Aujourd'hui est un grand jour pour nos filles et pour nous. La première rentrée, et c'est avec un sentiment étrange que je me lève ce matin. J'ai mal dormi cette nuit et j'ai passé quelques temps à regarder les photos de leur naissance, elles étaient si petites, si fragiles, mais en bonne santé malgré leur naissance prématurée et je réalise à quel point elles ont grandi désormais. Il y a encore quelques mois elles étaient mes bébés, aujourd'hui c'est avec leur cartable sur le dos et leur uniforme qu'elles vont faire leur première rentrée. C'est étrange à dire, étrange à vivre aussi alors qu'elles grandissent tellement vite. Elles ont fêté leurs 3 ans en Octobre, et les voir grandir me rends tellement fière et en même temps, j'ai l'impression que le temps passe si vite et si à chaque étape de leur vie, je me sens heureuse de les voir grandir, s'épanouir, j'ai toujours cette sensation de les voir s'éloigner de moi et c'est quelque chose qui me fait peur. Le monde extérieur est terrifiant et pleins de dangers, et je sais que plus elles grandissent moins je vais pouvoir les protéger de tous les dangers de cette vie, et ça me terrifie. Mais, aujourd'hui, je ne dois pas leur montrer mes peurs, ou mes angoisses, elles ne doivent rien voir de ce qui me tracasse parce qu'elles aussi sont sûrement stressées par cette nouveauté et je dois être là pour les rassurer. Je suis rarement réveillée aussi tôt, mais aujourd'hui, je ne veux rien rater de cette matinée, je veux être disponible pour les filles, je veux partager le petit déjeuner avec elles, je veux être là pour elles tout simplement et vivre cette nouvelle étape de leur vie à leurs côtés. La première rentrée, le premier jour à l'école, c'est loin d'être anodin et je sais que pour Caleb, c'est aussi un jour bizarre. Nous n'avons pas vécu tout ça avec Nathan, par ma faute, et nous découvrons vraiment cette nouvelle étape du développement de nos enfants avec Lucy et Lena et si elles vivent les mêmes choses en même temps, leurs réactions sont toujours très différentes et aujourd'hui encore leurs différences se font ressentir. Lena est excitée, c'est avec son petit cartable qu'elle a elle-même choisi qu'elle quitte sa chambre, encore en pyjama mais déjà prête à partir et cette image me fait rire et me rassure un peu aussi. Elles vont être ensemble et Lena semble enthousiaste, et j'espère que son enthousiasme pourra rassurer sa sœur, qui est beaucoup moins excitée et depuis son réveil elle est collée à Caleb. « Elle va jamais vouloir que tu partes tout à l'heure. » Je grimace un peu en lui disant ça, parce que je sais que ça risque d'être dur, et je sais aussi que c'est une inquiétude qu'il doit déjà avoir, mais si je tente de ne rien montrer aux filles pour ne pas les inquiéter, je peux au moins partager mes pensées avec Caleb, même si cela ne va pas vraiment nous aider. Je pense qu'il en a autant conscience que moi et on a déjà l'expérience des réactions de Lucy au départ de l'un de nous pour le travail et surtout au départ de Caleb, on a réussi à gérer et j'espère que pour l'école, ça sera moins dur pour elle. Une fois le petit déjeuner terminé, je m'occupe de Lena, Caleb de Lucy, mais c'est difficile de canaliser l'énergie de Lena, elle me parle de l'école, de ce qu'elle a déjà pu voir de sa classe et surtout des jeux, du togoban, et des ballons, elle me parle de ce livre sur l'école que nous leur avons lu pour les préparer, elle parle encore et encore et si je dois la faire ralentir pour comprendre tout ce qu'elle essaye de me dire, ce moment avec elle m'aide à oublier que cette étape me stress aussi. Elle est heureuse, un peu trop surexcitée mais heureuse et elle me donne le sourire et si c'est à moi de les rassurer, aujourd'hui, c'est l'attitude de ma fille qui me rassure. Parce qu'elle me donne l'impression que tout va bien se passer pour elle, même si je sais qu'une fois qu'elle sera à l'école loin de moi, je vais m'inquiéter pour elle, peut-être même encore plus que pour Lucy, parce que Lena est un peu trop aventurière et pas assez prudente pour son propre bien, mais au moins je sais qu'elle va s'épanouir à l'école, du moins c'est ce que j'espère réellement. Elle va pouvoir découvrir de nouvelles choses, s'amuser, courir, jouer et je sais à quel point elle aime ça. Mais pour le moment, elle sautille partout dans la maison, et je n'ai même pas encore finie de la préparer alors que nous allons bientôt devoir partir pour l'école. « Je crois que je l'ai jamais vu aussi excitée qu'aujourd'hui, je pense que la maîtresse va nous appeler au bout de 20 minutes pour venir la rechercher si elle est comme ça à l'école. » C'est avec une pointe d'ironie que je dis ça à Caleb, mais il suffit de voir Lena, une seule chaussure au pied qui sautille dans la maison pour savoir quand on part, pour voir que l'énergie en elle, est encore plus impressionnante que d'habitude. Je ne sais pas si c'est vraiment l'excitation de l'école, ou si ça cache aussi une part de stress, mais elle a le sourire, ce qui n'est pas vraiment le cas de Lucy. « Ca va aller Lucy ? Elle t'a dit quelque chose pendant que tu la préparais ? » Elle était avec Caleb, et je ne peux que constater qu'elle n'a clairement pas la même énergie que sa sœur. Lucy a toujours eu peur des inconnus et de la nouveauté, et aujourd'hui c'est un grand changement pour elle et comme à chaque fois qu'elle est inquiète ou stressée, c'est vers son père qu'elle se dirige pour tenter de se rassurer, et je la comprends totalement, je fais pareil et pourtant j'ai 30 ans de plus qu'elle. « Allez, tout le monde est prêt ? On va aller à l'école, mais avant on fait une photo, et papa doit être sur la photo, Lucy tu tiens papa pour pas qu'il parte ? » J'essaye d'être enthousiaste, de les distraire, de les amuser, d'être rassurante mais je suis sûre que je ne suis même pas convaincante, mais il le faut, pour elles. Elles sont trop belles toutes les deux, dans leurs petits uniformes, et j'ai presque envie de pleurer en les voyant l'une à côté de l'autre, avec leurs cartables, et je réalise ô combien c'est dur de les voir grandir, mais aussi ô combien c'est une fierté aussi. Et au moment de partir Lena vient attraper la main de sa sœur, je souris devant ce geste si doux et bienveillant de Lena. « J'aime tellement les voir aussi complices, ca me rassure je sais qu'elles ne seront jamais seules dans la vie. » J'ai grandi seule, sans frère, sans sœur et voir cette complicité entre nos deux filles, les voir être là l'une pour l'autre, me touche toujours autant, et je sais que ça sera une force pour elles d'être deux et j'espère que ça le sera aussi pour cette nouvelle étape.

@Caleb Anderson       

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Je ne me souviens pas de mon premier jour d'école, et je n'ai personne pour me le raconter, comme la plupart de mes souvenirs d'enfances. Je ne sais pas si j'étais plutôt comme Lena à courir partout avec l'excitation au maximum ou si j'étais plutôt comme Lucy, stressée et collée à mon père. Enfin, si je sais que je n'étais sûrement pas collée à mon père, du plus loin que je me souvienne, il n'a jamais été là pour me soutenir ou me rassurer, au contraire même, je crois que certaines de mes pires angoisses viennent de lui, alors je n'étais sans doute pas collée à lui, mais je ne sais pas comment j'ai vécu ma première rentrée et je ne le saurais jamais. Mais, aujourd'hui, c'est à Lucy et à Lena de vivre ce premier jour d'école, chacune à leur manière, elles expriment ce qu'elles ressentent et leur attitude est bien différente. Si je cours après Lena pour la canaliser et essayer de faire en sorte qu'elle s'habille, Caleb et Lucy sont bien plus calmes et c'est en courant après Lena qu'en passant devant la porte de la chambre des filles j'entends des brides de leur conversation. J'entends surtout Lucy dire à son père qu'elle a peur, et j'ai de la peine pour elle parce que je vois bien à quel point c'est compliquée pour notre fille et je me sens impuissante, et incapable de la rassurer. Caleb tente de le faire et je les laisse tous les deux, ne pouvant pas laisser Lena trop longtemps toute seule, au risque qu'elle se blesse en courant partout comme elle le fait. C'est deux ambiances bien différentes mais elles finissent par être prêtes toutes les deux, enfin Lucy un peu plus que Lena que je n'ai pas réussi à faire tenir assisse plus de 2 minutes, juste le temps de lui enfiler une chaussure même pas la seconde puisqu'elle court dans la maison, avec une unique chaussure au pied. C'est le moment que choisit Caleb pour nous rejoindre avec Lucy, bien plus calme que sa sœur et les voir les deux dans la même pièce, marque encore plus la différence d'énergie et d'attitude de nos deux filles. « Elle va surtout croire que Lena a drainé toute l’énergie de sa sœur. » Je secoue la tête en riant à la remarque de Caleb. « Heureusement qu'elles se ressemblent, personne n'auraient cru qu'elles sont jumelles. » Pourtant, je sais qu'elles risquent d'être confondue plus d'une fois dans leur vie toutes les deux, et qu'elles vont en jouer aussi, mais sûrement pas aujourd'hui parce qu'elles n'ont clairement pas la même attitude, ni le même visage, si l'une est souriante et ses yeux brillent de joie, ce n'est clairement pas le cas de Lucy. « Lena ? Ma chérie ? Tu vas chercher ta deuxième chaussure ? » Il est calme, et il arrive à avoir l'attention de Lena qui regarde ses pieds et son petit rire est trop mignon quand elle réalise qu'il lui manque une chaussure. Elle est épuisante par moment, son énergie étant parfois difficile à canaliser, mais que je l'aime, et leurs rires, que ce soit le sien ou celui de Lucy, réussi toujours à me faire sourire et rire. Elle part, toujours en courant, chercher sa chaussure et je profite de ce moment sans les filles pour questionner Caleb sur Lucy. Je le regarde quelques secondes et alors qu'il passe une main dans ses cheveux, je l'imite en venant mettre un peu d'ordre dans ses bouclettes. « Elle m’a dit qu’elle avait peur et qu’elle voulait que je reste avec elle toute la journée. » Je grimace un peu en entendant sa réponse, parce que j'avais entendu la peur de Lucy mais ça ne me rassure pas. « Bon je crois que tu vas être obligé de retourner à l'école toi aussi. » Je sais qu'il n'a pas été un grand grand fan de l'école, mais pour ses princesses, il serait sans doute pas contre y aller, juste pour les rassurer et les protéger, mais on sait bien que ce n'est pas possible et c'est bien pour cette raison que je dis ces mots avec légèreté, même si au fond, je suis inquiète pour Lucy et moi aussi j'ai peur pour elle et je voudrais rester avec elle aujourd'hui. Lucy et Lena reviennent toutes les deux avec leurs chaussures, enfin avec sa chaussure manquante pour Lena, et alors que Caleb se baisse pour les aider, elle vient remettre du désordre dans les cheveux de son père et si Caleb fait les gros yeux, moi je souris en assistant à cet échange. Et c'est à ce moment que je décide d'immortaliser les moments de cette journée importante pour les filles. Je n'ai pas de souvenirs, pas de photos non plus, et je veux qu'elles puissent avoir tout ça plus tard. « Non c’est bon je suis pas ob – » Je me doutais qu'il ferait tout pour échapper à la photo mais avec la complicité de Lucy et de Lena, nous arrivons à le faire poser pour la photo. « Je crois que si chéri, tu es obligé. » En soit, non mais je sais qu'il ne voudrait pas faire de la peine à ses princesses et vu comme elles s'accrochent à ses bras, elles sont plutôt claires sur ce qu'elles veulent. « Vous êtes tellement beaux tous les trois. » Lucy semble même réussir à sourire durant la séance photo improvisée, juste un peu au moins ou Lena saute sur le dos de Caleb en riant et le rire de Lena semble réussir à faire rire Lucy aussi. Je passe du mode photo au mode vidéo pour filmer ce moment. Les filles finissent par lâcher Caleb qui peut enfin se relever mais je continue de filmer les filles et je ne rate pas ce moment ou Lena se rapproche de sa sœur pour venir lui apporter un soutien plein de tendresse. « Elles sont adorables. Lena veillera sur sa sœur aujourd’hui, ça va bien se passer ne t’en fais pas. » Elles veilleront l'une sur l'autre finalement, comme elles le font depuis qu'elles sont toutes petites. Elles se sont accrochées toutes les deux, elles ont tenu le coup en moi, elles ont tout partagé, elles veillent l'une sur l'autre, elles sont deux, elles auraient du être trois aujourd'hui, et peut-être que ce lien si fort qui les unie est lié à cet événement ? Je sais pas, je ne veux pas y penser, pas aujourd'hui. Alors je pense à toutes les fois ou elles ont prit soin l'une de l'autre. Comme Lucy l'a fait quand Lena s'est blessée, comme Lena le fait aujourd'hui pour rassurer sa jumelle. Et si Lena rassure Lucy,  c'est Caleb qui me rassure. Je pensais avoir réussi à cacher mon inquiétude, mais visiblement, lui il l'a senti et j'espère juste que Lucy n'en a pas conscience. Et après les mots, c'est avec un baiser que Caleb vient m'apporter un peu d'assurance. Un baiser bref mais doux que je lui rends en venant serrer sa main sans même m'en rendre compte, par habitude, par besoin de ce lien, de sa présence aussi. « Je sais oui, enfin j'espère, mais j'aimerais pouvoir les protéger encore un peu, elles grandissent tellement vite. » Je chuchote ces mots à Caleb, elles n'ont pas besoin d'entendre mes craintes, surtout pas Lucy.  « Vous êtes prêtes mes chéries ? On peut y aller ? » Caleb est le plus organisé, il est aussi celui qui ne peut pas arriver en retard, alors c'est lui qui gère le timing et qui rappelle à l'ordre tous le monde quand il est l'heure de partir. « Oui papa. » Elle essaye Lucy, mais je sens tellement de fragilité et d'inquiétude dans sa voix et j'ai envie de lui faire un gros câlin et de la garder avec nous, mais je sais que ça ne serait pas une solution. Elle a peur, c'est son premier jour et c'est finalement assez normal, il faut juste l'accompagner, la rassurer et espérer que l'expérience ne sera pas trop difficile pour elle et pour nous. Je les aide à enfiler leur tout petit cartable sur leurs épaules, et si Lucy tient fermement son doudou dans ses mains, Lena refuse de le prendre, alors c'est moi qui le tient, et qui le garde avec moi dans mon sac. « On prend le temps d’y aller à pieds ? » Lena est la première à réagir se précipitant dehors en entraînant sa sœur avec elle. Elle est pressée d'y aller et Lucy suit, en tenant fermement la main de sœur tout en jetant des coups d’œil incessant derrière elle pour chercher la présence de Caleb. « Regardes les dans quelques mois elles n'auront même plus besoin de nous, ou sont passés nos bébés ? » J'essaye l'humour un peu, et si Lucy s'assure que nous soyons toujours proches d'elle, ce n'est pas le cas de Lena qui avance en marchant droit devant elle, même si elle ne sait même pas oui elle va, mais elle y va avec détermination et un peu trop d'enthousiasme. « Si Lucy pleure, on va faire quoi ? Tu vas réussir à la laisser ? Tu as pensé à ça ? » Je me doute qu'il a du y penser déjà, Caleb pense à ce genre de chose, mais je ne sais pas avec quel état d'esprit il veut gérer ça. Lena accélère encore un peu  et si la suivre n'est pas difficile au vue de ses petites jambes, je la rappelle un peu. « Lena, ma puce tu ralentis un peu, tu nous attends. » Elle s'arrête, se retourne, nous regarde et si je viens de lui dire de ralentir, elle semble avoir entendu quelque chose d'autre. « On fait la course ? » Je lui demande de ralentir, et elle en vient à penser à faire la course parfois je me demande si elle me comprends Lena. Mais c'est à nous qu'elle s'adresse mais à sa sœur. « Lucy et papa et Lena et maman. » Elles se parlent toutes les deux, Lucy semble trouver un certain sourire à l'idée de faire la course ou peut-être que c'est l'idée d'être avec son père mais Lena vient attraper ma main et elle commence à courir en me tirant sur le bras dans un rire et Lucy rit aussi en faisant la même chose avec Caleb et puisque ça semble apaiser et amuser les filles, je me prends au jeu. « Après les photos, vous allez même réussir à faire courir papa, vous êtes vraiment trop fortes. » C'est en regardant Caleb que je dis ça, parce que moi aussi cette situation me fait rire, parce que moi aussi ce moment en famille me fait du bien et j'oublie même presque que nous sommes en route vers l'école.

@Caleb Anderson       

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« Si par je ne sais quel moyen on pouvait rester avec elles les premiers jours, crois-moi, je le ferais. » Oh, je n'en doute pas venant de lui. Et je partage même son avis, si je pouvais les garder encore avec nous ou rester avec elles pour les protéger je le ferai. « Tu es un peu trop grand et trop barbu pour te faire passer pour un enfant de maternelle. » C'est en venant passer ma main sur sa barbe que je lui dis ces mots. On sait tous les deux que cette étape est importante pour elles et qu'on ne peut pas rester à leurs côtés. Elles grandissent, elles vont vivre leur premier jour d'école, et je sais que ce sera sûrement dur pour Lucy, mais elle aura sa sœur à ses côtés et j'essaye de me rassurer comme ça et de ne pas trop penser à toutes les choses qui pourraient leur arriver. Je profite de cette séance photo improvisée pour me détendre et les voir sourire et rire en compagnie de Caleb me donne le sourire et m'aide à me détendre et à oublier les angoisses que j'ai à l'idée de les voir grandir. Ce n'est que le premier jour d'école, et elles vont vivre bien d'autres étapes dans leur vie et des bien plus angoissantes pour nous parents, mais aujourd'hui, est déjà un jour important pour elles, pour nous aussi et  j'immortalise ce moment pour que nous puissions avoir des souvenirs de ces moments de vie important. Caleb me rejoins alors que je continue à filmer Lucy et Lena, leurs sourires, leurs rires alors qu'elles se tiennent la main et qu'elles parlent ensembles. Elles sont tellement différentes et pourtant si proches, si fusionnelles et ça se ressent même sur les vidéos. Je détourne mon regard quelques secondes alors que Caleb se place derrière moi et que je sens ses lèvres dans mon cou. C'est vers lui que mon regard se pose quelques secondes. « Tu m’enverras tout ça ? » Je secoue la tête tout en venant déposer un court baiser sur sa joue. « Bien sur chéri, après tu me connais, si j'oublie je compte sur toi pour me le rappeler. » On se partage beaucoup de photos de nos enfants, si ce n'est toutes les photos ou presque, que ce soit par message ou le soir quand on se retrouve mais parfois je peux juste oublier et aujourd'hui risque d'être une journée ou je vais avoir beaucoup de choses en tête et ce n'est pas impossible que je puisse oublier de lui envoyer les photos et vidéos. Je laisse les filles discuter entre elles tout en les regardant et c'est en sentant les bras de Caleb m'entourer que j'essaye de profiter de ce moment avec eux. J'ai arrêté de filmer, je me contente de regarder nos filles, mon dos contre le torse de mon mari, je sais que dans quelques minutes l'ambiance sera bien différente et sûrement que les pleurs remplaceront les rires des filles mais en les voyant toutes les deux, je sais qu'elles seront ensembles et c'est une force pour elles, il suffit de les voir à cet instant précis, leurs petites mains enlacées alors que l'on quitte la maison tous les quatre.

Elles marchent devant, toujours collées l'une à l'autre et moi c'est au côté de Caleb que je marche tout en regardant les filles. Elles ont tellement grandi depuis leur naissance, et les voir avec leur petit cartable sur le dos marcher vers l'école donne l'impression qu'elles sont déjà grandes. « Ça me fait bizarre. » La main de Caleb qui attrape la mienne, je comprends ce qu'il veut dire. Oui ça fait bizarre, c'est à la fois une sensation de fierté mais aussi une impression de voir le temps défiler si vite et la peur de rater des choses tant ces derniers mois sont passés à une vitesse folle. L'école n'est vraiment pas loin, et chaque pas que nous faisons nous rapproche de l'école et de ce moment fatidique ou arrivera la séparation et je sais que je ne suis pas prête. Et, c'est auprès de Caleb que je demande conseille, ou du moins que j'essaye de voir si lui il est prêt pour gérer les pleure de notre fille. « J’en sais rien…mais on sait tous les deux qu’elle va pleurer. »  Il n'en sait rien, ce qui me confirme qu'il n'est pas plus prêt que moi, et que ce moment risque d'être difficile. Les séparations ont toujours été difficiles pour Lucy, j'aurais espéré qu'en grandissant cela s'apaise mais on a conscience que ce n'est pas encore le cas puisqu'on sait qu'elle va pleurer et on a aucune idée de comment éviter ce moment, ce qui est frustrant pour moi, et je sais que ça doit l'être pour Caleb aussi. « C'est frustrant de le savoir mais de ne pas réussir à trouver comment l'aider. Il faudrait que tu demandes à ta mère si elle a des conseils à nous donner pour qu'on puisse rassurer Lucy. » Je ne peux pas demander à la mienne, et de toute façon je sais qu'elle n'aurait jamais été de bons conseils, mais Lucy ressemble énormément à Caleb et peut-être que Mary a déjà eu à gérer ce genre de situations, peut-être qu'elle pourra nous aider ou nous conseiller. Mais, même si on se doute que les larmes vont venir remplir les yeux de notre fille peut-être que finalement ça ne sera que quelques larmes, et que tout va bien se passer, c'est tout ce que j'espère et en les voyant rire toutes les deux, je tente de me rassurer et de me dire que tout ira bien pour Lucy et Lena. Et c'est dans un rire de nos deux filles qu'une course familiale s'initie à l'origine de cette course, une demande de ma part à Lena pour qu'elle ralentisse, et j'espère qu'à l'école, elle comprendra mieux les consignes parce que clairement ma consigne n'a pas été vraiment comprise par Lena. Mais, c'est Lena avec moi et Lucy avec Caleb que les deux filles se mettent à courir nous entraînant avec elles et si elles sont à fond, c'est clairement pas notre cas mais je me prends au jeu. Encore plus quand Lena donne un objectif et un défi. « PAUSE ! La première qui arrive au poteau là-bas a gagné.  » Un peu de compétition et c'est en regardant Caleb que je souris. « Un peu de compétition, ça me plaît. » Sauf que Lena est déjà en train de tirer sur mon bras en m'appelant et en me disputant presque de ne pas la suivre alors qu'elle donne le départ et qu'elle se met à courir à toute vitesse. « Plus vite maman. » J'ai pas la tenue adaptée certes, mais je vais déjà bien plus vite qu'elle malgré mes légers talons, mais elle me dispute parce que je m'attarde quelques secondes en regardant Caleb et Lucy derrière nous. Nous arrivons proche du poteau et quand Lena voit sa sœur et Caleb revenir à notre hauteur je sais sa main serrée la mienne et elle essaye de courir plus vite mais elle n'arrive pas à reprendre la tête. « Égalité parfaite, on fait comment ? » Je vois Lena qui fait non de la tête et qui commence à bouder. « Égalité ? Non non, on a été devant tous le long, donc on a gagné, tu es d'accord Lena ? » Je suis de mauvaise fois je le sais mais le sourire que me fait Lena me donne la sensation que j'ai bien fais d'être de mauvais foi parce que je doute que ce soit une bonne idée de la vexer avant d'arriver à l'école. Je l'aime tellement Lena mais elle peut parfois avoir un caractère un peu compliquée elle aussi et finalement ma solution ne semble pas lui convenir puisqu'elle remet encore l'idée de faire une course. « Maman s'arrête pour regarder papa et Lucy. C'est à cause de toi si j'ai pas gagné. » Bon c'est ce qui ressort des mots de ma fille, une construction bancale et des mots mal prononcées mais voilà qu'elle me prends pour responsable de notre échec juste parce que j'ai regardé quelques secondes son père et sa sœur. Elle aussi est un peu de mauvaise foi mais je lui pardonne c'est ma fille. « C'est à cause de papa aussi, regardes le, il est si beau. » Et c'est en regardant Caleb que je me trouve une excuse, mais l'excuse est valable, même si je sais que Caleb n'est pas de mon avis mais je sais que j'aurais Lucy et Lena de mon côté. « Papa c'est le plus beau. » C'est Lucy qui me donne raison d'abord, en venant sauter dans les bras de Caleb et si ça ne semble pas être une excuse suffisante pour Lena, je sais comment lui redonner le sourire. « On refera une course en rentrant de l'école tout à l'heure et cette fois on va gagner, je te promets. J'ai déjà une idée de récompense pour le gagnant et je ne veux pas perdre contre papa moi. » Et alors que je parle avec Lena, je tourne le regard vers Caleb pour voir sa réaction à cette idée, mais c'est le regard de Lucy que je vois en premier et les rires d'il y a quelques secondes semblent bien loin. On voit l'école désormais, et je viens de parler de l'école et son regard est fixé sur le bâtiment qu'elle connaît. « Je veux rentrer à la maison avec vous. » Voilà ce qu'elle dit en venant serrer ses bras autour du cou de Caleb et cachant sa tête contre lui et voilà le moment que l'on redoute tant, il arrive et je sens que je ne suis pas prête.

@Caleb Anderson       

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« Je crois que c’est la première fois de ma vie que j’entends quelqu’un me dire que je suis trop grand pour quelque chose. » Je sais que sa taille est un complexe pour lui, et si ça n'a jamais été important pour moi, je me suis adaptée pour éviter de renforcer ce complexe. Je ne porte plus de talons hauts quand je sors avec lui, qu'il soit plus grand ou plus petit que moi, ça n'a jamais été un élément que j'ai pris en compte mais je sais que ce n'est pas le cas pour lui. « Bébé, tu es parfait comme ça et imagine si tu étais plus grand, et que tout était plus grand chez toi, je pense qu'il y aurait une chose chez toi qui serait bien trop grande et que tu ne pourrais plus utiliser autant que tu le souhaites, ça serait triste non ? » Mes yeux qui se baissent brièvement vers son entrejambe, c'est avec un léger rire que je lui dis tout ça. Un moyen de relativiser sa taille et de tenter de le faire rire aussi. Parce que j'aime son rire, et aujourd'hui, je sais que j'ai besoin de l'entendre rire et je sais aussi qu'il a sans doute besoin de rire un peu parce que j'imagine qu'il est pas serein, tout comme moi. « Et je pense que j’ai déjà trop de cheveux blancs aussi. »  Les cheveux blancs, voilà l'une des choses avec lesquelles j'ai beaucoup de mal, mais pas les siens. Les miens. Je déteste voir les marques du temps qui passent sur moi, mais ça ne m'a jamais dérangé chez lui. « J'aime bien tes petits cheveux blancs et ta barbe blanche. » Il est loin d'avoir une barbe blanche, mais il commence aussi à avoir quelques poils blancs et alors que je parle de sa barbe et de ses cheveux, c'est tout naturellement que ma main vient glisser dans ses boucles le décoiffant un peu. Mais j'aime jouer avec ses cheveux, j'aime le contact avec lui, j'aime tout simplement être prêt de lui et à cet instant je le suis et j'en profite alors que nos filles sont toutes les deux, et si nos regards se reportent rapidement sur les jumelles, ce moment de douceur entre nous et entre nos deux filles, m'aide à relativiser et à oublier un peu qu'aujourd'hui les filles vont pour la première fois à l'école, et à calmer un peu toutes mes angoisses et mes craintes.

Le départ pour l'école n'est pas simple pour Lucy et si Lena rempli ce moment par son énergie et son enthousiasme, Lucy essaye de faire bonne figure mais on sent bien que c'est difficile pour elle. Pourtant, elle se prends au jeu elle aussi. Elle rit avec nous, elle fait la course avec nous, elle oublie pendant un temps l'école et son stress pour nous faire profiter de son rire si doux et de ses sourires pleins de tendresses. La course est lancée et le résultat ne semble pas plaire à Lena en premier lieu, c'est ensuite à Lucy que ça ne plaît pas quand je tente de faire valoir notre victoire à Lena et moi. Je redonne le sourire à l'une et je fais bouder l'autre, pas génial comme résultat. « Non maman ! Tu mens ! » Je grimace retenant un sourire en voyant ma fille presque me gronder et me contredire. « Bah oui, tu mens maman ! » Caleb s'y mets aussi et c'est en riant qu'il me dit ces mots. C'est vrai que je mens, enfin que je détourne un peu les choses en notre avantage, mais visiblement même s'ils n'ont pas le même esprit de compétition, Lucy et Caleb ne veulent pas nous accorder la victoire. « Moi je suis d’accord avec toi, ma princesse. »  Caleb d'accord avec sa princesse, il n'y a rien d'étonnant, mais sa phrase réussit à faire sourire Lucy et ne voulant pas risquer de la faire bouder, je m'avoues vaincu. « Bon d'accord, deux contre un, je m'incline. » Que je commence à dire au duo Caleb et Lucy avant de me tourner vers Lena. « Nous on sait qu'on a gagné c'est le plus important. » Je vois bien que Lena est moyennement convaincue, elle voudrait dire qu'on a gagné elle aussi, mais elle sait qu'elle a pas vraiment gagné quoique j'en dise et visiblement, elle a trouvé la responsable à son échec et c'est sur moi que retombe la responsabilité de la défaite et sa remarque fait rire Caleb qui me regarde avec les sourcils levés. « Pour moi aussi il y avait bien quelque chose que j’apprécie tout particulièrement juste en face de moi, et pourtant on a réussi à vous rattraper. »  Je secoue la tête doucement de gauche à droite en riant à la remarque de Caleb. « Justement pour toi c'était une bonne motivation, pouvoir le voir de plus près encore et pouvoir en profiter. » Je sais bien à quoi il fait référence et je ris en imaginant Caleb courir derrière moi juste pour pouvoir mater mes fesses, et je me dis que ça pourrait être une sacrée motivation pour le faire venir courir avec moi, même si je sais que malgré tout l'amour qu'il porte à mes fesses, ça ne sera sûrement pas assez pour le faire venir courir. Je garde ça en tête alors qu'il reprends la parole. « Et on ose dire que ce sont les hommes qui ne savent pas faire deux choses en même temps. » Je le regarde quelques secondes, et si sa remarque est souvent véridique pour certains hommes, je sais que mon homme est multi-tache. « Tu es exceptionnel toi chéri, tu es un homme à part. » J'en fais peut-être un peu trop, alors que je le regarde en me pinçant la lèvre et en plongeant mon regard dans le sien, mais je pense mes mots et si c'est dit avec légèreté, c'est pourtant une vraie pensée, Caleb est exceptionnel et personne ne pourra me faire penser autrement. Lucy met fin à ce moment, en venant confirmer mes propos, oui son papa est le plus beau et l'innocence des compliments de sa fille a le mérite de faire sourire Caleb qui ne vient pas remettre en question les paroles de sa fille et alors que l'ambiance est plus légère, les rires laissent place à la petite voix de Lucy qui trahit son stress et son inquiétude. Elle veut rentrer avec nous à la maison, et elle s'accroche aux bras de son père. Je les regarde et je sens mon cœur se serrer en voyant son regard perdue et inquiet. « On est encore là ma chérie. » Et c'est presque ça qui m'inquiète le plus, on est encore avec elle et déjà elle semble montrer des signes de stress et d'inquiétude alors qu'elle est dans les bras de son père, sans doute le lieu ou on se sent le plus en sécurité. Que ce soit Lucy, Lena ou moi, nous avons ce même réflexe, celui de venir nous blottir dans les bras de Caleb quand nous n'allons pas bien et c'est ce que fais Lucy. Je pose une main sur le dos de Lucy et je viens déposer un baiser sur sa joue tout en frottant doucement ma main dans son dos pour lui montrer que nous sommes là pour elle. Lena qui était si excitée, si enthousiaste regarde sa sœur et je sens la petite main de Lena qui vient attraper la mienne et la serrer un peu. Je la regarde, je lui souris pour la rassurer, pour lui montrer que tout va bien, elle ne dit rien mais elle semble bien plus calme alors que nous entrons dans l'école, son regard passe de sa sœur, à l'école puis elle vient capter mon regard ensuite et elle refait ça plusieurs fois comme pour chercher à se rassurer et comprendre. « Regardes y'a un toboggan là bas, tu vas bien t'amuser ici. » Et si ça devrait plaire à notre fille, la présence de ce toboggan ne me rassure pas parce qu'il représente une forme de danger mais je le savais et je dois faire confiance aux enseignants et aux adultes de cette école pour protéger ce que j'ai de plus chère ; mes enfants. Caleb repose Lucy au sol et je la regarde avec tendresse tout en essayant de garder un sourire rassurant sur les lèvres malgré tout ce que je ressens moi aussi. Je lève les yeux vers Caleb et le regard que j'ai en regardant mon mari est bien différent, je ne peux lui cacher l'inquiétude et l'appréhension que je ressens alors que j'ai peur du moment ou les larmes de Lucy vont éclater, parce que je sais que ça va arriver, on le sait tout les deux mais je me sens impuissante. « Ça va bien se passer ma princesse, et puis regarde, Lena est avec toi, t’es pas toute seule. Tu ne seras jamais toute seule.  » Lena tient ma main et de son autre main elle vient chercher celle de sa sœur et c'est tous les quatre que nous avançons vers l'entrée de l'école alors que je vois les yeux de Lucy briller et les premières larmes couler. « Faut pas pleurer Lucy, je suis la. » Lena a bien vu les larmes dans les yeux de sa sœur et elle tente de la rassurer comme elle le peut mais on sent bien qu'elle est beaucoup moins sereine elle aussi, je m'arrête et je m'accroupis devant mes deux filles. « C'est normal que tu aies peur ma puce mais tout va bien se passer, et tu pourras nous raconter tout ce que tu as fait ce soir, tu vas apprendre pleins de choses. » J'essaye de la rassurer, je doute de réussir, je doute même de pouvoir trouver les mots et d'avoir la bonne attitude, parce que je crois que la voir ainsi me donne envie de laisser tomber l'école mais c'est important de pouvoir la rassurer, de pouvoir tenter au moins. D'autres enfants pleurent aussi dans la cour de l'école et je croise le regard d'autres parents tout aussi inquiets et impuissants que je le suis actuellement. « On va aller voir la maîtresse et votre classe, vous allez montrer vos doudous à la maîtresse ? » J'essaye d'être positive, de me montrer enthousiaste et j'utilise leurs doudous, un élément rassurant, enfin normalement, sauf qu'une fois le pied dans la classe, les larmes de Lucy se font de plus en plus nombreuses et elle sanglote en serrant contre elle son doudou d'une main et en s'accrochant à Caleb. « Papa, je veux rester avec toi. »  Les larmes coulent sur ses joues et alors que je laisse Caleb tenter de rassurer Lucy, Lena semble elle aussi intimidée mais je tente de faire le tour avec elle dans la classe pour qu'elle puisse découvrir son nouvel environnement alors que la maitresse est encore occupée avec d'autres parents.  

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Me trouver des excuses à chaque fois que je perds, est quelque chose que je fais régulièrement. Je ne suis pas mauvaise joueuse, non, juste un peu mauvaise perdante et de mauvaise foi aussi. Mais, c'est une compétition en famille et c'est sur le ton de la plaisanterie que je me cherche des excuses. Caleb et Lucy ne sont évidemment pas d'accord avec ma logique, pas plus que Lena d'ailleurs, qui en vient à me tenir pour responsable de notre non-victoire. J'ai mes raisons que je partage avec Caleb, qui est d'ailleurs la raison de cet arrêt inopiné. Et si moi j'ai du me détourner de mon objectif pour le regarder, lui avait une bonne motivation pour avancer plus vite et pour nous rattraper : mes fesses qu'il avait en ligne de mire. Une remarque qui le fait sourire et je vois bien le petit regard qu'il jette sur mes fesses. « C’est pas faux. » Il ne nie pas, il ne pourrait pas le faire, je le connais bien trop pour ça, et son amour pour mes fesses est pas un secret, même s'il n'égale pas celui pour mes seins. « Je te connais chéri, je sais tes faiblesses. » Et je sais que si lui est faible, je sais faire une force de mes atouts pour le séduire et pour le faire craquer. J'oublie, durant un instant, la présence de Lucy et Lena, mais c'est Lena qui rappelle que si elles ne comprennent pas tout, elles entendent nos discussions et je dois être vigilante. Elle veut comprendre de quoi on parle, mais difficile d'expliquer à une enfant de 3 ans, que son père aime les fesses de sa mère, c'est clairement pas approprié et si je ris à la question de Lena, je laisse Caleb répondre. « Rien de très important mes princesses... » Lena n'aime pas cette réponse mais elle n'insiste pas, alors pour éviter de raviver l'intérêt de nos filles, c'est dans un murmure que je m'adresse à Caleb. « Alors comme ça mes fesses ne sont pas très importantes ? Je note ça. » Bien sur que je sais que ce n'est pas du tout ce qu'il a dit, mais je le taquine un peu, avant que nous reprenions le chemin de l'école tous les quatre.

L'ambiance est toute autre quand on arrive devant la grille de l'école, Lucy est inquiète et c'est dans les bras de son père qu'elle a trouvé refuge. Je sens son inquiétude et j'appréhende énormément la suite alors que nous entrons dans l'école et que les pleurs des autres enfants se font entendre, ce qui ne va sans doute pas rassurer Lucy. J'essaye de la rassurer, j'essaye de lui parler doucement, d'être là pour elle, mais plus je parle plus elle semble montrer son désaccord. Je n'ai droit qu'à des non de la tête de la part de ma fille, et je me sens impuissante face à sa tristesse et sa peur. J'essaye de ne pas montrer mes émotions, de ne pas lui montrer qu'elle est en train de me faire craquer, que j'ai pas envie de la voir pleurer et que je suis prête à renoncer à l'école, mais je ne craque pas. Pas encore, et alors que Lucy serre son doudou contre elle, j'essaye d'utiliser cet objet pour créer un lien avec la maîtresse, mais c'est encore un échec, puisque Lucy serre encore plus son doudou contre elle et se tourne vers son père. Et si les pleurs des autres enfants m’agaçaient presque, parce qu'ils venaient augmenter le risque de voir ma fille pleurer, quand c'est elle qui se met à pleurer à son tour, je me sens démunie. Elle s'accroche à Caleb en pleurant, et je me sens inutile, incapable de rassurer ma propre fille, incapable de trouver les mots pour apaiser ses peurs et ses pleurs. Lena me tient toujours la main, et à défaut de pouvoir rassurer Lucy, c'est avec Lena que je fais le tour de la classe pour aller montrer le doudou à la maîtresse et découvrir cet environnement qui est intimidant pour elles. J'entends Lucy pleurer et j'ai le cœur qui se serre et alors que je la regarde, je croise le regard de Caleb et je n'ai pas besoin de mots pour sentir qu'il m'en veut, et en voyant Lucy dans les bras de Caleb, je me sens mal de ne pas réussir à la rassurer, de ne pas être là pour elle mais je sais qu'elle est avec la meilleure personne pour la rassurer et quelqu'un doit s'occuper de Lena non ? C'est une fausse excuse et je le sais puisque Lena aussi fixe sa sœur et elle ne s'intéresse pas à la classe ou à la maîtresse. « Maman pourquoi Lucy pleure ? » Je m'accroupis vers elle, et je sens qu'elle est inquiète, non pas pour l'école réellement mais parce qu'elle voit sa jumelle en larmes inconsolable dans les bras de Caleb. « Lucy pleure parce que c'est nouveau. Elle ne connaît pas l'école et les autres enfants et ça lui fait peur. » Lena m'écoute mais son regard est toujours dans la direction de sa sœur. « Mais moi je suis là, et elle me connaît, elle est pas toute seule. » Elle fronce les sourcils et elle dit ça avec tout le sérieux qu'une petite fille de trois ans peut avoir, comme si c'était la chose la plus logique du monde et en soit c'est vrai. Elle réussit à me décrocher un sourire malgré la situation et malgré le sentiment d'impuissance et de lâcheté que je ressens en voyant Lucy et Caleb. « Tu as raison ma puce, tu devrais aller le dire à ta sœur. » Elle traverse la classe sans calculer les autres enfants pour rejoindre son père et sa sœur et je la suis tout en regardant le cœur serré Lucy agrippée aux bras de Caleb et quand je croise le regard de Caleb, cette vision me fait encore plus de peine, parce que si les larmes de ma fille sont déjà difficiles, voir les yeux brillants de Caleb me touche encore plus et me fait me sentir encore plus mal. Lena les rejoins dans un câlin à trois et je les regarde m'approchant d'eux doucement pour ne pas perturber ce moment et risquer de dire ou faire quelque chose qui pourrait raviver les pleurs de Lucy. « Faut pas avoir peur Lucy, je vais rester avec toi tout le temps. » C'est Lena qui s'adresse à sa sœur, et c'est presque fou de voir qu'elle a plus de capacité que moi à cet instant précis pour essayer de rassurer Lucy. Pourtant, j'en ai passé des moments à tenter d'apaiser ses pleurs pendant sa période ou elle pleurait à chaque départ de Caleb, j'en ai passé du temps à la rassurer et  à essuyer ses larmes mais aujourd'hui, je me sens démunie mais quand elle décolle son visage du torse de Caleb et qu'elle se tourne vers sa sœur, je vois ses yeux rougis par les larmes et ses joues encore mouillés par l'eau qui a coulé de ses yeux. Je tente de lui sourire pour la rassurer, mais j'ai du mal parce que je ne veux pas lui faire subir une épreuve qui la met dans un tel état et je sens que rien de ce que je pourrais dire ne pourra l'aider. Alors sans un mot, j’essuie les quelques larmes qui coulent encore du bout des doigts, et je viens déposer un baiser sur sa joue et c'est ensuite vers Caleb que je me tourne pour faire de même et essuyer une larme qui vient de couler alors qu'il a les yeux brillants d'émotions. Et je viens déposer un baiser sur sa joue. « Je suis désolée. » C'est dans un murmure que je lui dis ces mots, parce que je sais que je n'assure pas, mais je ne sais pas comment m'y prendre, et je me sens démunie, prise de court et j'ai peur que mes émotions prennent le dessus et que je perde le contrôle. Mais, ce n'est pas le moment pour ça, je dois me ressaisir et assurer et assumer mon rôle de maman. « Ca va aller, tout va bien se passer, on va faire ça ensemble. » C'est autant à Lucy qu'à Caleb que je dis ça finalement, tout en essayant de me persuader moi même. Mais, je ne peux pas pleurer, pas devant Lucy, je suis incapable de la rassurer, alors je vais éviter de la stresser encore un peu plus, j'essaye d'être là pour eux, avec mes moyens émotionnels qui sont pas fous, mais j'essaye parce qu'ils ont besoin que je sois là avec eux. Je prends Lena dans mes bras, pour qu'elle soit à la hauteur de sa sœur et sans un mot elle vient lui tendre son doudou. Elles se regardent, ne se parlent pas mais Lucy attrape le doudou de sa sœur et vient le serrer contre elle avec son propre doudou et cet échange pourtant silencieux, et si touchant que je lutte pour ne pas être prise par l'émotion. « Tu viens avec moi ? » C'est Lena qui demande à sa sœur et Lucy secoue la tête doucement, peu convaincue mais elle accepte de tenir la main de sa sœur et de desserrer son étreinte autour du cou de Caleb. « Vous restez avec nous hein ? » Je secoue la tête rapidement. « Oui oui ma chérie, on reste avec vous encore un petit peu, on est là. » Elle regarde son père, elle attends une réponse de sa part aussi, parce qu'elle a besoin de sa présence, besoin de savoir que si elle suit sa sœur, quand elle se retournera, il sera encore là. Elles font quelques pas dans la classe, et je vois au fond de la salle quelque chose qui pourrait plaire à Lucy. « Lucy regarde, ils ont une cuisinière, tu vas pouvoir apprendre aux autres enfants à cuisiner et les disputer s'ils sont aussi nulle que maman. » Elle dispute aussi Caleb parfois, donc je suis persuadée qu'elle disputera les autres enfants même si c'est une fausse cuisinière, mais j'essaye de détourner son attention, de lui donner des raisons de s'intéresser à la classe et du trouver du positif. « Tu veux que papa vienne voir avec toi s'ils ont tout le matériel ? » Elle secoue la tête en regardant Caleb, et elle lâche la main de Lena, non pas pour attraper celle de Caleb comme je le pensais mais pour attraper la mienne. « Tu pars pas. Tu viens aussi. » Je lui souris, au bord des larmes, mais je lui souris parce que je veux la rassurer même si ses mots me touchent et me font me sentir coupable aussi. Mais je la suis alors qu'elle avance dans la classe en direction de la cuisinière, bien d'autres parents sont encore occupés à rassurer les enfants et je sens qu'il faudra bien plus de quelques minutes pour que Lucy accepte la séparation, et c'est presque tant mieux parce qu'après ces mots, j'ai encore plus de mal à me dire que je vais la laisser ici dans quelques minutes.

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« Allez, reprenons notre chemin avant que tu ne me forces à dire quelque chose qui va choquer nos filles. » Je ris à la remarque de Caleb alors que Lena continue de nous regarder les sourcils froncer à la recherche d'indices pour comprendre ce qu'il se passe et ce que l'on se dit mais elle finit par lâcher l'affaire et reprendre son chemin vers l'école. Ce que nous faisons aussi mais ce petit moment a le mérite de m'avoir fait rire et de m'avoir détendu aussi, un peu du moins. Parce que j'appréhende la suite, j'appréhende la séparation, j'appréhende la réaction de Lucy, je l'ai que trop vu se mettre à pleurer et fondre en larmes quand son père partait au travail et je redoute ce moment. Je sais que Caleb le redoute aussi, mais nous n'avons pas pu nous préparer vraiment à ce moment qui nous semblait pourtant inévitable et qui comme prévu arrive assez vite. Elle pleure, agrippe Caleb, demande à rester avec son père, elle a peur et je ne sais pas comment la rassurer. Alors, je fuis, utilisant l'excuse de Lena dont je m'occupe pour laisser Caleb gérer, il est bien plus doué que moi pour ça. Pour à peu près tout d'ailleurs. Et il arrive à la calmer, à apaiser les pleurs de Lucy, même si des larmes continuent de rouler sur ses joues. Elle est triste et inquiète et Lena le ressent aussi même si elle ne comprends pas toutes les émotions de sa sœur, elle voit bien que sa jumelle ne va pas bien et elle est touchée elle aussi par les larmes de Lucy et après une petite discussion avec Lena, nous retrouvons Caleb et Lucy, tous les deux bien émus et des larmes qui coulent de leurs yeux. Je le suis aussi et je sais que je mets beaucoup d'énergie à essayer de ne pas craquer parce que mes émotions ont toujours été quelque chose de difficile à gérer pour moi, mais aujourd'hui je dois rassurer Lucy et si je craque je ne vais pas réussir. Si je fuis non plus d'ailleurs. Caleb m'en veut et je le vois dans son attitude, mais j'essaye de faire abstraction de tout ça pour ne pas me laisser déborder, je déteste savoir qu'il puisse m'en vouloir, je le gère mal mais pour l'instant la priorité est sur Lucy, et Lena, même si la deuxième semble s'en sortir très bien toute seule. Elle arrive même à convaincre sa sœur de venir avec elle découvrir la classe. Elle s'assure que nous restons bien elle avec et que nous sommes toujours derrière elle, toutes les 30 secondes mais elle avance, en tenant la main de sa sœur, elles partent à la découverte de leur nouvel espace de jeu. Lena est plus enthousiaste que Lucy qui n'ose pas encore vraiment s'éloigner de nous. Je remarque la cuisinière dans un petit coin de la classe et si ma remarque ne fait pas rire Lucy, j'entends Caleb qui rit et ça me rassure un peu parce que je sais que pour lui cette journée est compliquée et son lien avec Lucy est si fort qu'il doit se sentir mal de la voir aussi triste. Mais, il rit à ma remarque et je jette un regard vers lui, espérant que ce moment aidera autant la fille que le père finalement, et j'espère les rassembler autour d'une activité qu'ils aiment faire ensemble. Lucy semble partante mais avant de se diriger vers la cuisinière, elle me prends la main, et sans le vouloir elle me fait culpabiliser avec une remarque anodine pour elle mais qui ne l'est pas pour moi. Elle me demande de ne pas partir, et je réalise que mon geste quelques minutes plus tôt a du l'angoisser encore plus pour qu'elle vienne me chercher la main et me demande de venir avec eux et de ne pas partir. Je regarde Caleb, je cherche du réconfort auprès de lui, mais je sais que ce n'est pas quelque chose que je mérite puisque lui aussi m'en veut pour ça, alors je regarde Lucy, je lui souris tout en serrant sa main dans la mienne et en cachant l'émotion et les larmes qui viennent faire briller mes yeux, mais je ne pleurerai pas. Pas devant elle, pas maintenant. « Je ne pars pas, je serai toujours là pour toi ma chérie. » C'est en me mettant à sa hauteur que je lui dis ces quelques mots avant de venir déposer un baiser sur son front et c'est après un petit câlin que nous allons vers la cuisinière. « Vous vous souvenez de tout ce que je vous ai appris ? » Caleb s'installe avec les filles devant la cuisinière et si Lena vient attraper directement certains ustensiles, Lucy a du mal à me lâcher la main ou à lâcher la main de Lena, même si elle tire doucement sur ma main pour se rapprocher et voir de plus près ce qu'il y a sur cette cuisinière. Lena ne lâche pas la main de sa sœur non plus, elle tends une casserole à son père et commence à jouer d'une main, jusqu'au moment ou la maîtresse arrive vers nous et je sens la main de Lucy resserrer son étreinte sur la mienne, je caresse doucement sa main pour lui montrer que je suis là et qu'elle ne craint rien. « Je suppose que c’est vous les jumelles, c’est bien ça ? » Je secoue la tête. Elle a l'air douce, souriante, et si Lena rends le sourire à la maîtresse, ce n'est pas le cas de Lucy. « Oui c’est ça. Bonjour. Lena a les cheveux détachés, et Lucy les cheveux attachés. Mais vous apprendrez rapidement à les différencier de par leur caractère bien différent. » Caleb est le premier à saluer la maîtresse et alors qu'il fait les présentations en donnant des indications à la maîtresse pour qu'elle puisse repérer les jumelles, au moment ou la maîtresse pose son regard sur Lucy, elle baisse les yeux et ne regarde pas la maîtresse. Je salue à mon tour la maîtresse de ma main libre. « Pour les premiers jours, Lena aura toujours les cheveux détachés et Lucy attachés pour vous aider à apprendre à les connaître, mais comme le papa vient de vous le dire, au bout de quelques heures vous aurez sans doute déjà réussi à les différencier. » Et la manière dont elles se tiennent à cet instant précis donne déjà un premier aperçu de leurs différences de caractère. « Donc toi tu es Lena alors et toi c'est Lucy, c'est bien ça ? J'ai tout juste ? » Un regard vers Lena puis vers Lucy, elle prends le temps avec elles, elle leur sourit et Lena est la seule à répondre. « Oui oui moi c'est Lena. » Lucy n'a toujours pas fait entendre le son de sa voix, mais son attitude montre qu'elle est à la fois intriguée, mais qu'elle est surtout inquiète et pas rassurée et pourtant la maîtresse est vraiment douce avec les filles. « Vous savez déjà cuisinier toutes les deux ? » L'attention sur elle devient sans doute trop forte et Lucy lâche la main de sa sœur et la mienne pour venir se cacher derrière moi et éviter qu'on puisse la regarder encore. Ca me touche de la voir si inquiète. Je me tourne vers elle pour me mettre accroupie devant elle. « Tu crains rien Lucy, on est là avec toi, et la maîtresse est gentille, tu veux lui montrer ce que tu sais faire ? » J'espère qu'en validant la maîtresse, elle pourra se sentir rassurée, un peu du moins.« Papa nous apprend, ah oui Lucy ? »  Lena essaye à son tour, elle parle à sa sœur, elle essaye de l'inclure à la discussion, mais Lucy a beaucoup de mal. « Désolée, Lucy est un peu intimidée par tout ce qui est nouveau, c'est une journée compliquée pour elle. » Je sais qu'elle a du en voir beaucoup des enfants inquiets parce que c'est pas la première pour qui la séparation et la nouveauté sont des étapes difficiles et si la journée est difficile pour Lucy, je sais qu'elle l'est aussi pour Caleb et pour moi, finalement celle qui s'en sort le mieux c'est Lena. « Tu viens t’asseoir sur maman ? » Je m'assois au sol en espérant que Lucy acceptera de venir sur moi et qu'elle pourra enfin s'intéresser un peu à la maîtresse et participer à la discussion. « Tu dis à la maîtresse que maman cuisine mieux que papa ? » C'est archi faux et c'est avec un sourire que je dis ça, normalement sur ces choses là Lucy ne laisse pas passer et j'espère juste qu'elle pourra enfin réagir et faire entendre le son de sa voix. C'est une réussite, Lucy me regarde les sourcils froncés et ne comprenant pas l'ironie de ma remarque, elle oublie la présence de la maîtresse pour rétablir la vérité. « C'est pas vrai, tu mens maman. C'est papa qui cuisine mieux et après c'est moi, toi tu es pas forte. » Je lève les épaules en souriant, c'est dur pour moi qu'elle se considère meilleure que moi mais au moins elle parle et elle semble moins gênée par la présence de la maîtresse. « Papa a un restaurant, c'est le plus fort en cuisine. » Quand il s'agit de faire des compliments sur son père, Lucy est bien souvent la première. « Tu connaîs le restaurant de mon papa ? » Voilà qu'elle s'adresse directement à la maîtresse maintenant, c'est une belle réussite non ? Finalement je sais un peu y faire avec elle.

@Caleb Anderson       

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Lena est à l'aise avec les gens, que ce soit les enfants pour jouer avec elle ou même les adultes tant qu'elle peut parler, courir et jouer, elle est rapidement à l'aise face à la nouveauté et face à la maîtresse, là ou Lucy semble presque paniquer, Lena apprécie l'attention qu'on peut lui porter et échange avec celle qui sera à ses côtés tous les jours pour cette année scolaire. Elle découvre sa maîtresse, elle découvre son nouvel environnement et elle semble s'y plaire, ce qui est plutôt rassurant parce que ce n'est clairement pas le cas de sa jumelle qui n'ose même pas répondre à la maîtresse quand elle lui parle, elle cherche du soutien autour de son papa, elle se cache derrière moi, elle évite le regard de la maîtresse et ne parvient pas non plus à répondre à la sollicitation de sa sœur. C'est dur de la voir comme ça, parce que même si je ne sais pas exactement ce qu'elle ressent, je ressens sa peine et sa peur et c'est difficile pour moi de ne rien pouvoir faire pour la rassurer. On est encore là avec elle mais elle ne parvient pas à se détendre et à apprécier les lieux, et même avec notre présence, elle n'ose pas parler à sa maîtresse. Dans quelques minutes, nous aussi nous allons devoir quitter la classe et actuellement je ne vois pas comment ça va être possible de la laisser. C'est dur pour elle, ça l'est pour Caleb aussi sans doute et je sais que ça l'est pour moi aussi. J'essaye comme je peux de la rassurer, je parle avec la maîtresse en essayant d'intégrer Lucy à la discussion, mais je sens que ça ne fonctionne pas vraiment. Même quand j'essaye de lui apporter un soutien physique en lui proposant de venir sur mes genoux, elle ne le fait pas préférant rester debout derrière moi, comme si elle prenait mon corps comme une barrière de protection entre elle et la maîtresse. Je regarde Caleb quelques secondes, j'ai essayé plusieurs choses, de la rassurer, de valider la maîtresse, d'apporter un réconfort à Lucy sans succès et je me sens démunie parce qu'elle n'a toujours pas dit la moindre chose à la maîtresse qui malgré tout reste patiente et prends dans sa main les ustensiles tendus par Lena et une partie de moi espère que si Lena valide la maîtresse, Lucy pourra en faire autant en voyant sa sœur jouer avec la maîtresse, mais Lucy ne bouge pas et je finis par utiliser la dernière ressource que j'ai en ma possession. Comme quand j'ai essayé de faire parler ma mauvaise fois durant notre course improvisée, je tente de faire réagir à l'instinct Lucy en disant quelque chose d'absurde, du moins que je sais que Lucy considère comme telle. Elle réagit, mais c'est d'abord en s'éloignant de moi qu'elle réagit et je me dis que j'ai échoué lamentablement, mais elle finit par réagir et par faire entendre sa petite voix à la maîtresse. Bon c'est une belle pique envers mon niveau lamentable en cuisine, mais au moins elle parle et elle fait rire Caleb ce qui fait rire Lucy en retour. Ils partagent ce même rire, enfin cette même douceur dans leur façon de rire qui me fait sourire alors que je jette un regard vers eux. L'entendre rire elle est rassurant, tellement rassurant mais le rire de Caleb aussi l'est beaucoup parce que je sais qu'il passe pas le meilleur moment de sa vie et qu'il a toujours beaucoup de mal quand sa fille ne va pas bien. « C’est vrai, je pense que d’ici quelques années tu seras meilleure que ta mère ma princesse. » Oh je ne pourrais même pas penser qu'il dit ça pour lui faire plaisir, parce que je sais qu'il le pense et qu'il a raison parce que je partage cette pensée aussi. La différence entre Lucy et moi, outre nos 30 ans d'écarts, c'est qu'elle aime la cuisine et qu'elle apprends auprès du meilleur. J'ai aussi appris auprès de Caleb mais je n'avais clairement pas la cuisine en tête quand j'apprenais avec lui à mes côtés, mais Lucy a 3 ans et elle donne déjà des ordres en cuisine, autant dire qu'elle partage la passion de son papa et ça la fera sans aucun doute être bien meilleure que moi en cuisine. « D'ici quelques années, oui sans aucun doute, mais pour le moment c'est encore maman qui est un peu plus forte que Lucy, pas de beaucoup mais quand même un peu, enfin j'espère. » Je ris un peu en regardant Caleb comme pour espérer qu'il acquiesce à mes propos et je lève les épaules en regardant la maîtresse qui sourit à cet échange. Elle n'en a sans aucun doute rien à faire de savoir qui cuisine mieux mais elle voit que le sujet permet à Lucy de se détendre un peu alors quand notre fille lui parle du restaurant de Caleb, elle écoute et réagit relançant même la discussion avec Lucy et je lui en suis reconnaissante parce qu'elle fait tout ce qu'il faut pour rassurer Lucy et tenter de la mettre en confiance et nous mettre en confiance aussi. Parce que si pour Lucy c'est difficile aujourd'hui, ça l'est aussi pour nous. Ça me fait bizarre de les confier à quelqu'un qui je n'ai pas choisi, toutes les personnes qui ont pu s'occuper de mes enfants ont été rigoureusement choisie par Caleb et moi et si nous avons pu choisir l'école, ce n'est pas le cas de la maîtresse. Alors, si je n'ai pas peur comme Lucy, je profite de cette rencontre pour essayer de trouver des raisons pour me rassurer, j'essaye de jauger un peu la maîtresse pour faire baisser un peu mon propre degrés d’inquiétude. Je la regarde alors qu'elle s'adresse aux jumelles, je l'écoute, j'observe ses gestes, ses sourires, la douceur de sa voix qui tente de rassurer Lucy et ça me rassure un peu. Il va falloir bien plus que ça pour que je puisse avoir pleinement confiance, mais elle me fait bonne impression. Lena profite que je sois encore assisse par terre pour me donner des jeux avec lesquels je joue tout en regardant Lucy réfléchir pour répondre à la maîtresse, elle nous regarde et je ne sais pas si elle réfléchit au nom du restaurant ou si elle cherche à savoir si elle peut répondre à la maîtresse, et après quelques secondes elle finit par répondre. Elle ne sait pas mais au moins elle a pu échanger quelques mots avec la maîtresse, un premier pas important qui me rassure. « Le restaurant c'est l'Interlude, si jamais elle vient à un parler avec vous, c'est un restaurant français. » Parce que la cuisine et son papa sont sans doute deux de ses sujets favoris alors je préfère répondre à la question de la maîtresse au cas ou Lucy ait envie d'en parler. « Je connais, j'ai eu la chance d'y manger une fois, mais je pense que je vais en entendre parler durant cette année. » La maîtresse a encore d'autres parents à voir, un autre couple avec leur fils, et je crois qu'il n'y a plus qu'eux et nous, mais pourtant elle prends encore le temps de me parler alors que Lucy échange quelques mots avec son papa. « Je vais devoir vous laisser, mas ca va bien se passer, ne vous inquiétez pas, j'ai vu beaucoup d'enfants pour qui le premier jour était difficile mais on va prendre le temps qu'il faut pour rassurer Lucy et les parents. » Elle me sourit, elle a sans doute vu que ce n'était pas que pour Lucy que c'était dur, elle doit avoir l'habitude finalement, sauf que pour nous c'est la première fois, enfin il y a bien eu la crèche mais l'école c'est encore une autre étape non ? « Désolée, c'est vrai que c'est dur de la voir comme ça, à la crèche les premiers jours ont été difficiles aussi, il va sans doute lui falloir quelques jours mais si vous avez la moindre question ou le moindre problème n'hésitez pas à nous appeler. » J'aurais bien 150 autres choses à lui dire, des recommandations, des conseils, des questions aussi à lui poser mais elle a déjà prit beaucoup de temps avec nous et je la laisse aller s'occuper de la dernière famille arrivée alors que j'entends la question de Lucy. « Maman ? Papa il peut rester avec moi aujourd’hui ? » Une question qui est aussi mignonne que triste finalement parce que je sais que la réponse ne va pas lui plaire. « Ma puce, les papas ne peuvent pas rester à l'école, mais il sera là pour venir te chercher à la sortie de l'école. » Je ne veux pas être celle qui lui fait de la peine mais il suffit de voir ses lèvres se remettre à trembler quand elle entends les premiers mots de ma phrase pour voir que je lui fais de la peine beaucoup de peine et je m'en veux. Elle fait un câlin à son papa, elle sait qu'il ne peut pas rester mais elle s'agrippe à lui encore un peu. « Je veux pas que tu partes. » C'est à Caleb qu'elle dit ces mots et alors que je sais bien qu'ils seront durs à gérer pour Caleb, je me rapproche des deux pour venir poser une main sur le dos de Lucy et une sur la main de Caleb pour lui montrer mon soutien, j'ai échoué une fois, je les ai laissé se débrouiller une fois, et je ne veux pas refaire cette erreur. « Regardes moi ma chérie. » Je parle doucement tout en laissant ma main caresser son dos. « Quand papa part au travail, tu vas pas au travail avec papa non ? Et bien ici c'est pareil, c'est ton lieu, c'est l'endroit des enfants et papa et maman ne peuvent pas rester ici mais tu es avec Lena et on revient te chercher tous les deux ce midi. Tu vas t'amuser ici, tu vas te faire des copains et des copines, et cet après midi on sera tous les quatre et tu raconteras à papa tout ce que tu auras pu faire, ça va aller ma puce, tu es la plus courageuse, je t'aime tellement, tout va bien se passer. » Je parle trop et je ne réalise même pas que j'ai du perdre Lucy depuis longtemps mais elle continue de me regarder tout en serrant la main de son papa ce qui finalement n'est pas si mal et je pense qu'elle est juste en train de me jauger pour voir si je suis en train de lui dire la vérité ou non. Je suis stressée à l'idée de la laisser mais je tente de ne rien montrer, et de lui sourire quand je lui parle. Elle n'a pas repleuré malgré ses yeux rougies et ses lèvres tremblantes, elle n'a clairement pas l'air ravie d'être ici ou même ravie à l'idée d'y rester mais elle n'a pas pleuré encore et si Lucy a du mal à nous quitter, Lena commence à s'intéresser à tout le reste de la classe y comprit ses nouveaux camarades de jeu et souhaite emmener avec elle sa sœur dans cette découverte. « Tu viens Lucy, on va dire bonjour aux autres ? » Elle regarde Caleb, ne lâche pas la main de son père même si son autre main vient saisir celle de sa sœur, son regard oscille entre Caleb, sa sœur et les enfants qui rient à quelques mètres d'eux. Lena tire sur la main de sa sœur doucement, impatiente d'aller rire avec les nouveaux enfants. « Tu peux aller avec Lena, allez vous amusez toutes les deux. » Elle lâche la main de son père, commence à suivre sa sœur et je prends la main de Caleb en les regardant aller toutes les deux main dans la main. J'ai le cœur serré, entre la peur et la fierté de les voir partir à l'aventure, une petite aventure dans leur vie mais une grande aventure à l'heure actuelle. « Il va falloir qu'on y aille chéri, je vais fondre en larmes si on reste là, je crois que ça devient dur de gérer les émotions là. » Je me pince la lèvre en soupirant doucement pour cacher l'émotion et alors que Lucy et Lena arrivent vers d'autres enfants, Lucy lâche la main de Lena en courant vers nous.


WIN : Elle arrive à notre hauteur et alors que je craignais de la voir exploser en larmes à nouveaux, c'est pour une autre raison qu'elle revient vers nous, pour venir nous faire un câlin et nous réclamer un dernier bisou. « Un dernier câlin ! Tu viens tout à l'heure hein, tu promets papa ? » Elle a besoin d'une promesse, une dernière. « Je t'aime papa, je t'aime maman, à tout à l'heure. » Elle repart vers sa sœur, prenant la main de Lena tout en regardant encore son père une larme à l’œil, je sais que c'est dur pour elle, très dur mais elle s'accroche à Lena et retiens ses larmes, et j'espère juste qu'elle ne va pas craquer en nous voyant partir.

So close : (pas d'idée si so close, relance du dés)

Fail : Les larmes reprennent de plus belles alors qu'elle s'accroche à nous. Une jambe de Caleb, une de mes jambes et elle pleure. « Je veux rentrer à la maison. » Elle répète encore et encore ces mots et j'ai le cœur serré, les larmes qui coulent de mes yeux. Je savais que ce serait dur mais là c'est insupportable, je ne peux pas la laisser à l'école.

@Caleb Anderson       

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