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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

Le silence et la fureur. Il arrête de jouer en même temps qu’il lève un regard d’appréhension vers son professeur qui, le dos appuyé contre le meuble derrière lui, a son index flanqué au-dessus de sa lèvre supérieure, juste sous son nez, visiblement en profonde réflexion. Izan inspire lentement en carrant les mâchoires, détournant le regard en même temps qu’il tente de gonfler ses poumons et son torse comme s’il lui fallait emmagasiner le maximum d’air avant qu’on l’étouffe. ‘’Tu n’as pas travaillé ce weekend, n’est-ce pas ?’’ Pas un muscle du visage du vieil homme ne bouge et il se rapproche d’un pas tranquille, même si le ton inflexible de sa voix laisse clairement entendre qu’il s’est déjà approprié une réponse, et qu’elle ne le satisfait pas. ’’Si, je me suis entraîné.’’ il ose répondre à la figure d’autorité qui, dans cette salle, règne avec tyrannie, et il est difficile de savoir lequel est le plus surpris des deux concernant cette bravade. Mais il dit vrai, Izan, il a travaillé tout le weekend et ses parents se sont assurés que chaque minute soit productive : le rythme des journées passées à son domicile est plus dense que celles de l’école. ‘’On ne dirait pas.’’ c’est suffisamment acerbe pour qu’il remue ses lèvres en soupirant, ne sachant pas tellement ce qu’il trouve le plus injuste dans cette accusation implicite : qu’on doute de son honnêteté ou qu’on remette en cause son talent. ‘’C’est pas comme ça que tu vas gagner d’autres concours.’’ - ’’J’en ai déjà gagné plus que vous, en tous cas.’’ qu’il laisse filer en refermant calmement le couvercle du clavier, se levant ensuite du banc pour signer un départ qui est justifié par un ’’On m’attend, faut que j’y aille.’’ laconique, qu’il lui adresse en se dirigeant déjà vers la sortie, sans lui avoir concédé un regard de plus. Si la musique est sa passion depuis qu’il est en âge de se le formuler ainsi, il est déjà bien trop las des querelles et de la rudesse des vieux musiciens qui deviennent des autocrates qui se plaisent à exercer un pouvoir écrasant. Et s’il se permet de rappeler à son interlocuteur qu’il n’a pas grand-chose à apprendre de lui, c’est parce que pour son jeune âge, son palmarès est impressionnant : ayant enchaîné les concours en imposant une maîtrise largement supérieure aux autres enfants et adolescents de son âge, il doute de beaucoup de choses mais assurément pas de sa virtuosité derrière un piano.

Et c’est bien cette fibre musicale que le directeur de son établissement scolaire veut mettre en lumière, une dernière fois avant que l’hispanique ne le quitte définitivement. Il veut le brandir comme un trophée pour récolter un peu des lauriers de sa réussite, une manière de se faire rembourser toute la souplesse dont il a fait preuve à l’égard de cet élève qui, avouons-le, a été largement absent et a même été dispensé de certains cours pour faciliter ses détours au conservatoire ou aux quatre coins du globe. Alors, il s’en doute, Izan, et même s’il est en retard — déjà une constante chez lui, il prend le temps de s’attarder devant son casier pour y abandonner son sac-à-dos, avant de filer dans la salle de musique située de l’autre côté du bâtiment. Jouer un morceau de piano devant les parents d’élèves ne l’effraye pas — pas après qu’il ait joué devant des parterres de mélomanes en Allemagne, mais il est loin de se douter de ce qu’on va lui demander, le pianiste. ’’Désolé pour le retard…’’ qu’il marmonne en refermant délicatement la porte derrière lui, visiblement surpris de découvrir d’autres élèves conviés à cette entrevue. Il sent déjà le traquenard se dessiner mais, le bras tendu du directeur l’invite à se rapprocher et, d’un sourire qui se veut chaleureux, James le rassure : ‘’Ça ne fait rien, Izan. J’étais en train de leur expliquer en quoi consistait votre collaboration…’’ en parlant et en prononçant toujours aussi mal son prénom, le chauve a passé son bras autour des épaules de l’adolescent retardataire, qui s’est senti obligé d’esquisser un sourire pour ne pas laisser transparaître toute la gêne qu’il éprouve en cet instant, même s’il est criant qu’il préfèrerait être à mille lieues, et cela ne va pas en s’arrangeant. ’’La quoi ?’’ il fronce ses sourcils en tournant son menton vers le directeur, qui lui observe toujours les membres du groupe de rock en souriant de ravissement, sans vraiment se préoccuper de savoir si son enthousiasme est partagé ou non. ‘’Izan, je te présente Asher.’’ usant de sa main posée sur l’épaule du pianiste, il exerce une faible pression sur celle-ci afin de le forcer à s’avancer vers l’anglais, mais ça non plus, ce n’est pas pour lui plaire et il se maintient inconsciemment en arrière ‘’Je suis sûr que l’association de vos deux instruments sera parfaite pour conclure notre cérémonie de fin d’année.’’ Et sur ces mots, après avoir frotté ses mains l’une contre l’autre, James tourne les talons en laissant les adolescents se toiser avec un sentiment de malaise — surtout pour le pianiste, qui s’est déjà assuré de s’éloigner des autres pour se rapprocher de son instrument, comme si la présence de ce dernier le rassurait. ’’Et vous jouez de quoi ?’’ qu’il demande après un temps qui lui paraît infini, en appuyant ses reins contre le cadre du piano derrière lui, ses deux mains accrochées au bord de ce dernier. Faut bien qu'il se raccroche à quelque chose.

crédits/nova

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@Izan Da Silva • univers alternatif/college

En se levant ce matin-là, Ash n’avait pas pensé qu’on lui imposerait à lui et à son groupe une collaboration avec un pianiste. Non, mais qui dans un état d’esprit censé avait décidé de la logique derrière une association entre musique classique et rock? L’adolescent qu’il était serait visiblement surpris au départ, mais à bien y penser, cela pourrait bien sonner, non? Comme d’habitude, lorsqu’il passa les portes du collège, Ash alla rejoindre Alby, Rayleigh et Blaize à leur table à la cafétéria. Ces derniers lui annoncèrent qu’on leur avait demandé d’aller direct en salle de musique dès qu’ils seraient tous les quatre réunis. « je n’ai rien brisé cette fois-ci… » dit Blaize en haussant les épaules. Son instrument de prédilection étant la batterie, il avait tendance à s’y défouler de manière un peu trop intense. Quand même étonnant vu son caractère introverti. « ils nous auraient pas demandé de venir tous les quatre si c’est juste de ta faute. » mentionna Alby dans toute sa sagesse malgré ses seize ans. Il prit  d’ailleurs la tête du petit groupe de comparse et ils se dirigèrent d’un pas curieux vers la salle de musique. Le directeur de l’école en personne leur apprit alors qu’ils allaient devoir collaborer avec le fameux pianiste émérite de l’établissement lors du spectacle de l'école. « tu crois qu’il va accepter? » Ash haussa les épaules. Il connaissait le pianiste que de nom et de réputation dans l’école, puisqu’il était un peu plus âgé qu’eux. Il savait aussi que le directeur n’allait certainement pas lui donner le choix d’accepter. L’anglais avait l’impression qu’ils avaient besoin de lui pour le bien-être de l’école, un peu comme s’ils l’utilisaient pour dorer leur image. « si tu veux mon avis, c’est déjà mal parti, parce qu’il est déjà en retard… » à ce moment précis, Izan fit son entrée dans la salle de classe. ’’Désolé pour le retard…’’ qu’il marmonna, visiblement surpris de se retrouver en face de ce groupe spécifique de personnes. Ash leva ses yeux verts dans sa direction et James prit alors la parole; ‘’Ça ne fait rien, Izan. J’étais en train de leur expliquer en quoi consistait votre collaboration…’’ L’anglais grimaça en l’entendant dire ’’La quoi ?’’. Rien qu’en voyant ses expressions faciales, Ash comprit que cela n’allait pas être gagné d’avance.  ‘’Izan, je te présente Asher.’’ Le guitariste le salua de la main et puis, marmonna un peu à lui-même qu’il préférait qu’on l’appelle « Ash », mais le directeur continua de parler, ne se souciant aucunement de l’état d’âme de l’adolescent.  ‘’Je suis sûr que l’association de vos deux instruments sera parfaite pour conclure notre cérémonie de fin d’année.’’

Quelques instants plus tard, ils se retrouvèrent tous les cinq seuls en compagnie du pianiste, un sentiment de malaise qui flottait dans l’air et qui n'était pas prêt de se dissiper pour le moment.  ’’Et vous jouez de quoi ?’’ demanda l’australien en s’appuyant contre son instrument. Ash s’avança vers lui, prenant les devants sur Rayleigh qui visiblement allait l’embêter. « On est un groupe rock… » Il sentait que le malaise allait s’accentuer davantage. Alby les regarda tour à tour, se disant qu’ils n’avaient pas besoin d’être autant pour discuter du spectacle. « Rayleigh et moi, on a des cours à rattraper! tu nous fais un compte rendu Ash? » lui demanda-t-il. « Ouais, moi, j’ai une copine à aller accueillir. On se revoit à l’heure du déjeuner! » Ash se tourna vers eux avec un regard assassin, ne comprenant pas pourquoi ils l’abandonnaient lâchement comme cela. Peut-être qu’inconsciemment, ils savaient que cela pouvait tourner rapidement au cauchemar et ils ne voulaient pas participer au bain de sang? Et puis, Ash était le leadeur du groupe, qu’il se débrouille? « je suis désolé qu’on t’impose notre style de musique… mais je pense que si on essaie vraiment, on serait capable de faire quelque chose de… potable? » dit Ash en souriant. Il essayait de se montrer avenant face à la situation. On ne leur avait jamais imposé quoi que ce soit jusqu'à présent et Ash ne pouvait pas trop se permettre de décevoir le directeur de l'école, alors qu'il s'approchait dangereusement de l'échec scolaire.

crédits/henfox

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

Comme d’habitude, Izan comprend qu’il n’aura pas son mot à dire. Le directeur n’a pas pris la peine de le convoquer seul à seul pour lui demander s’il avait le temps ou même l’envie de s’impliquer dans une collaboration de ce type, supposant que c’était son dû pour sa grande compréhension depuis le début de sa scolarité décousue. Ça l’énerve, ça l’agace au plus haut point même, et il ferme les yeux quelques secondes en soupirant, ayant bien conscience qu’il ne donne pas une très bonne image de lui-même ; mais est-ce qu’il en a quelque chose à faire, le pianiste ? « Ash » corrige celui qui lui fait un bref mouvement de la main pour qu’il puisse l’identifier, et Izan maintient le contact visuel avec ce dernier pendant quelques secondes avant de se retourner vers James, qui se délecte par avance de la belle image que cette clôture va donner à son établissement, avant de décamper sans même prendre le temps de leur donner plus amples informations. Un deuxième soupir se fait entendre de sa part, puisqu’il a franchement l’impression d’être encerclé par une meute à présent, et c’est donc vers le piano placé sous les fenêtres qu’il se dirige, appuyant tout d’abord le bas de son dos contre celui-ci en entamant la discussion, sans grand effort de déloger les accents ennuyés de sa voix. « On est un groupe rock… » formidable il lui faut puiser dans toutes ses forces pour ne pas hausser les sourcils en écarquillant les yeux, et le mieux qu’il puisse faire est de maintenir une façade neutre, qui ne laisse pas vraiment deviner ce qu’il en pense réellement. Surtout que Ash ne lui indique pas qui joue de quoi dans ce groupe de rock, si bien qu’il cligne des paupières à plusieurs reprises avant de redresser ses épaules pour aller s’asseoir au banc de son instrument encore silencieux, en se disant que cette collaboration risque d’être vraiment longue. D’autant plus que les autres membres du fameux groupe prennent la fuite les uns après les autres, avec chacun une excuse suffisamment foireuse pour qu’on comprenne qu’elle est fausse. Ne reste donc, à présent, que le pianiste et celui qui ne tient pas à être nommé par son prénom complet. « je suis désolé qu’on t’impose notre style de musique… mais je pense que si on essaie vraiment, on serait capable de faire quelque chose de… potable? » échappant un petit air mesquin par le nez, il remue son menton de gauche à droite en rétorquant ’’Potable ne fait pas partie de mon vocabulaire.’’ il ne compte pas exposer ses prouesses musicales, mais il est hors de question qu’il se donne en spectacle et se ridiculise pour cette foutue cérémonie à la con ; il manquerait plus que la vidéo de ce fiasco se retrouve sur les réseaux , à coup sûr, sa mère le tuerait avant que la honte s’en charge ’’Tu joues de quel instrument, au juste ?’’ il demande en croisant ses bras sur le couvercle du piano, l’une de ses mains se déposant sur son coude opposé. ’’Est-ce que tu sais composer une partition ?’’ sous-entendu : est-ce que tu connais le solfège, le rockeur ? qu’il sache à quel point cette histoire va lui filer de l’urticaire.

crédits/nova

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@Izan Da Silva • univers alternatif/college

Il pouvait compter sur les doigts d’une main les moments où il avait été intimidé par une situation. Ash n’était pas du genre à être nerveux, mais le fait que les membres de son groupe ne se sauvent les uns après les autres, le laissant seul avec le pianiste ne le rendait pas forcément à l’aise. Certes, il était le leadeur, celui qui composait les chansons, mais il n’était pas le seul. Blaize écrivait aussi leurs mélodies. Plus tard, Ash se promit qu’il allait leur botter les fesses. Il ne se fâchait jamais, mais il leur ferait comprendre qu’ils n’avaient pas à le laisser tomber comme ça. Izan possédait une aura intimidante, mais il sentait qu’il ne fallait pas le montrer. Pinçant les lèvres et prenant une grande respiration, Ash porta toute son attention sur Izan qui ne semblait pas plus heureux que lui d’être forcé à collaborer. L’anglais allait donc devoir user de ses charmes et de son sourire légendaire pour pouvoir dissiper tout signe de contrariété qu’il pouvait y avoir chez le pianiste.  ’’Potable ne fait pas partie de mon vocabulaire.’’ lui mentionna Izan. L’expression qu’il eut le fit froncer les sourcils, mais il décida que c’était important de ne pas perdre la face devant le jeune homme. « on est sur la même longueur d’onde alors! » acquiesça Ash en souriant de plus belle. « si je veux passer mes cours, on a intérêt à ne pas foirer. Je pense que le directeur m’a fait des menaces déguisées tout à l’heure et m’a bien fait comprendre qu’on devait s’entendre tous les deux. » il haussa les épaules. Ce n’était visiblement pas gagné d’avance. Certes, le pianiste possédait visiblement un charme indéniable, mais qu’en était-il de son caractère? « je suis le chanteur et le guitariste du groupe. je joue de la guitare sèche ET électrique avant que tu ne poses la question. » lui mentionna Ash. Il se dit que ce serait sûrement pertinent de présenter les lâcheurs. « Le premier tout à l’heure qui s’est défilé, c’est Alby. Il est le second guitariste. Celui qui a failli te sauter dessus, c’est Rayleigh, le bassiste. D'ailleurs, il n'y a pas de quoi.... Et celui qui ne pouvait pas s’empêcher d’aller retrouver sa copine, c’est Blaize, le batteur. Il compose les chansons avec moi d’ordinaire. Mais visiblement, c’est un lâcheur aujourd’hui. » Il eut un petit rire amusé à sa réflexion. « je crois qu’ils sont intimidés par toi. Le directeur nous a parlé en long et en large de ton talent. j’ai hâte de te voir à l'œuvre! » James n’y était pas allé de main morte dans les compliments. « j’ai appris de manière autodidacte pour la guitare, mais quand ma mère m’a enseigné le piano, elle m’a appris à lire une partition. Ne t’en fais pas pour ça. » Autant mettre les points sur les «i», Ash n’était pas un demeuré en musique.

crédits/novabanana

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

« on est sur la même longueur d’onde alors! » s’il se retient de justesse de répondre un « j’crois pas non » l’un de ses sourcils se charge de transmettre le message  de ses suspicions en prenant de la hauteur sur son front, et toute l’incertitude de cette affirmation controversée est visible sur ses traits pendant quelques secondes. « si je veux passer mes cours, on a intérêt à ne pas foirer. Je pense que le directeur m’a fait des menaces déguisées tout à l’heure et m’a bien fait comprendre qu’on devait s’entendre tous les deux. » il ne peut s’empêcher de se demander en quoi ça le concerne, tout ça, puisqu’il n’a pas vraiment prévu d’aider un illustre inconnu à réussir son année ; son emploi du temps est suffisamment rempli comme ça, il a tout juste le temps de respirer ’’Super…’’ déjà saoulé de ce piège qui se referme sur lui de tous les côtés, il soulève machinalement le couvercle du clavier pour le dévoiler, en remarquant que les touches sont recouvertes d’une fine pellicule de poussière. De toute évidence, il n’est pas beaucoup visité, ce piano. « je suis le chanteur et le guitariste du groupe. je joue de la guitare sèche ET électrique avant que tu ne poses la question. » - ’’Je n’allais pas poser la question.’’ si, il allait poser la question, mais c’est important de contrarier l’autre même quand ça n’apporte pas grand-chose, et il le fait en se servant de la manche de son pull pour nettoyer les touches du piano, trouvant tout à fait inacceptable que l’instrument de grande noblesse soit ainsi abandonné dans pareil état, produisant ainsi des petits sons isolés lorsqu’il appuie un peu trop fort « Le premier tout à l’heure qui s’est défilé, c’est Alby. Il est le second guitariste. Celui qui a failli te sauter dessus, c’est Rayleigh, le bassiste. D’ailleurs, il n'y a pas de quoi…. » il interrompt ses mouvements en levant un regard interloqué vers son interlocuteur, demandant un ’’Quoi ?’’ dont les syllabes se perdent sous les nouvelles paroles de Ash « Et celui qui ne pouvait pas s’empêcher d’aller retrouver sa copine, c’est Blaize, le batteur. Il compose les chansons avec moi d’ordinaire. Mais visiblement, c’est un lâcheur aujourd’hui. » finissant de décrasser le clavier, il observe ce dernier avec un sourire satisfait, ses mains s’appuyant sur le banc alors qu’il lève un regard attentif sur le plus jeune qui, on peut le dire, démontre suffisamment de bonne volonté pour un régiment tout entier « je crois qu’ils sont intimidés par toi. Le directeur nous a parlé en long et en large de ton talent. j’ai hâte de te voir à l'œuvre! » cela ne le fait pas véritablement sourire, et Izan détourne même le regard en haussant mollement ses épaules, ne trouvant pas foncièrement nécessaire que le directeur relate son palmarès de la sorte, même si cela confirme ce qu’il pensait : il est une médaille que James se plait à sortir de sa vitrine pour la montrer à tout le monde avant qu’on lui retire, rien de plus et rien de moins. Il devrait en avoir l’habitude, à force. « j’ai appris de manière autodidacte pour la guitare, mais quand ma mère m’a enseigné le piano, elle m’a appris à lire une partition. Ne t’en fais pas pour ça. » il note l’information de la mère pianiste et, quelque part, cela le rassure : ils vont peut-être réussir à faire quelque chose, finalement. ’’Avoir une mère pianiste et finir dans le rock…’’ si c’est balancé sur le ton de la plaisanterie, nul doute qu’il y a une part de vérité dans le mépris sous-entendu ; il n’y a que le classique qui trouve grâce à ses yeux ’’Si tu connais le solfège c’est déjà bien, Asher.’’ est-ce qu’il a fait exprès d’utiliser son prénom en entier et non pas le diminutif rectifié tout à l’heure ? Évidemment. ’’Ça va pas être facile si tes potes ne sont pas là… Ils comptent jouer en wifi ?’’ non pas que ça le dérange que la meute se soit séparée mais, dans les faits, il ne voit pas comment la collaboration pourrait avoir lieu s’ils décampent déjà, les autres dont il n’a pas retenu les prénoms — par contre, Asher, il a bien retenu. ’’Tu me montres comment tu joues du piano ?’’ on lui demande toujours de démontrer son talent mais il ne voit que rarement celui des autres ; l’occasion d’inverser les rôles, et il libère déjà le banc de l’instrument sans le quitter des yeux, le musicien.

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@Izan Da Silva • univers alternatif/college

Malgré l’attitude dont Izan faisait preuve, Ash décida de ne pas s’en soucier. Il y avait quelque chose chez lui qui l’intriguait. Ses expressions faciales voulaient tout dire et même si visiblement il essayait de cacher les pires pour (probablement) épargner son interlocuteur, Ash voyait en lui comme dans un livre ouvert. Il avait toujours été une éponge pour les émotions des autres. Il s’agissait d’un don particulier qu’il appréciait autant qu’il pouvait le détester. En l'occurrence, il voyait bien l’incertitude dans son regard lorsque l’anglais lui mentionna qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Cela valut à Ash un sourire amusé. L’hispanique ne sembla pas non plus impressionné lorsqu’il lui mentionna que de toute façon, le fait de ne pas vouloir échouer à ce défi (parce que c’en était bien un, non?), n’était pas bénéfique que pour Izan. Ash ne pouvait pas se permettre de se mettre des bâtons dans les roues parce que s’il échouait à mettre l’hispanique dans sa poche, il n’allait tout simplement pas passer son année. Ses notes étaient loin d’être excellentes et la perspective que le directeur le fasse passer s’il réussissait à mixer son son avec celui du pianiste était intéressante. Bien sûr, son interlocuteur s’en fichait probablement et il avait raison. Ils ne se devaient rien du tout, parce qu’ils ne se connaissaient pas - du moins pour le moment. Mais Ash ne savait pas pourquoi, mais il avait bien envie d’en découvrir plus sur le fameux prodige. Il était probablement bien plus qu’un jolie minois, un talent époustouflant pour le piano et de si longs cils. L’anglais du arrêter de le regarder si fixement. Ses iris dorés auraient pu voler son âme et il n’avait tout simplement pas le temps pour cette distraction.

Le pianiste entreprit de nettoyer l’instrument qui visiblement était en piteuse état. Il s’agissait effectivement d’un sacrilège. Personne ne s’occupait de ceux-ci ici? Ash traitait ses deux guitares comme si elles étaient ses bébés, alors il pouvait bien comprendre ce que le jeune homme vivait en ce moment précis. ’’Je n’allais pas poser la question.’’ ah bon? ce qui valu à Ash un nouveau sourire, loin de s’en offusquer. C’est qu’il avait la réplique cinglante facile le pianiste! L’anglais lui parla alors des membres de son groupe et  ne remarqua pas tandis qu’il enchaînait que Izan semblait surpris qu’il lui fasse la remarque qu’il l’avait sauvé de Rayleigh. Il ne releva pas, sachant très bien que son interlocuteur allait finir par comprendre s’ils ne s’entretuaient pas avant. D’ailleurs, les compliments de Ash ne semblèrent même pas le toucher, probablement parce qu’il les entendait sans cesse? L’anglais eut un petit rire à cette pensée, parce qu’il se demandait bien comment sa tête avait pu passer dans le cadre de porte vu comment son ego semblait démesuré. Il s’empêcha de peu de le mentionner. Après tout, l’adolescent qu’il était manquait un peu de maturité et il devait se retenir d’offenser son interlocuteur par tous les moyens à sa disposition.  Quoi que ce ne serait vraiment pas facile. Il allait s’en rendre compte bien assez vite. ’’Avoir une mère pianiste et finir dans le rock…’’ Ash fronça cette fois-ci les sourcils et son sourire s’estompa durant quelques secondes avant de reprendre contenance. « oh tu sais, je pense que tous les styles de musique ont leur place dans l’industrie. Et non pas QUE la musique classique. » il haussa les épaules. « mais je ne voudrais pas t’offenser en disant cela. Chacun a droit à son opinion et la mienne ne changera pas. Comme visiblement la tienne non plus. » Il lui fit un clin d'œil  et s’empêcha de grimacer en entendant son prénom complet dans la bouche d’Izan. Quoi qu'il pourrait l’entendre le lui dire toute la journée. ne regarde pas ses lèvres. ’’Ça va pas être facile si tes potes ne sont pas là… Ils comptent jouer en wifi ?’’ « ils absorbent bien les directives et apprennent vite. ils ont peut-être l’air un peu con sur les bords, mais ils sont doués. » un autre haussement d’épaule s'ensuivit, puis Ash eut un petit rire tandis qu’il répondait à l’invitation d’Izan à lui montrer ses talents en piano. « c’est sûr que je ne suis pas ton niveau… je ne suis pas un prodige comme toi…. » Il en était probablement très loin et ce, même s’il ne l’avait jamais entendu en jouer bien évidemment. Ash se demanda par quoi commencer, alors il cessa de parler pour mieux se concentrer. Ses doigts commencèrent à glisser sur les touches d’une manière douce et naturelle. Il prit les secondes qui suivirent pour se familiariser de nouveau avant de commencer à jouer « La lettre à Élise ». Il s’agissait d’un des premiers morceaux que sa mère lui avait montrés.  Cela lui rappelait de merveilleux souvenirs et il se dit que si elle avait été aussi patiente avec lui qu’il pouvait bien l’être également avec Izan. Il ne l’épargnerait pas, il le savait, mais peut-être pourraient-ils apprendre l’un de l’autre? Pourquoi pas.

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

pourquoi il me fixe comme ça celui là ? est la question qu’il se pose pendant qu’il est l’objet d’une observation prolongée dont il ne détermine pas vraiment la cause, puisque le regard qu’on pose sur lui ne semble pas mesquin, et encore moins dénigrant, mais alors quoi ? Bien qu’étant déjà ballotté d’un continent à l’autre au gré des concours et invitations, et n’ayant donc pas suffisamment de temps pour nourrir une quelconque relation sérieuse, Izan n’est pas tout à fait désintéressé des joies de la séduction même si, jusqu’ici, il n’a été attiré que par les courbes féminines… Peut-être plus pour très longtemps. Mais pour l’heure, c’est l’instrument délaissé qui a toute son attention, et il s’emploie à le nettoyer tout en démontrant sa mauvaise foi, et son besoin compulsif d’avoir toujours le dernier mot même si c’est pour une chose aussi risible ; heureusement que le leader du groupe de rock n’en prend pas ombrage, se contentant d’esquisser un sourire à la fois amusé et indulgent, faisant déjà preuve d’une grande patience à l’égard du prodigue qui n’a pas peur de balancer son venin pour un oui ou pour un non. Surtout pour un non, en réalité. « oh tu sais, je pense que tous les styles de musique ont leur place dans l’industrie. Et non pas QUE la musique classique. mais je ne voudrais pas t’offenser en disant cela. Chacun a droit à son opinion et la mienne ne changera pas. Comme visiblement la tienne non plus. » tous les styles ont leur place dans l’industrie, ouais, reste à savoir laquelle justement, et il a sa propre idée du classement, Izan ’’La musique classique est supérieure. La formation des musiciens classiques est plus longue et plus difficile, ce n’est pas pour rien.’’ il le dit avec un mépris à peine feint, puisqu’il pense que tout le monde devrait le savoir ; considérer que tous les styles se valent est une hérésie qui lui fait hausser les sourcils pendant qu’il détourne le regard, se disant finalement que son interlocuteur est trop jeune pour en avoir conscience — la vertu de sa jeunesse est une bonne excuse, mais c’est toujours mieux que de penser qu’il est un demeuré fini. Un peu comme les autres musiciens qui ont filé avant même qu’ils ne commencent à discuter de leur collaboration — des champions, ceux-là « ils absorbent bien les directives et apprennent vite. ils ont peut-être l’air un peu con sur les bords, mais ils sont doués. » il ne dit rien mais il attend de les entendre jouer pour confirmer cette affirmation, ouvrant la voie à Ash pour qu’il passe derrière le piano, désireux d’entendre comment il se débrouille derrière son instrument et, même s’il ne paraît pas être à l’aise dans cet exercice, il a au moins le cran de ne pas se dérober comme ses amis. « c’est sûr que je ne suis pas ton niveau… je ne suis pas un prodige comme toi…. » debout de l’autre côté du piano, il hausse ses épaules en appuyant ses coudes sur l’instrument, le dos courbé vers le musicien, qui entame alors un morceau que les débutants apprennent avec facilité, et que les expérimentés ne peuvent généralement plus entendre ; ce n’est pas le cas d’Izan qui ne se lasse jamais d’entendre son instrument chanter, particulièrement quand il n’est pas celui qui frappe les cordes. Le jeu d’Asher n’est pas parfait, ce serait mentir, mais le plus âgé n’est pas suffisamment mesquin pour ne pas reconnaître qu’il se débrouille plutôt bien, et que la technique n’est pas franchement son fort, l’émotion et l’interprétation le sont. ’’C’est pas si pire, Ash.’’ ce qui est vraiment un compliment de sa part, et qu’il prononce calmement après que le fameux ait fini son morceau, redressant ses épaules alors qu’on peut déjà remarqué qu’il s’est considérablement radouci, que ce soit verbalement, dans sa posture ou même son expression. ’’Tu as un petit accent, non ?’’ il sait que ce n’est pas le sujet de leur entrevue, mais il se donne bonne conscience en se disant qu’apprendre à connaître son partenaire est la meilleure façon de collaborer, pas vrai ?

crédits/nova

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@Izan Da Silva • univers alternatif/college

Patience, patience, patience… Ash se répétait ces mots en boucle dans sa tête, comme un mantra ou bien une tentative désespérée de se distraire face à l’arrogance dont faisait preuve l’hispanique. Le mot arrogance restait un mot fort, puisque l’anglais ne connaissait pas encore bien Izan. Il avait bien conscience que derrière sa façade, se cachait autre chose. Il n’arrivait cependant pas à mettre un doigt dessus. Ash cherchait un angle pour percer sa carapace depuis qu’il avait mis les pieds dans la salle de musique. Il avait toujours été d’un naturel avenant et il était rare que les gens résistent à son sourire bien longtemps. Pour l’instant, la seule arrière pensée qu’il avait était bien entendu la mission qu’on lui avait donné. C'est-à-dire, s’arranger pour que le prodige du piano fasse le spectacle de fin d’année et que personne ne foire en cours de route. Mais à présent qu’il apprenait à le connaître, quoi que par morceau totalement détaché et pêle-mêle pour le moment, ce qu’il découvrait l’intriguait au plus haut point. Ash sentait qu’il était plus que l’image qu’il projetait aux autres. Bien que plus âgé que lui, il semblait être quelqu’un qui n’avait pas pu vivre son adolescence comme il se devait. S’amusait-il parfois ou avait-il en permanence un bâton dans le c**? ’’La musique classique est supérieure. La formation des musiciens classiques est plus longue et plus difficile, ce n’est pas pour rien.’’  non, mais il le fait exprès? Un pas en avant, dix en arrière…. Le ton méprisant qu’il employait rata de peu la propre carapace d’Ash qui eut contre toute attente un sourire amusé. Parce que visiblement Izan croyait dur comme fer à ce qu’il disait et que comme prévu, Ash n’avait vraiment aucune envie de partir un débat. Il préférait acquiescer et conclure cette partie de conversation dès maintenant, puisqu’il était certain qu’il n’avait aucune chance face aux arguments de celui qui semblait être la personne la plus têtue qu’il lui ait été donnée de rencontrer. Il était évident que cela en aurait découragé certains, mais pas Ash. Non, lui était tout simplement intrigué. ne le regarde pas, ne le regarde pas.

D’ailleurs, l’anglais sentit le regard de l’hispanique sur lui tandis qu’il se mettait lui-même derrière le piano. Il n’avait aucunement la prétention d’être un prodige. Il en était même très loin, mais il avait la volonté de s’améliorer et de prouver qu’il avait au moins du potentiel. Si Izan pouvait se vanter d’être un prodige avec son piano, Ash pouvait en faire autant avec le fait qu’il était capable de maîtriser deux instruments, et qu’un d’entre eux avait été acquis de manière autodidacte. Il ne mentionna pas à haute voix cette affirmation. Il ne souhaitait pas s’attirer une autre forme de mépris complètement inutile. Le morceau terminé, il releva les yeux vers Izan, ne s’attendant aucunement à recevoir des applaudissements (ce serait sûrement bien trop demandé…)  et plongea son regard vert dans celui du pianiste.  ’’C’est pas si pire, Ash.’’ Good enough Il l’avait appelé de la bonne façon cette fois-ci. « est-ce que ce serait un semblant de compliment ça? » demanda Ash en lui souriant de plus belle. Il n’y avait aucune arrogance dans la voix, seulement un brin d’amusement. « je vais le prendre comme tel. Merci. » ajouta-t-il un brin de fierté. Son interlocuteur semblait s’être quelque peu radouci, lui faisant même un peu la conversation. Ash lui fit un sourire sincère. « oui, je suis né en Angleterre. Je suis arrivé ici à l’âge de douze ans. Mes parents ont toujours rêvé de vivre ici, alors avec ma petite sœur, on n’a pas eu trop le choix de suivre… » Il s’ouvrait facilement aux autres, n’ayant rien à cacher. L’hispanique semblait être plus réticent à parler de lui-même. « j’imagine que tu n'es pas simplement Izan le pianiste. je suis certain que tu es bien plus que cela. » dit-il à haute voix. Izan ne le savait pas encore, mais Ash parlait…. sans arrêt lorsqu’il se sentait à l’aise. Et il n’y avait souvent pas de filtre devant ses lèvres. « plus tard cette semaine, on fait une soirée où on joue avec notre groupe. si tu en as l’envie, tu pourrais venir. Comme ça, tu verras ce qu’on vaut? » lui proposa-t-il. « et puis, j’aurais bien envie de te voir dans un autre contexte qu’ici… je veux dire hors de ton élément. » il haussa les épaules. Ash avait vraiment envie d’en apprendre un peu plus sur son interlocuteur. et voir surtout, s'il était en mesure de ne pas être aussi... rigide.

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

L’on pourrait aisément croire qu’il est un chevalier en croisade pour rétablir la toute souveraineté de la musique classique, et puisque la fougue de la jeunesse se lie souvent à la conviction profonde de détenir toutes les vérités du monde, c’est sûrement le cas : il ne doute pas un seul instant de ses certitudes, Izan, et il n’est pas franchement apte à les déloger pour accueillir celle des autres, n’étant même pas capable de les tempérer. Méprisant jusqu’au bout, il hausse ses épaules en même temps que ses sourcils, se murmurant que son interlocuteur est beaucoup trop jeune pour avoir un avis éclairé sur la question ; ce n’est probablement pas un rockeur en carton qui va dénigrer son premier (et unique) amour. Même si, il est forcé de l’admettre, le plus jeune ne se débrouille pas trop mal derrière un piano ; pas au niveau de la technique, puisqu’on sent qu’il manque cruellement de rigueur et de pratique, mais il a suffisamment d’amour pour la musique pour veiller à la justesse de son interprétation. « est-ce que ce serait un semblant de compliment ça? » il n’en est pas vraiment sûr, Izan, puisqu’il ne se contenterait pas d’aussi peu, lui « je vais le prendre comme tel. Merci. » il ne tient pas particulièrement à passer pour un tyran qui rechigne à distiller la moindre éloge — puisqu’il abhorre ses professeurs pour des raisons similaires, mais il n’en est pas non plus à déborder de générosité au point de ne pas soulever que ’’Tu manques de souplesse dans les mains, et tu appuies trop fort sur les touches.’’ autrement dit : prends pas trop la confiance non plus « oui, je suis né en Angleterre. Je suis arrivé ici à l’âge de douze ans. Mes parents ont toujours rêvé de vivre ici, alors avec ma petite sœur, on n’a pas eu trop le choix de suivre… » le jaugeant de haut en bas — du moins la partie de son buste qui est visible derrière le piano, il tapote calmement la pulpe de ses doigts contre son instrument, sans véritablement s’en rendre compte, en se faisant la réflexion qu’il ne doit pas être en Australie depuis bien longtemps. Il a quoi, 15 ou 16 ans ? Donc il n’est pas à Brisbane depuis des lustres, pas suffisamment pour avoir perdu son accent en tous cas. « j’imagine que tu n'es pas simplement Izan le pianiste. je suis certain que tu es bien plus que cela. » la phrase le surprend suffisamment pour qu’il fronce brièvement ses sourcils en soutenant son regard sans véritablement comprendre ce qu’il sous-entend, puisqu’il n’a pas vraiment le loisir d’être autre chose, personne ne lui permet d’être autre chose, plutôt ’’C’est déjà très compliqué d’être Izan le pianiste, crois-moi.’’ qu’il a laissé filer sans même s’en rendre compte, en faisant glisser sa main sur la surface noire pour la ramener vers lui, rompant brièvement le contact avec son piano, en même temps qu’il détourne le regard pour observer, sans grand intérêt, les autres instruments présents dans la pièce. « plus tard cette semaine, on fait une soirée où on joue avec notre groupe. si tu en as l’envie, tu pourrais venir. Comme ça, tu verras ce qu’on vaut? » semblant hésitant, il prend une petite inspiration nasale en reportant son attention sur son interlocuteur, n’ayant pas le temps de se demander si c’est une bonne idée ou non que, déjà, les mots de Ash le surprennent de nouveau « et puis, j’aurais bien envie de te voir dans un autre contexte qu’ici… je veux dire hors de ton élément. » il cligne plusieurs fois de ses longs cils noirs en ayant l’air de se demander ce qu’il espère découvrir, Ash, jugeant qu’il n’y a rien d’intéressant, chez lui, sinon sa virtuosité derrière un piano. Perdurant dans son silence qui paraît confortable mais qui est surtout dérouté, il pivote sur lui-même pour attraper un stylo et une feuille de papier, griffonnant son numéro ainsi que son prénom de la main gauche avant de lui tendre, en disant ’’Tu m’enverras l’adresse ?’’ sans attendre de réponse, il abandonne le stylo où il l’a volé avant de lui adresser un bref sourire, disparaissant ensuite pour rejoindre les couloirs obstrués de lycéens, comme lui. Ou presque.

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’’Tu manques de souplesse dans les mains, et tu appuies trop fort sur les touches.’’   there it is… Ash aurait été surpris que le jeune homme s’arrête là concernant sa technique au piano. Malgré tout, son sourire ne disparut pas, bien au contraire. Izan semblait être le genre de personnes qui souhaitent toujours avoir le dernier mot. Il s’agissait d’un besoin viscéral et l’anglais se demandait pourquoi ils y mettaient autant d’énergie. Qu’est-ce que le pianiste avait à prouver? « Si l'envie t’en dit, à un moment, tu me montreras tes trucs, comme ça, je pourrai m’améliorer. je ne serai jamais à ton  niveau, mais j’ai bien la volonté d’apprendre. » lui dit-il. « j’apprécie les conseils constructifs. ». D’ailleurs, l’anglais n’avait pas remarqué qu’il appuyait trop fort sur les touches.  Jouer de la guitare ne demandait pas de délicatesse, mais il était tout de même surpris de sa remarque concernant la souplesse de ses mains. Il les regarda d’ailleurs quelques petites secondes avant de reporter toute son attention vers Izan et son grain de beauté en haut de son sourcil…. concentre toi… oh! non, ne regarde pas ses cils non plus… D’ailleurs, il ne put s’empêcher de penser à voix haute que ce dernier était probablement bien plus que son instrument et qu’il méritait qu’on s’intéresse à lui d’une autre manière. Cela sembla le surprendre, assez pour qu’il prenne le temps de plonger son regard interrogateur dans le sien. Ash eut un doux sourire, parce qu’il sentait qu’il avait enfin trouvé une toute petite ouverture et il n’allait pas la laisser se refermer. ’’C’est déjà très compliqué d’être Izan le pianiste, crois-moi.’’ lui dit-il avant de détourner le regard. Ash n’en avait pas fini avec lui et lui proposa donc de venir à la soirée où ils allaient jouer avec son groupe. Encore une fois, le pianiste sembla surpris même s’il le cachait bien et l’anglais ne put que sourire de plus belle. Il était bien loin de se moquer de lui, il était réellement intéressé à en apprendre plus sur sa personne. Ash sentait qu’il était rare qu’on s’intéresse à lui pour autre chose que son piano. Bien sûr, comme tous les autres, le guitariste avait envie de l’entendre jouer, mais ce n’était pas ce qu’il  y avait de plus important pour lui. Il venait de gratter une infime partie de la surface de sa carapace, juste assez pour se rendre compte qu’il en valait la peine et ce, malgré son bouclier d’arrogance. Ash avait cette capacité de s’intéresser aux autres, même ceux qui semblait le moins accessible émotionnellement.  ’’Tu m’enverras l’adresse ?’’ avant de lui donner une feuille avec son numéro de téléphone écrit dessus et de tourner les talons et de partir, non sans lui avoir adressé un petit sourire au préalable. Ash resta quelques secondes assis devant le piano, un léger sourire sur les lèvres et s'empara de la feuille avant de s'engouffrer dans les méandres de l’école et d’aller rejoindre ses amis.

***

Le vendredi soir suivant.
« tu attends quelqu’un? » demanda Alby en regardant le guitariste d’un air amusé. « il t’a tapé dans l'œil? » Ash grommela, puis leva les yeux vers son ami. « non… mais ouais, peut-être? je ne sais pas. Il a un petit quelque chose qui mérite qu’on creuse un peu la surface. » Il haussa les épaules. L’anglais ne savait pas s’il allait venir. Il lui avait bien envoyé l’adresse et il avait vérifié plusieurs fois s’il l’avait bien écrit. Mais il n’avait pas eu de réponse. « allez viens!. » mentionna Alby avant de se diriger vers la scène. Ils étaient en extérieur, dans la cour immense d’une maison qui devait valoir des millions. Ash ne connaissait pas personnellement l’élève qui y habitait, mais comme son groupe était populaire à l’école, il n’était pas rare qu’ils y jouaient les week-end durant les soirées. Sur scène, l’anglais donna tout ce qu’il avait et ce fut de même pour les autres membres de son groupe. Malgré leur jeune âge, ils étaient doués. Ils jouaient tour à tour des chansons bien connues du rock, mais également leurs propres compositions. Ash était dans son élément sur scène et sa voix ce soir était à son meilleur. Dans le ciel, la lune était bien haute et malgré les lumières d’extérieur, les étoiles brillaient hautes et fières. Il y avait quelque chose de magique et il ne manquait plus que le(son) pianiste pour égayer sa soirée.

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

Il ne sait pas trop quelle impression gardée de cette première rencontre avec Ash, mais il est presque certain qu’il ne devrait éprouver rien d’autre qu’une indifférence tout à fait méprisante à son égard ; non pas qu’il soit particulièrement mauvais ou incapable de ressentir autre chose, Izan, mais évoluer dans la sphère classique depuis son plus jeune âge lui appris au moins une chose : la musique est un monde de requins où seuls les plus forts survivent. Impossible de se faire un allié et encore moins un ami, puisque tôt ou tard, la compétition vient semer le trouble et la rivalité s’installe. Alors, se lier d’amitié avec autrui n’est pas franchement une de ses prérogatives, étant bien trop habitué à oeuvrer en solitaire pour ressentir le besoin de se faire aimer par autrui : il balancera plutôt à qui veut l’entendre qu’il n’a besoin de personne. Sauf de sa soeur, peut-être, puisque c’est bien elle qui l’accompagne à cette foutue soirée, après qu’ils aient servi un mensonge savamment établi pour justifier à leurs parents que le petit prodigue se ballade dehors un vendredi soir. ’’Elle doit être sacrément jolie pour que tu fasses tout ça…’’ Sierra, qui partage des traits évidents avec son cadet, lui lance un regard narquois en même temps qu’un sourire railleur étire le coin de sa lèvre, et le refus catégorique qu’il lui impose la conforte dans l’idée que ce n’est pas vraiment la collaboration musicale qui l’a poussé à venir dans cette luxueuse baraque. ’’Non.’’ elle soupire en sachant fort bien qu’il ne sert à rien d’insister mais, pivotant sur ses bottes noires, elle appuie son épaule contre l’embrasure de la porte d’entrée en sifflant ’’Tu aimes les moches, donc ?’’ visiblement déjà mal-à-l’aise, gêné par l’interrogatoire de son aînée et par les bruits chaotiques qui se font entendre depuis les fenêtres — un mélange de brouhaha sonore, de rires entrelacés aux conversations distordues et, bien sûr, la musique produite par les rockeurs. ’’N’importe quoi ! Je suis là pour le groupe.’’ Sierra pousse ses lèvres en avant dans une sorte de petite moue qui traduit son manque de conviction quant à cet argument — même si elle est encore loin de la vérité, et elle se redresse en avançant plutôt ses mains pour défaire quelques boutons de la chemise de son frère, dévoilant ainsi la naissance de son torse en se faisant mentor : ’’Ce serait bien que, tu sais, tu fasses ce truc que font toutes les personnes de notre âge… S’amuser, ça te dit quelque chose ? Ça vient de sortir, tu devrais essayer. Détends-toi, un peu !’’ - ’’Je suis détendu.’’ - ’’T’as l’air d’un homme politique la veille d’une élection.’’ qu’elle marmonne en repliant le col de sa chemise noire, avant de lever le menton et l’une de ses mains pour remettre de l’ordre dans ses boucles noires. ’’Comment il s’appelle, déjà ?’’ il la laisse faire en répondant instinctivement, sans même réfléchir ’’Ash.’’ mais ce n’est visiblement pas ce qu’elle demandait puisque ’’C’est un drôle de nom, pour un groupe.’’ elle ne soupçonne pas le malentendu, Sierra, et heureusement elle lui tourne le dos pour saluer la personne venue leur ouvrir, ne voyant pas l’expression de son frère qui arbore un air oh putain j’ai pas compris la question fondu à pourquoi j’ai pensé à son prénom ? qui se dissipe rapidement sur ses traits, sa soeur se faisant un malin plaisir à l’entraîner à l’intérieur sans aucun ménagement. Elle est populaire, Sierra, et il n’est pas rare qu’on l’arrête à chaque coin de couloir pour la saluer, si bien qu’il a l’impression de passer par un véritable chemin de croix avant d’atteindre le jardin, où ses billes dorées accrochent aussitôt la silhouette de l’anglais, en pleine performance. ’’C’est pas mal ! Ils sont doués.’’ elle glisse ses paumes sur ses hanches fines, dessinées par la robe noire qu’elle porte, avant de passer son bras autour de celui de son frère pour l’entraîner — un peu de force, vers la scène. Elle ne le laisse pas s’éloigner et elle ne le perd pas de vu, Sierra, puisqu’elle sait qu’il ne perdrait pas une occasion de rejoindre un coin isolé afin qu’on l’oublie : hors de question qu’elle lui laisse cette possibilité. Du moins, pas tant qu’elle n’a pas trouvé la fameuse personne qui a réussi à faire sortir son cadet si coincé de sa salle de musique… Et comme elle ne voit pas que longs cils du pianiste restent un peu trop braqués sur la scène, elle attend, Sierra, en lui flanquant une canette de bière entre les mains, ce qui a le don de le faire grimacer. ’’Tu vas pas m’obliger à boire ce truc, quand même ?’’ on dirait bien que si… Il savait qu'il fallait rester tranquillement chez lui.

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@Izan Da Silva • univers alternatif/college

Alors qu’ils achevaient leur set, Ash balaya pour la millième fois la foule qui s’était amassée devant leur groupe. Son cœur ne put s’empêcher de sauter un battement lorsque son regard s’arrêta sur le pianiste. il était venu. Il n’était pas seul, il était accompagné d’une jolie brunette à la peau bronzée qui lui ressemblait étrangement. Son visage lui disait quelque chose. Sierra? Oui, il s’agissait de quelqu’un de populaire dans les soirées, mais Ash ne lui avait jamais parlé. Cela n’avait jamais adonné. Accrochée à son bras, elle donna une canette de bière à Izan et ce dernier lui sembla comme prévu en dehors de son élément. Tandis que Ash achevait la dernière chanson, son regard alla se planter dans celui du pianiste. Il y avait assez d’éclairage pour qu’il distingue bien ses traits, puisque la jeune femme qu’il supposait être sa soeur l’avait attiré plus près du devant de la scène. Ash lui fit un clin d'œil, puis se tourna vers les autres membres du groupe. Il y avait une chanson qu’il avait composée il y a peu qu’il avait très envie de jouer pour la première fois sur scène. Évidemment, le son aurait été dramatiquement mieux avec un vrai piano, mais évidemment, il n’avait qu’un clavier à disposition. Il s’adressa alors à la foule; « Alors ! vous en voulez encore? » Et la foule s’exclama par un grand tonnerre d'applaudissements. Ash se nourrissait de cette énergie. « j’ai composé cette chanson cette semaine et je pense que c’est le bon moment pour savoir si elle peut plaire » Ash se fichait pas mal de savoir si oui ou non les autres allaient l’apprécier. Il n’y avait pour lui qu’une seule personne dans la foule et il s’agissait du pianiste. Alby sortit la guitare acoustique et Blaize détermina le rythme qui s’avérait assez lent pour que les étudiants décident que c’était le moment de danser un slow. Sa voix se fit douce et lente et il commença à chanter. Les paroles racontaient l’histoire de deux étrangers qui n’en étaient pas réellement, ils étaient proches l’un de l’autre, mais si distants à la fois. À mesure que la chanson avançait, plus il y avait une lueur d’espoir qui s'imprègnait dans la voix de celui qui l’interprétait. L’anglais n’avait pas regardé la foule en chantant, mais aussitôt que la dernière note sonna, il chercha du regard le pianiste. Mais il ne le vit pas tout de suite, puisque la foule s’amassa tout proche d’eux et Ash est englouti par celle-ci. « merci, nous sommes Hollow Shout! bonne soirée! » Alby lui fit un clin d'œil, ce qui voulait dire qu’il pouvait se laisser transporter par la foule et retrouver le pianiste. Il allait s’occuper du reste avec Rayleigh et Blaize. D’ailleurs, l’anglais le chercha durant quelques minutes. Il le retrouva un peu plus loin avec la même brunette et sans aucune gêne, il s’avança vers lui. « hey! je savais pas que tu viendrais! alors? tu as aimé? » Il se tourna vers la brunette et lui tendit la main pour se présenter. « je m’appelle Ash, enchanté! je crois que c’est Sierra, non? c’est ton frère? » Il avait besoin d’une confirmation avant de reporter toute son attention vers le pianiste, lui faisant un immense sourire, puisqu’il était bien heureux de le voir. « je sais, c'est un clavier. je sais que tu as sûrement détester, vu que ce n'était pas un piano, mais tu as vu? j'ai tapé moins fort sur les touches! » Il espérait que la chanson lui ait plu.

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

À travers la foule amassée autour de la scène un peu sur-élevée, traversant les jets de lumières qui troublent l’obscurité, leurs yeux s’accrochent l’un à l’autre et il a l’impression qu’un courant électrique passe dans ses iris pour conduire la foudre dans ses bras, dans le milieu de son torse et jusqu’à son coeur, dont l’induction accélère les battements durant quelques secondes, si bien qu’il ne parvient pas à décrocher ses billes mordorés du visage de l’anglais, jusqu’à ce que sa soeur se rappelle à lui. ’’Navrée que ce ne soit pas un champagne français digne de votre rang, monseigneur…’’ elle tend son menton vers lui en souriant avec un air moqueur, mais il se contente de gonfler ses joues avant de souffler d’agacement, balançant la canette derrière lui sans même se préoccuper de savoir si elle percute quelqu’un ou non — ils ont qu’à se pousser, ouais. ’’J’ai pas l’intention de…’’ boire cette merde qui meurt sur ses lèvres quand elle le tire vers la scène, avec un sourire fort joyeux. « Alors ! vous en voulez encore? » Sierra, comme les autres, lèvent ses bras en beuglant que oui, avant d’applaudir dans un écho assourdissant qui pousse le pianiste à grimacer, ses épaules remontant légèrement vers ses oreilles comme s’il essayait de les protéger du bruit franchement désagréable. ’’C’est un clavier’’ ça n’intéresse personne mais c’est toujours important de le préciser avec un profond désespoir qu’il n’exagère même pas pour paraître désagréable — non, ça, c’est complètement naturel ’’Et alors ? Attends, t’as déjà fini ta canette ?’’ il hoche son menton de haut en bas en haussant ses sourcils, bienheureux que sa soeur gobe le mensonge. « j’ai composé cette chanson cette semaine et je pense que c’est le bon moment pour savoir si elle peut plaire » la musique se radoucit d’une manière gracieuse et, alors qu’il observe l’anglais qui oeuvre sur un clavier (une hérésie, il faut bien l’avouer), son soulagement n’est que de courte durée ; admirant le musicien qui l’a invité, il se perd quelques secondes dans cette contemplation suave avant d’être de nouveau happé par des mains qui viennent se saisir des siennes, puis qui glissent sur ses épaules en l’envahissant totalement. Il s’en rend compte, en tournant le menton, qu’il s’agit d’une fille de sa classe qui le colle un peu trop, et qui a profité de l’occasion offerte par le groupe pour planter son drapeau. ’’Cordelia… Salut…’’ visiblement ravie qu’il connaisse son prénom, elle guide les mains du pianiste jusqu’à ses hanches avant d’enlacer sa nuque en lui offrant un sourire charmeur, se mettant ensuite à lui déblatérer des phrases qu’il n’écoute pas vraiment, puisque les paroles de la chanson résonnent à ses oreilles en lui donnant l’impression de lui être destinées mais… Il doit se faire de fausses idées, pas vrai ? Secouant légèrement le menton, il papillonne longuement des cils lorsqu’il comprend que sa partenaire attend une réponse et, n’ayant aucune idée de ce qu’elle a dit juste avant, il improvise : ’’Oui… Oui, c’est super.’’ il ne sait pas trop à quoi il a dit oui mais, elle est conquise de sa réponse, si bien que lorsque la musique s’achève, elle se saisit de sa main pour l’entraîner vers un petit groupe où, heureusement, il retrouve Sierra, qui l’accueille d’un ’’T’es complètement à l’ouest, mon pauvre, le nom de leur groupe c’est pas ce que tu m’as dit !’’ elle l’engueule parce qu’elle pense qu’il devrait avoir plus de considération pour eux, et il est bien content de mimer la surprise, songeant que le malentendu ne sera jamais révélé. Pas vrai ? « hey! je savais pas que tu viendrais! »  - ’’Ben… Tu m’as dit de venir…’’ il fronce légèrement ses sourcils en plissant ses paupières, ne sachant pas ce qui le met le plus inconfortable : qu’il ait mal compris la demande de l’anglais ou que Cordelia se colle contre lui « alors? tu as aimé? » - ’’Oui, c’est très beau’’ croix-de-bois-croix-de-fer il parle de la chanson (enfin…) « je m’appelle Ash, enchanté! je crois que c’est Sierra, non? c’est ton frère? » - ’’Ash…’’ en entendant le prénom du chanteur, Sierra cligne des paupières en effectuant un ping-pong visuel entre le fameux Ash et son cadet, ayant l’air d’établir un lien invisible entre les deux avant de se saisir de la main qu’on lui tend pour la serrer faiblement. ’’Eh oui, il a cette chance incroyable de m’avoir comme soeur.’’ ils échangent un regard complice et, si l’amusement prime dans celui d’Izan, chez Sierra, on sent presque poindre une tendresse maternelle, puisqu’elle est davantage une mère de substitution qu’une véritable soeur, et ce malgré le peu d’écart qu’ils ont. « je sais, c'est un clavier. je sais que tu as sûrement détester, vu que ce n'était pas un piano, mais tu as vu? j'ai tapé moins fort sur les touches!  » - ’’Oh non, me dis pas que tu lui as cassé les oreilles avec ça !’’ entre sa soeur qui s’offusque, la présence de Ash qui le perturbe et la main de Cordelia qui se dépose sur son torse, il a du mal à trouver quoi répondre, et ce manque d’emprise sur la situation lui déplaît fortement ’’Si, je lui ai cassé les oreilles avec ça.’’ il pense avoir raison donc il l’avoue sans scrupule, se débarrassant ensuite de la main féminine poser sur son torse, essayant de se détacher délicatement de la jeune femme même si elle fournit des efforts colossaux pour le suivre, pendant qu’il répond à Ash. ’’La dernière chanson est très belle… Tu penses que je pourrais t’accompagner au piano pendant que tu chantes ?’’ il plante ses iris dans les siens en laissant Cordelia entourer son bras de ses mains puisque, de toute évidence, elle ne comprend pas qu’il n’est pas franchement disposé à lui concéder de l’attention, celle-ci étant pour l’instant entièrement dirigée sur l’anglais. ’’Tu chantes bien, en tous cas… Tu as une très belle voix…’’

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Ash n’avait pas remarqué l’autre brunette qui s’accrochait désespérément à Izan. En fait, depuis que leurs regards s’étaient croisés lors de son concert, ses pensées étaient tournées vers le pianiste. Non, mais soyons réaliste, depuis qu’ils s’étaient adressés la parole dans la salle de musique, Ash ne faisait que penser au garçon aux longs cils. Il s’agissait du surnom qu’il lui avait attribué dans sa tête et il ne savait pas comment interpréter l’intérêt qu’il lui portait. L’anglais n’avait jamais connu quelqu’un comme lui et il avait le désir persistant de vouloir en apprendre davantage. ’’Ben… Tu m’as dit de venir…’’ lui répondit Izan en fronçant les sourcils. « mais tu n’as jamais répondu à mon message. je n’étais pas certain que tu viendrais… » j’aurais voulu que tu me répondes voilà ce que ses yeux verts criaient. Mais l’important, c’était qu’il soit présent et qu’il avait eu un intérêt pour lui. c’était bien cela, n’est-ce pas? izan voulait bien passer du temps avec lui, non? Son regard dévia vers la brunette qui se collait désormais contre le pianiste et il fronça légèrement les sourcils. Il ne savait pas qui elle était, mais contrairement à l’autre brunette, elle n’était clairement pas sa sœur. Il essaya de ne pas paraître décontenancé et demanda plutôt s’il avait aimé le concert. ’’Oui, c’est très beau’’ Un immense sourire apparut de nouveau sur les lèvres de l’anglais en entendant ses mots qui lui faisaient vraiment plaisir. Il finit par s’estomper lorsque Ash finit lâcha la main de Sierra, se demandant toujours si Izan avait une petite amie. mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire s’il sortait avec quelqu’un? Il n’allait rien se passer entre Ash et Izan, n’est-ce pas? Izan n’avait aucun intérêt pour lui, non? Il ne pensait pas à lui comme ça, comme lui pensait au pianiste… ’’Eh oui, il a cette chance incroyable de m’avoir comme soeur.’’ Ils semblaient avoir une belle relation, comme celle que Ash avait avec sa propre (petite) sœur Aubrey. D’ailleurs, Sierra taquina son frère concernant l’histoire du clavier, ce qui fit sourire Ash de plus belle. ’’Si, je lui ai cassé les oreilles avec ça.’’ - « non, mais c’est pas grave. j’accepte son opinion qui stipule que le piano est supérieur au clavier. Mais je n’avais pas de piano, alors il faut faire avec les moyens du bord. » Il haussa les épaules, amusé de la situation. Mais ses yeux sont rivés sur la main de la brunette qui est sur le torse d’Izan. Il lève le regard vers ce dernier et bien qu’il remarque ses efforts pour s’éloigner d’elle, Ash perd légèrement son sourire. Mais il se surprend à le retrouver lorsque Izan le complimente. Il a l’impression que son coeur est comblé dès que le pianiste s’intéresse à lui. Il s’agissait d’une étrange sensation qu’il n’avait jamais vécu auparavant. « oui, c’est avec plaisir. » Il en oublierait presque la brunette, puisque le regard d’Izan est désormais planté dans le sien. En fait, il en oublierait le monde entier lorsqu’il le regarde… Ash rougit sans même le vouloir. Mais que se passait-il?  ’’Tu chantes bien, en tous cas… Tu as une très belle voix…’’ « je …. merci… » Il ne sait pas sur quel pied danser Ash. Il a envie d’être seul avec Izan d’un seul coup, mais la brunette lui colle aux basquettes. « tu as envie qu’on en parle un peu seul à seul? » Advienne que pourra. Ash prenait des risques, mais l’envie de l’accaparer était bien trop forte pour la laisser filer. « je crois qu’il y a un piano à l’intérieur de la maison. » Il ne peut pas détacher son regard du pianiste. Une bulle s’était formée autour de lui et plus rien n’existait depuis qu’il s’était rendu compte de sa présence.

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@Asher Thornhill • univers alternatif/college

« mais tu n’as jamais répondu à mon message. je n’étais pas certain que tu viendrais… » les lèvres espacées de quelques centimètres, il plisse légèrement ses paupières sans quitter des yeux son interlocuteur, reconnaissant sans mal qu’il n’a pas daigné fournir une réponse par message même si, en réalité, il ne pensait pas que c’était nécessaire. De toute façon, il n’était pas réellement sûr de pouvoir venir, puisque rien ne lui assurait que son mensonge, même porté par la complicité de Sierra, allait fonctionner ; s’il avait dit oui mais que ses parents avaient flairé l’imposture, il aurait eu le chapeau de celui qui se dérobe et il n’a pas vraiment envie que Ash le considère comme peu fiable. N’ayant cependant pas l’intention de s’excuser — surtout devant témoins, il presse ses lèvres l’une contre l’autre en crispant légèrement ses épaules quand Cordelia avance sa main jusqu’à son torse, n’appréciant que trop peu d’être ainsi palpé dans l’indifférence générale, puisque sa soeur est trop occupée à faire connaissance avec l’anglais pour s’inquiéter de son amie qui courtise son cadet, et cela même si elle commence déjà à soupçonner quelque chose entre les deux hommes « non, mais c’est pas grave. j’accepte son opinion qui stipule que le piano est supérieur au clavier. Mais je n’avais pas de piano, alors il faut faire avec les moyens du bord. » - ’’Exactement’’ qu’il marmonne d’une petite voix en faisant couler son épaule de quelques degrés pour s’éloigner une nouvelle fois de la brune qui le suit avec un petit sourire niais, ne comprenant visiblement pas pourquoi sa cible passe derrière Sierra en se servant de son corps comme bouclier, pendant que celle-ci se charge de se pencher vers Ash pour lui dire, dans un ton mi-amusé et mi-complice ’’Te laisse pas faire, il a trop l’habitude de mener tout le monde à la baguette.’’ elle s’englobe bien sûr dans le lot, même si le pianiste s’en défend rapidement ’’C’est pas ma faute si j’ai toujours raison.’’ qui n’est peut-être pas tant une défense que ça, finalement. Sierra roule des yeux avant de se tourner vers Cordelia, dont elle enlace les épaules avant de la garder contre elle, comprenant peut-être que son frère fait des efforts monstres pour ne pas paraître rude mais qu’il pourrait bien vite l’envoyer bouler si elle continue. Heureusement, la tension nerveuse contenue dans ses épaules redescend dès qu’il pose les yeux sur le chanteur, étant irrémédiablement attiré par l’éclat de son regard, ou plutôt par la courbe de ses lèvres… Qu’il s’efforce de ne pas trop regarder « oui, c’est avec plaisir. » il esquisse un petit sourire en hochant le menton, ne sachant pas tellement si c’est la chanson ou l’idée de passer du temps avec Ash qui lui plaît le plus dans cette histoire, sans être sûr de vouloir même statuer sur la question « tu as envie qu’on en parle un peu seul à seul? » il recommence à hocher son menton de haut en bas dans un désir de fuite qui est bien visible sur ses traits (surtout en sa compagnie), son torse manifestant cette envie d’escapade en se tournant machinalement vers la maison, dans laquelle il y aurait un piano — avec ou sans piano, il veut bien le suivre dans cette baraque de toute façon ’’Je te suis.’’ qu’il lui dit d’une voix qu’il maintient mesuré, lançant ensuite un regard à sa soeur qui, curieusement, lui lance un sourire plein de sous-entendus. ’’Amusez-vous bien.’’ il a envie de répondre n’importe quoi mais il est presque sûr qu’elle trouverait le moyen de retourner sa phrase contre lui, alors, il se contente de la fusiller du regard avant de suivre Ash, bienheureux de s’éloigner de Cordelia tout en se rapprochant de l’anglais, même s’il ne sait pas vraiment quoi dire maintenant qu’ils se retrouvent tous les deux. Voilà une configuration qu’il n’avait pas franchement envisagé, l’idiot qu’on considère comme un prodige ’’Et toi… T’as des frères et soeurs ?’’ il le demande en passant la pointe de sa langue sur sa lèvre inférieure, laissant son regard se balader sur le décor de la maison plutôt luxueuse, sans savoir où aller bien sûr ’’Tu les connais ? Ceux qui vivent ici.’’ il sait que les personnes fortunées adorent avoir des pianos dans leurs intérieurs parce que ça fait classe, mais qu’ils ne savent presque jamais en jouer, alors il est curieux de savoir comment Ash sait qu’il y a un tel instrument ici. À moins qu’il ait bluffé ?

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