long time no see
31 décembre 2015 - allemagne
crédit gifs(visenya) + @Izan Da Silva

Les souvenirs de leurs soirées sans fin l'amusèrent intérieurement, regrettant presque l'innocence de ces moments. Depuis qu'elle avait nourri des sentiments pour son meilleur ami, chaque parole était contrôlée... enfin, plus ou moins. Et si elle ne l'était pas, la jeune femme se mettait à rougir bêtement comme une lycéenne, mettant à n'importe quel moment la puce à l'oreille d'Izan avec un tel comportement. Aujourd'hui, son meilleur ami ne semblait pas avoir conscience de cet amour pur qui l'animait, mais c'était fatiguant pour la jeune femme de ne plus pouvoir laisser les choses glisser naturellement entre eux. « Ils ne t’ont toujours pas pardonnée nos soirées de beuveries, visiblement… Il y a prescriptions pourtant. Enfin, sauf si tu organises toujours des soirées qui ameutent tout le quartier ? » Elle leva un sourcil devant sa question, feintant presque la femme surprise. « Pardon ? Auriez-vous oublié qui se tient devant vous, Monsieur Da Silva ? L'Allemagne dévore tout cru vos souvenirs ? » Même si Helen savait s'amuser en soirée, elle n'avait jamais été ce genre de filles à organiser des fêtes tous les week-ends. On ne pouvait pas la caractériser de coincée, mais plutôt d'être une personne sage, voilà tout. Il n'y avait guère qu'avec ses amis les plus proches qu'elle se laissait totalement aller, car elle savait qu'elle pouvait compter sur eux en cas de... pépin. « Je ne vous aies pas vu grandir, je suis presque ému de constater que vous êtes devenues de grandes filles… » Quel idiot il pouvait faire parfois. Néanmoins, il en fallait plus à la jeune étudiante pour se sentir froisser d'une telle moquerie facile, si bien qu'elle préféra la laisser glisser sur la carapace de son indifférence. A la place, Helen se préoccupa bientôt plus du choix d'Izan en matière de plats, étant donné que ce dernier avait osé ne rien prononcer devant elle pendant la commande auprès du serveur. A son tour, il l'ignora, une lueur amusée sur ses lèvres et dans son regard. Cette malice la faisait chavirer, c'était incroyable. Cela lui avait tellement manqué, de se faire autant charrier par son ami, qu'elle était capable de tout endurer ce soir. Mais ça, elle gardait ça pour elle. « Impossible. » Avança-t-il, lorsqu'elle prétendit qu'elle le détesterait. C'était exact, il lui était impossible de le détester... sauf s'il cherchait vraiment sa mort, auquel cas l'amusement disparaîtrait totalement de son visage. Le moment de trinquer à cette soirée arrivait, et lorsque leurs deux verres se retrouvèrent rempli du breuvage beige du vin commandé, Izan reprit sa proposition d'une voix plus douce et sérieuse : « A nos retrouvailles. » Leurs verres s'entrechoquèrent délicatement, dans un son très agréable pour ses oreilles. Pendant près de dix secondes, leurs prunelles ne se quittèrent pas, s'observant l'un et l'autre savourer la première gorgée du vin blanc. « Je suis trop nul en vin. J’sais pas même pas s’il est fruité comme tu voulais ou non. » Helen n'était pas plus connaisseuse que lui, honnêtement. Le goût du vin dans sa bouche lui plaisait, c'était le principal. A ses yeux, ce qui était le plus important, c'est sa seule présence à ses côtés. « Il est parfait, ne t'inquiète pas. » Qu'il se rassure, pour le moment il n'y avait pas un seul raté. « Tout est parfait ce soir. » Ajouta-t-elle en le fixant une nouvelle fois, comme pour lui envoyer le message subliminal que la perfection le concernait également. Qu'il soit nul en vin, c'était rien. Ce n'était pas pour ses connaissances en vin qu'elle était son amie et... qu'elle l'aimait. « J’espère que t’as faim, parce que je t’ai commandé une pépite du pays… Histoire de célébrer correctement ton anniversaire. » « Je sens qu'il va être inoubliable, cet anniversaire... » Et le voilà qui recommençait à la torturer. La jeune femme se laissa elle aussi s'adosser à la chaise, pour le regarder d'une meilleure vue d'ensemble, avec ce cadre si parfait. Par ailleurs, les deux amis étaient tellement obnubilés par leurs railleries qu'ils n'avaient même pas fait attention au fait que la péniche avait quitté son port. Finalement, après des minutes et des minutes à la faire mariner, sans lui donner de véritables informations sur l'identité de son plat, le serveur arriva avec deux assiettes qu'il tenait avec classe. Il lui déposa la sienne devant elle en premier, puis il servit ensuite Izan qui semblait ravi que sa surprise arrive enfin. « Tu vois, fallait pas avoir peur. » Helen se retrouvait face à un plat de ravioles, qui semblait véritablement très appétissant. La jeune femme remercia le serveur d'un petit mouvement de tête, tandis qu'elle haussait des épaules face à la remarque d'Izan. Facile à dire, pour lui. « C'est ça, fais le malin. Je te mets au défi de me dire comment s'appelle nos plats, sans faire d'erreur de prononciation. » Tandis qu'elle attendait qu'Izan se donne en spectacle sur ses non-talents dans la langue allemande, Helen s'empara de la fourchette qui n'attendait qu'une chose, piquer ce plat qui fumait juste sous ses yeux. « Buen apetito. » Souffla-t-elle en espagnol, en espérant de son côté ne pas paraître nulle en le prononçant, alors qu'Izan l'avait fait devant elle des centaines de fois en partageant leurs repas. Au rythme que la péniche avant sur le Spree, les rayons du soleil se reflétaient merveilleusement dans l'eau, leur offrant un cadre encore plus romantique et chaleureux. Tandis qu'elle croquait dans une première raviole dans un soupir qui signifiait qu'elle se régalait déjà, la jeune femme lorgna légèrement sur le plat de pâtes de son meilleur ami, qui semblait très bon également. « Tu me fais goûter ton plat ? » Avec le regard suppliant en coin qu'elle lui jetait, impossible qu'il refuse. « Désolée, c'est plus fort que moi, j'ai besoin de goûter ce que tu manges. » Petite référence à tous ces goûters qu'Izan lui avait généreusement offerts, parce que son père refusait qu'elle mange plus que de besoin. Elle le remerciait finalement, car c'était probablement à cause de cette idée ridicule de la part de son père que les deux amis étaient là aujourd'hui, complices et emplis de malice.  

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31 décembre 2015 - allemagne
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Le cadre magnifique de la soirée, la présence de son meilleur ami à ses côtés, l'agréable ambiance des fêtes de fin d'année... toutes les conditions étaient réunies pour que ce moment soit parfait. Malheureusement, les sentiments que nourrissaient Helen pour son meilleur ami venaient un peu tâcher le tableau. Elle savait, la jeune femme, qu'elle ne profitait pas aussi pleinement que s'il n'y avait pas de l'amour caché sous son regard et ses sourires. « Avoue, tu n’y connais rien toi non plus… » Amusée, l'étudiante haussa des épaules comme pour faire planer le doute. Etait-ce si difficile à croire pour son meilleur ami qu'elle puisse avoir une infime connaissance en matière de vin ? Elle ne se prétendait pas non plus œnologue, juste d'être une nana qui sait faire la différence entre un vin blanc sec et un vin blanc fruité... ça ne demandait pas des savoirs extraordinaires non plus. A la place, la jeune femme préféra lui donner son avis sur son ressenti de la soirée, tout en lui lançant une perche qu'Izan s'était bien évidemment saisi, pendant que son cœur s'affolait en sentant la main de son meilleur ami sur la sienne : « Tu parles aussi de moi, j’espère ? » Son regard se planta dans le sien avec un air qui sonnait un peu comme un défi. Allait-elle vraiment avouer qu'elle le trouvait parfait ? Ne pas le faire paraîtrait-il suspect ? Pas si elle trouvait la blague parfaite pour esquiver ? Que c'était pénible, toutes ces pensées qui fuzzaient dans son esprit. « Il n'y a que tes cils qui sont parfaits chez toi. » Que de mensonges ! S'il savait vraiment, ce qu'elle trouvait parfait chez lui. Tout, en fait. « Je peux essayer en espagnol, ça marche quand même ? » D'humeur très taquine, Helen ne comptait pas marchander une opportunité de l'entendre se ridiculiser. Qu'il ne panique pas, ils étaient seuls, personne d'autre qu'elle ne pourrait entendre son accent très approximatif. « Non, en allemand, s'il te plaît. Tu me dois bien ça. » Puis elle fit mine d'attendre, sérieuse, avant d'attaquer son plat. La faim était bien trop importante pour qu'elle sache patienter davantage sans y toucher. Elle se régalait, Izan avait bien raison lorsqu'il disait qu'ils gouteraient des plats qu'ils seraient incapables de réaliser chez eux. Mais maintenant que la jeune femme connaissait les saveurs de son propre plat, elle désirait aussi découvrir celles du plat du pianiste. Il ne pouvait pas le lui refuser, elle le savait. « C’est vrai que c’est presque un rituel entre nous. Tu devrais prendre deux desserts pour venger toutes ces années de privation. » Petit sourire en coin, nostalgie de tous ces goûters partagés -ou volés- avec Izan. Ce partage marquait la naissance d'une belle amitié, il ne devait pas l'oublier. « On n'en serait peut-être pas là aujourd'hui si tu m'avais snobé et que tu t'étais gardé ton goûter rien que pour toi. » Lui fit-elle donc remarquer, avant de d'ouvrir soigneusement la bouche pour y accueillir la fourchette que lui tendait son ami. Helen avait eu raison de lui demander un petit bout de son plat, puisque ce dernier était aussi à tomber. « J’vais pas dire que j’avais raison pour la veste, ce serait moche de ma part, mais… J’avais raison pour la veste. » Et il semblait si fier de lui, quel enfant. L'étudiante n'aimait pas quand son ami commençait à croire qu'il pouvait avoir raison, car après cela n'en finissait plus. Ne voulant pas nourrir un excès de confiance chez le pianiste, la brune l'observa un instant avant de retirer la dite veste. Aussitôt, le vent fouetta la peau nue de ses épaules et fit naître d'horribles frissons dans son dos, sauf qu'elle se força à ne rien laisser transparaître de son inconfort. Ses épaules se haussèrent, feignant l'indifférence... alors qu'elle se caillait clairement le cul. « Non, en vrai ça va, j'imaginais que l'Allemagne serait plus froide que ça en Décembre. » Ayant l'instinct de survie, la jeune femme s'empara de son verre de vin qu'elle but presque d'une traite pour se réchauffer, puis s'en suivit une bouchée d'une autre raviole pour gagner encore quelques degrés, même le temps de deux secondes. Et c'était elle qui le caractérisait d'enfant, la blague.

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Mentir, Helen n'aimait pas le faire. Mais dans les circonstances actuelles, quelles étaient ses autres options ? Lui dire honnêtement, qu'à ses yeux, tout était parfait chez lui ? Que malgré son sale caractère parfois, ses tendances à être dramatiques dans beaucoup de situations, elle l'aimait inconditionnellement ? Les cils, ce n'était qu'une infime partie de ce qui l'attirait, mais Helen l'avait déjà suffisamment taquiné là-dessus par le passé que recommencer n'aurait rien de suspect. De toute façon, Izan était certainement bien trop aveugle pour remarquer quoique ce soit de louche, en fait. « Je vais faire semblant de te croire. » Quoi, il ne la trouvait pas crédible ? Bon, peut-être qu'il n'était pas si aveugle que ça et qu'il avait remarqué qu'elle le bouffait du regard depuis le début de la soirée ? Cherchait-il à lui faire admettre ? Mince. « Tu cherches à me faire dire quelque chose ? » Et n'était-elle donc pas stupide de rentrer dans un piège qui n'existait même pas ? Oui, sans doute. L'étudiante commençait à ressentir une véritable gêne à s'être embarquée dans ce récit de perfection, si bien qu'elle tentait de sauver les meubles en exigeant de son meilleur ami qu'il lui partage ses talents dans la langue allemande, mais ce dernier campait sur ses positions. « Même pas en rêve.» Elle prit un air outrée, comme si elle avait pour habitude qu'Izan ne cède à aucun de ses caprices. C'était pourtant monnaie courante, et son meilleur ami était fier de lui refuser ce plaisir-là. « T'es au courant que c'est MON anniversaire, et que tu ne peux rien me refuser aujourd'hui ? » Allez voilà, elle jouait la carte du no-day parce que c'était son anniversaire. La jeune femme se pencha alors vers lui, dégageant les cheveux qui cachaient son oreille pour la tendre. « Je suis toute ouïe. » Helen aimait quand son ami était obligé de céder, tout comme il n'avait pas mis longtemps pour accepter qu'elle goûte à son plat également. « Tu te cherches des excuses pour m’enlever la nourriture de la bouche ?» Des excuses, elle en avait tout plein son sac à main. Sans scrupule, la brune utilisait le prétexte de son anniversaire, ou tirait sur la corde sensible de leur amitié, qui n'aurait effectivement jamais vu le jour sans la générosité d'Izan. La jeune femme en riait, mais elle remerciait chaque jour le destin qui l'avait mené sur le même chemin que le pianiste. A force de le fréquenter, l'étudiante savait exactement comment il fonctionnait, et c'était pour cette raison qu'ils s'entendaient si bien. Les deux amis n'avaient pas de secret -enfin presque aucun-, alors ils se comprenaient même parfois sans parler. Un regard, un geste, un sourire suffisait à ce qu'ils communiquent et comprennent ce que l'autre pense. D'ailleurs, Izan allait forcément saisir qu'Helen faisait exprès de ne pas lui donner raison en retirant la veste qu'il lui avait généreusement prêtée plus tôt dans la soirée. Surpris par son geste, le pianiste la fixait avec étonnement, avant de se pencher vers elle pour lui demander : « Ne me dis pas que tu as retiré ta veste juste pour pas que j’ai raison ?» Evidemment qu'il avait compris, il était loin d'être stupide l'homme qu'elle aimait. « T’as les poils des bras qui s’hérissent, tu sais.» Et évidemment que son regard se posa instantanément sur les poils de ses bras hérissés. Sauf qu'elle haussa des épaules, feignant l'indifférence alors qu'elle se mordait très fort l'intérieur de la joue pour ne pas pester contre le froid glacial de Berlin. « Franchement, c'est très vivifiant. Tu rates une sacré expérience. » Elle ne cèderait pas, parce que ça l'amusait de lui donner tort. Par contre, ce qui allait être moins amusant, c'est la pneumonie qu'elle allait choper et qui allait gâcher la fin de son séjour ici. Pendant qu'elle terminait à son tour son plat de ravioles, elle écoutait Izan continuer à rebondir sur sa bêtise : « C’est moche de mentir, en tous cas. Tu comptes mentir comme ça à tes patients ?» Sa remarque la fit rire, puis elle rétorqua presque aussitôt avec un regard espiègle : « Je peux juste te dire que je ne te conseille jamais d'être l'un de mes patients, si tu tiens à ta vie. » Morte de froid, la jeune femme se servit seule un nouveau verre de vin, qu'elle remplit de moitié. « Succulent ce vin, vraiment. » Et une nouvelle gorgée pour réchauffer son œsophage ainsi que son être intérieur l'espace de quelques secondes, avant qu'elle ne réclame quelque chose qui paraissait évident pour quiconque connaissant son péché mignon pour le sucré : « Et si on passait au dessert ? » Puis elle se sentit obligée de préciser : « Le vrai dessert. » Parce que ça suffisait les allusions coquines à Izan lui servant de dessert. Avec l'alcool qu'elle ingurgitait pour se réchauffer, elle ne voulait pas faire une gaffe.

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« C’est de prendre un an supplémentaire dans la tronche qui te rend si aigrie ? » Elle, aigrie ? Mais pas du tout, que racontait-il ? Izan avait bien du mal à avaler le fait qu'elle ne lui donnerait pas raison si facilement, n'est-ce pas ? Pourtant, il se doutait bien que ce n'était qu'un jeu entre eux, et que la jeune femme prenait difficilement sur elle pour supporter le froid qui lui caressait l'échine ? Helen regrettait presque de vouloir lui tenir tête, mais d'un autre côté, c'était tellement drôle, et à la fois tellement bon de retrouver leur complicité après des mois d'éloignement pour son travail, qu'elle était bien déterminée à rester ainsi jusqu'à la fin de la soirée, s'il le fallait. De toute façon, tout était une question de mental. Si la jeune femme songeait au fait qu'elle avait très chaud vêtue ainsi, son esprit allait finir par la croire et le froid ne serait plus qu'un vague souvenir. D'ailleurs, son meilleur ami ne tarda pas à la rejoindre dans sa bêtise, puisqu'il fit tomber lui aussi sa veste. Mais bon, lui portait toujours une chemise aux manches longues et boutonnée jusqu'en haut, ce n'était pas du tout équitable cette histoire. « Tu veux que je retire ma chemise pour vivre pleinement l’expérience, peut-être ? » Oserait-il vraiment ? Ce n'était pas la jeune femme qui allait le freiner, bien au contraire. « J'ai les épaules nues, alors je dirai qu'on est loin d'être au même niveau, toi et moi. » Un petit éclat dans le regard, un sourire en coin et une nouvelle gorgée de vin blanc qui lui réchauffa le gosier. Elle savait qu'il ne le ferait pas, non pas parce qu'il n'acceptait pas le challenge entre eux, mais par respect pour les serveurs et autres personnes susceptibles de les voir, malgré le côté intimiste de leur table. « J’te fais tellement confiance que je demanderais spécialement à être soigné par toi. » « Moi, j'espère que je n'aurai jamais à te soigner. » Dit-elle plus sérieusement. Si un jour, Izan était amené à venir dans son service, c'est qu'il était blessé... et elle ne voulait pas qu'il se blesse. Même si c'était une entorse -et surtout encore moins si quelque chose de plus grave lui arrivait, Helen refusait de le voir souffrir. « Tu me ferais presque de la peine, tu sais. » Ca va, si c'était presque. Mais plutôt que de dire des bêtises, encore et toujours, l'étudiante s'interrogea sur si c'était le moment opportun pour commander le dessert. Le plat de résistance avait été merveilleux, elle ne doutait pas qu'elle se régalerai également avec le dessert. « Je pense que tu vas l’adorer… Mais pendant qu’ils préparent l’arrivée de ton fraisier. Ton cadeau, non ? » Pour être tout à fait honnête, Helen n'avait pas songé un seul instant à un cadeau. A ses yeux, son cadeau, c'était lui. Être là, en Allemagne, pour leurs deux anniversaires, pour fêter la nouvelle année ensemble. Ca lui était largement suffisant. « Mon cadeau ? » L'interrogea-t-elle, tandis qu'elle attrapait la main tendue du pianiste vers elle, afin de la guider vers le bord du bateau. Lorsqu'il sortit l'écrin de sa veste, Helen eut comme l'impression qu'il allait lui faire la blague de la demander en mariage. Voyons, il n'oserait pas ? « J’sais pas si tu le mérites parce que t’as pas été franchement sympa, ce soir, mais… » L'écrin entre ses doigts fins, la jeune femme s'attendit presque à le voir poser un genou à terre, mais il n'en fit rien. Ouf. L'étudiante entreprit alors de l'ouvrir, et ses yeux s'écarquillèrent en voyant le bracelet qui reposait à l'intérieur. « Mais, Izan tu es fou... il est magnifique. » Ca devait être la troisième fois de la soirée qu'elle le traitait de fou mais... à juste titre. Son cœur se gonflait d'un bonheur intense, tandis que ses yeux reflétaient une émotion immense. La suite des événements, elle ne les comprit pas tout de suite. Occupée à observer le bijou étincelant, Izan s'exclamait à propos du feu d'artifice qui ne l'intéressait pas du tout pour le coup et il s'empara si subitement de ses hanches, qu'elle lança un 'oh' de surprise. Très vite, Helen se retrouva sur le rebord du bateau... puis à l'eau. Se sentant tomber, la jeune femme s'était bien évidemment accrochée à son meilleur ami, tout en veillant à jeter l'écrin avec le bijou à l'intérieur au sol pour qu'il ne coule pas en même temps qu'elle. Un gros plouf, une sensation d'avoir le corps tout à coup gelé, et une profonde inspiration d'air lorsqu'elle émergea la tête de l'eau. « Elle est glacée !!! Izan !!! » Hurla-t-elle presque, sous le coup de l'émotion. Ses membres étaient frigorifiés, même si elle s'acharnait à les bouger dans tous les sens pour 1) ne pas couler 2) se réchauffer. La tête de son meilleur ami sortit à son tour de l'eau, et elle ne résista pas à l'envie de se venger en lui l'arrosant du mieux qu'elle le pouvait. « Je vais tellement être malade demain... » Chouina-t-elle, avant que des acclamations n'attirent son attention et que des 'bonne année' n'atteignent ses oreilles. Ils étaient le 1er janvier 2016, dans la flotte, en Allemagne. Amusée par le comique de la situation, malgré le froid accablant, la jeune femme se mit finalement à rire, tandis qu'elle nageait en direction de son ami. En arrivant à son niveau, elle passa dans son dos pour s'accrocher à lui et lui souffler tout doucement à l'oreille. « On ne risque pas d'oublier ce nouvel an... bonne année. » Vous la voyez venir, n'est-ce pas ? Bien sûr qu'après ce moment de tendresse et de complicité, l'étudiante appuya sur les fortes épaules de son ami pour le faire couler de nouveau. Ah ça, elle n'avait jamais dit qu'elle n'avait pas la revanche facile.