life is too short to waste away, i want adventure

@Maeve Mayers • septembre 2024

Si Lani sentait la panique l’envahir, alors qu’elle était en mesure de voir autour d’elle, elle ne pouvait s’imaginer ce que pouvait ressentir Meï qui, elle, n’avait plus cette possibilité. Elle devait se fier à ce qu’elle entendait et aux répercussions des vagues contre le bateau. Ses sens devaient être en émois et elle sentait bien la tension de son corps contre le sien. Kehlani aimerait être en mesure de l’apaiser, mais bien qu’elle essayait de se mettre à sa place, la brunette ne pouvait pas fermer les yeux. Elle ne pouvait pas s’immerger dans ces sensations qui devaient être pour le moins inquiétantes pour sa meilleure amie, puisqu’elle se devait d’être attentive. Finalement, elle réalisa que malgré tous les efforts fournis, elle ne pouvait rien faire dans la situation. Elle avait envoyé un appel à l’aide, mais son voilier était bien trop petit pour être localisé dans les ténèbres, bien trop peu lumineux. Il ne restait plus qu’à attendre que la tempête se calme et espérer que tout se passe bien. Kehlani n’avait aucune intention qu’il arrive quoi que ce soit ni à Maeve ni à son chat. Elles avaient déjà tout fait ce qu’elles devaient faire, mettre leur gilet de sauvetage, se mettre dans la cabine et laisser le temps filer. Il n’y avait visiblement que Billy qui avait l’air calme, du moins il en donnait l’impression pour le moment. Il allait probablement changer d’avis à un moment ou à un autre. Pour l’instant, ce dernier ronronnait et semblait même bercé par les vagues qui faisaient tanguer le voilier dangereusement d’un bord et de  l’autre. Lani était un peu jalouse de son chat à l’instant même. Il n’y avait pas grand-chose qui semblait le perturber d’ailleurs dans la vie. Mais peut-être que la présence d’un chien, oui? Elle ne savait pas. Elle avait besoin de penser à autre chose là maintenant que cette tempête. Elle avait besoin de rester saine d’esprit, mais l’idée de se noyer cette nuit ne l’enchantait guère, elle qui avait tant à vivre. Elle pensa à sa mère, qui de là-haut devait être très inquiète pour elle. Mais quelque part en elle, Lani savait que son heure n’était pas venue, ni celle de Meï ni celle de Billy. La râleuse avait encore beaucoup à vivre et ce n’était définitivement pas la première tempête qu’elle affrontait ni la dernière. ’’Ça va aller…’’ Kehlani se répétait cette phrase dans sa tête depuis que le chaos avait commencé comme un mantra ou bien même une promesse. Serrée l’une contre l’autre, la présence de sa meilleure amie l’aidait à faire face à toutes les épreuves. ’‘Toi aussi, tu es tout pour moi… Je serais toujours là pour toi, même si je ne sers pas à grand-chose dans les faits.’’ La brunette fronça légèrement les sourcils à l’entente des paroles de Meï. « tu sers à quelque chose, ta présence met du soleil dans toutes les vies que tu croises. Certes, tu ne peux pas diriger mon voilier, mais c’est ta lumière qui me donne du courage pour avancer… » Et elle était le soleil qui éclairait chaque moment de sa vie. Sans Meï, Lani aurait probablement sombré dans les ténèbres et elle ne serait pas la personne qu’elle est aujourd’hui. ’’Tu as l’habitude des tempêtes, hein ?’’ Un petit sourire naquit sur les lèvres de l’américaine. « oui, ce n’est pas ma première. j’en ai affronté une ou deux quand je suis venue te rejoindre à Brisbane. » Ou, trois ou cinq, elle ne les avait pas compté. Malgré tous les efforts pour les éviter, parfois, elles pouvaient s’avérer surprenantes. Kehlani n’en avait pourtant jamais affronté avec une autre personne qu’elle-même à bord. Il s’agissait de la différence majeure, elle devait s’occuper de quelqu’un d’autre. Elle aurait préféré ne pas entraîner Meï dans ce bourbier, mais revenir en arrière était impossible. Ce qu’elle donnerait quand même pour pouvoir la mettre immédiatement en sûreté! D’ailleurs, elle remarqua que son chat avait décidé de faire sa poule mouillée et d’aller s’enrouler autour du cou de Maeve. Probablement qu’il sentait sa détresse et il avait enfin compris le danger qui les guettait.  ’’On s’en souviendra, de cette balade…’’ - « oui, c’est sur… je suis désolée… » Oui, désolée de ne pas avoir su qu’une tempête approchait, oui, désolée que ta vie soit désormais en danger et désolée de ne pas avoir su te garder auprès de moi lors de notre dispute… Oui, désolée pour toutes ces choses, mais pas désolée que tu sois ma meilleure amie, pas désolée de vouloir passer chaque seconde de mon existence à tes côtés et pas désolée non plus de t’aimer un peu plus que je ne le devrais. Kehlani la serra un peu plus fort contre elle. La brunette décida de parler d’un autre sujet que la tempête parce qu’elles en avaient toutes les deux besoin. Ce fut d’ailleurs le sujet du chien éventuel qui revint sur le tapis. ’’J’aime bien Moka, t’en penses quoi ?’’ Lani lui fit un immense sourire qu’elle ne pouvait évidemment pas voir. « Moka, j’adore et j’approuve totalement! » Elle alla donner une caresse à son chat qui tremblait légèrement pour le rassurer. ’’Tu vas travailler dans quoi ?’’ - « dans un cinéma qui s’appelle  Twelve happy spectators . c’est un petit cinéma, mais ils font souvent des soirées à thème, etc. j’y suis allée souvent en tant que cliente, mais je suis tombée amoureuse de l’endroit! » Des étoiles dans les yeux, elle avait presque oublié ce qui se tramait à l’extérieur, mais étonnamment, cela semblait légèrement se calmer. ’’Mais tu ne dois pas dépenser ton argent pour moi… Je sais que j’en aurais un, un jour.’’ - « tout pour toi ma petite rêveuse… et puis, ça ferait un ami à Billy pour qu’il dépense son énergie. Les bengals ressemblent beaucoup à des chiens… je suis certaine qu’ils s’entendront à merveille… » Alors qu’elle s’imaginait un nœud papillon au cou de ce dernier, une vague particulièrement plus forte vint frapper de plein fouet le voilier qui résista bien malgré tout au puissant choc. Maeve entoura sa taille de ses bras et Kehlani se calma aussitôt, sentant le parfum de ses cheveux dans ses narines. L’américaine lui souffla un « tout va bien ». Son voilier était solide, tout comme leur amitié, alors il résisterait à tout.  ’’T’es sûre…?’’ - « oui, j’en suis sûre et certaine. » Tandis qu’elle écoutait Maeve lui mentionner que le déguisement était une bonne idée, elle remarqua par la fenêtre qu’une certaine lumière commençait à poindre au travers du ciel. C’était difficile à voir, puisqu’il faisait nuit, mais elle était convaincue d’avoir aperçu la lune. ’’Billy aime bien les chiens ? Certains chats en ont peur…’’Un léger rire sortit des lèvres de la brunette. « Billy sera le chef de meute! »  Maeve ne pouvait pas le voir, mais même si le bateau était encore secoué par les vagues, ces dernières se faisaient de moins en moins fortes. « j’aime déjà trop Moka pour avoir une autre idée à l’instant même…. mais j’ai une bonne nouvelle. je commence à voir le ciel au travers des nuages. » Une vague secoua encore le voilier, mais Lani savait qu’il s’agissait d’une toute petite secousse. Elle serra la main de Maeve dans la sienne. « je crois même que dans quelques minutes, tout ceci sera terminé. » Et comme de fait, une dizaine de minutes plus tard, le ciel s’éclaircit totalement et les quelques vagues qui restaient bercèrent le voilier calmement. Un sourire sur les lèvres, Lani se leva, entraînant Maeve avec elle, prenant bien soin de mettre elle-même un manteau pour ne pas être frigorifiée en sortant à l’extérieur. « viens! je vais aller te décrire l’extérieur! Le ciel est magnifique en ce moment! » Les étoiles dans le ciel brillaient de mille feux et la pleine lune était très haute dans le ciel. Lani s’évertua à lui décrire le plus fidèlement possible, la serrant contre elle pour la réchauffer. « tu vois, je savais qu’on allait s’en sortir toutes les deux. nous deux, on peut tout vaincre… » et elle alla déposer un baiser sur le haut de son crâne. « toi et moi, c’est pour toujours. »

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@"Kehlani Mahiʻai" • septembre 2024 • tenue

tw: angoisse, tempête maritime

Si elle avait été avec quelqu’un d’autre, probablement que Maeve aurait été dans tous ses états, se laissant dépasser, happer et déborder par la peur au point d’en devenir l’otage, incapable de réprimer les larmes d’angoisse qui auraient embrumé ses yeux pour la faire pleurer d’une manière tout à fait incontrôlable, que seule la fin de la tempête aurait pu apaiser. Mais puisqu’elle est avec sa meilleure amie, qu’elle peut tenir sa main dans la sienne, que sa joue repose sur son épaule et que le son de sa voix supplante le tonnerre de vagues qui vient inlassablement frapper leur bateau, elle ne ressent qu’une anxiété de surface, qui ne peut guère se mouvoir tant Lani la maintient basse sans même le savoir. C’est un pouvoir magique qui n’appartient qu’à elle, une faculté privilégiée qui lui confère le pouvoir de rassurer Maeve par sa présence, par un simple contact entre leurs peaux, par la seule certitude qu’elles sont ensemble et que même la plus affreuse des tempêtes ne pourra rien y changer. ’’tu sers à quelque chose, ta présence met du soleil dans toutes les vies que tu croises. Certes, tu ne peux pas diriger mon voilier, mais c’est ta lumière qui me donne du courage pour avancer…’’ elle pourrait dire la même chose, Maeve, puisque Lani a été l’une des personnes qui l’a aidée à accepter son handicap, à réinventer son quotidien, à le rendre plus acceptable, moins douloureux… Quand elle y pense, elle a l’impression que sa vie a véritablement commencé quand elles se sont rencontrées, puisque la petite brunette a été la première à lui témoigner de l’intérêt, à lui démontrer autre chose que de la violence et du rejet. Sans en avoir conscience, Lani a soigné la petite fille maltraitée que Maeve était, lui permettant de devenir l’adulte qu’elle aurait dû être. Alors, elle se cajole un peu plus contre son corps, resserrant son étreinte autour de sa taille tandis que son autre bras s’enroule autour de sa nuque, son front gagnant quelques centimètres qu’elle l’enfouit davantage contre sa gorge, comme si elle essayait de se mettre à l’abri contre sa meilleure amie, comme si c’était le refuge qu’elle avait toujours espéré trouver, dont elle avait toujours eu besoin. ’’Tu me promets de ne jamais partir ?’’ qu’elle lui demande en remontant ses jambes contre son buste, les yeux clos pendant quelques secondes, trouvant tout l’apaisement nécessaire jusqu’à ce qu’une nouvelle vague vienne faire chahuter le voilier, qui tangue dangereusement en faisant glisser quelques objets qui tombent sur le sol. Mais rien de grave, n’est-ce pas ? Lani doit avoir l’habitude des tempêtes ? ’’oui, ce n’est pas ma première. j’en ai affronté une ou deux quand je suis venue te rejoindre à Brisbane.’’ c’est rassurant à entendre, parce que cela prouve qu’aucune n’a été dévastatrice au point de la blesser gravement, ou d’entacher suffisamment le voilier pour qu’il sombre. Pas de raison de croire que ce serait le cas cette fois, de ce fait. Pas vrai ? ’’oui, c’est sur… je suis désolée…’’ - ’’Ne t’excuse pas’’ qu’elle ordonne d’une voix douce mais ferme, en libérant la taille de Lani pour que sa main vienne caresser Billy, tout aussi craintif qu’elle. ’’Ça va aller, Billy…’’ elle le souffle d’une petite voix doucereuse en venant flatter la tête du chat qui, comme pour lui répondre, émet un miaulement qui semble dire « C’EST QUOI CE BORDEL » ’’Tu ne pouvais pas savoir,’’ elle ne parle plus à Billy, et elle a redressé son menton vers Lani pour lui montrer que c’est à cette dernière qu’elle s’adresse, son visage ne portant aucune trace de colère ou de rancoeur, surement l’apaisement doucereux que la jeune femme lui procure, et ce, depuis leur première rencontre, dès les premiers mots qu’elles ont échangé. ’’Et je suis heureuse d’être là, avec toi. Je crois que ça aurait été pire que tu sois seule. Je veux être avec toi, peu importe les circonstances, même les pires.’’ qui aurait cru que de brefs échanges pour l’école les conduiraient à cet instant si particulier, sous la houle de la mer déchaînée, à supplier le ciel de calmer sa colère, enlacées sur une banquette de fortune avec leur chat qui miaule comme pour les revenir du danger ? Avant Kehlani, Maeve n’avait jamais eu quelqu’un qu’elle aimait à ce point, quelqu’un qu’elle avait peur de perdre, quelqu’un qu’elle ne pouvait pas perdre.

Pour tenter de penser à autre chose, les deux demoiselles évoquent le futur-chien-hypothétique qu’elles auront si Maeve trouve les fonds nécessaires à son acquisition — une injustice que ce soit aussi couteux, certes, mais elle le sait suffisamment pour ne pas avoir à le formuler à voix haute ’’Moka, j’adore et j’approuve totalement! ’’ - ’’Alors ce sera Moka !’’ le pire est qu’elle n’est même pas particulièrement fan du café, aimant seulement la sonorité du mot ’’Billy et Moka, ça sonne bien, non ?’’ elle demande confirmation en penchant légèrement son menton sur le côté, sa main quittant la nuque de Lani pour remonter sur son visage afin de caresser sa joue, son index croisant une mèche de cheveu qu’elle replace très délicatement derrière son oreille, tout en la questionnant sur ses nouveaux projets, qu’elle découvre à peine — décidément, tout le monde change de métier en ce moment ’’dans un cinéma qui s’appelle  Twelve happy spectators . c’est un petit cinéma, mais ils font souvent des soirées à thème, etc. j’y suis allée souvent en tant que cliente, mais je suis tombée amoureuse de l’endroit!’’ - ’’Tu m’emmèneras, dis ?’’ qu’elle demande avec l’enthousiasme et le sourire d’un enfant, en rajoutant : ’’Ils passent des films en audiodescription ?’’ dans le cas contraire, elle viendra quand même : au moins pour savoir où Lani travaille !

’’tout pour toi ma petite rêveuse… et puis, ça ferait un ami à Billy pour qu’il dépense son énergie. Les bengals ressemblent beaucoup à des chiens… je suis certaine qu’ils s’entendront à merveille…’’ ça la touche, que Lani veuille sacrifier une partie de ses économies pour lui faire plaisir et lui faciliter la vie, mais elle ne peut pas accepter de devenir un tel poids pour sa meilleure amie. ’’Pour ça, il faudrait déjà qu’on vive de nouveau ensemble…’’  qu’elle suggère en basculant de nouveau sa joue sur le côté afin de l’appuyer sur l’épaule de Lani, en hochant lentement son visage de haut en bas sous les mots rassurants qu’elle prononce, et qui étouffent prodigieusement les bruits sourds de la tempête… À moins que celle-ci soit moins virulente ? ’’Billy sera le chef de meute!’’ son buste est secoué de quelques éclats de rire tout à fait adorables tandis qu’elle remonte sa main pour caresser de nouveau Billy, qui semble s’être assagi lui aussi. ’’j’aime déjà trop Moka pour avoir une autre idée à l’instant même…. mais j’ai une bonne nouvelle. je commence à voir le ciel au travers des nuages.’’ - ’’Vraiment ?’’ redressant sa figure, elle tourne son menton vers l’entrée de la cabine comme si une réponse allait lui parvenir de cette façon ; elle constate, avec bonheur, que les vibrations sous ses pieds nus sont beaucoup moins forts. ’’je crois même que dans quelques minutes, tout ceci sera terminé.’’ et elle dit vrai, Lani, puisque quelques minutes après, un calme tout à fait miraculeux reprend place à l’extérieur, et le voilier s’apaise en même temps, stabilisant son sol en faisant naître un sourire de soulagement sur les lèvres de la peintre. ’’C’était effrayant !’’ avoue-t-elle dans un petit rire amusé en suivant le mouvement imposé par Lani, qui l’entraîne sur le pont sans qu’elle n’oppose la moindre résistance ’’viens! je vais aller te décrire l’extérieur! Le ciel est magnifique en ce moment!’’ sous ses pieds nus, le sol mouillé la fait frissonner mais elle ne tarit pas son sourire pour autant, ce dernier gagnant même en largeur quand elle entrelace ses doigts à ceux de sa meilleure amie, le nez flanqué dans les étoiles même si elle ne peut pas les attraper, ces maudites lucioles lointaines qui brillent intensément mais trop loin, en s’imaginant fort bien le décor décrit par l’américaine. ’’Ça doit être si beau…’’ sa main libre appuyée sur sa propre hanche, le bras en équerre, elle a mal aux joues à force de sourire mais, impossible de le faire disparaître : pas quand elle vit un moment aussi doux et précieux avec la personne qui compte le plus à ses yeux. ’’tu vois, je savais qu’on allait s’en sortir toutes les deux. nous deux, on peut tout vaincre…’’ le baiser échoué sur sa peau lui fait plisser les paupières sous l’attendrissement que cela lui procure, et elle dépose finalement sa main libre sur le bras de Lani, en lui octroyant un sourire et un regard qui ne sont destinés qu’à elle. ’’toi et moi, c’est pour toujours.’’ - ’’Pour toujours.’’ répète-t-elle en resserrant son étreinte autour de leurs phalanges mêlées, en rajoutant, d’une voix affectueuse : ’’On ne se quitte plus, désormais. Plus jamais.’’ rien ne pourra jamais les séparer.

fin du rp.

(1586 mots)