I need you my friend | Alienor

(#)Lun 16 Sep 2024 - 15:17

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire sur ces dernières semaines qu'elle même, elle se rend douloureusement compte qu'elle se noie dans son propre univers. Ironie quand tu nous tiens. Lorsqu'on sait qu'elle mène son Empire d'une main de maître, que l'approximation ne fait pas partie de son vocabulaire et qu'elle est une perfectionniste dans l'âme. Amusant n'est-ce pas ? La voilà engluée dans une situation qui la dépasse. Décidément cette année n'était pas la sienne malgré sa réussite professionnelle, il semblerait qu'en amour, tout ait viré à la catastrophe. Habituée des histoires sans lendemain ou bien des relations courtes, elle ne parvenait pas à se poser et ce, depuis déjà de nombreuses années. Certainement une volonté profonde de ne plus souffrir car, avouons-le, il est bien plus facile d'enflammer le cœur d'un homme avec deux trois sourires et un regard de braise plutôt que de se consumer soi-même. Elle avait assez donné en tombant éperdument amoureuse de Clay à l'adolescence. Le hic dans cette histoire, c'est ce putain de silence qui l'a emmuré durant dix ans dans cette relation entremêlée d'éclats de rire et d'orages qui auraient pu ravager des villes entières. Mais voilà, la veille de son départ pour l'Afrique, il lui avait avoué qu'il l'avait toujours aimé. Alors quoi ? Qu'aurait-elle dû faire, lui avouer la réciprocité de cet amour impossible quitte à détruire tout ce qu'ils avaient, quitte à brûler Carter au passage et à faire exploser sa famille ? Impossible. Elle avait tenté pourtant de lui avouer cette vérité qui l'incendiait depuis dix piges. En vain. Il avait fait le choix, ce soir là, de son meilleur ami. S'il n'avait eu qu'une poussière de courage envers ce frère omniprésent alors peut-être, qu'elle aurait bravé sa fureur pour lui cracher leur amour à la gueule. Avec des si, on refait le monde... Puis il était parti sans date de retour. Des promesses il y en avait eu, elle s'y était accrochée avec espoir avant que tout ne vole en éclat lorsque Carter lui avait annoncé le mariage de Clay en Afrique puis la naissance de sa fille. Elle avait alors ravalé ses émotions avec ce goût amer qui persiste si longtemps sur la langue. Malgré tout, la brune avait toujours été présente au fil des années. Pour toujours et à jamais, elle lui avait promis. Et voilà qu'en ce début d'année il avait refait une apparition fracassante lors du gala de charité de l'hôpital. Elle ne saurait même pas décrire ce moment où son cœur avait raté un battement, ne serait-ce qu'en entendant sa voix, avant même de l'apercevoir. Il n'avait suffit que d'un instant suspendu hors du temps, que d'un regard où grondait encore cet orage qu'elle avait toujours affronté, pour avoir l'impression d'être revenue onze ans en arrière. Et après une énième bataille entrecroisée d'éclairs tous plus brutaux les uns que les autres, elle avait fini par ravaler sa fierté pour le serrer dans ses bras. Son contact et le parfum enivrant de sa peau avait rebattu tous ces foutus souvenirs qui hantaient son âme depuis des années. Puis, sans prévenir, il avait déposé ses lèvres dans son cou avant de disparaître dans la nuit.

Et comme si son existence n'avait pas été assez chamboulée par ce retour inopiné, voilà que Leroy refaisait également surface. Trois semaines avant de croiser Clay sur le parvis de la salle de réception, elle était tombée nez à nez avec Kersey alors qu'elle passait une soirée avec Scott pour faire du repérage concernant l'anniversaire de son podcast. Comme quatre ans auparavant, ils n'avaient pas réussi à communiquer et malgré sa volonté d'arrondir les angles, ils étaient arrivés dans une impasse. Elle avait soigné sa frustration dans le champagne et Scott l'avait soigneusement ramené chez elle après avoir trop ouvert sa gueule ce soir là. Le temps s'était ensuite écoulé dans une chronologie incertaine. Le retour de Clay l'avait ébranlée mais le fait qu'il joue le mort pendant des semaines malgré la promesse qu'il lui avait susurré lui laissait un goût amer. Elle s'était alors plongée dans son boulot, enchaînant émissions, interview, séances photos à n'en plus finir. Pour oublier tout simplement. Pour oublier ce cœur mis à l'épreuve par les deux seuls hommes qui avaient véritablement comptés dans son existence. Et il y avait eu cette soirée, celle de trop, où elle avait commis l'irréparable. Alors qu'ils fêtaient les quatre ans du podcast au Jazz Club de Leroy, elle avait écrit un discours truffé de sous-entendus qui le concernaient. Il s'était alors enfui, pour changer, à l'extérieur du Club pour reprendre ses esprits. La brune sulfureuse l'avait alors rejoins et un aveu en entraînant un autre, elle avait fini par déposer un unique baiser sur ses lèvres avant de revenir au sein de l'établissement. A la fin de la soirée, ce dernier avait fini par la raccompagner jusqu'à sa voiture et dans un souffle il lui avait lâché cette phrase lourde de sens. On se reparle bientôt. Tout en prenant soin d'effleurer la commissure de ses lèvres. Et depuis ? Le néant intersidéral. Il avait fait livré à son bureau toutes les pivoines qui avaient été utilisées pour la soirée, soulignant le fait qu'il s'agissait de ses fleurs préférées. Cela faisait une semaine déjà et malgré des coups d’œil bien trop insistants envers l'écran de son téléphone, elle n'avait eu de nouvelles ni de Clay ni de Leroy. Wild avait donc tout naturellement accepté l'invitation d'Ally lorsqu'elle lui avait avoué les péripéties de ces dernières semaines. Et il fallait bien avouer qu'un dîner en compagnie de sa meilleure amie et de son filleul ne pouvait lui faire que le plus grand bien.

L'australienne était donc arrivée à l'heure pour une fois avec une bonne bouteille de vin pour Ally et des places en carré VIP pour le prochain match de la saison pour Tom. Ils avaient passé la soirée à manger un repas délicieux et à rire comme des gosses. Wild n'aurait échangé ces moments pour rien au monde. Ils étaient réellement cette bouffée d'oxygène qui embellissait son quotidien. Pas de téléphone ce soir là, la brune ayant pris soin de le mettre en mode avion pour être certaine de ne pas être dérangée. Avec un sourire, elle prit Tom dans ses bras alors qu'il s'apprêtait à aller se coucher. Lui ébouriffant les cheveux, elle lui fit un baiser sur la joue. « On se verra le week-end prochain pour le match. » Après un clin d'oeil malicieux, elle reporta son attention sur la jolie brune. « Bon. Je suppose que tu veux connaître la suite des épisodes des Feux de l'Amour ? » Attrapant son verre de vin, elle le fait tourner sur lui même durant quelques secondes avant de le porter à ses lèvres. Il lui faudrait bien plus que ça pour sortir de cette torpeur dans laquelle elle est désormais enracinée. « Je n'ai aucune nouvelle de Clay depuis la soirée du Gala de Charité. » Elle évite alors soigneusement le regard de son amie, sachant pertinemment que celle-ci est sûrement en train de la fixer. Aldridge ça a toujours été sa foutue kryptonite. Elle tapote la table du bout des doigts avant de prendre une grande inspiration et de lâcher une bombe. « Concernant Lee... tout est parti en vrille. » Elle marque une courte pause. « Je l'ai potentiellement embrassé la semaine dernière lors de la soirée d'anniversaire du podcast. » Elle se met alors à serrer les dents tout en grimaçant et en plongeant son océan dans celui d'Ally. Elle sait d'avance que la suite risque d'être folklorique...

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Mar 17 Sep 2024 - 9:14

Ça lui fait du bien d’avoir sa meilleure amie à la maison. De ne pas être tous les jours face à Tom et tout ce qui s’effrite, ces petites choses qui partent en vrille, ces difficultés évoquées par son professeur et qui la terrifie parce qu’elle n’a aucune idée de comment les gérer. Avoir un gosse, c’est compliqué. Avoir un gosse presque toute seule, pire encore. Les nuits passées sans dormir, les boulots de merde pour joindre les deux bouts alors que son fils était gardé par des inconnus, les cris inconsolables à cause des coliques ou des dents… Elle avait surmonté tout ça pourtant, avait l’impression d’avoir gravi les plus terribles des montagnes, celles qui nous font nous retrouver dans le noir, à hurler aussi fort comme pour couvrir les pleurs enfantins, celles où on en vient à supplier la chair de sa chair à, enfin, pour au moins une heure ou deux, fermer les yeux et laisser maman dormir. Ça faisait longtemps désormais que Tom faisait ses nuits, et pourtant l’Everest qui se pointait devant elle, Alienor ne l’avait pas vu venir. Non, pas l’Everest, l’Annapurna. Bien plus hostile comme territoire. L’adolescence était un pic d’incompréhension et d’appréhension. Désormais, si elle ne dormait plus, ce n’était pas à cause des cris d’un bébé qui avait faim, mais parce qu’elle se demandait ce qui pouvait bien se passer en classe – et surtout à côté des classes – pour Tom. Alors au moins cette soirée c’était le temps de souffler un peu, de penser à autre chose autour d’un bon repas.
Elle se doutait que Wild aussi, avait besoin de se changer les idées. Le retour de Clay après dix ans et, surtout, avoir appris qu’il était revenu en Australie depuis une année, était une vérité compliqué à avaler. Elle-même avait été profondément blessée de cet abandon doublé du secret de ce retour. Et pourtant, elle n’avait jamais été amoureuse de lui. Carter, en revanche, c’était autre chose, mais elle avait 13 ans et puis bon, qui n’avait jamais été amoureux du pote de sa grand sœur ? Ça lui était largement passé depuis. Toujours était-il que son amie avait été emportée dans un tourbillon qui semblait ingérable et qu’elles avaient toutes les deux bien besoin de souffler un coup. Et le rire qui avait envahi leur gosier au-dessus du poulet parmigiana avait soulagé plus d’un cœur de sa lourdeur des derniers mois. Tom avait un large sourire en embrassant sa marraine avant d’aller dormir.

–Bonne nuit mon chaton.
– Maman ! J’ai 12 ans, je suis plus un chaton !
– Je sais mon grand, et toi, tu sais que je t’aime ?

Le pré-adolescent part se coucher en ronchonnant sur le fat que sa mère était vraiment trop relou parfois. Elle savait pourtant à quel point ce rituel était important pour son fils ; il lui était arrivé de la réveiller en pleine nuit parce qu’elle avait oublié de lui dire qu’elle l’aimait avant qu’il aille dormir. Même durant ses gardes, elle n’oubliait jamais de lui envoyer un message.
L’enfant au lit, il était temps de se détendre en sirotant son vin avec une bonne fournée de ragots. À commencer par l’épisode 223 des amours de sa meilleure amie qui, décidément, avait un sens du narratif admiratif – et du timing surtout. Si Alienor était du genre à toujours se tourner vers des mauvais garçons – qui, contrairement à ceux des films pour adolescentes ne se transformaient jamais en beaux gosses avec tout de même un grand cœur, mais restaient bel et bien des crétins égocentriques – Wild avait un sens bien plus affuté dans le choix de ceux qui partageait un bout de sa vie. Plus affuté, mais jamais vraiment au bon moment. Et c’était pas faute, pendant une bonne partie de son adolescence, d’avoir imaginé mille plans pour l’aider à déclarer son amour à Clay. Plans qui n’avaient jamais fonctionné – sans doute parce que les garçons étaient des crétins qui ne comprenaient jamais rien.

– J’arrive toujours pas à croire qu’il soit rentré sans rien nous dire. Et que Carter le traître ait gardé ça secret !

Les garçons…
Enfin si toute cette histoire la désespère plus qu’autre chose, le nom qui s’infiltre dans la conversation, lui, lui fait grincer des dents. Elle n’a jamais apprécié Leroy Kearns. Depuis le début. Un mauvais pressentiment, et puis sa tête ne lui revient pas vraiment. Sentiment conforté par le nombre de lapin qu’il a posé à Wild. Autant dire que le jour où ils avaient rompu, si elle s’était montrée compatissante devant son amie, elle avait surtout eu envie d’ouvrir une bouteille de champagne. Alors qu’il se repointe dans les Feux de l’Amour version Fitzjames n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Voilà le come back d’un personnage qu’elle aurait préféré oublier.
Come back qui semble en plus particulièrement prometteur pour la série puisqu’elle apprend qu’ils se sont embrassés. Ally s’étouffe é moitié, avalant sa gorgée de rouge de travers, toussant dans sa serviette et se bavant dessus.

– Pardon ?! s’étrangle-t-elle encore sous le coup de la surprise.

Il lui faut quelque gorgée d’eau pour calmer la toux qui menace et étouffer la chaleur qui lui pique les yeux. Alienor n’a jamais caché son inimité envers Lee – elle en serait probablement bien incapable de toute manière – donc Wild ne doit probablement pas être surprise de sa réaction.

– Mais c’était juste comme ça, un baiser nostalgique en souvenir du bon vieux temps, hein ? Vous allez pas vous remettre ensemble… si ?

(#)Mar 17 Sep 2024 - 19:02

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Avouer qu'elle était en train de se noyer dans un océan d'emmerdes était un euphémisme. L'épisode 223 des Amours de Fitzjames lui tapait sur le système avant même le générique. A quel moment exactement tout avait pu merder au point de se retrouver dans une situation comme celle-là ? Le cœur chavirant bien malgré elle dans cet océan qu'elle avait affronté pendant plus d'une décennie. Ses lèvres effleurant, dans un moment d'égarement, celles qu'elle avait délaissé quatre ans auparavant. Franchement c'était triste à mourir. Se rendre compte que Clay maintenait cette emprise violente et viscérale sur son âme plus de vingt ans après l'agaçait au plus haut point. Et Leroy de l'autre coté qui s'était montré vulnérable pour la première fois de son existence, brisant cette barrière qu'elle avait érigé lors de leur rupture. A cet instant précis, elle se demandait s'il n'était pas mieux de tout envoyer valser pour aller élever des autruches au fin fond du pays.

« Carter est un cas à part, tu le connais. Il plongerait dans les flammes pour Clay. Alors lui sauvez le cul pendant un an n'était pas bien compliqué... » Elle lève alors les yeux au ciel tout en reprenant une gorgée de vin. Il lui est soudainement évident qu'elles n'auraient pas assez d'une seule bouteille pour noyer toutes les révélations de cette discussion. Son frère, même si elle l'aimait à la folie, était l'ombre qui avait entaché cette existence. Celui qui avait balayé cet avenir qu'elle aurait pu avoir au bras de Clay si elle lui avait avoué son amour onze ans auparavant. Sincèrement, vivre entourée d'une meute de frères n'était pas la chose la plus aisée sur Terre. Entre Carter qui critiquait chacune de ses relations, Nate qui tentait par tous les moyens de la refourguer dans les bras de Leroy et Josh dont le discernant lui manquait terriblement... et bien elle n'était pas sortie de l'auberge. Comme si tout ça n'était pas suffisant, elle lance un pavé dans la marre en avouant ce baiser échangé une semaine auparavant. S'apprêtant à recevoir les foudres de sa meilleure amie, elle la regarde s'étouffer avec des yeux ronds. Wild n'est pas dupe, elle sait très bien que le Kersey ne fait pas parti des favoris aux yeux d'Ally. Et si elle n'a jamais montré autant de joie que Carter lors de sa rupture, elle avait aisément compris qu'à ses yeux, c'était la meilleure chose à faire. Au moins c'était équitable. Sa mère et Nate défendait Leroy alors que Carter et Ally auraient aimé le descendre en flèche. Elle acquiesce d'un signe de tête, comme pour confirmer la réalité de ses propos. « Mais c’était juste comme ça, un baiser nostalgique en souvenir du bon vieux temps, hein ? Vous allez pas vous remettre ensemble… si ? » Son cœur se serre alors qu'elle détourne le regard. Durant un court instant, elle fait tourner l'alcool dans le fond de son verre, y cherchant désespéramment la solution à son problème. La brune lâche alors un soupire tandis qu'elle ancre son océan dans celui de son amie. « Je te rassure tout de suite, on en n'est pas là. » Elle reprend une gorgée de vin, tentant d'y trouver le courage nécessaire pour continuer. « On a passé une grosse partie de la soirée ensemble. Tout était simple, fluide avec cette complicité d’antan... » C'est du moins ce à quoi elle se raccroche pour expliquer ce geste qui lui avait échappé ce soir là. « Et puis y'a Nate là qui a fait des pieds et des mains avec l'aide de Scott. » Reporter la chose sur son frère est facile. C'est petit mais bon. Elle soupire avant de remplir à nouveau son verre avec agacement. « Je ne l'ai embrassé qu'une fraction de seconde Ally. Ce n'était pas un baiser de cinéma donc on se détend. » Dire qu'un ouragan était en train de ravager chaque parcelle de son esprit n'était pas encore assez fort. C'était bien pire que ça. « Le lendemain il a fait livrer à mon bureau les centaines de pivoines utilisées lors de la soirée. » Petite attention de sa part. Preuve qu'il n'avait pas oublié qu'il s'agissait de ses fleurs préférées et qu'à l'époque, il lui avait offert un énorme bouquet de ces dernières pour ces trente ans. Abaissant ses yeux clairs vers le sol, elle fixe un court instant ses escarpins avant de relever son minois vers Ally. « Il a dit qu'on allait se reparler bientôt... » Voilà voilà. Et maintenant on fait quoi ?

Où est le hic n'est-ce pas ? Il réside simplement dans le fait que même si Leroy a fait son retour et que ses lèvres ont effleuré les siennes ce soir là, son cœur lui, ne pense qu'à une seule et unique chose. Qu'en penserait Clay ? Putain mais pourquoi est-ce qu'il faut qu'il hante ses pensées même lorsqu'il n'est pas directement concerné par la situation. Plus de vingt piges dont quasi onze sans se voir. Le gars refait une apparition surprise en lui lâchant tranquillement qu'il est de retour depuis plus d'un an et voilà que son univers part en sucette. Bordel, pourquoi est-ce qu'Aldridge rempli ainsi ses pensées alors que son ex tente en même temps de revenir dans sa vie ? Bad timing. Et le Destin se marre en bouffant ses pop-corn.

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Jeu 19 Sep 2024 - 6:41

Les aînés. Ils pouvaient être les êtres les plus forts et courageux de la Terre comme les plus insupportables. Aux yeux de leurs petits frères et sœurs en tout cas. Et encore, Wild avait grandi avec trois grand frères quand Alienor n’avait eu qu’une seule grande sœur. Trois fois plus d’amour peut-être, mais aussi trois fois plus de points de tension. Il n’y avait que dans les fratries qu’on pouvait s’adorer tout en se détestant.

– Mouais. Je me demande si Lou’ était au courant. Je sais qu’elle parle encore super souvent avec ton frère.

Sous-entendu bien plus souvent qu’elle ne parlait à sa petite sœur. Ça ne la surprendrait donc même pas que Louise ait été au courant de la supercherie pendant tout ce temps et n’en ait pas soufflé mot à sa cadette. Il était bien loin le temps où elles se blottissaient dans un même lit pour partager des confidences… Désormais un océan séparait les deux sœurs et leur cœur. Elle s’était dit qu’elle attendrait leur Skype mensuel pour lui annoncer le retour de Clay, histoire de voir sa réaction par écran interposé. Par message il était bien trop facile de faire mine de rien.
En revanche, ce dont Louise n’est certainement pas au courant – sinon c’est vraiment une arnaque qu’Alienor soit toujours la dernière à apprendre les choses –, c’est pour le baiser entre Leroy et sa meilleure amie. Elle manque d’ailleurs de s’étouffer avec son vin et doit papillonner des cils pour empêcher quelques larmes de s’envoler. C’est une blague, hein ? Mais vu la mine sérieuse de Wild, ça n’a pas du tout l’air de ça. Et merde, elle qui pensait que cette phase là était révolue à tout jamais. Il allait falloir prier pour que Clay se bouge un peu les fesses, parce que s’il y avait un mariage auquel Ally avait envie d’assister c’était celui entre ses deux amis. Pas celui avec un crétin.
Le soupir de soulagement qu’elle pousse en entendant que c’était rien de plus qu’un simple baiser trahit très certainement ses sentiments. Tant pis, elle se doute que Wild n’est pas dupe et a grillé depuis longtemps ses véritables pensées au sujet de son ex – qui serait d’ailleurs bien gentil de rester à ce stade là d’ex. Même si bon, l’entendre dire que la conversation et la soirée était fluide et cette stupide histoire de pivoines…

– Moi aussi je t’enverrai des centaines de pivoines si j’avais autant d’argent que lui, maugrée-t-elle avec une mine boudeuse.

Et surtout, elle ne lui aurait jamais posé tous les lapins qu’il avait bien pu lui poser. Si ça ce n’était pas du red flag…

– Il n’y a aucune chance que je te convainque de bloquer son numéro, hein ?

Question rhétorique. Néanmoins, comme le propre d’une meilleure amie n’était pas de juger, mais de soutenir – et de consoler dans les moments où on aurait bien aimé dire “je te l’avais bien dit” –, Alienor se lève pour se diriger vers le frigo dont elle extrait une bouteille de tonic, avant de sortir une autre bouteille de gin cette fois-ci, d’un placard. Revenant dans la partie salon/salle à manger avec ses victuailles, elle dépose le tout sur la table.

– Quelque chose me dit qu’on a besoin d’un truc un peu plus fort que du vin. Et puis il faut aussi que je t’avoue un truc.

Elle ponctue sa phrase en remplissant leur verres avec plus d’alcool que de tonic. Quelques gorgées pour dessécher sa langue avant de continuer.

– Le jour où tu m’as annoncé que Clay était de retour et qu’il bossait au St Vincent, avant de te rejoindre avec un pot de glace, je suis passée aux urgences lui dire le fond de ma pensée. Et il se peut que je l’ait giflé dans la foulée.

Verre bu cul sec sur cet aveu, elle se sert un nouveau mélange avant d’enfin se rasseoir. Si Alienor n’a pas voulu avouer tout de suite à Wild sa rencontre avec Clay, c’est qu’elle sait comme le sujet est sensible et qu’elle n’a pas envie que sa meilleure amie lui en veuille d’avoir gifler son amour de jeunesse. Mais bon, vu comme il continue de se comporter comme un goujat en évitant la soeur de son meilleur pote, la baffe à côté paraît tout de suite bien plus relative.
Pourtant, malgré tout ça, malgré qu’elle en veuille encore terriblement au médecin pour le sentiment d’abandon qu’il a renforcé en elle, Ally continue à croire qu’ils seraient le couple parfait. Mais elle ne peut pas aller à l’encontre des sentiments de sa meilleure amie, et si celle-ci préfère Leroy… L’important c’est qu’elle soit heureuse, non ?

– Bon, tu ressens quoi pour chacun d’entre eux ?

(#)Jeu 19 Sep 2024 - 18:23

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Tout en observant le liquide carmin qui tournoie dans son verre, elle relève un sourcil face à la remarque concernant Louise. « Impossible. Même si elle parle encore à Carter. Clay lui avait fait jurer de ne rien dire à personne. Même Nate n'était pas au courant. » Son aîné avait d'ailleurs pris la nouvelle de son retour avec joie et il avait, bien naïvement d'ailleurs, demandé quand est-ce qu'il se ferait une bouffe tous ensemble. Comme au bon vieux temps. Comme si cette époque existait encore. Comme s'il était possible de toucher du bout des doigts ce qu'ils avaient été par le passé. Et son cœur se serre à cette simple pensée qui la ramène bien des années en arrière. Pour être honnête, elle aurait tout donné pour avoir la possibilité de changer le cours de l'histoire. Avoir la chance de revivre certains éclats de rire et certaines bribes de souvenirs. Non, il était évident que le seul a avoir eu le droit d'être au courant c'était Carter. Cette foutue loyauté à toute épreuve qui les unissait depuis toujours. Comment cela aurait-il pu changer ?

Elle se met à sourire après avoir entendu la réponse de son amie concernant les pivoines et la richesse de la famille Kersey. « C'est vrai que s'il le voulait, il aurait les moyens d'acheter toutes les pivoines du pays. » Leroy était l'un des deux héritiers de l'une des plus grosses entreprises de joaillerie internationale. Et même s'il n'était plus aujourd'hui le Conseiller juridique principal de la boite, il n'en restait pas moins un actionnaire majoritaire. Il avait toujours baigné dans le fric, il fallait bien l'avouer. C'était également l'une des raisons pour lesquelles Carter ne pouvait pas le voir en peinture. Selon lui, les Kersey n'étaient que des milliardaires arrogants qui pensaient que tout pouvait s'acheter. Mais Wild n'était pas dupe, son frère le haïssait depuis toujours pour la simple et bonne raison qu'il était avec elle. Carter n'avait jamais pu encadrer l'un de ses mecs de toute manière. Lorsqu'Ally lui demande s'il y a une possibilité pour qu'elle bloque son numéro, Wild laisse échapper un léger rire d'entre ses lèvres. Pas besoin de répondre à cette question. Elle l'observe en coin aller récupérer des victuailles dont elles vont profondément avoir besoin vu la discussion qu'elles viennent d'entamer. D'un œil attentif elle observe son amie prendre plusieurs gorgées de gin, ce qui, avouons-le, ne présageait rien de bon. Elle lève un sourcil tout en écoutant le début de sa phrase. Et alors qu'elle boit sa dernière gorgée de vin, Ally lui annonce qu'elle a délibérément giflé Clarence ce jour là. A son tour, la brune s'étouffe en écarquillant des yeux ronds comme des soucoupes. Elle se met à tousser à plusieurs reprises avant d'ancrer son océan sur elle. « T'as fait quoi ?! » Oh putain. Il lui faut quelques secondes supplémentaires pour encaisser la nouvelle et réaliser à quel point elle aurait aimé faire la même chose lors de leurs retrouvailles. « Et je suis certaine que ça t'a fait un bien fou. » Elle lui offre alors un sourire en coin tout en attrapant à son tour la bouteille de tonic puis celle de gin. « Il a réagit comment le vase ? » Ba ouais hein. Histoire de savoir si elle aussi elle s'en était pris plein la gueule ce jour là où s'il avait déversé tout son venin la veille sur sa propre personne. Juste pour vérifier si, comme d'habitude, il n'y avait qu'elle qui se prenait ses orages en pleine tronche.

Puis il y a cette question qui résonne comme un coup de massue. Elle fronce un court instant les sourcils avant de reporter son attention sur Ally. « C'est compliqué... » Elle marque une pause avant de prendre une gorgée d'alcool. « Le père de Leroy est mort et il a cédé la gérance de l'entreprise à sa sœur, au grand dam de Lee. Ce dernier a acheté le Jazz Club à Spring Hill pour s'émanciper. » Elle réfléchit un court instant, cherchant ses mots qu'elle sait d'avance inutiles vu le peu d'estime que son amie porte à son ex. « Il a quitté l'Empire, Ally... ça change tout. » Car pour être honnête, à l'époque, c'était Kersey Jewels & Co qui avait fini par les séparer. Car Leroy était amouraché de cette foutue entreprise et que son père faisait tout pour que Wild sorte de sa vie. Elle avait fini par prendre les devants et s'était tirée comme une voleuse en vidant ses tiroirs du penthouse de Leroy. Sans un mot. Sans un au revoir. C'était il y a quatre ans. Et pourtant, le revoir cette année, d'abord en février puis la semaine dernière, lors de l'anniversaire du podcast semblait avoir rebattu certaines cartes. « Il a l'air d'avoir changé. » Elle détourne alors son regard pour fixer un point invisible à l'autre bout de la pièce. « Je sais que tu ne l'aimes pas. Mais c'est le seul, à part Clay, qui a véritablement compté dans ma vie. » Et il y en avait eu des prétendants. Des histoires qu'elle avait fini par écourter prématurément dès que cela devenait trop sérieux. Des types biens, d'autres moins. Elle avait aimé Leroy à cette époque et c'était bien assez rare pour en souligner le fait. Leroy était bourré de qualités et ce, même s'il l'avait délaissé par le passé. Si ce n'était qu'un connard, jamais il n'aurait pu être le meilleur ami de Nate depuis plus de quinze maintenant...

La brune se met à passer son pouce contre la bague qui orne l'annulaire de sa main droite. Ce tic qui trahit le stress engendré par cette situation. Son océan se perd dans la vide alors qu'elle boit son verre cul sec et qu'elle le pose sur la table. Son silence dure bien trop longtemps pour être anodin, elle le sait. Mais voilà. Que pouvait-elle bien dire ? Elle même n'avait aucune idée des réels sentiments qui tourbillonnaient en son être depuis que Clay avait refait surface. Le revoir au gala avait actionné cette porte qu'elle pensait avoir verrouillé des années auparavant. Il avait suffit d'une unique soirée pour qu'il parvienne à souffler sur ces braises endormies. Sous la cendre, rougeoyait encore ce feu qu'elle croyait éteint. Et mon Dieu que c'était douloureux de s'en rendre compte avec cette fatalité qui lui sautait à la gueule. « Tu sais ce qui me fait le plus de mal dans tout ça ? C'est toi. » En fermant les yeux, elle ré-entend les mots qu'il avait prononcé ce soir là. Ce venin qu'il lui avait envoyé à la figure avec toute l'amertume du monde. Blessée au plus profond de sa chair, elle avait alors décidé d'enfermer à double tour cet orgueil et cet égo qui avaient fini par les mener à leur perte. Elle s'était alors avancée vers lui pour le serrer dans ses bras. « Je ne t'ai pas tout dit Ally... » Elle prend une grande inspiration sans oser croiser le regard de son amie. « Lors du gala, il a déposé un baiser dans mon cou avant de s'évaporer dans la nuit. » Et depuis, plus rien. Malgré cette promesse de ne plus disparaître. Elle avait espéré qu'il revienne, qu'il lui fasse un signe. Mais ce n'était jamais arrivé. Marquant un silence de plus, elle relève son océan soudainement chargé d'émotions et se ressert un verre d'alcool pour tenter de cacher le tsunami qui emporte son âme. « Peux-tu m'expliquer pourquoi, vingt ans plus tard, il a réussi à embraser tout mon être en une fraction de seconde ? » Ses yeux se perdent cette fois-ci dans ceux d'Ally avant qu'elle ne vide l'alcool cul sec, à nouveau, comme pour absoudre cette phrase qui vient de percer le silence. « Clay c'est le regret de ma vie. Je dois juste vivre avec... » Parce que tout ça c'était de l'histoire ancienne. Elle l'avait aimé en secret pendant dix ans avant qu'il ne se décide à prendre un aller simple pour l'Afrique. C'était il y a bien longtemps, à cette époque où ils vivaient encore à Sydney. En ce temps où tout était définitivement plus simple. Car tout ça, c'est du passé, n'est-ce pas ?

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Lun 23 Sep 2024 - 11:42

Ces aînés étaient vraiment insupportables. Même si, d’un autre côté, ça rassurait Ally si Louise n’avait pas été au courant, au moins c’est que sa sœur ne lui avait pas menti. Même si elle ne doutait pas qu’elle eût été capable de le faire. Enfin, maintenant que toute la vérité sur le retour de Clay était établie, elle ne le saurait probablement jamais.

– Mais depuis quand les promesses sont faites pour être respectées ?

Elle roule des yeux de manière exagérée alors qu’elles savent toutes les deux très bien que les secrets, les véritables, ceux qu’adolescentes elles se chuchotaient à l’abris des aînés, étaient bien gardés. Jamais Alienor n’avait révélé l’attirance de sa meilleure amie pour Clarence. Tout comme Wild avait également protégé bon nombre de secrets des oreilles indiscrètes. Cependant, lorsque c’était leurs frères et sœurs qui leur cachaient des choses, c’était tout de suite plus frustrant. Et puis bon, il y avait un monde entre dissimuler une attirance et cacher le retour d’une personne pendant plus d’une année !
Après, s’il y en avait bien un dont elle aurait désirer cacher le retour dans la vie de son amie – et pendant bien plus d’une année –, c’est Leroy. Et ses minables pivoines. C’était facile ce geste romantique aux faux-airs de cliché. Surtout que, pour lui, ça ne représentait pas grand chose. Ramené à un salaire correct, c’était probablement l’équivalent d’offrir un café. Et la sage-femme pouvait lui en offrir tous les cours de cafés si elle le désirait ! Sans lui poser aucun lapin dans la foulée.
Enfin, si on parlait en terme de présence, Clay n’avait fait guère mieux en disparaissant pendant dix années. Et elle avait beau le préférer – et de loin –, il fallait reconnaître qu’il ne s’était ainsi pas présenté sous son meilleur jour. Si bien que, quand elle s’était retrouvée en tête à tête avec lui, la gifle était partie tout de suite. Un réflexe qu’elle n’avait pas osé avouer tout de suite.

– Il m’a offert un café. Enfin, d’abord j’ai fondu en larmes dans ses bras, puis il m’a offert un café.

La grimace, cette fois, n’est pas provoquée par l’alcool, mais par ses propres propos. L’impression insidieuse d’être une gamine alors qu’elle a 30 ans passé. Mais aux côtés de Clarence, Carter et Louise, elle se sent toujours un peu comme l’adolescente qui s’incrustait aux soirées et devait attendre que sa sœur ait le dos tourné pour attraper une bière. Ce sentiment est encore plus prégnant avec Clay ; probablement parce que celui qui s’est substitué à son aînée, prenant un peu le rôle de grand frère dans son cœur, a disparu si soudainement qu’il est resté figé dans une sorte de replis intemporel. L’ombre attrapée dans l’ambre.

– Mais ouais, tu peux pas savoir comme ça m’a soulagée sur le coup.

Et tant pis si ça avait enclenché quelques rumeurs à l’étage des urgences. D’ici à ce que ça parviennent en maternité, les noms auraient été changé et les informations mélangées. Le bouche à oreille n’était jamais véritablement fiable, surtout quand certains petits rigolos aimaient ajouter un côté un peu plus sensationnel. Alienor n’était même pas sûre de reconnaître la rumeur dont elle était à l’origine.
En revanche, elle était bien plus intéressée par la réponse à la question primordiale qu’elle venait de poser. Que ressentait réellement Wild pour les deux hommes qui tournicotaient autour de son cœur ? Elle savait les sentiments qu’elle avait pu avoir par le passé, mais le temps avait filé, depuis chacune de ses histoires. Pouvait-on pour autant complètement oublier quelqu’un qu’on avait aimé ? Oui, bien sûr, c’était une évidence en vue de son propre passé. Son amie, pourtant, ne semblait pas du même avis.

– Ça veut pas forcément dire quelque chose. Regarde, Saul est le seul homme qui ait vraiment compté à mes yeux. On a eu un enfant ensemble, on a été fiancé et je l’ai même attendu pendant ses années en prison. Pour autant, s’il reste le père de Tom, il n’est rien de plus à mes yeux désormais…

Il avait essayé pourtant, de la reconquérir. Quand son histoire stupide avec celle pour qui il l’avait quittée s’était terminée. Mais le voyou avait perdu de son charme et de ses armes.
Alienor avait cependant conscience de comparer l’incomparable. Leroy avait ses défauts, certes, mais il n’était certainement pas du genre à entraîner sa copine dans ses magouilles illégales et à la planter au restaurant parce qu’il n’avait pas de quoi payer. Au moins lui avait la délicatesse de ne pas venir du tout, ça faisait tout de suite moins de frais engagés.
Même si, selon les dires de sa meilleure amie, il avait changé. Peut-être qu’il ne posait plus de lapin. Peut-être. Il était difficile de chasser sa véritable nature et ce n’était pas parce qu’il ne bossait plus pour l’entreprise familiale qu’il ne s’enterrait pas sous le travail.

Il lui fallait cependant avouer qu’elle pensait aussi avoir une idée précise de Clay. De Clay et de Wild, précisément. Une entité, un couple déjà établi à ses yeux. Gamine, elle était certaine qu’ils finiraient par se marier – elle avait même déjà réfléchi à la couleur de sa robe de demoiselle d’honneur, parce que non, vraiment, Wild ne pouvait pas lui imposer du jaune, ça ne li allait absolument pas au teint. Et oui, évidemment, elle serait demoiselle d’honneur dans ce parfait petit scénario. Même quand il était parti, elle y croyait encore. Il finirait forcément par rentrer, par passer au-dessus de l’avis de Carter et par faire un geste follement romantique qui finirait e convaincre tout le monde de l’évidence du couple entre ces deux-là. Mais le temps avait fini par voir s’écrouler cette idée. Et que restait-il encore des lambeaux d’une histoire qui n’avait existé que dans leurs rires adolescents ?
Apparemment, plus que ce à quoi elle s’attendait. Lueur d’espoir et d’évidence dans ce baiser qui lui a été caché.

– Tu devrais lui dire. Qu’il incendie ton âme. Tu devrais le lui dire avant de regretter une nouvelle fois.

Les yeux perdus dans le vague, Ally pense à la bague ridicule en plastique orange dissimulée dans sa table à chevet. Parfois des plus grands regrets, émergeaient les plus belles choses. Si elle n’avait pas dit oui ce jour-là à Saul, si elle avait refusé de l’épouser et, surtout, de garder le bébé, alors Tom ne serait pas là aujourd’hui. Alors rien n’aurait autant le goût de la vie.

– Je sais que tu lui en veut de ne pas avoir su tenir tête à Carter. Mais montre lui qu’il a une raison de le faire.

Elle hésite, ajoute dans un soupir :

– Sauf si tu penses que ton avenir se trouve plutôt entre les bras de Leroy.

Ce n’était évidemment pas la conclusion qu’elle préférait à toute cette histoire. Mais le principal était que Wild soit heureuse, et si pour cela il fallait supporter Leroy à leurs dîners entre amis, et bien elle était prête à le faire.
Et à la consoler s’il continuait à lui poser des lapins.

(#)Lun 23 Sep 2024 - 18:25

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Il y a cette part d'ombre cachée tout au fond de son être. Cette antre remplie de regrets qui portent son nom. Et cette éternelle question restée sans réponse. Qu'aurait été sa vie, si ce soir là, elle avait trouvé les mots pour lui susurrer l'inavouable ? Tant de zones grises qu'elle a sagement enterré dans les méandres de sa mémoire. Tout ceci était bien trop lointain pour avoir encore de l'importance. Dix années à l'aimer en silence, à faire tomber la foudre et à danser sous l'orage. Et onze autre séparée de son âme qu'elle n'avait jamais pu oublier. Elle le sait, même si elle affirme le contraire. Clay est encré dans sa chair comme une marque au fer rouge. Il a consumé son âme il y a longtemps déjà et cette marque, indélébile, ne partira jamais. Il avait fallu une unique soirée, quelques instants passés en sa compagnie pour relancer cet engrenage rouillé par le temps. Putain mais quand est-ce qu'il allait lui rendre sa liberté ? Il était tout bonnement impossible que vingt ans plus tard, il ait encore cette emprise sur son être tout entier. Alors pourquoi ? Pourquoi était-ce si douloureux de l'avoir revu au gala et de l'avoir, à nouveau, laissé s'enfuir ? Les enfantillages étaient terminés, les amourettes d'adolescence également. Il était l'heure de comprendre que le passé n'était plus à faire et qu'ils avaient tous les deux changés. Qu'il fallait qu'elle accepte qu'avec les années, ils étaient passés à autre chose. Elle lève alors son océan sur Ally face à la réplique sur les promesses que lui fait cette dernière. Elle laisse échapper un Hum d'entre ses lèvres délicates. Son amie ne se rendant même pas compte à quel point elle voyait juste. Des promesses il y en avait eu. Beaucoup avaient été brisées et pourtant, elle avait maintenu celle qui était essentielle à ses yeux. Je te le promets, Clay. Nous deux c'est à la vie, à la mort faudrait que tu te fasses à cette idée depuis le temps. Paroles qu'elle avait prononcé il y a dix ans déjà et qui, malgré les coups de poignard, était toujours d'actualité. Parce qu'elle s'y était accrochée coûte que coûte. « Il semblerait que les promesses faites à mon frère aient plus d'importance que les autres... » Cette amertume qui lui brûle la gorge alors qu'elle tente de la faire passer avec l'alcool.

Après l'annonce fracassante de cette gifle inopinée, elle peine à reprendre ses esprits. Imaginant tellement la scène, qu'elle pourrait presque la toucher du bout des doigts. « Il m’a offert un café. Enfin, d’abord j’ai fondu en larmes dans ses bras, puis il m’a offert un café. » Elle lève alors un sourcil en constatant une énième fois que cet imbécile était gentil avec tout le monde sauf avec elle. Et cette simple évocation la ramène à son tour à cet instant, sur le parvis, où elle l'avait serré dans ses bras comme elle l'avait fait tant de fois par le passé. A ce moment, suspendu hors du temps, où elle avait apprécié la chaleur de son corps contre le sien. Où son parfum l'avait enivré malgré elle et où elle s'était finalement avouée qu'il lui avait manqué bien plus que ce qu'elle s'était imaginée. « Mais ouais, tu peux pas savoir comme ça m’a soulagée sur le coup. » Sa voix fuse, du tac au tac. « Oh que si. Je l'imagine très bien ! » C'était peut être ça la solution au final. Le frapper jusqu'à ce que son cœur se vide. Jusqu'à ce que le poids de leur histoire quitte enfin ses épaules. Ally la sort alors de sa rêverie en prononçant cette question qui ébranle toutes ses certitudes. Ce qu'elle ressent pour les deux hommes ? En premier lieu, de la rancœur. Dans un cas comme dans l'autre. Mais le reste était bien plus compliqué que ça. Elle enchaîne alors sur Leroy et les changements qu'elle a pu constater de ses yeux. Cette soirée d'anniversaire avait été agréablement différente de ce qu'elle s'était imaginée. « Tu veux vraiment que je te redonne mon avis sur Saul ?! » Elle arque un sourcil face à cette phrase purement rhétorique. Leroy et Clay s'étaient comportés comme des connards mais ils n'avaient pas atteint le sommet où le père de Tom trônait fièrement sur son piédestal. « Je te rappelle que dans l'histoire, c'est moi qui ai quitté Leroy il y a quatre ans. » Elle fronce les sourcils en faisant tourner l'alcool au fond de son verre. « J'ai disparu de sa vie sans un mot. Du jour au lendemain, sans même daigner répondre à ses appels... » Il l'avait certes, oublié la fois de trop ce soir là, mais leur rupture avait été plus que brutale il fallait bien l'avouer. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle avait espéré qu'il se batte pour elle, qu'il vienne la récupérer. Mais il avait abdiquer sans se douter qu'un seul instant, cela aurait pu tout changer. Drôle d'écho n'est-ce pas que de se rendre compte que finalement, les deux hommes qu'elle avait aimé au cours de son existence n'avait jamais trouvé le courage de se battre pour elle...

Happée dans les tourments de ses pensées, Aliénor vient briser cet instant avec cette phrase énoncée si naïvement. « Tu devrais lui dire. Qu’il incendie ton âme. Tu devrais le lui dire avant de regretter une nouvelle fois. » Un sourire triste étire ses traits alors qu'elle se noie dans une nouvelle gorgée de gin. Ca paraît pourtant si simple et si facile dit comme ça. « C'est du passé tout ça. On parle d'un amour qui n'a jamais vu le jour. » Elle marque une courte pause avant d'enchaîner sur un ton soudainement bien sérieux. « Il a refait sa vie. Il s'est marié et il a eu une gamine je te rappelle. » Une nouvelle fois son pouce vient jouer avec l'anneau qui orne son doigt. « Il n'y a pas de place pour des fantômes du passé... » Cette douleur qu'elle tente d'étouffer alors que son cœur se gonfle. Bordel Clay tu fais chier. Alors comment se fait-il qu'elle se surprend parfois à regarder l'écran de son téléphone dans l'espoir d'y voir son nom s'afficher ? « Je sais que tu lui en veut de ne pas avoir su tenir tête à Carter. Mais montre lui qu’il a une raison de le faire. » La brune laisse échapper un rire amer avant de détourner le regard sur un point au loin. A cet instant précis, il lui est impossible de fixer son amie. Ses émotions tentent de se frayer un chemin jusqu'à ses yeux mais elle se refuse à les laisser la submerger. Sa gorge se serre tandis qu'elle cherche les mots adéquates pour lui répondre. « Pour le voir encore fuir... » Parce qu'au fond, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui tout serait différent ? La fidélité qu'il vouait à Carter relevait presque du culte. Alors quoi ? Après avoir refait sa vie à l'autre bout du monde, il serait prêt à tout envoyer valser juste pour ses beaux yeux ? Elle n'y croyait pas un seul instant. Cet orage, c'était elle qui rêvait de l'entendre à nouveau gronder, pas lui. Et avouer qu'elle s'était sentie foutreusement vivante lors du gala était encore trop difficile à supporter. Se dire que son myocarde avait failli traverser sa cage thoracique lorsqu'elle l'avait pris dans ses bras et qu'il avait déclenché ce feu juste du bout des lèvres, d'un simple effleurement. Certaines vérités n'étaient pas bonne à dire, encore moins à vivre. Et c'est exactement pour cette raison qu'elle l'avait laissé partir ce soir là. Comment trouver la force de lui dire qu'elle serait prête à être foudroyée sur place juste pour avoir la chance de partager quelques secondes de plus au creux de ses bras ? Parce que si on devait être totalement honnête, il n'y avait toujours eu que lui. Malgré les orages, malgré les bourrasques et les éclairs. Entre deux destructions et des éclats de rire. Entre leur éternelle opposition et ce regard qu'elle n'aurait jamais pu oublier. Elle relève alors son océan sur son amie tout en se repassant en tête la dernière phrase de cette dernière. Et ça sonne terriblement bancal. « Je ne crois pas que mon avenir se trouve dans les bras d'un homme, Ally. » Douce ironie quand tu nous tiens. Elle avait créé seule son Empire et si aujourd'hui son univers entier tournait autour de son job, ce n'était pas pour rien. Après Clay et Leroy, elle avait fait une croix sur toutes les relations sérieuses. Du bon temps ok mais c'était tout. Pas de véritables attaches, pas de sentiments, pas de souffrance inutile... Pour détendre l'atmosphère, elle se met alors à rire. « T'en fais pas va, je finirai par aller élever des kangourous ou des autruches au fin fond du pays. Ce sera beaucoup plus safe. » Et elle lève son verre dans sa direction, comme pour trinquer dans le vide à ce choix de vie.

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Mar 24 Sep 2024 - 12:16

Les promesses… certaines appelaient à être rompues, comme celle qui avait fichu une bonne partie de sa vie en l’air. Elle revoyait encore sa grande sœur lui promettre qu’elle reviendrait à Sydney au bout d’un an. Et voilà plus de quinze ans qu’elle vivait en Angleterre. Et puis, de l’autre côté il y avait Carte capable de tenir un secret aussi gros que la présence de Clay à Brisbane… avant d’envoyer sa sœur directement dans ses bras lors d’un gala.

– J’ai jamais rompu une de nos promesses ! Bon, sauf cette fois où j’avais dit que j’écrirais plus à Lewis…

Encore un autre de ses glorieux ex que – ô, surprise –, personne n’avait vraiment apprécié, et à raison. Il avait fini par tromper Ally, avec une douzaine de personnes différentes… et encore, ce n’était que celles dont elle était au courant. Évidemment qu’elle l’avait quitté, évidemment qu’elle avait pleuré dans les bras de Fil, évidemment que quelques jours plus tard, un peu trop bourrée, elle l’avait recontacté au plein milieu de la nuit. Et avait recouché avec. C’était juste avant de tomber amoureuse de Saul, un autre échec sentimental. Elle n’était vraiment pas douée pour choisir ses mecs et, à chaque fois qu’elle le réalisait, elle repensait à ce psy qui mettait tout ça sur le compte de l’absence de son père dans sa vie. Peut-être avait-il raison. Mais le savoir ne l’empêchait pas de refaire encore et encore les mêmes erreurs. Errare humanism est, perseverare diabolicum. Peut-être fallait-il juste qu’elle accepte son côté diabolique. Même si se prendre continuellement des claques sentimentales à cause de ses mauvais choix n’était jamais très agréable.
En donner en revanche… Ça l’avait soulagée d’un poids vieux d’environ dix ans. Probablement autant que les larmes qui avait suivi. Poser enfin le bagage émotionnel de celui qui avait, comme beaucoup d’autres, trahi. Qui avait abandonné. Et elle en revenait encore une fois à Saul – la boucle était bouclée – sur lequel elle n’avait aucun doute quant à l’avis de sa meilleure amie dessus.

– Je sais, je sais, tu me l’avais bien dit. D’ailleurs il débarque bientôt pour voir Tom et je sens que ça va encore être à moi de payer la moitié de son séjour ici sinon il va rester enfermer à l’appartement à lui proposer de jouer aux jeux vidéo.

Le père de son fils était rester un gamin dans l’âme et pas dans les bons sens de l’expression. D’un autre côté, elle ne voulait pas que Tom se sente comme elle face à l’absence de son propre géniteur, à toujours avoir en arrière pensée la quête improbable de celui qu’elle ne connaîtrait probablement jamais, parce que sa mère n’avait jamais voulu lui révéler quoi que ce soit à son sujet. Finalement, c’était un peu ce que Wild avait fait à Leroy, Alienor avait été ghostée par son paternel. La différence dans les deux histoires, c’est que sa meilleure amie n’avait pas abandonné une femme enceinte et le bébé à venir.

– Il se comportait comme un con, t’as bien fait de te barrer ! Surtout si tu dis qu’il a changé maintenant, c’est peut-être ton départ qui l’a fait réfléchir.

Ok, sa meilleure amie aurait pu être plus délicate en matière de rupture, éviter de partir sans même laisser un mot et lui fournir quelques explications. Mais Ally était férocement loyale en amitié et ne le reconnaîtrait donc jamais à voix haute. Et puis le résultat semblait concluant : il avait compris ses défauts. Restait à savoir s’il avait vraiment bossé dessus. Encore que… elles n’en sauraient peut-être jamais rien si Clay et Wild finissait enfin par suivre la logique de leur destin – selon Alienor. Rein cependant ne semblait gagné de ce côté, et il fallait avouer que le cœur éprouvé avait raison sur un point : il s’était construit toute une vie de l’autre côté du monde. Or si elle était bien placée pour savoir qu’avoir un enfant n’empêchait en rien les histoires sentimentales, il en allait autrement de l’ombre qui devait encore planer sur lui. La balle qui avait pris sa femme, avait sans doute fait bien plus de dégâts que ça, et elle ne pouvait qu’imaginer son état à ce sujet. Retomber amoureux après ça, devait être bien difficile…

– Je sais, reconnaît-elle.

Une gorgée de gin ne parvient pas à balayer l’élan de morosité qui plane au fond de sa gorge. Les deuils pouvaient être bien plus puissants que des alliances à l’annulaire. Et un instant elle se demande si c’est ça qui avait créé l’ambiance si étrange que lui avait raconté sa meilleure amie lors de ses retrouvailles avec Clay. Peut-être qu’au fond elle avait raison, peut-être qu’ils étaient destinés à toujours brûler et à se fuir, à ne jamais pouvoir être vraiment ensemble. Du Shakespeare côté tragédie.

– C’est hyper dangereux les kangourous !

Elle fait tournoyer un instant le liquide au fond de son verre avant que les premières brumes de l’alcool ne vienne lui souffler une idée de génie.

– Tu sais quoi ? On devrait se marier ! Les hommes sont trop nazes et on mérite tellement mieux que ça. Bye les nazes !

Non pas qu’Alienor soit particulièrement attirée par les femmes, mais l’idée en tout cas était bien plus marrante que toutes ces histoires trop compliquées avec des imbéciles qui finissaient toujours par les décevoir. Et au moins, c’était l’occasion de bien se marrer.

– Ou sinon on s’inscrit sur Tinder et on oublie tous nos ex et… pas-vraiment-ex-mais-presque-quand-même.

Car comment qualifier autrement celui avec qui Wild avait failli coucher avant que Carter ne les interrompe ?

(#)Mar 24 Sep 2024 - 18:53

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Si le but de cette soirée était de refaire le monde et de revivre son passé avec Clay alors Wild espérait sincèrement que son amie avait des jours de congés devant elle. Car pour être honnête, cela risquait d'être particulièrement long. Il y avait tant de choses à dire qu'il lui faudrait également bien plus d'une bouteille de vin et d'une seconde de gin. Ça sentait le uber sur le retour vu comme elles étaient parties. Pourquoi est-ce que, pour une fois, sa vie sentimentale ne pouvait pas être calme et sans rebondissement ? Non il avait fallu que Leroy et Clay se repointent la même année, la plongeant dans cette tourmente qui embrumait désormais son esprit. La voilà tiraillée bien malgré elle entre son ex et son amour inabouti. « Je le sais bien ne t'en fais pas. » Elle lui offre alors un sourire sincère, n'ayant jamais douté un seul instant de l'honnêteté et de la loyauté de sa meilleure amie. Cependant elle ne peut s'empêcher de tiquer sur la mention de Lewis. Si elle était maudite en amour, il fallait bien avouer qu'Ally n'était guère mieux. Il semblait qu'elle avait aussi quelques soucis en terme de radar à mauvais garçon et qu'elle avait toujours eu la mauvaise habitude de ne pas tomber sur les bons. Cette dernière enchaîne alors sur Saul et l'australienne se voit grincer des dents en silence. Wild n'avait jamais pu l'encadrer pour la simple et bonne raison qu'il avait détruit son amie. Si ça ne tenait qu'à elle, ça ferait belle lurette qu'elle l'aurait rayé de son existence. Malheureusement il resterait pour toujours le père de Tom... Sans un mot, son regard réprobateur se pose sur Ally alors qu'elle lui annonce que ce dernier va bientôt repointer le bout de son nez dans le coin. « Rappelle moi de ne pas passer chez toi durant cette période. Je risque d'avoir du mal à retenir mon sarcasme à son égard. » Oui oui, niveau gentillesse on repassera. Sa fidélité et sa loyauté lui interdisaient d'apprécier Saul. C'était acté depuis tellement d'années maintenant qu'il lui était tout bonnement impensable de revenir en arrière.

Le changement de discussion arrive plus vite que prévu lorsque tout dérive sur Leroy. Wild se met à soupirer tout en réfléchissant à la soirée qui avait eu lieu la semaine précédente. « Tu me connais. Je ne serais pas restée une année à ses côtés s'il n'avait été qu'un gros con. Son travail et l'empire familial passait avant tout. Je me suis simplement faite à l'idée. » Car il fallait reconnaître qu'en dehors de ça il était bourré de qualités. C'était un homme bien mais qui avait toujours voulu briller aux yeux d'un paternel qui restait un éternel insatisfait. Elle jette un regard à son téléphone avant de relever son océan vers la jeune femme qui lui fait face. « Sans lui Ally, Without Taboo n'existerait pas. » Car c'était sa rupture avec Kersey qui l'avait amené à quitter son emploi au Australian Business Journal pour lancer son podcast. Sans cette fin brutale et cette rupture amoureuse douloureuse, il n'aurait pas vu le jour. Sa notoriété et sa réussite d'aujourd'hui n'auraient été qu'un rêve dans la nuit. Qu'elle le veuille ou non, il avait participé à la création de son propre empire. « Je pense sincèrement qu'il regrette la manière dont tout ça s'est terminé... » Elle marque une pause avant de se mettre à sourire. « Et depuis la soirée d'anniversaire, Nate est de nouveau sur mon dos avec ses allusions à la con. » Ba oui, quatre piges que son frère attendait le retour de son meilleur pote dans les starting block. Donc ce possible rapprochement était de l'or en barre aux yeux de Nate et le pire scénario aux yeux de Carter.

Tu devrais lui dire qu'il incendie ton âme. Oh si ce n'était que ça... Le tumulte de sentiments qui se bousculent dans sa tête depuis son retour allait bien au delà de ça. L'alcool sur sa langue ne lui apporte pas autant de satisfaction qu'elle l'avait espéré. Il lui faudrait des litres pour réussir à noyer ses remords et ses questionnements sans réponse. Et ça la bouleverse bien plus que ce qu'elle est prête à s'avouer. Elle l'avait attendu si longtemps que son cœur se pince à la simple évocation de cette vie qu'il a réussi à construire bien loin de son propre cœur. De cette femme dont elle sait si peu de choses si ce n'est qu'elle le rendait heureux et qu'une balle l'a emporté du jour au lendemain, le laissant seul avec cette enfant née de leur union. Elle se souvient encore de la crise d'angoisse qui l'avait assailli lorsqu'elle avait appris pour l'attaque. De ce moment d'égarement où elle s'était laissée glisser le long du mur de sa cuisine, ses larmes inondant ses joues. Ce jour où elle avait appris que la mort l'avait frôlé et qu'il y avait eu cette infime possibilité de ne jamais le revoir. Wild avait alors retourné ciel et terre pour obtenir son visa pour l'Afrique en utilisant sa carte de presse. Si Carter ne l'avait pas dissuadé à l'époque, c'est elle qui serait allée directement ramener son cul du fin fond de la brousse. Au lieu de ça, son frère avait fait le déplacement. Au bout de quelques jours elle avait reçu ce message. Je l'ai trouvé. Blessé mais vivant. C'était tout ce qui lui importait. Car un monde sans Clay n'aurait plus eu aucune saveur. Elle avait déjà perdu Josh au Moyen Orient, hors de question de le perdre à son tour.

La remarque sur les kangourous la fait soudainement sourire et elle plonge alors son regard rieur dans celui de son ami. « Toujours moins dangereux que les orages avec Clay, tu sais... » Parce qu'ils avaient toujours été comme ça. A s'affronter en silence sans jamais vouloir céder de terrain. Et pourtant, malgré les guerres, ils finissaient toujours par revenir l'un vers l'autre. Durant une courte fraction de secondes, la jolie brune se demande si les cookies et le café fonctionneraient encore aujourd'hui. Elle se met à sourire tristement en repensant à cette époque définitivement disparue. L'idée de génie d'Ally la tire de ses pensées et elle ne peut pas retenir l'éclat de rire qui s'échappe de ses lèvres. « Sérieusement se serait peut-être la solution. » Elle hoche la tête d'un air entendu tout en reprenant une gorgée d'alcool. « Ma mère serait tellement déçue que rien que pour ça je serais tentée de te dire oui tout de suite. » Elle lui offre un clin d’œil entendu tout en souriant en coin. Sa mère la bassinait encore, quatre ans plus tard, sur le gendre parfait qu'était Leroy à l'époque et du merveilleux mariage de princesse qu'elle aurait eu si elle ne s'était pas tirée du jour au lendemain. Levant les yeux au ciel, elle écoute la seconde proposition d'Ally tout en remarquant qu'elle pianote sur son téléphone. « T'emmerdes pas avec ces appli. Si c'est juste du bon temps sans prise de tête que tu cherches, j'ai plusieurs numéros dans mon téléphone qui pourraient t'intéresser. » Si elle avait su qu'en vérité, son amie était en train d'échanger avec Clay concernant leur idée saugrenue, elle aurait vite déchanté. Au lieu de ça, elle déverrouille le sien en une fraction de secondes. « Au moins tu seras sûre de la marchandise. Pas de mauvaise surprise. » Et plutôt que de fouiller ses contacts, son doigt s'attarde sur le nom de Clay durant quelques secondes alors qu'elle le referme sans oser lui envoyer un message...

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Jeu 26 Sep 2024 - 11:38

Saul n’avait jamais compté Wild dans ses plus grands fans. Pas plus que Clay d’ailleurs – encore un point en commun. Et force était de constater qu’ils avaient eu tous les deux diablement raison. Cependant, Saul n’était pas seulement son ex, mais également le père de Tom et à ce titre, elle ne pouvait pas se contenter de le virer de sa vie. Après avoir jeté un coup d’œil en direction de la chambre de son fils pour s’assurer que la porte était bien fermée, elle se penche vers sa meilleure amie pour lui chuchoter :

– Je t’avoue que j’ai hâte que Tom ait 18 ans et puisse gérer un peu tout seul ces histoires avec son père. Même si je l’épaulerai autant que possible, moins je vois Saul et mieux je me porte.

Elle faisait toujours attention à ne pas parler en mal de l’ancien taulard en présence de son enfant. C’était déjà assez compliqué d’avoir un père avec un tel passé et d’être enfant de parents séparés, alors elle ne voulait pas en plus montrer ce qu’elle pensait réellement de celui qui l’avait larguée par téléphone après qu’elle l’ait attendu pendant plus de trois ans. Wild cependant, n’était pas sans ignorer les véritables sentiments d’Alienor : ça faisait bien longtemps qu’elle s’était remis de sa rupture et qu’elle n’éprouvait plus une once d’amour pour celui qui avait été un jour son fiancé. Heureusement qu’ils n’étaient jamais allés jusqu’au mariage.
Il faut dire que les choix de la sage-femme étaient toujours… particuliers pour ne pas dire : désastreux. Les deux femmes, la main bien accrochée à leur verre de gin, avaient chacun des histoires sentimentales rocambolesques et qui semblaient ne jamais vouloir filer droit. Rien n’était simple, comme un appel incessant au drames alors que, pourtant, elles auraient probablement toutes les deux rêvé d’un truc un peu plus calme. Juste un mec bien qui respectait sa parole et ne passait pas son temps à frôler l’illégalité. Avec un tant soit peu d’attention ; parce que c’était usant à la longue, les relations où il fallait tout donner mais jamais rien recevoir. Alors certes, Leroy avait sans doute des qualités – et bien plus nombreuses que Saul, c’était un fait. Pour autant, ça n’excusait pas qu’il ne soit pas capable d’équilibrer sa vie amoureuse et professionnelle. C’était ok de vouloir se consacrer entièrement à son emploi, il fallait des personnes aussi ambitieuses dans l’équilibre de la société. Mais pour autant, il n’y avait pas besoin de faire faussement espérer son partenaire.

– N’importe quoi ! C’est grâce à toi et uniquement toi que Without Taboo existe ! N’en doute pas, tu as créé un podcast vraiment génial et tu es la seule méritante dans l’histoire.

Il ne fallait pas remettre en doute la maternité de ce projet. Alors, certes, dans le cas d’Ally, il fallait bien évidemment reconnaître qu’elle n’avait pas pu faire Tom toute seule. Mais au sujet du podcast, c’était grâce à Wild uniquement et sa meilleure amie pouvait être fière de tout ce qu’elle avait accompli. Qu’elle puisse envisager se rapprocher de Leroy passait encore, mais douter de ça, elle ne la laisserait certainement pas faire.

À l’évocation de Nate, Ally ne peut s’empêcher de soupirer. C’était une véritable comédie cette histoire. Entre le frère qui l’empêchait d’être avec l’homme de sa vie et l’autre qui tenait absolument à la caser avec son meilleur pote… Dans tous les cas il fallait admettre que Wild avait un certain type en tête : les meilleurs amis de ses grands frères.

– Non mais tes frères… ils peuvent pas te laisser tranquille et s’occuper de leur propre vie amoureuse ?

Parce que bon, s’ils étaient un peu moins sur le dos de leur sœur, on en serait probablement pas là. Parce qu’au-delà du fait qu’elle aurait certainement pas été ainsi poussée dans les bras de Leroy, elle aurait sûrement pu conclure avec Clay depuis bien bien longtemps. Il ne serait jamais parti en Afrique et toute la vie aurait été bien différente. Un effet papillon qui secouait bien au-delà de l’Australie. Parce qu’Alienor était à peu près certaine que les deux amoureux ne se seraient alors plus jamais quittés.
Au lieu de ça, elles se retrouvaient en bonnes célibataires à siroter des cocktails faits maison et bien trop chargés en alcool. Wild devrait abandonner derrière elle sa voiture, à moins qu’elle souhaite dormir à la maison. Ça ne serait pas la première fois et puis le lit double d’Ally était bien assez grand pour ça puisqu’elle n’avait jamais véritablement trouvé quelqu’un avec qui le partager. Et ça leur permettrait de parler des kangourous… ou des orages de Clay.
Ces mecs… un monde sans eux manquerait probablement de relief, mais serait aussi bien moins agaçant et problématique. Et après tout, si épouser quelqu’un revenait simplement à s’allier avec une personne qu’on aimait, alors Wild était l’épouse parfaite. Qu’importe que ce soit un amour amical plus qu’amoureux ? Qui décidait qu’il fallait une hiérarchie dans les formes d’amour ?

– Et la mienne serait ravie ! Elle t’adore !

À chaque fois qu’elle lui rendait visite à Sydney, elle ne manquait pas de demander des nouvelles de Wild – bizarrement, il n’en allait pas de même du père de son petit-fils…
Sortant son téléphone pour ouvrir Tinder, une idée se glisse soudain dans la tête d’Alienor qui ouvre plutôt son application de messages pour écrire à Clay. Elle est d’humeur provocante et les messages s’emballent alors qu’elle lui annonce son futur mariage avec sa meilleure amie. Juste histoire de titiller un peu sa jalousie parce que, elle en est certaine, tout comme la fille Fitzjames, il n’est pas passé au-dessus de ses sentiments. Les réponses qu’ils échangent comme des coups de pistolet la convainc d’autant plus. C’est ça Clay, joue le mec détaché, en attendant vous n’êtes pas beaucoup à connaître les fleurs préférées de Wild. Bon, certes il y avait Leroy aussi. Et alors ? En plein dans sa conversation numérique, elle écoute sa meilleure amie d’une oreille et met un certain temps à réagir, refermant ses messages pour revenir au moment présent.

– Hmm ? Oh, tu sais… je crois que j’ai déjà donné niveau coup d’un soir. J’aimerais bien, pour une fois, vivre une histoire qui dure plus de six mois. Et si possible sans passer par la case parloir de prison.

À croire cependant, que l’Univers ne voulait jamais mettre la bonne personne sur sa route…

(#)Lun 30 Sep 2024 - 15:12

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

« Je te comprends. Je n'ai jamais pu l'encadrer, c'est pas nouveau. » Elle hausse un sourcil tout en regardant son amie par dessus son verre. « Heureusement que Tom a principalement hérité de tes gênes. » Elle lui offre un sourire amusé tout en essayant de détendre la situation. Ally n'avait véritablement jamais eu de bol en matière de mecs. Ils étaient tous plus bancales les uns que les autres, il fallait bien l'avouer. Et la brune commençait sérieusement à désespérer quant au fait qu'elle finirait par trouver quelqu'un de bien. En ce qui concernait Saul, et même si ce n'était pas l'amour fou, elle n'avait bien entendu jamais parlé en mal du père de Tom lorsque celui-ci était présent. Leroy et Clay s'étaient quelque part tous les deux comportés comme des connards mais alors le père de son filleul trustait la palme d'or. Ally l'avait tout de même attendu pendant des années pour que ce tocard finisse par lui dire qu'il partait avec une autre. Bref, si ça ne tenait qu'à elle, cela ferait belle lurette qu'il aurait disparu de la circulation.

« N'abusons pas non plus. J'ai créé le podcast avec Scott. Mais si je n'avais pas pris la décision de me tirer ce soir-là, je n'aurais jamais lancé mon podcast et quitté mon job, Ally. » C'était une vérité, dure à avouer certes, mais bel et bien là. Sans cette rupture, elle n'aurait jamais trouvé le courage de tout envoyer chier et de se dire que finalement, on n'a qu'une seule vie. L'empire qu'elle avait bâti reposait sur cet énième lapin qui avait fait dérailler la machine. Ce petit grain de sable qui avait modifié tout son univers. Elle ne regrettait pas aujourd'hui au vu de tout ce qui était arrivé par la suite mais cette fin laissait malgré tout un goût amer sur son palais. Alors qu'elle trempe ses lèvres dans le liquide, Ally enchaîne sur ses frères. Ce vaste sujet qui lui permet moulte rebondissements dans sa petite existence. « Oula tu en demandes beaucoup non ? Carter a toujours foutu son nez dans toutes mes relations car, je le cite, aucun homme sur cette Terre ne sera jamais assez digne de m'avoir à son bras. » Elle lève alors les yeux au ciel tout en soupirant. « Ça pourrait être très flatteur si ce n'était pas aussi oppressant. » Car son frère avait toujours mis un point d'honneur à péter la gueule à tous les types qui venaient un peu trop près de sa petite sœur. « Sois rassurée, je l'ai fait chier deux ou trois fois en tapant dans ses potes des forces spéciales. » Et elle éclate de rire avant de reprendre une gorgée de gin. Fallait pas la chercher la demoiselle, encore moins quand Carter faisait toujours barrages dans ses pattes comme lorsqu'elle était adolescente. « Quant à Nate... ça fait des années qu'il me bassine avec Leroy. C'est pas nouveau tu sais. Déjà à l'époque c'était grâce à lui qu'on avait fini ensemble. » Cette soirée d'anniversaire en 2019 où Nate avait pris soin de les mettre dans la même équipe lors des jeux... Mais tout ceci remontait à des années désormais. Une idée lumineuse vient alors germer dans son esprit embué par l'alcool. « T'as qu'à te mettre avec Carter. Il est drôle, intelligent, charmant et il a une bonne situation. » Elle tente de retenir le gloussement qui s'échappe de ses lèvres tant la situation serait drôle. « Et si l'idée de te tromper lui passe une seule seconde par la tête, je le tue. » Elle sourit alors de toutes ses dents, hyper amusée par les conneries qu'elle est en train de débiter à la vitesse de l'éclair. « Encore faudrait-il que tu arrives à le supporter... mais au moins il me lâcherait la grappe. » Ouais parce qu'elle l'aime hein mais bordel qu'est-ce qu'il est chiant.

« Tu sais que j'adore ta mère également mais la mienne risque réellement de faire une crise cardiaque. On serait bien loin du mariage de princesse et d'une ribambelle de marmots dans la foulée. » Tout ce qu'au fond, Wild avait toujours détesté et que sa fantastique mère lui avait rabaché un million de fois. Elle entendait encore ses remontrances lorsqu'elle avait quitté Leroy quatre ans plus tôt. Et tandis que son amie semble essayer d'installer Tinder ou toute autre application de rencontres, son océan se pose sur le nom de Clay dans son téléphone. Après quelques secondes d'hésitation, elle le repose sur la table avant de relever ses yeux sur Ally. « Je te comprends mais je n'ai pas encore la recette de la potion magique du Happy End. » Elle tapote la surface du bout des doigts avant de se mettre à sourire en coin. Autant se rendre à l'évidence tout de suite. « Je crois que ce n'est pas fait pour nous ces choses là. Entre toi et ta passion pour les bad boys et moi qui m'embourbe dans des trucs impossibles, on n'a pas le cul sorti des ronces hein. » Elle vide alors son verre cul sec tout en faisant une moue dépitée. « Moralité, je n'ai strictement aucune d'idée d'où on va. » Finalement, il était bien plus simple de gérer une société qui engendrait pas moins de 1,8 millions de téléchargements mensuels plutôt que de gérer deux types qui avaient décidé de refaire surface quasi au même moment. Pire qu'un chat noir en terme de poisse sur ce coup là. Elle était fatiguée d'avoir le cul ainsi coincé entre deux chaises. L'un, bouffé par les remords qui tentait de revenir maladroitement vers elle, et un vase qui déboulait à nouveau dans sa vie comme une foutue météorite et qui avait le culot de ne pas donner suite de vie par la suite. « La seule solution serait d'arrêter tout bonnement les mecs. » Et bien entendu, la panthère se met à éclater de rire face à l'absurdité de sa dernière phrase. Soyons honnête deux minutes, la connaissant, c'était tout bonnement impossible.

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Jeu 3 Oct 2024 - 6:27

Alienor ne peut s’empêcher de pouffer aux mots de son amie.

– C’est sûr que Clay et toi n’avez jamais été très taciturnes à ce sujet !

Et c’était un euphémisme. Tous les deux l’avaient maintes fois prévenue de se méfier, mais bien entendu elle n’en avait fait qu’à sa tête, jurant qu’elle savait ce qu’elle faisait. Et si cela ne les avait pas empêchés d’être présents pour elle lors de sa grossesse, la jeune mère savait que, chacun de leur côté, brûlait de lui dire “Je te l’avais bien dit !” Heureusement pour celle qui s’était ensuite fait salement larguée, ils s’étaient contenus et s’était contentés d’être là pour la soutenir et lui servir d’épaule sur laquelle pleurer. Enfin… jusqu’à ce que Clay se barre à l’autre bout du monde. Il était beaucoup plus compliqué de pleurer sur une épaule via Skype, en particulier quand le correspondant qu’on espérait joindre ne décrochait même plus.

– Physiquement c’est sûr qu’il tient surtout de moi, il n’y a pas photo. Mais son caractère en revanche, je ne sais pas d’où il le sort ! En tout cas ni de moi, ni de son père !

Elle plaisantait à moitié, mais dans les faits la maturité de son fil ne cesserait jamais de l’étonner. Peut-être qu’il s’était construit ainsi car sa mère avait dû rapidement le responsabiliser, par la force des choses. Avec ses horaires aléatoires et parfois bien longs, elle n’avait eu d’autres choix que de bricoler des gardes avec ses amis. En particulier pour les nuits. Fatalement, Tom avait donc du grandir un peu plus vite, apprendre à se passer des câlins de sa mère pour s’endormir, même si elle ne manquait jamais d’aller l’embrasser en rentrant, quand il était déjà plongé dans ses songes. Une certaine indépendance s’était ainsi forgé en lui, même si la mère et son enfant restaient proches malgré tout. Après tout, entre son père qu’il voyait une fois tous les deux-trois mois, sa grand-mère qui vivait à Sydney et sa tante à l’autre bout du monde, sa mère était sa principale figure de référence. Heureusement qu’il pouvait également compter sur sa marraine.
Ladite marraine qui fait rouspéter sa meilleure amie à l’évocation du rôle qu’aurait joué Leroy dans la création de son podcast.

– Pff… si tu veux, mais j’aime pas qu’on doive lui accorder ainsi du crédit.

Sa mine boudeuse enchaîne sur les aînés de Wild qui ferait parfois bien de s’occuper de leurs propres oignons. Entre celui qui veut apparemment qu’elle finisse nonne et l’autre qui souhaite à tout prix la marier à son meilleur ami, ça en devient un sketch. Nul doute en tout cas que ce sont des protagoniste primordiaux de toute cette série romantique. Le pire dans tout ça, c’est que Carter ne se rend même pas compte à quel point il provoque ainsi une volonté de rébellion chez sa sœur. Et c’est un sourire entendu qui échancre les lèvres d’Alienor ; elle est déjà au courant de la vengeance de sa meilleure amie – qui, étant donné l’allure des potes des forces spéciales de Carter, était une vengeance bien douce et agréable. Quant à Nate… non, vraiment, entre les deux, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre face à cette histoire avec Clay. Ils étaient impitoyables, deux épines dans le pied de l’amour.
Cependant, l’idée de sa meilleure amie pour détourner l’attention du plus jeune ne la convaincre que moyennement. Car s’il fallait lui reconnaître ses qualités – oui, il était très beau et intelligent –, il lui manquait ce petit quelque chose qui faisait qu’il n’était absolument pas son genre. Un casier judiciaire ?

– Ça ira, merci. J’était dingue de ton frère quand j’avais 15 ans, j’en ai plus du double maintenant et je crois clairement qu’on est pas compatibles. Je veux bien te donner un coup de main pour qu’il oublie un peu de se mêler de ses affaires, mais le seul avantage que je vois à sortir avec lui, c’est de t’avoir en tant que belle sœur.

Même si elle se doutait que sa mère elle, préférerait certainement avoir Wild en tant que belle-fille. L’inverse en revanche…

– Dis toi au moins qu’ainsi Carter ne pourra pas te dire que l’homme avec qui tu es n’est pas assez bien pour toi… vu que je n’en suis pas un.

Elle ne peut s’empêcher de pouffer en imaginant la tête que tirerait son frère si elles décidaient d’inviter tout le monde un jour et qu’elles leur annonçaient au dernier moment que c’était en fait la célébration de leur mariage. Purée, ça serait incroyable. Pourquoi n’était-il pas plus commun d’épouser ses amis ? La réaction de Clay, en tout cas, la fait un peu rire – surtout qu’elle note avec une certaine satisfaction que Leroy n’est pas le seul à connaître la fleur préférée de sa meilleure amie.
Enfin, dans les faits, elles sont toutes les deux encore bien loin de marier qui que ce soit. À croire qu’elles sont condamnée à des histoires compliquées l’une comme l’autre. Renoncer à l’amour cependant… le cœur d’artichaut ne peut s’y résoudre, même s’il faut convenir que ça arrangerait bien des problèmes. À la limite, se contenter de sexe occis tous les sentiments. Pourquoi n’existait-il pas un foutu bouton ON/OFF pour ces conneries ?

– J’te jure… et au lieu de ça on est là à parler encore et encore d’eux.

Même pas cap de passer le test de Bechdel dans la vraie vie.

– Ils ne méritent pas autant d’attention. Finalement ton élevage de kangourous me semble pas si con comme idée. Je viendrai m’installer juste à côté avec un élevage de koalas !

Loin de tout, bye les mecs et bye les emmerdes !

(#)Lun 7 Oct 2024 - 17:48

I need you my friend × ft. ALIENOR & WILD

Si j'ai jamais eu la prudence
Ma langue si j'ai pas su tourner
Si j'ai le cœur des résistances
Vouées à gagner sans régner

Clay et toi cette entité qu'ils avaient été il y a des années et qui, aujourd'hui, ne voulait plus rien dire. Il est vrai qu'à l'époque de Sydney ils étaient toujours fourrés ensemble à s'embrouiller comme des chats sauvages tout autant qu'à se marrer jusqu'à s'en tenir le ventre. Fitzjames & Co cette fine équipe dont Ally faisait aussi partie. Cette page de l'Histoire qui lui semblait aussi bien plus simple et insouciante que les problèmes d'adultes qui se présentaient désormais à eux. Car tous, avaient eu des destins bien différents de ce qu'ils s'étaient imaginés. Josh était décédé en Irak, Nate n'avait pas réalisé tous ses rêves, Carter avait hérité d'un divorce qui lui pendait au nez depuis bien longtemps, Ally avait eu Tom avec cet imbécile de Saul qui ne l'avait jamais mérité. Et il restait Clay, parti en vadrouille à l'autre bout de l'Afrique. Dans ce voyage humanitaire qui finalement avait duré dix ans. Pour finir, ne restait que sa propre existence, aujourd'hui brillante et carriériste mais était-ce réellement suffisant ? Rien de moins sûr... La réflexion de sa meilleure amie la ramenait donc à ce constat que, de temps à autre, ils arrivaient tous les deux à être d'accord sur un sujet. Comme quoi, tout pouvait arriver.

« Il fallait bien que Tom ait quelque chose qui ne vienne que de lui. » Elle se met à sourire en coin avant d’enchaîner avec des yeux de chat potté. « Après avec moi il est génial donc je ne le blâmerai pas. Peut être parce que je suis la meilleure marraine de la Terre ? » Et elle éclate de rire devant les absurdités qu'elle débite tout en lui offrant un clin d’œil. L'avantage de ne pas être sa mère était qu'il se confiait souvent à elle et qu'elle pouvait ainsi garder un œil sur son filleul si quelque chose clochait. Wild n'avait pas d'enfant mais Tom faisait parti intégrante de sa vie, tout comme Ally bien entendu. La brune retient alors un rire lorsqu'elle tourne son océan vers cette dernière. Les deux jeunes femmes ne tomberont jamais d'accord concernant Leroy, et elle le sait. Selon son amie, il n'y avait toujours eu que Clay et cette dernière ne semblait pas vouloir en débattre, encore aujourd'hui. Wild bifurque alors sur la cause perdue que représente ses frères. Et si, elle les aime profondément et donnerait volontiers l'un de ses reins pour les sauver, elle ne peut que constater qu'ils prennent bien trop de place dans ses relations amoureuses. Le regard qu'elles échangent lorsqu'elle évoque les compatriotes des Forces Spéciales de Carter, la fait doucement sourire. Pas besoin d'épiloguer sur le sujet, Ally était déjà au courant de tout. Et avouons-le, c'était un sacrifice plutôt agréable à faire. L'important était juste de profiter de l'instant et certainement pas de finir en couple avec. Elle en profite alors pour rebondir sur cette brillante idée de mettre Carter avec Ally. L'australienne ne peut s'empêcher de rire face à la remarque de son amie. Il y avait tout de même plusieurs avantages à être au bras de son frère mais celui d'être sa belle-sœur lui plaisait encore plus. « C'est pas faux. » Ses yeux remplis de malice dérivent sur elle avant qu'un sourire taquin n'étire ses lèvres. « Mais il te manque un truc évident... » Et elle éclate de rire face à son sous-entendus à peine dissimulé. Ce n'est un secret pour personne, les hommes la rende dingue et elle le leur rend bien.

Reprenant une gorgée d'alcool, elle se met à faire défiler ses DM sur son compte professionnel tout en souriant. « J'ai très régulièrement des demandes en mariage par de parfaits inconnus. Ce serait peut-être la solution. J'en prends un au pif et je vois ce que ça donne. » Elle rigole bien entendu. Il est évident qu'elle ne tenterait pas une telle rencontre, la Terre portant bien assez de tordus comme ça. Mais au point où elle en était, pourquoi pas. « J’te jure… et au lieu de ça on est là à parler encore et encore d’eux.. » Elle relève son océan vers elle en marquant une pause avant de soupirer en esquissant un sourire plus triste qu'elle ne le pensait. La proposition de se tirer à l'autre bout du pays pour élever une espèce endémique n'était finalement pas une si mauvaise idée. « Et quand j'aurais besoin de passer mes nerfs, j'irai boxer avec l'un d'entre eux. » Elle se remplit à nouveau un verre avant d'enchaîner sur un ton amusé. « A l'inverse quand je serai triste, je viendrai câliner des koalas chez toi. » Les idées embrumées par l'alcool qui commençait à monter, elle fait tournoyer son téléphone sur la table tout en se disant qu'elle avait parfaitement les moyens de commencer une nouvelle vie d’ermite à l'autre bout du pays. Et c'est à cet instant précis qu'elle comprend à quel point elle est dans la merde. La simple évocation de la réelle possibilité de s’exiler pour élever des kangourous traduisait ce mal-être que le retour de Clay et Lee dans sa vie entraînaient. « Sur ce, j'appelle un Uber pour rentrer tout à l'heure ou on partage ton lit comme au bon vieux temps ? » Hors de question de prendre le risque de crasher son bijou sur la route. Elle se fend alors d'un sourire tandis que ses yeux pétillent doucement, cachant cette fatalité profonde qui l'anime. Celle qui lui brise le cœur. Parce que tu fonces à 200km/h dans un mur de brique et que tu en as pleinement conscience Wild...

@Alienor Bird

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Je me sens comme un ange déchu

Le temps ne panse pas toutes les blessures ✻ Le sang me brûle les artères, le venin me fait souffrir. Les flammes sont proches de ton cœur, quand tu pleures, elles deviennent de la vapeur. Et s'accumulent au-d'ssus de toi comme un nuage de noirceur. L'hiver a duré trop longtemps mais je n'sais pas comment dire adieu.

(#)Jeu 10 Oct 2024 - 12:10

Le sourire qui s’étend sur les lèvres d’Ally est dénué de toute ironie. Clairement, si le choix du père avait été douteux, celui de la marraine avait été une évidence depuis le début et mille fois la jeune ère aurait recommencé s’il avait fallu. Wild avait toujours été là pour son fils – et pour elle –, la meilleure en terme de cadeaux, mais aussi d’histoires à lui raconter. Et elle savait à quel point le pré-adolescent l’adorait, ne rechignant jamais, même quand elle l’interrompait en pleine session dessin, pour se rendre chez sa marraine.

– Ça c’est sûr ! La meilleure des marraines et la meilleure des meilleures amies. Sérieusement, je sais pas comment on aurait fait tout ce temps sans toi !

Car se passer de Saul, ce n’était pas véritablement un problème, même si Alienor faisait tout pour animer le lien entre le père et son fils, on ne pouvait pas dire qu’il soit particulièrement présent dans leur vie. Et dans le fond, ça lui allait bien. Qu’il soit simplement là pour s’amuser de temps en temps et jamais véritablement impliqué dans l’éducation de leur enfant. En revanche, Wild avait pris une place essentielle pour tous les deux, en particulier depuis le déménagement à Brisbane. C’était d’ailleurs une des choses qui avait fini de convaincre Ally de s’inscrire à l’université de Queensland plutôt que de chercher à rester à Sydney. Commencer ainsi une nouvelle vie. Et elle était terriblement heureuse de ce choix. Au moins sa vie professionnelle fonctionnait un peu mieux que sa vie amoureuse qui en était au point mort. Cela dit, parfois valait mieux écouter le proverbe et être seule que mal accompagnée…
Même si, au moins, aux côté de Wild elle ne serait pas mal accompagnée. Bon, certes, ça ne plairait probablement pas à maman Fitzjames, mais au moins Carter ne pourrait pas dire qu’elle n’était pas à la hauteur. Probablement d’ailleurs que ça le surprendrait assez pour lui clouer le bec… Elle s’amuse à cette idée et note que ça pourrait être un jeu amusant pour l’embêter. Faudrait qu’elle en parle à sa comparse ; mais pas ce soir, ce soir elle avait déjà fanfaronner par message avec Clay et ça lui suffisait comme divertissement. Elle notait cependant l’idée, se demandant si en face à face elles parviendraient à être crédible ou si elles finiraient à pouffer, prises en flagrant délit. Il faut dire que son amie avait raison : il leur manquait drastiquement quelque chose.

– Peut-être, mais moi au moins j’ai un cœur et un cerveau ! Or je doute que c’était le cas de tout ceux avec qui tu as couché.

Elle étouffe une grimace dans la fin de son verre de gin avant d’être forcée à reconnaître :

– Et c’est probablement encore moins le cas de ceux avec qui moi j’ai couché.

Toujours les mauvais choix, à croire qu’elles étaient maudites. Vilaine sorcière qui s’était penchée au-dessus de leur berceau, vexée de ne pas avoir été invitée à leur baptême… Au moins se rejoignaient-elles sur ce point. Et puis malheureuses en amour… heureuses en amitié – et non pas dans les jeux qui n’intéressaient pas Alienor plus que ça. Il fallait bien ça au moins pour compenser leur malchance commune !
Le plan de Wild de se marier avec un parfait inconnu lui semble cependant aussi bancal que dangereux. Déjà qui songerait à demander quelqu’un qu’il ne connaît qu’à travers un podcast en mariage ? [i]Oui bon ok d’accord, probablement que si Jesse Williams venait toquer à sa porte pour lui proposer de ‘épouser alors qu’elle ne le connaissait qu’à travers son petit écran, il lui serait difficile de dire “non”. Mais elle au moins ne le harcelait pas par message ! Et les chances que ça se produisent étaient probablement aussi grandes que celles d’enfin trouver le grand amour – le vrai. Autant se rabattre donc sur des fermes de kangourou et de koala. Loin du reste du monde avec juste de quoi boxer et se faire câliner. Le plan semblait au point.
Enfin, ce n’était probablement pas, entre la fatigue et l’ivresse, le moment de signer un acte de vente. Ally étouffe un bâillement et la question de Wild résonne comme le point final de la soirée.

– Quelle question ! Je prends le côté gauche du lit !

Et, parce que malgré tout elle était encore capable de lire les failles dans les yeux de sa meilleure amie, elle se lève et contourne la table pour aller l’enlacer.

– Je sais qu’il me manque quelques attributs essentiels, mais oublie pas que je serai toujours là pour toi.

Et dans son cœur, l’amitié de Wild comptait autant qu’une grande histoire d’amour.

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