High hopes

Ash,  @Helen Stenfield & @Izan Da Silva #4

Dès qu’il eut prononcé ces quelques mots, Ash eut l’impression d’avoir arrêté de respirer. L’attente avant que Izan ne réponde lui sembla interminable. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Il aurait aimé que ce soit pour les mêmes raisons qu’à l’habitude, mais les circonstances n’étaient pas au rendez-vous. ’’J’ai jamais dit ça.’’ furent les premiers mots que le jeune trentenaire lui adressa directement depuis leur entrée dans la demeure d’Helen. Le ton glacial qu’il employa fit frissonner l’anglais malgré lui et cela ne l’aidait pas à taire sa nervosité. Cette dernière n’avait plus rien à voir avec celle qu’il avait ressenti dans les heures précédant la rencontre avec Helen. Il s’agissait plus d’une peur sourde, celle qu’on ressent lorsque on a la crainte de perdre la personne qui est la plus chère à ses yeux. Oui, il avait peur de perdre cet homme à laquelle il tenait le plus au monde. ’’J’veux dire… Je n’ai pas envie que tu partes.’’ avait dit le pianiste quelques instants plus tard. Ash soupira, mais la tension qu’il avait dans les épaules ne disparut pas pour autant. Il n’y avait toujours pas d’ouverture de la part d’Izan qui permettait à l’anglais de s’approcher physiquement de lui. Il devait rester prudent et ne pas dire les mots qu’il ne fallait pas dans cette situation tendue. Il choisit donc de le laisser continuer de parler. C’était plus prudent ainsi. ’’C’est juste que tu m’as stressé et…’’ ajouta le jeune trentenaire. Ash aurait dû le savoir. Le stress et Izan, ça faisait visiblement deux. L’anglais s’en voulait de ne pas avoir su le rassurer. Il s’en voulait de ne pas avoir remarqué ce qu’il ressentait. Il ne l’avait pas aidé par ses propres mots et ses réactions. ’’Ça va passer, c’est pas grave.’’ finit-il par conclure.

Ash se rapprocha un peu de lui. Il ne savait toujours pas s’il le pouvait, mais il ne supportait plus de rester là à ne rien faire. L’australien était toujours assis sur le sol devant le meuble à monter et il ne le regardait toujours pas. Son premier geste envers lui fut de mettre la main sur son épaule. Une légère pression comme s’il avait peur que sous son toucher, il ne s’enfuit à l’autre bout de la pièce. « je suis désolé de t’avoir mis la pression comme cela. Je… » commença à dire doucement Ash. « je ne voulais pas te faire ressentir ce que tu ressens en ce moment. Je vois bien que tu ne vas pas bien. Et ce n’est pas…. pas grave.» les mots étaient soufflés, doux et calmes. Ash ne voulait pas invalider les sentiments qu’Izan ressentait. Il souhaitait que dans leur couple, il ait le droit de s’exprimer comme il le désirait et ce, même si parfois cela ne semblait pas faire de sens. « je suis désolé….» Il était désolé pour tout, désolé de n’avoir rien vu, désolé de lui avoir transmis son anxiété, désolé d’avoir envenimé les choses, désolé de ne pas avoir été son point d’ancrage, désolé de ne pas avoir été à la hauteur en tant que petit ami…. Il ne savait toujours pas s’il pouvait l’approcher un peu plus, mais il le fit tout de même, parce qu’il était comme ça Ash. Il voulait le rassurer à tout prix. Il s’assis sur le sol à ses côtés et pris sa main dans la sienne, la même qui avait saisi le tapis quelques instants plus tôt.

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@Helen Stenfield & @Asher Thornhill - ♬ - crédit/stannyramirez

On ne pourra pas dire qu’il n’a pas fait l’effort d’expliciter clairement - ou presque - les contours de la colère froide qui l’habite en cet instant ; d’aucun dirait sans nul doute que les rouages en sont toujours brumeux, voire point suffisamment solides pour être considérés avec gravité mais, au moins, il a essayé du mieux qu’il a pu, Izan. Néanmoins grandement inconfortable dans l’essor de cet exercice auquel il n’est que trop peu habitué, il tend légèrement sa nuque sur le côté en permettant à sa main libre de passer sur la peau juste sous son oreille, comme s’il s’agissait d’un quelconque interrupteur pouvant défaire les noeuds nerveux si étroitement croisés, que même la main délicate posée sur son épaule ne parvient pas à déforcer. S’il n’effectue pas vraiment un mouvement de recul, puisque la crispation de son épaule tient plus de la surprise qu’autre chose, il tourne lentement son menton vers son compagnon, en essayant de radoucir le regard qu’il pose sur lui, mais qui est encore empreint d’une certaine méfiance comme s’il craignait de subir un nouvel affront de sa voix, mais… « je suis désolé de t’avoir mis la pression comme cela. Je… » deuxième court-circuit parce que, visiblement, il ne s’attendait pas tellement à ce qu’on rende légitimes ses émotions, et encore moins que l’anglais lui présente des excuses ; mais l’effet calmant est presque immédiat puisque, sous ses doigts, Asher doit sentir que l’épaule nerveuse retombe de quelques degrés, tandis qu’il roule des yeux vers le bas pour les reposer sur les étagères qui forment une petite pyramide uniforme devant lui, sans vraiment savoir comment réagir, encore une fois (décidément) « je ne voulais pas te faire ressentir ce que tu ressens en ce moment. Je vois bien que tu ne vas pas bien. Et ce n’est pas…. pas grave. » dommage qu’il n’y ait pas une notice expliquant comme réagir parce qu’il en aurait bien besoin, l’idiot qui presse ses lèvres l’une contre l’autre en donnant l’impression de s’être figé comme un animal sauvage pris dans les phares d’une voiture « je suis désolé…. » c’est pas la panique à bord mais presque, et après le stress lié à la colère, il a le stress de la culpabilité qui pointe le bout de son nez, car il est presque sûr que c’est le moment où il doit dire quelque chose mais son cerveau doit être en train d’effectuer une mise à jour parce qu’il ne souhaite pas coopérer ’’C’est pas grave…’’ qu’il répète d’une voix dénuée d’ombrage, mais que l’on sent hésitante et incertaine, comme s’il craignait d’abattre une nouvelle formule maladroite qui causerait, de nouveau, leur malheur ’’J’veux dire…Merci.’’ merci de comprendre, merci de ne pas réfuter ce que je ressens ça sonne d’une façon vraiment risible quand il le dit, et il s’en rend compte puisqu’il fronce lentement les sourcils en cherchant quelque chose de mieux à dire mais, comme rien ne lui vient, il se contente baisser les yeux sur la main venue quérir la sienne, l’accueillant contre sa paume en espaçant délicatement ses doigts pour les mêler aux siens, observant un instant leurs mains liées avant de se pencher sur le côté pour lui voler un baiser qui se fait aussi bref que tendre, mais qui suffit à tracer l’ébauche d’un sourire sur ses lèvres.

Entendant ensuite des bruits de pas qui se rapprochent, il se redresse sans quitter la main de son guitariste, son pouce se mettant même à caresser l’intérieur de la paume de l’anglais tandis qu’il lève son menton vers la brune afin de l’accueillir dans le salon transformé en chantier de fortune « Et voilà la bête. » arquant l’un de ses sourcils, il baisse les yeux vers la caisse transportée par les bras frêles de la chirurgienne ’’Elle était bien cachée ?’’ c’est davantage une remarque malicieuse qu’une véritable question, puisqu’il partage un regard suffisamment complice avec sa meilleure amie pour qu’elle comprenne qu’il a deviné son petit manège qui, il faut bien l’avouer, s’est révélé judicieux « Tu sais à quoi ça ressemble le tournevis cruciforme ? » il dirait bien ‘’pour qui tu me prends’’ mais il craint de ne pas aimer la réponse ’’Ben… Cruciforme… C’est en forme de croix, non ? Non ?’’ un regard en direction d’Helen puis de Ash — juste pour être sûr, avant de libérer la main de ce dernier pour récupérer la sienne, entreprenant d’ouvrir la mallette qui, heureusement, n’est pas outrageusement garnie. Et puisqu’il cherche un tournevis dont l’extrémité serait réellement en forme de croix, évidemment, il n’en trouve aucun ’’J’crois qu’il en manque.’’ qu’il annonce en étant tout à fait sérieux, prouvant qu’elle n’a pas choisi le plus futé des bricoleurs pour monter son meuble, Helen « Ca doit être merveilleux l'Angleterre. » interrompant ses gestes, il froisse son visage dans une grimace perplexe, lâchant sans même s’en rendre compte : ’’La nourriture est infecte là-bas, tu serais hyper malheureuse.’’ si ses lèvres s’espacent dans un sourire taquin en dévoilant le coeur de ses dents blanches, il ondule du menton pour tourner sa figure vers son petit-ami, reprenant presque aussitôt, avec toute la diplomatie criante qu’il possède ’’Enfin, non… Mais c’est formidable, l’Angleterre, c’est ça que je voulais dire.’’ en attendant, il n’a toujours pas son tournevis pour monter le meuble…

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Alors qu’il tentait désespérément de se rapprocher d’Izan, Ash fut soulagé de voir que ses efforts n’étaient pas vains. Il eut enfin la possibilité de pouvoir respirer à nouveau et son monde recommença à s’activer et l’air finit par reprendre sa place dans la pièce. Le regard que son pianiste finit par poser sur lui était tout d’abord rempli de méfiance comme s’il avait peur qu’Ash lui balance encore des reproches. C’était bien tout le contraire. Les excuses sincères franchirent ses lèvres les unes après les autres. Il aurait aimé en dire plus, il aurait aimé lui signifier encore une fois qu’il n’allait pas disparaître, qu’il l’aimait plus que tout au monde. ’’C’est pas grave…’’ répéta Izan d’une voix qui lui sembla incertaine. Ash s’était assis à ses côtés en cours de route, parce qu’il avait senti qu’il le pouvait. De toute façon, il allait devenir fou à ne pas avoir de contacts physiques avec son compagnon. ’’J’veux dire…Merci.’’ lui dit-il finalement, ce qui fit sourire légèrement Ash. Les doigts entrelacés, Izan caressa finalement sa paume de main comme il avait l’habitude de le faire. Il vint même déposer un baiser sur ses lèvres, ce qui finit par détendre les épaules de l’anglais qui était encore anormalement tendues. Contre ses lèvres qui souriaient à nouveau, il lui dit un « je t’aime ». Leur réconciliation fut tout de même brève, puisque Helen apparut finalement dans la pièce après avoir disparu une bonne dizaine de minutes qui avait paru des heures dans la tête du guitariste.

Ash ne s’en était pas aperçu, mais une larme silencieuse avait coulé sur sa joue et il s’empressa de l’enlever pour que personne ne la remarque. C’était lorsqu’on était tout près du précipice qu’on se rendait compte à quel point on tenait à l’autre personne. La petite voix qu’Ash avait tu durant des semaines était finalement revenue et une nouvelle pointe de culpabilité se pointait à l’horizon. Il ne s’agissait pas de la même qu’il avait ressenti jusqu’à présent. C’était l’ombre des non-dits, celle qu’il avait fait de son mieux pour enterrer dans son esprit. Ce n’était pas encore le moment, mais Ash avait pris la décision de tout avouer à Izan. Il ne savait pas encore le moment ni la façon, mais il allait tout lui dire. Quitte à réellement le perdre, mais ça ne pouvait plus en rester ainsi. Il l'aimait trop pour ne rien lui dire.

Son attention se reporta sur Helen et il se força à sourire, résigné par la douleur qui l’habitait désormais et qui n’allait définitivement pas s’améliorer dans les prochains jours. La jeune femme s’était assise à leurs côtés avec trois assiettes et le fameux fraisier. ’’Ben… Cruciforme… C’est en forme de croix, non ? Non ?’’ leur demanda Izan en commençant à fouiller dans la boîte à outil que la chirurgienne était allée chercher dans le garage. Mais il sembla dépité parce qu’il ne trouvait pas ce qu’il cherchait visiblement. « Ca doit être merveilleux l'Angleterre. » lui dit Helen et Ash remarqua qu’Izan grimaçait. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir leur sortir? ’’La nourriture est infecte là-bas, tu serais hyper malheureuse.’’ dit-il suivi d’un sourire taquin. « tu trouves? Je vais pas le dire à mon père que tu trouves sa nourriture infecte parce que c’est ça que tu as mangé l’autre jour…» dit Ash, faisant semblant d’être vexé. ’’Enfin, non… Mais c’est formidable, l’Angleterre, c’est ça que je voulais dire.’’ dit-il. Ash se pencha malgré ce qu’il venait de dire pour l’aider et il lui donna entre ses doigts fins ce qu’il recherchait. Ce n’était en aucun cas pour le diminuer parce que même s’il galérait, Izan faisait de gros efforts. Il fallait le reconnaître, il avait de la détermination. « Alors, Ash. Tu es anglais, c’est ça ? De quelle ville exactement ? » lui demanda Helen, curieuse. « j’ai habité à Brixton durant douze ans. C’est situé dans le sud de Londres. » commença par dire Ash en mangeant une bouchée du fameux fraiser. C’était vrai que c’était délicieux. Il lui murmura un « merci » suivit d’un sourire. « des fois, ça me manque, mais j’aime beaucoup trop Brisbane pour partir!» ajouta-t-il en regardant Izan. « Et toi, as-tu toujours habité ici à Brisbane?» lui aussi était curieux.

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S’il n’a pas le temps de répondre au je t’aime articulé par les lèvres qu’il vient d’embrasser avec tendresse, le sourire et le regard qu’Izan lève vers son compagnon sont suffisamment éloquents pour se passer de mots ; il l’aime aussi, et ce n’est sûrement pas parce qu’il se braque parfois de colère qu’il songe à le quitter, n’étant pas excessif au point de brandir cette carte pour si peu de choses. En revanche, il hésite à quitter le salon en abandonnant autant les cartons que les planches quand le montage du meuble prend des allures de lutte acharnée : pour vaincre son ennemi faudrait déjà qu’il ait les bonnes armes, or, le fameux tournevis en forme de croix est tout bonnement introuvable « Ah bon ? » s’il le dit c’est que c’est vrai, et il hoche son menton de haut en bas en fixant sa meilleure amie, pliant son genou pour que son avant-bras puisse s’y reposer quelques instants. Mais il ne reste pas bien longtemps dans cette position de tranquillité puisque Asher est le premier à lui fourrer un tournevis dans les mains, outil bien étrange qu’il récupère de ses deux paumes en ayant l’air de découvrir l’existence d’un tel objet - il est pourtant sûr d’en avoir déjà vu quelque part ’’Qu’est-ce que…’’ - « T’es pas bien réveillé, il est juste là. » visiblement, un tournevis ne suffisait pas puisque Helen s’emploie à lui en confier un deuxième, parfaitement semblable au premier d’ailleurs, et la perplexité s’accroît sur son visage. En tenant un dans chaque main, il inspecte les extrémités pointues en fronçant ses sourcils, se noyant visiblement dans un océan de confusion ’’Mais c’est pas en forme de croix ?’’ qu’il fait remarquer comme si c’était la révélation de l’année ’’Attendez.’’ écoutez, vous ne serez pas déçus ’’Une croix…’’ il abandonne les deux tournevis sur le tapis, levant son index à la verticale et l’autre à l’horizontal pour qu’ils se croisent, formant ainsi une croix qui ressemble vaguement à un crucifix ; quel démon espère-t-il chasser comme ça ? Celui du bricolage, assurément ’’C’est ça, une croix.’’ non mais c’est juste au cas-où les deux autres ne s’en souviendraient pas ’’Sauf que ça…’’ il défait son crucifix d’index pour reprendre l’objet de son incertitude dans une main, à savoir le tournevis qui ne correspond pas à l’image qu’il s’en fait ’’…C’est pas en forme de croix.’’ une conclusion qui lui fait papillonner ses longs cils noirs pendant quelques secondes, avant qu’il fasse rouler ses lèvres l’une contre l’autre d’un air déconfit ; c’est le moment où Helen devrait comprendre qu’il vaut mieux confier cette mission à l’anglais, auquel elle fait la discussion pour mieux apprendre à le connaître.

« tu trouves? Je vais pas le dire à mon père que tu trouves sa nourriture infecte parce que c’est ça que tu as mangé l’autre jour… » et merde pinçant ses lèvres en lui lançant un regard presque craintif, comme un enfant pris sur le vif d’une terrible bêtise par l’oeil d’un adulte, le pianiste tente de rattraper sa maladresse même si, heureusement, son compagnon ne semble pas s’en offusquer outre mesure. C’est la preuve qu’il dit vrai, non ? « j’ai habité à Brixton durant douze ans. C’est situé dans le sud de Londres. Des fois, ça me manque, mais j’aime beaucoup trop Brisbane pour partir! » le bricoleur du jour - qui comprend même pas qu’on fait allusion à sa personne - a repris ses planches et les observe d’un oeil volontaire mais, comprenant qu’il ne peut pas avoir tous les talents (faudrait pas rendre les autres jaloux), il les dépose finalement sur les cuisses de son petit-ami dans un message implicite qui ressemble plus ou moins à un tu sauras mieux que moi « Oui, je suis née ici et je suis toujours restée finalement. Mes parents avaient de grands projets pour moi, alors je les ai suivi. Et puis, mes études de médecine ont été très prenantes… » pressant ses lèvres l’une contre l’autre, il se tasse un peu sur lui-même jusqu’à ce que sa nuque puisse s’appuyer sur le rebord du canapé, puisque visiblement, le meuble, ce n’est plus sa mission « Heureusement qu’il y a eu Izan pour me faire sortir de mon trou, c’est grâce à lui que j’ai voyagé pour la première fois. » sous l’évocation de ce tendre souvenir, il se laisse envahir par un sourire aussi franc que spontané, ses yeux dirigés vers le visage de la brune, alors laquelle il partage un regard complice ’’J’ai toujours dit que j’étais une véritable bénédiction dans ta vie.’’ - « Tu te souviens de mon arrivée chaotique en Allemagne ? Mon avion a eu presque 8h de retard car il y a eu une panne de carburant. Autant te dire que je n’ai pas remis les pieds dans un avion après ça, c’était traumatisant » il lève les yeux au ciel dans un demi-sourire amusé, ne résistant pas à l’envie de se saisir de sa propre cuillère pour aller voler un morceau de gâteau dans l’assiette de son homme, sans véritablement se demander de s’il peut ou non : ce qui appartient à Izan est à lui, ce qui appartient aux autres est négociable. De toute façon, il doit avoir l’habitude, Asher « Enfin, on n’est pas là pour parler de mes traumatismes de jeunesse. » - ’’Surtout que t’étais pas si jeune.’’ qu’il marmonne d’une voix malicieuse en reprenant du gâteau qui n’était pas le sien au départ mais qui le dévient à force « J’ai cru comprendre que tu étais musicien, toi aussi ? » comme la question ne le concerne pas et que c’est Ash la vedette, Izan se redresse pour grappiller les restes de chantilly dans l’assiette de son anglais, menant ensuite la cuillère à ses lèvres sans le quitter des yeux, comme s’il attendait lui aussi la réponse « Tu veux de l’aide pour lire le plan ? » il a bien conscience que c’est à lui qu’elle parle, Helen, mais il réprime un sourire en éloignant la cuillère de sa langue, rebondissant aussitôt par un ’’Oui mon amour, tu veux de l’aide pour lire le plan ?’’ qu’il prononce avec un sourire beaucoup trop malicieux pour qu’on puisse lui en tenir rigueur, n’est-ce pas ?

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Ash,  @Helen Stenfield & @Izan Da Silva#4

L’intérêt d’Helen pour sa personne fit chaud au cœur à l’anglais. Certes, ils étaient là pour apprendre à se connaitre et Ash avait vraiment envie d’en savoir plus que la jeune femme qui avait passé tant d’années à côtoyer l’homme qu’il aimait à la folie. Elle avait sûrement des anecdotes à raconter. Il y avait quelque chose qui disait à l’anglais qu’elle en avait beaucoup à dire, ce qui le fit sourire. ’’Mais c’est pas en forme de croix ?’’ demanda Izan, ce qui coupa court à ses pensées. Ash essaya tant bien que mal de ne pas avoir de sourire amusé lorsqu’il écouta son compagnon se poser des questions sur les fameux tournevis. À ce train-là, le meuble n’allait jamais se monter. Helen avait visiblement placé de grands espoirs en son meilleur ami, alors qu’au final, malgré tous ses efforts, il allait visiblement laisser tomber. Au moins, il aurait essayé? D’ailleurs, Izan finit par  déposer les fameux tournevis sur les cuisses d’Ash qui le regarda fixement durant quelques secondes avant de soupirer. Il n’avait cependant pas perdu son éternel sourire. Il avait compris le message. Il s’affaira sur le meuble tout en écoutant Helen lui parler de sa vie. « oh j’imagine que c’était très prenant en effet. Tu as bien du courage…» lui dit l’anglais, sincère. « Personnellement, je ne suis resté qu’une année à l’université avant d’abandonner…» lui dit-il. Son déficit d’attention et ses mauvaises notes avaient été des détails en comparaison à la vraie raison de son départ. Mais bon, il s’agissait d’un lointain passé désormais. Cependant, il était toujours impressionné par les personnes qui faisaient de longues études et qui s’y tenaient. Mais la jeune femme ne semblait pas être heureuse d’avoir été forcé de suivre ce que ses parents souhaitaient. Ash avait eu de la chance de son côté. Sa famille ne lui avait jamais mis de pression pour quoi que ce soit. Au contraire, ses parents avaient toujours souhaité que Aubrey et lui soient simplement heureux dans la vie. Il avait parfois du mal à comprendre que ce n’était pas toutes les familles qui étaient comme la sienne. « Heureusement qu’il y a eu Izan pour me faire sortir de mon trou, c’est grâce à lui que j’ai voyagé pour la première fois. » lui révéla-t-elle. Ash allait demander de quel voyage elle parlait, mais elle lui mentionna tout de suite de son propre gré. « Tu te souviens de mon arrivée chaotique en Allemagne ? Mon avion a eu presque 8h de retard car il y a eu une panne de carburant. Autant te dire que je n’ai pas remis les pieds dans un avion après ça, c’était traumatisant » dit-elle et Ash fut étonné de voir un demi-sourire amusé sur ses lèvres. « J’avoue que ça a dû être une expérience pour le moins… traumatisante.» lui dit le jeune trentenaire, essayant de se mettre à sa place. Probablement qu’il aurait paniqué. Oui il y avait de grandes chances.

Ash regarda tour à tour Izan (qui lui volait un morceau de gâteau) et Helen et il sourit face à leur complicité. Il les trouvait beau ensembles et il comprenait désormais à quel point c’était une personne importante pour son petit-ami. Elle semblait vraiment être une bonne personne.  « J’ai cru comprendre que tu étais musicien, toi aussi ? » demanda la jeune femme tandis que Izan mangeait le restant du gâteau de l’anglais. « Oui, je joue de la guitare et je chante pour mon groupe. On n’est pas connu connu, mais on fait de notre mieux.» commença-t-il par dire. « Izan nous a vu en spectacle cette semaine… Il pourra t’en parler. Disons qu'il n'apprécie pas trop le bruit de la batterie. » dit-il en faisant un clin d’oeil à son homme. Entre-temps, Ash avait déjà monté le tiers du meuble. Oui, tout ça en écoutant et en discutant… « Tu veux de l’aide pour lire le plan ? » lui demanda Helen. Ash réprima un sourire. « ah, c’est mon amour maintenant? je vais t’amener chez Ikea bientôt et on va commander des meubles juste pour t’apprendre comment les monter.» lui dit-il en souriant. Après tout, il faisait tout le boulot, il fallait bien en rire un peu.  

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Que c’est difficile d’être un génie incompris ! L’incompréhension étant autant partagée par ledit génie que par ceux qui l’entourent, même si aucun des deux n’ose véritablement lui dire qu’il est à côté de la plaque, de peur, peut-être, de se la prendre dans la figure « C’est pas grave Izan, ça va bien se passer. » cette phrase sonne avec un excès de mépris qui ne lui plaît pas, et il fronce légèrement ses sourcils en inclinant son menton sur le côté, comme s’il ne comprenait pas vraiment pourquoi Helen employait cette arme contre lui ; il fait de son mieux, ce n’est pas de sa faute si les outils n’ont pas le nom qu’ils méritent, sachant que les deux gueux ne le méritent pas, lui. Tout est lié, donc. ’’C’est pas une croix.’’ qu’il maintient corps et âme avec une voix suffisamment appuyée pour réfuter la quelconque contrariété à ce sujet, comprenant néanmoins qu’il persiste dans une voie dans laquelle il s’enlise alors, ayant tout de même l’instinct de survie, il abandonne les outils de l’enfer sur les jambes de son compagnon, qui saura sans doute mieux s’en servir que lui. Heureusement, l’anglais est suffisamment affable pour se mettre à la tâche sans le moindre élan de protestation, permettant donc au pianiste de poursuivre son vol de gâteau en toute impunité, en décrochant brièvement de la conversation entre ses deux acolytes, ses pensées s’évaporant un instant sur la journée du lendemain, et au fait qu’il va devoir s’entraîner une dernière fois ce soir avant le départ. Lorsqu’il reprend le fil de la discussion, c’est pour rappeler à Helen combien il est un cadeau (empoisonné) et qu’elle est devenue vieille avant l’heure ; assurément, il aurait dû rester dans ses pensées, oui. « Oui, je joue de la guitare et je chante pour mon groupe. On n’est pas connu connu, mais on fait de notre mieux. Izan nous a vu en spectacle cette semaine… Il pourra t’en parler. Disons qu'il n'apprécie pas trop le bruit de la batterie. » là, il prend l’expression de « je n’ai rien fait de mal votre honneur… oh tiens, un papillon » puisqu’il lève des yeux hésitants vers son compagnon, en passant la pointe de sa langue sur ses lèvres comme s’il s’apprêtait à brandir un axe de défense mais, comme il a lui-même reconnu la batterie était l’oeuvre d’un démon en colère, difficile de rattraper le coup n’est-ce pas « Vous jouez quel type de musique ? Et, toi, pourquoi tu n’as pas aimé le bruit de la batterie ? C’est trop agressif pour tes oreilles de pianiste ? » - ’’Exactement ! Ça donne la migraine, ce truc.’’ l’excès de franchise s’extirpe de ses lèvres mais il tente d’y remedier aussitôt ’’Enfin, c’est une bonne migraine.’’ - « J’imagine que tu as su davantage apprécié le guitariste. Tu n’as pas trop bavé devant ? » il retrouve aussitôt son sourire mutin et, abandonnant l’assiette vide sur le côté, il tourne son menton vers le bricoleur aguerri, grâce auquel le vaisselier prend forme. ’’Il était tellement mignon que je l’ai ramené chez moi.’’ après un regard complice - et grandement admiratif - lancé à son petit-ami, il tourne courbement ses iris vers sa meilleure amie, qui fait défaut à son statut d’hôte et qui s’empresse de rectifier son erreur, aidé par le pianiste qui l’encourage avec grande affection ’’Ne t’inquiète pas, j’avais prévenu Ash que t’étais pas fréquentable de toute façon.’’ un sourire mesquin lancé en sa direction, il se radoucit lorsque ses yeux reviennent auprès de son homme, qu’il trouve particulièrement séduisant ainsi, affairé à monter des meubles ’’Finalement, j’aime bien l’idée des meubles Ikea. J’ai hâte de te voir en professeur.’’ qu’il murmure en pressant ses lèvres dans un sourire mutin, son index courbé venant brièvement caresser la peau fine du bras tatoué de son homme avant de dévier sa mâchoire vers Helen, dont la mine semble soudainement préoccupée. « Tu crois que c’est une bonne idée si je fais la surprise à Sam d’aller le chercher après sa réunion ? Je pourrais l’emmener au restaurant… » il n’est pas franchement le meilleur conseiller pour les relations amoureuses, et l’incertitude se lit d’abord sur ses traits mais, comme il ne voit pas très bien ce qui pourrait être péjoratif dans cette démarche, il hausse rapidement ses épaules en disant, essayant d’être aussi favorable que possible ’’Ça ne peut que lui faire plaisir, je crois… Au pire, s’il est trop fatigué, vous rentrez et vous commandez ? Mais pour la surprise, oui, je suis sûr que ça va lui plaire.’’ la situation entre les deux époux s’est considérablement dégradée, sans que Izan ne comprenne réellement comment ils en sont arrivés là, mais l’idée que sa meilleure amie veuille arranger les choses est plutôt rassurante… Même s’il est loin d’imaginer la mauvaise surprise que attend cette dernière. ’’J’sais que c’est difficile pour toi de poser des vacances mais, peut-être que vous pouvez partir un weekend ? En-dehors de la ville, rien que vous deux… Ça peut vous aider à renouer.’’ assurément, Izan ne veut que son bonheur, est il est bien placé pour savoir qu’elle n'est pas heureuse, Helen.

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Ash,  @Helen Stenfield & @Izan Da Silva#4

« C’est de la musique Rock principalement, mais on joue pas mal de tout. On a un gros répertoire pour pouvoir jouer un peu partout, comme dans les mariages, etc. Parfois, je joue aussi en solo sans eux parce qu’on a tous un travail à part. Pas facile cette industrie. Mais j'essaie de convaincre ma petite soeur, Aubrey, à venir chanter pour notre groupe. Elle est bien plus douée que moi et je pense qu'avec elle, on aurait définitivement plus de contrats. Elle a une voix magnifique. » lui révéla le jeune homme lorsque Helen lui demanda quel genre de musique ils jouaient. Ash était tellement fier de sa soeur et il était heureux d'avoir une relation privilégiée avec elle. « Exactement ! Ça donne la migraine, ce truc.» répondit le pianiste à la question de sa meilleure amie. Ash eut un petit sourire amusé. « Au moins, tu es venu nous voir, alors c’est tout ce qui compte.» dit Ash, comme pour dire que ça ne le dérangeait pas que son compagnon n’apprécie pas le genre de musique de son groupe.  «Enfin, c’est une bonne migraine.» se rattrapa le jeune trentenaire. « ça existe, ça une bonne migraine? » dit Ash légèrement pensif tout en continuant de s’affairer sur le meuble. Il n’entendit pas vraiment ce que Helen dit par la suite, mais il entendit très bien ce que Izan répondit; « Il était tellement mignon que je l’ai ramené chez moi. ». Ash se tourna vers son homme avec un petit sourire gêné qui s’étira en un grand sourire plus expressif. Il lui murmura un « Je t’aime » avant de se dire que justement il commençait à avoir soif et il souhaitait vraiment goûter à cette fameuse limonade. Il regarda Helen se lever pour aller la chercher. C’était le temps d’une mini pause. «Finalement, j’aime bien l’idée des meubles Ikea. J’ai hâte de te voir en professeur» lui murmura Izan en venant caresser son bras. « oh alors si tu es trop dispersé, j'ai le droit de te taper les fesses avec ma règle?» lui souffla-t-il en lui faisant un clin d'œil amusé. « Mais promis, je serai patient avec toi… et on prendra des pauses. souvent.» ajouta Ash, le ton empli de sous-entendus. Il le trouvant particulièrement beau en ce moment. Il était heureux qu’il ait retrouvé son sourire. L’anglais aimait toutes les facettes de la personnalité de son pianiste, mais celle-ci était sa préférée.

Décidément, le ton de la conversation était redevenu un temps soit peu normal, même si Ash voyait que Helen semblait à la fois nostalgique et un brin triste. Évidemment, l’anglais commençait tout juste à la connaître. Son pianiste lui avait cependant révélé quelques aspects de sa vie. Pas tout, bien sûr, parce que ça ne le regardait pas, mais assez pour savoir que sa vie de couple n’était pas la plus joyeuse. Ash n’avait pas posé plus de questions, parce que ce n’était pas de ses affaires. Si un jour, avec Helen ils étaient plus proches, il serait une oreille attentive. Certes, il n’avait pas une expérience de ouf, mais au moins, il savait écouter. « Tu crois que c’est une bonne idée si je fais la surprise à Sam d’aller le chercher après sa réunion ? Je pourrais l’emmener au restaurant… » demanda-t-elle à Izan, alors que Ash retournait son attention sur le meuble. Il écouta d’une oreille distraite la suite de la conversation que les deux meilleurs amis avaient entre eux, ne sachant pas s’il devait dire quelque chose ou non. Mais il se disait qu’après tant d’années de mariage et de relations, ça valait le coup de faire des efforts pour renouer. Il espérait tant que Izan et lui n’en arrivaient jamais là. Il se voyait déjà passer sa vie à ses côtés. Les plans restaient flous cependant, mais il avait bien l’intention que ces derniers se concrétisent petit à petit et en temps et lieux. « Merci pour la limonade, elle est très bonne.» lui dit Ash, pour essayer de la faire sourire. Cette personne, Helen, était déjà importante dans sa vie et il n’aimait pas que les gens importants pour lui ne soient pas heureux. Quelques minutes plus tard, il regarda le meuble. Il avait mis toutes les pièces en place et il ne restait plus rien dans les boîtes. « Et voilà ma chère, votre vaisselier est prêt à l'emploi!» lui dit-il, tout fier de lui.