Non, je ne t’évite pas
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Un ami ? » Son ton sarcastique me fait arquer un sourcil et piquée au vif, je rétorque : « Oui, un ami. Tu connais le concept de l’amitié ? Un peu comme toi et Savannah. Vous êtes amis non ? » Et je ne pouvais pas être plus éloignée de la vérité. Mais ça, pour l’instant, je l’ignorais et ce n’était pas plus mal parce que l’ambiance était déjà suffisamment électrique avec mon ex-mari. Il continue à me piquer par rapport à Carmine. Et j’étais transparente quand je lui disais que nous avions arrêté de nous voir dès lors que je divorçais. Il ne semblait, pourtant, pas en croire un mot. « vous avez un sacré bon timing » Je roule des yeux, agacée par son comportement. « Oh pitié … Arrêtes avec l’ironie, ça ne te va pas du tout au teint. » lui assénais-je. Je savais qu’en lui avouant que je le serais amenée à revoir mon ancien amant, j’attiserais le feu de la colère. Et en même temps, s’il ne voulait pas connaître la réponse, pourquoi poser la question ?

« Au travail ? Tu bosses avec ce type ? » - « Parfois … mais c’est pas arrivé depuis des mois. » Précisais-je. Je le regarde me tourner le dos, mettre les mains sur son crâne et je fronce les sourcils. Pourquoi toutes ces questions maintenant ? Pourquoi les poser maintenant et ne pas l’avoir fait quand notre couple était en crise ? Il avait été très froid au moment où il avait pris la décision de divorcer. Je dis qu’il a pris la décision parce que, même si c’est ce que je souhaitais également, il ne m’avait pas laissé la chance de parler ou de ne donner qu’un début d’explication. Il avait arrêté de parler et c’était son avocat qui avait pris le relai.

Je me sens obligée de préciser que oui ce n’était qu’une phase et que je n’avais pas été amoureuse de lui. Ça me paraissait logique étant donné que je précisais que j’avais de l’affection pour lui mais j’avais besoin de le verbaliser face à Ugo. Je dois avouer que je suis un peu perdue face au comportement d’Ugo. Je ne comprends pas qu’il exige des explications aujourd’hui alors que, jusqu’à présent, il me semblait qu’il s’en fichait. « Comment est-ce que tu peux en être certaine ? Comment peux-tu être certaine que « cette phase » ne va pas revenir ? » Mes yeux s’ouvrent comme des billes et mon cœur rate un battement, tandis que je sens monter de plus en plus l’agacement et la colère en moi. « C’est quoi cette question ?! Y’aura pas d’autre phase parce que je compte pas me remarier. Je suis très bien comme je suis. » Je n’avais aucune envie de refaire ma vie. Avec personne. Lui seul avait compté et compterait toujours. Le mariage, ce n’était pas rien et je considérais qu’Ugo serait le seul homme de ma vie. J’aurais peut-être des relations mais lui, il était le père de mes enfants et quoi qu’il se passe et qu’il se soit passé, ma plus belle histoire d’amour. « Je ne sais même pas combien de temps cette phase a duré … » Mon regard croise le sien lorsqu’il croise les bras sur son torse. Ça a duré combien de temps cette phase ? Pitié, dis-moi que ce n’était que quelques jours … » Je me mets à rire … mais nerveusement. Très nerveusement. « T’es sérieusement en train de me demander des comptes ? » Un nouveau rire sans joie, « Je te dois aucun compte Ugo. Nada, » insistais-je, « T’as perdu ce droit quand on a signé les papiers du divorce. Un divorce que tu as demandé par l’intermédiaire de nos avocats, tu me l’as même pas dit en face ! » Moi aussi j’étais en colère et je me rendais compte que j’avais besoin de la sortir. « C’est quoi cette crise de jalousie à retardement ? Qu’est-ce que ça peut faire combien de temps ça a duré ? ça n’a plus d’importance puisqu’on est divorcés. Et puis de toute façon, tu me touchais plus depuis longtemps. Pour qui tu me prends ? Tu crois que je pourrais coucher avec deux hommes en même temps ? » Et honnêtement, je ne préférais même pas entendre la réponse à cette question.

Non, je ne t’évite pas
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Quoi ? Qu’est-ce que vient faire Sav dans cette histoire ? On parle de ton amant-là … » Mes sourcils se froncent, « Pourquoi, dès qu’on parle d’elle, t’es sur la défensive ? » Il n’est plus question que de mon ancien amant là. Et d’un côté, je comprends qu’il puisse avoir du mal à comprendre que je devienne ami avec celui qui, à ses yeux, avait détruit notre mariage. Nous serions dans la configuration inverse, j’aurais probablement et très certainement vrillé en entendant ça.

J’ai du mal à gérer ma colère. Je ne comprends pas pourquoi il me pose toute ces questions maintenant. Je suis en colère qu’il les pose aujourd’hui, comme s’il était jaloux … Je suis en colère parce que j’aurais aimé le voir réagir avant. J’aurais aimé qu’il se batte pour nous mais il n’avait rien fait d’autre que de se murer dans le silence alors pourquoi maintenant, bordel ?! « Je pensais pas non plus que tu coucherais avec un autre homme avec une alliance au doigt alors qu’est-ce que j’en sais ?! » Ses paroles me piquent et me blessent plus que je ne l’aurais pensé. « Je sais que j’ai merdé, pas besoin de me le rappeler encore une fois. » Ma voix est sèche, mon ton presque agressif et mes yeux lancent des éclairs mais c’est la première fois que je reconnais avoir fait une connerie. Une belle connerie d’ailleurs. Mais je ne m’excuserais pas. D’un parce que ça ne servirait à rien, le mal était déjà fait et de deux parce que, quand je décidais quelque chose, c’était que je l’avais longuement réfléchi … Je ne faisais jamais les choses sur un coup de tête. Mon choix de tromper mon mari était la plus mauvaise idée que je n’avais jamais eu mais elle résultait de plusieurs mois de mal être, de frustration et de tristesse. « Je ne te fais pas de crise de jalousie, je me pose la question … tout simplement. Je me demande quand est-ce que ça a commencé, combien de temps ça a duré … je me demande si moi aussi, tu m’appelais pour me dire qu’un rendez-vous durait un peu trop longtemps alors que ce type … » Je baisse les yeux, main sur mes hanches et je me pinçais les lèvres. Incapable de le regarder serrer les dents et les poings. Je souffle longuement. « J’ai dû mentir deux fois … Et je suis toujours rentrée à l’heure à la maison. Et … ça a duré quelques mois et quand on a divorcé, j’ai arrêté de le voir. Lui et moi, on a décidé de plus se voir. » Je précise même si je me demande ce que ça pourrait changer qu’il sache ça. Le mal était fait que je l’ai trompé une fois ou que j’ai eu une liaison pendant des années.

« J’ai jamais cessé de t’aimer, moi, Val. J’étais peut-être un mari pourri, j’ai peut-être été absent et je t’ai peut-être donné le sentiment de ne plus te voir, ne plus te désirer mais j’ai jamais cessé de t’aimer. » L’envie d’être piquante était là. J’avais envie de lui hurler que non, je ne m’en étais pas rendue compte qu’il n’avait jamais cessé de m’aimer parce que j’avais eu à faire à un robot, un coloc … Mais je n’avais plus de mari. Il ne se rendait pas compte que moi aussi, je n’avais cessé de l’aimer depuis toutes ces années mais que je n’avais pas été assez patiente quand il s’était éloigné de moi. Peut-être que j’aurais dû le lui dire ? Peut-être que j’aurais dû insister ? Mais je ne voyais pas d’issues à notre situation. « Je le voyais pas … J’étais plus capable de le voir. »

« Et si je ne pouvais pas te le demander en face, ce divorce, c’est parce que j’en aurais été incapable … parce que quand je te regarde, je prends conscience de ce que j’ai perdu et que ça me rend fou. » Il fait un pas vers moi avant de se rétracter et venir s’affaler dans le canapé. « Tu me manques … depuis le premier jour … et je ne supporte pas l’idée qu’un type, que quique ce soit puisse avoir posé la main ou pose la main sur toi ou posera la main sur toi … est-ce que ça fait de moi le cliché du connard macho italien ? Oui » Son aveux me retourne l’estomac, ma gorge se serre et je déglutis difficilement. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu t’es pas battu ? Pour moi ? Pour nous ? Pour notre mariage ? » finis-je par lui demander gardant mon regard ancré dans le sien, « C’est pas parce que j’ai fait de la merde qu’il fallait que tu fasses pareil ! » Du gâchis, voilà ce que c’était. « C’est le connard de macho italien que j’aime … Celui qui me tient tête, celui qui me dit et qui me montre qu’il m’aime, celui qui me séduit. Pas cet homme que tu étais devenu, pas l’homme froid qui agissait comme un robot et qui ne communiquait pas. »

Bien sûr que je l’aime encore … C’est une évidence. Je me pince les lèvres une fois de plus. « C’était une erreur tout ça. Je crois que … je ferais mieux d’y aller. » Je m’avance pour récupérer ma robe abandonnée sur le rebord du canapé, persuadée que tout ça, ne mènera à rien parce que je lui ai fait trop de mal.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Son regard, sa posture, ce qu’on s’est dit … Tout me fait penser qu’il serait temps de m’en aller. Moi-même je me sens de trop dans cette pièce. Le temps me semble suspendu. Je devrais prendre mes jambes à mon cou… Faire comme si on avait jamais craqué, faire comme si on ne s’était pas retrouvé comme avant il y a quelques jours dans mon lit. Je devrais m’habiller très vite et m’enfuir. Je me sentais mal, ma gorge me serrait et ma poitrine m’oppressait. « No » Le contact de sa main sur mon poignet m’arrête dans mon geste. « Non, ça ne serait pas mieux si tu t’en vas … ça ne va jamais mieux quand tu quittes cette maison, quand tu pars … » Mon regard couleur chocolat ne le quitte pas, et se plante dans la sien. « Le connard de macho italien n’a pas envie que tu partes.  »

Ma main caresse doucement la sienne. Un geste tendre. « Tu crois pas que j’ai fait assez de dégâts comme ça ? » Je lui demande sans le quitter des yeux. « Tu crois pas que ce qu’on s’apprêtait à faire, c’était pas une folie et que ça allait finir par nous faire encore plus de mal ? Nous exploser à la figure ? » Il le savait, j’en étais persuadée. Ma colère des minutes précédentes s’était calmée pour laisser place à la culpabilité de toute cette situation. Une situation que j’avais créé … Certes, il n’avait pas été un mari parfait ces dernières années mais j’aurais pu attendre, j’aurais pu insister ? Essayer de comprendre ? Ce n’était pas Ugo qui m’avait trompé, non la connerie je l’avais faite toute seule, comme une grande.

« Tu vas sûrement pas le croire mais, j’ai jamais cessé de t’aimer non plus. T’étais mon tout depuis des années : mon mari, mon meilleur ami, mon confident … et crois bien que je regrette d’avoir perdu tout ça, de t’avoir perdu toi. » lui avouais-je en toute sincèrité, « Mais ce que je t’ai fait, ce que j’ai fait à notre mariage ne disparaitra pas, j’en suis consciente. »et je ne peux que baisser la tête, ne sachant pas quoi dire de plus.

Non, je ne t’évite pas
@Ugo De Luca ☆ Valentina

La culpabilité. Je l’avais ressenti quand j’avais craqué la première fois avec Carmine. Je l’avais aussi ressenti les autres fois où je l’avais retrouvé entre deux réunions où lors de cocktails où nous avions pu nous éclipser sans éveiller les soupçons. Peu à peu, cette culpabilité s’était tarie quand Ugo n’avait rien remarqué, quand il s’était un peu plus éloigné … Et puis ce ras-le-bol, cette fois de trop où je m’étais sentie transparente à ses yeux et que je ne l’avais plus supporté du tout malgré l’apparente perfection de notre mariage, malgré nos enfants, malgré tout …

La culpabilité était revenue 1000 fois plus forte ces derniers temps quand j’avais retrouvé l’homme que j’avais aimé : le charmeur, l’homme souriant, prévenant, cette complicité et aux olympiades … les olympiades avaient été le point d’orgue de tout ça parce que j’avais retrouvé ses lèvres et qu’il avait répondu à mon baiser avec la même ardeur d’antan … ça avait fini de m’achever. Mais je savais aussi que j’avais fait assez de dégâts,  et que cette nuit que nous avions passé ensemble, c’était une folie et que ça allait finir par nous péter à la figure si on continuait. Même si j’en avais très envie et lui aussi. On allait se faire du mal et si les enfants l’apprenaient, ça allait faire plus de mal que de bien. On leur avait déjà fait subir un divorce, c’était bien assez. « Je ne pense pas que ça puisse me faire davantage de mal que de ne plus t’avoir auprès de moi … si je peux me permettre d’être honnête. » Mon regard devient presque suppliant. Ça me manquait ce qu’on avait avant. Ça me manquait qu’on ne soit plus une équipe, ça me manquait de ne plus me coller à lui la nuit, ça me manquait de sentir son corps chaud m’enlacer, surtout le matin quand il déposait un baiser sur ma nuque pour me réveiller … parfois 30 minutes avant le réveil pour profiter que les enfants dorment. Ça me manquait même qu’il me raconte sa journée de travail. Des choses simples en somme.

« Je ne suis pas magicien. Tu n’es pas magicienne. On ne peut pas changer ce qu’il s’est passé. » J’acquiesce puis il pose ses mains sur mes joues. Je ferme quelques instants les paupières à ce contact avant qu’il ne lève doucement mon menton et que je me retrouve noyée dans ses prunelles. « Et il doit bien y avoir un million de non-dits dont on devrait parler … peut-être que c’est ce qu’on devrait faire … en parler une bonne fois pour toute pour ne plus jamais avoir à le refaire ... » - « Ok. »  Crever l’abcès, tout se dire … Avoir cette discussion une bonne fois pour toute. Je me pince les lèvres un instant et hésite à lui poser la question. « Est-ce que tu as eu quelqu’un ? » d’autre que moi. Pendant notre mariage ou après. Il pourrait penser que j’étais culottée de demander ça, mais il fallait que je sache. Peu importe que ça fasse mal, je devais savoir. Peut-être que c’était à cause de ça qu’il était devenu distant à la fin de notre mariage ? Et puis il y avait eu cette fois où j’avais débarqué chez lui quand Bobby m’avait demandé de faire dormir sa copine à la maison, il attendait quelqu’un …

Non, je ne t’évite pas
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Je ne dirais pas que j’ai eu quelqu’un » Merde, je m’y attendais et en même temps pas vraiment et ça faisait mal. « car ça sous-entendrait que j’ai eu quelque chose de sérieux avec qui que ce soit et ce n’est pas le cas. Mais j’ai rencontré plusieurs personnes, oui … rien de sérieux cependant. » Et donc il y en pas eu qu’une en plus … Ok, ça aussi c’était dur à avaler. Je ferme les yeux un instant, tentant de garder une mine neutre. Je me disais que je n’avais pas le droit d’être jalouse alors que j’avais « ouvert les hostilités » mais ça me rendait folle de savoir que d’autres femmes avaient eu toute son attention, qu’il avait pu donner de la tendresse à d’autres. Oui mais c’est ce qui arrive quand on divorce ma grande !! « Est-ce que Savannah fait partie de ces rencontres ? » Qu’il ne croit que je faisais une fixette sur la blondinette mais je savais qu’elle habitait à Brisbane, que c’était la sœur d’Auden et Ugo était fou d’elle avant de me rencontrer … Et aujourd’hui, il était libre alors bien sûr qu’il avait pu craquer ! Il m’avait dit qu’il ne s’était jamais rien passé avec elle – par le passé – mais aujourd’hui tout était possible. Même le fait qu’il ait précisé qu’il n’y avait rien de sérieux avec ces femmes ne suffisait pas à apaiser l’appréhension que je ressentais en cet instant.

« Est-ce que je le connais ? » Je réfléchis vraiment à la question. Carmine a-t-il pu rencontrer mon mari un jour ? « Étant donné que c’est un de tes collègues, je préfère savoir … » Oui la peur de paraître idiot aux yeux de tous … Je n’aurais jamais eu l’audace de lui présenter mon amant comme un simple collègue ! ça aurait été cruel. « Je suis quasiment sûre que non. Il ne travaille pas pour LVMH, il en est un collaborateur. » je précise sans le quitter des yeux avant de reprendre. « Et si tu allais me poser la question, je te facilite la tâche : je n’ai eu personne depuis notre divorce. » Pas même un flirt malgré les soirées avec mes amies qui m’y poussaient. Je ne me sentais pas prête à me remettre sur le marché du célibat.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Mes doutes se confirment. Bien sûr que Savannah fait partie du lot. A quoi je m’attendais. « Elle en fait partie mais ce n’est pas si simple que ça avec Sav’ --- ça n’a rien à voir avec … Ça n’a rien à voir avec les autres. » Pire encore. Je sens que je vais vomir … j’ai la nausée. Rien que de m’imaginer … Non, je suis incapable d’imaginer ces retrouvailles avec Savannah, cet amour de jeunesse, celle avec qui il s’était rien passé mais dont il était dingue. Maintenant, on ne pouvait plus dire qu’il ne s’était rien passé et ça … me met en colère que la petite sœur d’Auden ait pu poser ses mains sur lui. Je n’en ai pas le droit mais Bon sang !, ça me met en colère. Je suis bel et bien jalouse. Je n’en ai pas le droit, je l’ai perdu dès que nous avons divorcé mais la douleur est vive. Ça me touche beaucoup ce qu’il me dit. « Je sais pas si j’avais vraiment envie de savoir que c’était spécial avec elle… » avouais-je tout en passant nerveusement ma main dans mes cheveux. Savannah n’était pas n’importe qui à ses yeux alors évidemment que ça ne me rassurait de savoir qu’il était passé à l’étape supérieure avec elle et qu’il la mettait sur un piédestal.


« Tu étais si malheureuse que ça avec moi ? » Je ne le quitte pas des yeux, tu te sentais à ce point invisible, transparente ? À ce point ? » J’acquiesce, mettant volontairement du temps à répondre pour lui laisser digérer que oui, j’étais malheureuse dans notre mariage. « On était une équipe, on faisait en sorte de s’accorder des moments rien qu’à deux et puis … tu t’es mis à les annuler parce qu’il y avait une réunion – et je critique pas, pour moi aussi le travail est important – ou les enfants à amener chez tel ou tel copain, quand tu rentrais tu étais fatigué… C’est pas arrivé d’un coup ça a été progressif. Je n’étais plus ta femme, j’étais ta coloc et la mère de tes enfants, c’est tout. On partageait plus rien : pas même un baiser pour se souhaiter bonne journée, ou même une petite rose pour notre anniversaire de mariage. » Un haussement d’épaule, « Je sais pas, j’aurais peut-être dû faire plus d’efforts, être plus disponible pour des moments à deux, j’aurais dû … je sais pas ce que j’aurais dû faire pour attirer ton attention. En tout cas, oui j’étais malheureuse d’être transparente à ce point. »

« Est-ce que tu as conscience aujourd’hui de la manière dont je te regarde ? » Mon regard se plante dans le sien. Sa voix n’est plus qu’un murmure chaud et ma peau se couvre de chair de poule. C’était comme ça que j’aurais voulu qu’il me regarde quand j’étais malheureuse dans notre mariage. C’était quand il me regardait comme ça que je me sentais belle et désirable à ses yeux. « Oui … » murmurais-je tandis que je lui tendais ma main pour m’aider à me lever. Rapidement, je me retrouvais face à lui et n’attendis pas plus longtemps pour venir coller brutalement mes lèvres aux siennes comme pour lui faire oublier toutes celles qui s’étaient retrouvées dans ses bras ces derniers mois … et particulièrement Savannah. Par ce baiser, je voulais lui faire oublier la blondinette et lui faire prendre conscience qu’il n’y avait que moi dans sa vie.

Non, je ne t’évite pas
@Ugo De Luca ☆ Valentina

J’en avais besoin de ce baiser. Le contact de ses lèvres contre les miennes, de ses mains chaudes sur mes joues est délicieux et je ferme les paupières pour savourer cet instant. « Je suis désolé, Val --- » Des excuses soufflées contre mes lèvres et mon cœur qui rate un battement. « désolé de ne pas avoir été à la hauteur - » C’était la première fois qu’il s’excusait et même si ça n’enlevait en rien la culpabilité de toute cette situation, je l’en remerciais. Je le remerciais de reconnaître que je n’étais pas la seule fautive dans cette histoire. Qu’un couple, c’est deux personnes. Qu’il se construit et se développe à deux mais qu’il se détruit également à deux. Oui, j’étais celle qui avait fauté, qui avait eu un amant mais il reconnaissait enfin qu’il avait eu un rôle dans cette situation.

« Je suis désolée de ne pas avoir su t’attendre. » Murmurais-je contre ses lèvres. Je m’excusais rarement mais j’étais toujours sincère dans ces cas-là ; Désolée de ne pas avoir su attendre qu’il soit moins débordé par le travail, ou par la vie de famille, désolée d’avoir été impatiente. Désolée de ne pas avoir assurée comme épouse. Je posais une fois de plus mes lèvres sur les siennes et en profitais pour le pousser vers le canapé, alors que notre baiser s’intensifiait et que je sentais que j’allais manquer d’air. Quand il n’eut pas d’autre choix que de poser ses fesses sur le divan, j’en profitais pour me placer à califourchon sur ses cuisses. « J’ai pas arrêté de penser à toi depuis la dernière fois, » lui murmurais-je contre ses lèvres, humant son parfum qui m’avait tant manqué, « a combien j’avais aimé te retrouver comme avant mais en 1000 fois mieux. » Mes lèvres quittèrent sa bouche pour dévier vers sa mâchoire et son cou que je dévorais de baiser.