Y’a tellement de chose dans ton cerveau ces derniers temps que si on devait te dessiner à l’échelle de ce qu’il s’y passe, tu serais totalement comparable à un macrocéphale. Le nez dans ton ordinateur, tu es en train de vérifier une chaine de mail lié à un projet que tu avais mis de côté mais qui vient de refaire surface. Sauf que tu as beaucoup de mal à te remettre dedans parce que ta tête est ailleurs. T’as fait un sale rêve la nuit dernière et ça n’aide en rien si par dessus le marché tu dors mal. C’est bien beau de dormir au moins six heures par nuits, c’est un miracle quand on s’appelle Jordan Fisher MAIS si on a des rêves angoissants pendant ce temps là ça ne sert à rien du tout. Tu n’as pas du tout la sensation de t’être reposé et la réalité c’est que tu devrais juste arrêter de réfléchir sur ce projet là, c’est du temps perdu car tu ne réussira à rien de productif.

“Hey.” Tu ne l’avais pas entendu arriver, tu relèves la tête aussitôt vers elle. “Je te dérange pas ?” Tu fais non de la tête. « Non, j’allais arrêter en plus. » Tu lui dis en fermant l’ordinateur. Tu lui donnes toute ton attention et comme tu le sais déjà, ça demande des efforts aujourd’hui. Tu sais que ça sera plus simple avec Birdie qu’avec ce projet où il fallait lire et relire plein de mails, plein de mots écrit côte à côte qui ne s’impriment pas sur ton cerveau. Birdie elle est réelle, en face de toi, Birdie elle est plus importante que n’importe lequel de tes projets. Ton cerveau arrive bien mieux à fonctionner quand il s’agit d’elle.  “Je pensais à la maison…”  Oh fuck yes tell me more. Car ça fait longtemps que tu as envie d’en parler mais tu lui as promis de ne pas le faire si elle n’amenait pas le sujet elle, et tu as tenu ta promesse.

“Tu crois que… Vu que j’ai réussi à aller au local, peut-être que… Peut-être qu’on pourrait y retourner pour récupérer des trucs ?” Tu tends la main pour prendre la sienne qui trifouille la table pour créer un contact, et peut être l'apaisé car tu sens qu'elle est nerveuse. « On peut oui. » Tu vas doucement porter sa main à tes lèvres pour y déposer un baiser. Vous êtes assis autour de la table. « Est-ce que tu veux savoir quelques trucs à propos de la maison ? J’ai… pris quelques devants puisqu’on va pas retourner vivre là bas. » Tu en as trop dit là déjà Jordan, c’est certain, mais tu attends quand même qu’elle confirme qu’elle est ok d’entendre tout ça. Elle a enclenché le sujet de la maison alors tu en profites en quelques sortes.

Citation :

2 WIN – Y’a une connaissance à toi qui été venu pour une session studio qui est tombé amoureux de ta maison et quand tu as mentionné à ton entourage que tu allais vendre, il s’est manifesté pour la racheter au prix que vous l’avez acheté. Même si vous avez mis des sous pour rénover la dépendance, tu te moques grandement de l’argent, tu es déjà bien heureux de savoir que vous allez pouvoir récupérer ce que vous avez investi dans quelques mois, car il a besoin d’un peu de temps pour s’organiser et l’acheter. D’ici septembre ça devrait être emballé, c’est le deal pour l’instant.

1 WIN – + So close – ou 1 WIN – + FAIL – Y’a des personnes intéressées par la maison mais personne n’a encore vraiment de certitudes sur un achat éventuel.

N’importe quelle autre combinaison – Personne qui l’a contacté pour dire qu’ils étaient intéressé, mais il a fait tourner le mot comme quoi maison avec studio de production et dépendance était disponible à la vente.

 

Quand tu mentionnes que y’a des choses que tu as pris en main déjà de ton côté par rapport à la maison, tu ne t’attendais pas à voir Birdie blêmir. “T’as pris quoi comme types de… devants ?”  Tu avais cru que ce serait une bonne nouvelle, mais en réalité, elle ne sait pas encore ce dont il est question. Peut être qu’elle s’imagine le pire et que lorsque tu lui auras dit ce qu’il en retourne, elle sera soulagé. Car ça sera le cas non ? Vous n’allez pas retourner vivre là bas. Ca te semble logique, pourquoi rester dans un endroit qui nous déclenche des crises. Tu te dis que si elle veut aller récupérer des affaires c’est cool mais tu ne l’imagines pas rester rester et encore moins y dormir… Tu vois déjà comment elle dort ici et les crises qu’elle a pu faire, alors dormir sur le lieu du crime… C’est juste d’une logique implacable pour toi.

Caressant doucement sa main comme pour lui transmettre en continue que tout va bien, tu commences à expliquer ce que sont ces fameux devants. « J’ai commencé à dire à mon entourage si jamais quelqu’un est intéressé pour acheter notre maison. Je connais quelques personnes qui avaient mentionné vouloir un bien immobilier en début d’année on avait beaucoup parlé de maison. » Puis que ça faisait pas longtemps que tu avais cette maison ci. « Et j’avais d’autres connaissances qui avaient beaucoup aimé la maison quand ils sont venus bosser ici avec moi. Je me dis que peut être on pourra trouver un acheteur avec le bouche à oreille mais c’est juste pour tâter le terrain. Faudra sûrement voir avec une agence si jamais ça découle sur rien de cette manière là. Mais voilà c’est pas non plus pressé, c’est juste… enclenché les choses un petit peu. Si jamais quelqu’un connait quelqu’un qui connait quelqu’un… » Tu espères que ta réponse va être satisfaisante pour Birdie et qu’elle va retrouver des couleurs assez rapidement. Qu’elle soit soulagé que tu aies pris ce genre de devants là car c’est la suite logique, n’est-ce pas ? Tu en es totalement convaincu au fond de toi, y’a pas d’autres solution possible.

Y’a des larmes, y’a de la déception, y’a rien qui va en gros. Tu ne pensais pas qu’elle le prendrait comme ça. Vraiment pas du tout. Tu étais à mille lieux. “Tu comptais me le dire quand ? Le jour de la signature de la vente ?”  Les mots veulent tout dire, tu as fait tout faux. Tu es vraiment très surpris, ça se voit sur ton visage et tu sais plus vraiment quoi dire ou faire. Tu cherches la meilleure réponse en essayant de pas faire durer trop longtemps le silence mais tu es sonné oui. « Y’a rien de fait, je peux dire que c’est plus disponible si on me demande pour la maison. Y’a personne qui m’a rien dit pour l’instant en plus. Personne n’est intéressé. C’est toujours notre maison et ça le restera tant qu’on le veut. » Tu restes quand même très surpris de ce retournement. T’es bousculé car tu avais la certitude que de ce côté là, c’était clair pour toi autant que pour elle. La maison c’était fini. Est-ce que ça veut dire que tu vas pouvoir retrouver ton intimité dans ta maison, ton dressing, ton studio, dans un futur proche ? Parce qu’il n’y aurait pas besoin de déménagement dans ce cas là. Tu as du mal à croire que c’est cette route là que vous allez fouler mais elle est si contrariée, visiblement elle est très sûre de son côté à elle et tu t’es planté royalement. Ca t’en fou un coup, va falloir que tu réajustes de nouveau dans ta tête. L’avenir est tellement flou que tu te raccroches à ce que tu peux et tu pensais que ça c’était une des choses assez certaine. Oui tu te répètes mais c’est parce que tu es très déboussolé par sa réaction quand tu étais sûr de faire quelque chose d’utile. D’avancer de ton côté mais pour vous deux ensemble jusqu’à ce qu’elle soit prête à en parler. Et apparemment c’est aujourd’hui qu’elle est prête et tu espères sincèrement que tu es au bout des surprises. Tu n’aimes pas savoir que tu es en train de lui procurer encore plus de mal qu’elle ne gère déjà avec tout ce qui s’est passé.

Tu sens qu’elle défait sa main de la tienne et tu n’aimes pas du tout comment ça se profile. Et évidemment c’est de ta faute. “Jor, tu peux pas prendre ce genre d’initiatives tout seul.”  Tu n’as rien pris vraiment car il n’y a rien de fait mais tu vois ce qu’elle veut dire et tu décides tout simplement de garder le silence parce que rien de ce que tu dis n’aide visiblement. “On est à deux là-dessus. Je sais que t’as misé plus que sur moi sur cette maison mais on est à deux.” Tu fronces les sourcils quand elle mentionne que t’as mis plus d’argent dans la maison et ça te tue qu’elle mette encore ça sur le tapis. C’est pas la première fois. Tu comprends que c’est un problème pour elle en tout cas vu qu’elle le remet en avant dès qu’il est question de la maison d’une manière ou d’une autre. “T’es pas tout seul, je suis là, je suis vivante, je suis capable de comprendre, je…” Ne dis rien Jordan. Ne dis rien. Le silence est ton ami. Elle est pas en état d’avoir une conversation. Elle est frustrée que tu aies pris cette initiative sans lui dire, c’est tout. Elle est énervée pour ça et y’a rien que tu puisses dire qui pourra changer ça. Tu te focalises sur tes pensées que tu te répètes en boucle pour garder ton calme mais damn que c’est pas facile.

Elle part dans de gros sanglots et t’es tellement focalisé sur toi et garder la tête froide que tu n’émets aucun geste vers elle même si le spectacle est vraiment pas agréable à voir.  “J’ai l’impression d’enchainer les échecs et de t’emmener avec moi dans ma merde et je voulais juste…” Tu sais pas ce qu’elle voulait parce qu’elle ne le dit pas et tu ne demandes pas non plus. Est-ce qu’elle sait la suite de cette phrase? Est-ce que c’est vraiment juste les larmes et les sanglots qui ont bloqué la suite ? Tu sais pas et tu n’as pas vraiment envie de savoir. T’as bien compris qu’elle a pas aimé ce que tu as fait, c’est fait, c’est trop tard, même si y’a rien de fait en réalité car personne n’a énoncé d’intérêt pour l’achat de votre maison. T’as pas la force de la consoler là. T’es juste là, avec elle, parce que t’as pas envie de la laisser pour autant. « Je suis désolé. » C’est tout ce que tu trouves à répondre pour malgré tout pas la laisser dans le silence. Tu l’as entendu oui.

Tu gardes ton silence car tu sais pas quoi dire de plus. Vous êtes misérables tous les deux et tu ne comptes pas te faire plaindre devant Birdie. C’est elle qui vit un enfer, toi tu la suis, parce que tu l’as décidé et ça t’affecte mais ça n’est rien avec ce qu’elle a vécu et vit encore. Car ça la hante tous les jours et tu en es très très conscient. Tu ne l’oublies pas. Tu remercies l’univers tous les jours que Aurora ait une si grande maison, avec une si belle vue apaisante parce que tu es certain que tu n’aurais pas tenu aussi bien mentalement n’importe où ailleurs. Tu aurais pété un cable depuis longtemps.

Tu la vois qui se lève et tu la suis du regard. Tu la laisses filer, sans chercher à la suivre, mais deux minutes après tu te lèves pour aller jeter un oeil sur elle. Pour être sûr qu’elle est ok et pas en train de se faire du mal. Oui tu penses toujours au pire tout le temps et tu préfères que ce soit le cas car ça évite le pire justement. Mais surtout au fond, tu veux la voir être mieux, s’apaiser. La porte de votre chambre entrouverte, tu peux la voir qui est allongée dans votre lit, avec sa grenouille. Ca te rassure de la voir comme ça, tu voulais aussi lui proposer d’aller se reposer mais tu n’as pas oser le faire, ne voulant pas la contrarier davantage en ayant l’air de l’infantiliser. Tu aurais bien été prendre ton piano pour te calmer davantage toi aussi mais tu ne veux pas la déranger dans la chambre. Alors à la place, tu vas à ton endroit préféré du monde ces dernières semaines : la balancelle dans le jardin, face à l’océan. Tu as pensé vite fait à aller sur la plage directement mais tu n’as pas envie de lui filer un coup au cœur si elle pense que tu es parti parti une fois qu’elle sera debout. Tu sais combien elle déteste ça, se sentir abandonné, alors c’est vraiment pas le moment de lui filer un coup de grâce pareil. Le regard perdu sur l’horizon, tu te laisses voguer dans tes pensées, t’es triste de tout ce qui se passe mais tu te dis que tu seras jamais aussi triste qu’elle qui pense sûrement avoir toutes les responsabilités de votre désarroi commun. Mais c’est faux, c’est Alistair qui est le responsable. “On peut y retourner une dernière fois ?”  Tu ne l’avais pas entendu arriver et tu tournes les yeux vers elle. Sa formulation laisse sous entendre qu’elle compte pas retourner vivre là bas, comme tu l’avais initialement supposé. Mais tu ne seras pas celui qui lui dira ‘je te l’avais dit’, ou ‘je le savais’. Elle a d’autres chats à fouetter Birdie. « Bien sûr. » Tu marques une pause avant d’ajouter. « Quand tu veux. Tu me dis. » Son heure, son jour, seront les tiens.

Ca se voit qu’elle sait pas trop, ou du moins c’est ce que tu déchiffres de son langage corporel. Sauf que tu as bien compris que entre ce qu’elle laisse être vu et ce qu’il y a dans sa tête ça n’est pas toujours alignés. Cette nouvelle version de Birdie est imprévisible, tu as encore beaucoup à apprendre et elle aussi. Vous découvrez tout ça ensemble, un jour après l’autre.  “Maintenant ?” Tu le sentais bien et t’es content que ce soit cette réponse. Tu veux aussi mettre ça derrière vous. Ca vous a fait autant l’un que l’autre dépenser beaucoup d’énergie en cet après midi.  “J’ai besoin d’être sûre.” « Okay. » Tu sais que c’est beaucoup trop tôt pour avoir un oeil plus apaisé sur votre maison, mais tu ne vas pas lui dire de prendre le temps. Tu veux aussi que ça avance, tu veux qu’elle confirme que vous pouvez vendre la maison. Tu veux pouvoir enclencher la suite, chercher un autre toit pour vivre, vider la maison et déménager. Recommencer sur des nouvelles fondations pour trouver une nouvelle stabilité, une nouvelle intimité et indépendance.

Tu te lèves car vous allez partir dans les minutes qui arrivent du coup. Ca t’en fou un petit coup de savoir que tu vas devoir conduire jusque là bas aller retour vu que ça reste vraiment pas ta tasse de thé, mais tu vas le faire. Tu es juste déjà un peu plus à fleur de peau qu’à l’accoutumé, tu espères vraiment que le trajet va bien se passer. Ce stress qui te prend comme à chaque fois que tu dois conduire sans que tu aies eu le temps de t’y préparer psychologiquement en amont.“J’ai réussi à écrire dans mon carnet.”  Oh. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle dise ça. T’as cru qu’elle avait dormi. “Ca m’a aidé.” Tu hoches la tête. « C’est bien. » Tu sais pas quoi répondre parce que t’es déjà en train de stresser pour la conduite à venir, ta tête est ailleurs et ça se voit. « Je vais faire un tour dans la salle de bain et on peut y aller. » Tu dis en allant à l’intérieur de la maison.

Une fois dans la salle de bain tu fermes la porte à clé. Tu pisses. Tu te laves les mains. Tu t’observes dans le miroir et tu te fais une moue toute triste à toi même. T’as vraiment pas envie de devoir conduire jusque Logan City maintenant t’es dégoûté. Tu te mets un peu d’eau sur le visage pour reprendre tes esprits, remettre tes idées en place, essayer de passer au delà de ton angoisse, de ton humeur. Mais t’as tellement pas envie d’y aller tout de suite. Tu sens qu’elle peut faire une crise et tu te sens pas prêt à gérer ça si ça s’ajoute sur toutes les émotions de la journée déjà. Mais tu vas y aller de manière optimiste. Qui vivra verra. Tant pis si tu craques une fois là bas, faudra bien que ça sorte à un moment donné parce que le trop plein de tout. Ca ne changera pas et tu penses que dans tous les cas t’es perdant. Si tu dis non à y aller maintenant tu vas la contrarier. Tu prends de grandes inspirations, expirations tu fermes les yeux, tu tentes de t’apaiser, les mains sur ton visage. Ca va aller. Tu te dis que c’est bien tu vas être fixé sur la maison dans quelques heures là et vous allez pouvoir avancer, oui, il faut que tu te focalise sur ça. Ca t’aide à t’apaiser. Et puis tu la rejoins, tu prends ton téléphone, tes clés, t’es prêt à partir. « Allons y. »

“J’ai hâte de le reconduire.”  Ca te crispe de l’entendre dire ça parce que là t’as tout sauf envie de conduire et elle c’est ce qu’elle a envie de faire. Tu sais qu’elle aime ça et pas toi et toi aussi tu as hâte qu’elle puisse reconduire mais là t’aurais vraiment pas envie qu’elle t’envie vu combien tu as envie de te jeter sur les rails d’un train plutôt que de conduire en fait là. Oui c’est un effort à ce point là pour toi à ce moment précis. Un supplice. Tu gardes ton silence, tu te répètes en boucle que ça va aller, et au pire si c’est écraser derrière ton volant que tu meurs c’est pas mal comme concurrence aux rails du train. Oh Jordan…

“Pour ce que ça vaut, merci de me conduire partout. J’apprécie d’être la princess passager.” Tu te demandes si elle a lu tes pensées pour dire ça, mais la réalité c’est juste qu’elle s’est bien reposé et elle a l’air d’avoir vraiment l’esprit plus clair. “Même si j’ai hâte de pouvoir conduire de nouveau.” Oui ça tu avais compris et toi tu as hâte de ne plus avoir à être derrière un volant. Tu l’entends mais tu ne réponds pas, tu es trop concentré et stressé derrière ton volant. “Ce qui est une bonne chose.”  Mais elle continue et elle doit peut être vouloir une réponse. « Oui c’est une bonne chose. » Que tu réponds avec un ton neutre alors que les jointures blanches sont visible sur tes poings tellement tu tiens fort le volant entre tes mains. T’as pas la force de plus dans les démonstrations là. C’est pas le moment. Tu fais ce que tu peux.

Une fois arrivé, tu sens la délivrance te parcourir et tu sais très bien que ça doit être l’effet totalement inverse pour elle. Elle entre dans son enfer, dans son cauchemar. Elle va remettre les pieds sur les lieux du crime. Au moins tu te dis que vous êtes tous les deux dans le même panier à un certain niveau même si ça n’a rien à voir. Vous vous mettez à rude épreuve autant l’un que l’autre. “Je… Je dois avoir des bricoles à récupérer dans mon atelier.”  Tu hoches la tête alors que tu te décides de la suivre mais de lui laisser une longueur d’avance. Tu veux pas qu’elle pense que tu la surveilles même si c’est tout à fait ce que tu fais  “Mais quel… Quel enfoiré.” Tu entres dans la pièce à sa suite juste pour vérifier que tout va bien. Elle rage juste - et à très juste titre - sur les dommages qu’il a créé dans la pièce en plus que dans l’âme de ta fiancée.

Tu restes silencieux, lui laissant tout le temps et l’espace qu’elle a besoin pour cette reconnections avec la maison. Quand tu jugeras qu’elle est ok et que tu peux la laisser toute seule sans danger de crise ou quoi, tu iras dans ton studio tel le cliché que tu es. Tel l’addict que tu es aussi. Tel le mec qui a bien besoin de jouer un bout de piano pour s’apaiser alors qu’il a le trajet retour à se taper encore. Ton calvaire n’est pas terminé. Tu te dis que celui de Birdie non plus, malheureusement. Ca ne se terminera pas juste en quittant cette maison, mais ça aidera. C’est des morceaux que tu connais par coeur que tu joues sur ta Mona Lisa qui te manque même si tu as un autre piano avec toi chez Aurora, ce n’est pas pareil. En tout cas tu profites bien du moment et ça fait vraiment des miracles sur ton esprit. Tu prends des grandes inspirations en même temps, tu souffles par la bouche, et tu joues surtout. Tu joues en boucles ce morceau, le tout premier que Maggie t’a donné, cette partition qui a changé ta vie que pour le meilleur.

Si jamais Birdie n’est pas venu à ta rencontre dans le studio tu iras la rejoindre une demi heure plus tard, espérant que tout va toujours et que tu ne l’as pas abandonné au pire moment. T’as juste pensé à toi pendant une petite demi heure, tu en avais besoin.