a small measure of peace.
Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
Il est temps de se comporter en adulte, Ugo.
Il est temps de relever le menton, et d’affronter le regard de son ex-femme, Ugo. Temps d’affronter son regard et d’y lire la déception, la tristesse, les conséquences de toutes ces erreurs commises par le passé. Si cette idée vient de lui, il n’en reste pas moins troublé et surtout il ne sait pas comment la soirée va se dérouler. Quel est le but de cette rencontre ? Doivent-ils se mettre d’accord sur ce qu’ils sont l’un pour l’autre ? Se mettre d’accord sur ces rendez-vous secrets au cours desquels ils ont de nouveau partagé les draps de l’autre ? Il est temps de se comporter en adulte … mais il ne semble pas être prêt. Il espère que Valentina en saura davantage. La voiture de l’italien se gare dans l’allée derrière la voiture de son ex-femme. Il jette un coup d’œil à l’heure. Il a dix minutes de retard – logique. Un soupir et il saisit la bouteille de vin qu’il s’est permis d’emporter et c’est d’un pas faussement décidé qu’il finit par rejoindre la porte de chez Valentina et de sonner.
Quand la porte s’ouvre et que le regard de Valentina se pose sur la bouteille de vin, il lève légèrement le bras en la lui tendant. « Non, je ne l’ai pas ramené pour nous --- mais, je me suis dit que ton père avait toujours apprécié ma cave et que tu pourrais marquer quelques points en lui ramenant une vraie bouteille de vin venant tout droit de Sicile. » Il lui offre un sourire provocateur … taquin, faisant référence aux messages échangés plus tôt dans la journée. Patient, il attend qu’elle l’invite à entrer pour finalement fouler le seuil de la porte et d’entrer chez elle. Bizarre de se retrouver là sans avoir la moindre excuse. Pas d’excuse par rapport à leurs enfants, un rendez-vous médical ou un quelconque événement familial. Non, il était là pour elle, pour lui, pour eux. Et c’était un sentiment tout nouveau, ce qui est fou étant donné qu’ils avaient été mariés pendant tant d’années.

« Et tu comptes l’organiser où ce règlement de comptes ? dans ta cuisine ? dans ton salon ? », qu’il demande en balayant les lieux du regard. Ugo essaie de prendre un air détaché, de sourire, … vaine tentative de se mettre à l’aise, de se montrer à l’aise mais elle doit bien se douter qu’il ne sait tout simplement pas comment se comporter ni même comment commencer une conversation comme celle qu’ils sont sur le point de lancer.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
Je n’avais jamais été aussi peu pressée de quitter le domicile de mes parents … rectification : je n’avais jamais été aussi peu pressé de rentrer chez moi que ce soir. Ugo voulait parler. Il voulait parler et se comporter en adulte. Il voulait qu’on parle de ce qui se passait entre nous, qu’on mette des mots sur ce qu’on faisait depuis quelques temps. Il voulait qu’on arrête de tourner autour du pot. Ça me terrifiait et ça me stressait dans un même temps. J’appréhendais ce qui allait ressortir de cette discussion. J’avais peur de mettre des mots sur ce qu’on était à présent, j’avais peur de le perdre pour de bon – même si je l’avais déjà perdu quand il avait appris que j’avais eu un amant – et que rien ne soit plus jamais pareil. Et en même temps , j’étais consciente que nous pouvions pas rester dans cet entre-deux, que ça nous bouffait et surtout, que ce n’était pas sain.

J’avais jeté mes escarpins dans ma chambre en rentrant et enfilé un chemisier long et fluide ainsi qu’un pantalon en lin. Dans l’attente de voir débarquer mon ex-mari, j’avais débouché une bouteille de vin rouge et j’essayais de garder une mine neutre alors que dans ma tête, c’était la panique totale. Enfin il sonne. 19h10. Il est en retard. J’ignore s’il l’a fait exprès mais ça n’a fait que me rendre un peu plus anxieuse. J’ouvre la porte et mon regard couleur chocolat se pose immédiatement sur la bouteille de vin qu’il a entre les mains et j’affiche un air interrogateur. « Non, je ne l’ai pas ramené pour nous --- mais, je me suis dit que ton père avait toujours apprécié ma cave et que tu pourrais marquer quelques points en lui ramenant une vraie bouteille de vin venant tout droit de Sicile. » Je roule des yeux tandis qu’il m’offre un sourire provocateur. « T’es en retard. » lui dis-je en m’effaçant pour le laisser entrer. « Et je suis sûre qu’il sera ravi de déguster cette bouteille. » lui répondis-je en me saisissant de la dite bouteille. Je me retenais, cependant, de rajouter que c’était sa présence qui rendrait mon père moins ronchon. Le divorce m’avait fait perdre des points aux yeux de mes parents qui ne comprenaient pas pourquoi j’avais divorcé et m’en attribuaient forcément la faute. En soit, ils avaient raison mais ils remuaient le couteau dans la plaie à chacune de mes visites et ça me mettait les nerfs à vif.


« Et tu comptes l’organiser où ce règlement de comptes ? dans ta cuisine ? dans ton salon ? » Mon sourcil droit se lève alors qu’il balaye le lieu de ses yeux. L’air détaché, ça ne prend pas avec moi. Et je ne sais pas si je dois être soulagée qu’il soit aussi mal à l’aise que moi. « Je nous ai ouvert une bouteille de vin rouge. » lui dis-je d’une voix neutre, en lui faisant un signe de main en direction de la cuisine ouverte. Je le laisse prendre place sur un tabouret et remplis son verre que je lui tends, avant de prendre place sur le siège libre. Je porte le verre à mes lèvres et fait mine de savourer le précieux liquide alors que … je ne m’y connais pas tant que ça en vin. C’était – c’est toujours – lui l’expert qui sait saisir à sa juste valeur la qualité d’un vin. « Alors … Tu voulais qu’on parle … » commençais-je. Oh, je savais que ce n’était pas très courageux de ma part de commencer de cette manière, de l’obliger à faire le premier pas, mais c’était la peur de ce qu’il pourrait dire qui me paralysait et m’empêchait d’agir comme l’adulte que j’étais.

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
« Je nous ai ouvert une bouteille de vin rouge. » L’italien se tourne vers son ex-femme qui mentionne la présence d’une bouteille de vin rouge dans l’équation. Le vin rouge est sans doute là pour rendre la situation moins officielle, pour les détendre, pour leur faire passer un moment à deux. À deux ? Un moment à deux, c’est exactement le pourquoi ils sont là. Ils doivent comprendre ce que sont ces moments à deux. « OK », lâche-t-il finalement en se frottant les mains tout en se dirigeant vers la cuisine ouverte. Ugo prend place sur un des haut tabourets de la cuisine et laisse ses avant-bras s’appuyer sur la table devant lui. Prétendre être à ses aises alors que son cœur bat un peu trop fort, un peu trop vite. Sa main vient se poser sur le verre qu’elle lui a servi. Son regard se perd sur le liquide rouge en espérant y trouver les premiers mots pour lancer la conversation … la fameuse conversation que tout le monde redoutait. « Alors… tu voulais qu’on parle... » Il relève la tête pour poser son regard sur elle et repose le verre devant lui sans même avoir pris la peine, le temps d’en voire la moindre gorgée. « Je voulais qu’on parle ? Tu veux plutôt dire que nous devons parler, qu’il faut qu’on parle … non ? », demande-t-il calmement en levant un sourcil sans la quitter du regard.

« J’pensais qu’on allait passer par des petits small talks pour détendre l’atmosphère et préparer le terrain mais apparemment, on commence directement par le cœur du sujet. » Il hausse les épaules. « Le coeur du sujet, c’est qu’on est divorcés, Val’ et que normalement, en théorie, », il esquisse un sourire et finit par souffler à demi-mots, sur le ton de la confidence comme si quelqu’un pouvait les surprendre, «on ne devrait plus coucher ensemble, Val. Ca faisait pas partie des clauses du divorce … en théorie. » Il détourne le regard pour saisir son verre et en boire une gorgée. Une longue gorgée. Loin de l’ambiance je déguste, il est plus dans l’ambiance : au secours !

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
J’aurais dû ajouter une touche d’humour, peut-être dire que j’étais sûre que les meilleurs plans et les meilleurs idées avaient émergé autour d’une bouteille de rouge mais j’étais nerveuse. Nerveuse de commencer cette conversation, nerveuse de ce qui allait en ressortir, nerveuse de ce qui pourrait se dire, nerveuse de gâcher tout ce qui s’était passé avant … « Je voulais qu’on parle ? Tu veux plutôt dire que nous devons parler, qu’il faut qu’on parle … non ? » Son regard noir ébène se pose sur moi, sans qu’il ait pris la peine de boire une gorgée de vin. « Si. » J’ai la gorge nouée et je suis incapable de boire plus d’une gorgée de vin. Aussi étonnant que ça puisse paraître, j’ai même du mal à maintenir son regard. Un regard que je connais par cœur et que je connais suffisamment pour affirmer qu’il ne sait pas par où commencer lui aussi.


« J’pensais qu’on allait passer par des petits small talks pour détendre l’atmosphère et préparer le terrain mais apparemment, on commence directement par le cœur du sujet. » Son haussement d’épaule m’arrache un long soupir tandis que je repose mon verre sur la table. « Inutile de passer par des chemins détournés, c’est pas notre genre Ugo. » ne puis-je m’empêcher de lui faire remarquer avec un petit sourire en coin. Mon premier depuis le début de la soirée. « Le coeur du sujet, c’est qu’on est divorcés, Val’ et que normalement, en théorie, » Je lève les yeux vers lui et me mordille la lèvre inférieure, attendant qu’il parle. Oui oui, je suis toujours une lâche malheureusement.. «on ne devrait plus coucher ensemble, Val. Ca faisait pas partie des clauses du divorce … en théorie. » J’hausse les sourcils, presque amusée parce qu’il a baissé le ton. « Tu sais que tu peux parler à voix haute, on est seuls ici. » rajoutais-je avec un certain amusement dans la voix. Une façon de détendre l’atmosphère et d’éviter encore pour quelques secondes le cœur du sujet. « Ah parce que divorcer ça signifiait faire vœux d’abstinence ? » demandais-je d’une voix faussement offusquée, « Je suis pas certaine d’avoir signé pour ça. » finis-je par dire tout en le regardant boire une longue gorgée du vin. Je soupire longuement et je fixe un instant mon verre avant de le saisir et de le vider d’une traite. Le liquide me pique la gorge et je grimace un instant. Je déteste boire du vin si vite. « En théorie, on devrait se détester… » lâchais-je, avouant par la même occasion un fait, je ne pourrais jamais le détester, « En théorie, on aurait dû passer à autre chose, » un haussement de sourcil de ma part, un air désabusé, « Toi t’es passé à autre et moi j’y arrive pas. » J’hausse les épaules, comme si ce que je venais de lâcher n’avait pas d’importance. Je ne réalisais pas – ou ne voulais pas réaliser – l’importance et l’impact de mes paroles. « En théorie, je devrais plus avoir envie de toi … » Qu’on me fasse taire bon sang !! « Mais ça c’est la théorie. Du coup, qu’est-ce que tu proposes comme solution Einstein ? » conclu-je sans pour autant lever les yeux vers. Je me contente de nous servir un autre verre.

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
« Ah parce que divorcer ça signifiait faire vœu d’abstinence ? Je suis pas certaine d’avoir signé pour ça. » « Pas forcément mais choisir un autre partenaire, je crois que ça, ça faisait partie du deal … », réplique-t-il sans perdre son sourire poli et rassuré alors qu’en réalité parler de ces choses aussi sérieusement le mettait mal à l’aise. Ce n’est pas normal. Il ne doit pas coucher avec son ex-femme. Il ne doit pas la trouver attirante. Il ne doit pas avoir envie de passer son temps libre avec elle. Il n’a pas le droit et pourtant … pourtant, il pense beaucoup trop à elle. « En théorie, on devrait se détester ... » Ugo acquiesce d’un signe de tête. Normalement, ils devraient se détester et à une époque, ils s’étaient détestés, non ? « En théorie, on aurait dû passer à autre chose, » Ugo pose son regard sur elle, la fixe et ne parvenant pas à cacher sa surprise car il comprend qu’elle veut lui dire ne pas être parvenue à passer à autre chose. « Toi t’es passé à autre chose et moi j’y arrive pas. » Il déglutit avec difficulté. Il ne sait pas s’il est vraiment parvenu à passer à autre chose - pas certain. « En théorie, je devrais plus avoir envie de toi … Mais ça c’est la théorie. Du coup, qu’est-ce que tu proposes comme solution Einstein ? » « J’en sais rien, Val. Je n’ai jamais vécu ça, c’est mon premier divorce à moi aussi et je n’ai pas d’expérience dans ce genre de situation … », il hausse les épaules et pousse légèrement son verre de vin devant lui. « Quelque chose me dit que c’est normal, tu es la personne avec qui j’ai passé le plus clair de ma vie et tu me connais mieux que quiconque, je me dis que c’est normal d’être toujours attiré par toi, d’avoir toujours des sentiments pour toi … je me dis que ça sera toujours comme ça … mais je ne sais pas si c’est vraiment sain de les laisser parler et prendre les commandes. » Son bras se tend pour que sa main puisse venir se poser sur la sienne. « On s’est suffisamment fait de mal ces dernières années, je n’ai pas envie qu’on se refasse encore du mal … je n’ai pas envie de faire quelque chose de mal. » Son regard recherche le sien. Il est sincère. Il ne veut pas lui faire de mal. Il ne veut pas la blesser. Il veut faire les choses comme il faut, comme il se doit parce qu’il la respecte, parce qu’il l’aime et l’aimera sans doute toute sa vie.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
« Pas forcément mais choisir un autre partenaire, je crois que ça, ça faisait partie du deal … » Et c’était justement ça mon plus gros problème. Je n’avais pas envie d’un autre partenaire. Je ne voulais pas refaire ma vie, je ne me voyais pas la refaire avec un autre homme. Il y a de nombreuses années, j’étais tombée amoureuse d’Ugo et aucun autre homme ne trouvait grâce à mes yeux. Et ce n’était pas normal. J’en étais consciente mais je ne voyais pas comment je pouvais changer cet état de fait. En théorie, je devrais le détester, il devrait me sortir par les yeux et chaque rencontre devrait être une torture psychologique. En théorie, je devrais profiter de mon célibat, de mes semaines de « liberté » mais la vérité était sordide. Je ne pouvais pas profiter, je ne voulais pas profiter… ça me manquait de raconter ma journée à l’italien, de prendre un verre avec lui une fois les enfants couchés, ça me manquait cette complicité qui revenait peu à peu. « Un deal bien pourri si tu veux mon avis. »

Je m’en mordrais peut-être les doigts un jour mais voilà, je l’avais dit. Je n’étais pas parvenue à passer à autre chose et c’était presque un soulagement de voir qu’il ne se moquait pas de moi. Je sais qu’il n’en était pas au même stade que moi. Parfois les enfants me disaient qu’il était sorti avec des amis et je me détestais de ressentir un certaine forme de jalousie à l’idée qu’il puisse rencontrer quelqu’un. Je n’avais pas de solution toute prête à ce que nous vivions. La seule chose dont j’étais certaine, c’était qu’un couple divorcé, ça n’était pas ça. Ça n’était pas chercher la compagnie de l’autre. « J’en sais rien, Val. Je n’ai jamais vécu ça, c’est mon premier divorce à moi aussi et je n’ai pas d’expérience dans ce genre de situation … » La seule chose que je ne m’autorisais pas à penser, c’était que, peut-être notre histoire n’était pas terminée. Il n’y avait rien de pire que l’espoir. « Quelque chose me dit que c’est  normal, tu es la personne avec qui j’ai passé le plus clair de ma vie et tu me connais mieux que quiconque, je me dis que c’est normal d’être toujours attiré par toi, d’avoir toujours des sentiments pour toi … je me dis que ça sera toujours comme ça … mais je ne sais pas si c’est vraiment sain de les laisser parler et prendre les commandes. » Mon regard se baisse et j’essaie de me concentre sur le liquide pourpre dans mon verre en essayant, en vain, de ne pas penser à mon cœur qui s’emballe quand il m’avoue avoir toujours des sentiments pour moi, être toujours attiré. Absolument aucunes de mes amies divorcées ne parlent de leurs ex-maris comme moi je vois encore Ugo. Elles n’ont plus aucun sentiment pour eux, plus aucune attirance, plus aucun désir, plus rien de tout ça … Et il y a moi, il y a lui qui me dit qu’il ressent encore tout ça. « On s’est suffisamment fait de mal ces dernières années, je n’ai pas envie qu’on se refasse encore du mal … je n’ai pas envie de faire quelque chose de mal. » Lorsque son bras se tend pour venir attraper doucement ma main, je laisse mon pouce caresser doucement le dos de sa main. Ma gorge se serre un peu plus à cause de toutes les émotions contradictoires qu’il me fait ressentir. « Je sais pas quoi te dire. » arrivais-je enfin à articuler tout en plongeant mon regard dans le sien. « J’en côtoie des femmes divorcées et aucunes, je dis bien aucunes, ne ressentent pour leurs ex-maris, ce que moi, je ressens encore pour toi. » De ma main libre, je me saisis de mon verre dont je bois une gorgée. « Je sais que je t’aime encore, malgré tout ce que j’ai pu faire. Je t’aime encore parce que je sais que tu es l’homme de ma vie et que personne ne pourra te remplacer. » Et c’était même un véritable soulagement de l’avouer enfin à voix haute, à cesser de se cacher … enfin. « Mais je sais aussi que ce que j’ai fait est impardonnable. Je pourrais te dire que je regrette mais tu me connais suffisamment pour savoir que je ne regrette jamais rien. Si j’ai fait ce que j’ai fait, c’est parce que j’étais malheureuse et que je ne voyais aucune autre solution. Alors, oui, c’était l’idée la plus pourrie que j’ai jamais eu mais je me sentais prise au piège et j’avais l’impression que j’avais perdu définitivement mon mari, celui dont j’étais tombée amoureuse. Et voilà qu’il revient … T’es redevenu celui à qui j’ai envie de raconter ma journée quand je rentre du travail, celui avec qui j’ai envie de me coucher tous les soirs, et me réveiller tous les matins, t’es redevenu … tout ça alors que je t’ai perdu pour de bon. » Je soupire longuement en rendant compte que ma main n’a pas quitté la sienne et que j’ai même emmêlées mes doigts aux siens. « T’es redevenu cet homme parfait que j’avais épousé il y a 15 ans. Les quelques nuits qu’on a partagé tous les deux, t’es redevenu cet homme-là et je t’avoue que je sais pas comment … comment gérer ça. » finis-je par conclure. « Et franchement … vu tous le mal que je t’ai fait, t’aurais tous les droits de vouloir me faire du mal à ton tour… »

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
« Un deal bien pourri si tu veux mon avis. » Il lève un sourcil et soupire doucement, ne sachant pas quoi ajouter ni même quoi répondre. Un deal pourri mais c’est leur deal. Ils ont signé les papiers. Ils sont divorcés. Normalement, leurs chemins doivent se séparer. Normalement.

Leurs regards se croisent. « Je sais pas quoi te dire. J’en côtoie des femmes divorcées et aucunes, je dis bien aucunes, ne ressentent pour leurs ex-maris, ce que moi, je ressens encore pour toi. » « Ah », laisse-t-il s’échapper de ses lèvres alors qu’il est en train de porter son verre à ses lèvres et imitant son ex-femme, il boit son verre pour ne pas avoir à dire quoique ce soit. Une technique de lâche. « Je sais que je t’aime encore, malgré tout ce que j’ai pu faire. Je t’aime encore parce que je sais que tu es l’homme de ma vie et que personne ne pourra te remplacer. » Les lèvres entrouvertes, il tient toujours son verre entre les mains et vient le poser doucement devant lui quand elle parle à voix haute de ce qu’elle ressent … elle ressent toujours quelque chose pour lui. Elle l’aime ? « Mais je sais aussi que ce que j’ai fait est impardonnable. Je pourrais te dire que je regrette mais tu me connais suffisamment pour savoir que je ne regrette jamais rien. Si j’ai fait ce que j’ai fait, c’est parce que j’étais malheureuse et que je ne voyais aucune autre solution. Alors, oui, c’était l’idée la plus pourrie que j’ai jamais eu mais je me sentais prise au piège et j’avais l’impression que j’avais perdu définitivement mon mari, celui dont j’étais tombée amoureuse. Et voilà qu’il revient … T’es redevenu celui à qui j’ai envie de raconter ma journée quand je rentre du travail, celui avec qui j’ai envie de me coucher tous les soirs, et me réveiller tous les matins, t’es redevenu … tout ça alors que je t’ai perdu pour de bon. » Ses doigts entrelacent les siens et il est toujours muet. Elle est en train de le scotcher sur place. Elle est en train de lui voler la moindre de ces neurones. Il déglutit doucement, lentement. « T’es redevenu cet homme parfait que j’avais épousé il y a 15 ans. Les quelques nuits qu’on a partagé tous les deux, t’es redevenu cet homme-là et je t’avoue que je sais pas comment … comment gérer ça. Et franchement … vu tout le mal que je t’ai fait, t’aurais tous les droits de vouloir me faire du mal à ton tour… » Elle finit de parler et il ne sait toujours pas quoi dire. Il est toujours bluffé.

« Woh … », souffle-t-il doucement sans lâcher sa main. « J’suis pas l’homme parfait, Val. Je suis même loin, très loin d’être l’homme parfait », il écarquille les yeux en précisant « très loin ». « Mais, il est hors de question que je te blesse, te fasse mal, t’es dingue ou quoi ?! Je ne peux pas te dire avec certitude que je sois de nouveau ce type, que je sois toujours cet homme-là, celui que tu as épousé il y a quinze ans … je ne sais même pas qui je suis … par moment. » Il lève les épaules. « Je sais juste que tu me manques, Val … »

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
« Woh … J’suis pas l’homme parfait, Val. Je suis même loin, très loin d’être l’homme parfait » Un sourire triste orne mes lèvres, « très loin ». Il était parfait avec ses imperfections. C’était de toute les facettes de sa personnalité dont j’étais tombée amoureuse. « Mais, il est hors de question que je te blesse, te fasse mal, t’es dingue ou quoi ?! Je ne peux pas te dire avec certitude que je sois de nouveau ce type, que je sois toujours cet homme-là, celui que tu as épousé il y a quinze ans … je ne sais même pas qui je suis … par moment. » Un haussement de sourcil de ma part. Je m’étais toujours considérée comme une femme indépendante et j’avais toujours mis en avant que je ne serais jamais, uniquement, la femme de et lorsque le divorce avait été prononcé, je m’étais dit que ça ne changerait rien à ce que je suis. Force est de constater que si. Ugo était mon mari, mais aussi mon confident, mon meilleur ami … Une fois divorcés, j’avais perdu une partie de moi. Nous étions une équipe et je me rendais compte qu’on agissait à deux pour tout. « Je crois que je comprends ce que tu veux dire. On a tout fait à deux pendant si longtemps, même si on était très indépendants, que maintenant, on a l’impression de plus savoir qui on est sans l’autre. » Triste constat … « Tu n’es plus le même qu’il y a 15 ans, moi non plus d’ailleurs mais j’ai l’impression qu’on … qu’on avait retrouvé, en quelque sorte, cette complicité, cette connexion. » Et j’avais tant espéré la retrouver cette connexion avant que je ne fasse toutes ces conneries.

« Je sais juste que tu me manques, Val … » Mon cœur rate un battement, j’ai même l’impression que ma bouche est toute sèche lorsque j’essaie de m’accrocher à son regard. « Tu me manques aussi Ugo… »soufflais-je sans arriver à détacher mes yeux des siens. « Tout le temps … »avouais-je, avec un sourire triste.

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
« Je crois que je comprends ce que tu veux dire. On a tout fait à deux pendant si longtemps, même si on était très indépendants, que maintenant, on a l’impression de plus savoir qui on est sans l’autre. » Les premiers jours qui ont suivi le divorce, il se souvient avoir été perdu. Il se souvient avoir été autant perdu quand il a dû choisir la nouvelle décoration de sa demeure. Il se souvient avoir attendu le commentaire de son épouse sur telle ou telle tenue pour un événement. Il se souvient s’être tourné à plusieurs reprises dans son lit en constatant que la place voisine était libre. Ils ont toujours composé ensemble, toujours. Une alchimie disparaît du jour au lendemain, arrachée à son quotidien. « Tu n’es plus le même qu’il y a 15 ans, moi non plus d’ailleurs mais j’ai l’impression qu’on … qu’on avait retrouvé, en quelque sorte, cette complicité, cette connexion. » Il acquiesce d’un signe de tête. Il avait eu le sentiment, lui aussi, de retrouver leur regard complice, les sourires qui en disent long. « Tu me manques aussi Ugo… tout le temps… » Son regard s’accroche au sien. Elle manque à son univers tout comme il manque au sien. Normalement, c’est simple : elle lui manque, il lui manque, ils n’ont qu’à se retrouver, être de nouveau simple. Fin de l’histoire. Normalement. Il soupire avec l’envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui tout en lui hurlant de ne surtout pas la lâcher. Il a envie de pouvoir lui promettre la lune alors qu’il ne sait pas s’il est capable de promettre quoique ce soit.

« On a jamais su faire comme tout le monde — pas surprenant que notre divorce soit aussi compliqué », lâche-t-il d’une voix qui se veut rieuse mais c’est bel et bien la vérité. Leur histoire est particulière. Tout est spécial. Leur rencontre. Leur mariage jugé précipité. Leur emménagement. L’arrivée des enfants. Ils ont toujours fait les choses dans le mauvais ordre, ou plutôt dans leur ordre. Ils ne font rien comme les autres. Jamais. Ils composent la vie comme bon leur semble … « Je ne sais pas quoi te dire — », il soupire et hausse les épaules, « je sais que normalement, c’est le moment où on se regarde dans les yeux, on met carte sur table et on décide de la suite … On prend des décisions, on s’accorde sur un point. Quand je suis à la maison, je suis certain de ce que je vais te dire, je suis convaincu de prendre telle ou telle direction … et je me retrouve, ici, face à toi et j’oublie tout … je redeviens l’abruti des premiers jours qui ne sait plus comment aligner deux pensées sensées … » Il lève son verre de vin, « et ce même sans boire la moindre goutte de vin.»

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
« On a jamais su faire comme tout le monde — pas surprenant que notre divorce soit aussi compliqué » L’idée même de dire que divorcer était notre plus grosse erreur m’effleura pendant une seconde. Mais je me tus parce que ce n’était pas la chose à dire. Je n’en avais pas le droit et ça n’allait pas faire avancer cette discussion. D’ailleurs, pourquoi croyait-il que je l’évitais – cette discussion pas lui – depuis qu’il avait suggéré l’idée qu’on se voit pour parler ? L’italien était une constante de ma vie … depuis des années, nous faisions tout ensemble. On avait été fusionnels dès le début de notre histoire. On était le tout de l’autre en toute circonstance et presque du jour au lendemain c’était terminé. Nous étions redevenus deux entités séparées et depuis le divorce, j’avais douloureusement conscience d’être privée de ma moitié. « Je ne sais pas quoi te dire — » Moi non plus je sais pas quoi te dire de plus « je sais que normalement, c’est le moment où on se regarde dans les yeux, on met carte sur table et on décide de la suite … On prend des décisions, on s’accorde sur un point. Quand je suis à la maison, je suis certain de ce que je vais te dire, je suis convaincu de prendre telle ou telle direction … et je me retrouve, ici, face à toi et j’oublie tout … je redeviens l’abruti des premiers jours qui ne sait plus comment aligner deux pensées sensées … » Je lève un sourcil, « T’as de la chance : toi au moins t’as déjà une idée de ce que tu voudrais me dire moi j’en ai aucune idée. Pourquoi tu crois que j’évite cette conversation ? » demandais-je sans attendre véritablement de réponse. « et ce même sans boire la moindre goutte de vin.» Je me saisis de mon verre dont je bois une longue gorgée. « Alors on fait quoi Ugo ? C’est quoi la suite ? Moi, je sais juste que je suis pas capable de te répondre. J’en suis pas capable parce que la raison voudrait qu’on arrête tout ça. Qu’on arrête de se chercher à tout bout de champs. La raison voudrait qu’on tire un trait l’un sur l’autre mais je peux pas. Je suis pas prête à renoncer à toi ou alors … » Un nouveau soupir de ma part alors que je pose mon verre sur la table, « … ou alors, ça doit venir de toi. Dis-moi que c’est terminé et on reparlera plus jamais de ça. Dis-moi que c’est terminé parce que … parce que …C’était vrai ce que tu m’as dit l’autre jour ? Il se passe rien avec Savannah ou tu voulais juste que je me calme ? » demandais-je en regrettant immédiatement ma question. Je devais avoir un côté masochiste pour me faire du mal en demandant ça.

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
« Alors on fait quoi Ugo ? C’est quoi la suite ? Moi, je sais juste que je suis pas capable de te répondre. J’en suis pas capable parce que la raison voudrait qu’on arrête tout ça. Qu’on arrête de se chercher à tout bout de champs. La raison voudrait qu’on tire un trait l’un sur l’autre mais je peux pas. Je suis pas prête à renoncer à toi ou alors … » L’arrogance de l’italien aurait dû être ravie d’entendre qu’une femme comme Valentina ne soit pas prête à renoncer à lui. «… ou alors, ça doit venir de toi. » « De moi ? », demande-t-il soudainement en se redressant, piqué à vif à l’idée de devoir prendre la moindre décision … tout de suite alors qu’il est tout aussi perdu qu’elle. « Dis-moi que c’est terminé et on reparlera plus jamais de ça. Dis-moi que c’est terminé parce que … parce que … C’était vrai ce que tu m’as dit l’autre jour ? Il se passe rien avec Savannah ou tu voulais juste que je me calme ? » Le prénom est prononcé. Savannah. « Tu veux vraiment qu’on parle de Savannah ? », demande-t-il pas vraiment certain que ce terrain soit approprié mais il sait également que c’est une thématique qu’ils doivent aborder. « Nous ne sommes pas en couple. On a juste passé un moment ensemble, à Vegas, en février … c’était censé être un voyage entre amis. » Il hausse les épaules. « J’sais pas ce qui nous est passé par la tête, on a agi sur le moment … sans vraiment réfléchir. On n’a pas vraiment pris la peine ni le temps de réfléchir … ou d’en parler. Ce que je sais, c’est qu’on ne peut pas comparer quinze ans de mariage avec une soirée passée à Vegas, Val. »

Un soupir s’échappe de ses lèvres.

« J’crois que c’était une connerie d’abandonner si vite, de nous laisser tomber ... », de demander le divorce si vite, à la minute où il avait appris l’adultère. « J’suis même certain que c’était une connerie mais je sais pas s’il est pas trop tard pour essayer de la rattraper, y’a des conneries qu’on ne peut pas corriger … je crois ... » et son regard lui hurle qu’il ait envie que celle-ci soit corrigeable.

a small measure of peace
@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
Je ne pouvais plus revenir en arrière maintenant que j’avais dit que je n’étais pas prête à renoncer à lui. C’était une chose de le penser mais c’était une autre paire de manche que de l’avouer à voix haute et de l’assumer. « Tu veux vraiment qu’on parle de Savannah ? » Mes yeux se froncent très légèrement et mon regard se plante dans le sien : « On parle bien de ton amour de jeunesse, ton premier véritable amour …Premier amour avec qui t’as fini par te marier à Vegas. » je laisse en suspens ma phrase pendant quelques secondes, « Laisses-moi réfléchir … évidemment qu’il faut en parler ! » m’écriais-je sans essayer de cacher ma jalousie et qu’importe s’il s’en rend compte. Il a, cependant, le courage de ne pas éluder la question. « Nous ne sommes pas en couple. On a juste passé un moment ensemble, à Vegas, en février … c’était censé être un voyage entre amis. » Je stoppe ma main qui allait saisir mon verre, « Un voyage entre amis … Hmm bien sûr. » - « J’sais pas ce qui nous est passé par la tête, on a agi sur le moment … sans vraiment réfléchir. On n’a pas vraiment pris la peine ni le temps de réfléchir … ou d’en parler. Ce que je sais, c’est qu’on ne peut pas comparer quinze ans de mariage avec une soirée passée à Vegas, Val. » Non, ce n’est pas comparable dans le sens où nous avons construit notre famille pendant ces 15 ans de mariage mais il a pas épousé n’importe qui. Il a épousé son amour d’enfance. « T’aurais pu te marier avec n’importe qui là-bas mais il a fallu que ce soit avec elle. » elle, celle qui était restée dans un petit coin de sa tête pendant toutes ces années. Une femme qui comptait étant donné qu’elle était encore présente dans sa vie malgré les aléas de la vie, malgré tout … « Tu l’as présentée aux enfants ? » Je me faisais du mal en demandant ça mais il fallait que je sache. Que je sois préparée psychologiquement si Maya ou Bobby me parlaient d’elle.

Impossible de cacher ma surprise quand il reprend la parole. « J’crois que c’était une connerie d’abandonner si vite, de nous laisser tomber ... » Je reste muette, pas parce que je ne suis pas d’accord mais parce que je n’espérais pas qu’il prononce ces paroles un jour. « C’était à notre image : mariés 3 mois après notre rencontre et divorcés aussi vite quand un cataclysme nous est tombé dessus. » argumentais-je sans la moindre agressivité. C’était notre mode de fonctionnement de tout faire vite, dans la précipitation. « J’suis même certain que c’était une connerie mais je sais pas s’il est pas trop tard pour essayer de la rattraper, y’a des conneries qu’on ne peut pas corriger … je crois ... » Littéralement, je sens mon cœur rater un battement puis battre tellement vite et fort dans ma poitrine qu’il pourrait exploser dans ma cage thoracique. « Je pense qu’il est jamais trop tard si on le veut vraiment. Je pense qu’on peut toujours corriger nos erreurs. Ça demande du travail, ça demande de la communication, ça demande aussi beaucoup de remise en question mais je crois que, oui c’est possible. » Je déglutis avec difficulté. Ma respiration se faire plus forte, ma poitrine se gonfle de manière anarchique tandis que je cherche son regard. « Tu … tu veux qu’on se donne une deuxième chance ? C’est ça que tu es en train de dire ? » C’était vraiment en train d’arriver ?

a small measure of peace.
Ugo ☆ @Valentina De Luca
gif par adventurelandia & magnusedom  

19 heures – chez  @Valentina De Luca
« On parle bien de ton amour de jeunesse, ton premier véritable amour …Premier amour avec qui t’as fini par te marier à Vegas. Laisse-moi réfléchir … évidemment qu’il faut en parler ! » « OK », souffle-t-il pour lui faire comprendre qu’il va lui en parler, qu’il va parler de Savannah … un petit peu, tout au moins. « T’aurais pu te marier avec n’importe qui là-bas mais il a fallu que ce soit avec elle. » Il hausse les épaules, passant les nombreux détails qui ne feraient que rendre la situation plus critique. Il allait passer les détails du genou posé au sol, de la bague en plastique achetée dans une boutique de souvenirs, de la robe de mariée hautement ridicule … « J’y suis pas allé pour me marier, je cherchais pas une seconde épouse … c’était pas le but du voyage », qu’il lui dit avec un sourire aux lèvres. « Tu l’as présentée aux enfants ? » « Quoi ? Val, Sav’ est une amie d’enfance … les enfants sont pas au courant de ce que je fais quand je suis ivre à vegas … », réplique-t-il aussitôt sur la défensive. Car, ses enfants, il a toujours essayé de les protéger et le fera encore et toujours.

« C’était à notre image : mariés 3 mois après notre rencontre et divorcés aussi vite quand un cataclysme nous est tombé dessus. » Un sourire complice. «Je pense qu’il est jamais trop tard si on le veut vraiment. Je pense qu’on peut toujours corriger nos erreurs. Ça demande du travail, ça demande de la communication, ça demande aussi beaucoup de remise en question mais je crois que, oui c’est possible. Tu … tu veux qu’on se donne une deuxième chance ? C’est ça que tu es en train de dire ? »

« Ce serait si fou que d’y réfléchir plus de deux minutes ? Je sais pas … », qu’il dit tout en relâchant les épaules. Ils devaient peut-être en parler, parler de cette éventualité …

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

19h – Chez Valentina
Il ne s’était pas marié avec n’importe qui. Il s’était marié avec elle. Celle qui avait compté, celle qu’il avait connu avant moi et qui demeurait une femme importante dans sa vie. Et oui, je ne pouvais pas m’empêcher d’être … jalouse. « J’y suis pas allé pour me marier, je cherchais pas une seconde épouse … c’était pas le but du voyage » - « j’imagine oui. » Moi ce qui m’importait le plus, c’était de savoir s’il avait présenté Savannah aux enfants. Je savais que si cette histoire était importante, les enfants feraient sa connaissance. « Quoi ? Val, Sav’ est une amie d’enfance … les enfants sont pas au courant de ce que je fais quand je suis ivre à vegas … » Il était sur la défensive … Et ça ne faisait que me conforter dans l’idée qu’il ne me mentait pas … Et je fus soulagée d’avoir cette information. Il ne mentait pas, c’était pas sérieux. Un soulagement immense mélangé à cette culpabilité de le savoir si… disponible. Ça ne devrait pas me plaire autant qu’il n’ait trouvé personne, qu’il ne soit pas arrivé à me « remplacer ».

Et cette éventualité. Il disait que nous étions allés trop vite : trop vite en se séparant, trop vite en divorçant. Je reste muette quelques secondes. De trop longues secondes peut-être mais pas parce que ça ne me convient pas, simplement parce que je n’avais jamais osé espérer un tel retournement de situation. Et j’ai besoin d’une confirmation. De l’entendre de sa bouche. Il veut vraiment qu’on se donne une seconde chance ? « Ce serait si fou que d’y réfléchir plus de deux minutes ? Je sais pas … » Je m’en voudrais qu’il interprète mon absence de réaction pour un refus. Alors, je lâche mon verre – que je tripotais nerveusement – pour poser ma main sur la sienne. « Non c’est pas fou. » balbutiais-je, « C’est que je … je pensais pas que tu l’envisageais, c’est tout. » La dernière année avait été tellement chaotique. Elle nous avait fait beaucoup de mal : à notre couple mais aussi à notre famille. Surtout à notre famille. Et je ne voulais pas que les enfants souffrent à nouveau. « En fait … si c’est une idée folle mais tentante. » finis-je par dire, « Terriblement tentante. » conclus-je dans un souffle tout en cherchant à capter son regard. Qui aurait cru que nous aurions ce genre de conversation il y a encore quelques mois ?

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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19 heures – chez  @Valentina De Luca
Sa main se pose sur la sienne et son regard retrouve aussitôt le regard de son ex-femme. « Non c’est pas fou. » C’est elle qui le lui dit, celle qui a accepté de l’épouser après quelques mois de relations passionnées, celle qui a accepté d’emménager avec lui en même temps que l’épousant, celle qui est aussi impulsive et spontanée que lui. Est-ce vraiment raisonnable de se mettre d’accord ensemble? Entre fous!? « C’est que je … je pensais pas que tu l’envisageais, c’est tout. » « Je savais pas que c’était une option qu’on pourrait envisager », dit-il d’une voix peu assurée tout en haussant les épaules. Non, ce n’est pas une option qui était apparue à ses yeux dans le passé. Il ne savait pas que c’était ce qui allait sortir de ses lèvres en débarquant chez Valentina. « En fait … si c’est une idée folle mais tentante. Terriblement tentante. » « Tu trouves ? », demande-t-il de manière plutôt rhétorique. Il voit dans son regard qu’elle dit vrai.

Mais, il demeure un homme marié. Non ?
Marié à l’amour de sa jeunesse.
Marié à celle qui aurait pu être, qui aurait dû être … il est marié à Savannah. Un mariage à base de téquila mais un mariage tout de même. Il devrait avant tout régler cette histoire, non ? Il devrait mettre ses pensées au clair. Il devrait prendre des vacances et s’éloigner de tout, tout le monde pour réfléchir à ce qu’il doit faire … agir pour le bien de tous, pour son bien à lui. Valentina avait partagé sa vie. Elle avait été le pilier dans toutes les décisions prises au cours de ces dernières années. Elle avait laissé un vide considérable en quittant sa vie. Un soupir s’échappe de ses lèvres. « L’idée est folle, tentante et folle mais on n’a plus le droit à l’erreur. » Sa main retrouve sa liberté et il se remet à jouer avec le pied de son verre de vin. « On ne peut pas jouer avec la stabilité des enfants, ils se font enfin au rythme des semaines partagées – je dois clarifier ce truc avec Sav’ », ce mariage à vegas voire plus, « il faut qu’on soit prudent, qu’on prenne notre temps, qu’on soit certains que c’est ce qu’on veut. » Son regard retrouve le sien.

« Et pour m’aider à ne pas agir de manière complètement impulsive, va falloir que tu arrêtes de venir chercher les enfants après ton pilate », abruti !, il laisse échapper un rire en repensant à cette Valentina en legging, en tenue de sport, les cheveux emmêlés dans un chignon destructuré et apaisée, « je ne peux pas répondre de mes gestes et de mes pensées. » Fidèle à lui-même, il hausse les épaules avec un air candide, innocent… ou malicieux.