what could've been, would've been you
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harley

« Ça aurait été le nôtre. » Damon répète, comme s’il comprenait réellement et uniquement en m’entendant le dire pourquoi cette nouvelle aurait été synonyme de réjouissances pour nous, et ce malgré toutes les raisons rationnelles pour lesquelles cet enfant, s’il avait vu le jour, aurait pu être considéré comme une complications, rien de plus ou rien de moins. Mais est-ce toujours nécessaire, d’être rationnel ? Raisonnable, je crois qu’il faut l’être en tout temps. Peut-être cette certitude me vient-elle de mon histoire compliquée, de mon enfance dégueulasse et de la certitude que tout était la faute de Billie qui n’a jamais su l’être, raisonnable. Mais si l’idée d’avoir un enfant n’aurait rien de rationnel, serait-ce pour autant réellement imprudent ? Certes, je fais vient de reprendre des études et Damon n’a pas encore repris le chemin du travail. Dans n’importe quel autre contexte que le nôtre, nous pourrions être traités de fous. Mais pour nous, tout ça ne représente pas grand-chose : Damon a de l’argent à ne pas savoir quoi en faire. Il n’a pas besoin de se précipiter pour trouver du boulot et je n’ai pas besoin de terminer mes études pour avoir la certitude que nous pourrions mettre un enfant à l’abri du besoin pour le reste de ses jours.

Alors je m’entends lui demander s’il voudrait essayer et mon cœur bat la chamade. Je me surprends à vouloir – dans un futur qui m’aurait permis de guérir mes blessures – tomber à nouveau enceinte mais de façon volontaire, cette fois. Bien sûr, le moment venu je nourrirai tout un tas de craintes propres aux toutes jeunes femmes qui se lancent dans un projet de maternité pour la première fois et sont terrifiées des effets que cela aura sur leur cœur, mais cela ne change rien à mes yeux. Pourtant, je tente tout de même de ne modérer mes espoirs, de ne pas me faire trop de films et je me prépare à une réponse négative de la part de Damon. Mon époux va sur ses vingt-quatre ans. Il est jeune – je le suis aussi mais j’ai vécu plus de vies et d’épreuves que mon âge le laisse supposer – et ce serait naturel qu’il réponde "non" ou "pas maintenant". Pourtant, le non ne vient pas. « Je crois, oui. » Si je n’étais pas encore en état de choc, un sourire immense et solaire aurait révélé toutes mes dents. A la place, le coin de mes lèvres de réhausse doucement malgré mon regard triste. « T’es la bonne personne aussi, tu sais. » J’ai l’impression de devoir ma place à ses côtés à une chance inouïe – les meilleurs jours – ou bien au fait d’avoir tordu le cou au destin – les pires – mais je ne doute plus du fait qu’il me considère comme sa moitié. Le faire, ce serait l’insulter au regard de toute la tendresse, l’amour et le soutien inconditionnel dont il fait preuve à mon égard. « Et tous les jours je me rends compte que je t’aime encore plus que la veille. » - « Et c’est réciproque. » Surtout des jours comme celui-là. Des jours où d’autres auraient eu un comportement tout autre à sa place mais où lui se montre présent contre vents et marées. « Mais je crois que je voudrais essayer oui. D’avoir un enfant avec toi. » Il a dit je crois mais il l’a répété deux fois, alors je choisis de penser que ça s’annule. Ces mots-là, je ne pensais jamais les entendre. Après nos noces et quand j’ai compris qu’il ne me donnerait pas la moindre affection, j’ai cru devoir faire un trait sur ce genre de projets, sur ce type d’avenir. Mais nous en sommes là aujourd’hui, et si les circonstances ne sont pas les plus belles, c’est tout d’un coup un peu moins douloureux. Un peu, et cela continuera à l’être un peu moins chaque jour.

« Je sais pas si je suis prêt à devenir papa, mais je sais que si c’est avec toi ça me fait un peu moins peur. » Il colle ses doigts sous mon menton et, moi, je me tords la nuque pour pouvoir le regarder dans les yeux. Mon corps contre le sien, j’entends son cœur battra la chamade et le mien est loin d’être en reste. « Est-ce que tu veux avoir un bébé avec moi, Megan ? » Les yeux humides – je ne sais même plus pourquoi je pleure à présent, les émotions les plus négatives se sont mêlées à celles que je ressens à l’idée que nous sommes bel et bien en train d’avoir ce genre de discussions – je hoche la tête doucement. Ensuite, je ferme les yeux et je m’appuie à nouveau contre lui, ma tête tournée à quatre-vingt-dix degrés pour pouvoir poser ma joue contre son torse. « Oui, je veux le faire avec toi. » Et le avec toi a toute son importance. Je ne suis pas ma mère. Pour éviter à mon enfant la douleur de grandir avec un père absent ou indigne, je me serais privée du bonheur d’assouvir mon désir d’enfant toute ma vie, s’il avait fallu que je le fasse. Mais Damon n’est pas juste le moyen, parce qu’il faut un homme pour pouvoir concevoir, il est aussi la seule personne avec laquelle je me sens prête à me lancer dans cette aventure. « Tu seras un papa parfait, tu sais. C’est pour ça que, ça je suis prête à le faire avec toi. » J’aurais pu faire ma vie auprès d’un homme dont je me serais contentée par dépit, pour ne pas être seule. Mais je n’aurais pas pu me projeter dans la parentalité auprès de qui que ce soit qui ne soit pas à mes yeux tout bonnement parfait, absolument fermée à l’idée du moindre compromis à ce sujet-là. Et Damon n’est pas un choix par dépit, quel que soit le domaine dont il est question. « On va vraiment le faire. » Que je réalise, pensant naïvement que maintenant que la décision est prise, tout sera aussi simple que ça.

what could've been, would've been you

@megan williams

lieu: st vincent's hospital, toowong.
(c): harley (gif), luleaby (codage).

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Son discours n’était surement pas aussi assuré qu’il aurait réellement désiré que ce soit le cas, mais il savait que ce n’était pas quelque-chose qui pouvait lui être blâmé; après tout, ils n’avaient jamais abordé le sujet de façon aussi frontale, n’ayant pas l’occasion de le faire. Il usait de tournure qui ne forçaient pas la réponse franche, mais pas parce-qu’il ne trouvait pas la manière de dire à Megan qu’il n’était pas d’accord avec l’idée - simplement parce-qu’il intégrait doucement mais surement cette dernière et qu’elle lui semblait en être une bonne, d’idée. Damon portait un amour qui ne cessait de grandir et d’évoluer pour sa femme, et maintenant qu’ils mentionnaient effectivement l’idée d’agrandir leur famille et de laisser la possibilité à cet amour d’ s’agencer autrement, cela lui semblait de plus en plus une idée à saisir. « Et c’est réciproque. » Les sentiment partagés sur la question. Alors oui, il lui semblait qu’il voulait essayer, qu’il voulait donner une change à l’idée de tenter la paternité. Il ne serait pas bon de suite, il était même à peu près sur qu’il n’était pas prêt pour ce type d’aventure, mais pour une fois ce n’était pas ce qui l’arrêterait. Pendant longtemps, Damon s’était uniquement fié à ce qu’il pouvait ressentir parce-que le reste autour de lui ne l’était pas, fiable; désormais il n’avait plus besoin de se reposer uniquement sur cet argument là parce-que cette aventure ne se jouerait pas au pait bonheur la chance: il aurait Megan à ses côtés pour être épaulé. Ils pourraient s’aider l’un l’autre, se faire confiance, avancer main dans la main. Et ce n’était pas rien, pour un jeune homme comme Damon qui avait eu l’habitude de ne pas être autorisé à avancer seul mais à être laissé de côté plus souvent que de mesure. C’était étrange de s’entendre dire qu’il était choisi, pou une fois.

« Oui, je veux le faire avec toi. » Le ressenti était réciproque, et bien sur que cela lui arracha un soupire de soulagement alors qu’il resserrait doucement ses bras autour du corps de sa femme. Elle le désirait, pour de vrai, pas simplement parce-qu’ils se retrouvaient avec une grossesse pas prévue déjà présente sous le bout de leur nez - bien au contraire, justement. Megan voulait fonder une famille avec lui, et bien sur que cela fit accélérer quelque peu son coeur dans sa poitrine. « Tu seras un papa parfait, tu sais. C’est pour ça que, ça je suis prête à le faire avec toi. » Il sourit tendrement. « Tu seras une maman parfaite toi. Je t’ai vu avec Sloan. » Il n’avait même pas peur: elle avait l’instinct qui allait bien. Lui n’était pas sur que ce soit réciproque et aussi évident qu’elle pouvait le dire. « Je sais pas si je serai parfait, moi, mais je ferai au mieux. Ca me suffit. » Et ce serait suffisant - là où ses propres parents, qu’importait qui était nommé ici par cette dénomination, n’avaient pas essayé de faire au moins en sorte que ce soit le meilleur d’eux qui soit donné pour leur enfant. « On va vraiment le faire. » Il eut un petit rire soufflé par le nez alors qu’il déposait d’abordant baiser sur sa joue, avant de nicher son nez dans le cou de Megan, la rapprochant autant que possible avec toute la douceur du monde contre lui. « On va vraiment le faire oui. » Pas de suite, pas aujourd’hui, mais ils allaient vraiment le faire. D’ici à quelques temps, ils pourraient vraiment dire que l’aventure était lancée - et ce n’était pas rien, c’était effrayant, mais en même temps cela faisait longtemps que Damon ne s’était pas senti aussi euphorique et libre qu’en cet instant. Le contexte teintait d’une certaine nuance de bleu la sensation, mais cela ne pouvait être nier malgré tout: en cet instant, il était heureux.