see, see, i'm good !
Megan Williams & @Molly Biggs ☆ crédit/jynersso

« Ça n’a rien à voir… Je suis déçue, c’est différent, je pensais pas que t’étais comme ça… » Mais de quoi parle-t-elle exactement ? Molly ne me connaît pas, Molly n’a pas été élevée avec moi et je commence à être fatiguée qu’elle se conduise si elle pouvait attendre quoi que ce soit de moi. Elle n’aime pas ce qu’elle voit ? Très bien, qu’elle se casse, je ne lui ai jamais demandé à faire partie du paysage. Bien sûr, une part de moi sait très bien que je ne suis pas totalement insensible à l’idée qu’elle sorte de ma vie. Si je l’étais, je ne lui aurais jamais laissé de seconde chance. Depuis que je suis toute petite, j’ai nourri l’espoir d’un jour avoir une famille et, aussi décevante soit-elle à mes yeux, elle représente malgré tout ça : un espoir. Ou du moins, elle représentait. Je ne sais plus. « Ouais, je suis pas la sœur jumelle chérie que t’as fantasmée et que t’essaies de projeter sur moi depuis le jour un. » Je lève les yeux au ciel, passablement excédée et bien décidée à faire en sorte qu’elle le comprenne parfaitement. « Va t’acheter une putain de poupée putain. » Je dépose mon rouleau et, déjà, j’entreprends d’ôter la combinaison protectrice que j’avais enfilée par-dessus mes vêtements. Personne ne déjeunera avec personne aujourd’hui. « Tu sais quoi ? T’es loin d’être ce à quoi je rêvais toi aussi. On se déçois toutes les deux au moins. » Moi, je voulais une copie de moi et, si je l’avais obtenue, je l’aurais certainement détestée elle aussi. Elle m’aurait donné l’impression d’être en compétition avec une autre Megan, et je me serais développé tout un tas de complexe. Au moins avec Molly, ce risque-là n’existe pas.

« Je me casse, ouais, et tu peux très bien croire que c’est à cause de mon personnage de faux cul. Essaie de prendre un peu de recul puisque tu es si maline, puisque tu es mieux que tout le monde, et réfléchis au fait que c’est peut-être ton putain de personnage à toi qui pose problème… A jouer les divas, la nana parfaite sous tous les points, tu deviens une figure de comédie bordel… Je voulais juste passer un moment avec toi et pas avoir une séance de pseudo thérapie… Tu fais chier. » - « Mais va te faire foutre putain. » Je détache ma queue de cheval pour mieux tirer mes cheveux en arrière et la refaire, comme dans un réflexe nerveux incontrôlable. « Je prends ma vie en main, tu peux en dire autant ? » Elle ne prétend – je m’en suis persuadée à présent – être clean que parce que c’est ce que j’exige d’elle. Molly n’a aucun objectif, aucun plan ou quoi que ce soit qui puisse être respecté par une jeune femme qui possède le même genre d’ambition que moi. « Je préfère être une "nana parfaite" qu’une ratée et une toxico. » Et en ce moment, je préfèrerais être n’importe où qu’ici, et cela n’a rien à voir avec le travail ingrat que nous sommes en train de faire : je n’ai jamais eu peur d’avoir à utiliser un peu d’huile de coude. « Je voulais juste passer un moment avec toi et toi, ouais toi, tu parviens encore une fois à tout foutre en l’air. » - « Pense que je fous tout en l’air si c’est plus facile pour toi. » La vérité, c’est que je n’étais pas agressive et que, puisqu’il n’y a que la vérité qui fâche, elle n’a pas supporté que je la lui étale devant les yeux. Le pire dans tout ça, c’est que je cherchais réellement à avoir une conversation avec elle, pas à lui faire passer le message qu’elle était pathétique à mes yeux. Bien sûr, hors de question que je remette en question la façon dont je l’ai fait : c’est forcément de sa faute si nous en sommes là. « C’est pas parce que je suis pas comme toi que je suis pas quelqu’un de bien ou que je ne mérite pas le respect.» Je ris dans ma barbe, laissant échapper quelque chose qui ressemble à quelqu’un de bien, ouais. La vérité c’est que je n’ai pas grand-chose de tangible pour prétendre le contraire. Molly est une droguée à mes yeux, mais une droguée qui n’a jamais fait de mal à personne contrairement à ma mère qui m’a foutue en l’air moi. Sauf que je suis incapable d’être objective confrontée à quelqu’un comme elle, et je l’ai prouvé à maintes et maintes reprises. « Oublie l’idée va... » - « Te donne pas la peine de partir : je me tire. » Si elle a envie de continuer à faire semblant d’être une bonne samaritaine, qu’elle passe sa putain d’après-midi à peindre. « Je sais pas si c’est la drogue qui t’as grillé le cerveau à ce point, mais si t’es même pas capable de tenir une conversation avec quelqu’un qui abonde pas dans ton sens quoi que tu dises, faut vraiment que tu te fasse aider. » Et sur ce, je tourne les talons comme la putain de princesse et de diva qu’elle m’accuse d’être.

RP terminé