down that passage in time

@damon williams

(c): harley (gif), luleaby (codage).

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Ce n’était pas évident à deviner, que Damon était aussi sensible, ou plutôt, Jo n’avait jamais essayé de deviner parce qu’il l’intéressait autant que la fonte des glaces, c’est-à-dire assez peu pour que ça lui donne envie de le questionner, ou encore pour que ça change quelque chose à sa vie "C’est le problème avec les grandes familles, on te laisse pas vraiment être qui t’as envie d’être, surtout quand t’es le dernier bébé." ponctua-t-elle seulement, parlant en connaissance de cause, et haussant les épaules à l’image du jeune homme qui se trouvait à ses côtés. Elle n’estimait pas nécessaire de trouver des excuses à Damon concernant sa sensibilité, mais elle n’était pas idiote, Jo : il y avait des dénominateurs à une sensibilité exacerbée, que ce soit évident ou non. Elle ne creuserait pas, elle n’en avait ni le besoin ni l’envie, assez pudique sur ce genre de choses pour ne pas vouloir imposer son inquisition à quelqu’un qui n’avait fait preuve que de bienveillance depuis de longues minutes maintenant. En somme, elle autorisait une trêve dans le rapport qu’elle entretenait avec le mari de sa meilleure amie ce soir, restait à savoir combien de temps ça durerait. Elle eut un sourire amer aux mots qu’il ajouta en guise de conclusion à ce chapitre sur la vie pas aussi jolie que ça qu’il avait eu, se permit de faire dans le sarcasme, sa meilleure arme "Ouais, sauf qu’ils bouffent des fromages qui sentent les pieds et qui grouillent de bestioles, alors c’est peut-être pas conseillé de suivre leur philosophie de vie, pour ce que j’en sais." Elle partageait pourtant la même de conduite, préférant faire des épreuves des anecdotes qu’elle balayait d’un c’est la vie. Elle aurait plus de mal à le faire ici, même si elle s’y astreindrait et que ça finirait par la bouffer.

Elle n’en était pas encore là ce soir "J’ai pas besoin de ça pour mettre des belles robes." fit-elle remarquer à Damon. Elle retrouva rapidement le silence pour analyser son point de vue sur sa répulsion à exposer ses oeuvres et ne le jugea pas de vouloir les garder pour lui. Elle ne le comprenait pas, mais elle le respectait et n’essaya pas de le faire changer d’avis, sachant mieux que quiconque à quel point ce genre de choses était personnel. Il continuerait à habiller les murs de sa jolie petite maison de ses tableaux retraçant les contours de sa pas si jolie petite vie ; si c’était ce qui lui faisait de bien, elle pouvait difficilement trouver quelque chose à redire, et elle ne le fit pas, s’enfonçant brièvement dans sa contemplation pour en sortir sous les questions qu’il lui retournait et auxquelles il n’était pas difficile de répondre pour Jo "Ça aurait été beau si j’avais cru en moi jusqu’à ce que ça fonctionne. Mais j’ai lâché l’affaire pendant six ans après le début de ma médiatisation." lui avoua-t-elle sans faire preuve de beaucoup d’ego pour une fois. C’était peut-être ce qui se passait autour d’elle ce soir qui la contraignait à l’honnêteté brute, celle qui nécessitait qu’elle mette un instant sa fierté de côté, mais elle ne s’attribuait jamais des mérites qu’elle savait injustifiés Jo — et malheureusement, elle n’avait pas toujours été certaine de réussir, elle avait fait semblant pour ne pas sombrer, c’était tout. Elle n’en dit pas plus, encore une fois, elle accorda un regard mi-moqueur à Damon qui se montrait gentil avec elle en l’allouant de certitudes qui semblaient sincères de son côté, qu’elle ne voulait pas accepter parce qu’elle était comme ça, qu’elle ne voulait pas dépendre de la bienveillance de ceux qui réussissaient à voir au-delà de l’image qu’elle se donnait.

Elle s’offrit une porte de sortie, laquelle Damon retint en lui conseillant à son tour d’aller rejoindre Megan. Elle aurait aimé lui avouer qu’elle avait besoin d’un instant pour se retrouver seule, vraiment seule, et accuser le coup de ses propres émotions, pas celles des autres. Seulement, elle ne réussit pas à le lui dire, sa gorge obstruée par les émotions qu’elle ne réussissait pas à déloger de là. Elle aurait de toute façon le sentiment de trahir la jeune femme si elle osait admettre que ce qui s’échappait d’elle, cette tristesse, cette détresse, c’était en train de lui faire trop de mal, qu’elle avait besoin de s’en protéger pour réussir à faire face au cours des jours sombres qui se profilaient ; alors, docile pour une fois, elle hocha la tête en lui disant silencieusement que c’est ce qu’elle allait faire : la rejoindre, attendre que la nuit passe sans fermer l’oeil, se plier à l’absence de Midas simplement parce qu’elle ne voulait pas l’inquiéter davantage au sujet de tout ça en lui demandant de la rejoindre ici, et s’accrocher à son téléphone en ne sachant pas trop si elle recevrait enfin un putain de message de Charlie. L’espace d’un instant, elle resta encore devant le tableau que Damon lui avait montré. Elle essaya, mais elle ne trouva rien à lui dire de spirituel pour l’encourager à moins s’inquiéter, consciente qu’il ne passerait pas une bonne nuit, aussi ce n’était pas utile de la lui souhaiter. Jusqu’à ce qu’elle repose son regard sur lui, et qu’elle lui fasse enfin, s’apprêtant à le contourner pour le laisser rejoindre la chambre d’amis qu’il venait de mentionner "Arrête la clope, hm ? On n’a pas besoin d’un mort de plus avant au moins une bonne dizaine d’années." Elle le défia du regard de lui répondre qu’il fallait bien mourir de quelque chose, et puis elle cligna lourdement des yeux en resserrant les pans de ce qu’elle portait sur le dos avant d’opérer un stop non loin de lui. Elle hésita, arrêtée à sa hauteur… et finalement, elle lui accorda le genre de bousculade légère qu’une fille de sa corpulence, élevée avec des garçons, était capable de donner pour témoigner de son affection timide. Elle lui dit tout bas, comme un secret "Merci." Et puis légèrement plus fort, reprenant sa marche pour atteindre l’endroit qu’elle convoitait, elle fit un demi-tour sur la pointe de ses pieds pour parcourir la fin du chemin à reculons, et lui fit à distance "J’irais pas jusqu’à dire que c’était sympa, mais t’es moins creux que je le pensais."

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@jo carter

lieu: logements, spring hill.
(c): ssoveia (gif), luleaby (codage).

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« C’est le problème avec les grandes familles, on te laisse pas vraiment être qui t’as envie d’être, surtout quand t’es le dernier bébé. » Il eut un petit rire soufflé par le nez. « A qui le dis-tu. » Elle ne se rendait pas compte à quel point elle avait visé juste présentement, Jo: le choix n’avait jamais été laissé à Damon sur les couleurs que prendraient son avenir, et il était effectivement le dernier de la famille chez les Williams ce qui n’avait malheureusement jamais été un avantage pour lui.

« Ouais, sauf qu’ils bouffent des fromages qui sentent les pieds et qui grouillent de bestioles, alors c’est peut-être pas conseillé de suivre leur philosophie de vie, pour ce que j’en sais. » ll eut un rire franc à ce moment là. « C’est parce-que tu connais que les mauvaises images, je te ferai gouter de vrais bons fromages de chez eux un jour tu changeras de discours. »

C’était étrange, d’avoir une discussion presque normale avec Jo, là où d’ordinaire elle faisait partie des rares personnes avec qui les échanges étaient considérés comme musclés. Mais il n’allait pas cracher dessus: ça faisait du bien que ce soit le cas. « J’ai pas besoin de ça pour mettre des belles robes. » Il sourit. « Autant pour moi. » Il se pencha quelque peu vers elle. « Ce serait une occasion supplémentaire, c’est tout. » Et rien d’autre. Ce serait peut-être un coup de pub pour l’exposition en question, mais ce n’était pas ce qu’il désirait de son côté; puisque justement il lui expliquait en parallèle à quel point à ses yeux de pouvoir garder ses productions pour lui était important. Il n’avait jamais voulu que les regards se posent sur lui, et il ne chercherait pas à le faire. Il aimait peindre, mais il aimait ça pour l’effet que ça avait sur lui - sur cette certaine sérénité que cela pouvait lui apporter. « Ça aurait été beau si j’avais cru en moi jusqu’à ce que ça fonctionne. Mais j’ai lâché l’affaire pendant six ans après le début de ma médiatisation. » Il fit rouler ses lèvres l’une sur l’autre, avant de reporter son regard ailleurs à son tour. « J’ai cru comprendre, oui. » Peut-être avait-il lu la page Wikipédia de la brune un jour, et posé des questions à sa femme ensuite pour avoir un peu plus d’explication que ce qui pouvait se trouver sur internet. Par curiosité, pour en savoir un peu plus sur celle qui était importante pour la personne qui lui était le plus importante à lui.

Finalement, le discussion se tarit et Damon indiqua à Josephine qu’elle avait bien plus d’intérêt que lui pour une fois à rejoindre Megan dans la chambre où elle dormait déjà. Elles avaient besoin l’une de l’autre, tant qu’elles étaient toutes les deux au même endroit, il serait présent les autres jours de son côté. Elle sembla hésité, finit par opiner du chef et quand ils prirent le chemin des chambres, elle lui adressa une dernière fois la parole. « Arrête la clope, hm ? On n’a pas besoin d’un mort de plus avant au moins une bonne dizaine d’années. » Expulsant un petit rire par le nez, il esquissa un sourire dans le même temps. « C’est prévu. » C’était juste plus compliqué à faire qu’à dire. « Megan me tanne depuis des mois, j’ai déjà diminué. » Il savait que ce n’était pas bon pour sa santé, Damon n’était pas assez idiot pour faire fi de cette information. « Merci. » Que Jo souffla finalement. « J’irais pas jusqu’à dire que c’était sympa, mais t’es moins creux que je le pensais. » Damon leva les yeux au ciel. « Y’a pas de quoi. » Il était on ne pouvait plus sérieux. « Et merci aussi, je suppose ? » De ne pas le trouver si ennuyant qu’elle l’aurait pensé à la base. « Et… Hésite pas. » Si jamais elle avait besoin, d’il ne savait quoi, mais l’idée était là: il avait beau avoir ses préjugés sur elle aussi de son côté, il ne lui tournerait pas le dos - sauf pour retrouver la chambre d’amis et pousser la porte à sa suite pour retrouver le silence tout relatif de la chambre.