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tw : crise d'angoisse

’’Je vais voir s’il a fini de répéter son solo, et je reviens te chercher. Il va être content de te voir.’’ visiblement, Lynda n’a conservé que trop peu de rancoeur envers celui qui, il n’y a pas si longtemps, l’a abandonnée sur le bord du trottoir pour les beaux yeux du musicien qu’ils ont en commun. La preuve en est : la brune lui adresse un sourire radieux tandis que ses yeux s’agrandissent de quelques degrés, signant l’impatience et l’euphorie qu’elle éprouve en cet instant ; elle tend même la main pour lisser la bordure de sa veste au niveau de son épaule comme une mère le ferait avec son enfant, avant qu’ils ne soient interrompus par une personne vêtue d’un costume sombre, les cheveux grisonnants et les yeux dissimulés derrière des lunettes en forme de demi-lunes. L’homme, visiblement gêné, tient un ce qui ressemble à un dossier à la couverture noire, bien plus large qu’un livre, qu’il ose à peine lui tendre lorsqu’il annonce d’une voix embarrassée : ’’Hm… Le chef d’orchestre a effectué des changements de dernière minute…’’ comme elle se tend soudainement et qu’elle lance un regard furibond à l’homme qui s’écrase sous ses yeux assassins, l’anglais peut comprendre que ce n’est en rien une bonne nouvelle. ’’À une heure de la représentation ? Est-ce qu’il est suicidaire ? Passez-moi ce truc.’’ elle lui arrache des mains après avoir refourgué son sac-à-main de luxe dans les paumes de Ash, ayant besoin des siennes pour découvrir les fameux changements qui sont notés dans la partition qu’elle lit sans véritablement déchiffrer, mais qu’elle reconnaît comme suffisamment différente de celle que Izan a appris durant ces dernières semaines pour déjà entrevoir sa réaction. ’’Putain. Quel con.’’ elle referme le livret d’un claquement sec, ayant besoin de quelques secondes pour retrouver la capacité de sourire, même si le sien est crispé. ’’J’imagine que vous me l’apportez parce que vous n’avez pas le courage de lui dire en personne, n’est-ce pas ?’’ évidemment qu’elle dit vrai, Lynda n’a pas besoin qu’il confirme pour le savoir, et elle se retourne vers Ash pour reprendre son sac, les traits fermés. ’’Très bien, je vais lui dire. Toi,’’ elle s’adresse à Ash, et si la colère n’est pas dirigée contre lui, il doit sentir qu’elle n’anticipe pas la suite sous un bon schéma, et qu’elle appréhende déjà la mission qui lui tombe sur les bras.  ’’Tu viens avec moi, mais tu attends devant la porte quelques minutes. Je vais lui dire… Comment, je sais pas, mais je vais lui annoncer que les gens ici sont suffisamment cons pour changer radicalement de répertoire au dernier moment. Suis-moi.’’ ses talons claquent contre le parquet en bois quand elle remonte dans les loges, empruntant des escaliers puis traversant des couloirs de plus en plus peuplés, jusqu’à interrompre ses pas devant une porte fermée, qui affiche le nom du musicien qui, on l’entend même sur le palier, fait chanter son instrument. ’’Bon…’’ replaçant correctement quelques boucles de sa longue chevelure, elle racle sa gorge pour se donner de la contenance, tout à coup apeurée ’’Ça va bien se passer. Et si ça se passe mal, j’irai étrangler ce chef d’orchestre de mes mains.’’

Cette perspective doit lui donner suffisamment de courage puisque, après un dernier regard lancé à Asher, elle manifeste sa présence en toquant contre la porte. ’’Je peux entrer ?’’ elle le demande, Lynda, mais elle n’attend pas de réponse avant de poser la main sur la poignée et de pousser la porte pour rentrer dans la loge spacieuse, dans laquelle trône principalement un piano au centre de la pièce, ainsi qu’un large canapé et une table basse sur laquelle est éparpillée une panoplie de partitions, le tout éclairé par les deux fenêtres qui permettent à la lumière extérieure de filtrer. ’’T’es pas habillé ?’’ elle le demande d’un ton étonnement doux, tâchant d’accompagner sa phase d’un sourire même s’il est encore vêtu d’un jogging gris et d’un t-shirt noir à manches courtes ; en d’autres circonstances, elle l’aurait déjà attrapé par l’oreille pour qu’il se change, et c’est tellement surprenant qu’elle n’en fasse rien qu’il s’arrête tout à coup de jouer. ’’T’es malade ?’’ en venant appuyer l’une de ses mains de l’autre côté du piano, elle rassemble ses esprits en même temps que ses lippes, décidant finalement de rompre son silence par la vérité, aussi brute et incompréhensible soit-elle. Lorsqu’elle sort de sa loge, quelques minutes de plus tard, c’est avec un teint blême mais un air contrarié, et si elle prend soin de refermer la porte après son passage, elle se rapproche de Ash pour lui dire ’’Ça va aller. On lui laisse quelques minutes ? J’vais aller dire deux mots à ce tocard, moi.’’ et sans nul doute qu’elle lui en dira plus que deux, des mots, si on en juge à l’allure de ses pas furieux lorsqu’elle s’éloigne pour disparaître au détour d’un couloir.

Dans la loge, le silence est retombé, pesant, étouffant. Debout à côté de son instrument, la nuque courbée, le musicien parcourt les lignes de sa nouvelle partition ; les accords, les altérations, les bémols et les blanches qui s’entrelacent dans une configuration qu’il n’a pas pu apprendre, et s’il n’a aucun mal à déchiffrer et entrevoir les contours de la musique qu’on lui demande de produire, il se retrouve rapidement dépassé par ses propres appréhensions, et par les limites qu’il croit être les siennes. Absorbé par le décryptage du papier qu’il tient entre ses mains, il ne voit pas, Izan, que l’angoisse est en train d’investir ses veines comme un poison déversé dans le lit d’une rivière. Le venin de l’anxiété commence par lui donner des bouffées de chaleur, et il secoue simplement sa nuque en menant ses pas vers la fenêtre pour l’entrouvrir, bien que le vent frais qui vienne caresser la peau lisse de sa joue ne soit d’aucune aide. Il ne sent pas non plus que son coeur bat plus vite que d’ordinaire, ni que les bouts de ses doigts sont parsemés de picotements nerveux, et encore moins qu’il n’arrive plus vraiment à déglutir avec aisance. Quand il remarque que ses mains se sont mises à trembler, et il est déjà trop tard. ’’Lynda…’’ il l’a appelée d’une voix trop faible pour que quiconque puisse l’entendre, mais il a entendu, lui, que sa propre voix a tremblé, presque autant que ses jambes qui menacent de se dérober. ’’Lyn…’’ s’il laisse tomber le livret de la partition sur le sol, c’est pour tenter de réguler sa respiration devenue difficile ; toute l’angoisse de son corps semble s’être rassemblée dans sa gorge, formant un embouteillage d’émotions et de pensées qui ne trouvent plus le chemin de sa langue, et qui empêche l’air de circuler dans sa trachée. ’’Lyn…’’ la détresse qu’il éprouve, mais sur laquelle il ne met aucun mot, rend son corps si lourd qu’il s’effondre presque contre son instrument qui produit un bruit désastreux, pendant qu’il respire de plus en plus bruyamment, luttant avec ses propres démons pour rétablir un calme qui semble lui échapper. Le dos appuyé contre l’un des pieds de son piano, il plie ses jambes en tremblant de tout son corps comme si des spasmes incontrôlables venaient l’électrocuter sans discontinue, lui produisant des frissons de froid et de chaud qui l’empêchent de réfléchir convenablement. ’’J’arriv…’’ pas à respirer et il apporte ses mains à sa gorge pour tenter de défaire ce noeud invisible mais, il ne rencontre que la peau fine de sa gorge piquée de grain de beauté, et il griffe inconsciemment son épiderme en se débattant contre l’angoisse qui continue de tisser sa toile, sans lui laisser la moindre chance de lui échapper.

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tw; crise d’angoisse.

Asher avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles à l’idée de voir son pianiste préféré performer sur scène. Il l’avait déjà entendu maintes et maintes fois jouer et c’était toujours un plaisir. Ses mélodies le faisaient traverser une myriade d’émotions et Ash avait toujours des étoiles dans les yeux et des frissons lorsqu’il voyait à quel point il s’appliquait à la tâche. L’anglais était tellement fier de lui. Cependant, Asher anticipait de revoir ou de reparler avec Lynda depuis un moment. Parce que elle et Izan étaient tellement similaires au niveau de leur personnalité changeante. Ils pouvaient tous les deux être des tornades détruisant tout sur leur passage ou bien agir comme si vous étiez la personne la plus importante au monde et ce, parfois dans les mêmes cinq minutes. L’anglais ne savait pas comment elle allait agir en sa présence, bien qu’ils se soient brièvement revus à quelques reprises depuis que l’homme l’avait lâchement abandonné sur le bord de la route. Bien qu’il ne regrettait absolument pas ce qui avait suivi, il eut d’ailleurs un sourire amusé à cette pensée, il s’en voulait de l’avoir laissé toute seule. Il n’en était pas trop fier. Asher avait d’ailleurs été très surpris qu’elle le contacte pour qu’il puisse assister à une des performances de son petit ami, Izan. ’’Je vais voir s’il a fini de répéter son solo, et je reviens te chercher. Il va être content de te voir.’’  lui avait-elle dit comme si rien ne s’était passé entre eux. Asher s’apprêtait à s’excuser, mais il se demandait si le fait de lui rappeler cette fameuse journée représentait une bonne idée. Il s'abstient donc de le faire, histoire qu’elle garde le sourire. Il ne souhaitait pas qu’elle le jette dehors alors qu’il venait tout juste d’arriver. Elle alla même replacer un peu son blazer de couleur noir telle une mère avec son enfant un peu étourdie. D’ailleurs, même si Ash était tout de même élégant, son costume faisait pâle figure devant celui des autres. Il avait fait beaucoup d’effort cependant avec ses cheveux rebelles, pour ne pas faire honte à son petit ami.
Malheureusement, les circonstances s’occupèrent de changer l’humeur de Lynda pour lui. Un homme au costume sombre s’avança vers eux, ou plutôt vers elle. Timide, il lui remit un dossier qui s'annonçait visiblement rien de bon. ’’Hm… Le chef d’orchestre a effectué des changements de dernière minute…’’ lui mentionna-t-il, de la peur dans les yeux. Lynda réagit exactement comme il se devait dans les circonstances, s'exclamant haut et fort que ça n’avait aucun sens. Ash était témoin de la scène sans réellement savoir quoi dire et quoi faire, parce qu’il ne savait pas encore à quel point ce qui semblait n’être que des détails allaient avoir comme répercussions sur le pianiste. Lynda lui passa son sac à main et il la regarda farfouiller dans le dossier sans dire un mot. ’’Putain. Quel con.’’  s’exclama-t-elle en le refermant d’un coup sec. Il comprit alors que c’était bien plus grave qu’il ne le pensait. Son cœur se pinça pour Izan parce qu’il n’avait aucune idée de comment il allait réagir. Il le connaissait assez pour savoir qu’il n’allait pas bien le prendre. Tout comme sa sœur, Aubrey, il avait tendance à se mettre une pression de fou sur les épaules. Lynda reporta son attention sur Ash qui sursauta lorsqu’elle lui adressa de nouveau la parole. « Je vous suis…» mais elle s’était déjà élancée dans le corridor. L’anglais s’évertua à suivre son pas rapide à travers les différents couloirs et escaliers jusqu’à ce qu’ils atteignent les loges sans se douter de ce qui les attendait tous les deux. Il écouta ensuite les ordres de Lynda et attendit patiemment derrière la porte tandis qu’elle s’adressa à Izan lui expliquant la situation.

Quelques minutes s’écoulèrent et Lynda reparut le teint blême. On voyait bien qu’elle était contrariée. ’’Ça va aller. On lui laisse quelques minutes ? J’vais aller dire deux mots à ce tocard, moi.’’ lui dit-elle avant de disparaître dans le corridor, laissant Ash seul devant la porte de la loge. Le sourire de l’anglais s’était envolé depuis plusieurs minutes déjà et un spasme crispait ses mâchoires désormais. Il avait peur de ce qu’il allait découvrir derrière la porte, alors que l’ambiance était devenue bien lourde d'un seul coup. Izan ne savait toujours pas qu’il était là et désormais la surprise était entachée par le revirement de situation. Ash se décida enfin à entrer dans la loge, ayant laissé quelques minutes s’écouler comme l’avait prescrit Lynda. Son pas était presque timide, voire même hésitant. Il ne s’attendait pas à ce que le pianiste soit enchanté par les changements du chef d’orchestre, mais il ne pouvait pas non plus anticiper la suite. La loge était sans aucun doute luxueuse, et Asher aurait pu profiter de chaque détail de celle-ci s’il n’avait pas été aussi inquiet pour son petit ami. Un bruit sourd avait précipité ses pas dans la pièce. Probablement que Izan ne l’avait pas entendu entrer ni même vu s’élancer vers lui. Il le trouva les mains tremblantes, ayant la pire des misères du monde à parler, mais surtout à respirer. Asher reconnaissait bien cela, pour en avoir été témoin par le passé. Izan faisait une crise d’angoisse. L’anxiété se lisait sur chaque trait de son visage et sur chaque parcelle de son corps. Ce dernier était appuyé tout contre son instrument qui trônait en plein milieu de la pièce et ses jambes étaient repliées sur elle-même. Ses mains désormais portées à sa gorge, Ash voyait bien qu’il allait finir par se blesser involontairement. « Mon coeur… » commença-t-il par dire, dans un souffle. Les mots lui manquaient aussi, mais il fallait qu’il fasse quelque chose et l’urgence était là. Il alla s’agenouiller devant lui pour lui montrer qu'il était bien là. « regarde moi…» ajouta-t-il tentant de garder lui-même son calme. Il savait quoi dire et quoi faire, mais le fait que ce soit Izan qui était en crise ne l’aidait pas à se concentrer. Asher dut se forcer à calmer sa propre respiration. « regarde moi…. il faut que tu respires…» dit-il d’une petite voix. Bien sûr, c’était bien plus facile à dire qu’à faire dans les circonstances. L'ironie de son discours était bien risible. « Suis ma propre respiration…» Cette dernière était désormais plus calme et plus posée. Il ne savait pas comment Izan allait réagir à sa présence. Il espérait que cette dernière suffise à calmer ses frissons, mais il n'en était pas convaincu.  

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tw : crise d'angoisse

D’ordinaire, quand il est stressé, ses doigts ont le réflexe presque inconscient de triturer le bracelet noir qui orne son poignet gauche, dont la présence hautement symbolique l’aide à s’ancrer dans la réalité mais, en cet instant, son cerveau attaqué par l’anxiété n’a même pas eu le temps de se replier sur cet objet rassurant, tant la tempête s’est mise à gronder sans que personne ne puisse la voir arriver. Le ciel de ses pensées s’est obscurci d’un coup d’un seul, parsemant ses idées de quelques nuages noirs qui ont soufflé un vent de détresse sur ses émotions, et le tourment a grossi dans sa gorge jusqu’à former une boule douloureuse l’empêchant de respirer ; il a l’habitude, Izan, des crises d’angoisse, ce n’est ni la première ni la dernière qu’il doit endurer mais, celle-ci lui apparaît comme monstrueusement écrasante. Et puisqu’il n’arrive pas à rétablir suffisamment d’ordre dans son esprit pour s’extirper de la toile tissée autour de ses pensées, c’est directement sur sa peau, à l’endroit même où sa respiration s’emmêlent, que ses mains tentent d’agir ; en vain. « Mon coeur… » qui, dans le brouillard de ses inquiétudes, lui paraît tant irréel qu’il ne réagit pas tout de suite, résonnant à ses oreilles comme une caresse sans toutefois l’apaiser pleinement, et c’est au prix d’un effort considérable qu’il relève le voile de ses paupières pour découvrir le visage ô combien rassurant de son compagnon, agenouillé près de lui. « regarde moi… » il le regarde, mais la vision de ses yeux n’est sûrement pas retransmise à son cerveau puisque ce dernier ne cesse de bouillonner d’idées oppressantes et effrayantes, si bien qu’il tend ses deux mains pour venir coller ses paumes contre ses poignets, comme pour sentir physiquement et concrètement sa présence auprès de lui. « regarde moi…. il faut que tu respires… » j’essaie il lui dit dans un clignement de cils, en déglutissant avec toute la peine du monde, si bien que ses sourcils se froncent et qu’il reprend rapidement son schéma de respiration hachée et chaotique, qui fait monter et descendre ses épaules à une vitesse affolée, tendant jusqu’à la veine de sa gorge ’’Je…’’ qui n’est qu’une plainte à peine audible glissant sur ses lèvres, et qui s’achève alors qu’il resserre ses doigts autour des poignets de son petit-ami, comme s’il craignait de le voir s’éloigner et qu’il tentait de le garder auprès de lui. « Suis ma propre respiration… » il cligne de nouveau des paupières pour signifier qu’il a compris et qu’il va essayer, mais la tâche est bien moins aisée qu’il n’y paraît. Il a l’impression de devoir recomposer un puzzle dont les pièces ont été mélangées, et chaque respiration est aussi douloureuse que mille épines plantées dans le haut de son torse. ’’Ça va…’’ souffle-t-il d’une voix éparpillée, en réalisant peut-être combien la situation lui est défavorable puisque personne, en dehors de Lynda, ne l’a déjà vu ainsi, aussi faible et vulnérable. ’’…Ça va…’’ il le dit deux fois : le premier est pour convaincre Ash, le second est pour se convaincre lui-même.

En s’appliquant à suivre la respiration de Ash, la sienne tend à s’apaiser petit à petit, mais sans véritablement signer l’accalmie puisqu’il donne toujours l’impression de batailler pour faire transiter l’air dans ses poumons, mais l’emprise de ses mains se défait pour qu’il puisse les ramener contre son visage blême. ’’J’veux pas y aller…’’ cette fois, et peut-être parce qu’il partage un refus profondément douloureux, les mots sont plus appuyés, et le regard qu’il lance en direction du livret de partition, encore ouvert juste à côté, est suffisamment expressif pour qu’on comprenne que ce n’est point un caprice. ’’J’veux pas…’’ secouant son menton de gauche à droite, il prend une plus grande inspiration avant de courber son dos pour se blottir contre Ash, son front venant s’échouer contre son épaule tandis qu’il l’entoure de ses bras, se raccrochant à lui, à son odeur, à sa présence, pour ne pas sombrer.

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tw; crise d’angoisse.

Le cœur de l’anglais se tordit dans sa poitrine à la vue de la détresse de son petit ami. Le voir ainsi était une véritable torture pour lui et tout ce dont il avait envie de faire était de le serrer dans ses bras, très fort. Ce n’était pas le moment pour l’instant, puisque avant tout, il fallait qu’il reprenne contenance et surtout, qu’il respire. Asher s’évertua en ce sens, tentant du mieux qu’il le pouvait d’attirer son regard sur sa propre personne. Au départ, Izan, qui était perdu dans le brouillard de sa détresse, ne sembla pas le reconnaître, mais il était bien là. L’anglais serait toujours là auprès de son pianiste, qu’il aimait tant. Parce que bien qu’il ne lui ait toujours pas verbalisé son amour, c’était cela qu’il ressentait pour lui. Son acharnement à essayer de lui faire reprendre pied dans la réalité en était la preuve concrète. Les  iris dorés de son compagnon croisèrent finalement ceux d’Asher qui lui fit un pauvre sourire qui se voulait rassurant. Il n’était pas au bout de ses peines, puisque son corps se secouait toujours de tremblements qu’il avait du mal à réprimer. « Prend ton temps mon coeur, rien ne presse… ça va aller, je suis là.» lui confirma-t-il. Les doigts de son compagnon serrèrent les poignets de l’anglais qui se laissa faire. Il aurait pu lui planter ses ongles dans sa peau qu’il n’aurait pas bronché. Ash le somma alors de suivre sa respiration. Cette dernière redevint un peu plus normale, même si on était loin de son rythme habituel. ’’Ça va…’’ finit par dire Izan, tentant visiblement de se convaincre lui-même en plus de son petit ami. « Oui, ça va….» ajouta Ash, le cœur légèrement apaisé lorsqu’il vit qu’il était sur la bonne voie pour se calmer. Cependant, ils n’étaient toujours pas sortis du bois. Le contact physique entre les deux jeunes trentenaires se rompit lorsque le pianiste ramena ses mains vers son visage, laissant sortir un ’’J’veux pas y aller…’’ d’un ton appuyé. Il ne s’agissait pourtant pas d’une plainte d’enfant capricieux. Ash l’avait déjà vu faire des caprices, cela n’avait rien à voir. « Je comprends… » lui dit le guitariste en acceptant son étreinte. Il le serra fort, son pianiste. Il ne souhaitait pas le lâcher, il ne souhaitait pas qu’il se perde de nouveau dans la brume de son esprit. Il souhaitait le protéger de tous les malheurs. « Peu importe ce que tu choisiras, je serai là pour toi, pour te soutenir.» le souffla Ash en lui caressant les cheveux de sa main libre, ne desserrant pas leur étreinte pour autant. « je ne disparaîtrai jamais… Je t’aime…» Il ne savait pas si c’était le bon moment pour enfin le lui dire, surtout à un moment où Izan était si vulnérable. Mais il avait prononcé ces mots de manière si naturelle, telle une vérité absolue et il ne voulait cesser de les lui dire encore et encore.

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tw : crise d'angoisse

« Prend ton temps mon coeur, rien ne presse… ça va aller, je suis là. » qu’ils sont doux à ses oreilles, ces mots, doux et infiniment rassurants, chaque syllabe décomposée par cette voix qu’il connait par coeur, qu’il relie à une sonorité bien plus belle que tout ce que son piano a pu produire, et qui se dépose sur son coeur comme un baume salvateur, suffisamment réconfortant pour lui permettre de lentement renouer avec la réalité. Il est patient, Ash, avec son pianiste, et ce celui-ci s’évertue à suivre ses conseils quand bien même ces derniers lui semblent particulièrement difficiles ; respirer est une action mécanique qui ne recèle aucune volonté consciente, les poumons n’attendent pas que l’on décide de les actionner pour fonctionner comme ils le doivent, mais sous l’implosion de l’angoisse, la machine s’est enrayée dans son corps, elle s’est emballée puis détraquée et il lui faut à présent oeuvrer à remettre chaque pièce en place. S’il ne sait pas véritablement comment faire, il s’emploie à suivre les indications silencieuses données par l’homme qui se tient devant lui, et auquel il s’accroche sans même en avoir véritablement conscience. Inspirer. Expirer. Quelque part entre ces deux actions pourtant évidentes, qui ne relèvent d’aucune difficulté en temps normal, il y a une obstruction qui l’empêche de les raccorder sans entrave ; l’angoisse. « Oui, ça va…. » s’il le dit c’est que c’est vrai, alors Izan hoche son menton de haut en bas dans des mouvements amples, en se martelant, autant que possible, que c’est la stricte vérité ; ça va même si ses mains tremblent, ça va même s’il a l’impression que des braises ardentes sont en train de le mordre de l’intérieur, ça va même s’il a peur de monter sur cette foutue scène pour se ridiculiser, ça va parce que même dans tout ce chaos ambiant, même au milieu des bombardements de ses propres pensées, Ash est avec lui.

Et il ne veut pas le voir s’éloigner, tout comme il ne veut pas mener sa représentation ce soir ; une idée qu’il sait être vaine puisque personne ne le laissera filer en douce à une heure du lever de rideau mais, sur le moment, le dire soulève quelque chose de rassurant, comme s’il avait un semblant de contrôle sur ce qui se passe. « Je comprends… » vraiment, tu comprends ? se demande-t-il sans avoir la capacité, pour l’heure, de le formuler à haute voix, mais n’ayant pas non plus la force de se redresser maintenant qu’il est à l’abri contre lui, protégé entre ses bras, tout contre sa peau, tout contre son coeur. « Peu importe ce que tu choisiras, je serai là pour toi, pour te soutenir. » Izan ne sait pas vraiment si ce sont les caresses appliquées contre ses cheveux, les paroles doucereuses ou bien sa simple présence, mais l’anglais parvient à accomplir la prouesse - sinon le miracle - de l’extirper de sa spirale infernale, lui octroyant suffisamment d’apaisement pour que sa respiration se régule enfin. « je ne disparaîtrai jamais… » il s’apprête à demander si c’est une promesse, mais la suite de cette phrase l’empêche de prendre la parole à son tour puisque le « Je t’aime… » ne laisse aucun répit à son coeur, qui reprend aussitôt sa course folle dans sa cage thoracique, mais d’une façon plus bien exaltante que précédemment ; est-ce qu’il a bien entendu ? C’est difficile de comprendre autre chose, certes, mais puisque c’est la première fois que ce mot franchit la porte des lèvres de son petit-ami, le pianiste bat ses longs cils pendant quelques secondes avant d’enfin redresser sa nuque, ses mains revenant sur les épaules de l’anglais pour suivre le mouvement de son buste. Il l’entend presque tourbillonner autour de son coeur et de ses oreilles, ce mot si précieux, et ses lèvres dessinent un sourire suave avant qu’il ne fasse grimper l’une de ses mains sur sa joue pour la caresser. ’’Redis-le encore, pour voir…’’ redis-le parce que je crois que ça me répare il le réclame mais il ne lui laisse pas le temps de le formuler à nouveau puisque ses lèvres échouent sur les siennes et, après un baiser infiniment tendre, il murmure, tout contre sa bouche, comme un secret qu’il ne faudrait pas partager avec autrui ’’Moi aussi, je t’aime…’’ et il n’y a rien de plus vrai et de plus sincère, en ce monde, que les mots qu’ils viennent de partager.

’’Je suis désolé pour…ça.’’ autrement dit, pour les démons qui déversent des litres d’angoisse dans son sang et qui causent toutes ces crises qu’il a réussi à lui cacher pendant plusieurs mois. ’’C’est pas glorieux, hein…’’ il le dit en baissant le menton, presque honteux de se rendre compte de l’état déplorable dans lequel Ash l’a trouvé ; mais comme ce n’est pas vraiment comme s’il pouvait rembobiner le film pour empêcher cette révélation, il se contente de glisser sa main sur la sienne, effleurant sa peau du bout des doigts, très délicatement, comme s’il craignait de le blesser, en espérant secrètement que cet instant de vulnérabilité ne change pas la vision que Ash a de lui…

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tw; crise d’angoisse.

Inspirer. Expirer. Un geste que normalement un être humain faisait avec la plus grande des aisances. Pourtant, Asher avait lui-même oublié comment faire lorsqu’il avait enfin avoué ses sentiments à son petit ami. Il s’était évertué à calmer le beau brun du mieux qu’il avait pu, mais c’était son cœur désormais qui battait à cent milles à l’heure. Est-ce que Izan était en mesure de l’entendre? Est-ce qu’il était en mesure de sentir que sa propre respiration s’était accélérée dans sa poitrine? L’anticipation de sa réponse le tenait lui-même en haleine et il fallut qu’il se rappelle de respirer. Inspirer. Expirer. Son petit ami se redressa tout contre lui et plongea ses iris dorés dans le brun des siens. Désormais, ce dernier était bien plus calme et Ash remarqua qu’il avait enfin arrêté de trembler tout contre lui. Il n’avait pas prémédité que ses aveux l’aident ainsi, mais un sourire se dessina sur ses lèvres suite à cette petite victoire. La main de l’australien vint glisser sur sa joue ce qui lui valut un frisson exaltant. ’’Redis-le encore, pour voir…’’ mais Asher n’eut pas le temps de formuler une phrase qui faisait du sens que les lèvres de son pianiste étaient déjà sur les siennes, apaisant ses propres angoisses, mais accélérant encore plus les battements de son coeur. L’homme de sa vie lui murmura tout contre ses lèvres un ’’Moi aussi, je t’aime…’’ ce qui valu à l’anglais une légère arythmie cardiaque. Il lui fit un immense sourire, soulagé de savoir que le beau brun partageait aussi ses sentiments.

Ash lui vola un nouveau baiser avant que ce dernier ne s’excuse de la situation désolante dans laquelle l’anglais l’avait trouvé quelques instants plus tôt. Un sourire rassurant se dessina sur les lèvres du jeune trentenaire. « Tu n’as pas à t’excuser….» dit-il, sincère. Asher était dans sa vie pour le meilleur et pour le pire. Il n’allait pas se sauver devant les démons que son petit ami combattait. En fait, il désirait les combattre à ses côtés. « Ma vision de toi ne pourrait jamais changer. Dès le jour un, j’étais déjà accro à toi… » lui dit-il, suivi d’un petit rire mélancolique. « Je t’ai dans la peau….» ajouta-t-il en ayant un petit rire amusé, mais toujours sincère. Cette partie de lui démontrait qu’il était simplement un humain. Personne n’était parfait. Même si physiquement Izan était définitivement un adonis. « je suis vraiment chanceux de t’avoir trouvé. » Ses lèvres vinrent embrasser la main de l’homme qui était dans la sienne. Asher pourrait passer des heures à le tenir tout contre lui pour le protéger du monde entier. Il combattrait vent et marée pour lui. D’ailleurs, il avait presque oublié qu’Izan était toujours attendu pour performer sur scène. L’anglais avait peur de remettre le sujet sur le tapis. Il avait peur que les secousses reprennent, alors il ne dit rien, préférant le serrer encore un peu plus contre lui, lui répétant une nouvelle fois qu’il l’aimait.

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tw : crise d'angoisse

D’aucun dirait que la trêve d’une crise d’angoisse n’est peut-être pas le meilleur moment pour formuler la ferveur d’un témoignage amoureux, mais ce n’est pas vraiment comme s’ils avaient fait les choses d’une manière tout à fait conventionnelle, les deux musiciens. Leur rencontre a été fomentée par un curieux hasard du destin, et quelque chose d’aussi inexplicable qu’évident s’était aussitôt tissé entre eux, comme le fil invisible de la certitude les reliant l’un à l’autre, l’authenticité de deux coeurs assignés à se dévoiler avec toute la pureté et la véracité de l’émoi provoqué par leurs regards qui s’étaient trouvés pour ne plus se quitter. La preuve en est avec l’instant profondément intime et confidentiel qu’ils viennent de partager, puisque le pianiste a dévoilé - involontairement, certes - toute la fragilité que son esprit oppressé tente de dissimuler aux yeux du monde, et s’il craint un instant de chuter de son piédestal, son petit-ami ne tarde pas à discréditer cette horrifiante perspective « Tu n’as pas à t’excuser…. » il incline légèrement son menton sur le côté tout en haussant ses sourcils au-dessus de ses yeux qui s’égarent sur le côté, effleurant à peine les contours de la partition modifiée avant de revenir aussitôt sur le visage de son homme. « Ma vision de toi ne pourrait jamais changer. Dès le jour un, j’étais déjà accro à toi… » il s’en souvient très bien, du jour de leur rencontre, et pas seulement parce qu’il n’est pas si loin mais plutôt parce que c’est à cet instant précis que sa vie a pris une nouvelle dimension, et il n’a jamais regretté, pas un seul instant, d’avoir renié son rendez-vous pour s’échapper à la fête foraine en sa compagnie. À la simple évocation de leur rencontre, les images se succèdent derrière ses iris qui brille d’une émotion vivace, puisqu’il vaut brièvement défiler leurs premiers sourires, la première fois que leurs mains se sont croisées, les premières caresses échangées pour le rassurer, leur premier baiser, dans cette nacelle suspendue dans le vide, et tous les rendez-vous qui ont suivi ensuite, formant l’évidence d’un amour qu’il n’attendait pas, mais auquel il n’est pas prêt de renoncer.

« Je t’ai dans la peau… » c’est doux, dit comme ça, suffisamment délicat pour le faire sourire avec une sérénité qui lui échappait jusqu’ici, et que Ash a été capable de lui redonner. ’’Comme tes tatouages ?’’ murmure-t-il avec une pointe de malice dans la voix, en venant déposer un nouveau baiser contre ses lèvres puisque, de toute évidence, cela lui permet de s’apaiser en même temps qu’il reprend son souffle. « Je suis vraiment chanceux de t’avoir trouvé. » - ’’Je pense être celui qui doit dire ça…’’ lorsque son petit-ami embrasse la peau de sa main courbée, il s’attendrit davantage, sentant jusqu’à son coeur se bercer de cette douceur offerte qui est un véritable remède pour ses maux. ’’T’as tout bouleversé dans ma vie, tu le sais, ça ? J’pensais pas que…’’ c’est là, suffisamment près que sa langue sache le formuler mais, n’ayant pas tellement l’habitude de parler aussi brutalement de ses sentiments, il a besoin de quelques secondes supplémentaires pour organiser son discours, sans que celui-ci ne perde en sincérité. ’’Que je t’aimerai autant. Je passais d’une personne à l’autre sans difficulté mais, toi, je n’ai pas pu me résoudre à te laisser partir. Je ne pouvais pas, c’était impossible.’’ son pouce caressant la surface de sa peau, il baisse un instant ses cils noirs sur leurs mains entrelacées avant de poursuivre : ’’J’suis incapable de me passer de toi.’’

C’est ce qu’on appelle plus communément l’amour, mais c’est bien loin des préoccupations de Lynda qui, revenant dans la loge sans prendre la peine de toquer, claque la porte en affichant la tête de celle qui vient de se mettre la moitié de l’orchestre à dos. ’’Il est toujours vivant si c’est la question que vous vous posez.’’ difficile de la croire vu son expression colérique mais, comme elle n’a pas de trace de sang sur ses vêtements, on peut considérer qu’elle dit vrai. ’’Qu’est-ce que vous faites par terre ?’’ oui, elle vient juste de le remarquer et ça la perturbe suffisamment pour qu’elle s’arrête sur place en fronçant ses sourcils ’’On discute…’’ dit-il en lançant un regard incertain vers Ash, songeant qu’il vaut mieux éviter de lui dire la vérité, pour éviter que la première phrase qu’elle a prononcé ne devienne un mensonge. ’’Ça va, Ash ? Pas trop perdu dans ce monde de snobs prétentieux ?’’ elle le dit en se rapprochant pour ramasser le livret de la partition et, une fois qu’elle l’a entre les mains, elle lance un regard complice vers le jeune homme. ’’Si t’as besoin que je t’évacue, tu n’as qu’un mot à dire.’’ Izan faisant rouler ses yeux d’un air lassé, il souffle en marmonnant un ’’La musique classique n’a rien de snob.’’ elle hausse si haut ses sourcils qu’ils atteignent presque la naissance de ses cheveux, et après avoir lancé un sourire en direction de leur invité, elle reprend : ’’J’sais que ça te perturbe, et je pense avoir suffisamment dit qu’ils étaient des pauvres cons. Mais je te suis depuis suffisamment longtemps pour savoir que t’es capable de le faire, et que si tu décides de monter sur scène, tu vas tous les éblouir.’’ cherchant visuellement le soutien de Ash pour convaincre le pianiste qui se tend tout en gardant le silence, elle attend quelques secondes avant de reprendre ’’Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Tu t’habilles pour aller leur montrer que t’es le putain de pianiste qu’ils attendent tous, ou alors on sort par l’issue de secours pour aller manger des sushis.’’ elle appuie sa main sur le piano en englobant les deux silhouettes masculines dans son regard, son autre main venant se loger sur sa hanche marquée par la robe moulante et élégante qu’elle porte. ’’Perso, je trouve que la première est mieux. Et toi, Ash ?’’

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tw; crise d’angoisse.

Il n’était pas évident de démontrer autant de vulnérabilité à autrui. Cette nouvelle facette que Asher venait de découvrir chez le pianiste ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Izan se montrait toujours fort et courageux la majorité du temps. Il se cachait ses sourires, derrière ses répliques cinglantes, mais l’anglais allait désormais être plus attentif à ses besoins. Il souhaitait qu’il soit le premier qu’il appelle lorsqu’il n’allait pas bien. Il désirait que le jeune homme se confie à lui, parce qu’il ne demandait qu’à être toujours à ses côtés. Il espérait qu’il soit assez en confiance pour lui confier toutes ses émotions. C’était tout de même ironique de penser cela de la part de l’anglais qui s’était jeté au départ dans les bras d’Izan pour oublier ses sentiments pour un autre homme. Heureusement, il l’avait désormais bien oublié et ce, depuis plusieurs semaines déjà. Ses pensées n’étaient tournées que vers Izan. Il n’y avait qu’Izan qui comptait. Son cœur n’était désormais ouvert que pour lui. Il était sa raison de vivre tout entière. Il avait été con d’avoir douté si longtemps. Il s’en voulait d’ailleurs énormément de penser à tout ça avec l’amour de sa vie dans ses bras.  ’’Comme tes tatouages ?’’ lui demanda le beau brun, le sortant de ses pensées.  « Oui. » dit-il simplement, amusé par la comparaison. « Un jour, peut-être que je t’afficherai en gros sur ma poitrine? Ou sur mes fesses?» ajouta-t-il en lui faisant un immense sourire amusé. Bien sûr, il ne le fera jamais, mais peut-être un petit hommage? Il avait toujours ri de ceux qui avaient passé le pas et s'était tatoué le nom de leur dulciné/e juste avant de rompre et de porter leur erreur sur leur corps tout le restant de leur vie. Mais bon, Ash était complètement fou de lui, alors pourquoi pas? ’’T’as tout bouleversé dans ma vie, tu le sais, ça ? J’pensais pas que… je t’aimerai autant. Je passais d’une personne à l’autre sans difficulté mais, toi, je n’ai pas pu me résoudre à te laisser partir. Je ne pouvais pas, c’était impossible.’’ lui dit-il et Ash eut un petit sourire, le coeur rempli de bonheur. ’’J’suis incapable de me passer de toi.’’ ajouta le beau brun. L’anglais s’apprêtait à l’embrasser à nouveau que la porte de la loge s’ouvrit sur Lynda. La vérité, c’était qu’il l’avait complètement oublié celle-là. Ash avait même oublié où ils étaient. C’était ça le pouvoir de leur bulle.

Mais l’expression de Lynda le fit revenir à la réalité. Ash eut un petit rire amusé lorsqu’elle mentionna qu’elle n’avait tué personne. Cependant, il étouffa son sourire, puisque son retour impliquait aussi la dure réalité, celle de monter sur scène, la raison même du pourquoi ils étaient ainsi assis sur le sol. Ash et Izan choisirent tous les deux de ne pas répondre à sa question, après que ce dernier lui ait lancé un petit regard furtif.  ’’Ça va, Ash ? Pas trop perdu dans ce monde de snobs prétentieux ? Si t’as besoin que je t’évacue, tu n’as qu’un mot à dire.’’ lui dit-elle, après avoir ramassé le livre de partition. « Non, non ça va.» lui dit-il en serrant la main du beau brun dans la sienne pour lui donner du courage. Lynda s’adressa finalement à son petit ami, lui disant les mots d’encouragements nécessaires. Ash savait qu’elle allait demander son soutien dans sa tentative de le faire monter sur scène. Après tout, l’anglais savait que si Izan se défilait, cela aurait des conséquences. Le fait de le voir se raidir lui pinçait le coeur. Ash se tourna alors vers lui et le regarda dans les yeux. « je sais que tu es capable de le faire. j’aurai mes yeux posés sur toi tout au long du spectacle. Tu feras comme quand tu joues pour moi. Il n’y aura que moi dans la pièce avec toi…» lui dit-il avant d’aller embrasser le coin de sa mâchoire, oubliant presque que Lynda était toujours là à les observer. Asher allait cependant garder sa précédente promesse. S'il ne montait pas sur scène, il allait le soutenir également. « Peut importe ce que tu choisiras je serai avec toi..»

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tw : crise d'angoisse

En nommant les nombreux tatouages qui parsèment le corps de son petit-ami, il fait machinalement glisser ses yeux sur les bras de ce dernier, quand bien même l’encre est camouflée par les vêtements qu’il porte ; il les connait suffisamment pour savoir où ils se trouvent, ces tatouages, et même s’il concède à reconnaître une certaine beauté à ces derniers, il est trop douillet pour ne serait-ce que songer à passer sous l’aiguille à son tour, alors il ne peut qu’être admiratif du courage de son homme « Un jour, peut-être que je t’afficherai en gros sur ma poitrine? Ou sur mes fesses? » la première chose à laquelle il pense est ça-doit-faire-super-mal-appelez-les-au-secours alors il grimace en reculant son visage de quelques degrés, ayant l’impression que la douleur (imaginée, puisqu’il ne la connait pas) traverse son propre corps, ce qui finit par le faire lentement rire. ’’J’sais pas comment tu fais pour endurer ça, j’crois que je tournerais de l’oeil avant même que ça commence…’’ il exagère à peine : ce n’est même pas l’aiguille qui lui fait peur mais la morsure de celle-ci ! ’’Si tu veux j’te ferai un super beau dessin que tu pourras te faire tatouer, t’en penses quoi ?’’ puisqu’il en est encore à représenter les oiseaux en forme de V de travers, il vaut mieux éviter qu’il soit à l’origine du prochain tatouage de l’anglais ; Izan a été béni par le talent de l’art mais décidément pas dans la branche du dessin.

Et malgré les mots grandement doucereux qu’ils partagent, le monde de la musique lui revient en pleine figure lorsque Lynda fait irruption dans la loge, sans grand égard pour le moment de tendresse qu’ils partagent, puisqu’elle doit être même loin d’imaginer ce qu’il vient de se passer entre ces murs. Puisque l’assistante n’a qu’une idée en tête : la suite du programme, et si elle exprime sans détour sa volonté de le voir monter sur scène, ce n’est pas seule qu’elle s’engage dans cette bataille, venant chercher le soutien de Ash pour qu’il appuie sa plaidoirie, même s’il choisit une approche bien plus douce et délicate que la sienne « je sais que tu es capable de le faire. j’aurai mes yeux posés sur toi tout au long du spectacle. Tu feras comme quand tu joues pour moi. Il n’y aura que moi dans la pièce avec toi… » le pianiste, qui n’est plus trop sûr d’en être un en cet instant, ferme les yeux quand son petit-ami vient déposer ce frêle baiser contre sa mâchoire, s’attachant à sa présence pour ne pas se noyer sous les pensées angoissantes qui reviennent en cohorte, et qu’il s’efforce de chasser même si son combat intérieur est aussi invisible que silencieux « Peut importe ce que tu choisiras je serai avec toi.. » l’inconfort et le stress s’allient pour le faire trembler, et il prend une longue inspiration en regardant le sol, mordillant le coeur de sa lèvre inférieure sans quitter la main de son anglais ; le regard de ses deux compagnons fait peser une certaine pression sur ses épaules mais, craignant de décevoir aussi bien l’un que l’autre, il s’entend dire, avec un sourire fuyant ’’Je vais y aller.’’ en prononçant ces mots, il serre davantage sa main dans la sienne puis, l’attirant dans ses bras, il le serre contre lui en puisant toute la force dont il a besoin pour affronter ce qui suit ’’Ne pars pas.’’ qu’il souffre à son oreille, en le serrant une dernière fois contre lui.

*
**

’’Ça va ? Tu es bien installé ?’’ malgré le stress évident de ses traits, Lynda s’attache à faire ce qu’elle fait de mieux : elle se préoccupe des autres, avec toute la générosité que son coeur recèle, malgré le tempérament brut et froid qu’elle arbore. Assise à côté du siège de l’anglais, elle n’a de cesse de croiser et décroiser ses jambes, n’écoutant que d’une oreille distraite l’orchestre qui joue depuis une demi-heure déjà, et même si elle est contrainte de murmurer quand elle s’adresse à Ash, il peut sentir qu’elle est peut-être encore plus stressée que l’homme qu’ils ont en commun. Il ne va pas tarder à faire son entrée, d’ailleurs, Lynda le sait et, au fur et à mesure que le moment fatidique approche, elle se tend de plus en plus. ’’Tu crois que ça va ? Je devrais peut-être aller voir mais…’’ mais elle sait qu’elle ne sera d’aucune aide, si bien qu’elle chevauche ses propres mots en disant, tournée vers lui ’’Tu veux aller voir, toi ?’’ il n’a même pas le temps de répondre, Ash, que déjà l’orchestre cesse d’emplir la pièce avec des notes réunies. Le chef d’orchestre, positionné devant tous les corps d’instruments, redresse son dos en même temps qu’il dépose sa baguette sur le pupitre devant lui, et tous les regards se tournent alors vers l’entrée côté jardin. Un projecteur blanchâtre éclaire alors le piano solitaire qui traîne au centre de la scène, majestueux, pur dans les lignes qui le dessinent, mais désespérément silencieux.

Inspire. Expire. Encore dissimulé dans l’obscurité de coulisses, il essaye de détendre sa nuque en même temps qu’il ferme les yeux quelques secondes, imposant un silence qui se prolonge de quelques secondes supplémentaires, jusqu’à ce que ses yeux accrochent son instrument. Inspire. Expire. Il aimerait que Asher soit avec lui mais, comme à présent qu’il n’a plus le choix, il secoue une dernière fois ses mains dans le vide, s’attachant à délier ses doigts avant de faire son entrée sur scène ; sitôt que sa silhouette se dessine dans le faisceau de lumière qui éclaire le paquet, les applaudissements fusent parmi les spectateurs plongés dans l’obscurité, si bien qu’il ne tourne même pas la tête vers eux ; il ne rencontrerait rien d’autre qu’une mer de pénombre, sans rien de suffisant pour discerner le moindre visage, pas même celui qu’il aime le plus. Celui qu’il voit, en revanche, c’est celui du chef d’orchestre tourné vers lui, auquel il adresse un regard noir - et qui lui rend bien, avant de s’installer sur le banc, n’ayant même pas besoin de réfléchir pour que son corps se place automatiquement à la disposition du piano qui s’apprête à chanter, même si ses yeux papillonnent trop rapidement lorsqu’il aperçoit la partition où le passage a été modifié. A-t-il fait exprès, le chef d’orchestre, de modifier le passage le plus hardi au dernier moment ? Inspire. Expire.

(play ♫) Fine silhouette longiligne qui se détache de l'obscurité par ses mouvements gracieux et sonores, le corps d’Izan ne semble être qu'un prolongement du piano, cousu dans une chair de tourments incessants. Ses doigts fins et longs voguent sur le clavier de touches noires et blanches, d'une chorégraphie devenue instinct de survie, un véritable ballet de symphonies criantes s'accouplant dans de ce vacarme suave ; ses premières phalanges ne cessent d'embraser la gamme dans une portée mélancolique, comme un murmure, une réponse, un aveu de faiblesse au monde qui l'entoure, un monde qu'il méprise, qu'il envie, qu'il déteste, qu'il maudit, de toutes ses forces, de tout ce qui lui reste. Une fois que ses mains ont entamé la danse harmonieuse, elles ne paraissent plus vouloir s’empêcher de valser, de passer d’un bout à l’autre du clavier qu’il ne regarde pas, la plupart du temps, ses yeux restant rivés sur la partition qui lui fait face, sans que l’ombre d’un sourire ne vienne éclairer son visage ; il ne joue pas comme lorsqu’il est seul avec son bel anglais, puisque ce n’est pas moins pour honorer son titre de prodigue, de grand maître du piano, que pour le plaisir.
      À la fin de son solo, le silence retombe. Ses mains aussi. Celles des spectateurs se lèvent et se frappent dans une rythmique qui lui donnerait presque la nausée ; les battements remontent jusqu'à ses oreilles engourdies, parviennent à son cerveau anesthésié, et enfin, il se lève. Il se hisse sur ses jambes et son esprit dégringole la pente de ses émotions. La musique a soudainement un goût amer. Il tente de sourire mais l'expression reste figée dans un coin de son cerveau qui refuse de coopérer. Alors, il s'incline brièvement face aux applaudissements qui l'acclament avec ferveur avant de rejoindre les coulisses, sans véritablement prendre le temps de profiter de cet instant de gloire. Il en a connu des tas, ça ne lui fait plus grand-chose : il veut juste retrouver l’homme qu’il aime.

*
**

Dans sa loge, les bouquets de fleurs offerts s'entassent dans tous les coins. Il a bien envie de faire valser ce parterre de pétales qu'il juge macabre. Les fleurs, c'est pour les cimetières. La tombe de son frère est toujours bien fleurie, sa mère y veille avec le plus grand soin. Il aimerait leur dire, ne m'offrez plus de fleurs, ne m'offrez plus rien, oubliez-moi, laissez-moi tranquille, crevez tous dans votre coin mais il ne dit rien, Izan. Il se contente d'observer la sépulture de son talent, assis sur le canapé de la pièce, immobile jusqu’à ce que Lynda revienne en compagnie de Ash, et en lançant un victorieux ’’Les critiques vont être élogieuses, tu as fait sensation, ce soir !’’ qui ne lui provoque pas vraiment de réaction puisqu’il se lève pour rabattre les degrés qui le séparent de son petit-ami, duquel il prend la main en signant un ’’On se voit demain.’’ à l’attention de Lynda, qui n’a pas vraiment le temps de s’offusquer puisqu’il est déjà en train de s’éloigner dans le couloir, en entrelaçant ses doigts à ceux du guitariste. ’’On va prendre l’air ? J’ai envie de marcher. Juste toi et moi.’’ juste toi et moi, sans le piano, sans la musique, sans le reste du monde.

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tw; crise d’angoisse.

Asher ne supportait pas de le voir ainsi. Le beau brun était crispé et toutes les particules de son corps affichaient son malaise. Il n’avait pas réalisé à quel point cela était pénible pour lui avant d’en avoir été témoin ce soir. Il s’en voulait Ash de n’avoir rien remarqué. Il s’en voulait de ne pas avoir été assez observateur. La tempête avait passé temporairement, ses paroles n’avaient été que des pansements sur ses blessures au lieu de les guérir entièrement. Le tonnerre grondait au loin et Ash se demandait s’il réussira, malgré tous ses efforts, à être son phare dans la tempête qui revenait à l’assaut bien trop rapidement à son goût. Il n’allait pas abandonner, ni l’abandonner. L’anglais voyait le combat intérieur de son compagnon, même s’il essayait tant bien que mal de le cacher. Il vit son corps se secouer de nouveaux tremblements à la pression qui se mettait de nouveau sur ses épaules pourtant solides. Encore une fois, Asher aurait voulu l’emmener avec lui, loin de tout ça. Il aurait voulu lui prendre la main et lui faire vivre une aventure, aussi épique qu’inattendue, comme l’avait été leur première rencontre. Il souhaitait plus que tout le ramener dans leur bulle. Mais Izan finit par capituler, malgré les visibles réticences que les traits de son visage affichaient. Le pianiste serra davantage sa main dans la sienne et attira l’anglais dans ses bras. Asher le serra fort pour lui donner toute l’énergie nécessaire pour passer au travers de cette épreuve. « Je ne pars pas. Je suis avec toi pour toujours.» lui dit-il, telle une promesse avant de l’embrasser à nouveau. « je serai toujours là. Je t’aime…» Ces mots n'allaient pas le soulager cette fois-ci, rien n'aurait pu le faire.

***

Ce fut à contre-cœur que l’anglais se posa sur le siège qui le lui était désigné dans l’assemblée. S’il avait pu monter sur scène et s'asseoir aux côtés de son pianiste pour le soutenir, il l’aurait fait. Mais évidemment, ce n’était pas possible. Alors il assistait, impuissant, comme le simple spectateur qu’il était. Asher détestait être loin de lui dans de telles circonstances. Il pouvait sentir encore son souffle dans son cou et son étreinte quand il avait dû le laisser finir de se préparer dans la loge. Il avait vu cette ombre dans son regard qui ne présageait rien de bon. Son cœur se serrait à cette pensée funeste. « Oui, je suis bien installé. Merci. J’espère que ça va pour Izan…» dit-il, à voix haute, mais il s’agissait plus d’une question rhétorique. Dans son fort intérieur, il connaissait déjà la réponse. Il était inquiet pour son petit ami et il peinait à le cacher. ’’Tu veux aller voir, toi ?’’ lui demanda Lynda, contrainte de murmurer. Asher allait répondre que « oui », mais le moment fatidique se chargea de sa décision, puisque c’était enfin le tour de son beau brun aux iris dorés de faire son entrée sur scène. Dans la pénombre, ce dernier ne pouvait pas voir Asher, ni même aucun spectateur d'ailleurs. Il espérait cependant qu’il sente son regard sur lui, qu’il sente à quel point il l’aimait et qu’il était fier de lui. « Inspire. Expire.» murmura le guitariste, dans une tentative d’encouragement évidemment inutile étant donné la distance physique qui les séparait. Asher n’entendit même pas le tonnerre d’applaudissement dans la salle. Il n’y avait qu’Izan et finalement son piano. Asher, comme tous les autres, eut le souffle coupé lorsqu’il l’entendit jouer, mais ce fut le regard et l’absence de sourire du beau brun qui le firent davantage frissonner. On voyait bien qu’il ne prenait pas de plaisir à s’évertuer à cette tâche qu’il exécutait pourtant à la perfection. Il n’était pas heureux et cela brisait le cœur de l’anglais qui ne souhaitait que son bonheur.

***

Dès que le pianiste eut fini sa représentation, Asher se leva en flèche pour aller le rejoindre. Quelques minutes plus tard, il le retrouva dans sa loge, qui était désormais tapissée d’une multitude de fleurs en tout genre. Izan était assis sur le canapé, immobile. Lynda qui était sur les talons du jeune trentenaire fit son entrée dans la pièce et s’évertua instantanément à le couvrir d’éloge. Cependant, Ash n’avait qu’une envie, qu’elle les laisse seuls. Ce fut le beau brun qui s’en chargea pour lui, remerciant la femme et portant directement son attention sur l’anglais, enlaçant sa main dans la sienne.  ’’On va prendre l’air ? J’ai envie de marcher. Juste toi et moi.’’ lui dit-il. Asher le suivit sans émettre la moindre objection. Dès qu’ils furent à l’extérieur, il sembla que l’atmosphère qui les entourait était un peu moins pesante. Cependant, il savait qu’il existait une lourdeur dans le coeur de son compagnon. Il se demandait comment cette fois-ci, il allait faire pour le soulager. « Veux-tu aller ailleurs?» lui proposa-t-il. Il était venu avec sa voiture et il le laisserait conduire s’il en avait besoin. Il l’attira tout contre lui pour le serrer très fort. « on peut aller où tu veux et faire ce que tu veux... » S'il voulait aller sur la lune, il le suivrait. Asher sentait qu'il avait besoin de partir, de fuir très loin. Il souhaitait être son refuge. Il voulait désespérément qu'ils retrouvent leur bulle, le seul endroit où ils pouvaient tous les deux être en paix, parce qu'ils étaient juste tous les deux, ensemble.

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tw : crise d'angoisse

S’il est loin de considérer sa réputation comme acquise, n’imaginant guère qu’il est irremplaçable ou au-dessus des autres musiciens, ce soir, la réussite de son succès glisse sur sa peau sans lui octroyer le sentiment de satisfaction qu’il éprouve d’ordinaire. Il n’a jamais estimé le piano comme un biais pour s’élever socialement, et il regrette le temps où il jouait simplement pour le bon plaisir de son propre esprit, sans que cela n’engendre de telles complications. Lynda, elle, ne voit que la partie dorée de la médaille, se félicite peut-être même de cette consécration qui n’est pas la sienne, et c’est donc vers Asher qu’il se tourne lorsque leurs chemins se lient à nouveau, ne tardant pas à prendre sa main dans la sienne pour l’éloigner du reste, puisqu’il n’y a de toute façon que lui qui compte. « Veux-tu aller ailleurs?» loin, très loin même, pense-t-il en pressant délicatement sa paume contre celle de son petit-ami, baissant un instant les yeux vers leurs doigts entrelacés avant d’être attiré contre le torse de celui-ci, son bras libre passant machinalement autour de sa nuque afin de le garder contre lui. « on peut aller où tu veux et faire ce que tu veux... » Il respire mieux, ainsi, dans les bras de l’homme qu’il aime, à l’abri contre sa peau, enveloppé de son parfum et cajolé par les mots que Asher prononce, si bien qu’il ferme les yeux pendant quelques secondes pour profiter de son étreinte, le laissant calmer les effusions angoissées de son coeur. ’’Je veux juste être avec toi.’’ ce qui n’aide pas franchement à déterminer le programme de la soirée, certes, mais qui est au moins sincère ; n’importe quel autre endroit lui semble préférable à l’actuel et, même si la proximité avec Ash le soulage considérablement de l’environnement dans lequel il baigne, il n’oublie pas que, en ces lieux, il n’est qu’un rouage d’un appareil qui tend à le briser. ’’On peut partir d’ici ?’’ c’est davantage une suggestion qu’une demande, et sans véritablement retarder leur départ, il lève un regard hésitant vers le visage de l’anglais avant de l’entraîner vers la sortie, sans s’attarder sur les quelques personnes qui tentent de l’intercepter ; ce n’est de toute façon pas la première fois qu’il s’illustre sous une quelconque impolitesse.

En sortant de l’édifice, il plisse légèrement ses paupières en prenant une discrète inspiration, comme si l’air était différent à l’extérieur, et qu’il respirait déjà mieux. En quelques secondes à peine, ses traits se détendent et lui est bien plus facile de tracer l’ébauche d’un sourire sur ses lèvres, et c’est vers son petit-ami qu’il se retourne, sans avoir libéré sa main. ’’Je ne m’attendais pas à te voir, ce soir…’’ il entame cette conversation en commençant à marcher sur le bitume, ayant juste besoin de se dégourdir les jambes pour se changer les idées ’’…C’était une belle surprise.’’ même si elle a été gâchée par la crise d’angoisse, n’est-ce pas ? ’’Heureusement que tu étais là.’’ que tu es* là plutôt, mais comme il accompagne cette phrase d’un regard aussi doucereux que complice, Ash peut deviner que c’est une constante. Marchant d’un pas tranquille en observant les alentours d’un oeil désintéressé, reprenant des couleurs de plus en plus chaleureuses au fur et à mesure qu’il s’éloigne du bâtiment, si bien qu’il ne tarde pas à demander, d’une voix douce : ’’Tu restes dormir avec moi, ce soir ?’’ il espère vraiment que la réponse sera oui puisque, plus que jamais, Izan n’a pas envie de le quitter. Jamais.

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tw; crise d’angoisse.

Le musicien avait toujours eu une seule idée en tête depuis qu’il était tout jeune, c’était de trouver la gloire en jouant sur scène devant les plus grandes foules. Il s’était toujours imaginé ces personnes les aduler son groupe de musique et lui. Lorsqu’il était lui-même devant un public, il se sentait heureux, énergisé. Il n’avait jamais pu s’imaginer à quel point on pouvait se sentir seul. Il voyait bien l’état dans lequel s’était mis Izan. Malgré les félicitations, malgré les applaudissements, il n’était pas heureux.  Asher ne désirait pas cela pour lui. Il souhaitait de tout son cœur qu’il retrouve le bonheur qu’il avait sûrement eu jadis en jouant de son instrument. Il ne voulait pas que le piano soit sa prison. Il ne méritait pas cela. ’’Je veux juste être avec toi.’’ lui dit Izan tout contre lui. Cela ne l’aidait en rien à savoir quelle serait la suite du programme, mais une chose était certaine, ils allaient rester ensembles. ’’On peut partir d’ici ?’’ lui demanda le beau brun. « Oui, sans aucun problème. Je pense même que c’est une excellente idée..» lui dit l’anglais en se laissant entraîner vers la sortie. L’air frais leur fit le plus grand bien. Ash n’avait pas réalisé à quel point l’endroit avait pu être étouffant. Il n’avait pas l’habitude de ce genre d’évènement et il faisait presque tache parmi les autres spectateurs. Mais pour Izan, il était prêt à affronter n’importe quoi et ne pas penser à son propre malaise. ’’Je ne m’attendais pas à te voir, ce soir…’’ lui dit Izan avec un semblant de sourire sur les lèvres. L’anglais était bien heureux de le revoir, ce doux sourire. Il en était même soulagé. « tu sais, si je pouvais j’assisterais à toutes tes représentations…» lui dit Ash en lui faisant un petit sourire. « je suis tellement fier de toi… j’espère que tu le sais? » ajouta l’anglais en caressant de son pouce la main de son compagnon.

L’australien semblait aller mieux, les couleurs revenaient sur son visage et de son côté, Ash pouvait de nouveau respirer. La lune était haute dans le ciel, et une légère brise vint caresser leurs visages. Leurs pas étaient moins lourds, leurs épaules plus légères. « oui, avec plaisir. Viens, je t’emmène chez moi ce soir. » lui dit l’anglais en guidant leur pas vers sa voiture. « Je vais conduire juste pour cette fois-ci.» dit Ash avec un petit sourire malicieux. Il s’imaginait bien qu’après toutes ces émotions, Izan devait être épuisé. Ce n’était pas le temps de rencontrer un arbre. L’anglais lui ouvrit la portière pour qu’il puisse s'asseoir et lâcha brièvement sa main pour aller au volant. Aussitôt fait, il reprit la main de son compagnon.  Le trajet fut calme et sans embûche, et ils arrivèrent finalement devant l’immeuble situé au 251 oxlade drive dans le quartier de fortitude valley. Izan était venu quelques fois chez lui, mais comme son appartement n’était qu’un tout petit studio, il n’y avait pas beaucoup de place. Ash avait déjà prévu de l’y emmener après la représentation. En fait, il avait même prévu de l’emmener manger avant, mais il changea ses plans, préférant commander de la nourriture pour la partager dans leur cocon. L’anglais ne souhaitait plus faire affaire à des gens en général ce soir. « On est arrivé, mon coeur… » lui souffla-t-il, même s’il savait qu’il ne dormait pas. Aussitôt arrivé à l’intérieur, Asher ouvrit la lumière qui resta tamisée parce qu’il détestait être acccueilli le soir par une lumière aveuglante. Un bouquet de fleur trônait en plein milieu de la table, ce même bouquet qu’Asher voulait offrir à Izan après son concert, mais qu’il avait complètement oublié depuis. « je suis désolé…» dit-il, face à la situation, mais il essaya de lui changer les idées en lui proposant de commander de la nourriture. « veux-tu manger? Je peux commander ce que tu veux!» lui dit-il en retirant son blazer. Il étouffait là-dedans et il avait bien hâte de se changer pour retrouver des vêtements dans lesquels il se sentait à l’aise. « je peux te prêter des vêtements si tu veux...» l'avantage d'être presque de la même grandeur, ils pouvaient se partager leurs vêtements. Il était clair cependant qu'ils n'avaient pas tout à fait le même style. « et je peux même t'aider si tu veux...» lui dit-il avant de s'approcher de lui en ayant un petit air amusé. Asher entreprit tout d'abord de lui retirer son veston, puis d'un nouveau sourire, il commença à déboutonner sa chemise. Il s'agissait de gestes innocents, sans réelles arrières pensées.

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@Asher Thornhill - ♬ - crédit/chrissiewatts

tw : crise d'angoisse
l'amour, l'amour, l'amour

« tu sais, si je pouvais j’assisterais à toutes tes représentations… » c’est quand même incroyable, cette sensation de force qui se faufile dans ses veines lorsqu’il se rend compte que l’anglais croit sûrement plus en lui que lui-même, et si les mots encourageants dessinent le tracé délicat d’un sourire qui exprime une douceur déjà acquise, Izan ne peut s’empêcher de se demander comment son homme a pu accomplir l’exploit de transformer sa détresse en quelque chose d’aussi inconsistant, puisqu’il a réussi à désarmer ses angoisses avec sa seule présence, avec ses simples mots. En glissant sa main libre dans la poche de sa veste, il s’apprête à répondre que le guitariste finirait par s’ennuyer, lui qui est si loin du monde classique, mais la voix de ce dernier le coupe dans son élan pour le laisser, une nouvelle fois, sans voix « je suis tellement fier de toi… j’espère que tu le sais? » ça lui fait baisser les yeux en même temps que le menton, et s’il trouve leurs mains liées drôlement intéressantes à regarder, le pouce de son petit-ami lui offre un divertissement suffisant en caressant sa peau pour apaiser autant ses pensées que son coeur, et il se met à observer, presque hypnotisé, le mouvement de ce dernier. ’’Tu me le répéteras, si j’oublie.’’ l’humour est toujours sa défense même si cette fois l’espièglerie est davantage tendre que malicieuse, et s'il lève un regard complice vers son amant, c’est pour mieux lui traduire tout ce que sa bouche ne dit pas ; qu’il l’aime, qu’il le remercie d’être là, et qu’il ne pourrait définitivement plus vivre sans lui. Mais il n’aura jamais à le faire, n’est-ce pas ?

Décision est prise de partir pour de bon - il s’en réjouit intérieurement sans trop rien laisse paraître à la surface, et lorsqu’il entend « oui, avec plaisir. Viens, je t’emmène chez moi ce soir. » il ne peut réprimer un sourire plus franc et amusé, qu’il accompagne d’un ’’J’aime assez cette idée.’’ tout en le suivant en direction de la voiture, guidant seulement sa main libre jusqu’à la poche intérieure de sa veste pour s’assurer qu’il n’a pas oublié son téléphone dans sa loge et, heureusement, il l’a bien en sa possession. ’’Tu me lais…’’ - « Je vais conduire juste pour cette fois-ci. » raté pense-t-il en faisant une petite moue boudeuse, qui perdure jusqu’à ce qu’il soit installé dans la voiture de son petit-ami. ’’T’as vraiment aucune pitié…’’ il le clame en se penchant pour lui dérober un baiser, jouant un instant avec ses doigts avant de la libérer pour qu’il puisse conduire - quand même -, finissant par mettre en silencieux son portable qui vibre à plusieurs reprises. ’’Ils me saoulent.’’ il le notifie juste au cas-où ce n’était pas assez visible avec l’expression blasée de son visage, et il appuie son coude contre la portière pour que sa main vienne soutenir sa tempe. Heureusement, le trajet lui permet de mettre suffisamment de distance entre eux et les autres, et il a tout le temps de se défaire de leur emprise, maintenant qu’il est avec lui. « On est arrivé, mon coeur… » le surnom affectueux enrobe son palpitant, et il adresse un sourire béat à son homme avant de le suivre, sans véritablement découvrir les lieux puisqu’il est déjà venu plusieurs fois. ’’J’ai le réflexe de chercher les chats mais…Il n’y en a pas, ici.’’ pas de duo poilu pour venir miauler en symbiose, mais cela le fait sourire avec un amusement sans fausse note, jusqu’à ce que « je suis désolé… » qui l’interroge, puisqu’il ne comprend pas pourquoi son petit-ami s’excuse et il lui faut suivre son regard pour découvrir les fleurs qui trônent au centre de la table. ’’Oh…’’ se rapprochant du bouquet, il glisse ses doigts autour des pétales, les effleurant avec un air attendri au visage. ’’Elles sont magnifiques.’’ il est sur le point de rajouter ‘’il ne fallait pas’’ mais, il craint de le vexer avec cette formule de politesse, surtout qu’il se surprend à apprécier davantage celles-ci que les centaines d’autres qui doivent désormais s’entasser dans sa loge. ’’Tu sais que je n’ai pas du tout la main verte et qu’elles vont rapidement mourir, avec moi ? T’as vu ma collection de plantes…’’ les plantes mortes et desséchées qui s’entassent sur sa terrasse parce que ‘’sait-on jamais que trois litres d’eau puissent les sauver’’.

« veux-tu manger? Je peux commander ce que tu veux! » se retournant vers lui, il le regarde se défaire de sa veste avant de l’imiter, déposant la sienne sur le dossier de l’une des chaises avant de s’asseoir au bord de la table, ses mains retombant mollement sur ses cuisses. ’’Je n’ai pas trop faim, pour l’instant…’’ même si le regard qu’il pose sur son compagnon semble bien trop gourmand pour être tout à fait innocent. Tendant l’une de ses mains pour attraper son bras, il l’attire contre lui, le plaçant entre ses jambes légèrement espacées et pliées, pendant que l’anglais propose « je peux te prêter des vêtements si tu veux.. » mais, puisqu’il tord sa bouche dans une petite moue à la fois hésitante et joueuse, on peut aisément deviner que les habits sont bien loin de ses premières préoccupations. La preuve, les mains du pianiste ne tardent pas à se glisser sous le tissu de son haut pour redécouvrir sa peau infiniment douce, dont il ne se lasse pas, pendant qu’il rétorque, d’une voix chaude ’’J’crois que j’te préfère sans…’’ ses doigts, aguerris à l’exercice du piano, valsent un instant en répandant quelques caresses dans son dos, avant de chuter pour rejoindre ses hanches, l’appliquant ainsi davantage contre son torse lorsqu’il vient chercher ses lèvres pour un fougueux baiser, qui l’étourdit autant qu’il renforce les pensées sensuelles et vagabondes qui commencent à envahir son esprit, se reflétant dans le regard brûlant qu’il pose sur lui quand il ouvre les yeux. Il le désire, ce corps qu’il chérit tant, qu’il tient entre ses paumes comme le plus merveilleux des trésors, et même s’il le dévore déjà des yeux, lorsqu’il attrape le bas de son t-shirt avec l’envie de lui retirer sans délai, il lui demande, dans un souffle atténué contre ses lèvres ’’Je peux ?’’

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I've been running with the wolves to get to you, to get to you. i've been down the darkest alleys, saw the dark side of the moon to get to you, (Ash & @Izan Da Silva #3)

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’’Tu me le répéteras, si j’oublie.’’ lui avait dit le beau brun sur le ton de l’humour, ce à quoi Asher lui répondit « Je peux te le dire tous les jours si tu veux, ça et aussi le fait que tu es merveilleux? Mais j’ai peur que ta magnifique tête enfle trop et qu’au final tu ne passes plus le cadre de porte..» lui dit l’anglais en lui faisant un clin d'œil amusé. Il le retrouvait bien son Izan. Il le préférait heureux et espiègle, même s’il appréciait toutes les facettes de son petit ami. Il n’avait rien découvert encore chez lui qui lui avait fait grincer les dents. Il le trouvait tout simplement parfait. Et ce, même avec son air boudeur qu’il afficha lorsque l’anglais se met au volant de sa propre voiture, pour une fois… « arrête, c’est pas comme si je te laissais jamais conduire.» lui dit Ash en lui faisant un nouveau clin d'œil. En fait, il était bien généreux avec Izan, un peu trop de ce côté-là. Pour l’instant, il n’avait fait qu’une éraflure sur le pare-choc arrière, mais il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il rentre dans un objet - qui, il l'espérait, serait inanimé sur la route. Il devint légèrement livide en ayant cette image dans son esprit, alors qu’il serait dramatiquement perdant dans l’histoire. Il ne souhaitait pas que son petit ami se blesse ni fasse du mal involontairement à autrui. Aucun des deux ne s’en remettrait si cela se produisait. D’ailleurs, Ash n’osait même pas y penser. Les fenêtres ouvertes pour laisser entrer la brise du vent, il s’élança sur les routes après avoir reçu un baiser de la part de son amoureux. Ce dernier vint mettre son téléphone sur le mode silencieux, parce que visiblement celui-ci n’arrêtait pas de sonner. « Oublie les pour ce soir. Il n’y a que toi et moi contre le monde! On les emmerde!» dit l’anglais en faisant un mouvement d’affirmation de la tête. Le restant du trajet fut silencieux et ils arrivèrent enfin devant l’immeuble où habitait Asher. ’’J’ai le réflexe de chercher les chats mais…Il n’y en a pas, ici.’’ lui dit-il une fois entré dans l’appartement. Asher était désormais habitué à être accueilli par deux boules de poils et cela lui faisait bizarre lui aussi de ne pas voir Sol et Luna dans les parages. Il n’avait pas d’animaux et ce n’était pas parce qu’il ne les aimait pas, loin de là. Il trouvait juste cela dommage de laisser un être poilu et rempli d’amour dans un espace aussi restreint. « Je ne t’empêche pas de les amener ici… Mais je ne crois pas que Sol ou même Luna vont m’aimer si on leur impose un trajet en voiture…» lui dit-il en lui faisant un semblant de sourire. D’ailleurs, il n’avait pas pensé en l’amenant ici pour la nuit qu’Izan ne serait pas avec eux ce soir. Ce fut donc avec une double  connotation qu’il s’excusa auprès de l’australien. Tout d’abord pour les fleurs, puis pour le fait qu’il s'éloignait de ses enfants. ’’Elles sont magnifiques.’’ lui dit-il finalement en allant les regarder de plus près, ce qui rassura tout de suite l’anglais. ’’Tu sais que je n’ai pas du tout la main verte et qu’elles vont rapidement mourir, avec moi ? T’as vu ma collection de plantes…’’ lui dit Izan et Asher ne put que rigoler face à ce commentaire. « Je ne t’en tiendrai pas rigueur.» lui dit-il, sincère. Juste le voir sourire en les découvrant était une récompense en soi. Ash avait bien réussi son coup. Asher lui demanda alors s’il voulait manger, mais Izan lui répondit qu’il n’avait pas faim pour l’instant. Ce dernier alla retirer sa veste et la déposa sur une chaise avant de s'asseoir au bord de la table. L’anglais le regarda faire, amusé par le regard que lui lançait son petit ami.

Lorsqu’il l’attrapa par le bras, Asher se douta bien qu’il avait une idée derrière la tête et il ne put s’empêcher de rougir, mais il n’était pas mal à l’aise, loin de là. Les mains du beau brun désormais sous son chandail, des frissons lui parcoururent l’échine. Le contact des mains du pianiste sur sa peau lui faisait toujours autant d’effet. Il ferma les yeux quelques secondes en savourant les caresses, son souffle s’accélérant sans qu’il ne puisse rien y faire. ’’J’crois que j’te préfère sans…’’ lui dit-il en l’attirant davantage contre lui. Ses lèvres désormais contre les siennes, Asher se laissa emporter par la valse de la tentation. Il répondit à son baiser par la même ferveur, par le même désir qui l’empêchait de réfléchir convenablement. La vérité était qu’il désirait toujours son petit ami. Dès lors il posait son regard sur lui, il sentait la tension envahir son corps. Il peinait à la maîtriser parfois. Mais dans leur bulle, dans leur petit cocon, il s'abandonne entièrement à leur étreinte. Il le veut, il le désire avec toute son âme. Peinant à reprendre sa respiration, étourdie par la tension qu’il y a entre eux, il entendit à peine l’australien lui demander s’il pouvait lui retirer son t-shirt. Était-ce réellement une question de toute façon? Il s’exécuta de lui-même, le laissant ensuite tomber sur le sol. Asher alla immédiatement retrouver les lèvres de l’homme de sa vie, l’embrassant avec ferveur, descendant  jusqu’au coin de sa mâchoire, puis savoura son cou et son odeur enivrante. « tu portes encore trop de vêtement… » dit-il, dans un souffle avant de finir de déboutonner sa chemise. Il voulait pouvoir l’observer, embrasser chaque recoin de sa peau. Il voulait redécouvrir chaque grain de beauté, chaque petite cicatrice qui racontait une histoire. Il l’aida à retirer chaque morceau de son accoutrement et en fit de même de son côté. Asher se mordit la lèvre inférieure en sondant son corps si parfait qu’il appréciait toujours autant. Ce soir, c’était l’anglais qui allait s’occuper de son pianiste. C’était lui qui allait lui faire voir des étincelles. Il lui vouait une admiration infinie. Et il ne voulait faire qu’un avec lui. « Je te veux… ce que tu peux être beau, ça n’a pas de sens.» lui dit l'anglais avant de le pousser sur son lit. Il ne se contrôlait plus, mais voulait-il avoir de la retenue? non.

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@Asher Thornhill - ♬ - crédit/kellykadesperate

tw : crise d'angoisse
l'amour, l'amour, l'amour

« Je peux te le dire tous les jours si tu veux, ça et aussi le fait que tu es merveilleux? Mais j’ai peur que ta magnifique tête enfle trop et qu’au final tu ne passes plus le cadre de porte..» chaque problème possède sa solution et, s’il compresse ses lippes dans un sourire amusé, c’est pour suivre le ’’Il suffit d’agrandir les portes !’’ qui finit par lui retrousser le bout de son nez dans un élan enfantin, avant qu’il n’achève ses élans malicieux par ’’Je vais juste retenir « merveilleux » et « magnifique tête », je pense que c’est le plus important de ce que tu viens de dire !’’ ce n’est pas de la mémoire sélective mais presque. Mais elle fait peut-être des siennes, cette mémoire sélective, quand il affiche l’attitude de celui qui n’a jamais conduit la voiture dans laquelle il se trouve actuellement, et si Asher est le plus raisonnable des deux en rappelant que « arrête, c’est pas comme si je te laissais jamais conduire.» il ne s’avoue pas vaincu pour autant, Izan, et il appuie l’arrière de son crâne contre son siège en basculant son menton vers le chauffeur, affichant une moue attristée que même sa mauvaise foi ne rend pas crédible ’’Jamais !’’ qui n’est en rien sérieux, puisqu’il ne peut réprimer le sourire qui commence à se reformer sur ses lèvres. ’’J’sais pas, on dirait que tu ne me fais pas confiance…’’ alors qu’il a toutes les raisons du monde de lui faire confiance, Ash. Sauf s’il veut rester en vie.
La légèreté de l’instant, la douceur de celui qui l’accompagne, lui fait peu à peu oublier les affres de l’angoisse venues l’étrangler quelques instants plus tôt ; c’est peut-être ça, l’amour, dans le fond, le fait de trouver un refuge en l’autre, d’y être suffisamment protégé et choyé par son amour pour oublier que, en-dehors de ses bras, le monde est bien moins confortable. Oublie les pour ce soir. Il n’y a que toi et moi contre le monde. On les emmerde. résonne comme un acte de rébellion qu’il n’hésite pas à rejoindre, et s’il glisse un instant l’une de ses mains sur la cuisse de son compagnon, c’est en se penchant vers lui pour déposer un baiser contre sa mâchoire. Il a raison, Ash, et Izan s’emploie à délaisser tout le reste pour se consacrer à son homme, même s’il n’oublie visiblement pas ses chats puisqu’il les cherche en passant la porte de son appartement. « Je ne t’empêche pas de les amener ici… Mais je ne crois pas que Sol ou même Luna vont m’aimer si on leur impose un trajet en voiture… » c’est le moins que l’on puisse dire songe-t-il avec amusement en penchant son menton sur le côté, s’imaginant fort bien l’habitacle de la voiture ensevelie sous les miaulements râleurs de ses deux félins. ’’Ils feraient la gueule pendant des jours, après. C’est qu’ils ont leur petit caractère, surtout Sol, qu’est-ce qu’il est chiant celui-là.’’ Luna est l’enfant parfaite qu’on oublie et qui ne fait jamais la moindre bêtise, quand son frère compense les conneries pour deux.

Tournant finalement le dos aux fleurs qui vont connaître un funeste destin vu ses piètres talents en la matière, c’est bien vers son homme que toute son attention se déploie ; s’il connaît les courbes de son corps sur le bout des doigts, il ne se prive pas de le détailler attentivement quand il se déleste d’une première couche de vêtement, sans rien cacher de la passion que cette vision lui procure. Il ne résiste pas bien longtemps à l’envie de l’attirer contre lui, permettant à ses mains avides de sa peau de rejoindre son dos, auquel il accorde mille caresses ardentes, qui ne font qu’attiser la convoitise de son corps. Mais s’il pose un regard brûlant de désir sur son amant, le dévorant des yeux en même temps que ses lèvres partagent des baisers enflammés avec les siennes, il quémande son accord pour ôter la barrière de tissu qui recouvre encore son torse finement musclé. S’il ne formule pas de réponse verbale, Asher accède à sa demande en faisant chuter son propre t-shirt sur le sol, accordant le droit aux mains du pianiste de vagabonder plus librement contre son épiderme, dont elles se délectent avec bonheur ; elles tendent à interrompre leur balade lorsque l’anglais dépose une myriade de baisers contre sa gorge, envenimant la douce chaleur diffuse qui, réveillée dans son ventre, commence à se faufiler dans ses veines comme la plus belle des fièvres amoureuses « tu portes encore trop de vêtement… » peinant à reprendre son souffle après le ballet de leurs lèvres, il lève un regard admirateur vers le visage de son petit-ami, lui murmurant d’une voix basse : ’’Il faut que tu règles ce problème, alors…’’ et ils s’y emploient tous deux, les amoureux passionnés qui ne se lassent pas du corps de l’autre, dont ils dévoilent peu à peu les formes lorsqu’ils tracent un chemin de vêtements abandonnés jusqu’à la chambre de l’anglais. « Je te veux… ce que tu peux être beau, ça n’a pas de sens.» sa nuque s’enfonçant contre l’oreiller, il plonge ses iris mordorés dans ceux, bien plus beaux de son homme, dont il observe les traits avec cet amour infini, borné et invincible, que rien ni personne ne saurait ternir. ’’Je t’aime…’’ toi, rien que toi, toujours toi, à jamais toi Et le baiser qu’il lui donne a le goût d’une promesse scellée par la nuit délicieuse qui se poursuit sous les caresses qu’ils partagent, sous leurs souffles qui se mélangent, sous leurs corps, traversés par des éclairs de plaisir, qui ne forment plus qu’un.