I know you've been hurtin', waitin' on a train that just won't come
The rain, it ain't permanent and soon, we'll be dancin' in the sun

La confusion est prenante lorsque tu te réveilles. L’odeur qui t’entoure est familière, mais tu n’es pas habituée de l’avoir en si grande considération autour de toi. Les draps dans lesquels tu es enroulée sont différents, et tu mets quelques secondes à reconnaître la pièce dans laquelle tu te trouves. Ce n’est pas ta chambre chez tes parents, ce n’est pas non plus la chambre dans laquelle tu t’es construit un petit coin. C’est la chambre de Joaquin, que tu as vu souvent au passage, mais dans laquelle tu ne t’es jamais imposée comme tu l’as fait il y a quelques heures à peine. Les souvenirs de ce qui s’est passé te reviennent un à un : ton retour, cette conversation vulnérable, ce premier baiser et l’hésitation qui s’est installé avant que Joaquin ne cède à ses envies. Tu revis chaque baiser, chaque caresse, chaque murmure tracé sur sa peau et chaque parcelle de plaisir qu’il t’a procuré, comme s’il connaissait ton corps depuis longtemps. Tu ne sais pas quelle heure y est, tu te rappelles à peine t’être endormie après plusieurs heures passé à vous découvrir d’une façon nouvelle. Tu ne peux pas dire que tu es complètement surprise de te réveiller seule, tu connais assez Joaquin pour savoir que même s’il avait envie, cela n’a pas effacé tous les doutes qu’il t’a évoqué sur votre différence d’âge, sur cette peur que tu puisses souffrir à cause de lui. Tu te lèves, t’enroulant dans le drap, à la recherche de tes vêtements qui sont éparpillés ici et là dans la pièce. Tu es tentée de t’accoutrer seulement de la chemise de Joaquin, de t’enrouler dans son odeur, mais tu n’oses pas présumée trop vite de ce qui se passe, alors c’est ton jean et ton chemisier que tu remets, le reste de tes vêtements toujours dans tes valises abandonnées quelque part à l’entrée.

Tes pas sont silencieux de la chambre jusqu’à la cuisine. Joaquin n’est pas là, mais tu ne tardes pas à apercevoir sa silhouette sur le balcon, là même où il s’était caché lorsqu’il avait ressenti le besoin de reprendre le contrôle de la situation. Est-ce que c’est ce qu’il est en train de faire, présentement? Est-ce qu’il a besoin de temps, d’espace? Tu le considères pendant un instant, mais tu crains que de ne pas adresser le sujet de suite risque de seulement rendre le tout plus difficile, si jamais il décide de mettre pause sur ce qui vient pourtant tout juste de démarrer. T’armant de courage liquide sous la forme d’une bière, là où tu sais que Joaquin a préféré un café, tu t’approches du pompier, éclaircissant ta gorge pour l’aviser de ta présence. « Pas de cigarette entre les lèvres, j’vais prendre ça pour un bon signe. » que tu lances taquinement, bien consciente de cette manie que le pompier possède de mettre un bâton de nicotine entre ses lèvres sans jamais l’allumer lorsqu’il se sent stressé. « Je peux? » que tu lui demandes, cherchant son approbation avant de venir t’installer sur la chaise face à lui. Lorsque tu passes derrière lui, l’envie de venir toucher son torse te brûle le bout des doigts, mais tu fais preuve d’une retenue qui ne te catégorise pas normalement. C’est ce qu’on appelle faire preuve de sagesse, non? « À quoi tu penses? » Il n’y avait pas mille façons de lui poser cette question, après tout.

I know you've been hurtin', waitin' on a train that just won't come
The rain, it ain't permanent and soon, we'll be dancin' in the sun

Il est en pleine réflexion, le pompier. C’est écrit sur chaque trait de son visage, et tu réalises à ce moment à quel point tu as appris à le lire dans les derniers mois. C’est facile et aisé de le faire, tu n’as pas à chercher loin pour savoir quand le stress s’empare de lui, quand il est perdu dans ses pensées et s’il n’est pas le plus bavard, il n’a jamais consciemment cherché à te priver de ses pensées. Tu ne veux pas que ça change, simplement parce que vous avez été intimes. Tu en avais envie, lui aussi de toute évidence. Tu veux croire que le reste, vous pouvez le gérer. En discuter ensemble, à défaut d’être parvenus à une conclusion satisfaisante plus tôt. Tu sais qu’il y a plus à dire, plus à décider, mais tant qu’il ne ferme pas la porte complètement à ce qui est, à ce qui pourrait être entre vous, alors tu as envie de penser qu’il y a une chance. Une chance pour quoi? Tu n’es pas encore certaine, mais tu as bien envie de le découvrir. Tu espères simplement que Joaquin se trouve à la même page que toi.

« À toi… » qu’il t’avoue lorsque tu lui demandes à quoi il pense, et sa réponse t’arrache inévitablement un sourire. Ça et ses doigts qui viennent doucement frôler les tiens, dans un geste aussi délibéré qu’incertain. De ta main libre, de celle qui n’est pas occupée à savourer le mince contact entre Joaquin et toi, tu attrapes ta bière et l’emmène à tes lèvres, laissant une fois encore le temps au pompier de faire de l’ordre dans ses idées. Profitant de l’occasion pour tenter d’en faire de même des tiennes. « Je garderais en tête que cette différence d’âge n’est pas une bonne chose, Auty… » Tu es déjà prête à le contredire, mais il ouvre la bouche avant même que tu ne puisses lui offrir un argument ou un autre. « Tu es une adulte, tu prends tes décisions, je les respecte, tu le sais. » Tu hoches la tête, tentant de comprendre où il veut en venir. « Si tu veux quelque chose d’occasionnel, alors cette différence ne sera pas un problème, mais si… J’ai plus l’âge des amours sans lendemain. Ça fait quelque temps que je cherche quelque chose de sérieux et comme je l’ai dit hier, j’aimerais des enfants… » Tes yeux s’agrandissent par surprise, réalisant que votre conversation s’apprête à être bien plus sérieuse que tout ce que tu t’étais imaginée jusqu’à maintenant. Bien sûr, tu l’as entendu quand il t’a parlé de ce regret de ne pas avoir une famille, cette peur qui lui pèse d’avoir peut-être manqué sa chance avec ce cancer qui le ronge maintenant, mais tu n’avais pas relié tous les points encore. Pas imaginé ce que pourrait vouloir dire une histoire, une vraie, entre Joaquin et toi. « Je ne veux pas te mettre la pression Auty, loin de là, mais il faut que tu connaisses mes attentes. T’es encore jeune pour faire les choses comme tu l’entends, moi je dois composer avec tout ce que nous avons aujourd’hui. Je ne veux pas que tu te sentes piégée ou perdue. Mes attentes ne sont peut-être pas les mêmes que les tiennes… » Sa main est désormais liée à la tienne, tes doigts portés à ses lèvres, là où il dépose un léger baiser avant que vos mains ne reprennent place sur la table, toujours liées. Tu hoches la tête, lui laissant entendre que tu comprends son point, tout en t’offrant quelques instants avant d’ouvrir la bouche, soudainement incertaine de ce que tu veux lui dire.

« Je t’ai dit que j’ai déjà été fiancée? » que tu commences, sans doute de manière un peu surprenante, mais tu espères qu’il te laissera la chance de développer ta pensée. « C’était il y a cinq ans de ça, avant… Avant mon hospitalisation. » Si tu n’as pas réellement envie de t’attarder sur les détails qui mené à ton hospitalisation et à ta rupture avec Kieran, tu sais qu’il est impossible d’éviter complètement le sujet pour l’aider à comprendre le point que tu tentes de faire. « J’avais 27 ans et j’avais déjà l’impression d’être en retard sur cette timeline que je me faisais de ma vie. J’étais encore incertaine de ce que je voulais faire de ma vie, je changeais d’idée constamment quant à mon futur métier, j’étais constamment à la recherche d’un nouveau boulot temporaire. Je me disais qu’à défaut d’être poser dans ma vie professionnelle, au moins j’aurais tout le reste, tu sais? La relation de couple, le mariage, les enfants pas longtemps après… » Un soupir t’échappe, forcée de réaliser que même cinq ans plus tard, tu es encore bien loin de tous ses objectifs qui te semblaient si essentiels à l’époque. « Mais ça s’est pas passé comme ça et pendant longtemps j’étais frustrée. Frustrée de prendre du retard encore et encore sur ce que je pensais que ma vie serait aujourd’hui. » Plus tu parles, plus tu as l’impression de te perdre dans ce que tu tentais de lui dire « Ce que j’essaye de te dire, c’est que je comprends et que tu me vois peut-être comme une jeune qui a tout le temps du monde devant elle, mais c’est pas nécessairement comme ça que je me sens. » Ton pouce caresse doucement sa main, le contact te forçant à rester dans le moment présent, quand bien même ton passé te semble juste là, à porter de la main, prête à t’engouffrer à nouveau. Tu refuses de lui donner la force de le faire, préférant te concentrer sur ce qui est devant toi. « Je veux pas quelque chose d’occasionnel, mais je peux pas te dire non plus que je me sens prête à plonger tête première dans quelque chose de sérieux, promettre des enfants et tout ça… » Pas parce que tu n’en veux pas, mais parce que tu as besoin d’être sûre et certaine qu’avant de prendre ce risque, tu es avec quelqu’un qui peut vivre avec toi, avec toutes tes facettes, les belles et les moins belles et aussi bien que Joaquin te connaisse, il y a encore trop de choses qu’il ne sait pas. « Mais ça ne veut pas dire que je suis pas ouverte à voir où ça peut nous mener, tout ça… »

Si l’envie y est pour lui aussi, évidemment.

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The rain, it ain't permanent and soon, we'll be dancin' in the sun

Ça te coûte, de te replonger dans des souvenirs que tu t’efforces de conserver dans une petite boîte, bien enfouie au fin fond de ton esprit. C’est là que tu as enterré Kieran il y a plus d’un an de ça désormais, et c’est là que tu essayes de le garder parce que sa présence dans ta vie a toujours été un trigger pour plus. Plus de passions, plus de folies, plus de peines et de misères et tu refuses de retourner à cette époque-là, de redevenir cette Autumn instable et constamment sur le bord du précipice. Depuis que tu connais Joaquin, tu as fait de réels efforts sur toi-même, sur la vie que tu veux mener, sur la personne que tu veux être et c’est ce que tu souhaites lui faire voir. Mais tu sais trop bien que tu ne peux pas te contenter de cela, qu’éventuellement, tu devras lui offrir des parties plus sombres de ta personne, si tu souhaites que votre histoire puisse un jour être plus qu’un simple souhait, plus qu’un simple moment passé entre les draps. C’est une porte entrouverte que tu lui offres, un léger gain d’accès sur ce qui s’est passé dans ton passé et comment cela est venu construire celle que tu es aujourd’hui. Il y a plus à dire, tu le sais et Joaquin aussi, mais typique à lui-même, il ne force pas le pompier. Il prend chaque confidence que tu lui offres avec douceur et réflexion, rapprochant du corps du sien peu à peu, comme si la simple idée d’imposer une distance entre vous le révolte autant que toi. Ça te soulage, ne serait-ce qu’un peu. Surtout lorsqu’il fait grincer sa chaise contre le sol, tirant doucement sur ta main pour t’emmener à lui. Tu n’as pas besoin d’être convaincue pour venir t’asseoir sur ses genoux, ses bras t’enlaçant et te gardant précieusement contre lui, d’une manière qui te rappelle à quel point tu es en sécurité avec Joaquin.

« Tu n’en avais jamais parlé, non. » Et tu espères qu’il ne te blâmera pas pour ça. Ce n’est pas une partie de ton histoire particulièrement joyeuse, même si tu sais que lui dois bien la vérité. Toute la vérité. « Je ne t’ai jamais brusqué par rapport à tout ça Auty, je t’ai toujours laissé le temps et le choix dans le moment où tu me parleras de ton passé si tu le souhaites… Mais on devra forcément avoir cette discussion… » « Oui, je sais. » que tu acquiesces timidement, ta voix pas plus haute qu’un murmure qui s’efface quelque part dans la distance qui existe entre vos lèvres. « Je dois savoir ce qui s’est passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs… » Tu secoues doucement la tête, parce que les erreurs de ton passé, elles n’appartiennent qu’à toi. Il n’y a rien que Joaquin ne puisse dire ou faire qui puisse être déclencheur d’une crise comme celles que tu as pu vivre dans le passé, mais ça, c’est quelque chose qui peut être difficile à comprendre, encore plus à expliquer. « C’est toujours quand tu le sentiras Autumn… » Mais c’est difficile de penser, encore plus de parler quand les doigts de Joaquin viennent se loger sous ton chemisier, se poser directement contre ta peau, dans un contact qui vient naturellement provoquer chaleur et désir dans le fond de ton être. Tu voudrais pouvoir faire disparaître les quelques vêtements qui ont retrouvé le chemin de vos corps. Redécouvrir le goût de ses lèvres, de ses caresses. Mais pas trop vite. Cette conversation n’est pas finie. Et sans doute qu’elle ne le sera pas ce soir. Tu espères seulement que cela n’empêchera pas Joaquin de te donner une chance, de vous donner une chance, qu’importe la forme que cela prend.

« Je veux pouvoir tout te dire Quino, vraiment. Mais je sais pas si j’ai le courage de tout déballer ce soir. » que tu avoues d’un ton résigné, consciente que cet aveu pourrait le forcer à te repousser une fois encore. « J’ai peur que ce que tu pourrais apprendre sur moi puisse te faire changer d’idée sur ce qui se passe ici. » Sur cette attraction qui est bel et bien réelle. Sur cette envie d’être ensemble qui semble être empilé sous tout un tas de raisons pour lesquelles vous ne devriez pas. Des raisons que tu as envie de balayer de la main, que tu as envie de faire disparaître pour pouvoir te concentrer seulement et entièrement sur l’homme qui te serre contre lui présentement. « Mais je veux que tu saches que la Autumn que tu connais, celle que tu vois allée depuis un an maintenant, c’est celle que je suis vraiment, celle que je veux être. Celle qui compte vraiment. La version de moi il y a deux ans, cinq ans, dix ans… C’est plus du tout qui je suis réellement. » Et tu espères que ça, pour ce soir, pour le moment, ce sera suffisant pour qu’il te garde contre lui encore un peu. « J’ai pas envie de passer à côté de ma chance. » D’être avec lui. De lui faire du bien. Qu’il te fasse du bien. Malgré les inconnus. Malgré les incertitudes. Juste une chance, c’est tout ce que tu lui demandes.

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The rain, it ain't permanent and soon, we'll be dancin' in the sun

Dans le tourbillon de tout ce qui s’est passé aujourd’hui, tu dois admettre que tu te sens soudainement épuisée malgré la petite sieste fait un peu plus tôt. Tu n’as fait que gratter la surface de ton passé avec Joaquin, mais déjà tu te sens plus vulnérable, fragile et les mauvais souvenirs s’invitent dans ton esprit plus vite que tu ne peux les chasser. Mais Joaquin te rassure, te ramène dans le présent. Ces mots sont remplis d’une douceur que tu n’es pas certaine de mériter et tu t’y accroches. Tu veux pouvoir tout lui dire, mais pas aujourd’hui, pas comme ça, pas alors qu’il est encore incertain – et tu l’es aussi – de ce qui se passe entre vous et de ce qui pourrait être. « Autumn… Je t’ai toujours dit que je ne te forcerais jamais à quoi que ce soit. Quand je t’ai vu sur ce pont, j’ai compris que t’avais dû vivre des choses impensables pour une jeune femme de ton âge, mais même comme ça je n’ai pas cherché à savoir… » C’est une tout autre banque de souvenirs qui s’ouvre à toi lorsque Joaquin évoque votre première rencontre. C’était un endroit bas point dans ta vie. Un moment d’insécurité. Quelques mois à peine après ton dernier face à face avec Kieran, là où des mots durs et déchirants ont été échangé, te poussant à réfléchir bien trop longuement sur celle que tu es, celle que tu étais et si tu serais un jour en mesure de te débarrasser de celle qui pèse bien trop lourd sur tes épaules. Cette soirée-là, tu t’étais convaincue que non, jamais tu ne serais capable de te défaire de cette image perverse, que jamais tu ne pourrais être une bonne personne, une meilleure personne et l’homme devant toi, il a réussi à te convaincre du contraire sans même tenter de le faire en tant de mots. Cette soirée-là, il l’a fait en te parlant de tout et de rien, te parlant de lui, de sa famille, des plans qu’il était prêt à sacrifier pour rester avec toi. Tu ne voulais pas qu’un inconnu sacrifie pour toi, tannée de prendre et prendre et prendre constamment de la part des autres sans jamais avoir l’impression de donner en retour. Alors tu t’es reculée, et il t’a fait une place dans sa vie. Une place qui t’a mené ici, aujourd’hui, sur ses genoux avec ses bras autour de toi et un confort incomparable.

« Je ne pourrais pas avoir peur de toi Auty… » Kieran il a eu peur, lui. Il avait encore peur, la dernière fois que je l’ai vu. Il me l’a dit. Même après tous mes efforts, après toute ma bonne volonté, j’ai jamais pu effacé ça pour lui… Les mots sont juste là, sur le bord de tes lèvres, mais tu ne peux pas les dire. Ils sont coincés, et tu n’espères qu’une chose : que Joaquin ne puisse pas voir le tourment dans le fond de tes yeux. « Sauf quand tu prends ta grosse voix, t’es effrayante et j’aimerais pas être un de tes élèves… » Un rire t’échappe, soulagée par cette blague qui t’offre un changement de sujet dont tu as besoin présentement. C’est comme s’il pouvait le pressentir, le pompier, que tu ne pouvais pas plonger plus loin dans ton passé ce soir et qu’il te donnait le parfait échappatoire sans jamais écarter comment tu te sens. « Je sais qui tu es. Je sais les efforts que tu fais. Je te l’ai dit Autumn, t’es une femme surprenante et forte, j’en ai aucun doute. » « Et c’est celle que je veux être. Celle que je veux rester. » Pour toi, que tu penses sans toutefois oser l’énoncer à voix haute. Le problème, c’est que tu ne sais pas si tu peux lui promettre de rester cette version de toi-même. Jusqu’à maintenant, tu es en contrôle, de tes émotions, de tes actions, avec la médication et la thérapie en place, mais tout ça peut être chamboulé si facilement. Sa main sur ton visage, la manière dont il te regarde comme si tu étais la chose la plus précieuse qu’il n’ait jamais vu, ça te rassure sur ce qu’il voit, sur celle que tu es. « J’ai quelques casseroles moi aussi, on en parlera en temps et en heure. » Tu voudrais lui poser des questions, tout savoir à ton tour, mais tu es d’accord avec lui : pour l’instant, ce n’est pas le moment. Alors tu te contentes de hocher la tête doucement, te nichant un peu plus contre lui. « Mais là, tout de suite, j’ai faim et je pense que les pâtes sont immangeables! » Il se lève et t’emporte avec lui, avant de te reposer sur le sol. Ses lèvres viennent se poser sur les tiennes, dans un baiser aussi léger que naturel, comme si c’était quelque chose qu’il faisait depuis des lustres, et non pas seulement depuis aujourd’hui. Et peut-être bien que ça peut être aussi simple que cela, tu as vraiment envie de croire que ça puisse l’être. « T’as envie de manger quoi? On va commander quelque chose, ce sera plus simple. » Tu approuves d’un nouveau hochement de la tête, suivant Joaquin jusqu’au salon. « J’ai envie d’une pizza. » que tu avoues, ton estomac te rappelant que vous n’avez rien mangé depuis plusieurs heures. « Je te laisse choisir le film si tu me laisses choisir les toppings pour la pizza. » que tu suggères avec un sourire, t’installant confortablement sur le canapé, heureuse de voir que Joaquin vient s’asseoir à tes côtés, toute distance désormais disparue entre vos deux êtres.