| jorbir 151 x nobody cares like you do |
| | (#)Lun 27 Mai 2024 - 11:10 | |
| T’as l’impression d’entrer dans un lieu maudit. Oh, il l’était déjà avant mais ce n’était pas sur la même échelle. Tu n’étais pas directement impliquée. L’histoire du psychiatre était une histoire comme toutes les autres que tu regardais. C’était excitant. C’était intriguant. Mais là, tu es pleinement touchée donc c’est totalement différent. Il n’y a rien d’excitant ou de palpitant. Ça le sera peut-être pour les personnes qui seront intéressées par la maison. Si t’avais besoin de savoir, t’en as la certitude maintenant ; tu ne pourras pas revivre ici. Juste le fait que Jordan te l'ai balancé comme ça sans préavis, sans t’avoir concerté en amont t’a foutu un coup. Vous êtes à deux sur cette maison. Mais rien n’a été vu ni signé pour le moment. Heureusement. Tu te demandes quand même s’il t’en aurait parlé si quelqu’un avait été intéressé.
Mais pour l’instant, tu ne penses pas à tout ça. T’es trop obnubilée par ton atelier, les débris de verre au sol, les cadres explosés. Tu sens la boule remonter. Tu t'assois sur le bord du pouffe présent. La tête courbée, les épaules voûtées. Le regard perdu dans le vide. Des larmes coulent de nouveau sur tes joues. C’est un déchirement. C’est un deuil à faire. Tu étais tellement fière de cette putain de maison. Pour une fois que t’avais réussi quelque chose dans ta vie. Y’a eu des coups durs mais t’as enchainé les fiançailles, la maison et l’ouverture de ton magasin. T’étais fière. Si fière. Et depuis le début d’année, tout roulait pour vous aussi. Evidemment qu’il allait y avoir quelque chose qui allait arriver. Ça ne pouvait pas durer.
Tu finis par relever la tête pour regarder par les grandes fenêtres. Cette vue et cette lumière sont incroyables. C’était un tel plaisir de créer ici. Tu mords ta joue. T’entends du bruit derrière toi et tu te retournes un peu vivement avant de voir que ce n’est que Jordan. Tout va bien. “J’ai l’impression d’être déjà en deuil.” que tu murmures doucement, le visage se tournant une nouvelle fois vers la vue, l’eau faisant briller tes prunelles. “Comme si mon corps savait déjà que c’était fini pour cette maison.” L’eau redevient des larmes et tu renifles en passant ta main sur ton visage. “C’est tellement dur. Pourquoi j’ai cette impression d’échec ? C’est stupide. C’est qu’une maison.” Tu veux diminuer la beauté du lieu et sa perfection. Tout ça a été entaché. A cause d’Alistair. “Tout ça à cause de…” Tu serres les dents avant de taper du poing sur la table. Vraiment, le mélange désolation et rage est un mélange très étrange. C’est comme si tu serai capable de tuer quelqu’un tout en éclatant en sanglots. C’est tellement bizarre. |
| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 11:49 | |
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Dans son atelier, elle regarde la vue de la plus haute des fenêtres de la maison. La plus belle vue possible de toute cette maison. Tu sais combien elle aimait coudre et peindre et juste se perdre dans cette pièce ci qui était à elle et rien qu’à elle. Tu restes à une distance d’elle, ne voulant pas la déranger dans ce qu’elle est en train de faire. “J’ai l’impression d’être déjà en deuil.” Son deuil. C’est bien ça qu’elle est en train de faire. Réaliser que cette maison ne sera plus comme avant pour elle, pour vous. Elle aura été un passage de votre vie. Quelque chose d’important, qui a abrité des très grandes joies comme les plus grandes peines. Tu n’oublieras jamais cet après midi sur la terrasse où tu as vraiment cru que vous deux c’était terminé parce que Birdie t’annonçait qu’elle voulait peut être des enfants un jour.
“Comme si mon corps savait déjà que c’était fini pour cette maison.” Tu hoches lentement la tête pour lui confirmer que c’est certainement exactement ce qui est en train de se passer au fond d’elle. Elle est en train de ressentir ce que toi tu as ressenti quand vous avez du quitter l’autre maison. Symbole de ta réussite. Ta fierté. Ta toute première maison qui n’est plus tienne à présent. Ca te brise le coeur à chaque fois que tu y penses. “C’est tellement dur. Pourquoi j’ai cette impression d’échec ? C’est stupide. C’est qu’une maison.” Les larmes qui roulent sur le visage de Birdie te serrent le coeur comme à chaque fois. Tu ne t’habitueras jamais à la voir triste même si c’est malheureusement un tableau que tu vois régulièrement depuis quelques semaines.“Tout ça à cause de…” C’est maintenant que tu te décides à t’approcher d’elle pour aller l’enrouler de tes bras. Tu te cales derrière elle, ton torse contre son dos. Tu tentes de lui insuffler de la douceur mais tu sais que là rien ne servirait. Elle souffre, tout ça est une immense injustice, elle ne méritait et ne mérite toujours pas ce qui lui est arrivé. Il faut l’accepter et aller de l’avant mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Tu le sais très bien et tu ne le diras pas, car tu ne penses pas que ce soit agréable à entendre. « On trouvera une nouvelle maison qui sera parfaite… » Tu murmures doucement à son oreille. « Ca ira… On va se refaire un nid… Je te promets on sera bien. » Tu veux qu’elle voit le bon côté de tout ça, un nouveau départ même si vous ne l’aviez pas demandé. C’est le jeu de la vie, vous venez de passer la case départ sans choper les 20 000 francs, c’est certain, vous avez été volé mais y’a encore beaucoup de possibilités devant vous.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 12:27 | |
| Ce même poing que tu brandis contre la table est celui que tu lèves pour pincer l’arête de ton nez afin de tenter vainement de te calmer. Que ce soit des noyaux de la colère dans ton intérieur que de la détresse que tu ressens face à ce deuil dont tu ne t’attendais pas. C’est tellement violent, c’est une autre forme de brutalité. Une brutalité où Alistair montre l’étendue de son emprise même des jours et des semaines après. Il a violé votre espace, votre lieu d’habitation, votre havre de paix. Quand est-ce que tout ce malheur va s’arrêter ? Est-ce que tu dois t’attendre à ce que l’univers vienne te bouffer la vie comme ça toutes les décennies ? Tu n’as pas assez eu de malheurs comme ça ? Toi qui est si positive d’habitude, tu as un coup de massue qui t’as explosé à la figure et cette épreuve finit par t’achever au sol.
Jordan vient derrière toi, ses bras t’enroulant contre lui, son torse devenant l’appui le plus solide que tu puisses avoir à travers toute cette tempête. Quand tu penses que ça ira, la réalité te rappelle que non, il y a encore du chemin à faire et malgré ta bonne volonté et ton optimisme forcé, ça ne sera pas aussi simple que tu veuilles le croire. « On trouvera une nouvelle maison qui sera parfaite… » Ta main va sur les siennes et tu te laisses bercer autant par sa forme que par ses mots, tes paupières closes alors que tu te raccroches à lui car il est la seule chose qui compte au final. C’est lui qui est toujours là, qui n’a pas encore fui ni flanché. Il est là, il subit, il affronte avec toi, malgré que ce soit compliqué et difficile. « Ça ira… On va se refaire un nid… Je te promets on sera bien. » Je te promets on sera bien. T’as une sale sensation qui te parcourt en entendant ça. C’est Jordan, tout va bien, c’est Jordan, tu te répètes. Tu hoches la tête tout en forçant la sensation de malaise à partir. C’est Jordan qui parle, c’est ton fiancé, celui qui se soucie vraiment de toi, celui qui t’aime vraiment et surtout, que t’aime en retour, ça va aller, tout va bien. Toujours dans ses bras, tu te retournes pour lever les yeux vers lui et amener son visage vers le tien afin de déposer un baiser sur ses lèvres. Comme pour te rappeler que c’est Jordan. “You are home. I can live without a house but I can’t live without you. You’re my home.” Que tu murmures, le visage de nouveau enseveli sous l’eau alors que tu caresses sa joue. Puis tu vas te nicher dans le confort dans ses bras, contre son torse, son nez contre lui car c’est la meilleure odeur du monde. He’s home. He was always home. And he will always be. Tu te raccroches à ça car c’est important. Jordan, et tes proches, ce sont eux les plus importants. “I’ll be fine as long as I’m with you.” que tu murmures à moitié étouffée par son haut contre lequel t’es plaquée, tes bras autour de sa taille. Tu t’en remettras. Et tu réaliseras aussi plus tard que ce déménagement aurait été inévitable dans tous les cas. Vu que vous en aviez déjà parlé en début d’année. Un mal pour un bien que tu ne réalises pas encore.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 16:40 | |
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Elle ne cherche pas à se défaire de tes bras et ça te rassure. Tu t’attends tellement à tout avec Birdie. C’est la première fois que vous revenez ici. Tu ne sais pas comment elle peut réagir, elle même ne sait sûrement pas non plus. Tout ça c’est nouveau pour tous les deux. Vous découvrez toutes les nouvelles humeurs qui vous transpercent, ou plutôt qui la traverse elle, et toi tu es là pour te manger ce qui ricoche. Tu es là pour essayer de l’apaiser comme tu peux, avec ce dont tu es capable sur le moment car ça aussi ça fluctue. Mais là maintenant ça va mieux, tu as rechargé tes batteries avec ton tour dans ton studio. Tu ne l’auras pas beaucoup utilisé et t’es bien triste de tout le temps et l’amour que tu y as mis pour le laisser. Ca reste un déchirement de quitter cet endroit, même si tu sais que la suite sera mieux, car tu feras en sorte que ce soit bien plus central qu’ici. Ca ne fonctionne pas pour toi d’être autant en banlieue, t’es un mec de la ville.
Tu berces doucement Birdie qui est toute chamboulé d’être ici, de réaliser que cette maison vous aller la laisser derrière vous. C’était juste une étape de votre vie, pas toute votre vie. Elle se retourne, ses yeux remplis d’eau qui cherchent les tiens. Elle vient embrasser tes lèvres, tu n’aurais pas penser que ce serait ça son move. Mais ok, tu apprécies le geste. “You are home. I can live without a house but I can’t live without you. You’re my home.” Tu ne t’attendais pas non plus à une déclaration de la sorte non plus. Ca sonne si solennel. Elle est sûrement en train de se le répéter pour apaiser la douleur de laisser la maison. Ton coeur bat plus vite quoi qu’il en soit, car ça te touche en plein coeur. Elle se remet toute contre toi et tu l’enveloppes de tes bras, mais aussi de tout ton amour. “I’ll be fine as long as I’m with you.” Tu la serres un peu plus, tu embrasses ses cheveux. « I’ll be with you forever. » Tu murmures doucement et en toute sincérité. « I’m never leaving you. » Tu le lui répètes car non seulement c’est la vérité, mais tu sais que ça lui fait du bien, alors pourquoi se priver de ces mots qui apaisent.
Tu lui laisses tout le temps dont elle a besoin dans tes bras. Tu brusques pas, tu n’as pas non plus envie de reprendre la route alors ça ne te dérange vraiment pas. Quand elle se détachera, tu demanderas doucement. « Dis moi ce que tu veux prendre, je mets dans la voiture. » Tu marques une pause avant d’ajouter. « On est pas obligé de partir tout de suite, mais juste commencer doucement. On a tout le temps. On fait comme tu préfères. » Tu ajoutes avec une main sur sa joue que tu caresses.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 17:56 | |
| Les bras de Jordan t’enveloppent et tu n’as jamais autant béni ta taille, et la sienne, autant qu’à ce moment précis. C’est futile mais t’es complètement ensevelie sous lui et ça te va parfaitement bien comme ça. T’es une gamine qui a besoin d’être réconfortée, soutenue et protégée, qui a envie d’entendre des paroles réconfortantes même si elles ne sont pas vraies. « I’ll be with you forever. » Jordan n’est pas capable de mentir, de toute façon. « I’m never leaving you. » Tu le crois car il est toujours là malgré tout ce que vous traversez depuis des jours et des jours. Il est toujours là à te supporter, dans tous les sens du terme. Tu n'es pas facile en ce moment mais ce n’est pas facile pour toi en premier. T’aimerai pouvoir lui épargner tous ces tracas qui découlent de ce drame hors de votre volonté commune. Mais ce n’est pas une situation que tu peux gérer toute seule. Tu ne peux pas non plus le cacher, le garder pour toi comme tu as pu l’avoir fait dans le passé. Non, c’est impossible, car il y avait tous ces gens qui se souciaient de ne pas avoir de tes nouvelles et qui ont remué tout ce qu’ils pouvaient pour te retrouver.
Tu restes encore un moment indéfini dans ses bras, lovée contre lui, à écouter son cœur battre - ce qui te donne aussi un rythme à retrouver de respiration après tous ces sanglots. Tu frottes ton nez contre lui, comme Milady peut le faire avant de se poser contre vous ou quand elle veut des caresses. Tu ne serai pas dérangée d’avoir la main de Jordan contre ta nuque, comme il fait quand tu conduis.
Tu finis par te détacher car malheureusement, vous ne pouvez pas non plus rester là indéfiniment. Enfin, techniquement si puisque c’est toujours chez vous mais la claque est longue à encaisser. « Dis moi ce que tu veux prendre, je mets dans la voiture. » Tu hoches mollement la tête en te frottant un oeil. « On est pas obligé de partir tout de suite, mais juste commencer doucement. On a tout le temps. On fait comme tu préfères. » Sa main sur ta joue t’incite à le regarder, ce que tu fais. Tu scrutes tes yeux, comme si tu cherchais à y voir l’avenir car il devient incertain et tu n’es plus sûre de rien. A part que vous serez toujours ensemble car c’est cosmique entre vous. Tu te laisses bercer par sa main. Tu lâches un bref soupir en reniflant de nouveau. “Je vais prendre quelques bricoles ici et dans le dressing.” Tu frottes ton nez qui te chatouille. “Y’a des pièces dont je suis fière que j’ai pas envie de laisser là.” Tu regardes autour de vous. “Je…” Qu’est-ce que t’es agacée d’être comme ça. Fatiguée, perdue, désabusée. Tu regardes tout et rien à la fois. “On peut pas prendre nos meubles de toute façon.” Tu réfléchis tellement lentement que t’as envie de te foutre une claque ou dix. “J’ai pas grand chose à prendre. Je voulais juste… Sentir.” Ou plutôt ressentir. Et merlin que tu ressens fort. Pas forcément dans le positif. “J’ai… J’espère pouvoir faire un jour le tour du jardin une dernière fois.” Tu renifles encore, les larmes sur le bord des yeux - il suffit d’un clignement pour que deux petites sauvages roulent le long de tes joues. Ce qui t’énerve. “Et putain, j’en ai ma claque de chialer comme une merde!” Tu t’exclames en passant ta main sur tes joues rageusement.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 19:00 | |
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Tu pourrais rester éternellement avec Birdie dans tes bras comme ça. Tu laisses le temps défiler, tu penses, tu réfléchis, tu la berces, tu tentes de voir ce qu’est la prochaine étape. Tu aimes savoir ce qui va suivre, ce qui n’est pas flou, ça t’aide à tenir depuis qu’elle est de retour. La suite, c’est récupérer ce qu’elle veut ramener avec vous. Elle est tellement adorable à se frotter l’oeil. Elle a l’air de sortir d’une sieste et tu prends ça pour un bon signe. Elle s’est reposée, elle s’est calmée, elle est apaisée. Non? Tu espères en tout cas. Tu veux penser que son reniflement appartient au passé, les larmes ne sont plus, pour l’instant. “Je vais prendre quelques bricoles ici et dans le dressing.” Tu hoches la tête. “Y’a des pièces dont je suis fière que j’ai pas envie de laisser là.” Nouvel hochement de tête alors que ta main se trouve à présent sur son bras, doux.
“On peut pas prendre nos meubles de toute façon.” « Pas aujourd’hui non. » Tu n’as que ta voiture. Mais tu aimes bien qu’elle parle de meuble car ça veut dire qu’elle veut déménager pour de bon. “J’ai pas grand chose à prendre. Je voulais juste… Sentir.” Tu confirmes d’un hochement de tête, comprenant tout à fait la démarche. “J’ai… J’espère pouvoir faire un jour le tour du jardin une dernière fois.” Tu confirmes d’un hochement de tête. Tu sens que ça la touche, l’émotion la gagne. “Et putain, j’en ai ma claque de chialer comme une merde!” « Hey… » Tu dis alors que tu vas doucement la reprendre contre toi. Tu embrasses le dessus de sa tête à multiple reprises tout en lui parlant doucement. « C’est pas rien d’être ici… Laisse toi traverser par les émotions, tu te sentiras mieux après. » Tu frottes son dos. « C’est pas obligé que ce soit la dernière fois que tu viens ici… Faudra tout récupérer à un moment, crois pas que tu vas être exempté d’utiliser tes bras musclés. » Car tu l’as vu taper dans le sac, même si elle le fait pas trop, elle le fait et tu sens qu’elle va continuer. « Notre prochaine maison sera mieux… » Tu murmures en reprenant un petit peu plus de sérieux que sur ta phrase précédente. Tu veux lui planter l’idée de la suite, de la prochaine maison car tu as hâte d’un environnement plus stable. « Je te laisserai choisir, ma seule condition c’est que ce soit en ville. » Tu te dis que visiter et avoir le choix, ça va la faire kiffer… non ? Tu espères.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 20:00 | |
| « Pas aujourd’hui non. » je parle comme je pense, comme une automate sur pilote automatique alors que l’acception de devoir abandonner ce lieu qui m’a été cher tente de progresser dans ma tête. J’ai envie de hurler que non, personne ne me la prendra jamais, qu’elle est à moi pour toujours mais c’est simplement parce que mon égo n’a pas l’air d’accepter ce qu’il voit comme un échec. Je n’ai pas l’habitude de ressentir ce genre de vibrations ; je n’ai jamais été ambitieuse donc je ne peux pas comprendre ce qu’est un échec. Il y a des hauts, des bas et il y a le milieu et tout ça, c’est une vie à vivre et à transpirer. Cette découverte ne me plait pas et j’espère ne jamais la revivre. Je suis bien dans ma vie sans attente.
Et puis il y a ces putains de larmes qui reviennent, ce qui m’énerve. L’impression d’être une pleurnicharde en puissance - ça aussi, je l’ai jamais été. Je crie, je frappe, j’hurle mais je pleure le soir, dans mon lit ou dans ma douche, comme n’importe quelle personne pudique. La pudeur, les larmes en ont rien à foutre vu qu’elles sortent quand je leur demande rien et n’importe quand, n’importe quelle émotion me traversant. « Hey… » Du coup, je regagne les bras de Jordan, ce qui a le don de faire remonter la tristesse encore plus haut car il voit ma détresse, il doit la supporter et ça me fait mal au coeur pour lui de devoir être témoin de ce spectacle sans savoir quoi faire pour m’aider - vu que moi-même, j’en sais rien. Je fais tout pour m’épauler mais j’ai l’impression de ramer si fort. Je pleure sur ce point tellement souvent. Trop souvent. « C’est pas rien d’être ici… Laisse toi traverser par les émotions, tu te sentiras mieux après. » Comme si mon être n’attendait que son aval, je m’effondre en larmes de nouveau. Mais de vraies grosses larmes qui vont mouiller son vêtement, avant des bruits dégueulasses et vraiment, je me fais de la peine à moi-même. Je pensais que ça irait mais pas du tout ; le point positif, j’ai pas fait de crise! A part une crise de larmes mais ça, c’est moins compliqué qu’une crise de nerf, d’hystérie, d’angoisse ou d’anxiété. « C’est pas obligé que ce soit la dernière fois que tu viens ici… Faudra tout récupérer à un moment, crois pas que tu vas être exempté d’utiliser tes bras musclés. » ce con réussit à me faire ricaner au milieu de mes sanglots, il est vraiment pas croyable et c’est bien pour ça que je l’aime autant.
Mes doigts se raccrochent à lui, fidèle compagnon de ma vie, pilier inébranlable. Il m’épate, Jordan, car il a l’air d’être toujours solide. Oh, je vois bien qu’y a des moments où il prit ses instants à lui, ses me time que je couve d’un regard au loin parce que s’il s’éloigne ou disparaît sans que je sois prévenue, c’est la frénésie, l’inquiétude et la panique qui s’instaurent. C’est lui, lui, qui me guide ; mes yeux, mes jambes, mes bras. Ca a beau être compliqué, je sens bien que je suis pas une perle et encore moins un cadeau, mais il est là, fidèle au poste, toujours prêt à adoucir mes maux et mes journées. « Notre prochaine maison sera mieux… » je m’en fous, je m’en fous, je veux plus de mieux ou de parfait, je veux plus m’attacher à un endroit qui sera le nôtre pour prendre le risque de le perdre, je veux juste être avec lui et nos animaux, c’est tout ce que je veux. « Je te laisserai choisir, ma seule condition c’est que ce soit en ville. » je tente de reprendre un peu de contenance alors que ça a l’air de se calmer au niveau des larmes. Je me détache juste un peu la tête pour reprendre une inspiration et éviter d’inonder encore plus son haut. Je passe mes mains sur mes joues en gonflant ma poitrine pour inspirer profondément. “Je m’en fiche de la prochaine maison. Y’a que toi qui compte dedans. Elimbah sera toujours ma seule maison. Elle me quittera jamais.” tout comme Jordan ici. Ça a toujours été comme ça, j’ai jamais eu de pied à terre solide en ville tant que j’avais celle de la campagne qui m’attendait toujours sagement. Des propos pouvant être violents mais j’en ai pas conscience tellement que ça me semble normal. Et puis, ça me donne l’impression que c’est réel, que je me détache déjà ; Jordan ayant déjà entreprit les démarches, j’ai plutôt intérêt à m’y faire vite, bon gré malgré. “Mes émotions me font chier et elles me fatiguent.” au cas où il s’en était pas rendu compte. Je continue à frotter mes yeux après mes joues, mes épaules basses tellement que je suis lasse. “Je vais prendre mes trucs et… On pourra partir. J’ai que des émotions négatives qui me traversent alors que je pensais que ça irait. A chaque fois que je pense que ça ira… Ca me bute par derrière.” je passe une main sur son haut avec la mine déconfite. “T’es tout trempé.” un détail insignifiant mais on désamorce les bombes comme on peut.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 21:14 | |
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Tu n’aurais pas cru qu’elle t’aurait écouté quand t’as dit de se laisser traverser mais t’es content qu’elle l’ait fait. Elle va peut être être très fatigué après, mais au moins, elle aura évacué. Tu ne t’arrêtes pas de la bercer, tenter de l’apaiser avec des baisers dans ses cheveux, ta main qui fait des cercles dans son dos. T’en as aussi les larmes qui te montent car comment rester insensible alors que la personne qu’on aime le plus est en larmes puissance mille ?
Le temps passe, le calme revient doucement mais tu ne cries pas victoire oh non loin de là. Tu sais que c’est un rollercoaster permanent. Ca se bouscule dans la tête de ta fiancée et ça ricoche sur toi. C’est pas facile, il faut apprendre à slalomer avec encore plus de dextérité qu’avant. Mais pour l’instant, tu t’en sors même si t’es pas parfait. Tu tentes de l’apaiser avec tes mots sur l’avenir, la prochaine maison. Elle se défait un peu de toi, ton coeur est tout serré de la voir dans cet état. “Je m’en fiche de la prochaine maison. Y’a que toi qui compte dedans. Elimbah sera toujours ma seule maison. Elle me quittera jamais.” Elle tente de reprendre un peu de contenance, tu la vois qui s’essuie les joues, qui respire plus profondément. Tu es touché par ses mots et tu espères fortement pour elle qu’il n’arrivera jamais rien à Elimbah. Tu ne veux pas la voir encore plus démolit. Tu arrêtes d’y penser aussitôt que la pensée t’effleure parce que ça ne sert à rien de se faire du mal en avance. Il y a assez de mal comme ça en ce moment pour en inventer. “Mes émotions me font chier et elles me fatiguent.” Ta main est posée sur son bras que tu caresses doucement. Tu ne veux pas rompre le contacte physique. “Je vais prendre mes trucs et… On pourra partir. J’ai que des émotions négatives qui me traversent alors que je pensais que ça irait. A chaque fois que je pense que ça ira… Ca me bute par derrière.” Tu l’écoutes, tu ne penses pas qu’elle veuille vraiment une réponse à ce qu’elle dit. Elle évacue d’une autre façon.
“T’es tout trempé.” Tu baisses les yeux vers ton haut qui est effectivement tout trempé. « You got me all wet girl. » Que t’es bête Jordan et c’est juste un petit sourire qui est sur ton visage parce que tu restes quand même très affecté par son état. C’est clairement pas la joie même si tu fais une petite vanne grivoise comme ça. Tu vas reposer doucement ta main sur sa joue et tu te penches vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. « I really don’t mind. I’m happy to be here for you. » Tu murmures doucement dans la plus grande sincérité. « If I could keep you in my arms forever I would. »
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2024 - 21:38 | |
| « You got me all wet girl. » j’ai un bref sourire qui n’est pas à la hauteur de ceux que je peux faire habituellement, aussi scintillant et large, mais j’ai le mérite d’être un peu amusée par sa réflexion et ça se voit. Un peu. Tristement. “You wish.” je rétorque en secouant brièvement la tête avant qu’il n’attrape ma joue, m’incitant à relever une nouvelle fois mon visage vers lui. Un baiser plus tard, il reprend la parole. « I really don’t mind. I’m happy to be here for you. » il le pense car je serai pareille à sa place. J’ai été pareille à sa place. A le soutenir quand il fallait. Dans les moments durs et compliqués, quand on sent que c’est dur à encaisser et que l’on ne sait pas quoi faire pour apaiser l’autre. Là, c’est moi qui ait besoin de soutien et de support, Jordan me l’offre dix mille fois plutôt qu’une. « If I could keep you in my arms forever I would. » j’inspire profondément. “I wish I could too.” car ses bras sont le meilleur endroit au monde, point. De ma petite taille à la sienne d’un géant, je me sens bien protégée et emmitoufflée contre l’univers tout entier. Quand on dit qu’on est quoi, bientôt huit milliards d’êtres vivants sur terre mais qu’il suffit de l’absence d’un seul pour avoir l’impression que le monde est dépeuplé, c’est la réalité réelle. Je l’explique pas. C’est juste comme ça.
Je cherche pas non plus à l’expliquer. Je me soulève un peu sur mes pieds pour atteindre ses lèvres pour un nouveau baiser. Saveur larmes salées et lippes sèches. Pas le meilleur mais on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Si je suis paumée, je sais qu’y a un truc certain ; c’est que je me suis battue pour revenir dans ses bras, c’est pas pour les quitter aussi rapidement. “Allez, je vais prendre quelques bricoles et on déguerpit d’ici avant que je me remette à pleurer. Ou pire.” je n’évacue pas l’hypothèse que je puisse encore m’effondrer en bas. J’ai filé direct dans mon atelier en tentant de prêter aucune attention au reste. Je sous estime pas - ou plus - mes réactions que je peux pas prévoir. “Y’a aussi la balle préférée de Milady qu’on a pas pris.” enfin on… Jordan vu qu’il a pris tout seul les affaires nécessaires mais je m’inclus car on est les parents tous les deux. Je reprends une de mes béquilles avant de me diriger vers les photos aux cadres ruinés pour les prendre du sol pour les mettre sur la table. “Je prends ça aussi.” les photos sont beaucoup trop drôles en plus. Enfoiré qui a voulu souiller nos souvenirs, nos cadeaux. Quand je pense qu’il se faisait passer pour mon ami… Je ne digère pas cette trahison qui mériterait un mot plus élevé que celui-là.
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| | | | | | | | jorbir 151 x nobody cares like you do |
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