All of the things that I want to say just aren't coming out right.
I'm tripping on words, you got my head spinning
I don't know where to go from here

À moins que les choses ne changent, l’opération viendrait à un moment donné, sûrement plus tôt que tard et c’était une réalité avec laquelle tu allais devoir composer. Tu ne pouvais qu’espérer qu’une fois le moment venu, tout se passerait bien. Que Joaquin se sentirait prêt, que l’opération se déroulerait sans accroche et que ce cancer ne serait plus qu’une histoire du passé bien assez vite. Pour l’instant, tout ce que tu peux faire, c’est profiter de la chaleur de son corps pressé contre le tien, des multiples sensations que te provoquent ses mains qui glissent le long de ton dos alors que tu viens blottir ton visage contre son cou, simplement pour inhaler son odeur encore et encore. Ton regard vient trouver le sien à nouveau, et tu n’as certainement pas vu venir ce plan de partir en mer venir, mais ce serait mentir de dire que l’idée ne te plaît pas. Tu ne sais pas encore comment tu pourrais arranger le tout avec tes obligations à l’école, mais si c’est quelque chose qui est important pour Joaquin, alors tu veux être avec lui pour rendre ce rêve une réalité. « Tout le mérite revient à ma mère. » qu’il te laisse savoir, quand tu lui laisses entendre que tu aimerais en apprendre plus sur la personne responsable de l’avoir élevé. « J’ai hâte de pouvoir la rencontrer aussi, quand tu te sentiras prêt. » que tu précises, parce que la dernière chose que tu veux faire, c’est lui mettre la moindre pression. Il a raison, il n’y a aucune raison de presser les choses. Vous vous connaissez depuis un moment oui, mais cette relation est toute neuve et mérite votre entière attention encore un peu.

« Mais je n’y avais pas songé à partir avant… » Ce n’est qu’une idée, mais quelque part, tu te dis que c’est quelque chose à considérer. Le temps est trop précieux, et tu t’en voudrais tellement, s’il lui arrivait quelque chose avant qu’il n’ait le temps de faire ce voyage en mer, là où tu devines que son père est allé souvent avant lui. « Il faudrait voir avec les chirurgiens si c’est envisageable, j’imagine… » « Je peux venir avec toi à ton prochain rendez-vous si tu veux, et on pourra regarder ensemble ce qui est possible de faire, si c’est vraiment ce que tu veux. » Avant, après, plus tard, tu le suivrais dans ces plans, quels qu’ils soient, en espérant très fort que la vie soit clémente avec vous et vous offre le cadeau du temps. Joaquin se lève alors que tu es toujours attachée à lui, vient déposer un baiser contre tes lèvres avant de te déposer au sol. « Merci Mariquita… Ce surnom te va à merveille! » Tu n’avais jamais été le genre a apprécier les surnoms avant Joaquin, trouvant que rien ne sonnait bien en diminutif d’Autumn, mais il avait changé ton opinion du tout au tout, te surnommant d’abord Auty, et Mariquita maintenant. Surnom qui faisait ressentir son accent, chose qui ne manquait jamais à te charmer. « Si tu remets tes corrections à demain, t’as peut-être le temps pour manger du coup? T’as faim? » Tu secoues légèrement la tête, un sourire complice s’installant sur tes lèvres. « Je t’apprends une recette ce soir, si tu veux. » Il s’apprête à sortir de ta chambre, mais tu l’arrêtes en attrapant sa main. « J’ai bien l’intention de t’offrir toute ma soirée, mais c’est pas exactement ce que j’avais en tête. » que tu murmures tout en t’approchant de lui. Tu viens glisser tes mains contre son torse, agacée de ne pas avoir accès directement à sa peau. Tu ne tardes pas à t’attarder aux boutons de sa chemise, les défaisant un à un, venant déposer des baisers sur la peau peu à peu découverte.

All of the things that I want to say just aren't coming out right.
I'm tripping on words, you got my head spinning
I don't know where to go from here

Qu’importe les plans de Joaquin, Autumn serait là. Du début à la fin. Dans les moments d’incertitudes, et les moments de joie aussi. Tu espérais que ces derniers seraient plus nombreux, parce que c’est ce qu’il méritait, le pompier. Il méritait que la maladie ne soit qu’un mauvais souvenir, d’avoir encore des dizaines d’années devant lui sans l’ombre d’un doute que le cancer l’emporterait bien trop vite, comme ça avait été le cas de son père. Tu te surpris à penser que tu voulais des années avec lui, une réalisation légèrement paralysante, mais qui provoqua néanmoins un nouveau sourire sur tes lèvres. Il aurait été facile de te laisser paniquer à cette pensée, toi qui n’avais pas pensé à un futur si concret avec quiconque depuis Kieran, mais Joaquin… rien ne semblait impossible avec Joaquin, malgré les différences et les potentiels problèmes qui pouvaient se dresser entre vous. C’était presque ironique, de voir un futur avec quelqu’un qui n’était même pas assuré d’avoir un futur, mais c’était là que vivait toute ta complexité sans doute. Tu voulais croire. Tu avais besoin de croire. Mais pour ce soir, tu n’avais pas besoin de beaucoup pour t’accrocher. Il te suffisait de sentir le regard enflammé du pompier sur toi, de poser tes mains sur lui pour te rappeler qu’ici et maintenant, il était encore bel et bien là. Peut-être un peu affaibli suite à ses traitements, mais encore bien assez fort pour la soulever contre lui, assez puissant pour te faire ressentir son désir.