we can pick sides but this is us
@Ambrose Constantine (crédit gif/jericho-gifs)

Comme tout à l’heure, l’impression qu’elle avait soudain que tout allait bien trop vite n’était pas qu’une impression. Ça aussi, ça aurait pu lui faire peur, de constater à quel point tout pouvait s’imbriquer pour former quelque chose de concret en un simple claquement de doigts. Sauf que c’était le mouvement, l’action plus précisément, qui faisait frissonner Mavis, alors finalement, elle y trouvait son compte et ne boudait pas chaque seconde qu’elle passait à renvoyer la balle à un Ambrose particulièrement motivé, elle le voyait bien. Il scella son petit doigt au sien, et la promesse fût actée juste comme ça, sans plus de parole qu’un je te le jure qu’elle n’avait pas le sentiment de lui arracher tant à nouveau, elle voyait qu’il était prononcé avec détermination. Le reste de la conversation était teinté de cette même détermination, et si Mavis recula d’un demi pas pour recueillir l’opinion du jeune homme qui était volontaire pour officialiser ce qui était en train de se passer entre eux, lui, il resta campé sur ses positions, et ça la rassura plus qu’elle n’oserait l’admettre, l’assurance qu’il lui donnait enveloppant ses doutes de quelque chose de sûr et de doux dans lequel elle mourrait d’envie de s’abandonner. Les gens auxquels ils faisaient référence tous les deux, ils s’en souciaient parce qu’ils avaient besoin de vivre à travers leurs regards, alors évidemment que leur avis comptait. Ambrose soulevait une vérité cependant, c’était que dans tous les cas, qu’ils officialisent maintenant ou pas, ils trouveraient eux aussi que ça allait trop vite. De ce fait, la temporalité n’avait pas d’importance, c’était ce qu’il y avait derrière qui comptait vraiment. Est-ce que c’était réellement un problème quand leur histoire n’avait en vérité pas commencé aujourd’hui ? Elle se disait qu’ils réussiraient à expliquer leur proximité par des anecdotes qui feraient fondre le coeur de plus tendres, et que l’histoire de l’amour de jeunesse ravirait ceux qui chercheraient à faire d’Ambrose la nouvelle tête pensante du parti qu’il représentait ; il y en aurait d’autres que ça agacerait profondément, elle n’avait même pas besoin de visualiser quel autre exactement, son ombre planant au-dessus d’eux comme celle d'un vautour prêt à foncer. Ils n’avaient pas à avoir peur de ça en vérité, Ambrose avait raison : ils étaient capables de gérer ça, comme ils étaient capables de gérer tout le reste. A partir de là, il ne lui restait plus qu’à vocaliser ce qu’elle avait semé en récupérant la clef de l’appartement sur la table, et finit enfin par lui dire avec un léger hochement de tête et un sourire timide, mais sincère "J’en ai envie, oui." De pouvoir être la femme à ses côtés dans toutes les conjonctures, de pouvoir se sentir appréciée à sa juste valeur sans craindre d’être méprisée et trahie, de pouvoir revendiquer l’importance qu’elle avait dans sa vie sans être forcée de se battre. Elle avait confiance en Ambrose. Est-ce que lui avait confiance en elle en retour ? Elle aimait penser que oui, ne s’offusqua pas qu’il lui renvoie l’ascenseur des requêtes qu’elle lui faisait, parlant de regrets qu’elle ne lui imposerait jamais sans pour autant qu’elle s’efforce à le lui dire, reprenant une gorgée de son verre en le regardant sans faillir avant de se pencher pour l’embrasser. Tout irait bien, c’est lui qui le disait, et parce qu’elle avait besoin de le confirmer, ça, elle finit par se lever en lui tendant la main et en lui disant "Je veux marcher un peu avant de commander." Elle avait envie de marcher un peu, surtout de s’isoler un instant pour réguler les jauges de la tension qui avait pesé sur leurs épaules le temps de ce dialogue mené à bâtons rompus et partager un instant plus doux, à observer l’horizon, à s’embrasser comme le couple qu’ils étaient redevenus, au rythme des balancements du bateau.

rp terminé.