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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Je n’ai pas perdu la main. C’est la réflexion que je me fais lorsque je porte à mes lèvres la Margarita que je viens de nous faire. Et à croire le regard de mon ex-mari, il pense la même chose que moi. Ça, ça ne change pas. Ce qui change, en revanche, c’est Bob. Oui, notre ado, lui, change à une vitesse impressionnante. « J’crois qu’il saute sur la moindre excuse pour ne pas avoir à passer la soirée avec nous ... » je grimace légèrement avant de jeter un bref coup d’œil en direction de Maya qui est absorbée par la télévision. « Va falloir qu’on s’y fasse … bientôt ça sera Maya qui nous fuira de la même manière. Je crois qu’on est jamais prêt à voir nos enfants grandir si vite.  » Mais je comprends ce qu’il veut dire. Autant Roberto a toujours été protecteur avec sœur, autant en grandissant un fossé se creuse entre eux. Maya doit s’en rendre compte et ça ne doit pas être facile pour elle non plus. « Elle t’en parle que son frère s’éloigne d’elle ? Avec moi, elle a pas abordé le sujet.»

Notre discussion est coupée parce qu’il reçoit un coup de fil. « Oh faut que je réponde … tu peux ouvrir si jamais ça sonne avant que j’ai terminé » - « Bien sûr. » dis-je tout en prenant une gorgée de ma Margarita. Ugo s’éloigne et va dans la pièce d’a côté. J’allais en profiter pour rejoindre Maya dans le canapé mais la sonnerie retentit. Je vais ouvrir la porte et donne la monnaie au serveur avant qu’il ne disparaisse aussi qu’il était arrivé.

Mon ex-mari réapparait quelques minutes plus tard alors que Maya et moi, sommes déjà installée à table. Maya est en train de dévorer sa part de pizza. « Désolé. Une urgence. » - « Rien de bien grave j’espère ? » Je demande alors que je me rends compte que j’apprécie un peu trop ces moments en famille … Ces moments qui me manquent horriblement. «Vous m’avez laissé une part au moins ? » Un éclat de rire de ma part tout en regardant Maya qui ne prend même pas la peine de répondre à son père. « Je pense que tu seras arrivé 5 minutes plus tard, Maya t’aurais pas laissé grand chose ! » me moquais-je gentiment alors que ma cadette me lançait le même - exactement le même- regard noir que faisait Ugo, ce qui ne fait que renforcer mon hilarité. « T’es bien la fille à ton père toi !  »  je remets une mèche de cheveux derrière son oreille avant de tourner la tête vers l’italien. « Je me suis arrangé pour pouvoir rester à la maison demain … si jamais … peut-être que tu peux rester une journée à la maison. » Il regarde vers Maya puis, dans ma direction. « non ? » Pas besoin de tourner la tête vers Maya pour savoir que c’est ce qu’elle voudrait le plus au monde : avoir papa et maman avec elle et que pour elle demain toute la journée. « Je ne travaille pas demain. » J’avais prévue de bosser sur des dossiers pour m’avancer sur la semaine chargée qui m’attendait mais … Je faisais ça pour Maya ! « Oui, je passerais demain. » dis-je en jetant un bref coup d’œil à Ugo puis en tournant la tête vers Maya qui s’est accrochée à moi comme un petit koala. «Je peux aller manger ma glace au canapé ? » demanda alors la fillette tout en se levant prudemment de sa chaise. Elle s’avança pour aller embrasser son père et une fois qu’elle eut gain de cause, elle tint parole et aller se faufiler au canapé avec son petit pot d’haagen dazs dans les mains. Je me penche alors, menton posé sur la paume de main, pour parler plus doucement mais je me stoppe avant d’avoir dit quoi que ce soit. Mon sourire s’étire, un peu taquin, et j’avance ma main libre vers la joue d’Ugo : « Tu as de la sauce tomate,… juste là ! » dis-je, tout en joignant le geste aux paroles pour enlever la sauce tomate, à la commissure de ses lèvres. Je réalise que mon geste était beaucoup trop intime et je retire un peu rapidement ma main. « Désolée » je murmure avant de me racler la gorge. « T’es sûr que ça te dérange pas de me voir encore demain ? Je comprendrais tu sais, je pourrais inventer une réunion au travail pour vous laisser tous les deux si tu veux. »

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    @Valentina De Luca
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« Va falloir qu’on s’y fasse … bientôt ça sera Maya qui nous fuira de la même manière. Je crois qu’on est jamais prêt à voir nos enfants grandir si vite. » Un sourire complice. « Elle t’en parle que son frère s’éloigne d’elle ? Avec moi, elle a pas abordé le sujet. » Instinctivement, son regard se pose un instant sur la tête de sa fille qui dépasse du canapé. « Non, elle ne m’en a pas encore parlé … je pense pas qu’elle s’en rende compte au point de vouloir en toucher deux mots ... » et il finit par disparaître en répondant à son téléphone. Le devoir l’appelle.

« Rien de bien grave j’espère ? » La question le surprend tout comme le fait de la voir assise à sa table. A une époque, ils auraient parlé de ce coup de fil, de leur journée. A une époque, tout cela aurait été normal … une banalité. Aujourd’hui, c’était surtout un peu fou de la retrouver ici, dans son univers, dans sa maison. « Non … y’a jamais rien de grave », qu’il lance avec un sourire amusé. Il s’installe à son tour pour pouvoir se servir. « Je pense que tu seras arrivé 5 minutes plus tard, Maya t’aurais pas laissé grand chose ! » « Ah ouais ? » lâche-t-il faussement désagréablement surpris alors qu’il avale une bouchée. « T’es bien la fille à ton père toi ! » « Tu veux dire qu’elle est parfaite ? », réplique-t-il dans un éclat de rire, saisissant son verre pour en boire une longue gorgée sans perdre du regard Valentina. Finalement, il mentionne le fait qu’il va pouvoir prendre sa journée et veiller à ce que Maya se repose … le lendemain. Un jour de pause avant de retourner sur les bancs de l’école. Elle méritait une petite pause.

« Je ne travaille pas demain. Oui, je passerais demain. » « Je peux aller manger ma glace au canapé ? » « Tu peux mais n’oublie pas que tu n’es pas en vacances, Maya, c’est juste parce que tu nous a fait le coup de la cascadeuse aujourd’hui », réplique-t-il tout en levant un sourcil alors qu’elle semble être ravie … alors qu’ils auraient sans doute dû la punir. Demain ils parleront de ce qu’il s’est passé. « Et mange doucement avant que tu ne me dises encore que tu ais mal au ventre … » lance-t-il alors qu’elle est déjà en route vers le salon en tenant son pot de glace d’une main. Il la quitte finalement du regard pour avaler un nouveau morceau de pizza quand il sent le regard de son ex-femme se poser sur lui. Son cœur cesse même de battre quand il la voit s’approcher et poser la main sur lui. Son cœur cesse de battre et son regard se pose sur elle. «[color=indianred Tu as de la sauce tomate,… juste là ! [/color] » Son regard suit son geste. « Désolée » Il déglutit. « T’es sûr que ça te dérange pas de me voir encore demain ? Je comprendrais tu sais, je pourrais inventer une réunion au travail pour vous laisser tous les deux si tu veux. » « Tu me connais suffisamment pour savoir que je te l’aurais dit si ça me dérangerait … », un sourire, « ça nous laissera l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette histoire. Tu ne me dérange pas tant que ça … surtout si t’es livrée avec la margarita qui va avec » et il saisit de nouveau son verre pour le lever dans sa direction.

La porte d’entrée s’ouvre et Maya se redresse aussitôt. L’aîné. « Bobby, regarde regarde regarde ! J’ai un plâtre. » Fière comme un paon, elle lève légèrement le bras. « Woh ! il s’est passé quoi ? » il laisse échapper un éclat de rire avant de poser son regard sur ses parents. « J’pensais pas que tu serais encore à la maison. » Génial commentaire de l’aîné qui s’approche de sa mère pour l’enlacer.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Ces instants en famille, cette familiarité, cette ambiance …Je serais une bien piêtre menteuse si je disais que ça ne m’affecte pas. Mon regard couleur chocolat se pose sur mon ex-mari et je me pince la bouche, pensive … avant de reprendre contenance et de réaliser que notre cadette a le même regard que lui lorsqu’elle fronce les sourcils. « Tu veux dire qu’elle est parfaite ?  » Un sourire amusé apparaît sur mes lèvres et je désigne les yeux de Maya : « Tu vois ce regard en coin de tueuse ? Ca c’est toi, pas moi ! » déclarais-je avant de la laisser se lever pour m’enlacer comme un petit koala. Un geste très enfantin pour une pré-adolescente mais je soupçonne qu’elle le fasse uniquement quand son frère est absent. Quant au fait qu’elle soit parfaite … comme son père, je ne relève pas parce que j’estime que ce serait malvenu de ma part.

Ce qui est, aussi, extrêmement malvenu de ma part c’est d’essuyer la sauce tomate au coin de sa bouche. Comme avant. Il est évident que je n’avais pas réfléchi en faisant ça, preuve en était, le trouble dans le regard de mon ex-mari. Trouble que je ne peux qu’associer à de la contrariété. « Tu me connais suffisamment pour savoir que je te l’aurais dit si ça me dérangerait … » - « Mmh, pas faux. » j’acquiesce avant d’éclater de rire, « ça nous laissera l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette histoire. Tu ne me dérange pas tant que ça … surtout si t’es livrée avec la margarita qui va avec » - « Mon talent pour les Margarita et moi, on se sent légèrement,  » un signe des main, mon index et mon pouce rapproché, « utilisé là ! » répondis-je, tout en attrapant également mon verre que je portais à mes lèvres, soutenant son regard.

La porte d’entrée finit par s’ouvrir sur notre fils aîné Bobby qui est immédiatement interpellé par sa cadette. « Bobby, regarde regarde regarde ! J’ai un plâtre. » Maya, cette chipie ! « Woh ! il s’est passé quoi ? » Sans attendre de réponse de sa sœur, l’adolescent s’avance vers nous. « J’pensais pas que tu serais encore à la maison. » Je regarde mon fils, un sourcil levé avant qu’il ne s’avance pour m’enlacer. « Ta sœur a voulu jouer les cascadeuses et s’est cassée le bras. Et ensuite,  » je dépose un baiser sur la joue de mon fils et remarque une forte émanation d’un parfum que je connais bien … celui de son père mais je n’en fais aucun commentaire. « … Tu pouvais tout aussi bien dire : ohh que je suis content de te voir maman ! » Un sourire ironique sur mes lèvres alors que Bobby glousse d’amusement. « ça va, c’est pas comme si je t’avais pas vu depuis des mois. Mais oui, c’est cool que tu sois là…» Son regard passe de son père, à sa sœur pour revenir sur moi, Ah les ados ! « Maya voulait que tu restes … » J’acquiesce. « Et le rugby, ça s’est bien passé ? » - « Ouai … c’tait cool. Je file à la douche et j’ai des devoirs à faire ! » Je le regarde partir à la vitesse de la lumière et ne peux m’empêcher de couler un regard étonné à Ugo, avant de lui murmurer, pour ne pas que Maya n’entende et n’aille le répéter à son aîné : « Il est bizarre … Et il a un peu trop abusé sur le parfum. Tu savais qu’il prenait le tien ? » je demande, me vendant par la même occasion … Je ne devrais même pas me souvenir du parfum que mettait Ugo…

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    @Valentina De Luca
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« Mon talent pour les Margarita et moi, on se sent légèrement utilisé là ! » « Il y a quelque chose qui me dit que ce n’a va te faire changer d’avis », encore un peu et on pourrait presque croire qu’ils sont sur le point de flirter. Et, le destin les sauve de cette mise en péril en faisant arriver leur aîné.

« Ta sœur a voulu jouer les cascadeuses et s’est cassée le bras. Et ensuite …. Tu pouvais tout aussi bien dire : ohh je suis content de te voir maman ! » Ugo affiche un sourire amusé alors qu’il s’engouffre sa dernière part de pizza. Valentina est une invitée chez les De Luca et son aîné ne peut pas cacher sa surprise ; personne ne peut lui en vouloir. « Ça va, c’est pas comme si je t’avais pas vu depuis des mois. Mais oui, c’est cool que tu sois là … Maya voulait que tu restes. » Ugo silencieux se contente de les observer tout en continuant de mâcher, à vrai dire, il se sent spectateur dans sa propre maison. Cette scène des plus banales, ça avait fait partie de son quotidien … il n’avait jamais pris conscience de ce que cela signifiait et combien c’était reposant … de ne pas être seul. L’idée le fait froncer les sourcils. « Et le rugby, ça s’est bien passé ? » « Ouais … c’était cool. Je file à la douche et j’ai des devoirs à faire ! » « Tu peux t’prendre une part de pizza, si tu veux, y’en a encore … et arrête de faire semblant d’être le fils modèle avec tes devoirs … », un regard complice alors qu’il acquiesce d’un signe de tête ; il passera peut-être prendre une part de pizza après sa douche … à moins qu’il ne s’enferme une fois de plus dans sa chambre. « Il est bizarre … » « Rien de nouveau », lâche-t-il en haussant les épaules sur le ton de la plaisanterie. « Et il a un peu trop abusé sur le parfum. Tu savais qu’il prenait le tien ? » Ugo était en train de débarrasser quand la remarque de son ex-femme l’oblige à s’arrêter. « Non, je savais pas … », il fronce les sourcils avant d’ajouter d’une voix rieuse, « tout que je ne savais pas que tu te souviens encore de mon parfum. Donc, ça veut dire qu’il a bon goût mais exagère un peu sur la dose … ce qui en soi devient avoir mauvais goût. On a raté un truc dans son éducation, Val. » Un sourire amusé faisant naturellement référence à leur emploi respectif.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Le flirt. Cette chose que je faisais aussi naturellement que respirer je crois bien …. Je pouvais attribuer ça à mes origines latines ou à mon caractère tout court mais flirter, séduire, c’était une deuxième nature chez moi. Et mon ex-mari était doté de la même caractéristique que moi. Forcément, ça avait fait des étincelles immédiatement entre nous et que j’avais été complètement envoutée par son charme rital. Je me souviens encore de la première fois que je l’avais entendu parler avec son léger accent italien et je peux dire, sans le moindre doute, que j’avais eu un coup de foudre pour lui. Un coup de foudre réciproque, sans aucun doute, sinon nous ne nous serions pas mariés 3 mois après notre rencontre. Je ne regrettais pas ces années passées avec lui parce qu’elles avaient les plus belles de toute mon existence. Ugo m’avait donné deux beaux enfants … Deux magnifiques et parfaits – en tout objectivité bien sûr ! – enfants qui étaient la prunelle de mes yeux.

Dans cette cuisine qui n’était même pas la mienne, je retrouvais une familiarité qui me retournait l’estomac. Oh, quelques mois en arrière j’aurais tout fait pour éviter ce genre de moments parce que je ne voulais simplement rien ressentir mais aujourd’hui, je me l’autorisais. Je m’autorisais à ressentir ça. Je me l’autorisais parce que j’étais humaine et que j’avais le droit de ressentir une certaine … nostalgie à ce qui se déroulait sous mes yeux. Je n’étais pas ce genre de femme, celle qui regrettait ses choix …. Non, moi j’étais absolument sûre des miens parce que si j’avais agie ainsi, j’avais une bonne raison … En l’occurrence, je me languissais de mon mari et j’avais – je l’admets – cédé à la facilité mais je ne m’étais jamais sentie si mise de côté par mon époux… je ne m’étais jamais sentie plus éloignée de lui que durant les mois qui ont précédés notre divorce.

Retour à la réalité. Cette réalité où je suis dans la cuisine de la nouvelle maison d’Ugo avec lequel je passe cette soirée… Maya est dans le canapé, j’espère somnolente après la journée qu’elle a passé et notre fils aîné est enfin rentré du rugby et il semble de plus en plus distant … Et surtout il prend le parfum d’Ugo ?! « Non, je savais pas … » Mon regard couleur chocolat s’arrête sur la silhouette de mon ex-mari, « tout que je ne savais pas que tu te souviens encore de mon parfum. Donc, ça veut dire qu’il a bon goût mais exagère un peu sur la dose … ce qui en soi devient avoir mauvais goût. On a raté un truc dans son éducation, Val. » Un éclat de rire de ma part, sincère sans que je ne puisse détacher mon regard du sien. « Tu as toujours eu bon goût … en matière de parfum.» me crus-je obliger de préciser, parce que ma phrase pouvait porter à confusion … Oui, vous savez ce que je faisais aussi naturellement que respirer : séduire. Une grimace et mon nez qui se fronce avant de rire à nouveau. « Je te le fais pas dire … Comment on a pu louper un truc aussi important que le parfum. » dis-je tout en me levant pour venir l’aider à essuyer la vaisselle comme si … comme si c’était naturel. « Surtout ce parfum là … C’est un crime ! » Et je ne plaisantais qu’à moitié ! Je pris la serviette sur l’évier et récupérais le verre qu’il tenait à la main … effleurant au passage ses doigts. « Excuses-moi … » murmurais-je, mon regard se bloquant dans le sien.

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    @Valentina De Luca
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« Tu as toujours eu bon goût … en matière de parfum. » « Ravi de voir que ça fait partie des choses que tu n’as pas oublié à mon sujet … que j’ai toujours eu bon goût … en matière de parfum » ajoute-t-il sur le même ton en laissant la même pause à la fin de sa phrase. Elle rit et c’est une vague de nostalgie qui l’emporte et le submerge. Il n’avait pas entendu son rire depuis des mois, des années. Il fut une époque où ce dernier résonnait toujours dans leur demeure, même dans cet appartement qu’ils se partageaient … dans lequel ils se marchaient dessus mais étaient heureux. En entendant son rire, les barrières s’abaissent, les armes de défense disparaissaient. Il se sent un peu plus à son aise, un peu trop peut-être. « Je te le fais pas dire … Comment on a pu louper un truc aussi important que le parfum. Surtout ce parfum là … C’est un crime ! » « La moindre faute de goût est un crime », précise-t-il sans tourner la tête vers elle, s’affairant à faire la vaisselle, reprenant leurs habitudes du passé … et ce sont ces mêmes habitudes qui les font se rapprocher. Épaule à épaule, les mains se rencontrent, les doigts s’effleurent et elle a beau murmurer des excuses, il a le sentiment que ce contact l’électrise. Son cœur se serre dans sa poitrine. Ses muscles se crispent et son regard se baisse un instant sur ses doigts avant de venir se plonger dans son regard. Il s’y perd sans pouvoir être capable de dire combien de temps … combien de temps se perd-t-il dans son regard. Son cœur reprend doucement son rythme alors qu’il n’a toujours pas l’impression de respirer à nouveau. Elle capture toute son attention et son regard s’égare sur ses lèvres et cette folle envie de venir anéantir les centimètres qui les séparent car elle est belle, car il la désire …

« Je vais aller voir Maya pour la mettre au lit … ou tu veux t’en occuper ? J’crois que ça lui fera plaisir … », il détourne la tête après avoir fait un minuscule geste de recul. Mais elle le connaît suffisamment pour savoir qu’il est en train de faire la technique de l’autruche, qu’il prend la fuite pour ne pas avoir à affronter ce que cette minuscule scène vient de produire en lui. Désormais, il est incapable de poser son regard sur elle.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Ravi de voir que ça fait partie des choses que tu n’as pas oublié à mon sujet … que j’ai toujours eu bon goût … en matière de parfum » Je coule mon regard sur lui et mon sourire s'étire. Je ris, j'apprécie ce moment un peu hors du temps parce que pendant quelques secondes, nous ne sommes plus les parents divorcés mais bien deux adultes ... Juste deux adultes qui jouent avec le feu. J'ai l'impression de revenir en arrière, de faire un bond dans le temps. Et j'affectionne autant que je suis nostalgique de ce genre de moment. ça me serre le ventre. D'une manière aussi délicieuse que douloureuse parce que je retrouve un peu mon mari, un mari que je ne croyais plus jamais voir se comporter de cette manière et oui, ça me trouble de constater à quel point, il est facile de retrouver l'ancien Ugo. De retrouver cette complicité d'antan alors que j'étais persuadée de l'avoir perdu définitivement.

« La moindre faute de goût est un crime » Cette complicité qui n'a, semble-t-il, jamais disparue. Une fois de plus, nos regards s'accrochent, les vieilles habitudes reprennent. Un frôlement d'épaule, un regard en coin, un rire complice, et des mains qui se frôlent de manière .... inconsciente ? Non, il n'y avait pas une once de hasard là-dedans. S'il n'avait pas voulu que nos mains se frôlent, il aurait reculé, ... non ? Une fois de plus, c'est comme si le temps semblait s'arrêter. Le contact de la pulpe de ses doigts contre le dos de ma main m'électrise. Ma peau frissonne et mon corps me trahit, montrant que j'apprécie ce contact. Beaucoup trop. J'ai l'impression d'arrêter de respirer alors que, dans un même temps, mon cœur semble battre plus fort dans ma poitrine. Un mélange contradictoire de sensations, son regard qui s'accroche au mien mais qui dévie aussi sur mes lèvres ... Ma respiration se bloque un instant de cette prise de conscience parce que je me rends compte que moi aussi, j'en ai vraiment envie. Cet instant où je suis persuadée qu'il va franchir les quelques minuscules et ridicules centimètres qui nous séparent avant qu'il ne recule brusquement.

« Je vais aller voir Maya pour la mettre au lit … ou tu veux t’en occuper ? J’crois que ça lui fera plaisir … » Je me gratte la gorge et voit qu'il détourne le regard. La technique de l'autruche bien sûr, je le connais depuis bien trop d'années pour ne pas m'en rendre compte. Je pince les lèvres, passant machinalement ma main dans ma chevelure châtain, mal à l'aise face à tout ça. « Je m'en occupe... » Répondis-je tout en essayant de capter son regard, mais c'est peine perdue parce qu'il regarde partout sauf vers moi. Je soupire silencieusement et prends bien soin d'éviter tout contact physique. « Mi Vida on va se coucher ! » Maya essaye de négocier, mais c'est peine perdue. surtout avec moi. Je lui laisse quelques minutes pour se laver les dents et l'attends dans sa chambre. Une fois bordée, j'embrasse le haut de son crâne et acquiesce quand elle me demande si je serais là demain.

Pour la première fois depuis longtemps, je suis perdue et parviens à marmonner vaguement que je viendrais la voir demain sans être sûre de tenir ma promesse. En tout cas, pas après ce qu'il s'est passé ce soir ... ou plutôt ce qui aurait pu se passer. J'embrasse ma cadette et en profite pour passer ma tête à la porte de la chambre de mon aîné après avoir frappé à la porte bien sûr. Il est scotché à son téléphone mais décroche quelques secondes pour m'embrasser.

Lorsque je reviens quelques minutes plus tard, Ugo est assis au canapé et il me semble pensif ... perdu.  « Maya était presque endormie quand je suis sortie de sa chambre et Bobby … est sur téléphone mais il avait l’air crevé.  » Je l'observe quelques secondes et mes mots dépassent ma pensées : « A quoi tu penses ? » Ma respiration est plus rapide. Je redoute et je suis pressée, dans un même temps, d'avoir sa réponse. Je sais que ma question est dangereuse parce qu'elle sous-entend : est-ce qu'il pense à ce qui aurait pu se produire ? Je n'avais pas ressenti un désir si fort pour lui depuis beaucoup trop longtemps. Pas même lorsque nous avions dansé ensemble l'autre soir au gala où au centre aquatique. Ce n'était pas comparable parce que je me rendais compte que nous avons été à deux doigts de nous embrasser et que je voulais vraiment que ça se produise !

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    @Valentina De Luca
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« Je m'en occupe... » Dieu soit loué, pense-t-il sans poser son regard sur elle. « Mi Vida, on va se coucher ! » Il essaie de reprendre contenance quand sa fille vient déposer un baiser sur sa joue et qu’il lui dit de faire attention avec son plâtre cette nuit. Elle acquiesce et quitte le salon pour se diriger vers sa chambre, avec sa mère. Plus de Valentina en vue. Un soupir et les mains de l’italien se posent sur le rebord de l’évier légèrement écartées, la tête s’affaissent et le regard vient se perdre vers l’intérieur de l’évier. Il essaie de se concentrer et de se refaire la scène … mais à chaque fois, il parvient au même résultat : il a failli embrasser son ex-femme. Cela ne doit pas se produire. Il le refuse. Valentina et lui, c’est de l’histoire ancienne. Leur alliance est dans une boite à bijoux, sans doute accompagnées d’autres vestiges d’une vie passée. Ils ne partagent que leur nom de famille. C’est le concept d’un divorce, non ?

Ugo se laisse finalement tomber dans son canapé, la tête appuyée contre le dossier du canapé, le regard rivé vers le plafond et les mains posées sur son ventre. Quand Valentina réapparaît, il relève la tête. « Maya était presque endormie quand je suis sortie de sa chambre et Bobby … est sur téléphone mais il avait l’air crevé. » Ugo acquiesce, silencieux, le regard un peu vide. Il entend ses paroles mais ne les écoute pas vraiment. Ce sont des mots vides. « A quoi tu penses ? » « Oh là … il me faudrait plus qu’un verre pour te dire tout ce à quoi je pense, Val », dit-il sur un ton faussement détaché et nonchalant. Il pose son regard sur elle. « Je crois que je prends lentement conscience de combien on a merdé sur toute la ligne, … entre Bobby qui nous sort le numéro de l’adolescent rebelle et secret, et Maya qui se transforme en Rambo… » Il secoue la tête tout en soupirant de nouveau lourdement et se tait subitement sans la quitter du regard.