we can take small steps

@ADÈLE SHEPHARD & KIERAN HALSTEAD ☆☆☆ if you walk with me, we can take small steps through these troubled streets, we'll be hand in hand. i'm not giving up. ☆  leave & madisonmusing.

(SPRING HILL).

16 : passer mon permis.  

Parmi les nombreux numéros couchés sur cette liste dont il ne se sépare jamais, celui-ci semble se moquer ouvertement de l’avancée de sa mission. Situé dans la première vingtaine, parmi de vieux désirs pour la plupart déjà réalisés, celui-ci ne semble pas prêt à être rayé de sitôt. Je sais ce que vous vous dites, on pourrait être tenté de croire que la raison est simple : Kieran ne met pas suffisamment de moyens pour réaliser cet objectif. La vérité, c’est qu’il n’a cessé d’essayer, au point où il a perdu le compte du nombre d’examens de conduite auxquels il s’est rendu. Pour, à chaque fois, sans exception, la même finalité : il est recalé, considéré comme n’étant pas encore assez prêt pour prendre la route. Pourtant, Kieran était persuadé (et moi aussi) qu’il avait fait de gros progrès du temps où son professeur particulier se prénommait Elias – après tout, c’est bien lui qui lui a redonné goût à l’essai après de nombreux échecs. Mais même en bénéficiant de ses conseils avisés, Kieran n’a pas su mettre la chance de son côté pour décrocher ce Graal attendu depuis des années. Pourtant, dans une ville comme Brisbane, il ne serait pas nécessaire d’avoir son permis de conduire. Il pourrait très bien se contenter du système de transports publics particulièrement bien développé – c’est ce qu’il fait déjà, après tout. Si on ajoute les problématiques écologiques actuelles, l’on peut très sérieusement se poser la question du bien-fondé de cette démarche. Et Kieran comprendrait parfaitement, lui qui essaie de faire au mieux au quotidien. Mais je vais vous la dire, moi, la raison derrière son entêtement : la fierté. Oui, la fierté, celle-là même qu’il ne semble pas posséder au quotidien et qui se réveille tous les trente-six du mois. Ça lui prend comme une envie de pisser ; un jour, il se réveille, et il a envie de réussir quelque chose qui lui tient à cœur et il y met tous les moyens. Et disons-le clairement, il m’emmerde quand il fait ça ; parce que ce n’est pas faute de le pousser quotidiennement à se sortir les pouces du ahem à se motiver pour atteindre les rares buts qu’il se fixe. C’est mon rôle après tout, c’est bien pour ça qu’il m’a donné une voix, celle-là même qu’il prétend ignorer la plupart du temps. Voyez, j’ai abandonné l’idée de le voir réussir son permis il y a bien longtemps, après de nombreux mois à l’inciter sans obtenir le moindre résultat. J’ai, pour tout dire, un peu abandonné de manière générale, le simple fait de le voir poursuivre ses objectifs ; et aujourd’hui, monsieur est là, devant une devanture, plus motivé que jamais à décrocher ce foutu sésame pour satisfaire une fierté qu’il me cache la plupart du temps. Insupportable, ce type, je vous dis.

La devanture, donc. Kieran l’observe un instant, déformation professionnelle oblige, jugeant l’identité visuelle qui ne le met certainement pas en confiance. Trop cheap, pas assez travaillée pour une entreprise aussi fortement conseillée par internet, ça cache presque un truc. Mais comme il s’agit du Halstead, celui-là même qui tend à sauter à pieds joints dans n’importe quel piège – plus gros il est, plus haut est le saut. Il ne connaît pas cette auto-école-là, il a juste fait quelques recherches sur internet et puisqu’il s’est déjà rendu – et a échoué – dans les mieux notées de la ville, il ne lui reste désormais plus que les miettes. Voyez, ce que je vous disais quant à sa fierté ? Elle a aussitôt disparue alors qu’il est bien incapable de pousser à nouveau la porte d’une école qu’il a déjà fréquentée, bien trop honteux d’en être à ce stade. Oui, car peu importe ce que peut en dire la psychologie positive, quand on n’a toujours pas son permis à trente-quatre ans, après environ une dizaine d’essais, ça craint. C’est pas de la persévérance, c’est pathétique, tout simplement et ceux qui veulent vous faire croire le contraire sont de beaux hypocrites, félicitations à eux.

Il aurait simplement pu prendre rendez-vous avec un moniteur, se lancer à nouveau dans la conduite, renversant quelques grands-mères au passage. Mais non, Kieran a décidé de faire les choses correctement, et c’est la raison pour laquelle il s’est décidé à tout reprendre depuis le début. Après tout, ce n’est peut-être pas tant sa conduite hasardeuse que sa méconnaissance du code de la route le problème – si, Kieran, quand on ne peut pas faire dix mètres sans se choper un trottoir, le problème est la conduite ; ou plus précisément le problème se situe entre le volant et le siège. Les bases – donc. Peut-être qu’il aurait fallu commencer par une révision intensive entre sa gauche et sa droite, puisque c’est là aussi une difficulté au quotidien, hm. Quoi qu’il en soit, quand Kieran pousse la porte du local un peu vétuste, ce n’est que pour découvrir une femme, un peu plus jeune que lui au prime abord, qui est assise sur l’une des chaises près de l’entrée. « Euh, bonjour ? » Il hésite un peu, ayant peur de la déranger, s’approchant timidement d’elle, finissant par tendre une main aussi peu assurée que sa dégaine. « Je viens pour les cours de conduite, c’est vous la monitrice ? » A priori, il n’y a pas vraiment d’autres options, puisqu’il a beau scruter les lieux avec attention, il n’y a aucune autre silhouette qui se distingue.

 « we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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Adèle n'a pas fait de liste de résolutions. Pas qu'elle n'en a jamais fait mais elle ne parvient que peu à s'écouter et les réaliser. C'est probablement gratifiant de voir la liste se réduire et se mettre de nouveaux objectifs toute les années. Et probablement que cette année plus que les autres, elle aurait de quoi y croire davantage. Mais la Shephard vit au jour le jour, suivant son instinct et d'un tempérament passionné, son coeur. Cody le lui a souvent reproché d'être tête en l'air, trop rêveuse peut-être pour ce monde. Mais on ne refait pas Adèle Shephard, et ça lui a plutôt porté chance jusqu'ici - du moins pas de malchance qu'elle ne soit pas arrivé à contrer. Et désormais que tout se passait bien auprès de son colocataire Carl, elle pouvait se concentrer sur une petite chose qu'elle a tant repoussée. Combien de temps devait-elle se morfondre de ne toujours pas pouvoir passer son permis ? Elle avait pourtant pris des séances avec Ugo pour s'assurer un peu plus de confiance en elle. Mais le décès de ses parents en voiture quand elle n'était qu'une adolescente ne joue évidemment pas en cette faveur. Elle a clairement la trouille de ne pas réussir et de rester bloquée sur ce détail toute sa vie. La perte de son frère l'a également replongé dans une situation où elle revit cette peur qui l'a hante, tant et si bien qu'elle a toujours refoulé cette envie. Considérant qu'elle n'avait pas besoin de permis ni de voiture dans la vie de tous les jours, mais c'est se mentir à elle-même. Ce besoin pour son métier mais pas que. Heureusement qu'elle vit dans un pays chaud, où le vélo a clairement toute sa place. Elle sait pourtant qu'il faut qu'elle trouve une solution pour ses clients, Soren n'approuve pas qu'elle ne puisse pas être autonome sur le sujet - et lui fait souvent des remarques. C'est peut-être la raison qui l'a poussé à accepter avec Ugo, parce qu'elle le connaît bien et se sent à l'aise avec lui, elle sait qu'il ne la juge. Mais Adèle a très peu d'heures de conduite derrière elle, alors passer son permis dans ces conditions et risquer d'échouer n'est pas pour elle.

Elle n'aurait jamais imaginé pouvoir s'en sortir aussi bien en 2024. Lors de leur précédente entrevue en voiture, Ugo lui a signifié qu'elle avait fait du progrès et qu'il s'attendait à pire. Est-ce que ça lui a donné des ailes au point de vouloir s'inscrire dans une auto-école ? Visiblement oui, tout comme elle se tient désormais devant la devanture de l'auto-école. Elle est en avance depuis quelques minutes et attend patiemment dehors le temps de voir une silhouette. Qu'elle ne verra pas, même au bout de plusieurs minutes, Adèle décide d'entrer et d'attendre sur une chaise dans la salle d'attente. Il n'y a qu'elle visiblement comme participante, une dame vient à son encontre lui indiquant un léger retard de la monitrice. Elle soupire plusieurs fois avant d'envoyer finalement quelques messages à Carl. Elle a déjà hâte de le retrouver et la patience n'a jamais été son fort. Toujours en train de pianoter sur son écran, elle n'entend ni quelqu'un s'approchait d'elle et encore moins être dans la même pièce qu'elle. « Euh, bonjour ?  » Dans ses pensées, elle sursaute à ses mots et tourne instinctivement son visage à l'encontre de la voix. Un garçon, un homme certainement un peu plus vieux qu'elle. Est-ce que ça la rassure ? Bizarrement oui. Elle ne sera pas la seule à passer le permis à cet âge déjà avancé. « Bonjour. » Qu'elle répond tout en serrant la main de l'homme qui n'a pas l'air rassuré et qui semble un peu perdu. « Je viens pour les cours de conduite, c’est vous la monitrice ?  » Elle fixe un instant Kieran avant de prendre la parole devant ses questions légitimes. « Moi c'est Adèle, et non je viens aussi prendre des cours. » Elle n'a quand même pas la tête de quelqu'un qui est assuré derrière un volant si ? Elle se perd un peu dans ses pensées avant de poursuivre alors, se rappelant de la conversation qu'elle a eu quelques minutes avant avec une femme qui travaille dans les locaux. « La monitrice ne va pas tarder, elle a du retard avec son précédent cours apparemment... » Elle lui montre qu'il peut s'installer à ses côtés, ils en ont sans doute pour quelques minutes encore, bien que la monitrice pourrait arriver d'une seconde à l'autre. « Ce sera votre première séance ? » Parce que de toute évidence la Shephard ne sait pas tenir en place et encore moins dans le silence alors qu'elle stress un peu et peut-être que si il lui indique lui aussi être novice, elle ira beaucoup mieux. Elle a prévu de retrouver juste après Carl et c'est cette seule perspective qui lui permet d'être encore là, et de ne pas prendre la fuite. Si il venait à lui demander comment ça s'est passé et que finalement elle a prit ses jambes à son cou, se serait pas folichon.

Ce n’est pas parce qu’il s’apprête à pousser cette porte que Kieran s’avère serein. Dans un sens, il le devrait, il peut se targuer d’avoir acquis une certaine expérience depuis le temps qu’il s’essaie à la conduite. Que l’expérience en question soit désastreuse, ça, c’est un autre détail. En effet, il ne compte plus l’argent qu’il a mis dans des cours de conduite – si, en réalité, il est tellement radin qu’il a une moyenne assez précise de la réalité – sans pour autant décrocher le Graal ; et il peut au moins se rassurer quant au fait qu’il connaît le fonctionnement de base d’une voiture. Vous voyez, ce n’est pas tant la conduite le problème que son incapacité à faire plusieurs choses en même temps ou son habituelle maladroite qui se met entre lui et ses objectifs. Mais cette année, Kieran en est certain ; il décrochera le précieux sésame, peu importe si cela lui coûte un rein et d’innombrables heures de pratique. Et beaucoup d’énergie, surtout, puisque c’est sans doute ce qu’il possède le moins, avant même l’argent – Kieran a une certaine tendance à la paresse, et, surtout, a baissé les bras quand la tâche s’avère trop ardue. De lui-même, pas certain qu’il aurait remis le pied à l’étrier, si je n’étais pas là pour le pousser un minimum dans cette direction. Après tout, il n’arrête pas de se plaindre de ne pas en être là où il le voudrait, d’être passé à côté de ses rêves et, plus concrètement et plus tristement, de ne pas être l’adulte qu’il voudrait être. Ce n’est peut-être pas grand-chose, un permis de conduire, à première vue, mais pour Kieran, c’est un vrai but plus qu’une envie ; il a besoin de se prouver qu’il peut y arriver, qu’il est capable de terminer les choses qu’il entreprend et, surtout, qu’il arrive à ne pas lâcher en cours de route comme il le fait trop souvent. Il y a quelque chose de presque satisfaisant de repartir de zéro, en se persuadant que d’aller ainsi étape par étape lui permet une certaine continuité dans ce projet, quelque chose qui le rend complet, réalisé de bout en bout avec la même volonté – au lieu d’abandonner en cours de route comme il l’a trop souvent fait.

Pas franchement à l’aise entre ces murs, Kieran se raccroche rapidement à la seule autre présence ; supposant qu’il s’agit de la monitrice. Je lui ai déjà demandé à de nombreuses reprises de ne pas assumer les choses sur un seul coup d’œil, mais c’est là une leçon qu’il ne retiendra sans doute jamais. Et, pour sa défense, je ne vois pas qui d’autre cette fille pourrait être ; les locaux ont l’air d’avoir été désertés, elle a l’âge réglementaire pour se trouver derrière un volant et elle a un visage qui inspire la sympathie – ce que chaque moniteur devrait posséder, d’ailleurs. « Bonjour. » S’approchant d’elle avec la ferme intention de lui faire une bonne impression pour tenter de l’amadouer et s’assurer ainsi qu’elle ne le réprimandera pas avec trop de vigueur à la première erreur, il ne peut cacher sa surprise lorsque la réponse qu’il obtient n’est pas celle espérée. « Moi c'est Adèle, et non je viens aussi prendre des cours. » - « Ah, d’accord, désolé. Vous êtes avec quel moniteur ? » Lui, en l’occurrence, il est tombé avec une certaine Grace s’il en croit le mail qui lui a été envoyé, mais il ne doute pas qu’il y a plusieurs collaborateurs qui se partagent les élèves. Bien que les lieux soient étrangement silencieusement. Oh, non, Kieran. Tu ne crois pas que… Si ? « Oh, mais… non, vous ne voulez pas dire que ce sont des cours communs ? » Il s’en étonne ; surtout, il s’en inquiète. Kieran n’a pas signé pour ça – mais comme souvent, il n’a sûrement pas pris le temps de lire les petits caractères en bas des conditions d’inscription à cette auto-école. Sans doute qu’il était stipulé que certains créneaux étaient réservés pour des cours communs, alors que de son côté il aurait nettement préféré se retrouver en individuel. Pour une raison toute simple : il est suffisamment paniqué en temps normal pour ne pas lui rajouter un autre facteur de crainte ; à savoir la présence d’une innocente jeune femme qui finira sans doute par connaître quelques turbulences en étant à l’arrière de la voiture qu’il conduit. « La monitrice ne va pas tarder, elle a du retard avec son précédent cours apparemment... » - « Je vois, merci pour l’information. » Il est encore temps de fuir. Ah ça non, Kieran, t’as pas intérêt à faire demi-tour, pas alors que le fait de venir jusqu’ici t’a suffisamment coûté pour que je sois conscient que l’événement ne se reproduira pas de sitôt. Hors de question que tu joues à la poule mouillée ; tu vas prendre ce volant, tu vas t’entraîner est avant le milieu de l’année, tu auras ton permis. Ou avant le début de la prochaine, pour rester crédible, bon. Prenant place sur une chaise non loin de la jeune femme, il reste muet dans un premier temps alors qu’elle reprend la parole : « Ce sera votre première séance ? » Oui. Non. Kieran ne sait pas exactement quoi dire ; et dans une vaine tentative de réfréner ses élans mythomanes qui s’expriment même pour les petits détails du quotidien, je l’invite à être franc : « oui, oui, exactement. » Bien. J’imagine que ce sera pour une prochaine fois, bon. « Enfin, je me suis un peu renseigné avant, mais être derrière un volant, c’est pas quelque chose qui me rend franchement à l’aise. » Voilà, c’est bien ça. C’est pas totalement un mensonge, c’est pas totalement la vérité non plus, un entre-deux entre se ridiculiser en admettant qu’il en est à plusieurs tentatives et celle d’admettre qu’il n’est pas vraiment expérimenté malgré tout. « Mais comme j’ai l’impression que le permis est un gage de réussite fondamental, euh, me voilà. » Peut-être qu’ainsi il pourrait enfin lever la tête haute quand on lui demandera où il en est avec son permis, tiens. « Oh, et moi c’est Kieran, au fait. » Il finit par se présenter, afin de mettre les compteurs à égalité. Et, toujours dans cette même optique, il finit par lui demander : « Et vous ? Première séance ? »

@Adèle Shephard

 « we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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Toujours assise sur cette chaise, seule dans cette grande salle, elle ne sait pas bien ce qui l'a retient de ne pas partir de cet endroit. Elle a une vision assez spéciale des voitures et des conducteurs quand on sait que pour des raisons différentes, que ce soit son jeune frère et ses parents n'ont pas survécu dans ses engins. Elle a donc dû se reconstruire surtout sans sa maman dont elle était très proche et évidemment remettre la faute sur les voitures lui a été peut-être plus simple pour en faire son deuil, jusqu'à se promettre que jamais, elle ne ferait partie de ses gens qui ont besoin d'un véhicule. Mais la petite fille de l'époque laisse place aujourd'hui à une femme, une femme qui en a certainement bien plus besoin qu'elle ne veut l'admettre ne serait-ce que pour travailler. Dans la vie de tous les jours, elle utilise ses jambes et son vélo. De rares fois, les transports en commun. Elle se demande donc si dans la vie de tous les jours, elle en aurait besoin, ce serait certes un avantage indéniable, gagner du temps mais non pour elle, ce n'est évidemment que parce que Soren le lui demande. Elle se cache derrière cette demande, mais la réalité est qu'elle a déjà vu quel type de voitures elle voudrait. Et c'est certainement pas une grosse bagnole donc, vraisemblablement, Soren n'a pas terminé de râler. Elle range son téléphone, la conversation avec Carl s'achève là, quand ce dernier doit l'attendre à la sortie de ses cours, mais pour le moment, il doit se concentrer pleinement sur eux, et visiblement avec la Shephard dans les parages, ça lui semble plus compliqué, elle en sourit d'ailleurs, avant de relever son regard sur le nouveau venu. Elle l'observe un court instant, non ce n'est pas lui le moniteur, il semble autant à l'aise que Adèle. Peut-être à eux deux, pourront-ils exécuter un plan parfait pour s'enfuir ? « Ah, d’accord, désolé. Vous êtes avec quel moniteur ?  » Elle a à peine retenu son prénom et c'est la première fois qu'elle la rencontre, elle n'a donc même pas le temps de chercher dans sa tête, que Kieran poursuit, comme si ça a fait une étincelle dans son esprit.  « Oh,  mais… non, vous ne voulez pas dire que ce sont des cours communs ? » Est-ce que son air reste suspect devant ce qui ressemble pour lui à une révélation ? Il n'a visiblement pas lu les petites lignes et encore moins pris le temps de faire cette vérification. Disons qu'ainsi les cours sont moins chers et plus attractifs. Adèle a tendance à être facile d'accès et à parler facilement aux inconnus - mais elle ignore si le jeune homme est ce genre-là aussi. Peut-être n'était-ce pas réellement le cours qui lui convient le plus. « C'est visiblement le deal de cette agence. » Qu'elle ne peut s'empêcher de rectifier devant l'homme, qui à présent doit bien plus trembler qu'à son arrivé. Elle aussi, elle avait longuement hésité entre des cours classiques et ce genre-là, qu'elle n'avait jamais entendu au préalable parler. Mais n'est-ce pas avec ce genre de cours qu'elle va y mettre du sien, probablement que les élèves vont se tirer vers le haut les uns et les autres. « Je vois, merci pour l’information.  » Il n'a pas l'air rassuré et Kieran semble avaler sa salive avec difficulté, posant ses yeux autour d'eux. Elle finit par lui sourire légèrement alors que sans doute il ne saurait réellement le voir, le coup de massue lui tape en plein visage c'est du moins ce que ces grands yeux semblent dire. « Je crois que pour le reste, ça semble être une école de conduite classique... » Qu'elle ajoute comme pour détendre l'atmosphère et éviter qu'il propose un plan B : fuir. Il n'est évidemment pas capable de ça hein ? Le temps tourne et trois personnes rentrent dans cette salle avec une femme de quarante ans visiblement - Adèle les observe un instant. Ils s'enferment un instant dans une pièce, ce n'est peut-être pas pour eux, Adèle ignore combien il y a de moniteurs pour le moment. Finalement elle reporte son attention sur Kieran en lui posant une question. « Oui, oui, exactement. » Est-ce que ça l'étonne ? Un peu, il ne semble pas à l'aise mais peut-être que ce n'est simplement qu'avec le fait qu'ils sont deux dans le véhicule. Tout simplement, « enfin, je me suis un peu renseigné avant, mais être derrière un volant, c’est pas quelque chose qui me rend franchement à l’aise. » Ah s'être renseigné et s'être retrouvé derrière le volant n'est évidemment pas la même chose hein. Mais Kieran ne semble pas comprendre la nuance, et la Shephard ne va certainement pas lui faire ce reproche. Pas quand il avoue que comme elle, derrière un volant c'est pas folichon. « Oh, et moi c’est Kieran, au fait. Kieran donc, Adèle acquiesce d'un signe de tête alors qu'elle entend que ça bouge de nouveau dans la petite pièce au vitre transparente, ils peuvent donc voir à travers. Le brun la sort de ses pensées. Et vous ? Première séance ?  » Que de rares fois. C'est vrai mais ne serait-ce qu'une fois mérite pour autant d'être précisé, elle qui a encore moins d'un an refusait de monter dans les voitures, a même participé à une course illégale avec Channing, seulement pour voir les ressentis que ça pouvait faire et tenter de comprendre son jeune frère qui n'est jamais parvenu à se débarrasser de ce vieux démon. « Oh euh, j'ai déjà conduit avec un ami mais c'est sûrement pas la même chose. » Elle sourit légèrement, Ugo a été d'une patience exemplaire avec elle, mais Adèle devait voler de ses propres ailes et si ça devait signifier devoir passer par là, elle le ferait, peu importe ce que ça lui coûte. Peut-être d'ailleurs inconsciemment que savoir qu'après cette séance, Carl l'attendrait lui permettait d'aller jusqu'au bout de la chose : ne voulant ni le décevoir ni se décevoir, elle-même. « C'est pas ce dont je suis en confiance, conduire n'est pas vraiment quelque chose que j'aime le plus faire... » Elle se contente d'avouer en haussant les épaules, surtout pour qu'il comprenne que Kieran n'est pas tout seul dans cette galère. Finalement, les trois jeunes ressortent et la femme arrive vers eux. « Kieran et Adèle si je ne m'abuse ? Vous avez eu le temps de faire connaissance à ce que je vois. » Adèle se lève et acquiesce d'un signe de tête, « on remplira les papiers tout à l'heure, on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Pile ou face ? » Adèle fait de grand yeux, pourquoi demande t'elle ça ? Alors que le groupe sort de la salle d'attente pour se retrouver sur le parking devant la voiture.

WIN - pile, Adèle prend le volant la première
SO CLOSE - la monitrice regarde avec insistance Kieran pour qu'il choisisse pile ou face
FAIL - face, c'est à Kieran de conduire le premier, Adèle s'installe à l'arrière en sachant que son tour viendra sur l'autre moitié de la route.

Sans surprise, Kieran tend à signer le contrat sans lire les petits caractères. Oh, ne faites pas les innocents : tout le monde fait ça. La différence, c’est que ce n’est pas la première fois que Kieran le regrette amèrement, alors que sa paresse le rattrape de la pire des façons. Aujourd’hui, à travers cette information à laquelle il est évidemment passé ; à aucun moment il n’a imaginé qu’il s’engageait dans des cours collectifs. D’ordinaire, ce n’est pas son genre de se précipiter : il anticipe, tout, tout le temps. Dès qu’il entre dans une pièce, il cherche la sortie la plus proche, il étudie les gens qu’il rencontre pour les catégoriser en fonction de ceux dont il doit rester à distance, ceux dont il peut s’approcher, ceux dont il veut s’approcher. Il se prépare en amont en mémorisant les horaires des transports pour ne pas allonger plus que de raison le temps de retour chez lui en cas de fuite, il liste les sujets de small talk dont il pourra user en cas de malaise ; pour chaque activité, il s’assure de connaître les moindres détails, du côté du bâtiment où il doit entrer à l’étage des toilettes, en passant par une recherche internet pour mettre une tête sur des visages pas encore rencontrés et déterminer s’ils méritent ou non de l’être – noté sur une échelle de « il m’inspire confiance » à « je ne veux pas le croiser ». Alors oui, la vigilance de Kieran est telle qu’il est surprenant qu’il n’ait pas mieux préparé cette journée. Et je suis le premier à m’en être étonné, puis j’ai pris conscience de la raison pour laquelle Kieran n’a pas fait la moitié du boulot qu’il fait d’ordinaire : il ne voulait pas se rétracter. Quand bien même c’est l’impression qu’il donne à cet instant – et c’est en partie ce qu’il désire, aussi – il a réellement à cœur de s’affirmer, et cela commence vis-à-vis de lui-même et, dans une autre mesure, de moi-même. Il veut sans doute me prouver que j’ai tort de considérer qu’il n’avance pas comme il le devrait, de lui souligner régulièrement qu’il ne se donne pas les moyens de ses ambitions, autant dans sa carrière que dans le cadre d’objectifs personnels. Comme quoi, il faut croire que c’est lorsqu’il est le plus contrarié qu’il est le plus efficace, hm. Il a envie de quitter les lieux, oui, parce que la perspective de suivre un cours commun l’angoisse déjà ; je peux déjà sentir son cœur s’accélérer et sa respiration se saccader. « C'est visiblement le deal de cette agence. » - « Oh, d’accord. » Il rétorque par automatisme, alors que, déjà, il réfléchit à ce qu’il compte faire maintenant qu’il possède cette information loin d’être anodine. Il veut réussir son permis, et pour cela, il ne peut qu’être seul ; le contraire va l’angoisser et il est certain de faire n’importe quoi. Mais tu ne crois pas que ce serait un bon challenge, Kieran ? Te confronter à tes peurs, même si c’est d’une manière quelque peu… directe ? Et puis, après tout, il n’est plus à un échec près ; il n’aura qu’à passer à l’auto-école suivante sur sa liste et à prétendre que ses essais infructueux précédents ne se sont jamais produits. « Je crois que pour le reste, ça semble être une école de conduite classique... » - « C’est au moins ça, ah ah. » Il rétorque avec une nervosité qu’il n’arrive plus à dissimuler. Il reste muet par la suite, s’activant déjà quant à savoir quelle option il préfère. Sauf que je ne te laisse pas vraiment le choix, Kieran, hm. Hors de question que tu te défiles, pas cette fois-ci.

Son regard est attiré par un petit groupe qui s’enferme aussitôt dans un bureau et Kieran découvre que ses craintes sont bien réelles. Alors, ce sera bien un cours commun. Au moins, cette Adèle n’a pas l’air méchante, et presque aussi stressée que lui – ce qui fait un bon point pour elle. Pas encore convaincu quant à sa décision, il fait la conversation à cette fille dans l’espoir que ses réponses lui apportent un semblant d’aide quant à la décision à prendre. « Oh euh, j'ai déjà conduit avec un ami mais c'est sûrement pas la même chose. » De son côté, il n’est pas certain de trouver quelqu’un qui lui apprend aussi bien qu’Elias. Alors elle a raison, ce n’est pas la même chose. « Et comment vous vous en sortez ? » C’est sans doute la question la plus importante, considérant que si la réponse penche du côté de la débrouillardise, il prendra effectivement la porte. Hors de question de se retrouver avec quelqu’un qui le fera se sentir encore plus nul qu’il ne l’est déjà. « C'est pas ce dont je suis en confiance, conduire n'est pas vraiment quelque chose que j'aime le plus faire... » Et cette réflexion a le don de le rassurer, alors qu’il précise, avec un sourire amusé mais toujours aussi nerveux : « Ah, on sera deux, alors. » Il rétorque, et sa détente ne dure qu’un instant, alors que la monitrice libère les élèves précédents pour venir à leur rencontre. « Kieran et Adèle si je ne m'abuse ? Vous avez eu le temps de faire connaissance à ce que je vois. » Imitant Adèle, il acquiesce également. « On remplira les papiers tout à l'heure, on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Pile ou face ? » - « Euh, pardon ? » En vue de leur peu de réaction, la monitrice décide pour eux et il prie silencieusement que ce soit pile. Oh, mais tu devrais te douter, Kieran, que la chance n’est jamais de ton côté. Évidemment qu’il tombe sur face, évidemment qu’il sera donc le premier à s’installer derrière ce volant. Kieran sent la panique le gagner et il ferme les yeux un instant, laps de temps durant lequel Adèle s’est déjà installée à l’arrière, alors qu’il réfléchissait déjà aux meilleurs arguments pour négocier leurs places. « Super, vraiment, c’est génial. » Il se dit à lui-même, d’une voix quelque peu éteinte, finissant par ouvrir la portière pour se glisser sur le siège. « Hm, on pourrait refaire un petit topo, avant, non ? Les bases, genre la position des mains, le… vous voyez le truc pour changer les vitesses, là ? Tout ça, quoi. » Il bafouille ; oh, Kieran, ne te rends pas plus stupide que tu ne l’es déjà. « Si j’en crois vos inscriptions, vous avez tous les deux déjà touché à une voiture, et avez suivi quelques leçons avec des amis. Alors, on va plutôt conduire quelques instants sur ce parking pour vous remettre dans le bain, avant de passer aux choses sérieuses. » Non, mais c’est quel genre de monitrice d’envoyer ses élèves au casse-pipe ainsi ? Oui, elle a les doubles commandes, mais quand même. « Euh ouais non, mais je-. » - « J’ai lu aussi que vous étiez craintif, alors rien de mieux que de ne pas trop réfléchir et se lancer ! » Elle fait exprès, n’est-ce pas ? Il entrouvre la bouche pour négocier une nouvelle fois, mais la jeune femme l’interrompt d’un seul regard. « Euh ouais, ok, allons-y et… Désolé, par avance. » Il dit, en se tournant vers Adèle, un regard aussi navré que le maigre sourire gêné qu’il affiche.

WIN : Kieran souffle un bon coup et finit par se lancer. Embrayage, première, point de friction et… la voiture part sans à-coups, à sa plus grande surprise.

SO CLOSE : Kieran souffle un bon coup et finit par se lancer. Embrayage, première, point de friction et… après quelques à-coups, qui ne manque pas de secouer tout le monde dans l’habitacle, il parvient à partir, mais peine à tenir le rythme. « Qu’est-ce que je fais ?? » - « Adèle, vous avez une idée ? »

FAIL : Kieran souffle un bon coup et finit par se lancer. Embrayage, première, point de friction et… la voiture grince, mais ne démarre pas. Il retente, il y a de nouveaux à-coups, la voiture souffre et il cale. « Ah bah c’est le tour d’Adèle, là, nan ? » Quoi, ce n’est pas ainsi que ça marche, un essai pour un essai ?

@Adèle Shephard

 « we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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Le brun qui se trouve à présent dans la même salle que Adèle semble surpris de la conversation et sourit un peu gêné sans doute à cette idée. A première vue, quand on l'observe quelques instants - puisque c'est une habitude chez elle, d'observer son petit monde - Kieran ne semble pas être celui qui piétine les autres ou qui a une confiance aveugle en lui-même. Et certainement qu'il n'y a pas besoin de passer des heures auprès du jeune homme pour s'en rendre compte. Ils sont si différents l'un de l'autre, mais il peut assurément être à l'aise, Adèle n'a aucune mauvaise intention, si ce n'est même de l'aider dans sa démarche. Après tout ils sont deux à vouloir apprendre et passer le permis. Et pour la Shephard, ils devront réussir. Elle allait autant vouloir lui donner d'espoir que l'inverse, du moins c'est ce qu'elle imagine. « Oh, d’accord, » elle hausse un sourcil en sa direction, visiblement il assimile la nouvelle avec plus de difficulté qu'elle ne l'aurait parié. Elle a évidemment une ribambelle de questions à lui poser, si il a déjà conduit, si il a déjà eu son permis autrefois et toute ses choses qui la rendent curieuse - au vu de sa réaction craintive face au déroulement de l'épreuve, mais pour le moment, elle trie ce qu'elle peut poser ou ce qui l'a ferait vraiment passer pour une curieuse qui se mêle de ce qui l'a regarde pas. « C'est au moins ça, ah ah. » Son rire est nerveux et il ne relève pas son visage sur Adèle, préférant fixer un point invisible plutôt qu'affronter le regard de la Shephard. Un léger soupire sort des lèvres de l'agente immobilière alors que la tension monte d'un cran. Elle aimerait aussi que cette heure passe rapidement, et quand bien même, Adèle aurait voulu sortir de cette pièce en courant, elle sait qu'elle a retardé l'échéance suffisamment longtemps pour que cette fois, elle y aille et y arrive. Elle n'a pas le choix et tente de s'en convaincre. C'est surtout que si elle vient à échouer, si elle vient à fuir, elle devra affronter le regard du Flanagan pour lui dire la raison. Et la raison il n'est pas censé la connaître quand il ne sait même pas que son jeune frère n'est plus de ce monde. Elle ne lui a toujours pas dévoilé cette information capitale tandis qu'il a réclamé Ash lors du noël familial des Shephard, question évincée par Cody aussitôt. Suffisamment pour rendre mal à l'aise la Shephard à l'idée aujourd'hui de revenir sur ce sujet qui risque de remettre sa bonne humeur en jeu. « On est visiblement que deux... » Elle sort de ses pensées pour lui laisser entendre une réalité qui va sans doute un peu l'apaise : parce qu'Adèle voit toujours les bienfaits avant le reste. Et au moins ils ne seront pas trois comme ceux qui rentrent visiblement dans le bâtiment avec une dame plus âgée. « Et comment vous vous en sortez ?  »  Elle finit par reposer ses yeux sur Kieran, avant de lui répondre. « Je crois que c'était pire il y a quelques semaines encore. » En réalité ? Elle manque cruellement de confiance en elle concernant la conduite et a peur de reproduire les mêmes erreurs que sa famille, mais ça elle ne dira jamais à Kieran. Il n'avait pas besoin de savoir ce détail, puis Ugo paraissait plus confiant que n'importe qui d'autre, alors c'était quelque chose qui finirait par s'arranger. « Ah, on sera deux, alors. » C'est ce qu'elle avait bien comprit depuis le début. Mais au moins la Shephard ne se sentait pas seule. Et c'était certainement important devant cette séance qui n'en finira pas. Kieran serait à même de la comprendre, mieux que celle qui allait prochainement place sur le siège passager de la voiture. Il n'en faut pas plus pour qu'elle sorte de sa salle et qu'elle se dirige vers eux. Après quelques échanges rapides, il est plus que temps de passer aux choses sérieuses et Adèle se fait petite, si elle pouvait envoyer Kieran au casse-pipe pour s'épargner de la conduite, elle n'hésiterait pas - et d'ailleurs c'est réciproque. Elle laisse la monitrice choisir pile ou face pour elle, alors que Kieran fait de grands yeux ronds interrogateur. « Euh, pardon ?  » Ses oreilles ne lui font pas défaut, et elle laisse Kieran bien devant elle alors qu'ils se retrouvent rapidement devant la voiture qu'ils vont devoir dompter. « Hmm, on pourrait refaire un petit topo, avant, non ? Les bases, genre la position des mains, le… vous voyez le truc pour changer les vitesses, là ? Tout ça, quoi.  » Assis derrière le volant, marmonnant de se retrouver à cette place, il n'a pourtant pas le choix de toute évidence et c'est ce qui arrange la Shephard. « Euh ouais, ok, allons-y et… Désolé, par avance.  » Et contre toute attente, alors que Kieran se retourne en direction de la route après avoir échangé un regard avec Adèle, arrive à démarrer la voiture sans aucun problème. « Vous voyez, c'est un bon début. » Adèle encourage elle aussi le conducteur de la voiture alors que la monitrice semble satisfaite de son job. « Vous allez nous emmener jusqu'à la plage et au retour après nous avoir montré vos prouesses pour vous garer, Miss Shephard prendra votre place pour nous ramener jusqu'ici. » Ça lui pique les oreilles d'entendre ça mais ça semblait pour autant bien fonctionner pour le brun, alors elle voulait croit pour elle aussi. De toute évidence elle n'aura pas le choix.

WIN - Kieran sort du parking comme un chef et sans encombres, il se retrouve bien vite sur la route, à être confronté à un feu rouge.
SO CLOSE - Il s'arrête sans encombres au stop en sortant du parking mais cale en voulant redémarrer.
FAIL - Kieran s'apprête à sortir du parking et dans le feu de l'action, il ne s'arrête pas au stop, manquant de créer un accident avec une voiture qui arrive à l'intersection, heureusement la monitrice pile la voiture mais elle semble pas très ravie et le rappelle à l'ordre.

Déjà peu à l’aise au sujet de la conduite, la perspective de ne pas être seul avec la monitrice l’angoisse sans doute plus que de raison. Il sait pertinemment que ce n’est pas une manière de réfléchir ; mais n’être que deux dans une voiture implique de ne faire que deux victimes potentielles. Pas qu’il souhaite en arriver là, évidemment, mais il sait aussi que sa maîtrise du volant est altérée par sa nervosité naturelle ; et il aimerait autant ne traumatiser qu’une personne dans cette voiture. Oh, il est dur avec lui-même, Kieran, alors qu’en compagnie d’Elias, il se débrouillait très bien. Il a progressé à une vitesse folle en compagnie de son ami, dont l’apprentissage se voulait bienveillant et, surtout, adapté à ses peurs et ses capacités. Jamais personne n’avait réussi à lui enseigner de cette façon, et il regrette chaque jour qu’Elias ne soit plus son professeur particulier. Et sans doute qu’il aurait pu réussir sa pratique s’il arrivait à outrepasser cette appréhension. Il devrait travailler sur celle-ci plus que sur ce permis en lui-même, mais elle fait tant partie de Kieran qu’elle semble inscrite dans son patrimoine génétique ; il ignore comment il peut s’en débarrasser. Soigner le mal par le mal, qu’on dit, et c’est à peu près ce que j’essaie de lui faire comprendre alors qu’il a une furieuse envie de tourner les talons et de laisser cette femme seule. De lui-même, Kieran freine toujours des quatre fers, si craintif que c’en devient pathétique ; mais il a de bonnes raisons d’avoir appris à craindre tout, et tout le monde. Alors c’est mon rôle de le pousser, de le rationaliser, de lui dire qu’il ne risque pas grand-chose à se lancer de la sorte ; après tout, cette fille affiche un air sympathique, la monitrice a le contrôle de la voiture même de son côté, et elle ne sera pas assez stupide pour le lancer sur les routes de Brisbane alors qu’il ne se sent pas sûr de lui. Tout va bien. Tout ira bien. Tout doit bien aller. « On est visiblement que deux... »  Il hoche la tête, et à cette réflexion, de nouveaux arguments de ma part : vous n’êtes que deux. Ce sera toujours trois victimes potentielles au total, mais ça pourrait être pire, n’est-ce pas ? Il pourrait y avoir un élève de plus, une voiture complète, et un véritable carnage, hm ? « Je crois que c'était pire il y a quelques semaines encore. » Donc, de son côté, elle ne se débrouille pas si mal, ou du moins, elle a réussi à s’améliorer. C’est un bon pour elle, moins pour lui. Il s’imagine aussitôt que dans le cadre d’un cours comme celui-ci, la comparaison est inévitable. Mais, peu importe qu’elle ait plus d’expérience, Kieran, elle semble aussi nerveuse que toi et ce n’est peut-être pas un mal. Vous êtes dans le même bateau, ça pourrait être pire.

La monitrice arrive enfin, et très vite ils sont conduits jusqu’au parking où Kieran est invité à se placer derrière le volant en premier ; ce qui ne l’aide évidemment pas à se détendre. Il espérait gagner un peu de temps, trouver un moyen de se calmer (bien que cela soit improbable, disons-le), repousser l’inévitable, mais, sans surprise, la monitrice ne se laisse pas avoir par ses supplications. Après tout, ils ont dû remplir une inscription où ils parlaient de leur niveau, et Kieran a été franc en expliquant qu’il n’était pas à l’aise – à quoi bon le dissimuler ? Il s’excuse par avance auprès d’Adèle pour les futures frayeurs qu’il va lui causer, avant de se lancer. Pied enfoncé sur l’embrayage, l’autre prêt sur l’accélérateur, main gauche qui passe la première. Son pied gauche se lève doucement à mesure que le droit s’enfonce, et à sa plus grande surprise, la voiture ne cale pas. Bien au contraire, il avance, il semble presque maîtriser ; il passe bientôt la seconde. « Vous voyez, c'est un bon début. » Mais comme elle le dit, c’est un début et rien ne garantit qu’il s’en sortira aussi bien durant les prochaines minutes. « Vous allez nous emmener jusqu'à la plage et au retour après nous avoir montré vos prouesses pour vous garer, Miss Shephard prendra votre place pour nous ramener jusqu'ici. » Pardon ? La plage ? Un parcage ? Un créneau ? Il est pratiquement sûr qu’il va finir par foirer à un moment ou à un autre ; et là voilà de retour, cette foutue angoisse. Cette terreur qu’il ressent à cet instant l’amène à perdre sa concentration ; et c’est la monitrice qui rattrape la situation quand il manque le stop et qu’elle est obligée de freiner dans l’urgence. « Oh, merde, merde, merde ! Pardon ! Je-oh, non, je suis désolé. » Il se confond en excuses, bégayant alors qu’il a encore les mains sur le volant. « On respire, on se concentre et on reprend. Je suis là au cas où, mais il faut vous faire confiance. » Ouais, c’est ça. « Ok, ok, ça va… ok... » Non, rien ne va. « Qu’est-ce qui peut vous détendre ? » Kieran n’arrive pas à répondre alors qu’il tente bien malgré tout de redémarrer plus calmement. « Alors, Adèle, quelles sont vos motivations à passer ce permis ? » Qu’elle demande en s’adressant à la jeune femme. Oh, bien joué, le coup de discuter pour oublier la route, même moi je n’y ai pas pensé, hm. Elle n’est peut-être pas si terrible qu’elle en a l’air, cette femme.

WIN : Il arrive à repartir sans trop de difficultés et il part dans la bonne direction.

SO CLOSE : Il arrive à repartir avec un peu d'hésitation, mais il se trompe de direction.  

FAIL : Nope, toujours pas. Peut-être que ce serait enfin au tour d'Adèle... please ?

@Adèle Shephard

 « we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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Elle est assise sur la banquette arrière Adèle et observe sa ville par la fenêtre, certainement plus décontractée que peut l'être à l'heure actuelle Kieran. Elle l'observe parfois, l'entend surtout marmonner dans son coin. Cherchant inconsciemment à récupérer la place à l'arrière du véhicule. Elle le voit et surtout elle le ressent : il l'envie plus que quiconque à cet instant. Mais son tour viendra à la Shephard. Et elle se retrouvera assez tôt à devoir se retrouver derrière un volant. La dame aura beau avoir toute les qualités requises et même plus, de la patience et de l'énergie positive, elle ne sera jamais Ugo ni Elias. Elle aura beau prétendre ce qu'elle souhaite, elle n'aura aucun pouvoir sur Adèle tout comme elle ne semble pas en avoir sur Kieran actuellement. La Shephard s'évade quelques instants par la pensée, profitant de cette accalmie pour se recentrer sur ce qu'elle devra faire dans quelques longues minutes. Elle hésite entre vouloir abréger sa souffrance ou au contraire, faire perdurer le temps le plus loin possible. Parce que jouer la montre, c'est ce qu'elle sait faire le mieux. Elle a toujours été cet enfant espiègle et on tombe souvent dans son piège mais là, quelque chose lui dit que cette femme aura sa peau bien plus que l'inverse. Davantage quand elle n'a pas totalement tourné la page sur Ash et qu'elle y pense encore trop souvent pour en avoir fait un deuil. Se retrouver donc derrière un volant à cet instant même se révélerait être une torture et malgré que Ugo lui dit qu'elle en a les compétences, les choses n'iront jamais en s'améliorant. Combien de temps pour reprendre une vie normale et oublier tout ce qui l'a fait revenir du jour au lendemain dans une ville qu'elle a tenté de fuir deux ans auparavant ? Combien de temps il lui faudra pour réellement tirer un trait sur ses angoisses qu'elle garde pourtant profondément ancré en elle comme si ça la rendrait vulnérable de  se confier ? Quand bien même elle s'est rendue officieusement à une course illégale et qu'un des coureurs lui a permis de grimper dans son bolide après l'avoir trop longuement observé. Évidemment ce n'est pas quelque chose qu'elle a envie de dévoiler, même si son aîné a fini par l'apprendre et probablement Carl aussi aurait pu l'apprendre à ses dépens, avec toute ses questions, pour autant elle s'est tue le laissant croire alors qu'elle avait rendu visite à un potentiel rendez-vous galant plutôt que d'être confronté à cette réalité dérangeante. Mais se retrouver à présent dans cette voiture qui roule sur la route ne lui inspire ni envie ni confiance. Ce n'est pas de la faute de Kieran, il est prévenant et s'est suffisamment excusé qu'elle se retrouve enfermée avec lui dans l'habitacle.  Elle ne prie pas pour rester en vie, non. Elle prie plutôt pour qu'elle s'en sorte sans séquelle psychologique. Tant elle ne craint pas grand-chose pour son physique, ils ne payent pas la nana pour rien et elle devine qu'ils n'auront pas d'accident direct. Enfin c'est ce que l'agente immobilière se dit, peut-être en se voilant la face, elle a juste besoin d'observer le jeune homme pour deviner dans quel état d'esprit il est, et surtout qu'il n'a pas vraiment envie que tout se finisse sur un malentendu. Sur le parking les choses se passent sans encombre, si bien que lorsque la co-pilote lui propose de retrouver la rue pour qu'il prenne en assurance, elle ne voit pas que les choses vont se compliquer. « Oh, merde, merde, merde ! Pardon ! Je-oh, non, je suis désolé.  » Elle pile et l'accident est évité de justesse, « Ok, ok, ça va… ok...  » Il semble prendre sur lui, et poursuit son chemin, sans trop d'encombre cette fois. Adèle l'observe de loin avant qu'une question lui soit directement attribuée.  « Alors, Adèle, quelles sont vos motivations à passer ce permis ? » C'est une bonne question et il ne lui faut pas longtemps pour répondre aussi directement à la question. « C'est pour mon boulot, je suis agente immobilière c'est un peu compliqué suivant qui on a comme client en face. » Évidemment certains se croient drôles pour faire des références débiles des femmes aux volants. Pour le reste, elle repassera, le permis lui servira principalement pour son boulot, elle se refuse encore de penser au reste.

WIN - Kieran oublié qu'il est celui qui est derrière le volant et arrive comme un chef.
SO CLOSE - Il freine un peu trop brusquement et tout le monde est secoué dans l'habitacle.
FAIL - Ils arrivent plus vite que prévu à la plage, reste le petit créneau à faire et ce sera au tour d'Adèle de prendre sa place.

Il n’a jamais eu beaucoup de courage, Kieran, et il n’apprécie que les autres tentent de lui en donner à sa place, comme le fait à cet instant cette monitrice en supposant que ses craintes peuvent être apaisées en se faisant violence de la sorte, sous prétexte qu’il s’agit d’un adage suffisamment entendu et réputé pour être efficace. Il peut vous le dire, il peut en témoigner mieux que personne : ça n’est pas le cas. Assis sur le siège conducteur, il n’a jamais été aussi peu sûr de lui, et quand on connaît sa tendance à la dévalorisation, cette mesure en dit long sur la manière dont il vit ce moment. Il n’a jamais eu beaucoup de courage, et c’est sans doute la raison pour laquelle il n’a qu’une envie : s’enfuir. À quoi peut bien lui servir un permis de conduire, dans une ville comme Brisbane, hm ? Il continue de m’interroger, dans l’espoir que je lui donne des arguments qui lui permettraient de planter cette leçon sans se retourner – à défaut de planter la voiture, elle-même, directement. Oh et tu sais que je suis souvent de ton côté, Halstead, mais pas cette fois, pas alors que tu te dois de réaliser ces objectifs qui traînent sur ta liste depuis des mois – des années, même. Le permis de conduire est sans doute l’une des premières choses qu’il a griffonnées sur cette fameuse liste, parce qu’il s’est très vite rendu compte d’à quel point son indépendance dépendait de celui-ci – et oui, même dans une ville comme celle-ci. Au moment où il a commencé à vouloir fuir le domicile qu’il partageait avec Autumn, il s’est rendu compte d’un obstacle important (et pas des moindres) : son incapacité à disparaître selon son envie, au moment où il l’aurait voulu. Il était dépendant, soit des autres, soit des transports qui ralentissaient considérablement sa fuite – alors qu’il voyait celle-ci comme étant urgente, et qui ne devait connaître le moindre ralentissement une fois que sa décision aurait été (enfin) effective. Ce n’est pas seulement pour prétendre être plus adulte qu’il ne l’est réellement qu’il a cette envie, mais aussi pour ne plus jamais, jamais, se retrouver dans une telle situation d’impuissance. Alors à défaut d’être courageux, Kieran, tu vas au moins mettre tes peurs de côté pour la bonne réussite de cette leçon et, à terme, on l’espère, celle de ton permis.

J’essaie de le rassurer à mesure qu’il s’aventure sur cette route. Première chose ; il s’agit d’une monitrice expérimentée, qui ne t’aurait jamais envoyé sur la route si elle ne t’en pensait pas capable. Aussi, elle possède les doubles pédales, ce qui devrait te faire comprendre que vous ne courrez aucun risque : elle est là pour rattraper le coup, en cas de nécessité. Enfin, et la chose la plus importante, tu n’es pas si novice que tu ne le penses, Kieran, en démontre ce démarrage un peu hésitant, mais néanmoins efficace. Il a réussi son coup, même s’il s’est assuré de s’excuser auprès d’Adèle pour toute secousse involontaire de sa part (pour ne pas carrément dire tout accident involontaire de sa part). Et pour quelqu’un d’aussi nerveux, on peut presque croire qu’il prend un peu trop facilement la confiance, alors qu’il en vient à louper un stop, trop concentré sur les pédales pour réellement prendre le temps de lire la route. La monitrice le rassure, et de son côté il essaie de rassurer Adèle. Sans doute pour tenter de le détendre, la monitrice s’adresse à la jeune femme pour qu’elle fasse la conversation, permettant à Kieran de se détendre quelque peu en réalisant que tout le monde n’est pas horriblement tendu dans l’habitacle à cause de sa conduite – ou alors, elles parviennent très bien à faire semblant. « C'est pour mon boulot, je suis agente immobilière c'est un peu compliqué suivant qui on a comme client en face. » - « Oh, c’est vrai ? » Il interroge Adèle, ajoutant, le regard toujours rivé sur la route : « Pourtant, l’important ce sont les maisons que tu présentes, pas la voiture avec laquelle tu te pointes, nan ? » Oh, bien sûr qu’il se doute bien qu’il s’agit d’une question visant à simplifier les trajets, mais il préfère passer pour plus stupide qu’il ne l’est, et ce, dans le but de ne pas être oppressé par la tâche qui est la sienne à cet instant et qu’il finit par mener à bien, non sans laisser échapper un lourd soupire de soulagement lorsqu’il arrive à destination.

Citation :

WIN : La monitrice leur demande d'échanger les rôles, c'est désormais à Adèle de se placer derrière le volant.
SO CLOSE : La monitrice leur avoue qu'elle est hésitante sur la suite de la leçon, leur demandant leur avis : qui conduit ? Il est temps de débattre et de se montrer convaincant.
FAIL : La monitrice est si impressionnée qu'elle lui demande de continuer à conduire.

@Adèle Shephard