- oates park -
we all need somebody to lean on
crédit gifs(magsalecs) + @Izan Da Silva

« J’espère que t’as pas utilisé Google Trad, parce que c’est foireux comme système. » Doutait-il qu’elle puisse avoir des connaissances extérieures à celles de chirurgienne ? Le fait qu’elle soit une acharnée du travail ne signifiait pas qu’elle finissait inculte dans tous les autres domaines… avec un père comme le sien, Helen avait dû s’intéresser à divers sujets. Les films d’animations japonaises n’étaient peut-être pas dans le top 1 des domaines dans lequel il aurait souhaité qu’elle excelle, et pourtant elle adorait en regarder. Ainsi, le goût pour le Japon s’était peu à peu manifesté en elle, au point de trouver un prénom traduit dans cette langue pour son chat. Néanmoins, les deux amis s’aventureraient sur ce terrain de discussion plus tard, car s’ils s’étaient retrouvés, c’était également pour aborder des problématiques plus sérieuses : leur vie amoureuse. Chaotique pour elle, heureusement plus douce pour lui. Ca équilibrait la balance. « Aucun de nous deux, non. » Izan semblait n’avoir eu aucune difficulté à lui avouer qu’il l’aimait trop pour le perdre qu’elle tirait la conclusion qu’il lui ait déjà dit, or ce n’était pas le cas. « Rien ne presse. Vous saurez lorsque le moment sera le bon pour vous le dire. » Autant pour lui que pour Asher, car rien ne garantissait que les deux hommes se l’avouent en même temps. Et c’était ok, certaines personnes nécessitaient d’avoir plus de temps pour oser s’ouvrir ainsi à l’être aimé… En tout cas, tout ce qu’Helen espérait, c’est qu’ils puissent vivre leur amour pleinement, tous les jours, sans embûches, même si la vie nous mettait forcément des bâtons dans les roues à un moment donné. « Crétine… Puisque je n’en ai pas mangé, c’est forcément ta faute en plus ! » Elle plaidait coupable sans souci, pour une fois elle ne le contredirait pas, promis. Il fallait être stupide pour ne pas faire le lien entre son baiser de tout à l’heure et le fraisier étalé sur sa joue. « Tu devrais plutôt me remercier, c’était assez perturbant de te voir parler aussi sérieusement avec ce morceau collé à ta joue. » Pour autant, la chirurgienne appréciait qu’ils aient pu s’avouer toutes ces choses… même si au fond, l’un et l’autre ne résolvaient rien à leurs petits tracas, les paroles d’Izan étaient un bon pansement pour son cœur. Ses épaules semblaient moins lourdes, son moral plus joyeux. Mission réussie pour son ami. Et de son côté, ses mots avaient-ils était suffisamment pour panser ses inquiétudes et ses doutes ? « J’ai pris que des trucs que tu aimes tellement j’suis sym… Oh dios mio… » Les yeux rivés sur le sac du traiteur, la brune ne remarqua pas la course folle du canidé qui se précipitait droit sur eux, dans son dos. Ce n’est qu’en entendant l’accent espagnol d’Izan qu’elle comprit que quelque chose ne se passait pas comme prévu, et elle regarda furtivement derrière elle ce qui semblait l’angoisser tout à coup. Helen connaissait sa phobie pour les chiens, alors le lien se fit rapidement. Son ami s’était levé, tandis qu’elle était encore assise sur la couverture. « DÉGAGE-MOI CE TRUC ! » Ce truc en question était un labrador, qui avait l’air plus qu’affamé que monstrueux, mais elle ne remettait pas en cause la peur d’Izan. Elle caressa délicatement l’animal comme pour lui montrer qu’elle ne le laisserait pas s’approcher davantage de lui. « Je le tiens, ne t’inquiète pas. C'est la nourriture qui l'intéresse. » Tandis que l’animal farfouillait sa truffe un peu partout dans les barquettes de nourriture, elle fit signe à l’homme qui aboyait presque sur son chien pour qu’il revienne vers lui. « Viens on lui laisse tout, la nappe, le panier, la bouffe… Je t’invite au resto si tu veux ! » La chirurgienne se redressa calmement, pour ne pas favoriser davantage l’état de panique d’Izan. A l’heure actuelle, elle était la seule à pouvoir tenter de l’apaiser dans cette euphorie. « Helen, viens vers moi, on sait jamais avec ces bestioles là… OH HELEN IL ME REGARDE SUR UN MAUVAIS TON LÀ ! » Elle relâcha le poil du chien, puis elle s’empara avec délicatesse de sa main pour le rassurer de sa présence. Elle savait que le labrador ne lui ferait aucun mal, ni à elle ni à lui, mais elle ne tergiversa pas. « Je suis là, Izan. Regarde, il ne m’a rien fait. » Sa voix est posée, les battements de son cœur apaisés. « On peut partir ? S’il te plaît.. . » Elle acquieça, le cœur un peu serré d’entendre cette petite voix plaintive. Ca n’était jamais agréable de voir un ami en si mauvaise posture. En tout cas, elle ne se permettrait pas de se moquer de sa phobie car elle savait qu’il ne la contrôlait pas. « Oui, on va rentrer chez moi. » L’homme arriva à leur hauteur pour récupérer le gros gloûton et l’attacha de nouveau à sa laisse : « Excusez-le, c’est un vrai estomac sur pattes. » Il eut un sourire désolé, et Helen lui rendit avec bienveillance. Cela ne servait à rien de lui crier dessus, cela ne ferait qu’accroître la tension dans le corps d’Izan. Elle préféra plutôt dire sur le ton de l’humour, en adressant un clin d’œil au maître du chien : « Tiens alors, on se ressemble beaucoup lui et moi. » Ce dernier s’éloigna ensuite avec le labrador, permettant à la chirurgienne de récupérer en vitesse ce qu’ils avaient laissé par-terre. Elle ne s’attarda pas à tout ranger correctement, la totalité de la nourriture était remise en vrac dans son panier, mais tant pis. « Allez viens, je vais te préparer le meilleur plat de ta vie pour te requinquer. » Dit-elle en passant son bras sous celui d’Izan, tandis qu’elle fournissait les efforts pour deux pour marcher les premiers mètres en direction de la maison. « Des pâtes au gruyère. Il n'y a pas plus réconfortant, surtout avec un peu de ketchup. » Ajouta-t-elle pour lui donner l’eau à la bouche, alors qu’il s’agissait d’un plat qu’un adolescent était capable de se cuisiner. Pour dire à quel point les talents culinaires d’Helen se rapprochaient de zéro. Sur cette note qui se voulut plus douce, les deux amis se dirigèrent calmement vers le 144 third avenue, où attendait encore le carosse d’Izan garé devant chez elle.

rp terminé