aptitude test: what kind of friend are you ?
ft @Cecilia Barker

Depuis qu’il s’était de nouveau retrouvé face à Mateo, Diego semblait avoir perdu toute l’ampleur de sa confiance en lui, au point même où l’entendre en user à nouveau semblait avoir étonné CeCe. « Dis donc ça va les chevilles ? Tu t’accordes beaucoup de crédit je trouve… » Il avait laissé s’échapper un rire, arquant un sourcil en secouant légèrement la tête comme si elle venait de tenter de tirer un trait sur une évidence. « …mérité le crédit certes. Mais c’est pas la question. » Si elle ne s’était pas amusée, alors elle pouvait prétendre à une récompense pour son jeu d’actrice, et les sourires qu’ils avaient échangé avaient terminé de clôturer ce sujet. Il était pourtant bien plus à l’aise à l’idée d’évoquer ce qu’il venait de se passer même si tout cela n’avait rien de naturel que de laisser le sujet dévier sur quelque chose de bien plus problématique. Il était même difficile de réussir à trouver les mots sur quelque chose qu’il ne comprenait pas lui-même, et il ne s’étonnait pas de voir son amie douter de son attitude parce que lui-même ne gérait plus ses réactions. Tout s’était passé sans anticipation, au point où Diego n’avait eu que des réflexes immatures pour tenter de garder la face en se retrouvant face à lui. S’il avait pensé que Cecilia serait une alliée, le problème était qu’elle en avait été une pour le pousser dans ses bras et non pas pour tenter de tourner la page - il ne pouvait pas lui en vouloir, il était simplement maintenant encore plus empli de doutes. « Sérieusement ? T’es sûr que c’était pas du bluff ? Parce que selon moi il était loin d’être insensible à l’information ô combien ridicule selon laquelle toi et moi étions en couple. » S’il se demandait parfois comment il pouvait continuer à entretenir une amitié avec Cecilia, celle-ci lui rappelait à intervalles réguliers à quel point elle était légitime. La preuve en était, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert et il était incapable de lui mentir. Evidemment qu’il avait utilisée son amie comme l’excuse évidente pour éviter toute ambiguité avec Mateo et il comprenait maintenant les raisons expliquant que cela n’avait que très peu fonctionné. Ils n’avaient eu de cesse d’enchaîner les échanges tous plus ambigus les uns que les autres et pour cause : CeCe ne semblait pas avoir marché dans son jeu. Pas du tout. « Non je pense que la surprise qu’il a constatée sur mon visage en me disant qu’on faisait un joli couple a pas trop joué le jeu. » Se pinçant l’arête du nez, il avait soupiré, se sentant extrêmement idiot. « Je pensais que tu comprendrais sans que je te dise quoique ce soit, de toute façon, j’ai pas eu le temps, tu t’es empressée d’aller lui parler, forcément… » Il était évident qu’elle l’aurait fait à la seconde où elle en aurait eu l’occasion et s’il s’apprêtait à continuer d’argumenter pour une défense qu’elle ne lui avait même pas demandée, elle avait très vite su le faire passer à autre chose. « Mais ça l’a pas empêché de me parler beaucoup de toi. » « Ah ? Qu’est-ce qu’il a dit ? » La spontanéité de sa réponse le trahissait encore, mais s’il voulait profiter d’une personne avec qui il pouvait être honnête, CeCe semblait parfaite dans ce rôle. Difficile de feindre l’indifférence face à ce que Mateo avait bien pu dire de lui, impossible de le prétendre aux yeux de son amie dont le sourire en coin ne laissait que peu de place au doute quant à sa position sur la question. « Il doit me prendre pour un fou. » avait-il ajouté en réalisant la puérilité de son mensonge. « Et comment ça ce serait ô combien ridicule qu’on soit en couple ? Je nous trouve très crédibles, moi. » Si l’on mettait de côté la façon dont elle avait flirté avec le cousin du marié et l’un des serveurs.

« Je pensais que tu comprendrais sans que je te dise quoique ce soit, de toute façon, j’ai pas eu le temps, tu t’es empressée d’aller lui parler, forcément… » « My bad. Je ne m’attendais pas à ce que le crush de mon meilleur ami vienne me parler de notre couple. J’ai pas eu le temps de feindre l’indifférence. » Mais il y avait plus grave que ça dans ses accusations. Quelque chose qui méritait que mes sourcils se froncent au moins à 50% sérieusement. « Et je te prie de croire que c’est lui qui est venu me parler pendant que je fumais dehors, pas l’inverse. » J’agitais un index accusateur dans sa direction (sous son nez même) pour appuyer mes propos et tenter de le faire culpabiliser, me gardant bien de préciser que si ça n’avait pas été le cas j’aurais effectivement fini par aller lui adresser la parole pour voir ce qu’il avait de si spécial (en plus d’être plutôt agréable à regarder, ce qui était somme toute un bon point de départ si on me demandait mon avis). « Ah ? Qu’est-ce qu’il a dit ? » Le sourire satisfait qui étira mes lèvres en disant bien plus long que n’importe quel "je le savais" qui me brûlait pourtant les lèvres. « Que t’avais l’air de toujours bien te comporter Monsieur sérieux. Et qu’il t’avait fait boire et ça je trouve ça absolument inadmissible quand tu te refuses au moindre verre de vin quand on sort ensemble ? » Je laissais un léger blanc avant d’ajouter : « Quand on sort ensemble littéralement et figurativement parlant du coup. » Enfin cette blague aurait mieux fonctionné si je n’avais pas mis son plan à mal en faisant tout de suite comprendre à Mateo qu’on n’était pas en couple mais well. « Il doit me prendre pour un fou. » Il me faisait presque de la peine à se torturer autant pour un homme. Quelle idée de mettre autant d’énergie dans ses relations personnelles franchement. J’affichais cependant une expression compatissante cette fois-ci avant d’ajouter : « Pour ce que ça vaut, je pense qu’il faut être aveugle pour ne pas voir que tu lui plais. Si c’était pas du soulagement que j’ai lu sur son visage quand il a appris qu’on n’était pas en couple, c’était a minima une foutue mine réjouie qu’il a affichée. » Une réponse 100% honnête (comme toutes les discussions qu’on avait de toutes façons. Diego était habitué à mon franc-parler et c’était bien parce qu’il l’acceptait qu’on continuait à se supporter mutuellement dans la joie et la bonne humeur). « Et comment ça ce serait ô combien ridicule qu’on soit en couple ? Je nous trouve très crédibles, moi. » Il fallait lui reconnaitre sa capacité à rebondir là où on ne l’attendait pas. C’était vraiment ça qui le chiffonnait le plus dans l’histoire ? « Pour des gens qui ne nous connaissent pas tous les deux je te l’accorde. Mais sinon j’ai bien peur qu’il ne faille se rendre à l’évidence : nos connaissances communes se rendraient rapidement compte qu’on finirait par s’arracher les yeux si on était ensemble ? » Connaissances communes qui étaient inexistantes ou presque. Le plan pouvait donc techniquement marcher. « Pourquoi ? T’as envie de me déclarer ta flamme pour que tu puisses m’afficher fièrement à ton bras à chacune de tes sorties ? » Non pas qu’il ne m’était jamais arrivé de tenir ce rôle-là de toutes façons…

aptitude test: what kind of friend are you ?
ft @Cecilia Barker

« My bad. Je ne m’attendais pas à ce que le crush de mon meilleur ami vienne me parler de notre couple. J’ai pas eu le temps de feindre l’indifférence. » Il l’avait probablement surestimée, et sa moue déçue suffisait à l’en informer. « Et je te prie de croire que c’est lui qui est venu me parler pendant que je fumais dehors, pas l’inverse. » L’idée que Mateo ait été celui montrant un quelconque intérêt pour sa personne était un point non négligeable mais il était impossible pour Diego de rater une occasion de provoquer CeCe. « Menteuse. » Ses sourcils froncés ne l’avaient pas empêché d’apporter au mexicain les informations qu’il était désireux de recevoir, sans même ne l’avoir réalisé. Mateo avait parlé de lui, et c’était finalement assez pour que le ton de la discussion change du tout au tout et l’empêche de dissimuler ce qu’il pensait réellement du garçon. « Que t’avais l’air de toujours bien te comporter Monsieur sérieux. Et qu’il t’avait fait boire et ça je trouve ça absolument inadmissible quand tu te refuses au moindre verre de vin quand on sort ensemble ? » Leurs regards s’étaient croisés sur ces derniers mots et le mouvement avait été suffisant pour que CeCe vienne appuyer ce propos. « Quand on sort ensemble littéralement et figurativement parlant du coup. » La grimace puérile qui avait suivi était la seule réponse qu’il accorderait à cette provocation, il avait évidemment passé l’âge de mettre en place de pareils stratagèmes pour ne pas assumer la vérité mais il n’était pas encore assez mature pour se l’entendre dire. « Ecoute l’alcool peut être utile dans certaines situations. Dangereux dans d’autres. » Il n’allait pas reprendre l’histoire depuis le début, Cecilia était assez au fait des événements pour comprendre où il voulait en venir. « J’ai déjà foncé tête baissée vers le danger alors là, j’en avais juste besoin pour pas passer pour un abruti fini. » Et son égo l’empêchait normalement de ressentir la moindre gêne face à quiconque, mais face à lui, tout était différent, au point de l’obliger à rayer quelques-unes de ses valeurs de la liste. Quoiqu’il en soit, avec ce mensonge grossier que CeCe n’avait mis aucune volonté à venir appuyer, le mal était fait et l’idée que Mateo devait maintenant avoir de lui devait être extrêmement proche de la médiocrité. « Pour ce que ça vaut, je pense qu’il faut être aveugle pour ne pas voir que tu lui plais. Si c’était pas du soulagement que j’ai lu sur son visage quand il a appris qu’on n’était pas en couple, c’était a minima une foutue mine réjouie qu’il a affichée. » « Tu vois, c’est pour ça que je t’adore malgré ton côté garce. Là, au moins, je sais que tu dis pas ça juste pour me rassurer. » Son sourire était triomphant mais crispé, parce qu’il venait de lui dire qu’elle était une garce et qu’il s’exposait à des représailles conséquentes. Alors dans une magistrale pirouette, Diego avait retourné la situation à son avantage, lançant ce qui sonnerait comme un compliment à son amie. « Pour des gens qui ne nous connaissent pas tous les deux je te l’accorde. Mais sinon j’ai bien peur qu’il ne faille se rendre à l’évidence : nos connaissances communes se rendraient rapidement compte qu’on finirait par s’arracher les yeux si on était ensemble ? » S’il faisait mine de réfléchir, Diego en était pourtant convaincu et leur échange précédent justifiait déjà ses propos. « Pourquoi ? T’as envie de me déclarer ta flamme pour que tu puisses m’afficher fièrement à ton bras à chacune de tes sorties ? » « Tu crois vraiment que c’est toi que je choisirais si je voulais frimer ? » Elle allait le tuer, alors déjà, il protégeait son visage dans un réflexe ridicule. « Mais l’idée de t’utiliser en alibi est pas mauvaise, si seulement tu jouais le jeu, hin ? » Il lui en voulait encore de ne pas l’avoir suivi dans ses plans idiots, mais pas assez pour envisager de la contacter si jamais les choses avec Mateo avançaient au point de devoir effacer toute trace d’attirance envers lui auprès de son entourage. Au cas où.

Je lui envoyais tout naturellement (et évidemment avec force) un coup de poing dans le torse en guise de représailles immédiates pour oser me traiter de menteuse (ce que j’étais totalement. Mais pas aujourd’hui). « Ecoute l’alcool peut être utile dans certaines situations. Dangereux dans d’autres. J’ai déjà foncé tête baissée vers le danger alors là, j’en avais juste besoin pour pas passer pour un abruti fini. » Mh. J’entendais ses arguments qui me semblaient somme toute cohérents mais je ne retenais qu’un point important ici qu’il omettait honteusement : « L’alcool est juste fun en ma présence et ça tu l’oublies. Même si je te l’accorde, même la sobriété est fun en ma présence. » J’appuyais mes propos d’un regard entendu pour le dissuader d’une quelconque désapprobation. C’était un fait que je venais d’énoncer. Pas une question. « Et cesse de te flageller. Je pense vraiment qu’il t’a pas pris pour un abruti fini même avec cette histoire de faux couple. C’est dire à quel point il doit être accro parce que si les rôles avaient été inversés j’aurais déjà ruiné ta réputation auprès de tout le monde. » Un large sourire vint étirer mes lèvres. Là il aurait pu me traiter de menteuse ; ça n’était pas le genre de coup que j’étais capable de lui faire (en revanche s’il n’avait été qu’un parfait inconnu dans ma vie, oui, j’aurais totalement agi de la sorte). « Tu vois, c’est pour ça que je t’adore malgré ton côté garce. Là, au moins, je sais que tu dis pas ça juste pour me rassurer. » Hésitant un instant à lui envoyer un second coup de poing dans le torse, j’optais finalement pour un battement de cils et un sourire exagéré avant de répondre : « Mais cesse donc de me complimenter comme ça, la partie de jambes en l’air a déjà eu lieu, t’as plus besoin. » Ceci dit je reconnaissais qu’il avait raison. Je ne machais pas mes mots et je n’avais jamais eu à cœur de prendre avec des pincettes les sentiments des gens autour de moi, même quand je les considérais comme des amis (et ils n’étaient pourtant pas nombreux à faire partie de cette catégorie). Je n’allais pas lui mentir pour le faire moins paniquer, à quoi est-ce que cela aurait servi ? Dans le cas présent j’espérais plutôt que la vérité lui permette d’y voir un peu plus clair et d’arrêter de se voiler la face sur ses sentiments. Mais en était-il capable ? J’avais l’impression de faire un vœu impossible au Père Noël à ce stade-là. Et si les gros barbus pouvaient aider les bi-sexuels refoulés, ça se saurait. « Tu crois vraiment que c’est toi que je choisirais si je voulais frimer ? » Ok s’il continuait comme ça ça n’était plus un coup de poing qu’il allait se prendre mais un coup de pied. « Mais l’idée de t’utiliser en alibi est pas mauvaise, si seulement tu jouais le jeu, hin ? » Je levais les yeux au ciel tout en soupirant de façon exagérée avant de répliquer dans mon bon droit : « Si tu me préviens AVANT, je jouerai le jeu gouttière. » Jusqu’à preuve du contraire je ne pouvais pas lire dans ses pensées, encore moins quand toutes celles-ci étaient tournées vers Mateo. Mais s’il me briefait en amont, là on pouvait parler : « Je te rappelle qu’avant de dégringoler de mon piédestal, j’étais une actrice hors pair pour parader dans les soirées de gala en faisant croire aux gens que leur conversation était passionnante. » Je méritais un putain d’Oscar même. Mais pour l’heure je fronçais les sourcils en reprenant mon sérieux : « Mais t’aurais vraiment besoin de ça ? Ca te servirait à quoi exactement ? » Je craignais que cela ne le fasse clairement pas avancer dans la bonne direction avec Mateo, et de manière générale dans la définition et l’acceptation de sa sexualité. Mais est-ce que je pouvais vraiment dire non à ce que je considérais déjà comme un challenge à relever ? Mh.