que pourquoi pas. » Le sourire accroché sur mes lèvres répond déjà pour moi, dans un sens. Toute ma vie, j’ai cherché quelqu’un qui prendrait soin de moi comme Damon le fait, qui me donnerait l’impression d’être une princesse sans que ça n’ait rien à voir avec le luxe ou l’argent, mais avec la façon dont il s’occupe de moi, me regarde et me traite. Il y a tout un tas d’autres raison que pourquoi pas, dans le oui que j’ai envie de prononcer avant même qu’il n’ait terminé de parler.

« Juste toi et moi pour une petite cérémonie. Un quelque-chose que pour tous les deux. » Nous allons nous marier. La pensée me traverse l’esprit et réveille des émotions bien plus authentique que le jour de notre premier mariage. Ce jour là j’étais angoissée, particulièrement agitée, je me sentais seule et perdue tandis qu’aujourd’hui, je suis bouleversée. Damon a préparé une cérémonie et que sais-je pour la suivre. Il m’a fait faire une robe sur mesure et a tout organisé sans que je ne me doute qu’il s’agissait de plus que simplement d’un voyage magnifique au cours duquel il se mettrait à genoux pour me demander ma main. Aujourd’hui il n’est pas à genoux mais ça n’a pas la moindre espèce d’importance. « Moi qui te regarde dans les yeux comme ça devant des témoins qu’on connait pas pour te demander si tu veux devenir ma femme. Si tu veux partager le reste de cette vie avec moi. » Nous sommes ensemble depuis un an, mais nous nous apprivoisons finalement depuis plus du double et je sais qu’aux côtés d’un homme comme Damon je n’aurais pas juste plus aucun souci à me faire, mais que je serai heureuse et comblée. Alors oui, j’ai toujours aussi peur de merder qu’hier, parce qu’il est bien plus question de confiance en moi que de confiance en lui, mais je crois que j’ai à présent un peu moins peur des conséquences. Les yeux humides, dans ses bras, j’ai abandonné la robe sur le lit et j’observe Damon en gardant le silence tant qu’il n’a pas terminé. « Tu m’avais demandé de faire mieux. De recommencer une autre fois. » Je n’aspirais pas à mieux, j’aspirais à différent et pour les bonnes raisons. Et aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est ce qu’il fait, de me choisir pour les bonnes raisons. « T’en penses quoi ? » Je laisse échapper un sanglot d’émotion, avant de glisser ma main sous mon œil pour essuyer les larmes qui s’y trouvent à la bordure. « C’est tout ce que je veux. » Tout ce dont j’ai envie depuis que j’ai compris que j’étais tombée amoureuse de lui. Notre mariage est un mauvais souvenir pour tout le monde et si tout n’est pas noir, il est rempli de douleur pour des raisons différentes pour lui comme pour moi. Je veux une cérémonie parfaite à laquelle penser quand je me sentirais mal où quand je douterais à cause de ma jalousie et de ma possessivité. Je veux quelque chose de vrai pour me rassurer quand je me demanderai ce qu’il fait avec une femme comme moi et s’il ne réalisera pas un jour qu’il mérite mieux. « On va vraiment se marier ? » Je le lui demande avec une voix qui transpire l’émotion. Pour y croire, j’ai besoin qu’il me le répète encore une fois. Je verse finalement une larme ou deux, avant d’enrouler mes bras autour de son corps pour l’attirer contre moi. Je dépose un baiser trempé de larmes sur ses lèvres, avant de me reculer pour pouvoir le regarder. « Oui je veux être ta femme, oui je veux partager le reste de ma vie avec toi. Et tant pis si c’est pas maintenant que je suis censée répondre à ça. » Mais tout à l’heure, quand un officiant me posera la question. « Je le répèterai. » Cela ne me dérange aucunement. Je l’embrasse encore avant de me nicher dans ses bras et de rester là quelques poignées de secondes, peut-être un peu plus.

« On est attendus dans combien de temps ? Où ? » Au terme de notre étreinte, je me recule pour m’enquérir de la suite du programme. J’ai l’impression que tout va trop vite en même temps que le sentiment que tout se passe comme c’est supposé se passer. Je dois me doucher, m’occuper de mes cheveux et m’habiller et il n’est pas question que de vanité : je veux juste que tout soit absolument parfait. Avec tendresse, je passe une main dans ces cheveux. « Il faut que tu te recoiffe. » Lui aussi, il doit être parfait.

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Le rose lui montait aux joues - pas à Damon initialement, mais à Megan et peut-être que cela se fit par effet miroir chez lui par la suite. Ce qui lui tira un petit sourire en revanche, ce fut le petit coup de coude qu’elle lui donna, de façon affectueuse bien sur. « J’espère que t’as d’autres arguments en réserve que pourquoi pas. » - « Aucun voyons, madame la juge. » Bien sur qu’il avait mille et un autre argument en réserve que simplement pourquoi pas - ce dernier n’était là que pour souligner que c’était avant tout une demande, une proposition, et qu’il n’imposait rien à personne. Bien sur qu’elle le savait déjà, qu’elle saurait le dire si ce n’était pas là quelque-chose qu’elle voulait se voir dérouler aujourd’hui ou de cette façon; et bien sur qu’il savait depuis le début qu’elle n'aurait pas d’argument réellement contre puisque c’était quelque-chose dont ils avaient déjà discuté. Dans un autre contexte, dans d’autres circonstances, mais ils étaient déjà d’accord sur l’idée initialement.

Les yeux dans les yeux, dans cette chambre à l’autre bout du monde dans une maison où personne ne viendrait les chercher, Damon savait que c’était ce type de souvenirs qu'il voulait avoir avec Megan. Ils s’en créaient au quotidien et il chérissait ces derniers avec beaucoup d’affection, bien sur - mais le départ de leur histoire n’était pas aussi beau que la version qu’ils vendaient sur papier glacé. Alors pouvoir rectifier cette partie là pour eux, pas pour le reste du monde, et se faire de nouveaux souvenirs pour agrémenter de bonheur cette fois-ci les anciens: c’était de ça qu’il souhaitait se souvenir. « C’est tout ce que je veux. » Bien sur qu’il eut malgré tout un petit soupire empli de soulagement de l’entendre confirmer que c’était également quelque-chose qu’elle souhaitait voir se réaliser; bien sur qu’il eut une douleur douce-amer au coeur de l’entendre légèrement sangloter avant de le faire. « On va vraiment se marier ? » Avec amour, avec tendresse, avec toutes ces émotions qu’il ressentait lorsqu’il posait le regard sur elle, il hocha quelque peu la tête. « On va vraiment se marier. » Et cette fois-ci, ce ne serait pas quelque-chose pour les autres, mais ce serait un mariage qui serait pour eux; ce serait celui qu’ils auraient du avoir si les choses avaient suivi un enchaînement plus classique des événements - parce-que si Damon était tombé amoureux tout seul, sans aide pour rencontrer Megan, de la jeune femme il aurait fini par la demander en mariage de la façon qu’il le faisait aujourd’hui il le savait c’était indéniable. Et ce n’était pas les larmes qui baignaient autant les yeux de sa femme que ses lèvres alors qu’elle l’embrassait qui allaient le faire changer d’avis, loin de là. Ses bras se refermèrent autour de son corps, l’enveloppant de toute la bienveillance dont il était capable. « Oui je veux être ta femme, oui je veux partager le reste de ma vie avec toi. Et tant pis si c’est pas maintenant que je suis censée répondre à ça. Je le répèterai. » Il eut un petit rire, embrassant une nouvelle fois Megan. « Je me lasserai jamais de te l’entendre dire de toutes façons. » Cela sonnait comme douce mélodie à ses oreilles - là où ses yeux s’embuaient eux aussi de larmes de bonheur, mais qu’il réussit pour une fois à laisser n place.

« On est attendus dans combien de temps ? Où ? » Elle se recula quelque peu, ce ne fut pas pour autant qu’il la laissa échapper à son étreinte de suite. « Deux heures. Et on passe nous chercher directement ici. » Ce n’était que pour un court trajet, puisqu’ils se rendaient au coeur du village qui étaient à quelques minutes de la villa, mais comme il désirait que tout soit parfait il avait mis tous les moyens en place pour que ce soit le cas. « Il faut que tu te recoiffe. » Il eut un petit rire, attrapa la main qu’elle avait passé dans ses cheveux pour enlacer ses doigts aux siens; il déposa un baiser sur le revers de sa main avant de finalement se reculer. « Il faut qu’on me recoiffe. Parce-que je vais pas m’en occuper tout seul. » Il déposa dans la foulée un baiser sur sa joue. « Tout comme tu vas pas avoir besoin de t’en occuper toute seule non plus. » Un sourire amusé aux lèvres, il recula en direction de la sortie de la chambre, pas après pas. « Promis, ils parlent tous anglais alors je te laisse entre de bonnes mains. Et ils savent le temps qu’ils ont à disposition, donc ils feront ça à la perfection. » Ils, c’était le trio de personnes qui allaient s’occuper de préparer Megan pour qu’elle soit encore plus parfaite qu’elle ne l’était déjà.

Les pas du jeune homme s’arrêtèrent à hauteur de la porte de la pièce, alors qu’il jetait un dernier regard à sa femme - qui s’apprêtait à le devenir de nouveau d’ici à quelques heures. « Je t’attends à l’autel. Tu me reconnaitras facilement: je serai debout à la place où se tient le futur marié. » Il laissa son sourire manger tout son visage, tant ce n’étiat que joie qu’il ressentait en cet instant de pouvoir se permettre de dire tout ça - il n’avait pu se permettre de telles paroles la première fois, tant le contexte était différent. « Promis, je te réserve la meilleure place. Celle de la mariée. Juste à mes côtés. » Déposant un baiser dans sa main, Damon souffla dessus pour l’envoyer à Megan depuis l’autre bout de la pièce pour s’éclipser par la suite - il avait à se préparer aussi avec sa propre petite équipe dans une autre pièce de la maison.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« On va vraiment se marier. » La façon dont Damon me regarde, chaque jeune femme devrait être regardée comme ça un jour. Chacune d’entre elle devrait pouvoir se sentir aimée inconditionnellement - pour cette dernière partie, je travaille encore à l’intégrer et ne plus en douter - protégée au point de savoir que quoi qu’il arrive elle ne sera jamais jugée ou seule et, plus généralement, se sentir comme la huitième merveille du monde. Et l’homme qui me regarde comme ça, qui me fait me sentir comme ça, je m’apprête à l’épouser pour de vrai et parce qu’il est fou de moi au point de s’imaginer vieillir à mes côtés. Je me sens comme la femme la plus chanceuse du monde et, pour la première fois peut-être, je ne me sens plus comme si j’avais volé ma place à ses côtés. On l’a forcé à me passer la bague autour du doigt, on l’a forcé à s’unir à moi une première fois et, d’une certaine manière, à demeurer à mes côtés mais, aujourd’hui, personne ne le force à agir comme il est en train de le faire. Alors une fois n’est pas coutume, je suis celle qui est au bord des larmes et qui ne parvient pas à contenir ses émotions ; elles sont trop nombreuses et, à la manière d’une éponge, je suis saturée. Les bras de Damon s’enroulent autour de moi après un baiser humide et au goût salé et je cache mon visage entre les plis de son t-shirt. « Je me lasserai jamais de te l’entendre dire de toute façon. » Je n’ai pas besoin de relever la tête pour constater qu’il est ému à son tour : c’est entièrement perceptible dans le son de sa voix.

Mais je ne suis pas une femme qui se laisse terrasser par ses émotions. Après quelques secondes – peut-être bien une minute – je relève la tête vers Damon et je passe en mode planificatrice. Et aujourd’hui, maintenant que je sais de quoi il en retourne, tout doit être absolument parfait. Mon maquillage et ma coiffure doivent mettre parfaitement en valeur la robe cousue par Shiloh, et l’air négligé de Damon – que je trouve adorable en temps normal – doit disparaître au profit de quelque chose de bien plus simple que notre première cérémonie, mais de quelque chose qui me remplira de bonheur autant que de fierté. Tant pis si je ne peux pas montrer ces photos à tout le monde, de peur d’avoir à expliquer le contexte tout autour. Tant pis si je suis obligé de parler de renouvellement de vœux plutôt que de mariage en public. Moi, je saurai, Damon saura, et c’est tout ce qui compte. « Deux heures. Et on passe nous chercher directement ici. » Je plisse les lèvres, fait mine de réfléchir et esquisse un sourire amusé. « Deux heures. Je peux faire marcher deux heures. » J’ai mis bien plus de temps que ça pour me préparer le jour de mes premières noces, mais je sais être efficace. « Il faut qu’on me recoiffe. Parce que je vais pas m’en occuper tout seul. » Cette fois, je lève un sourcil et observe Damon qui dépose un baiser sur ma joue et s’éloigne déjà. « Tout comme tu vas pas avoir besoin de t’en occuper toute seule non plus. » Il recule en direction de la porte de la chambre et c’est d’une voix teintée de surprise et d’amusement que je m’exprime. « Damon Williams, qu’est-ce que vous préparez ? Est-ce que vous avez vraiment pris mon envie de me sentir comme une princesse au pied de la lettre ? » Si c’est Shiloh qu’il a interrogée, elle lui a certainement dit que rien n’était trop, parce qu’elle me connaît autant qu’elle est une incorrigible romantique. « Promis, ils parlent tous anglais alors je te laisse entre de bonnes mains. Et ils savent le temps qu’ils ont à disposition, donc ils feront ça à la perfection. » – « Ils parlent tous ? » Ce n’est pas d’un coiffeur ou d’un maquilleur qu’il parle, mais de plusieurs personnes ? « J’ai le droit de prendre la douche toute seule ou bien ils vont vouloir m’accompagner jusque-là ? »

« Je t’attends à l’autel. Tu me reconnaîtras facilement: je serai debout à la place où se tient le futur marié. » C’est en train de se passer. Après l’émotion, j’ai le sentiment de ne plus tenir en place. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine et je suis plus excitée que je ne l’ai jamais été. « Promis, je te réserve la meilleure place. Celle de la mariée. Juste à mes côtés. » - « T’es vraiment incroyable. » Je le lui lance alors qu’il souffle un baiser dans ma direction, sur un ton qui suggère l’humour pourtant je le pense tout autant au premier sens du terme. Damon est un garçon incroyable. Un garçon incroyable qui laisse vite place à trois professionnels chargés de me rendre irrésistible dans ma robe et, à peine sortie la douche, je suis installée dans un fauteuil confortable. Pendant que l’un s’occupe de mes ongles, l’autre sèche mes cheveux et y crée de grosses boucles à tomber. Le dernier prend place pour s’occuper de mon maquillage et je suis fidèle à moi-même : ce qui ne me plait pas est écarté au profit d’une alternative qui trouve grâce à mes yeux, ce que je considère comme raté est recommencé jusqu’à ce que, fébrile face au miroir, je me trouve magnifique. Je n’ai pas grand-chose de la jeune mariée qui, dans sa robe au décolletée plus que profond, cherchait à rendre sa belle mère folle. J’ai l’air du genre de fille qui appartient au monde de Damon – la robe aide, elle est d’une classe infinie – je n’ai plus l’air de la jeune maîtresse d’un homme mariée, de l’écervelée que tout le monde pense que je suis en posant son regard sur moi : j’ai l’air d’une femme et, alors que mes yeux se trouble, mon maquilleur Italien m’évente en me hurlant presque de ne pas gâcher son œuvre.

***

Damon est exactement là où il a dit qu’il serait. L’église de son village natal est bien plus petite et modeste que celle où nous nous sommes mariés pour la première fois mais elle est pleine d’un charme authentique dont était dépourvue l’autre. La salle était vide, je n’ai pas peur de remonter l’allée seule, pas alors qu’il ne me faut pour ça que quelques pas et qu’au bout m’attends un homme que j’ai choisi et qui m’a choisie également. Arrivée à son niveau, je place mes mains dans les siennes et ce serait mentir que d’affirmer qu’elle ne tremblent pas, même pas un tout petit peu. Je ne peux m’empêcher de remarquer que le tissu de sa chemise semble être le même que celui de ma robe, tout comme celui de son nœud papillon et du morceau de tissu qui dépasse de la poche de sa veste. Il est magnifique et, puisque par confort je porte des talons de quelques centimètres à peine, je suis obligée de relever le menton pour planter mon regard dans le sien. « Promets-moi de pas avoir l’air trop dégouté quand il faudra m’embrasser. » Je chuchote cette phrase tirée des promesses que nous nous sommes faites il y a un an alors qu’il m’accompagnait jusqu’à l’autel. Il y en avait d’autres, mais si je retiens celle-là c’est pour que son visage s’éclaire d’un sourire amusé autant que pour nous rappeler à tous les deux le chemin que nous avons parcouru. « Si tu me dis qu’un domestique coute trop cher pour qu’on en ait un qui me prépare à la maison tous les jours maintenant que tu m’as fait goûter à ça, tu vas me briser le cœur. » Le prêtre attend patiemment que nous ayons fini d’échanger à voix basse avant de commencer.

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Bien sur que le moment était chargé d’émotions, alors qu’elle acceptait officiellement d’accéder à la demande qu’il lui avait déjà fait plusieurs semaines plus tôt: Megan souhaitait évidement devenir sa femme. De nouveau. Pour de vrai plutôt, même. Et déjà, alors que l’émotion avait eu son instant de gloire, elle se mettait à penser à des détails techniques - qu’en réalité Damon avait déjà anticipé. « Deux heures. Je peux faire marcher deux heures. » Il avait un petit sourire amusé accroché à ses lèvres: comme s’il n’aurait pas pensé que les préparatifs seraient plus simples avec un coup de main. S’éloignant de la jeune femme pour regagner la porte de la chambre, il remarqua la surprise dans son regard avant de l’entendre dans sa voix. « Damon Williams, qu’est-ce que vous préparez ? Est-ce que vous avez vraiment pris mon envie de me sentir comme une princesse au pied de la lettre ? » on sourire était amusé et il ne le cachait en rien - et il avait même tendance à le laisser prendre toute la place pour qu’il soit bien perceptible. [color=navy« Qui sait ? »[/color] Bien sur qu’il avait pris cette envie au pied de la lettre; il l’aurait surement fait même si ce n’était pas là quelque-chose qu’elle aurait explicitement exprimé, puisqu’à ses yeux c’était là quelque-chose qui tombait sous le sens surtout. « Ils parlent tous ? » - « Promis. » Il s’était appliqué à ce que ce soit le cas. « J’ai le droit de prendre la douche toute seule ou bien ils vont vouloir m’accompagner jusque-là ? » Même si son sourire ne se défaisait pas de son visage, son regard indiquait clairement la réponse qui allait suivre: « Ils finiront dans un fossé s’ils font ça. » Il n’aurait jamais d’excès de violence de cette taille là, mais l’idée était là. « C’est que pour moi ça, la douche avec toi. »

« T’es vraiment incroyable » Il lui envoya un second baiser pour la peine. « C’est toi qu’es incroyable. » Et il arrêta de faire son romantique, parce-qu’il se devait de laisser la place à la petite équipe et d’aller se préparer lui aussi de son côté.

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Cette fois-ci, il n’aura pas besoin d’aller chercher Megan de l’autre côté de l’allée menant à l’autel, parce-qu’il n’y aurait pas tous ces regards portés sur eux, prêts à juger leur moindre fait et geste, comme cela avait été le cas la première fois. Cette fois ci, l’attendre sans bouger lui semblait légitime, symbolique: il appréciait énormément le fait de la voir marcher dans sa direction, d’adhérer à l’idée d’unir son destin au sien de la façon la plus romantique et officielle qu’il connaissait. C’était de cette façon là que les choses se seraient passées la première fois s’ils avaient tout fait dans le bon sens; au moins, aujourd’hui, ils avaient l’avantage de se connaitre bien mieux et de pouvoir foncer tête baissée dans cette décision avec les idées claires. Mais ce ne fut pas le fait que Megan remonte l’allée seule aujourd’hui qui lui fit monter les larmes au yeux alors que la cérémonie n’avait pas encore commencé, mais simplement la beauté dont elle faisait preuve en cet instant; elle était déjà magnifique en temps normal, mais elle était époustouflante en cet instant. Tant qu’il n’avait pas les mots, et qu’il l’accueillit à ses côtés en silence. « Promets-moi de pas avoir l’air trop dégouté quand il faudra m’embrasser. » Bien sur qu’il tira un petit rire à cet instant là, secouant quelque peu sa tête de gauche à droite. « Ca risque pas. » Damon avait la référence, mais il ne saurait s’empêcher de saisir l’occasion de lui dire à quel point elle pouvait être belle si elle la lui laissait aussi facile à saisir. « Si tu me dis qu’un domestique coute trop cher pour qu’on en ait un qui me prépare à la maison tous les jours maintenant que tu m’as fait goûter à ça, tu vas me briser le cœur. » - « Je vais repenser l’idée je crois. » Il serra doucement ses mains dans les siennes. « Parce-que t’es la plus belle femme du monde là, Megan. Je… Ouais. » Il en perdait son anglais, et préférait finalement laisser son regard parler pour lui, le rose à ses joues indiquer ce qu’il n’arrivait à exprimer.

« Nous allons commencer. » Damon hocha la tête à l’intervention du prêtre; la cérémonie serait en italien bien sur, mais le regard du jeune homme ne lâcherait pas celui de sa belle pour lui traduire toute cette dernière en temps réel. Il n’y aurait que ses voeux à lui qui seraient en anglais, parce-que ces derniers l’officiant n’avait pas besoin de les comprendre. « Si tu m’avais dit qu’on serait là aujourd’hui, deux ans plus tôt, je t’aurais jamais cru. » Bien sur que cela allait démarrer avec un discours qui renvoyait à des temps moins amusants pour eux; mais c’était de cette façon là que leur histoire avait commencé - ce n’était pas sur cette partie là cependant qu’il avait envie d’insister. « Mais je suis le plus heureux des hommes que ce soit le cas aujourd’hui. » Il inspirant longuement, eu un petit rire d’avance. « Tu penses bien que j’étais pas sur de moi jusqu’à temps que tu me dises que t’étais partante pour me suivre dans cette idée tout à l’heure. Je savais que je faisais le bon choix, mais j’avais envie que ce soit ton cas aussi. » Son pouce caressait le dos de sa main qu’il n’avait pas lâché un seul instant depuis qu’elle avait rejoint ses côtés. « Et initialement j’avais prévu un vrai discours que j’ai oublié entre temps, aussi, c’est chaotique pour le coup. » De son autre main, sourire aux lèvres toujours, il effaça la première larme surement d’une multitude qu’il n’avait su retenir. « Mais je me dis que si je laisse parler mon coeur ça suffira, alors voilà: je t’aime. C’est aussi simple que ça. J’ai envie de pouvoir te le dire tous les matins quand tu te réveilles, et tous les soirs quand tu te couches. J'ai envie d’être celui qui nourris ton coeur de bons souvenirs, et qui le protège du reste du monde. J’ai envie d’être celui vers qui tu te tournes quand tu es heureuse, quand tu es triste, quand tu as le moindre doute. Et j’ai envie d’être cet homme là pour le reste de notre vie. » Bien sur qu’elles étaient nombreuses désormais, les larmes à couler. « Et tout ça je l’envisage parce-que je sais qu’à tes côtés, j’aurais jamais besoin de jouer un autre rôle que celui que je suis réellement. Tu me permets de m’épanouir sans avoir peur, et personne avant toi de m’avait permis de me faire sentir comme ça. Alors merci. » Il avait déjà envie de l’embrasser à en perdre le souffle.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

Il y a deux ans, l’église était remplie, à quelques exceptions près, de personnes qui m’étaient inconnues. Aujourd’hui, elle est pratiquement vide et moi, je ne ressens pas ne serait-ce qu’un dixième de l’angoisse que j’ai pu ressentir à l’époque. Je ne suis pas nerveuse à l’idée de sauter le pas, il est symbolique, de toute façon. Je ne suis pas nerveuse à l’idée de m’engager pour la vie à rester auprès d’un inconnu, parce qu’il ne l’est plus, Damon, et que je sais qu’il est celui avec lequel j’ai envie d’évoluer et de grandir, celui dont j’ai envie d’être aimée. Il y a deux ans, je pensais que ma décision me condamnait à une vie sans amour et bonheur conjugal, que je tirais un trait sur tout un tas de rêves que je nourrissais au fond de moi sans oser les assumer. Il y a deux ans, je pensais que Damon n’apprendrait jamais à m’aimer et certes, il lui a fallu le temps, mais alors que je le vois au bout de l’allée, si beau dans son costume clair en lin, tous les doutes que je pourrais avoir - pas concernant mon choix, mais la place que j’occupe aux yeux de et dans le coeur de Damon - s’envolent. Il n’a pas choisi de m’épouser la première fois, mais il le choisit maintenant.

Je remonte l’allée sans bras auquel m’accrocher mais sans que ça n’ait la moindre importance puisque je ne tremble pas. Elle est toute petite, mais même si elle avait fait un kilomètre je n’aurais pas pris peur et changé d’avis ; il n’y a pas beaucoup de choses dans ma vie pour lesquelles je suis certaine de ne pas faire d’erreur, mais je suis certaine que Damon n’en est pas une. Quand j’arrive à son niveau, mon cœur bat la chamade et j’ai envie de me jeter dans ses bras et de l’embrasser, mais je me contente de glisser mes deux mains dans les siennes, le geste est bien plus approprié. « Ça risque pas. » - « J’espère bien. » J’esquisse un sourire amusé, avant de resserrer un peu plus mes doigts autour des siens. « Je vais repenser l’idée je crois. Parce-que t’es la plus belle femme du monde là, Megan. Je… Ouais. » - « Plus que quand je fais tout moi-même ? » Je lève un sourcil, l’air de vouloir en découdre, mais mes talents d’actrices sont loin d’être assez développés pour que je parvienne à prétendre que je le lui reproche réellement, que je suis autre chose que subjuguée par lui, par la surprise qu’il me fait aujourd’hui, par tout l’amour dont elle témoigne. S’il réagit comme ça à chaque fois, si je lis tout ce que je lis dans ses yeux dès que des professionnels sont engagés pour s’occuper de mes cheveux et de mon maquillage, alors cela vaut peut-être le coup de l’envisager pour tous les jours.

Le prêtre s’exprime en Italien et, devant mes deux yeux ronds, Damon me fait la traduction. Nous allons commencer et, avant ça, je chuchote une dernière fois. « Désolée, j’avais promis d’apprendre à cuisiner Italien, pas à parler. » Un sourire mutin étire mes lèvres puis, mes mains toujours dans celles de Damon, je tourne mon visage en direction de l’officiant, prête à écouter son sacrement ou, plutôt, la traduction que m’en fait Damon avant de se lancer dans le grand bain des voeux en premier. « Si tu m’avais dit qu’on serait là aujourd’hui, deux ans plus tôt, je t’aurais jamais cru. » Je ne l’aurais pas cru non plus, alors il est difficile de lui en vouloir et de lui en tenir rigueur aujourd’hui que tout est différent. « Mais je suis le plus heureux des hommes que ce soit le cas aujourd’hui. » Mes doigts se resserrent dans les miens, et je voudrais lui dire que, moi aussi, je ne pourrais pas l’être plus que je ne le suis. Je me retiens de le couper pour lui répondre, attendant sagement qu’il termine ses vœux qu’il a probablement préparés. « Tu penses bien que j’étais pas sur de moi jusqu’à temps que tu me dises que t’étais partante pour me suivre dans cette idée tout à l’heure. Je savais que je faisais le bon choix, mais j’avais envie que ce soit ton cas aussi. » Damon est le bon choix, je n’ai pas le moindre doute à ce sujet. « Et initialement j’avais prévu un vrai discours que j’ai oublié entre temps, aussi, c’est chaotique pour le coup. » C’est très bien. Je le rassure d’un sourire, d’une pression de mes doigts sur les siens et, comme si mon corps était attiré vers le sien, je fais un pas dans sa direction pour m’approcher de lui. « Mais je me dis que si je laisse parler mon coeur ça suffira, alors voilà: je t’aime. C’est aussi simple que ça. J’ai envie de pouvoir te le dire tous les matins quand tu te réveilles, et tous les soirs quand tu te couches. J'ai envie d’être celui qui nourrit ton cœur de bons souvenirs, et qui le protège du reste du monde. J’ai envie d’être celui vers qui tu te tournes quand tu es heureuse, quand tu es triste, quand tu as le moindre doute. Et j’ai envie d’être cet homme là pour le reste de notre vie. » Et je veux qu’il le soit aussi, en témoignent les larmes discrètes qui roulent sur mes joues : aujourd’hui, je sens qu’il me sera difficile de contenir mes sentiments alors que Damon fait et dit tout ce que j’ai toujours rêvé qu’on fasse et dise pour moi. « Et tout ça je l’envisage parce-que je sais qu’à tes côtés, j’aurais jamais besoin de jouer un autre rôle que celui que je suis réellement. Tu me permets de m’épanouir sans avoir peur, et personne avant toi de m’avait permis de me faire sentir comme ça. Alors merci. » - « Je t’aime Damon. » Je n’ai pas eu l’occasion de préparer de grands discours, je n’ai que mes sentiments pour parler pour moi. « Toi. Pas ce que les autres ont essayé de faire de toi. » Pendant des années et depuis qu’il est né, finalement. Les autres, Saül se cache derrière cette dénomination, mais pas uniquement. Il grandit dans un environnement toxique et où la recherche de l’excellence prédomine sur celle du bonheur, son père n’est certainement pas l’unique cause des insécurités et du manque de confiance en lui de mon époux. Je l’aime lui, alors non, il n’a besoin de jouer aucun rôle. Mes mains tremblent dans les siennes et, puisque je ne peux pas essuyer les larmes qui perlent au coin de mes yeux, je penche la tête en arrière quelques secondes en tentant de calmer ma respiration. « Je savais que je voulais être avec toi, vraiment avec toi, avant même de croire que ça pouvait être possible. » J’ai su que je voulais être avec lui en le regardant évoluer auprès de tous les gens qu’il aimait bien plus que moi, en l’observant être généreux, empathique, bon et dévoué. Je pensais que cela resterait toujours réservé aux autres. « Je t’ai demandé de ne jamais me laisser tomber, et tu l’as jamais fait. Rien que ça, ça aurait été une raison suffisante pour être folle de toi. » Je me moque que mes vœux manquent de solennité : Damon est le seul à parler anglais dans la salle et à pouvoir me comprendre. « Tu m’aides à pas avoir honte de là d’où je viens. » De qui je suis aussi, même si son travail ne porte pas systématiquement ses fruits parce que la honte est une ennemie puissante. « Avant de te rencontrer, j’étais certaine que tu serais prétentieux, suffisant, orgueilleux, et parfaitement impossible à apprécier. » Parce qu’il venait d’un milieu où il ne pouvait être que ça, il a été élevé pour ne rien devenir d’autre. « T’es tout l’inverse de ça, et je sais même pas comment c’est possible. Tu l’es devenu malgré ce qu’on voulait faire de toi et je crois que ça, c’est la preuve que t’es l’une des plus belles personnes que j’ai rencontrée. » Il n’a pas cédé à la facilité, parce que ça aurait été plus facile, de se glisser dans le moule pour devenir la fierté des Williams. « T’es généreux, tendre, et t’as un cœur fidèle. » Malgré toutes les choses que ma jalousie lui reproche parfois. Il en donne trop et à trop de monde, certes, mais je ne suis pas parfaite non plus et je sais tous les efforts qu’il fait pour ne plus me faire mal au cœur. « Je veux faire tout ce qu’as dit avec toi. M’endormir avec toi, me réveiller avec toi, me disputer avec toi et me réconcilier avec toi à chaque fois. Je veux continuer à grandir avec toi. » Parce que je ne suis pas la seule à avoir une bonne influence sur lui : je suis consciente que Damon m’aide à devenir quelqu’un de meilleur. Plus doucement, j’ajoute. « Et maintenant, j’ai très envie d’embrasser le marié. » C’est trop tôt, je mets la charrue avant les bœufs et c’est même plutôt le marié qui est supposé embrasser sa nouvelle épouse, c’est pourquoi je le dis à voix basse, même si personne ne peut de toute façon nous comprendre.

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@megan williams

lieu: sur la route.
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« J’espère bien. » Elle n’avait aucun soucis à se faire sur cette partie là de la journée. « Plus que quand je fais tout moi-même ? » Il esquissa un sourire tendre. « T’es tout le temps la plus belle femme du monde,  mais aujourd’hui t’es particulièrement époustouflante. » C’était l'amour qui parlait surtout, c’était l’émotion qui ajoutait des filtres. Megan était magnifique, mais elle l’était tous les jours aux yeux de Damon; aujourd’hui simplement les circonstances accentuaient tout ce qui composait la situation.

La cérémonie démarra rapidement après que la jeune femme l’est rejoint à l’autel, et bien sur qu’étant donné qu’elle était en italien, il serait attentif à faire en sorte que sa traduction soit la meilleure pour elle. « Désolée, j’avais promis d’apprendre à cuisiner Italien, pas à parler. » Son sourire répond en miroir au sien, alors qu’il secouait quelque peu sa tête. « T’en fais pas. » Jamais il ne lui reprocherait que ce ne soit pas le cas, parce-qu’il ne lui avait jamais demandé de le faire et que si ce n’était pas quelque-chose qui lui plaisait, elle n’avait pas à le faire. Bien sur qu’il serait ravi de pouvoir converser avec elle un jour uniquement en italien, mais cela n’avait jamais été une close nécessaire dans leur relation - après tout il parlait parfaitement anglais de son côté. Après que le prêtre ait eu l’opportunité de terminer son discours, Damon passa à ses voeux en premier; il aurait pu laisser la place à Megan, mais contrairement à elle il avait eu le temps de préparer un petit quelque-chose - qu’il oublia aussi tôt, mais tout de même -, et de toutes façons il ne saurait attendre plus longtemps avant d’exprimer ce qu’il avait sur le coeur. Bien sur qu’il repéra les larmes qui coulaient silencieusement sur les joues de sa femme, bien sur que ces dernières lui allèrent droit au coeur, bien sur qu’il se retenait de ne pas agir de la même façon de son côté.

« Je t’aime Damon. » Cela ne dura qu’un instant car au moment où elle prit la parole, une larme lui échappa de son côté aussi. « Toi. Pas ce que les autres ont essayé de faire de toi. » En réalité, c’était là la seule chose qu’il avait désiré: être aimé pour ce qu’il était et non pour la version qu’on attendait qu’il devienne. Peu de personnes s’étaient osées à le faire, mais elle le faisait avec une perfection qui affolait son coeur en tout temps. « Je savais que je voulais être avec toi, vraiment avec toi, avant même de croire que ça pouvait être possible. Je t’ai demandé de ne jamais me laisser tomber, et tu l’as jamais fait. Rien que ça, ça aurait été une raison suffisante pour être folle de toi. Tu m’aides à pas avoir honte de là d’où je viens. » Ce fut à son tour de serrer les mains de la jeune femme dans les siennes: à l’image de la façon où elle l’acceptait sans conditions, c’était également le cas de son côté. Ils ne venaient pas du même monde, c’était indéniable, mais ce n’était pas quelque-chose qui changerait la façon dont il la voyait. Au contraire: il trouvait que cela la rendait bien plus courageuse comparé à bien d’autres personnes qu’il avait pu connaitre, de se débrouiller comme elle le faisait en connaissant très bien l’envers du décor. C’était peut-être cliché de sa part de penser de la sorte, mais il le dirait mille et une fois à haute voix s’il le fallait. « Avant de te rencontrer, j’étais certaine que tu serais prétentieux, suffisant, orgueilleux, et parfaitement impossible à apprécier. » Il eut un petit sourire amusé: ce n’était pas la première fois qu’elle lui disait et il ne pouvait lui en vouloir, en aucun cas. « T’es tout l’inverse de ça, et je sais même pas comment c’est possible. Tu l’es devenu malgré ce qu’on voulait faire de toi et je crois que ça, c’est la preuve que t’es l’une des plus belles personnes que j’ai rencontrée. T’es généreux, tendre, et t’as un cœur fidèle. » Relâchant l’une de ses mains temporairement, il utilisa le revers de la sienne pour effacer les larmes qui se faisaient abondante sur ses joues. Ce qu’elle lui adressait comme un compliment était bien trop souvent vu comme un défaut, et Damon avait pendant longtemps détesté le fait d’avoir un coeur comme ça justement. Quelques semaines plus tôt encore, il s’en voulait que ce soit le cas; il était heureux d’entendre que c’était quelque-chose qu’elle appréciait en réalité chez lui, et que ce n’était pas qu’une tare.

« Je veux faire tout ce qu’as dit avec toi. M’endormir avec toi, me réveiller avec toi, me disputer avec toi et me réconcilier avec toi à chaque fois. Je veux continuer à grandir avec toi. » - « Je veux grandir avec toi aussi. » Grandir, et apprendre; réussir et échouer; vieillir bien sur, profiter de la vie qui les attendait. « Et maintenant, j’ai très envie d’embrasser le marié. » Et bien sur que cela lui arracha un petit sourire autant qu’un petit rire amusé, alors qu’il lâchait définitivement ses mains pour poser ses paumes des deux côtés de son visage pour l’embrasser du plus tendre des baisers qu’il avait pu lui donner jusque maintenant. « Et apparemment le marié embrasse déjà la mariée. » Damon recula son visage dans un rire. « Je viens de me faire gronder. » Mais il n’en avait rien à faire. Il tourna son visage vers le prêtre. « Pardonnez moi mon Père, continuez. » Apportant le petit coussin où avaient été apposées les alliances, Damon attrapa celle qui irait se loger sur le doigt de Megan en la regardant dans les yeux et en répétant en anglais les paroles que l’officiant lui disait de son côté en italien. « Moi, Cosimo Modesto Williams, je te choisis comme épouse, Megan Misty Meadow Monroe - Ce serait là la dernière fois qu’il l’appellerait comme ça. « - afin de te chérir dans la richesse et la pauvreté, dans la santé et la maladie, dans les bons comme dans les mauvais moments. Je te promets de te soutenir dans toutes les épreuves que la vie pourra nous faire traverser, de t’être fidèle aujourd’hui autant que lorsque la routine se sera installée, de te respecter et surtout de ne jamais te donner l’impression que tu es seule dans ce monde. Je promets de t’aimer jusqu’à ce que la mort nous emporte tous les deux. » Bien sur que cette partie là en revanche, il l’avait préparé bien en avance et l’avait transmise au prêtre plusieurs jours avant leur arrivée. « Acceptes-tu de devenir ma femme pour de vrai cette fois-ci ? » Parce-qu’ils avaient déjà partagé un bon bout de chemin ensemble, ce dernier n’avait en rien était de tout repos, mais Damon comptait bien faire en sorte qu’il s’étire encore et encore jusqu’à temps qu’ils ne puissent plus fouler cette terre. Il avait rapidement su que ce qu’il éprouvait pour Megan serait différent de tout ce qu’il avait pu avoir comme sentiments dans sa courte vie, et même s'il avait mis du temps avant de les accepter, aujourd’hui il était sur de lui: il comptait bien les assumer. Alors, c’était avec l’alliance prête à être glissée le long de son annuaire pour la seconde fois qu’il patientait, les joues mouillées de larmes, le sourire aux lèvres parce-qu’il savait déjà d’avance qu’elle allait lui répondre je le veux avec le coeur cette fois-ci.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« Je veux grandir avec toi aussi. » - « On peut revenir à la partie où tu disais que j’étais tout le temps la plus belle femme du monde ? » Mes joues s’empourprent et ma tentative de faire un peu d’humour n’est qu’une façon de tenter de dissimuler que je suis, non pas mal à l’aise, mais peu habituée à recevoir des mots aussi profonds et engageants que ceux de Damon. Il veut grandir avec moi et même si je n’ai pas la moindre idée de tout ce que cela implique dans son esprit, cela veut dire faire bien plus qu’un bout de chemin à mes côtés. C’est idiot d’être touchée par ce constat alors que nous sommes en train de nous dire oui et donc, par définition de nous engager "pour la vie." Mais je crois qu’à mes yeux, cela signifie presque plus de choses qu’une bague passée à mon doigt. Dans les yeux de Damon, je lis un futur et il est la première personne à m’en offre la perspective.

Même un prêtre qui grommèle quelque chose d’incompréhensible en Italien n’empêche pas le marié d’embrasser la mariée et ce malgré le fait que les sacrements n’aient même pas encore été prononcés. Ma main se pose dans sa nuque et nous échangeons un baiser qui, aux yeux du public de notre première union, aurait certainement été scandaleux mais qui reste sage et respectueux des lieux. « Je viens de me faire gronder. » - « Ça ne se fait pas en même temps, voyons Damon. » Je fais mine de faire les gros yeux, mais je ne parviens qu’à lui renvoyer une expression rieuse. Comme si je n’avais rien été d’autre qu’une spectatrice innocente dans cette histoire, bein voyons.

Ses mains retrouvent les miennes, nous nous décollons un peu de l’autre pour rendre à ce moment ses lettres de noblesses et surtout, pour prononcer des vœux qui cette fois auront valeur de promesse. Cette fois, il me jure amour et fidélité pour de vrai, je n’ai plus besoin de douter, je n’ai plus besoin d’avoir peur qu’il me soit ravi, même si je le craindrais forcément encore une fois de temps en temps, toujours incrédule quant au fait d’avoir mérité un tel garçon, un tel homme à mes côtés. « Moi, Cosimo Modesto Williams, je te choisis comme épouse, Megan Misty Meadow Monroe afin de te chérir dans la richesse et la pauvreté, dans la santé et la maladie, dans les bons comme dans les mauvais moments. Je te promets de te soutenir dans toutes les épreuves que la vie pourra nous faire traverser, de t’être fidèle aujourd’hui autant que lorsque la routine se sera installée, de te respecter et surtout de ne jamais te donner l’impression que tu es seule dans ce monde. Je promets de t’aimer jusqu’à ce que la mort nous emporte tous les deux. » J’ai les yeux qui brillent, Damon a les yeux qui brillent mais il n’y a personne pour nous observer et la pudeur n’a pas lieu d’être. Le prêtre, vieux bonhomme qui ne comprend pas la langue que je parle, pourrait être absent que cela n’aurait pas la moindre importance pour moi. « Acceptes-tu de devenir ma femme pour de vrai cette fois-ci ? » Je ne parle pas Italien, j’aurais bien du mal à répéter mot pour mot les sacrements prononcés par l’homme d’Eglise, mais cela n’a pas vraiment d’importance : je me souviens de la forme, et je sais ce que j’ai envie de promettre à Damon. Les mots coulent seuls, et je laisse à mon témoin, visiblement choisi pour ce rôle, le soin de faire la traduction pour le prêtre qui veille certainement à ce que tout soit fait dans le respect des traditions. « Moi, Megan Misty Meadow Monroe - » S’il ne m’avait pas appelée comme ça, j’aurais employé le nom de Williams sans y réfléchir à deux fois : Monroe, ça ne veut plus rien dire pour moi depuis longtemps. « - je te prends toi, Cosimo Modesto Williams, tel que tu es. Je te promets de t’aimer, de te respecter et d’être une partenaire fidèle, à tes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. Je promets de te réconforter et de continuer à t’aimer dans les joies et les peines, dans la maladie ou la santé, maintenant et à jamais. » Mes lèvres articulent a nouveau un je t’aime silencieux, alors que je déloge une de mes mains des siennes pour essuyer une larme qui roule sur ma joue. « Oui, je le veux. » Ses doigts glissent sur les miens pour enfiler sur mon annulaire et à nouveau notre alliance qui prend une vraie signification à partir d’aujourd’hui. Avec maladresse – j’ai les mains qui tremblent – je l’imite jusqu’à ce que le prêtre nous autorise enfin cette fois à nous embrasser et cette fois, je le fais sans la moindre retenue.

***

Nue sous la couette et lovée contre lui comme si nous étions siamois en toutes parts, je me repose dans les bras de mon époux alors que la nuit tombe sur l’immense jardin de la villa des Williams, ici à Brindisi. Cette fois, nous aurons le droit à une vraie nuit de noce, pas une passée aux urgences alors qu’il n’avait de toute façon pas la moindre intention de me toucher, et nous avons déjà commencé à prendre un peu d’avance ; l’avantage de ne pas avoir à faire figure de star d’un long dîner et d’une soirée qui donne l’impression de ne jamais prendre fin, c’est que nous pouvons décider du programme et, pour l’instant, nous avons sauté le dîner pour passer directement à la nuit de noces. « Damon ? » Je redresse ma tête qui, jusque-là, était posée sur le torse du jeune homme. « L’avenir, tu le vois comment ? » Ma question n’est pas tout à fait anodine et, plutôt que de tourner autour du pot, je lui pose la question qui me taraude pas curiosité, et parce que nous n’en avons jamais parlé là où les couples le font généralement avant de se dire oui. « Je veux dire, tu veux des enfants ?  » Avec moi, nous sommes mariés, la précision est donc inutile puisqu’il n’a le droit de l’envisager qu’ainsi. « Je veux dire, pas maintenant, là, tout de suite. » Nous n’en avons jamais parlé et nous sommes jeunes, nous avons, au regard des normes et de la biologie, encore largement le temps. « Mais un jour ? C’est quelque chose que tu veux pour ton avenir ? »