looking in the rearview (Wesley)

(#)Lun 14 Oct 2024 - 21:11

looking in the rearview

I think I'm falling, falling asleep at the wheel tonight, tonight. If time flies that explains why I feel so jet lagged all the time. I'm autopilot in my mind for life. It's you up in the rearview, and I cruise through memory avenue, and it's you up in the rearview

Albane ne savait pas pourquoi elle était venue ici. Pourquoi elle n’avait pas juste admis sa défaite en décidant de rentrer. Elle n’avait pas eu le cœur à se pointer aux Narcotiques Anonymes ce soir-là. Elle n’avait pas replongé, elle ne comptait pas le faire d’ici la prochaine réunion. Mais elle avait besoin du soutien et à nouveau, elle n’avait pas été capable de passer le pas de la porte. Elle détestait se retrouver dans ce cercle, écouter les histoires et réaliser combien elle était tombée bas. Elle ne pensait jamais autant à ses cachets que quand c’était le sujet principal de conversation. Alors à la place, elle avait atterri aux Alcooliques Anonymes. Elle était l’imposteur, le menton baissé dans le cercle qui n’avait pas décroché un mot de toute la réunion. Au mieux, elle avait contemplé l’idée de les rejoindre pour de bon et d’arrêter avec la bouteille. Elle savait qu’elle compensait l’absence de cachets avec l’éthanol, que c’était une échappatoire toute trouvée. Ce n’était pas encore hors de contrôle, mais ce n’était pas sain. C’était trop fréquent. Et au bout du compte, c’était d’autant plus décevant qu’elle savait pertinemment qu’elle n’y arriverait jamais. Elle n’avait pas la volonté. Sa santé mentale était dans un équilibre tellement précaire que peut-être, fallait-il mieux qu’elle se concentre sur ce qui tenait encore la route. Elle aurait pu disparaître de la réunion une fois celle-ci terminée, prétendre qu’elle n’y avait jamais mis les pieds. Mais dans tous les visages inconnus, il y en avait un qui sortait du lot. Un qui se reconnaissait entre mille et qu’elle n’aurait jamais imaginé voir ici. Elle avait fui son regard, s’était enfoncée encore un peu plus dans sa chaise à réaliser à quel point sa présence ici était intrusive. Il n’avait pas beaucoup parlé et passé un moment, elle avait arrêté d’écouter. Elle ne voulait pas entendre toutes ces histoires, les positives ou les négatives. Elle n’était pas à l’aise. Et malgré tout, quand la réunion avait sonné sa fin, qu’il avait fallu ranger les chaises en piles contre le mur et profiter des thermos de café et des biscuits dans le fond de la pièce, Albane s’était sentie encore plus mal à l’idée de partir sans même saluer Wesley. Après tout, ils avaient été amis. Elle avait une liste longue comme le bras d’histoires de soirées, même si l’alcool et/ou la drogue y étaient toujours mêlés. Elle l’aimait beaucoup mais l’avait mis dans le panier des gens qu’elle avait tenté de rayer quand elle avait quitté le pays sans un mot. Neuf mois, à l’échelle d’une vie, ce n’était pas grand-chose. Mais c’était bien assez pour que les gens passent à autre chose. Au final, est-ce qu’il était ne serait-ce qu’intéressé par l’idée de lui parler ? Elle ne savait pas, et cela acheva de faire disparaître toute forme de confiance en elle car quand elle se retourna sur Wes, près de la table, elle n’avait plus la moindre idée de quoi dire, quoi faire. Il était juste à côté, ce n’était pas comme si elle pouvait l’ignorer ou prétendre que leur présence ici était tout à fait normale. Elle voulut étouffer sa panique dans une gorgée de café mais celui-ci, en plus d’être brûlant, était tout simplement terrible. « Même le café de l’hôpital est meilleur. » souffla-t-elle avec un sourire qui se voulait communicatif et pas transpirant d’appréhension. « Hey. Ça faisait longtemps. » Et à qui la faute, hein ? Elle balaya la salle du regard. Les groupes s’étaient déjà dispersés. De toute évidence, comme aux NA, personne n’avait particulièrement envie de rester sociabiliser à la fin des réunions. « Comment tu vas ? » Si seulement elle l’avait croisé aux NA. Ils auraient peut-être pu aller boire un verre ensuite, retourner à leurs vieilles habitudes. Ça aurait été bien plus simple à gérer.

@Wesley Bishop

GASMASK

don't worry i'm fine

Headstrong ; I found out by dealing so long with my own damn head. I′m feeling so wrong, forgotten by my own self, yeah. I'll be honest, I needed the time to know what I wanted. Whatever it is I think I'm on it, tired of running back • sheepirl.