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    @Valentina De Luca
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Cette silhouette. Ce parfum. Ces gestes. Ce regard. Il la reconnaît entre mille. Valentina De Luca. Il déglutit. « Valentina », il lance avec un large sourire qui se veut poli et ravi mais à vrai dire il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle se retrouve ici … ce soir … face à lui. Elle avait les enfants ce soir et il avait presque espéré que ça allait être une soirée sans que le couple ne se croise. Le monde du luxe est plus petit que ce que l’on croit. « Je suppose que les enfants ne sont pas là … planqués quelque part.» Il a une voix légèrement rieuse même si à vrai dire, il a surtout envie de prendre ses jambes à son cou. Les événements mondains, dîners de charité, il les évite quand il sait que son nom serait représenté par son épouse. Valentina a toujours été sur le devant de la scène. Elle a toujours été le sourire, le mot pour rire, le geste approprié. Ugo a toujours été dans les coulisses. Après tout, elle est la voix et il est celui qui participe à la création de collection de haute couture. On ne le connait, on ne le reconnaît que rarement. Son regard balaie les alentours … la peur au ventre de la voir accompagné mais c’est celle qui l’accompagne lui qui arrive. La jeune femme vient enrouler un bras autour du bras d’Ugo tout en posant légèrement sa tempe sur son épaule. « Je ne savais que Ian serait là … il faut absolument que je te le présente », dit-elle avec un accent qui donne froid dans le dos. Une poupée russe. Une peau de porcelaine. Des lèvres rouges carmin. Anna est une jeune femme d’une trentaine d’années, un mannequin rencontré au cours d’un événement précédent. Rien de sérieux. Ils s’entendent bien. Ils participent au même univers et il avait trouvé l’invitation appropriée. « Anna --- je te présente Valentina », il pose son regard sur Valentina pour ajouter, « De Luca.» Et aussitôt, la jeune femme se redresse et semble un tantinet gêné par cette rencontre. « Valentina, Anna, une demoiselle que j’essaie du mieux que je peux de convaincre à rejoindre Weatherton. » Un sourire poli. « Enchantée --- et je n’ai pas encore dit non », qu’elle ajoute en posant ses yeux de biche sur l’italien.

Ce dernier se tourne de nouveau sur son ex-femme, un sourcil levé, attendant qu’elle lui annonce où se trouvait celui qui l’accompagnait …

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Un sourire poli de circonstance. Mon regard se pose sur Ugo, mon ex-mari. « Valentina », « Bonsoir Ugo. » Derrière ce ton aimable, mon regard acéré. Je savais qu’il pourrait, potentiellement, se rendre à cette soirée mais je savais aussi qu’il n’était pas friand des mondanités. C’était moi, avant, qui le traînait à ce genre d’événement. « Je suppose que les enfants ne sont pas là … planqués quelque part.» Je le toise du regard, furieuse qu’il puisse insinuer que je m’amène les enfants, nos enfants à ce genre d’événement. « Ils sont avec la baby-sitter Ugo. C’était pas prévu que je bosse ce soir, mais apparemment, j’ai été très demandé … » Que je réponds en lui lançant un regard de reproche. Je n’aimais pas sortir quand j’avais les enfants à la maison, même pour le travail. C’était une espèce de tradition maintenant… Comme je n’avais pas les enfants tous le temps avec moi, je faisais en sorte de passer le plus possible avec eux lorsqu’ils étaient sous ma garde.

Le court de mes pensées fut brusque interrompit par l’arrivée d’une plante typiquement … Russe. J’haussais presque automatiquement un sourcil en entendant cette petite poupée parler. Je détestais les accents nordiques et Ugo savait à quel point ça m’horripilait, même si mon visage était neutre. « Je ne savais que Ian serait là … il faut absolument que je te le présente »  Mon regard suivit sa main posée sur l’avant-bras de mon italien d’ex-mari. Nouveau haussement de sourcil, plus discret cette fois mais que ni Anna, ni Ugo ne peut manquer. « Anna --- je te présente Valentina », Je la salue d’un signe de tête, « De Luca.» Et je me retiens de rire en voyant son visage se décomposer tant elle semble gênée par cette rencontre. « Valentina, Anna, une demoiselle que j’essaie du mieux que je peux de convaincre à rejoindre Weatherton. » , « Enchantée --- et je n’ai pas encore dit non ». « Oh mais je suis certaine qu’Ugo a tous les arguments pour vous convaincre Anna. » Le regard de la jeune russe revient subitement vers moi, et il me semble bien voir qu’elle pique un fard. Je jubile. Ce n’est pas gentil de ma part mais je me délecte du fait que mes paroles puissent à ce point perturber cette beauté russe. « Oui il est de très bonne … compagnie… » Son manque de répondant me déçut quelques peu mais je ne le montrais pas. Par contre, je ne pouvais pas rater la mine de mon ex-mari. Sourcil levé, il regardait autour de lui, attendant peut-être que je lui présente la personne qui m’accompagnait ? « Et donc …. James Weatherton manque à ce point de personnel pour que tu doives te dévouer pour venir à ce genre de soirée ? » Je demande, provocatrice. « Oh ne vous vexez pas Anna, mais mon ex-mari déteste les mondanités … »  Je toisais la jeune russe qui, là, ne semblait plus savoir où se mettre lorsqu’elle avait compris que j’étais l’ex-femme.

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« Oh mais je suis certaine qu’Ugo a tous les arguments pour vous convaincre Anna. » Ugo fixe son ex-épouse en sachant pertinemment ce qu’elle cherche à faire … et elle y parvient. Elle a toujours eu un talent pour se servir des mots et en faire ses propres armes. A une époque, il était à ses côtés et s’en amusait. En être la victime était bien moins amusant. « Oui il est de très bonne … compagnie… » Le regard bienveillant de l’italien retrouve le visage candide de la poupée qui n’a pas conscience être en plein champ de bataille. « Et donc …. James Weatherton manque à ce point de personnel pour que tu doives te dévouer pour venir à ce genre de soirée ? » Le regard pétillant de Ugo retrouve les prunelles de son ex-femme. Elle affiche même un air supérieur, l’air habituel et il est désormais certain d’une chose : la soirée va être longue et elle a décidé de ne pas le lâcher … Valentina est un pitbull, quand elle a sa proie, elle ne la lâche pas. C’est ce qu’il avait aimé chez elle à la minute où il avait croisé son chemin. « Oh ne vous vexez pas Anna, mais mon ex-mari déteste les mondanités … » « Détestait … Valentina. Je détestais les mondanités mais il semblerait que je sois parvenu à les apprécier. » Sa main se pose dans le dos de cette poupée russe et il essaie du mieux qu’il peut de la rassurer … pas difficile de voir qu’elle se sent minuscule face au charisme de Valentina. « Quand ça vaut la peine, je suis prêt à faire un effort. » Son regard se plante dans celui de son épouse et c’est l’homme blessé qui parle. Oui, l’homme blessé et meurtri parle. Pas l’ex-mari. Anna agite la main à destination d’une connaissance. Maline, elle préfère prendre la tangente. Il est presque jaloux. « Je vais vous laisser … une amie est là-bas. Valentina, ravie d’avoir fait votre rencontre. Je te retrouve à notre table », dit-elle en se tournant vers Ugo, une main posée sur son bras et un tendre sourire aux lèvres. Il acquiesce et la suit du regard pour disparaître dans les bras d’une amie apparemment. Lèvres pincées, il repose son attention sur Valentina. « Génial --- elle avait pas vraiment mérité ton numéro de guerre froide, Val. » Il penche la tête sur le côté, chopant au passage une coupe de champagne.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Dire qu’au départ, j’avais prévue de rester deux heures au maximum… J’étais en train de changer d’avis en tombant sur Ugo et sa nouvelle barbie russe. Non mais qu’est-ce qu’il lui prenait de se pavaner avec elle … devant moi ? Que cherchait-il ? M’énerver ? Me rendre jalouse ? Il me connaissait suffisamment pour savoir que, du haut de mes 46 ans et de mon petit 1m64, je ne me laissais pas impressionner. Surtout pas, par des mannequins. « Détestait … Valentina. Je détestais les mondanités mais il semblerait que je sois parvenu à les apprécier. », « Tiens donc … C’est intéressant. » répondis-je d’une voix mielleuse. « Quand ça vaut la peine, je suis prêt à faire un effort. » J’aurais pu trouver ça attendrissant qu’il essaie de la protéger de moi. Mais nous savions, aussi, tous les deux, à quel point le monde du mannequinat pouvait être un monde de requin. D’autant plus que ses paroles résonnèrent en moi … tel un coup de poignard. Son regard plongé dans le mien, je sais qu’il parle de moi, de nous… Je déglutis, sans le lâcher des yeux, j’en suis incapable. C’est, encore une fois, la jeune poupée russe que m’empêche de prendre la parole. Elle s’enfuit, elle prend la tangente parce qu’elle a clairement compris qu’elle n’allait pas être épargnée par notre gue-guerre. « J’ai été ravie Anna, passez une bonne soirée. » Un sourire poli bien placée pour la russe , puis mon regard fit le tour de la salle. Je souris poliment à d’autres collègues. Un des dirigeants de LVMH était là et m’interrogeais du regard en voyant que j’étais accompagnée de mon ex-mari. Je lui fis un rapide signe pour le rassurer et il me lâcha du regard. « Génial --- elle avait pas vraiment mérité ton numéro de guerre froide, Val. » Je roule des yeux et laisse échapper un bref rire face à ses lèvres pincées. « Je t’en prie Ugo ! » J’en profite, moi aussi, pour attraper une coupe de champagne et y trempe mes lèvres. « T’accompagnes des mannequins maintenant ? Sérieusement ? Je t’ai évité sa compagnie une partie de la soirée, tu devrais me remercier. Je suis pas certaine qu’elle ait beaucoup de conversation. » le provoquais-je. A y regarder de plus prés ça faisait pas le numéro d’ex-femme jalouse ça ?

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    @Valentina De Luca
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« Je t’en prie Ugo ! T’accompagnes des mannequins maintenant ? Sérieusement ? Je t’ai évité sa compagnie une partie de la soirée, tu devrais me remercier. Je suis pas certaine qu’elle ait beaucoup de conversation. » Il tourne la tête vers elle, l’air mauvais. Oui, il est en colère car il se rend compte combien il lui en veut … toujours … encore un peu. Une femme à ses côtés, il en avait une. Elle l’avait été. Il l’avait suivi au cours de ces événements, il avait brillé dans son ombre quand il le fallait tout comme elle avait assisté au lancement de ses collections. Ils avaient été partenaires. Au passé. Un soupir franchit ses lèvres. « Et, ça ne t’est pas venu à l’esprit que je n’ai pas envie de me lancer dans un club de débat ce soir … c’est peut-être exactement ce dont j’avais besoin. » Il porte son verre à ses lèvres. « Avec ce petit numéro d’éloquence, tu me facilites la tâche pour le statut d’ex-femme…. » Il avale une gorgée tout en balayant la pièce du regard. La demoiselle avec qui il est venu est en train de trinquer tout en riant aux éclats alors qu’il est coincé … coincé ? avec son ex-femme. « T’es venue seule ? », qu’il demande soudainement surpris en observant avec attention la moindre de ses réactions. A vrai dire, il se réjouissait de la voir seule. L'idée qu’un autre homme ait pu partager ses draps, ses nuits … ça lui avait donné la nausée … l’idée que cet enfoiré était toujours inconnu au bataillon, un peu plus encore. Elle était parvenue à préserver sa nouvelle vie privée et ça avait le don de l’agacer … également.

« Valentina. Ugo. » Une voix s’écrie en arrière plan et la voix devient un homme. Un sourire connu. Un ami de la famille. Un mécène et organisateur de cette soirée. Il se place entre eux, un bras sur chacune de leur cote. « Vous pouvez pas savoir combien je suis ravi de vous voir, ici, ensemble … je me disais bien que ça ne pourrait pas durer si longtemps cette idiote guerre froide que vous nous avez offerte ces derniers mois ... » Ugo essaie de lui couper la parole. En vain. « Vous savez quoi ? C’est vous que je veux voir sur la photo … il faut absolument que vous ouvriez la danse … » Il claque des doigts pour interpeller un employé. « James ce n’est pas vraiment … » L’homme à la moustache parfaitement taillée se tourne de nouveau vers eux. « Les de Luca … ça va faire jaser, j’adore. » L’idée des on-dit lui plait plus que le couple en soi. Il tapote leur épaule avant de disparaître, laissant le couple dubitatif.

Un soupir. Il secoue la tête de droite à gauche avant de finir sa coupe de champagne en penchant la tête en arrière. Coupe vide. « Il y a des choses qui ne changeront jamais … », et il ne dit pas ça sur un ton amusé. « Il a toujours eu un talent pour ruiner mes soirées … », le regard retrouve les prunelles de son ex femme, « ne t’en fais pas, ça n’a rien à voir avec toi. » Un sourire malicieux, provocateur.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Et, ça ne t’est pas venu à l’esprit que je n’ai pas envie de me lancer dans un club de débat ce soir … c’est peut-être exactement ce dont j’avais besoin. » Il était en colère. Je le voyais dans ses yeux et j’en étais la cause. Ça je n’avais pas de doute là-dessus. « Alors c’est juste pour t’envoyer en l’air ? » demandais-je, le provoquant d’autant plus. Je savais que je jouais avec le feu. « J’ai pas souvenir que ça te dérangeait tant que ça de t’en passer … à une époque. » Je faisais références aux derniers mois de notre mariage bien sûr. Ces derniers mois où nous n’étions que des colocataires. C’était méchant je sais mais il n’était pas le seul à souffrir de tout ça. J’en étais l’instigatrice – de notre malheur, de notre divorce – mais je n’avais pas fait ça sur un coup de tête.

Mon regard se tourne pendant quelques secondes vers l’accompagnatrice d’Ugo qui semble bien s’amuser … avec un autre invité. Ça ne devrait pas avoir d’importance mais je me réjouissais qu’elle l’ait planté de cette manière. « T’es venue seule ? », Je tourne la tête, les sourcils froncés et bois une gorgée de champagne : « Non pas que ça te regarde mais oui. Je rentre directement chez moi après cette fête et je compte pas m’attarder ici… » Sous entendu : en ta compagnie. Du moins, c’était le plan initial. « Valentina. Ugo. » Pas lui … « James. »James est un vieil ami, mécène et organisateur de cette soirée. Autrement dit, un homme à qui on ne peut pas dire non. « Vous pouvez pas savoir combien je suis ravi de vous voir, ici, ensemble … je me disais bien que ça ne pourrait pas durer si longtemps cette idiote guerre froide que vous nous avez offerte ces derniers mois ... » Je n’essaie même pas de le contredire, contrairement à mon ex-mari qui tente désespérément d’en placer une. « Vous savez quoi ? C’est vous que je veux voir sur la photo … il faut absolument que vous ouvriez la danse … » - « James ce n’est pas vraiment … » - « … le moment… » Je finissais la phrase d’Ugo sans être convaincue qu’il nous ait réellement écouté. « Les de Luca … ça va faire jaser, j’adore. » La poisse ! Les regards étaient à présents bloqués sur nous. Et , malheureusement, la coupe de champagne d’Ugo était vide. « Il y a des choses qui ne changeront jamais … », Mon regard passa au crible l’assistance qui ne se gênait pas pour nous dévisager. « Il a toujours eu un talent pour ruiner mes soirées … », « Toujours, c’est inné chez lui. » ne puis-je m’empêcher de répliquer. « ne t’en fais pas, ça n’a rien à voir avec toi. » Je levais rapidement les yeux au ciel, sourire au coin des lèvres avant de finir rapidement ma couple de champagne, que je posais sur le plateau d’un serveur qui passait juste à côté de moi.

« Tu vas me suivre bien gentiment, on va faire plaisir à James pendant 3 minutes, comme ça on aura la paix le reste de la soirée, c’est ok pour toi ? » Sans attendre sa réponse, je pris sa main et le guidais jusqu’au milieu où une musique entrainante raisonnait. Je posais mes mains sur ses épaules et tentais de faire abstraction du monde qui nous regardait. Si Ugo souhaitait qu’on en finisse , et vite, il avait tout intérêt à ne pas rester sans bouger. Perdant patience, je pris ses mains et les posaient dans mon dos et lui murmurais : « Plus vite ça sera fait, plus vite il nous laissera tranquille… »

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    @Valentina De Luca
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« Alors c’est juste pour t’envoyer en l’air ? J’ai pas souvenir que ça te dérangeait tant que ça de t’en passer … à une époque. » Le reproche pique son ego et il lui lance un regard équivoque … tant de non-dits qu’ils n’ont jamais pris le temps de discuter, de décortiquer, de comprendre. Il avait appris qu’elle le trompait. Il avait mis fin à la mascarade, refusant la moindre explication, le moindre commentaire. Quand leur ami se trouve entre eux, il ne peut pas effacer les traits de son ex-femme et son regard s’y perd quelques secondes. Il n’a pas encore pris le temps de prendre du recul et de réfléchir au rôle qu’il a joué dans l’échec de ce mariage, dans cet adultère. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas commis l’adultère qu’il est pourtant blanc comme neige. Il le sait, au fond de lui, mais il refuse de l’avouer. C’est beaucoup plus simple d’avoir le rôle du cocu de celui qui est coupable. James disparaît et ils se retrouvent de nouveau ensemble. « Tu vas me suivre bien gentiment, on va faire plaisir à James pendant 3 minutes, comme ça on aura la paix le reste de la soirée, c’est ok pour toi ? » « Trois minutes ? Je crois que je peux en avoir l’endurance … », ironise-t-il pour rester sur le même contexte que son ex-femme. Cette remarque est en réalité la preuve de leur complicité … elle n’est pas totalement morte. Elle résiste, encore un peu, quelque part, au plus profond de leur cœur, derrière leur arrogance et entêtement. Sa main retrouve celle de Valentina et ils se retrouvent alors sur cette piste de danse. La musique résonnait et d’ordinaire, ils en auraient oublié le public, se perdant dans le regard de l’autre. Le soleil italien retrouvant le soleil cubain. Normalement. Face à elle, il perd presque ses moyens. Il ne sait plus comment l’approcher, comment la toucher. Une scène nouvelle pourtant vécue un milliard de fois. Alors, une fois encore, elle prend le contrôle et vient poser ses mains dans son dos et il secoue légèrement la tête en signe de reddition. « Plus vite ca sera fait, plus vite il nous laissera tranquille … » « Tu parles comme s’il s’agissait d’une véritable corvée … », dit-il en plantant son regard dans le sien, « je pense me souvenir t’entendre dire que je ne sois pas si mauvais danseur … pour un italien » Remarque ironique, amusée alors qu’il finit par concéder. Vraiment. La musique résonne et ils se mettent alors « en marche ». Ils activent ou réactivent cette passion qui les avait uni à une époque. La main de l’italien se pose dans le dos de son ex-femme, le contact de sa peau a ce côté familier et rassurant. Et, c’est après quelques pas que le naturel revient au galop. Leur intimité. Leur complicité. La fluidité de leur mouvement. La main posée dans son dos la rapproche un peu plus de lui, elle lève un sourcil apparemment surpris et il souffle alors d’une voix sarcastique : « Désolé, moi, je ne suis pas doué pour faire semblant … » Pourtant, il y a ce sourire provoquant sur ses lèvres. A croire qu’il prend plaisir à pouvoir balancer des piques à son ex-épouse sous les yeux de ceux et celles qui n’ont conscience de rien.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

J’acceptais de porter la responsabilité de notre divorce. Après tout, c’était moi qui avait fauté mais Ugo n’était pas une oie blanche. Il avait aussi ses torts et je lui en voulais, j’étais blessée qu’il ne se soit pas battu pour moi, pour nous … Je lui en voulais terriblement de m’avoir délaissé, de m’avoir fait me sentir si laide, si non-désirable … Je ne voulais pas des déclarations d’amour niaises, j’aurais voulu garder notre complicité, j’aurais voulu qu’on entretienne la flamme. Parce que j’étais persuadée qu’avec deux enfants et des boulots prenants, c’était possible. Je détestais l’échec. Dites-moi qu’une chose n’est pas possible et je fais tout pour vous prouver le contraire.

L’illusion, face aux invités, lors de cette soirée, était parfaite. Pourtant, la communication était quasiment rompue et il y avait tellement de non-dits entre nous … Et l’espoir de tout mettre à plat disparaissait à mesure que les mois passaient. « Trois minutes ? Je crois que je peux en avoir l’endurance … » Je tourne la tête vers lui, amusée. Je ne m’attendais pas à une telle répartie de sa part. Avant, c’était comme ça. Avant, il avait tout autant de répartie et c’était même les prémices d’un moment charnel que nous partagions, parfois même dans les vestiaires de ces soirées pompeuses parce qu’on n’avions pas la patience d’attendre d’être à la maison. « J’espère bien … » mon regard trouve le sien et pendant un instant, c’était comme si nous retrouvions notre complicité d’antan, « Trois minutes, c’est vraiment le minimum du minimum … T’es capable de bien plus. »

Ok, on arrête tout de suite Valentina ! Baissant mon regard quelques secondes, je tentais de reformer mon masque de neutralité. Je finis par l’embarquer sur la piste de danse parce que … parce que c’est ce que James nous oblige à faire. Note à moi-même : éviter de parler à Ugo, au moins devant témoins, pour ne pas que James s’imagine encore des choses. Je l’interroge du regard alors qu’il semble bloqué. Le regard des autres ne m’effraie pas le moins du monde mais je perds patience. Agacée ? Agacée qu’il prenne autant son temps comme si c’était difficile que ça de danser avec moi. Ce n’est pas comme si c’était arrivé des milliers de fois. Avant, la musique retentissait et je n’avais pas besoin de lui quémander de m’amener sur la piste. Il me prenait dans ses bras et il menait la danse. Avant. « Tu parles comme s’il s’agissait d’une véritable corvée … » Je levais la tête vers lui – j’avais toujours apprécié qu’il soit bien plus grand que moi, à quel point, malgré la différence de taille, nos corps s’accordaient si bien – et plantais mon regard interrogateur dans le sien : « Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. C’est toi qui hésite, comme un ado qui ne sait pas danser. » Une pique. Encore une. Mais je crois que son hésitation m’a plus blessée que je ne veux bien l’admettre. « je pense me souvenir t’entendre dire que je ne sois pas si mauvais danseur … pour un italien » J’hoche la tête parce que c’est vrai. C’est exactement ce que je lui avais dit. « Et je n’ai pas trouvé meilleur partenaire que toi. » Mon intention n’était pas de remuer le couteau dans la plaie ou de mettre de l’huile sur le feu. C’était un fait. Je ne l’avais pas remplacé parce que je n’en avais pas envie, parce que je n’en ressentais pas le besoin. Je l’avais eu lui et je n’avais pas envie de me lancer dans autre chose, tout simplement.

La musique démarre enfin et nous nous mettons « en marche ». Les gestes sont fluides. Ugo est un bon danseur et il connaît les pas. Ce que je n’ai pas anticipé, en revanche, c’est sa main qui se décale dans mon dos et déclenche un frisson dans tout mon être. Moi, Valentina De Luca, me sens frissonner comme … comme une adolescente alors qu’il ne fait qu’effleurer mon dos. Il nous rapproche et mon buste se colle au sien. Sa chaleur irradie sur moi et je me surprends à savourer cet instant, levant même un sourcil parce que je ne m’attendais pas à ça. Oui Ugo me surprend encore. « Désolé, moi, je ne suis pas doué pour faire semblant … » Son sourire provocateur provoque mon hilarité. J’entends James s’extasier de notre complicité retrouvée, de l’alliance Muy Caliente de l’Italie et de Cuba, mon regard ne quittant pas celui de mon ex-mari tandis qu’un flash crépite enfin, sans pour autant nous sortir de cet instant. « Qui a dit que je faisais semblant là ? » Je demande sans me détacher de lui, continuant à le suivre dans le suivre qu’il imposait…

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    @Valentina De Luca
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« Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. C’est toi qui hésite, comme un ado qui ne sait pas danser. » Une pique. Une nouvelle pique. Et si certains s’en seraient sans doute offusqués ou vexés, pour eux, c’était un carburant. Ils avaient toujours fonctionné de la sorte. Qui aime bien, châtie bien. Certains pensaient qu’ils se disputaient alors qu’en réalité, ils ne faisaient que se « chamailler », se provoquer pour mieux se retrouver. C’est quand ils ne se disent rien que quelque chose cloche. Les enfants s’en étaient rendus compte avant eux, silencieux, spectateurs de l’alchimie qui avait uni le couple et qui était disparue. Doucement. Lentement. Sans crier gare. Il roule des yeux, amusé pour finalement se reprendre. « Et je n’ai pas trouvé meilleur partenaire que toi. » Il a envie de jouer les paons et lui annoncer que cela ne le surprend pas, qu’il aurait pu le lui dire bien avant qu’elle ne le vérifie par elle-même mais il se retient. Il devient muet. Il a envie de lui hurler qu’il aurait voulu être le seul de ses partenaires, qu’il se torture à l’imaginer n’avoir ne serait-ce que passer une seule nuit avec un autre homme. La jalousie le ronge. L’inconnu le torture. Mais, il doit prétendre. Il doit faire comme s’il avait digéré, comme s’il était parvenu à avancer, délesté de son alliance.

La musique le sauve et les gestes retrouvent leur naturel. Ils ne se connaissent comme personne, et encore plus quand il s’agit de la musique. Ils dégageaient une certaine force dans leur manière de danser, de se regarder et nul ne pouvait imaginer ce qui se tramait dans leur cœur. Ugo ne parlait jamais de son divorce, ni même des raisons de ce dernier. Il se contentait d’éviter le sujet. Il ne pouvait pas parler à voix haute des raisons qui l’anéantissait, lui et son ego surdimensionné. Mais, plus les notes de musique retentissent, plus il en oublie la raison. Il retrouve les gestes complices, intuitifs et elle se retrouve alors un peu plus proche. Son parfum le frappe de plein fouet tout comme son regard qui le transperce de part et d’autre. « Qui a dit que je faisais semblant là ? » Son sourire ne s’étire pas, il est maître de ses émotions et se retient de trop sourire. Hors de question. Ils sont en guerre froide. Il ne peut pas lui sourire. Alors, il opte pour la solution de facilité et la fait tourner sur elle-même tout en ayant fait un pas en arrière pour finalement la faire se retrouver un instant dos contre son torse, son souffle rencontrant son épaule. Une seconde dans cette position et les souvenirs lui reviennent à l’esprit. La faire danser alors qu’elle était enceinte de leur aîné et avait eu du mal à vivre les derniers mois. Il lui avait juré qu’elle était la plus belle, qu’elle était divine et ils pourraient toujours danser, s’enlacer même avec leur fils qui les séparait. Il avait dansé avec elle, les mains posées sur son ventre, sa tête reposée contre son épaule. Un flashback qui fait naître une once de colère. Alors, il l’invite à de nouveau faire un tour sur lui-même pour affronter son regard, son sourire, les traits de celle qu’il avait aimé pendant tant d’années, avec qui il avait eu la folie de s’imaginer vieillir … Sa main retrouve son dos. Elle est toujours aussi proche mais il semble maîtriser la situation.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

L’instant semble comme suspendu. Dans l’ordre des choses, je n’étais plus censée partager la moindre danse avec mon ex-mari. A la limite, le jour du mariage de nos enfants … pour faire plaisir à tout le monde … mais ça devait s’arrêter là. Alors, qu’est-ce que je faisais encore là, dans ses bras ? Cette fois, c’est lui qui ne dit rien  et je cherche à tout prix à comprendre, à déchiffrer son regard. Je plonge mes yeux dans les siens mais il ne montre pas la moindre émotion. Et ça me frustre. Terriblement même. Les invités sont les spectateurs de cette alchimie entre nous, qui n’a jamais véritablement disparue. Elle s’est tarie, elle était à bout de souffle mais jamais, elle ne s’est éteinte complètement.

C’était comme si nous connaissons la chorégraphie par cœur. Nous bougons en rythme, pas de faux pas, nos corps savent bouger en osmose avec l’autre. C’est ça de connaître l’autre par cœur, ça devient intuitif et ça, seuls les vrais couples y parviennent. Avec Ugo, on en faisait parti. On faisait partie de ces couples divinement parfaits, assortis, … un couple qui a tendance à horripiler beaucoup tant il ne souffre d’aucune imperfection. Ce n’était qu’une façade bien entendu. Des disputes nous en avions mais au moins, on communiquait.

Nous nous rapprochons inexorablement, sa grande main se pose dans mon dos et c’est comme si elle me brûlait. Nous faisons quelques pas en rythme puis il finit par me faire tourner. Mon dos collé à son torse, sa main autour de ma taille, son souffle contre mon épaule … Pendant quelques secondes à peine mais qui suffisent à me ramener quelques années en arrière. A cette époque où tout était plus facile, plus heureux, à cette époque où nous formions une équipe. Une véritable équipe. Plus loin encore, je me rappelle que c’était exactement de cette façon qu’il me faisait danser lorsque j’étais enceinte de Roberto parce que mon ventre était bien trop proéminent et que je refusais d’arrêter de danser. C’était notre truc, notre passion à nous. C’était en dansant qu’on s’était rencontrés, c’était en dansant qu’on s’étaient embrassés pour la première fois,… Cette pensée me donne le vertige. Je le laisse me faire tourner une fois de plus et docile, je me colle à lui. Nos corps n’ont pas été si proches depuis bien longtemps que j’en ai le souffle coupé pendant quelques secondes. Je lève yeux vers lui et tombe directement dans ses iris. Mes yeux naviguent sur son visage, ce visage que j’ai tant aimé, ses yeux qui me faisaient chavirer, cette barbe de 3 jours savamment taillée et ses lèvres … Ces lèvres que j’ai tant aimé embrasser… Que j’ai encore envie d’embrasser, de dévorer.

Je prends conscience de mes pensées et me recule plus vite que je ne l’aurais cru alors que la mélodie s’arrête enfin. Quelques applaudissements, je regarde autour de moi sans vraiment voir les gens qui ont assistés à ce spectacle. Il me faut de l’air … il faut que je sorte d’ici avant que quelqu’un ne s’aperçoive de mon trouble.  Sans adresser de regard au père de mes enfants, je marmonne un vague : « Excusez-moi, je dois … me rafraichir. » Comme une voleuse, je pars dans les toilettes, sans penser à fermer derrière moi et me penche sur le lavabo. Le souffle court, j’ouvre le robinet et plonge mes mains dans l’eau pour asperger ma nuque. « C’était quoi ça ?! » Plus pour-même qu’une véritable question. C’était quoi ça, dans le sens où : à quel moment j’avais encore envie de mon ex-mari ?!!!

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    @Valentina De Luca
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Ils dansent et le monde arrête de tourner rien que pour eux. Ils dansent et ils se retrouvent dans cette bulle qui leur appartenait. On pourrait presque lire un fin sourire sur les lèvres de l’Italien. Presque. Ugo a toujours été un maître en la matière pour dissimuler ses émotions et surtout quand il est question de lieu public. Il ne s’étend pas sur ses sentiments. Il ne parle pas ouvertement de sa vie privée. Il ne critique jamais en public, tout comme il ne dit pas je t’aime en public. Un roi des apparences qui lui donne des airs parfois bien trop froids. Il le sait et il s’en moque. C’est sa manière d’être et seules les personnes qui le connaissent vraiment savent qui il est. Valentina, elle, elle le sait. Son regard retrouve le sien. Elle est là sans être là. Elle danse avec lui mais ce ne sera qu’une danse. Elle danse avec lui mais elle retrouvera sa table tout comme il retrouvera la personne avec qui il est venu. Ils rentreront chacun de leur côté. Car, c’est ce qu’elle avait voulu. C’est ce qu’il avait voulu. C’est ce qu’ils avaient décidé plusieurs mois plus tôt. La colère brûle encore en lui quand il pose son regard dans le sien. Il lui en veut autant qu’il s’en veut et les dents se serrent légèrement pour faire battre les muscles de sa mâchoire une ou deux fois. Il faut qu’il se ressaisisse. Il ne peut pas tressaillir face à elle. Dieu soit loué, c’est elle qui a un geste de recul et il pose une main sur son torse pour lui offrir une référence amusée quand elle s’excuse et disparais. Le regard de l’italien se pose sur la silhouette de son ex-femme qui se fraie un chemin pour disparaître. Génial ! Il fait désormais fuir les femmes, donc. Son regard s’accroche à cette silhouette qu’il disparaît.

Et si elle n’allait pas bien ?
Elle reste la mère de ses enfants. Il doit s’assurer qu’elle aille bien, n’est-ce pas ?

La tête s’affaisse légèrement quand on vient poser une main sur son bras. Un collègue de la collection Dior. Un large sourire. Ils échangent quelques broutilles quand Ugo désigne d'un signe de la main la direction qu'il doit prendre, urgemment. Tu parles. Il n’y a rien qui urge. Mais, c’est comme ça qu’il se retrouve devant la porte des toilettes des dames. Un regard vers la droite, vers la gauche et il pousse doucement la porte. « Valentina ? », lance-t-il à voix basse presque sur le ton de la confidence. Et, elle est là. Devant les miroirs. Son regard s’accroche à son reflet pour s’assurer que tout va bien. « Tout va bien ? » Il tente. « Je veux juste m’assurer que tout va bien avant d’y retourner … » Il détourne le regard un instant pour vérifier que personne n’arrivait et le surprenne ici.

Now that we don’t talk
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Je suis en colère. Contre moi. Contre lui. Mais surtout contre moi parce qu’il me fait ressentir ça. Des frissons. Un battement de cœur râté. L’envie de l’embrasser jusqu’à ce que l’air nous manque, jusqu’à nous n’ayons plus d’autre choix que de nous séparer, à bout de souffle. Je m’en veux d’avoir continué cette conversation avec lui. Je m’en veux d’avoir été piquée au vif lorsque je l’ai vu arriver en charmante compagnie. il sait mon aversion pour les poupées slaves. Je lui en veux même d’être si bon danseur et de savoir me faire tourner comme personne. Je lui en veux de me faire ressentir ça maintenant. Je m’en veux de ressentir ça maintenant.

« Valentina ? » Je relève les yeux vers le miroir et voit son reflet à l’autre bout de la pièce. Son regard à côté … sûrement pour s’assurer que personne ne le voit à la porte des toilettes pour dame.  « Tout va bien ? » Je soupire longuement et tourne la tête de gauche à droite, la tête baissée. « Oui … enfin non. » je m’embrouille et passe une fois de plus la main sur le robinet pour asperger ma nuque. Je transpire, comme si j’avais de la fièvre . Venir ici – à ce gala – était une mauvaise idée. J’avais les enfants, mes magnifiques enfants qui m’attendaient à la maison et au lieu de profiter d’eux, j’étais là.

« Je veux juste m’assurer que tout va bien avant d’y retourner … » Je lève à nouveau la tête vers le miroir et pince mes lèvres en croisant son regard à travers le miroir. Ça me retourne délicieusement l’estomac et je ne devrais pas ressentir ça. « Retournes avec ta poupée russe Ugo. » Lui répondis-je avec plus de hargne que je ne voulais l’admettre. La jalousie était un vilain défaut n’est-ce pas ? Je voulais qu’il me laisse. Je voulais qu’il me laisse me remettre les idées en place toute seule. Je fais les cent pas comme un lion en cage et expire longuement. « J’ai juste besoin de quelques secondes. » Plus pour moi que pour lui. Je ne suis même pas consciente qu’il est finalement entré dans les toilettes jusqu’à ce que je bute contre son torse massif. « Mierda ! »  Déjà que je ne jurais pas souvent mais en plus je le faisais dans ma langue natale. Je pose mes mains sur son torse pour me retenir mais les retire tout aussi vite comme si … comme si je pouvais me brûler. Parce que c’est exactement ce que je ressentais.

Le toucher, c’était comme me brûler. C’était ma décision. Notre décision. Le divorce. C’était pourtant clair dans ma tête. Je me rappelle même avoir vécu ça comme une sorte de soulagement lorsque les mots avaient été prononcés. Ugo De Luca aurait toujours une place spéciale dans ma vie et dans mon cœur parce qu’il est et resterait pour toujours le père de mes enfants. Il resterait ma plus belle histoire d’amour mais la passion s’était tarie. L’amour avait disparue. A la fin de notre mariage, nous n’étions plus un couple.

Pourtant, je n’avais plus ressentie ça depuis tellement longtemps. Ce besoin de plonger mon regard dans le sien. Ma respiration qui s’accélère. Ce besoin urgent de vouloir être dans ses bras, de ses bras. Ce besoin vital de l’embrasser, de sentir ses lèvres sur les miennes, de sentir son souffle contre le mien, de ressentir encore le ballet sensuel de nos langues qui s’emmêlent … Prise de conscience. Ma poitrine qui monte et descend de manière anarchique. Mes joues qui prennent une très subtile teinte rosée. Mes dents qui mordillent ma lèvre inférieure et mon regard qui semble s’obscurcir. Preuve que je suis en lutte avec moi-même. J’ai envie d’embrasser Ugo … Mierda !

now that we don't talk

    @Valentina De Luca
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« Oui … enfin non. » Il lève un sourcil avant de les froncer. Il ne va pas se satisfaire de cette réponse. Hors de question. « Retournes avec ta poupée russe Ugo. » La remarque le surprend et il ne parvient pas à dissimuler sa surprise. Piqué à vif, il se redresse, droit comme un « i », les sourcils froncés. Il n’est pas dupe et il identifie ici une once de jalousie dont elle n’a plus le droit de ressentir. Non, il lui en a enlevé le droit le jour où elle a décidé de froisser des draps avec un autre homme, le jour où elle a ignoré les vœux de leur mariage. « Va bene », lâche-t-il simplement en abandonnant la partie. Il ne va pas lui courir après, il ne va pas chercher à panser les plaies et veiller sur elle. Mais alors qu’il s’apprête à disparaître, elle ajoute. « J’ai juste besoin de quelques secondes. » Il acquiesce, l’air inquiet avant d’entrer dans les toilettes … il opte pour la sécurité et n’a pas envie de passer pour un pervers à rester dans l’encadrement de la porte. Elle fait les cent pas comme un lion en cage et soudainement, il s’inquiète. Le pire des scenario se passe dans son esprit et il imagine mille et une raisons pour lesquelles elle n’irait pas bien, se ferait du souci, aurait besoin d’une pause. Elle demeure la mère de ses enfants.

Quand elle se retrouve face à lui, il a le réflexe de baisser son regard sur elle et de poser ses mains sur ses bras une ou deux secondes pour lui offrir un semblant de stabilité et elle recule aussitôt comme s’il était porteur de la Peste. « Mierda ! » Il fronce les sourcils un peu plus, l’air inquiet. Désormais, ce n’est pas la colère mais l’inquiétude. Son regard se fait presque bienveillant alors qu’elle s’agite. Et il a des milliers de kilomètres d’imaginer ce qu’elle traverse. Avec toute la bienveillance de l’ancien amant, il s’approche avec prudence. « Certaine de n’avoir besoin que de quelques secondes … T’as besoin de quelque chose ? Un verre d’eau ? Une clope ? », demande-t-il en levant les épaules, un sourire qui se veut amusé et détendu. « Faut que tu te décides vite car je suis à deux doigts de passer pour un pervers en restant ici … », la voix se veut détendue et il désigne du pouce la porte qui se trouve derrière lui.

Spoiler:

Now that we don’t talk
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Ugo ne semblait pas se rendre compte de ce qui se jouait dans ma tête. Tant mieux, je détestais qu’il lise aussi bien en moi d’habitude. Pendant que nous dansions, j’avais l’impression qu’il me sondait, qu’il pouvait deviner ce que je pensais.  D’autant plus que je ne comprenais pas, non plus, ce qui se passait là-haut. Comment j’avais pu en arriver là ? « Certaine de n’avoir besoin que de quelques secondes … T’as besoin de quelque chose ? Un verre d’eau ? Une clope ? » Je le regarde et lui lance un regard noir, son air détendu m’exaspérant au plus haut point. L’envie de lui asséner un tu peux pas me donner ce dont j’ai envie m’effleure un instant mais j’ai assez de self-control pour me taire et tourner 7 fois ma langue dans ma bouche. « Faut que tu te décides vite car je suis à deux doigts de passer pour un pervers en restant ici … »  Je lui adresse un sourire en coin, et finis par lui répondre : « ça va c’est rien un … petit coup de chaud sans doute. » Tu parles ! un sacré coup de chaud alors mais je me garde bien d’en dire davantage.

Soudain, un bruit s’échappe d’une des cabines de toilettes suivi d’un … juron ?! En russe ? Ugo ne peut pas louper l’air affolé que j’affiche pendant une seconde. C’est une blague< ?! Un bruit de chasse d’eau, un verrou qui saute … Et la tête d’Anna apparaît. « Je ne voulais pas … interrompre quoi que ce soit… », J’hausse les sourcils et je me délecte du fait que cette petite poupée baisse les yeux un instant. « Vous n’interrompez rien. » lui répondis-je d’un voix froide avant de pivoter vers mon ex-mari. « N’est-ce pas ? » Je demandais avant d’apercevoir un sourire moqueur chez Anna, ce qui eut le don de m’agacer, « Oui … bien sûr… Et donc tu viens souvent dans les toilettes pour femmes ?… », Demanda la jolie russe en s’avançant vers Ugo pour lui prendre le bras. Je la toisais du regard et pendant quelques instants, nous nous faisons face, comme dans un combat silencieux. « Je vais rentrer. Je n’ai plus rien à faire ici de toute façon … » finis-je par dire en regardant tour à tour Anna puis Ugo qui, et ça me coûtait de l’admettre, allaient finir la soirée peut-être même la nuit ensemble. Et je n’y pouvais rien. Je n’avais plus le droit de rien dire.