the heart wants what it wants

@megan williams

lieu: sur la route.
(c): possession (gif), luleaby (codage).

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« On peut revenir à la partie où tu disais que j’étais tout le temps la plus belle femme du monde ? » Il esquissa un sourire: il lui dirait tous les jours s’il fallait qu’elle finisse par y croire, qu’elle comprenne à quel point il était on ne pouvait plus sincère avec cette affirmation là. Pour le moment cependant, il avait d’autres paroles à exprimer et à lui faire entendre - ces dernières eurent tout de même le don d’être interrompues par un baiser qu’il ne sut retenir lorsqu’elle lui dit qu’elle aurait bien embrassé le marié de suite; il se fit remonter gentiment les bretelles par le prêtre, mais cela eut surtout le don de le faire rire. « Ça ne se fait pas en même temps, voyons Damon. » Il secoua la tête alors que le sérieux que Megan tentait de donner à ses traits ne saurait prendre.

« Moi, Megan Misty Meadow Monroe, je te prends toi, Cosimo Modesto Williams, tel que tu es. Je te promets de t’aimer, de te respecter et d’être une partenaire fidèle, à tes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. Je promets de te réconforter et de continuer à t’aimer dans les joies et les peines, dans la maladie ou la santé, maintenant et à jamais. » Son je t’aime fut silencieux mais le reste des paroles que Megan lui adressaient parlaient pour elle de toutes façons; cela eut simplement le don de faire couler la première larme silencieuse à son tour sur les joues de Damon, alors désormais un larme de bonheur. Son sourire en cet instant le prouvait, et soulignait la façon dont il se sentait: il n’avait peut-être jamais été autant heureux. Cela avait mis du temps avant d’arriver, son coeur s’était vu être déchiré et piétiné plus d’une fois et pour diverses raisons, mais aujourd’hui il se sentait heureux sans en avoir le moins du monde honte - et c’était peut-être là toute la différence aussi. « Oui, je le veux. » Son je t’aime fut silencieux à son tour, alors qu’il s’appliquait par la suite à glisser l’alliance au doigt de sa femme une seconde fois - tout comme en faisait de même de son côté. Le baiser qu’ils partagèrent par la suite était avide de découvrir tout ce que ces nouvelles promesses avaient en réserve pour leur futur.

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Ce fut d’ailleurs de ce dernier dont Megan aborda le sujet, alors qu’ils étaient rentrés à la villa directement après la cérémonie pour retirer presque à contre coeur les magnifiques tenues que Shiloh leur avait confectionné pour l’occasion - ils l’avaient fait cependant avec précaution pour ne pas les abimer. « Damon ? » Le regard qu’il apposa sur le visage de la jeune femme alors qu’elle relevait ce dernier dans sa direction était empli de tendresse et d’amour. « L’avenir, tu le vois comment ? » Avec un petit sourire amusé et coquin s’étirant sur ses lèvres, le jeune italien glissa sa main le long de la hanche de sa compagne pour la rapprocher de lui - cependant, alors qu’elle reprit rapidement la parole, il fut coupé en plein élan. « Je veux dire, tu veux des enfants ? » Ce n’était pas réellement vers cette durée là que son esprit à lui s’en allait, se restreignant plutôt aux prochaines heures qu’ils avaient encore devant eux pour terminer la soirée. Se relevant sur son coude encore libre, il abordait une expression un brin plus sérieuse désormais. « Si je veux des enfants ? » D’aussi loin qu’il puisse s’en souvenir, il ne se rappelait pas s’ils avaient déjà abordé le sujet. Ce qui était presque un comble, puisqu’ils s’étaient aujourd’hui mariés pour la seconde fois.

« Je veux dire, pas maintenant, là, tout de suite. » - « Oh, la première étape j’ai bien envie de la franchir maintenant, là, tout de suite. » - « Mais un jour ? C’est quelque chose que tu veux pour ton avenir ? »

Se laissant lentement retomber à plat sur le matelas, il passa son bras sous sa tête alors que ses yeux se perdaient en direction du plafond. C’était presque idiot de sa part de ne pas s’être attendu à avoir cette discussion là aujourd’hui plus que les autres jours surtout. Laissant une petite moue réflexive se faire visible sur ses traits, il se laissa un instant supplémentaire avant de reprendre la parole - peut-être sa réponse aurait-elle du être plus rapide, mais il avait été quelque-peu pris de court. « J’en sais rien en vrai. » Il reprit la parole dans la foulée. « Enfin, c’est pas tant que j’en sais rien… C’est plus que c’est une question qui me fait peur je crois. » Damon avait toujours fait partie de ses personnes qui parlaient avec leur coeur, et c’était surement d’autant plus le cas lorsqu’il était avec Megan, parce-qu’il n’avait rien à lui cacher; elle connaissait le pire de ce qui pouvait se rattacher à lui. « J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre famille, mais j’ai pas une expérience très concluante de ce qu’est une vraie famille, alors… » Il inspira longuement. « J’ai pas l’impression que je saurais être un bon père, du coup je sais pas si j’ai envie d’avoir des enfants. » Ce n’était pas une véritable question pour lui en réalité: il voulait avoir sa propre famille, et avoir des bambins qui courraient dans leur maison. Mais ce n’était pas nouveau que d’apprendre qu’il n’avait pas confiance en la moindre de ses capacités dans ce domaine comme dans un autre - témoignaient ses joues quelque peu rosies et son coeur ayant adopté un rythme un brin plus rapide dans sa cage thoracique. « Pourquoi cette question ? Tu veux des enfants toi ? » Et parce-qu’il n’avait rien à cacher de ses réactions physiques là, il se remit appuyé sur son coude pour être apte à plonger son regard dans celui de Megan lorsqu’elle lui fournirait sa réponse de son côté - dire qu’il n’appréhendait pas désormais cette dernière serait mentir.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

Après le mariage et la nuit de noce vient souvent la lune de miel, mais nous avons déjà eu la notre et ce voyage ne fait-il pas office de seconde ? N’est-ce pas là que les sujets liés à l’avenir sont évoqués, si tant est qu’ils ne l’aient pas déjà été ? N’est-ce pas lorsque l’on se sent hors du temps et à l’autre bout du monde que les langues se délient et que les sujets qui semblent difficile à aborder à la maison – par pudeur ou peur de la réponse – peuvent être abordés parce que ces brèves parenthèses nous donnent l’impression d’être hors du temps ? Nous le sommes, ici en Italie. Hors de notre présent à nous dans lequel nous sommes mariés depuis deux ans, poursuivi par l’article paru dénonçant son père et par tout ce qui fait de la réalité… La réalité. Ici, j’ai l’impression que je peux lui poser les questions les plus folles sans incidence sur notre présent si d’aventure la réponse n’étaient pas celle que j’aspirais à entendre. Certes, ce n’est qu’une impression. Mais elle est assez présente pour que je me jette à l’eau et que j’évoque un sujet que j’ai pensé à évoquer plusieurs fois sans toutefois trouver le courage de le faire jusque-là. Mais puisqu’il m’a épousée à nouveau et surtout sans qui quiconque ne lui dicte ses agissements, n’est-ce pas cohérent ? N’est-ce pas le bon moment pour parler des ces choses qu’évoquent un jour tous les couples, puisque des avis divergents sur la question son parfois synonyme de rupture ? Aurions-nous dû le faire un peu avant ? Au diable la prudence, nous avons tout fait à l’envers et si je n’avais pas fait preuve d’un peu d’audace, nous n’en serions pas là, à nous être débarrassés des vêtements de notre second mariage pour nous ébattre dans sa chambre dans laquelle il a grandi. « Si je veux des enfants ? » Transie d’inquiétude, je hoche la tête. Je suis tentée de revenir sur ma question, de prétendre qu’il a mal entendu ou que je plaisantais, mais je rassemble un peu de courage pour m’en abstenir. Il m’a attirée un peu plus contre lui, si bien que mes lèvres ne sont qu’à quelques centimètres des siennes. Sans doute sent-il que mon cœur bat un peu trop fort.

« Oh, la première étape j’ai bien envie de la franchir maintenant, là, tout de suite. »
« La re-franchir, tu veux dire ? »  

J’esquisse un sourire amusé, mais il manque de conviction, faute à mon appréhension. Damon laisse son corps retomber sur le matelas, son regard m’échappe mais, de mon côté, je continue de guetter la moindre de ses réactions, mes yeux braqués sur son profil. « J’en sais rien en vrai. » J’en sais rien, c’est mieux qu’un non franc et massif, n’est-ce pas ? « Enfin, c’est pas tant que j’en sais rien… C’est plus que c’est une question qui me fait peur je crois. » - « Qui te fais peur ? » Moi, elle me faisait peur parce que je craignais que nous ne soyons pas sur la même longueur, d’onde, je le crains même encore puisqu’il est difficile de savoir où se situer avec la réponse qu’il me donne. « J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre famille, mais j’ai pas une expérience très concluante de ce qu’est une vraie famille, alors… J’ai pas l’impression que je saurais être un bon père, du coup je sais pas si j’ai envie d’avoir des enfants. » Le poids qui m’écrasait l’estomac se soulève. Il n’est question que de ça. Je ne minimise pas les insécurités de Damon puisqu’elles sont liées à un sujet grave et lourd de souvenirs pour lui, mais malgré tout, je retiens qu’il rêve d’une famille, qu’il en veut une et après toutes les belles choses qu’il m’a dites aujourd’hui et bien avant ça, moi je me rêve à penser qu’il en veut une avec moi. C’est la peur qui le retient, pas l’aversion pour les enfants, par l’intime conviction de ne pas en vouloir, rien de plus qu’une bonne vieille peur de ne pas savoir comment s’y prendre pour faire mieux que ses parents puisqu’ils ont échoué sur toute la ligne ou presque avec lui, la peur de n’avoir aucun modèle auquel se référer mais ce n’est pas grave : je n’en possède pas non plus. « Pourquoi cette question ? Tu veux des enfants toi ? » Il s’appuie sur son coude pour plonger à nouveau son regard dans le mien et mon cœur rate un battement. Toute mon assurance s’effondre comme un château de carte parce ce que son regard me déstabilise et qu’il était bien plus facile d’être pleine d’assurance lorsqu’il n’était pas planté dans le mien de cette façon. Je me mords la lèvre, avant de hocher doucement la tête. « Oui. » Je l’avoue à voix haute, pour voir ce que ça fait puisqu’il est la première personne à qui je l’affirme. Ça fait que mon cœur bat un peu plus vite, voilà ce que ça fait. « J’ai pas une expérience concluante non plus. Mais justement. Je veux pas que ça me définisse. » Je le prouve depuis des années dans mon acharnement à faire oublier à quiconque d’où je viens. « Et je veux faire mieux. Je veux faire bien et comme il faut. » Je veux une chance d’avoir la vie que j’aurais eu de la façon la plus naturelle du monde si j’étais née dans une famille comme les autres, simple et aimante. « Est-ce que j’ai vraiment besoin de te dire que tu serais le meilleur papa du monde et que tous les enfants auraient de la chance d’en avoir un comme toi ? » Damon est généreux, tendre, aimant, profondément bienveillant et juste, ou du moins il s’efforce de l’être en même temps qu’il grandit. « J’avais même pas besoin de preuve pour te l’affirmer. Mais si c’était le cas, alors il m’aurait suffi de voir comment t’es avec Sloan. » Certes, il n’est pas son fils, certes, il oublie parfois la crème solaire et le nombres de légume qu’un enfant doit manger dans la journée, mais ça, ça n’a pas la moindre espèce d’importance. Il est parfait avec lui, et je sais que son petit frère se sent aimé et en sécurité lorsqu’il est sous sa garde et c’est tout ce qui compte, pas les erreurs qu’il fera certainement. « Y’a combien de personnes dans la famille que tu rêves d’avoir depuis toujours ? » A tâtons, je déroule le sujet, un peu plus en confiance.

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« La re-franchir, tu veux dire ? » Bien sur que le sourire de Megan était quelque-peu amusé, autant taquin que l’avait été le sien quelques secondes auparavant - avant qu’une touche de sérieux ne s’invite à la danse et qu’il ne sache plus sur quel pied danser, justement. C’était là le gendre de conversation que les couples avaient tous, surtout les jeunes couples, ce n’était pas cette partie là qui le poussait à être surpris et brin sur la retenue. Non, ce qui formait les bases d’un tel comportement, c’était qu’il avait presque oublié que de leur côté ils n’avaient justement pas encore eu cette conversation malgré les circonstances, et qu’il n’avait préparé aucune réponse. Il n’en savait rien, parce-que cela faisait quelques temps qu'il n’avait plus prêté d’énergie à une telle idée et qu’il avait préféré la laisser pourrir dans un coin de son esprit que de la nourrir en secret. « Qui te fais peur ? » La question de Megan était légitime: ce n’était pas tout à fait le genre de réponse à laquelle elle devait s’attendre, surement. C’était pourtant la réponse la plus honnête et sincère qu’il pouvait lui fournir, parce-qu’il ne savait faire autrement de toutes façons.

Si elle lui avait posé la question de cette façon là, c’était surement pas pour discuter de la pluie et du beau temps - et à la façon dont elle l’avait tourné, Damon supposait que la positive était vraie pour elle aussi. Elle l’était pour lui, simplement déformée par une réalité qu’il avait du mal parfois à intégrer. « Oui. » Il la connaissait assez pour voir le manque d’assurance qu’elle portait en elle en cet instant - alors il esquissa autant que possible un petit sourire rassurant. Entendre sa réponse à elle ne lui faisait pas peur - pas autant que d’exposer la sienne. « J’ai pas une expérience concluante non plus. Mais justement. Je veux pas que ça me définisse. » - « Ca te définie pas. » Il n’avait pas attendu qu’elle ait terminé de parler parce-que cela lui semblait important de le souligner dans la foulée de ses paroles. Le monde duquel elle était issue ne la définissait en rien - il était bien placé pour le voir depuis le temps qu’il était à ses côtés maintenant. « Et je veux faire mieux. Je veux faire bien et comme il faut. » Et Damon ne se posait pas un seul instant la question: elle y arriverait; autant parce-que Billie n’avait pas mis la barre très haute malheureusement car rien qu’à se poser ce type de questionnement et avoir ce genre de convictions, elle faisait mieux que tout ce qu’elle avait elle vécu pendant son enfance. « Je suis sur que tu y arriveras. » Et sans même qu’il ne s’en rende compte ou qu’il ne se pose la question, bien sur que ses paroles prenaient le sens d’une affirmation.

« Est-ce que j’ai vraiment besoin de te dire que tu serais le meilleur papa du monde et que tous les enfants auraient de la chance d’en avoir un comme toi ? » Ce fut à son tour de détourner son regard et de rougir des joues - bien sur qu’elle avait besoin de le lui dire puisqu’il n’était pas capable de comprendre ce type de chose tout seul. « J’avais même pas besoin de preuve pour te l’affirmer. Mais si c’était le cas, alors il m’aurait suffi de voir comment t’es avec Sloan. » - « C’est différent avec Sloan. » Autant parce-que ce n’était pas son fils que pour une autre raison qu’il n’attendit pas avant de mettre en avant. « Je critique pas les méthodes d’Auden, loin de là parce-que je trouve qu’il s’en sort super bien, mais Sloan a pas démarré de façon facile, il mérite qu’on soit à ses côtés comme ça. » Ne se rendait-il pas compte qu’il agissait comme ça pour les mêmes raisons que d’autres auraient pu agir de la sorte également à son égard si la vérité avait été exposée dès le début ? Si les secrets n’en avaient pas été et que les agissements des uns et des autres avaient été mis en lumière ? Certes oui, son petit frère avait un début de vie qui apparaissait normalement que dans les films et les séries - mais la sienne à lui n’aurait pas forcément moins de succès au box-office. Pour lui cependant, c’était là la seule réellement justification au fait qu’il soit aux petits soins pour lui, et non parce-que c’était effectivement presque instinctif.

« Y’a combien de personnes dans la famille que tu rêves d’avoir depuis toujours ? » Il fit une petite moue de côté, plissant un brin le bout de son nez - avant d’avoir un petit rire plus gêné qu’amusé; une réaction typique de Damon somme toute. « C’est ridicule presque. » Ca ne l’était pas, mais comme à chaque fois que son avis était demandé il pensait que c’était le cas. Promis un jour, il arrêterait de réagir comme cela - mais ce n’était pas encore pour aujourd’hui. « Je… me suis toujours dit que y’aurait au moins deux enfants. » La question du avec qui à l’époque n’était pas résolue mais elle ne se posait plus aujourd’hui. « J’ai toujours été jaloux des gens qui avaient des frères et soeurs quand j’étais petit. » La justification était si simple que cela en devenait presque une évidence, finalement; il avait toujours eu une grande famille et cette dernière l’avait effectivement gâté de frères et soeurs dans les dernières années, mais cela ne remplacerait jamais le fait qu’il avait grandi en étant fils unique et que cela avait toujours été un poids pour lui. « J’aurais aimé avoir cette personne donnée par la nature pou partager plein de choses et pourquoi pas faire des bêtises. » Son argumentaire était peut-être bien simple et assez enfantin, mais il était on ne pouvait plus honnête. Remontant son regard dans celui de Megan, il hésita un instant car il savait que cela touchait à un sujet sensible - mais ils n’avaient en réalité aucun sujet qu’ils ne pouvaient pas aborder ensemble. « Tu regrettes d’avoir eu une soeur ? » Il posa un instant, avant d’enchaîner. « Est-ce que ça serait quelque-chose qui définirait le nombre d’entants que tu voudrais avoir, de pas avoir été fille unique toi ? »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« Ça te définit pas. » Non, bien sûr, mais je dois me battre chaque jour pour que ça ne soit pas le cas. Je n’en veux pas à Damon de ne pas le comprendre : nous venons de milieux radicalement opposés et si chacun vient avec ses propres inconvénients, ils n’ont généralement pas grand-chose en commun si ce n’est le fait de constituer des cadavres dans nos placards. Ça ne me définit pas parce que tous les choix que j’ai fait ont été fait en ce sens, pas parce qu’il s’agit d’un acquis et, à nouveau aujourd’hui, en affirmant que je veux des enfants, je choisis en partie parce qu’il est hors de question que l’endroit d’où je viens et l’enfance que j’ai eue ne me bride et ne m’impose un chemin de vie plutôt qu’un autre. Je ne terminerai pas ma vie seule, comme ma mère, c’est hors de question. « Je suis sûr que tu y arriveras. » Damon parle au futur plutôt qu’au conditionnel et cela me fait étirer un large sourire. A présent que nous sommes mariés pour de vrai, il semble évident que si enfant il y a alors il en sera le père. L’entendre évoquer la chose non pas comme une éventualité mais comme une certitude, ça veut dire beaucoup de choses, qu’il en ait conscience ou pas. Pour ne pas le brusquer, je m’autorise juste une réplique, à moitié déclamée sur le ton de l’humour. « Qu’on y arrivera. Parce que si je veux le faire, il a me falloir au moins un peu d’aide. » Je plaisante en lui rappelant qu’au-delà de l’éducation d’un enfant que je n’envisage de toute façon qu’à deux, j’ai besoin de lui pour la confection, et ce point là n’est pas contournable.

« C’est différent avec Sloan. » Je penche la tête et fronce les sourcils, attendant qu’il explicite avant de me faire un quelconque avis sur la question. « Je critique pas les méthodes d’Auden, loin de là parce-que je trouve qu’il s’en sort super bien, mais Sloan a pas démarré de façon facile, il mérite qu’on soit à ses côtés comme ça. » C’est vrai. A moi aussi, Sloan me donne envie d’être là pour lui et pas uniquement parce qu’il est particulièrement adorable, mais parce que je plains ce petit garçon qui grandit sans mère et recherche chez moi et chez toute autre femme qu’il perçoit comme appartenant à sa famille un peu d’affection. Pour autant, je suis certaine que si Damon était père, il ne considèrerait pas que ses enfants méritent moins son attention et son amour. « Parce que tu vas me dire que si tu étais père, tu ne considèrerais pas que ton fils ou ta fille mérite tout autant que tu sois à ses côtés ? » Pas à moi Damon. Son amour, il le distribue au tout venant, parfois même trop et sans se méfier assez. Il me semble inconcevable, dans ces conditions, qu’il soit capable d’autre chose que d’élever l’enfant le plus aimé au monde. « L’enfant qui t’auras comme père sera le plus chanceux qui existe. » Et quant au fait de m’avoir comme mère et bien, même si on ne peut pas en dire autant, je jure pourtant que je ferai de mon mieux.

« C’est ridicule presque. » A mes yeux, ça n’a rien de ridicule d’avoir des rêves, certainement pas des rêves de ce genre et je le rassure en déposant un baiser sur son torse imberbe. « Je… me suis toujours dit que y’aurait au moins deux enfants. » Deux, c’est un bon début. Deux, c’est l’assurance de ne pas élever un enfant qui se sentira seul, comme ce fut mon cas et, comme je le devine avant qu’il ne s’explique, comme ce fut le sien également. « J’ai toujours été jaloux des gens qui avaient des frères et sœurs quand j’étais petit. J’aurais aimé avoir cette personne donnée par la nature pour partager plein de choses et pourquoi pas faire des bêtises. » Il était enfant unique dans un monde d’adulte graves et sinistres, et nul doute qu’il a rapidement perdu sa légèreté et sa naïveté d’enfant. « Tu regrettes d’avoir eu une sœur ? » Je me raidis contre lui sans même m’en rendre compte. Il ne le mérite pas, d’ailleurs, ma réaction n’a rien avoir avec sa question ou le fait que je n’ai pas envie d’y répondre, mais tout à voir avec l’identité de la sœur en question : je ne considère pas qu’elle puisse réellement rentrer dans cette case. Molly est quelque chose, mais pas la personne donnée par la nature pour partager pleins de chose avec moi, ni pour nous serrer les coudes. « Est-ce que ça serait quelque-chose qui définirait le nombre d’enfants que tu voudrais avoir, de pas avoir été fille unique toi ? » Je secoue la tête, un air un peu absent dans le regard. Finalement, et je repose mon menton sur mes mains croisée sur son torse et je plante à nouveau mes yeux dans les siens. « Je suis fille unique. » J’ai beau avoir promis à Molly de faire des efforts pour tisser quelque chose, cela ne change rien au fait qu’elle n’était pas là pendant des années et qu’elle n’a pas été mon alliée à beaucoup de reprises. « J’ai grandi comme une fille unique, et aujourd’hui, c’est encore comme ça que je me sens. » Dans le meilleur des cas, Molly peut passer comme une cousine éloignée. « Mais quand j’étais en famille d’accueil, pendant quelques années, y’a un garçon un peu plus vieux que moi qui veillait sur moi. C’était rassurant à l’époque, d’avoir quelqu’un. Et j’imagine que ça peut ressembler à ça, d’avoir un frère ou une sœur. » Quand je l’envisage et l’imagine, je pense à Moses plus qu’à Molly, même si j’ai fini par le rayer de ma vie, lui aussi. « Au moins deux, c’est bien. C’est une jolie famille. » C’est une famille qui rentre dans la case de conventionnelle et puisque c’est une chose à laquelle je n’ai jamais eu droit, évidement que c’est ce que je veux aujourd’hui.

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« Qu’on y arrivera. Parce que si je veux le faire, il a me falloir au moins un peu d’aide. » Bien sur que la précision tira un petit sourire certes temporaire mais au moins amusé à Damon. Même si c’était l’évidence même, cela ne faisait pas de mal de l’entendre être précisé à haute voix. « Je me porte volontaire pour t’aider. » Le ton qu’il emprunta fut calqué sur celui qu’avait pris Megan - humoristique là où de toutes façons, à leurs yeux aujourd’hui, il n’existait même plus le moindre doute ou hésitation. A voix basse, certes, comme s’il s’agissait là d’une confession que d’autres ne devaient pas entendre mais les possibilités se conjuguaient au singulier depuis déjà longtemps maintenant.

Lorsqu’elle évoqua Sloan, il ne put s’empêcher de préciser que dans ce cas là les choses étaient différentes - et à la voir froncer quelque peu les sourcils, il explicita pourquoi il pensait que c’était le cas. « Parce que tu vas me dire que si tu étais père, tu ne considèrerais pas que ton fils ou ta fille mérite tout autant que tu sois à ses côtés. » Il pencha quelque peu sa tête sur le côté: ce n’était pas exactement de cette façon là qu’il voyait les choses. « Bien sur que le jour où je serai père, mon enfant méritera que je sois à ses côtés. » Il utilisait le futur sans une once d’hésitation et sans même s’en rendre compte - c’était ce qui était fascinant avec Damon: il hésitait pour tout mais une fois qu’il franchissait le cap une fois de ne plus le faire, il allait avec une vitesse impressionnante au bout des choses sans y repenser à deux fois. « Mais Sloan a pas eu tout ça dès le début, ou pas de façon qui aurait du être logique, alors… Je sais pas. J’ai l’impression qu’il mérite que toutes les autres personnes autour de lui lui en apportent autant que possible. » Il avait le coeur aisément influençable, mais ce n’était pas une grande nouvelle. « L’enfant qui t’auras comme père sera le plus chanceux qui existe. » Plongeant son regard dans celui de sa femme, il plissa quelque peu les yeux. Il remettait un peu sa parole en doute, mais pas trop - c’était son manque de confiance en lui qui le poussait à réagir de la sorte. « Je suis pas aussi sur que toi. » Comment pourrait-ce être le cas alors qu’il n’était pas sur de savoir traiter un enfant correctement sans laisser des souvenirs de sa propre histoire refaire surface sous forme de comportements répétés ? « Tu sais que ça s’applique à toi aussi, pas vrai ? » En revanche, cette partie là il en était sur de son côté. « Je sais à quel point t’as de l’amour à revendre, parce-que je suis assez chanceux pour en recevoir. » Quelques fois de façon maladroite, d’accord, mais n’était-ce pas un quelque-chose qui était vérité pour tout le monde en réalité ? « Et je sais que tu feras mieux que tout ce que t’as connu parce-que c’est déjà ce que tu fais là. » Il parlait d’une voix douce, mais était sur de ce qu’il avançait et ça s’entendait. Il connaissait l’histoire de Megan, et même s’il savait qu’elle n’arrivait pas toujours à l’évoquer avec facilité, ce n’était pas quelque-chose qu’il mettait de côté. Il ne pouvait tout comprendre, mais il pouvait faire les efforts.

Dans son esprit, Damon avait toujours imaginé avoir au moins deux enfants - et la raison n’était pas bien difficile à deviner, il y avait même fort à parier que Megan l’avait deviné avant même qu’il ne la mentionne: avoir grandi fils unique n’avait pas eu que des avantages à ses yeux. Il aurait préféré avoir des frères et soeurs sur lesquels pouvoir se reposer, encore aujourd’hui. Cependant, des deux il n’était pas celui ayant justement eu d’autres personnes sur la même ligne de l’arbre généalogique, alors forcément il allai demander à Megan ce qu’elle en pensait de son côté. Il allait sans dire qu’il sentit qu’elle se raidit quelque peu contre lui, à sa question - ce n’étaient pas là des sujets des plus faciles qu’ils abordaient après tout, ce n’était pas étonnant qu’elle ait de façon primaire ce type de réaction. Déjà, la main du jeune italien s’était mise à caresser doucement une parcelle de peau de la jeune femme pour lui montrer qu’il n’y avait aucun danger, qu’elle était en sécurité - il ne rendait même pas compte qu’il réagissait de la sorte tant c’était devenu un réflexe depuis un bout de temps désormais, de vouloir la protéger. En guise de première réponse à sa question, elle secoua la tête. « Je suis fille unique. » Ca méritait d’être clair. « J’ai grandi comme une fille unique, et aujourd’hui, c’est encore comme ça que je me sens. » Il savait que les efforts de se retrouver dans la vie l’une de l’autre étaient davantage faits par Molly; au moins il comprenait d’autant mieux que Megan n’était pas prête à la considérer réellement comme sa soeur un jour, avec ce type de discours. « Mais quand j’étais en famille d’accueil, pendant quelques années, y’a un garçon un peu plus vieux que moi qui veillait sur moi. C’était rassurant à l’époque, d’avoir quelqu’un. Et j’imagine que ça peut ressembler à ça, d’avoir un frère ou une sœur. » Ses yeux naviguaient de l’un à l’autre des siens. « T’as encore de ses nouvelles ? » A celui qui pourrait être apparenté davantage comme un frère pour elle. « Je pense que ça peut ressembler à ça en vrai, oui. J’imagine que les frères et soeurs veillent les uns sur les autres. » Malgré tout, n’était-ce pas exactement ce qu’avaient fait les Williams pendant des années ? Les choses n’étaient plus ce qu’elles étaient et ne le seraient jamais de nouveau, mais il y avait une part de ça à un moment donné.

« Au moins deux, c’est bien. C’est une jolie famille. » Damon plongea de nouveau son regard dans le sien. « Tu penses que tu voudrais deux enfants, au moins, toi aussi alors ? » Bien sur qu’il y avait une touche d’espoir candide dans sa façon de souligner ce qu’elle venait de dire sous forme de question pour être sur de ce qu’il comprenait; c’était aussi parce-qu’il voulait s’assurer que ce soit bien le cas qu’il préférait prendre le temps de s’assurer devoir bien compris. « Y’a pas de mauvaise ou de bonne réponse, et si c’est douze t’as le droit de me dire que c’est douze. » Il esquissa un petit sourire davantage tendre que rieur, mais les deux traits s’y trouvaient. « Je… On a le temps, tout ça, je sais. Mais je me rends comme qu’on en a jamais parlé pour de vrai, de façon concrète. Alors… Je suis vraiment curieux de savoir comment tu vois les choses, toi. » Et parce-qu’en réalité, il y avait de fortes chances pour qu’ils voient les choses d’une façon plutôt similaire sur bien des points, malgré leurs débuts de vie diamétralement opposés.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyharley

« Je me porte volontaire pour t’aider. » Il l’avait déjà quelque peu sous-entendu mais, ainsi, c’est aussi clair que cela peut l’être. Damon pense à des enfants ave moi, plus que ça, il est tout disposé à tenter l’aventure et s’il y a bien une chose sur laquelle je ne le laisserai par revenir facilement, une promesse que je ne lui laisserai pas oublier qu’il a fait, c’est celle-là. Je veux un avenir : Damon me l’offre sur un plateau d’argent. Il le confirme en parlant au futur quand, de mon côté, j’avais pris des pincettes et continué de parler du jour où il aurait un petit garçon ou une petite fille de son sang. « Bien sûr que le jour où je serai père, mon enfant méritera que je sois à ses côtés. » C’est dit, me voilà à vouloir fermer les yeux pour rêver et imaginer à quoi pourrait ressembler un enfant qui prendrait un peu de moi et un peu de lui. Est-ce que je m’étais déjà posé la question ? Bien sûr que oui. Mais jusque-là, par peur d’être finalement déçue, je n’avais jamais autorisé mon esprit à divaguer trop dans cette direction.

« Mais Sloan a pas eu tout ça dès le début, ou pas de façon qui aurait dû être logique, alors… Je sais pas. J’ai l’impression qu’il mérite que toutes les autres personnes autour de lui lui en apportent autant que possible. » - « Je sais. » Je suis moi-même certainement plus attachée au jeune garçon que je ne le devrais, tout comme je me serais autant attachée à Abel si j’en avais eu l’occasion : parce que je voudrais aider tous les enfants qui grandissent avec, d’une façon ou d’une autre, un terrain propice à un futur manque affectif. « Sloan va bien tu sais. Compte tenu de tout ça, il va bien. » Ca pourrait être pire. « C’est touchant que tu t’attaches à lui de cette façon. Encore plus que tu le fasses alors qu’Auden et toi… » Alors qu’Auden et lui ne me semblent pas développer plus que ça une relation père fils complices sur le tard. « Enfin, tu vois. Que vous avez pas vraiment encore trouvé votre chemin l’un vers l’autre. » Mais Damon a trouvé celui jusqu’à son demi-frère, quand rien ne l’y obligeait officiellement.  

« Je suis pas aussi sûr que toi. » – « Je veux plus t’entendre dire ce genre de bêtise. Tu serais parfait, c’est tout. » C’est tant une évidence que je ne comprends même pas qu’il puisse réellement douter. Il a des défauts, certes, mais des défauts qui feront de son enfant un enfant pourri gâté, pas qui manque d’amour d’une quelconque façon. « Tu sais que ça s’applique à toi aussi, pas vrai ? Je sais à quel point t’as de l’amour à revendre, parce-que je suis assez chanceux pour en recevoir. » Il est gentil Damon, et ce qu’il avance avec une conviction et une confiance que je ne mérite pas me fait sourire et je tends la main pour caresser sa joue, en clignant doucement des yeux. « Je suis pas parfaite. Mais je veux m’améliorer, alors ça me fait du bien que tu y croies. » Je suis trop radicale, trop imprudente, trop égoïste et trop tête brûlée, mais avec lui j’essaie de gommer mes pires défauts. « Et je sais que tu feras mieux que tout ce que t’as connu parce-que c’est déjà ce que tu fais là. » - « On fera tous les deux que ce qu’on a connu simplement parce que ça nous tient à cœur. » Et à partir de là, à partir du moment où nous savons tous les deux que nous mettrons tout en œuvre pour élever des enfants heureux et aimé, nous ne pouvons pas faire pire, même si nous nous tromperons, même si nous ferons certainement de nombreuses erreurs.

« T’as encore de ses nouvelles ? » - « A Moses ? » Bien sûr qu’il parle de lui, il ne parle ni de la mère de famille d’accueil ni de Molly dont il sait pertinemment que j’ai des nouvelles : ma jumelle est un parasite dont il est impossible de se débarrasser. « Il a été arrêté et condamné à plusieurs années de prison, quand j’étais encore une adolescente. » J’ai tiré un trait sur lui à ce moment-là, autant parce que je ne voulais pas qu’il m’attire vers le fond que parce qu’il m’a déçue et donné le sentiment qu’il m’abandonnait. « J’ai coupé les ponts à ce moment-là. Et j’ai demandé à la famille d’accueil où on vivait ensemble de pas lui donner mon numéro de téléphone, mon adresse ou la moindre information. » Autrement dit : j’ai non seulement coupé contact, mais j’ai aussi fait en sorte que lui ne puisse pas essayer de faire un pas vers moi. Je l’ai condamné à la damnatio memoriae, voilà ce que j’ai fait et, dans ces conditions, il est même exceptionnel que j’accepte de parler de lui.

« Je pense que ça peut ressembler à ça en vrai, oui. J’imagine que les frères et soeurs veillent les uns sur les autres. » Alors il en faut plusieurs dans ce cas : parce que les parents ne sont pas toujours là pour veiller sur les enfants, ne serait-ce que parce qu’il est dans l’ordre des choses qu’il trépassent avant leur descendance. « Tu penses que tu voudrais deux enfants, au moins, toi aussi alors ? » Je ne reprocherai pas à Damon de vouloir me faire confirmer tout de go quelque chose que j’ai sous-entendu. A sa place, je voudrais être certaine de ne pas me faire de faux espoirs non plus, je l’ai déjà prouvé pendant cette conversation. « Y’a pas de mauvaise ou de bonne réponse, et si c’est douze t’as le droit de me dire que c’est douze. » - « Va pour douze alors. » Je l’embrasse en riant, avant de secouer la tête. « Oui, au moins deux. Deux ou trois, ce serait bien. » Je n’ose pas envisager plus, pas alors que je n’ai même pas vingt-cinq ans. Peut-être un jour, mais j’en doute. « Je… On a le temps, tout ça, je sais. Mais je me rends comme qu’on en a jamais parlé pour de vrai, de façon concrète. Alors… Je suis vraiment curieux de savoir comment tu vois les choses, toi. » Mon sourire est aussi franc que mon regard émerveillé et attendri. Lui aussi voulait savoir. Lui aussi est curieux de connaître mes désirs profonds, je ne rêve pas seule d’un futur utopique. « Oui, on a tout le temps du monde. Et tu as raison, c’est important, c’est bien qu’on parle de ce genre de chose. » C’était un peu fou de se lancer dans l’aventure du mariage avant de l’avoir fait, mais nous étions de toute façon déjà engagé l’un avec l’autre aux yeux de la loi.

the heart wants what it wants

@megan williams

lieu: sur la route.
(c): possession (gif), luleaby (codage).

***
« Je sais. » Ce n’était pas la première fois qu’ils échangeaient sur cette question là, en réalité, et ils étaient d’accord sur bien des points concernant ce sujet - en témoignait leur comportement à l’égard du petit garçon. « Sloan va bien tu sais. Compte tenu de tout ça, il va bien. » Il le savait parfaitement, oui. « C’est touchant que tu t’attaches à lui de cette façon. Encore plus que tu le fasses alors qu’Auden et toi… » Il pinça ses lèvres peut-être un brin plus fort qu’il ne l’aurait voulu; la pause qu’elle marqua dans son discours était d’autant plus significative depuis la dernière discussion qu’il avait eu avec son père. « Enfin, tu vois. Que vous avez pas vraiment encore trouvé votre chemin l’un vers l’autre. » - « Je vois, oui. » Plus qu’il ne l’aurait souhaité. Il haussa autant que sa position lui permettait les épaules. « Ca me parait logique pour Sloan. » Il ne se posait même pas de question: il avait envie de construire quelque-chose avec ce petit frère, alors il faisait en sorte que cela puisse arriver. Il manquait cela avec le reste de ce qui composait à lui sa fratrie, alors peut-être que le petit en plus de son début de vie un brin chaotique compensait pour l’absence des autres il était vrai.

« Je veux plus t’entendre dire ce genre de bêtise. Tu serais parfait, c’est tout. » - « Je le dirai plus alors. » Cela ne l’empêcherait pas de le penser en revanche. Tout comme il pensait déjà et l’affirmait désormais à haute voix que Megan avait en mains toutes les capacités pour être une excellente mère. « Je suis pas parfaite. Mais je veux m’améliorer, alors ça me fait du bien que tu y croies. » Le petit sourire qu’il esquissait soulignait en silence à quel point cela était vrai pour lui: il y croyait de toutes ses forces. « On fera tous les deux que ce qu’on a connu simplement parce que ça nous tient à cœur. » Ce ne serait pas difficile d’évoluer positivement dans cette situation normalement. « Et on le fera forcément mieux ensemble parce-que c’est ce qu’on fait depuis le début. » Ils réussissaient à utiliser l’autre comme une force, comme un point d’ancrage qui leur permettait de savoir mieux avancer vers une destination qui leur plaisait davantage, comparée à celle d’où ils partaient.  « A Moses ? » Il hocha quelque peu la tête. « Il a été arrêté et condamné à plusieurs années de prison, quand j’étais encore une adolescente. J’ai coupé les ponts à ce moment-là. Et j’ai demandé à la famille d’accueil où on vivait ensemble de pas lui donner mon numéro de téléphone, mon adresse ou la moindre information. » Esquissant une petite moue, il déposa un baiser sur la tempe de la jeune femme. C’était peut-être mieux ainsi: c’était ce qu’il pensait en silence mais ne dirait pas à haute voix, parce-qu’il n’était pas le mieux placé pour juger si c’était effectivement le cas ou non. Il lui aurait bien demandé si Moses lui manquait, mais étant donné qu’elle avait mis bien des efforts pour mettre une distance entre eux deux, cela voulait dire ce que cela voulait dire: elle n’avait pas envie d’avoir à faire avec lui et Damon n’avait pas envie de la replonger davantage dans ces affaires là par simple curiosité.

La conversation reprit une teinte plus légère lorsqu’il revint sur l’idée de savoir combien elle désirait d’enfants elle aussi. Pas que c’était moins sérieux, mais simplement ils avaient encore largement le temps devant eux pour voir ce genre de détails et si aujourd’hui elle lui annonçait qu’elle désirait avoir douze enfants, alors il prendrait cette réponse là. Cela la fit rire d’ailleurs - et il sourit encore davantage de l’entendre réagir de cette sorte. « Va pour douze alors. Oui, au moins deux. Deux ou trois, ce serait bien. » - « On peut commencer par deux ou trois déjà, et voir pour le reste plus tard. » Ils n’en étaient pas encore là, ils en étaient loin même, mais c’était déjà un pied mis dans cette conversation qu’ils n’avaient étrangement pas encore eux jusque maintenant. Ils faisaient tout à l’envers, mais c’était là leur façon d’agir depuis le début de leur histoire - ce n’était pas Damon qui serait étonné que ce soit le cas encore une fois. Et puis pour une fois, ils avaient tout le temps du monde devant eux pour voir les tenants et aboutissants de cette conversation, rien ne les pressait: ils avaient le temps et la jeunesse pour eux. « Oui, on a tout le temps du monde. Et tu as raison, c’est important, c’est bien qu’on parle de ce genre de chose. » Lui volant un baiser, puis un deuxième, il finit tout de même par reculer son visage de celui de Megan. « On a tout le temps du monde pour faire des enfants, par contre je crois qu’on est déjà en retard pour aller au restaurant. » Ils étaient revenus à la villa directement après la cérémonie, mais une dernière étage avait été préparée par Damon avant qu’ils n’arrivent sur place. « Y’aura que nous et ils attendent notre arrivée sans que j’ai précisé d’heure, et y’a rien d’extraordinaire sur place parce-que c’est pas comme si c’était la première fois qu’on allait manger au resto en tête à tête, mais il faudrait qu’on y aille quand même. » Attrapant la jeune femme par la taille de ses deux mains cette fois ci, il lui arracha un dernier baiser tout de même, avant de glisser son nez jusque son oreille et par lui murmurer au creux de cette dernière avec malice. « Promis après je vous fais des enfants toute la nuit, madame Williams. » Et ca ne lui avait jamais semblé si doux et si naturel de prononcer une telle phrase.