the white bull
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"Horus se lève pour apporter la lumière du soleil, Râ, pour briller sur cette terre. Pleurez l'âme du corps de l'homme sacrifié à la lumière de Râ, pendant qu'il navigue dans la barque, guidé par Sothis, qui le mène à son tombeau.", Seth parlait lentement, détachant chaque mot avec une intensité et un respect quasiment religieux. Il était dans son élément, traduisant les hiéroglyphes présents sur les tablettes retrouvées sur le continent australien, tentant de captiver un public amateur qui n'avait pas le vocabulaire spécifique à sa profession. La conférence du jour avait requis sa présence, et en tout bon archéologue qui se respectait, il avait répondu à l'appel en préparant son discours à la seconde près, condensant les informations pour qu'elles soient les plus judicieuses possibles, et surtout, intelligibles auprès de son auditoire. "L'archéologie recherche les faits, non la vérité.", conclut-il après une vingtaine de minutes d'exposé. Cette phrase - encore un double sens - était valable tant pour son métier que pour sa propre personne. L'américain avait trop souvent bafoué la vérité pour lui donner une quelconque valeur, lui préférant les faits, beaucoup plus concrets et parlants. "Des questions?", s'enquit-il, espérant que les journalistes ou autres curieux ne s'éterniseraient pas. Il balaya la salle du regard, attendant de voir des mains se lever, quand il aperçut parmi le monde et la foule, un visage familier qui se démarquait des masques placides du reste du public. Phoebe était là. Il se demandait bien pourquoi, d'ailleurs, l'archéologie n'étant pas son domaine de prédilection, puis il se rappela de l'exposition de costumes d'époque qui avait également lieu aujourd'hui.  

L'aile du musée consacrée à l'Egypte se désemplissait, les quelques participants à la conférence de Seth allant chercher une collation avant l'exposé suivant, donné par l'un de ses confrères. L'archéologue resta quelques minutes, finalement pas plus intéressé par le discours de son comparse que par le pot qui promettait du champagne à profusion. Récompense bien méritée pour avoir tenu la palabre de longues minutes durant, devant un auditoire qui probablement ne rêvait aussi qu'à s'abreuver du buffet de mignardises et d'alcool gratuit à volonté. Vêtu d'un costume beige, plutôt classe pour l'occasion, Seth pénétra la salle où la réception se tenait. L'endroit était déjà bondé, grouillant de discussions entremêlées créant un brouhaha sans nom, et l'américain ne se sentait pas de participer à l'une d'entre elles. Il se contenta d'attraper une coupe, sirotant tranquillement le nectar grisant qui se distillerait lentement dans ses veines. Seth repéra sa voisine, à quelques mètres derrière le buffet, dans un coin reculé du noyau de gens, visiblement accompagnée. A y regarder à deux fois, elle était en compagnie de Peter Sand, un confrère mais non moins rival de l'américain. Autant dire qu'il ne le portait pas dans ses bonnes grâces, c'était instinctif. "Monsieur Hill!", se fit-il interrompre. Distrait, il s'intrigua de ce que cet enfoiré de Sand pouvait bien vouloir à sa voisine. Des coups d'oeil éparses surveillaient discrètement la jeune femme du bout des yeux, écoutant négligemment les compliments d'une vieille rombière sur ses talents d'orateur.

Une exposition de vieux costumes avait lieu au musée et étant passionnée par ce genre de chose, il avait été tout naturel pour moi de m’y rendre. De plus, je m’étais mise en tête de tenter une nouvelle collection de mariée, une collection visant à mêler l’ancien et le contemporains. Une foisons d’idées venaient se bousculer dans mon esprit et j’aimais être booster par ce genre de chose. Vêtue d’une jolie robe légère à fleurs, je marchais dans les couloirs du musée. Je n’avais encore jamais pris le temps de visiter l’endroit et plutôt que de me rendre uniquement dans la zone qui m’intéressait, je décidais de faire le tour du lieu. Laissant claquer les talons sur le sol, j’admirais les peintures derrière leur écrin de verre tandis qu’une jeune femme, employée du musée m’indiquait que la conférence sur l’Égypte allait bientôt démarrer. Je hochais la tête prenant la direction du pôle égyptien avant de me stopper devant l’affiche présentant la conférence. Il était annoncé que l’archéologue Seth Hill allait mener la conférence et un sourire se dessina sur mes lèvres en me souvenant de l’instant que nous avions passés ensemble, bien que depuis je n’avais pas eu l’occasion de le revoir.

Je suivais donc le flux de visiteurs et autre journaliste dans la salle de conférence, m’installant un peu en retrait je laissais mon regard vagabonder sur la pièce avant de voir mon voisin et archéologue rentrer sur la scène derrière le pupitre. Mes yeux ne le lâchaient pas d’un instant et je l’écoutais avec attention, trouvant qu’il était bon orateur. Puis vint la fin de la conférence et tandis qu’il attendait des questions, son regard s’accrocha au mien, un sourire vint se poser sur mes lèvres, avant d’entendre une personne inviter les personnes présentes à rejoindre une autre pièce pour profiter du pot. Je suivais le mouvement et je me rapprocher de la table du buffet pour prendre un verre de jus de fruit ainsi que de quoi manger, je guettais la porte espérant pouvoir saluer mon voisin. Seulement, un homme s’avança rapidement vers moi et me salua convenablement, avant d’entamer la conversation en me posant des questions plutôt intime.

Il avait bien longtemps que je n’avais pas eu à faire à ce genre de type qui pense être totalement irrésistible. Je fronçais un peu les sourcils alors qu’il mettait en avant son côté archéologue, devant trouver que cela lui donne encore plus d’intérêt à mes yeux, alors que pour l’heure le seul ayant mon intérêt était Seth. Il ne cessait de parler et tandis qu’il se montrait plus tactile, je reculais légèrement, « excusez moi ! Je ne suis pas une de vos découverte inerte que vous pouvez toucher ! A trop vivre avec les morts vous devez en oublier les bonnes manières ! » j’étais quelque peu agacée par ses grands airs, son côté imbus de lui-même et je ne doutais pas qu’il devait se prendre pour Indianna Jones. Il sembla amusé par ma façon de lui parler, justifiant que j’étais plutôt farouche et qu’il aimait les défis. « Pardon ? » est-ce qu’il était sérieux ? Il pensait réellement que j’étais entrain de jouer avec lui ? Je tournais les talons, bien décidé à m’éloigner mais sa main vint s’enrouler autour de mon poignet afin de me retenir, je réalisais alors que personne autour de moi ne semblait trouver cela étrange, est-ce que je devais crier ? Ou alors lui mettre une gifle ? Certes, j’étais entourée de grands noms de l’archéologie mais, il avait des limites. Je me retournais donc rapidement pour lui envoyer mon verre au visage, « Je vous ai prévenu Monsieur ! » Il était certains qu’à présent j’avais attiré l’attention de l’assemblée.

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La réception battait son plein, les verres se remplissaient et se vidaient aussitôt, trahissant une soif inextinguible, ou une volonté de profiter au maximum de la gratuité du buffet. Si certaines personnes se délectaient tranquillement de leur cocktail et des petits fours, une autre en revanche semblait prise d'une faim bien différente. Peter Sand, paré de ses plus beaux atours et se tenant droit comme un i, faisait son numéro de charme, fier comme un coq, auprès de la mauvaise personne. Seth le vit de l'autre côté de la salle, sa voisine n'était pas sensible aux avances de son collègue. Il n'avait jamais porté Sand en bien haute estime, et celui-ci ne faisait qu'aggraver sa situation. De loin, cela ressemblait à s'y méprendre à une scène de drague pitoyable digne d'un scénario hollywoodien. L'homme se montrait pressant, sans gêne, il tâtonnait le coude de la brunette qui semblait importunée par cette proximité non consentie. Le souvenir de leurs derniers instants passés ensemble revint automatiquement à Seth comme la réminiscence du parfum du cocktail qu'il savourait - doux et sucré - et cela lui aurait arraché un sourire s'il ne sentait pas déjà le picotement au bout de ses doigts, preuve que son perpétuel état de calme était sur le point de vaciller. "Excusez-moi.", s'acquitta-t-il auprès de son interlocutrice qu'il abandonnait d'un ton sec et froid, le regard fixant au loin Sand et Phoebe, laquelle venait de jeter son verre sur le costume du bougre, fraîchement repassé pour l'occasion.

Un mélange de colère et d'hilarité traversait l'américain. Le vision de son confrère, trempé d'un liquide plutôt épais et coloré - probablement un cocktail sans alcool, un smoothie ou autre réjouissance virginale - n'était pas pour déplaire à Seth, qui ne manquait jamais une occasion de tourner au ridicule son concurrent. S'il était un éminent archéologue, dont le travail se devait être respecté sinon admiré, il faisait par contre un bien piètre séducteur. On ne peut pas être bon partout. C'était sans compter sur l'amour-propre de l'homme éconduit, qui ne comptait pas laisser la brunette l'humilier devant tout le gratin de l'archéologie locale. Sand saisit le poignet de Phoebe, et ce fut à ce moment-là que Seth fit irruption devant les deux vedettes qui se donnaient en spectacle sous les regards curieux de la foule. "Je ne vous savais pas aussi virulent, Sand.", les salua-t-il. Ses prunelles verdoyantes dévisageaient fixement l'archéologue et ne trahissaient aucun amusement, son regard froid lui donnait un air dangereux, mais le semblant de sourire qui s'installa alors sur ses lèvres permit le doute à son interlocuteur. Le contraste était fulgurant.

Tenant une coupe de champagne dans sa main droite, Seth passa la gauche autour de la taille de Phoebe, la rapprochant de lui comme pour prouver que Sand s'attaquait à une chasse gardée, bien que la réalité fut toute autre, ce qu'il n'avait pas besoin de savoir. "Ça va chérie?", demanda-t-il à sa voisine, baissant la tête pour croiser son regard. Leur relation n'avait rien de romantique, si tant fut que l'on puisse parler d'une relation de quelque sorte. Ils avaient passé tout au plus une soirée et un bref moment ensemble, et il ne l'avait pas revue depuis. Mais si Peter Sand connaissait le travail et l'oeuvre de Seth, il ignorait tout de sa vie privée, et c'était là un avantage dont l'américain comptait bien tirer profit. L'homme lâcha sa prise. Pour l'heure, le plus important était de calmer cette situation, et disperser les coups d'oeils indiscrets qui se délectaient de cette scène rocambolesque. "Vous devriez aller éponger cette tâche.", conseilla-t-il à Sand, baissant sur lui un regard méprisant qui voulait clairement dire "c'est toi, la tâche dont je parle", et le bougre dut le comprendre puisqu'il s'emballa de plus belle, clairement sous l'effet de l'alcool qui dirigeait son cerveau embrumé.  "Ne me dites pas ce que j'ai à faire, Hill. Apprenez plutôt à dompter votre catin avant de donner des conseils mal avisés!", l'homme beugla, bafouillant, pris entre la colère et son état avancé d'ébriété. Seth lui aurait volontiers collé son poing dans la figure, mais estima que ce pauvre diable ne méritait même pas une telle punition. Il se contenta de le toiser comme un insecte, conscient des yeux qui ne manquaient aucune miette de ce festin visuel, et prit une longue inspiration pour éviter d'en arriver aux mains. Ses dents grinçaient sous l'insulte que Sand venait de proférer, et il savait que l'homme méritait bien une correction pour en oublier ainsi les bonnes manières devant une femme.

Il m’avait parut clair lorsque j’avais indiqué à l’homme que je n’étais nullement intéressée par lui, mon langage corporel ajouté le message évident que je ne voulais pas qu’il m’importune. Mais, peut-être que l’alcool était la raison de son acharnement, voilà qu’il me retenait et que je venais lui jeter mon verre de jus de fruit au visage. Il était rare que je sois aussi tranchante dans ma façon d’agir, en général je n’allais pas au conflit, seulement il avait réussi à le faire sortir de mes gonds. Je sentais les regards amusés, curieux de connaître la suite du spectacle. Les gens devaient se demander comment il allait agir à présent, est-ce qu’il allait être violent envers moi ? En tout cas, aucun ne semblait vouloir bouger, aucun jusqu’à ce que je remarque la présence de Seth qui était nettement plus grand que moi. Je sentais son bras venir se glisser dans mon dos, me rapprochant quelque peu de lui. Il semblait connaître l’archéologue et tout en le gratifiant d’une petite remarque il se tourna vers moi pour s’enquérir de ma forme. Ajoutant tout de même un détail quelque peu perturbant au départ, avant de comprendre qu’il était uniquement là pour faire comprendre à ce Sand que j’étais déjà prise par un autre.

Je hochais la tête en lui souriant avant qu’il ne repose son regard sur son collègue et lui explique qu’il devrait nettoyer son costume. Je me pinçais les lèvres, comprenant le double sens de cette phrase. Il n’en fallut pas plus pour que l’autre homme s’énerve et me gratifie d’un mot très peu apprécié par ma personne. Mon regard se posa sur Seth puis sur ce Sand, est-ce que j’avais réellement bien entendu ce qu’il venait de dire ? Est-ce qu’il venait de me traiter de catin devant une foule curieuse de connaître la suite des événements ? Qu’est-ce que j’étais censé faire à présent ? Me défendre toute seule au risque une fois de plus de m’emporter ou laisser simplement les choses couler entre les mains de Seth ? Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma cage thoracique, ça n’était pourtant pas la première fois que je me faisais insulter de la sorte, mais la fois d’avant c’était venu de mon ex mari et ça n’avait donc aucune valeur.

« Pardon ? » Lâchais-je finalement, « Vous êtes entrain de porter une atteinte vis à vis de ma personne alors que vous êtes en tout point responsable de ce qui vient de vous arriver ! Vos agissements envers moi sont déplacés monsieur Sand ! Et à présent, maintenant que votre égo masculin vient d’être ridiculiser devant les curieux qui nous regards, vous vous permettez de tenir des propos diffamatoires envers moi ? Si vous n’êtes pas en capacité de tenir des boissons alcoolisées pour que votre comportement soit exemplaire, il vaudrait mieux pour vous dans ce cas, Monsieur Sand ne pas en abuser ! Je tiens tout de même à souligner que cette affaire en restera là à présent…je ne mettrais pas cela dans les mains de mes avocats mais, à l’avenir soyez un peu plus à la hauteur de votre réputation ! » Je ne doutais pas que des journalistes dans la salle allaient certainement se faire le plaisir de venir entacher quelque peu sa réputation au sein de la sphère des archéologues. Une punition qui à mon sens vaudrait toutes celles que j’aurais pu lui donner. Il allait devoir assumer ses actes en conséquence et justifier son comportement nettement déplacé.

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La situation s'envenimait de seconde en seconde. Sand n'était plus que l'ombre de lui-même, monstre grisé, bête blessée par le ridicule d'un verre pris en pleine face, et Phoebe commençait à perdre pied dans un nuage de colère suite à un petit mot mal placé. D'accord, l'insulte était bien basse et totalement injustifiée, quoique Seth se fit la réflexion à lui-même qu'il rendrait bien justice à ces vilains mots en louant ce corps que la jeune femme lui avait déjà prêté plusieurs jours plus tôt. Maintenant, plus aucun regard n'était tourné ailleurs que sur le trio, dont Seth était l'acteur passif, le narrateur observateur, subissant à la fois l'infamie de son collègue et la défensive de la brunette. Elle tint tout un discours face à un Sand qui, les yeux ronds, ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait. Et oui, les "catins" savent aussi se défendre, mon vieux. L'américain défit son étreinte autour de sa taille pour l'écouter parler, quelque part curieux et analysant la réaction de la jeune femme qui, piquée au vif, avait ressenti le besoin de se défendre des propos diffamatoires de l'archéologue. La main dans le dos de Phoebe, il tenta doucement de l'écarter du feu des projecteurs, mais le flot de paroles incessant qui affluait de sa bouche ne semblait pas s'interrompre. De toute évidence, elle n'avait rien d'une demoiselle en détresse qui avait besoin d'être sauvée par une prestance masculine. Seth s'en rendit compte et n'argumenta pas, se contentant d'attendre qu'elle ait fini d'en mettre plein les oreilles à Sand, qui se décomposait sur place.

Surplombant les deux protagonistes du haut de son mètre quatre-vingt douze, Seth avait l'impression d'être l'arbitre du match de boxe le plus inégal du monde. L'effet de surprise avait rendu Sand muet, tandis que Phoebe reprenait largement l'avantage sur la discussion, s'affichant au passage auprès de tous les invités. Quand elle eut terminé d'achever son adversaire, l'américain tenta de mettre un terme à tout ce théâtre. "Bien, je crois que le spectacle est terminé...", annonça-t-il, espérant calmer les ardeurs de sa voisine et son confrère, et la curiosité malsaine de leur public. "Je pense qu'aucun de nous n'a envie de faire la une de la presse demain matin.", vérité qui était surtout valable pour lui. On avait tenté de l'impliquer dans ce genre d'histoires futiles de nombreuses fois, mais jamais il n'avait succombé au vice de se laisser aller, surtout pas en public. Sa pudeur l'empêchait de se mettre en avant plus que nécessaire, et sa vie privée était bien trop importante à ses yeux pour être dévoilée au grand jour dans la presse à scandales. Les gens pouvaient bien penser de lui ce qu'ils voulaient, sa photo n'apparaîtrait pas dans les journaux et il y veillerait. Il n'était qu'un archéologue après tout, pas un acteur - quoique - ou un chanteur à minettes, ou tout autre métier qui l'exposerait et flinguerait toute trace d'intimité. Et dieu savait à quel point il l'aimait, son intimité.

"On remet cette conversation à plus tard, Sand.", lui promit-il, posant une main sur l'épaule de l'homme pour le faire reculer d'un pas. Son confrère reprit un semblant d'esprit, puisqu'il acquiesça et se fondit dans la foule, entouré de deux gorilles qui l'escortaient déjà vers la sortie. Seth se tourna vers sa voisine, une furieuse envie de rire se dépeignant déjà sur ses lèvres. "Je ne te savais pas si virulente, toi non plus.", constata-t-il, et cela sonna cette fois-ci comme un compliment. Après tout, il ne la connaissait que très peu, et s'il avait déjà entrevu un morceau de son caractère passionné, il était loin d'en deviner toute l'ampleur. L'américain s'abreuva d'une nouvelle gorgée de champagne, attendant que sa voisine regagne un simulacre de calme. Léchant le pétillant sur ses lèvres, il poursuivit. "L'idée d'être ma catin t'est-elle donc si insupportable?", la charria-t-il, ses grands yeux verts plantés dans les opales chocolat de la brunette.

Il l’avait bien cherché cet homme qui avait pensé être au dessus de tout et qui pensait pouvoir faire valoir son titre d’archéologue renommé pour profiter de la situation. Si au départ, je n’avais pas eu envie de répondre encore à ce type, les termes employés à mon égard avait eu raison de mon calme. Il avait poussé ma colère à pleinement s’exprimer, mais j’étais bien loin de crier, je n’étais pas ce genre de femme hystérique à piquer sa crise. Je préférais rester calme et être plus sanglante avec mes mots. Je laissais donc mon flot de paroles se libérer, remarquant immédiatement le changement de visage chez l’homme, il ne devait plus comprendre ce qui était entrain de lui arriver et peut-être même qu’on ne lui avait jamais fais ce genre de numéro, peut importe car de toute façon il le méritait. Je terminais ma tirade avant que Seth ne prenne la parole pour éloigner tout le petit monde qui prenait plaisir à admirer le spectacle. Je fixais toujours ce Sand qui ne sembla pas vouloir renchérir mes propos, ce qui me convenait parfaitement.

Mon regard se posa alors sur mon voisin qui pressa sa main sur son épaule, l’invitant à remettre la conversation à plus tard. Je regardais l’archéologue s’éloigner en compagnie de deux autres hommes avant de tenter de ma calmer légèrement, il avait fallut que je quitte mon appartement pour me retrouver totalement énervée et agacée par la situation, je commençais même à me dire qu’il aurait mieux fallut que je reste dans le pôle prévu à l’exposition des costumes. La voix de Seth me tira de mes pensées et je posais mon regard sur lui tandis qu’il semblait surpris de ma virulence. Je haussais quelque peu les épaules souriant tout de même à sa remarque. Je n’avais pas cherché à être virulente, j’avais juste eu envie de lui faire fermer sa bouche et lui faire comprendre qu’il n’avait pas n’importe qui en face.

Une nouvelle fois la voix de Seth vint m’arracher à mes pensées et je le fixais un instant, « il n’est pas question de supportable ou d’insupportable…Je n’apprécie pas qu’un homme prit en faute tourne la situation à son avantage et puis, je n’ai pas à être dompter en public ! Ce genre de chose doit être fait dans l’intimité d’une chambre ! » Je continuais de le regarder alors qu’un léger sourire venait étirer le coin de mes lèvres. « Je sais à quoi m’en tenir à présent dans ce genre d’événement…la femme n’est qu’un objet qu’on expose comme les reliques et si, l’une d’elle a le malheurs d’ouvrir la bouche, elle se fait rabrouer au rang de catin…peut-être devrais-je agir de la sorte alors ? » Je n’avais rien contre mon voisin qui, avait trouvé judicieux de me venir en aide. En revanche, son collègue à présent c’était autre chose.

Mon regard se posa sur le verre vide que je tenais entre les mains et je le soulevais légèrement afin de faire comprendre à l’archéologue qu’il serait préférable que je le remplis. Je me dirigeais donc vers la zone des boissons sans alcool, celle toujours mise au fin fond des pièces. Je posais le verre vide avant d’enrouler mes doigts autour d’un nouveau, espérant que cette fois il n’allait pas finir sur le costume de quelqu’un.

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La comparaison était trop noble, mais d'une évidence cruelle. Dans la mythologie grecque, le plus puissant de tous les dieux, Zeus, s'était un jour transformé en taureau blanc afin de pouvoir approcher la princesse Europe sans l'apeurer, à des fins évidemment sexuelles. Aujourd'hui, ce fut Peter Sand qui se para de ses plus beaux atours pour faire la cour - d'une façon très maladroite, machiste, et régressiste - à une jeune muse qui ne comptait pas se laisser séduire par une image. Il était certes bel homme et soigné, son âme était viciée et sale comme les sabots boueux du taureau qu'il parodiait. Seth ne pouvait malheureusement prétendre que la sienne était plus pure, loin de là, mais il était néanmoins doté d'une qualité que personne ne pouvait lui enlever: le respect d'autrui. En public, du moins. Ses instincts reptiliens n'en demeuraient pas moins dangereux, les pulsions les plus primaires se révélant souvent lorsqu'il n'y a plus personne autour, que le cadre d'un lit ou d'un appartement à huis clos.

L'américain tenta une note d'humour - à sa sauce, donc sarcastique - qui glissa d'une oreille à l'autre de sa voisine sans réellement être comprise. Elle était encore énervée, et c'était presque palpable, comme la main chaude et décharnée d'un diable enflammé. Le teneur du dialogue de la jeune femme résonnait aux oreilles de Seth avec une note cocasse. "Je n'ai pas à être domptée en public", l'entendit-il lui dire, et son sourire s'étira de plus belle. Dommage, j'aurais bien envie de te dompter là tout de suite. Il se contenta de hausser les épaules, fixant les bulles de champagne qui s'évaporaient de la coupe qu'il tenait entre ses doigts, et de hocher distraitement la tête quand la brunette évoqua que ce genre de pratique était réservée à l'intimité d'une chambre. Elle avait été piquée au vif, blessée dans sa condition de femme forte et indépendante, rabaissée au rang d'objet, dont la seule utilité résidait dans le plaisir qu'elle donnerait aux hommes. Et c'était trop pour elle. Et donc, elle catégorisa, pensant que ce malheureux incident était la coutume de tous les évènements archéologiques. "Ne fais pas une règle de cette malencontreuse exception.", lui conseilla-t-il d'une voix basse, se voulant volontairement apaisante. Tous les archéologues n'étaient pas des sales chiens. Il vida son verre d'une traite, le pétillant avait déjà commencé à manquer de peps. "Son opinion à ton sujet ne devrait pas t'atteindre.", tu vaux mieux que ça, mieux qu'une exposition publique. Après tout, il n'était qu'un homme parmi la foule, et l'un de ceux qui ne méritaient pas que l'on s'intéresse à leur personne, outre leur métier.

Le regard de Seth suivit celui de sa voisine, sur le verre vide qu'elle tenait à la main. Des gouttes de jus ruisselaient le long de la paroi du verre, dernier vestige de la scène passée. "Allons t'en chercher un autre.", suggéra-t-il. Et il la suivit tandis qu'elle se dirigeait vers le buffet sans alcool, bifurquant juste avant pour attraper une nouvelle coupe de mousseux. Conscient de la tension qui animait sa voisine, Seth se demanda s'il n'y avait pas autre chose qui avait provoqué cette montée en pression si soudaine, si virulente. Un simple mot et elle avait démarré au quart de tour. "Tu vas bien, en ce moment?", lui demanda-t-il. Il avait failli dire "depuis la dernière fois". Et quelle fois! Mais il ne l'avait pas revue depuis plus d'une semaine, ni croisée dans les escaliers, ni entendue par mégarde au détour du couloir. La vie avait suivi son cours à une vitesse folle, embarquant les deux protagonistes dans leurs propres croisières personnelles.  

Il était clair que j'étais terriblement en colère contre cet archéologue qui avait eu un comportement inadapté et totalement déplacé. J'aurais pu passer au dessus et pourtant je restais cramponnée à cette colère, que je détestais. En règle général, j'étais une personne plutôt solaire qui tentait de voir le bien partout et chez tout le monde, je laissais au maximum les émotions négatives au placard, mais il avait réussi à faire bouillir mon sang et je fulminais tel un volcan qui venait de se réveiller d'un long sommeil. Mes propos étaient sans doute mal venu auprès de mon voisin, qui faisait partie de la catégorie des archéologues, bien que mes propos ne le visait pas du tout. Si nous avions joué à un jeu ensemble, il avait tout de même fait preuve de respect vis à vis de moi et tout s'était passé dans l'intimité de nos appartements respectif.

L'homme m'indiqua de ne pas faire une généralité de tout ceci et il appuya bien sur le fait que son collègue semblait être une exception dans le domaine. Ce qui n'était pas si rassurant que cela, qu'est-ce que ça aurait pu donner avec une jeune femme ? Une jeune étudiante peut-être en admiration devant lui ? Aurait-il commis l'irréparable ? Tandis que Seth reprenait parole, je posais mon regard sur lui. Certes son opinion n'avait que faire et pourtant, je n'arrivais pas à m'en défaire, comme si, il avait soulevé une certaine vérité ? Ce qui pourrait expliquer ma colère ? A moins que ça soit le simple fait qu'il puisse utiliser les mots de mon ex-mari. Je soupirais légèrement avant d'haussais les épaules, peut importe, les mots étaient dis et ils avaient réussi à me blesser. Je regardais mon verre vide, préférant nettement le remplir à nouveau afin d'oublier.

Mon voisin me suivi jusqu'à la table des réjouissances sans alcool, je posais le verre vide sur la table avant d'enrouler mes doigts autour d'un autre, tandis que Seth venait s'inquiéter de mon état mental. Je stoppais mon geste avant de poser mon regard sur lui, "Oui...Je pense..." Bien sur que ma semaine avait connu des hauts et des bas, mais rien de grave, du moins rien dont je n'avais pas l'habitude. "Et toi ?" Un petit sourire se dessina bien rapidement sur mes lèvres avant de me saisir, cette fois, du verre et de boire le liquide à l'intérieurs. Je me tournais vers la foule qui avait repris ses discussions, bien que certains étaient encore entrain de nous dévisager. Certainement, avaient-ils entendu que j'étais la femme de l'archéologue, je reconnaissais d'ailleurs, certains journalistes dans le lot. Je penchais la tête alors qu'ils semblaient parler de nous, avec une perplexité nos dissimulés sur le visage. "Dis moi...Jusqu'à quel point les archéologues sont-ils célèbrent ?" Je me tournais à nouveau vers l'homme tandis que je venais poser ma main sur son torse, remettant en place le pli de sa veste et lui souriant. "Faut-il faire semblant de continuer à prétendre que je suis ta femme et pouvons nous mettre fin à ce jeu ? A moins que l'idée de jouer puisse te plaire..." J'étais sur la pointe des pieds tandis que je venais murmurer ma question à son oreille.

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Seth ignorait tout des raisons qui avaient poussé la jeune femme à réagir outre mesure, mais il se doutait qu'il y avait bien quelque chose qui l'y avait conduite. Sa voisine ne lui avait jamais semblé être quelqu'un de colérique, ou peut-être n'avait-elle pas encore eu de bonne raison de monter sur ses grands chevaux. Toutefois, l'américain comprit qu'elle avait été blessée dans son amour-propre, pour elle-même ou pour toutes les femmes de ce monde que l'esprit masculin rabaissait souvent, ressortant du placard les vieux clichés d'un passé révolu. Il fallait s'y faire, l'égalité était au goût du jour, bien qu'il ne soit pas foncièrement d'accord avec le choix de ce mot. Complémentarité aurait été plus judicieux. Les hommes ne pouvaient vivre sans les femmes, et la réciproque semblait vraie également, dans une moindre mesure. Sans elles, il n'y avait plus de plaisir, plus de jeu, plus d'intérêt. Trois moteurs qui rendaient cette vie beaucoup plus acceptable.

La réponse que sa voisine lui donna ne le satisfit pas totalement, toutefois Seth comprit qu'elle allait relativement bien, outre la scène qui venait de se produire. Il acquiesça d'un petit signe de tête lorsqu'elle lui demanda à son tour comment il se portait, avant de boire une gorgée de ce nouveau verre. Celui-ci avait une meilleure saveur que le précédent, d'autant plus appréciable maintenant que le calme était revenu dans la pièce. Plusieurs regards ne les avaient pas quittés, cependant, comme s'ils attendaient qu'il se produise un nouveau fait que l'on puisse rédiger pour pimenter un article de presse, mais Seth n'y prêtait pas attention. Il avait toujours ignoré les curieux avec un flegme inégalable, préservant la façade qu'il s'était forgée avec les années. Phoebe sembla ne pas pouvoir négliger ces yeux qui les dévisageaient de loin, derrière leurs canapés et coupes à moitié remplies. Jusqu'à quel point les archéologues étaient-ils célèbres? La question était pertinente. "Tout dépend lesquels...", glissa-t-il, une moue rieuse collée aux lèvres. "Bien moins que les acteurs de cinéma, en tout cas.", vérité évidente. Il ne s'était jamais considéré comme quelqu'un de célèbre et n'aurait jamais souhaité être reconnu, préférant son intimité et sa discrétion aux feus des projecteurs. "Mais ils ont leur public, je présume.", constitué en majeure partie de scientifiques, amateurs, brocanteurs, égyptologues, étudiants en architecture, archéologie, géologie, et la liste s'étirait ainsi tant le monde dans lequel Seth évoluait était vaste. Et bien au-délà de ce simple aperçu résidait l'essence même de son métier : le vol et le recel, l'argent sale, la manipulation.

Phoebe se rapprocha, lentement, posant la main sur le torse de l'américain. Il n'était pas habitué à ce genre de démonstration en public et se troubla un instant, avant de se rappeler qu'il avait lui-même entamé ce jeu quelques secondes plus tôt, dans l'optique de refroidir les ardeurs de son collègue. S'il avait été en mesure d'exprimer une émotion sur son visage placide, le rouge lui serait monté aux joues. Au lieu de cela, il resta simplement planté là, le verre à la main, les lèvres de sa voisine à quelques centimètres de son oreille. Devaient-ils continuer à prétendre ce qu'ils n'étaient pas? Devaient-ils y mettre fin? "Soyons nous-mêmes, ça ira bien.", suggéra-t-il. L'idée d'avoir une femme - autrement que dans les moments charnels - ne lui avait jamais effleuré l'esprit, malgré son incroyable capacité à jouer avec les apparences et prétendre le contraire. Il ne savait pas ce que c'était, ne l'avait jamais réellement vécu, sauf peut-être une fois, et encore. Seth se défaisait des sentiments amoureux aussi vite qu'il changeait de chemise. Jouer, par contre, était l'une de ses distractions favorites. "Maintenant que nous sommes à nouveau de simples voisins, quel jeu me proposes-tu?", s'enquit-il, une étincelle de malice traversant son regard.

Les personnes présentes avaient rapidement repris leur conversation, nous permettant ainsi de ne plus nous donner en spectacle, bien qu’un petit groupe de journalistes persistaient à nous fixer. Buvant une gorgée du nouveau jus de fruit que j’avais pris, je demandais à Seth combien les archéologues étaient célèbres pour qu’on puisse autant nous regarder. Bien entendu, ils étaient moins célèbres que des acteurs mais, ils avaient leur public. Je hochais la tête comprenant alors que ça pouvait les intéresser pour leur papier, quoi de mieux que d’offrir un gros titre à scandale ? Quoi que, je n’étais pas certaine que ça puisse intéresser le public visé qui, d’habitude se régaler des découvertes.

Je me rapprochais alors de Seth posant ma main sur son torse, tout en faisant mine de remettre le tissu correctement. Je me hissais sur la pointe des pieds afin de glisser ma bouche vers son oreille, curieuse de savoir si nous devions continuer de prétendre être mari et femme. Je souriais alors qu’il m’indiquait que nous pourrions redevenir ce que nous étions, des simples voisins. Je me redescendais, m’éloignant un peu de lui alors qu’il voulait connaître le jeu auquel je voulais jouer maintenant que nous étions à nouveau voisin. Je haussais les épaules, « j’imagine qu’un musée doit posséder bon nombre d’endroits interdit au public…mais autorisé pour les archéologues ? » Je tournais ma tête en souriant vers lui, avant de plonger à nouveau mes lèvres dans mon verre.

« Je pourrais aisément t’autoriser à retirer ma culotte dans un endroit sombre…Bien que je doute que tu en es réellement envie. » Je faisais une légère moue en reposant mon verre vide sur la table. Après tout, je n’avais eu aucune nouvelles de sa part depuis quasiment une semaine, à croire qu’il avait eu ce qu’il voulait et qu’à présent il n’en voulait plus. « Enfin…je ne dois pas jouer la catin…il ne faudrait pas donner raison à ton collègue. Et puis de base, je suis venu voir l’exposition sur les costumes anciens, que je n’ai d’ailleurs toujours pas vue ! » Il était donc certainement temps pour moi d’aller rejoindre mon but de ma présence ici. Je prenais donc la direction de la sortie de la salle, m’arrêtant un instant dans l’encadrement de la porte, il était libre de me rejoindre ou pas. Je lui souriais d’un air sûrement un peu trop coquine, trahissant mon envie de lui, avant de filer.

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Même avec ses talons, sa voisine culminait à peine à hauteur de son épaule, mais Seth sentit bien le souffle chaud qui se logea dans le creux de son cou. Les tensions s'apaisaient aussi vite que les verres des convives se remplissaient, et bientôt le calme et l'esprit de fête était revenu dans la salle. La colère de Phoebe paraissait désormais révolue et l'archéologue retrouva la jeune femme solaire et mutine qu'il connaissait - si peu, à vrai dire, mais suffisamment pour cerner les grandes lignes de son caractère. Alors qu'il lui demanda à quel jeu elle lui proposait de jouer maintenant qu'ils n'avaient plus besoin de simuler un mariage arrangé, il sentit l'air se charger d'une nouvelle sorte de tension, aussi puissante que l'animosité des minutes passées. Voilà qu'elle insinuait que le musée devait sans doute posséder des pièces où le grand public était exclu, mais les archéologues conviés. Attention, ça ressemble à une invitation. Un éclair lubrique traversa les prunelles émeraudes de l'américain, il sentit son sang se réchauffer dans ses veines et la faute n'était pas à mettre sur le compte de l'alcool. "Ça se pourrait bien.", répondit-il, fixant la jeune femme droit dans les yeux. Les archéologues ne possédaient pas spécialement de passe-droit ou de salles dédiées, toutefois Seth avait un accès dont le commun des mortels n'avait pas le loisir de bénéficier. Les salles où travaillaient les conservateurs étaient souvent libres aux heures de grand public, et cette journée spécifiquement, en raison des deux grands évènements qui se produisaient au musée, monopolisant la quasi totalité du personnel.

La brunette continua, cette fois sans équivoque, suggérant que l'américain pourrait lui retirer sa culotte dans un endroit sombre. Il se lécha instinctivement les lèvres, son appétit subitement ouvert comme un enfant devant un paquet de bonbons. Mais elle ajouta qu'elle doutait qu'il en ait réellement envie. "Je dois te dire que tes doutes sont infondés.", dit-il doucement d'une voix grave et basse, le sourire du chasseur se dessinant lentement sur sa bouche. Bien sûr qu'il en avait envie. Il était rare qu'il ne soit pas d'humeur pour ce genre d'activité, d'ailleurs. Et cela rendrait cette conférence en archéologie soudainement beaucoup plus intéressante, son temps ne serait pas totalement perdu. "Une catin n'aurait peut-être pas mis de culotte, si?", il la charriait ouvertement, tandis qu'elle tournait les talons, prétextant que la seule raison de sa présence ici était l'exposition de costumes anciens. Le sourire qu'elle lui offrit à ce moment-là en disait long, très long, sur les intentions de la jeune femme, et Seth y répondit comme un aimant attiré à son bout de métal.

Il termina son verre d'une traite, sans même savourer le millésime de ce champagne, et la suivit. L'excitation ne déformait pas encore le pantalon de son smoking mais réchauffait certainement ses joues, et le picotement d'impatience dans sa nuque trahissait déjà un désir exponentiel. Quand il arriva à sa hauteur, il lui rendit le sourire coquin qu'elle venait de lui adresser. "Je vais t'accompagner. Le musée est grand, ce serait dommage de te perdre.", annonça-t-il, commençant à marcher loin de la salle de réception. Ils marchèrent sur quelques dizaines de mètres dans un couloir bien éclairé, avant que le chemin de la visite traditionnelle ne bifurque sur la gauche, laissant un corridor sombre se dessiner sur la droite. "Viens par là.", fit-il d'un ton autoritaire, attrapant au passage la main de la jeune femme pour l'entraîner dans le petit couloir sur la droite, où une rangée de portes bien alignées s'étirait sur une dizaine de mètres. Seth dut baisser la tête pour en passer le porche, mais il ouvrit la deuxième porte. Elle dissimulait une petite pièce sans fenêtres, et il ne fit aucun doute qu'il s'agissait d'un laboratoire de taxidermie. L'odeur du formol n'était pas trop prégnante quoique largement distinctible, et les divers outils posés sur une table de dissection propre comme un bloc de chirurgie levèrent tout doute possible.

Si la tension avait été présente au départ avec le collègue archéologue de Seth, à présent qu'il avait quitté la pièce et que les regards semblaient s'être tournés sur autre chose, je me sentais plus détendu. Mon voisin avait cette attirance incroyable, une aura qui me donnait envie de remettre le couvert comme lorsqu'il était venu dans mon appartement quelques jours plus tôt. Ce n'était pas de l'amour, simplement physique et peut-être aussi parce que j'avais le sentiment, qu'il était le seul à véritablement s'intéresser à moi. Alors très vite, je retrouvais le petit jeu que nous avions commencé lors de notre rencontre, puis dans mon appartement avant un instant charnel et intense. Son absence avait fais naître en moi, un certains manque et après une tension pareil avec Sand, pouvoir jouir d'une volupté entre ses bras, me plaisait. Je commençais à faire mine que les archéologues avaient surement des passes droit dans les musées, des endroits sombre qui n'étaient nullement ouvert au public. Et la réponse de Seth fit naître un petit sourire sur mes lèvres, l'idée de le faire dans un endroit du musée avait de quoi être excitante.

Cependant, je n'étais plus vraiment certaine de ce qu'il voulait de moi. Après tout, je ne l'avais pas vu pendant plusieurs jours. Il n'était pas venu toquer à ma porte et dans le fond, j'avais le sentiment que le fais d'avoir eu ce qu'il voulait la première fois puisse marquer la fin. Je continuais de jouer, parlant de ma petite culotte qu'il ne voudrait sans doute pas retirer. Je reposais mon verre vide alors qu'il m'indiquait que mes doutes n'étaient pas fondés et qu'une catin n'aurait pas mis de culotte. Je souriais légèrement avant de prendre la direction de la sortie, préférant aller voir l'exposition pour laquelle j'étais venu, bien que je marquais un arrêt dans l'encadrement de la porte, lui laissant le choix de me rejoindre ou non.

Je le voyais finir son verre avant de marcher jusqu'à moi pour m'accompagner dans le musée, prétextant que l'endroit était grand. Je hochais la tête marchant à ses côtés tout en regardant les différents panneaux qui indiquaient les directions à prendre avant, de sentir sa main s'enrouler autour de mon poignet et me tirer dans un petit couloir sombre d'un air quelque peu autoritaire. L'excitation monta en flèche dans mon organisme, alors qu'il me faisait entrer dans une petite pièce sans fenêtre. Une odeur particulière s'en dégageait et divers instruments de chirurgie étaient soigneusement placé. Je regardais l'endroit, glissant mes doigts sur le scalpel brillant.

Je m'asseyais sur la table en métal, comprenant que nous étions dans une pièce servant à disséquer les animaux, peut importe, pour l'heure il n'y avait que Seth qui avait toute mon attention. Je glissais mes doigts autour de sa cravate pour venir le tirer entre mes jambes et poser mes lèvres avec passion et désir. Je gardais le tissu entre mes doigts, tirant dessus de façon à le garder le plus longtemps possible contre mon corps, tandis que j'alternais entre une valse endiablée de nos langues ou quelque morsure délicate de sa lèvre inférieurs. Ma main libre venait tirer sur la ceinture de son pantalon, afin de caler ses hanches entre mes jambes, exerçant par la même occasion une légère pression entre celle-ci. "Pourquoi as-tu attendu autant de temps ?" Lançais je finalement entre deux baisers, "J'avais envie de venir me vautrer dans tes draps...sauf que j'ai dû me débrouiller seule..." Je relevais mon visage pour croiser son regard olive qui avait réussi à me captiver dés notre première rencontre. "M'as-tu déjà oublié ?"

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Il ne l'avait pas contactée, depuis leur dernier échange. C'était une vérité qui ne pouvait être niée, et il n'y avait même pas de réelle raison à cela. Seth avait été occupé par son travail, ancré dans un nouveau quotidien déjà bien établi, et l'archéologue n'avait tout simplement pas pensé aller sonner à la porte de sa voisine pour remettre le couvert. Il était bien conscient que la politesse voulait qu'on rappelle une femme après avoir couché avec elle, toutefois c'était une règle à laquelle il n'avait jamais obéi, préférant suivre ses intuitions et envoyer un message si le coeur lui en disait, si son emploi du temps le lui permettait, si l'envie lui prenait. L'américain l'aurait sans doute fait, tôt ou tard, mais pour lui le temps s'écoulait comme dans une autre dimension. Déformation professionnelle sans doute, à force de côtoyer des oeuvres âgées de milliers d'années, on en oubliait que le temps présent s'écoulait à une vitesse vertigineuse. Le souvenir de Phoebe était encore bien présent dans son esprit, comme si ses mains empoignaient ses hanches encore la veille. Il n'y avait plus que son propre corps pour lui rappeler qu'en fait, cela faisait déjà plus d'une dizaine de jours, qu'il avait passé les coudes dans le sable, à chercher comme un forcené un trésor enfoui.

Présentement, un autre trésor accaparait son attention. La pièce était tamisée d'une lumière médicale mais l'endroit était discret et surtout, désert. Il n'y avait plus que Phoebe et Seth. Et des dizaines de scalpels rangés méticuleusement sur des tables en inox. La brunette s'assit sur l'une d'entre elles, frôlant du doigt les instruments métalliques, et l'archéologue sentit déjà des pulsions instinctives s'emparer de lui tandis qu'il répondait au baiser langoureux de sa voisine avec autant d'intensité qu'elle mettait à l'ouvrage. Ses mains glissèrent le long du cou de la jeune femme, se refermant autour de l'un de ses seins, descendant le long de son buste pour caresser ses jambes entrouvertes qui l'accueillaient dans son espace personnel. Les dents de la brunette mordillaient sa lèvre inférieure, gentiment, provoquant des frissons dans sa nuque. Il aurait voulu qu'elle morde plus fort, plus franchement, quitte à faire couler son sang, mais elle était la douceur incarnée, il n'avait pas encore fait sortir les démons en elle, si toutefois ils y étaient présents. Seth se rapprocha encore, interrompant leur baiser pour faire glisser la bretelle de la robe de la jeune femme le long de son bras, dévoilant sa nuque et son épaule frêle qu'il embrassa avec envie. Sans qu'il ne s'en rende compte, ses doigts avaient déjà attrapé le scalpel le plus proche, et celui-ci était tellement bien aiguisé que sa voisine ne sentit même pas qu'il avait taillé une petite incision, là où son cou et son épaule se rejoignaient. Seth y plongea avec avidité, embrassant la peau de Phoebe, descendant de l'arrière de son oreille le long de sa jugulaire, pour terminer sur la petite plaie où il aspira langoureusement le léger filet de sang qui s'en échappait, la goûtant dans tout son être. Ses moeurs pouvaient paraître étrange, pourtant à ses yeux, rien n'était plus naturel que de savourer l'essence même d'un autre être humain. Il se sentait bien, dans son élément, à partager ce moment privilégié avec la délicieuse brunette.  

Alors pourquoi avait-il attendu autant de temps? Bonne question. Seth n'était pas du genre à ressentir le manque de quelqu'un d'autre, il vivait au jour le jour, sans se soucier des autres, de ce qu'ils pensaient ou ressentaient. Ce n'était pas de la négligence, mais une forme particulière d'égoïsme incontrôlé. Il n'avait jamais rien connu d'autre. "Je t'ai manqué?", se contenta-t-il de répondre, debout contre elle, plongeant un regard fiévreux dans celui de la jeune femme avant de déposer plusieurs baisers successifs sur ses lèvres. Elle répondit qu'elle avait eu envie de venir dans ses draps, mais qu'en l'absence de l'archéologue, elle avait dû se débrouiller seule. Cette dernière remarque provoqua le sourire de l'américain, qui se complaisait à imaginer la scène. "Pour le coup, je m'en veux d'avoir râté ça.", souffla-t-il contre ses lèvres, l'image mentale de Phoebe se donnant son propre plaisir ne faisant qu'augmenter son désir pour elle, et l'excitation grandissante qui le prenait déjà aux tripes, et au caleçon.

Sa dernière question lui donna un léger élan de recul, imperceptible, mais un réflèxe qu'il n'aurait sans doute pas dû avoir. Comment pourrait-il l'oublier, elle qui vivait sur le palier d'en face? Il avait déjà entendu cette interrogation à plusieurs reprises, mais cette fois elle résonna d'une manière différente. Etait-ce parce que l'accent australien différait de celui des américaines qui avaient eu le même doute? Ou parce qu'il aimait posséder la jeune femme? "Non.", répondit-il fermement. Non, il ne l'avait pas oubliée. Du moins, pas comme elle l'imaginait. Il avait été occupé, c'était différent. Peu refroidi par ce questionnement impromptu, il se rapprocha pour encadrer le visage de Phoebe d'une main, mesurant la douceur de sa peau. Il avait envie de la mordre, pour la punir d'avoir posé une pareille question, mais se contenta de lui rendre la passion qu'elle lui donnait dans un énième baiser. "Si je t'ai causé de la peine, sache que je me ferai pardonner.", annonça-t-il, embrassant toujours son cou, son épaule, pressant son bassin contre elle avant de se reculer de quelques tout petits centimètres et planter ses prunelles émeraudes dans ses grands yeux bruns. "Quoique... Je devrais te punir pour avoir posé cette question.", suggéra-t-il, attendant de voir comme la jeune femme y réagirait. L'envie de lui faire du bien était au moins aussi forte que celle de lui donner une bonne correction, et il devait freiner ses ardeurs, ne connaissant pas le degré de résistance à la douleur de sa voisine.    

Sans doute que j'aurais pu me rendre chez Seth lorsque j'en avais ressentis le désir, mais j'étais de celle qui pensait que l'homme devait faire le premier pas. Et puis, honnêtement, je n'avais pas eu beaucoup de relation alors savoir comment tout ça fonctionné. En tout cas, une chose était certaine, l'archéologue me plaisait et me faisait beaucoup d'effet, je n'arrivais pas à analyser pourquoi, peut-être son aura ? Sa façon d'être ? Ce côté un peu sauvage qui venait m'exciter irrémédiablement ? On était loin de parler de sentiments, mais il était tout de fois intéressant ça s'était certains. Je m'étais amusé à le chauffer un peu avant de m'éloigner de la salle de réception et bien rapidement, il m'entraînait dans une petite pièce sombre où plusieurs instruments trônaient fièrement sur une table en métal. Je ne savais pas exactement ce qu'on pouvait faire ici, mais je m'en fichais pas mal, car je venais manger les lèvres de Seth avec avidité.

L'une de ses mains venait presser mon sein et ma respiration s'accéléra tandis que je mordais doucement sa lèvre inférieurs, ne voulant pas lui faire mal. Ses lèvres quittaient alors les miennes pour rejoindre ma nuque et je penchais légèrement ma tête sur le côté, lui offrant tout le loisir de faire ce qu'il voulait de moi. Tandis que je sentais sa bouche sur ma peau, j'ouvrais les boutons de sa chemise, dégageant sa peau chaude dont j'avais envie de m'enivrer. Puis je tirais sur sa ceinture afin de venir le presser d'avantage entre mes jambes, tandis que je venais poser des questions. Certainement que ça pouvait être agaçant mais, j'avais besoin de comprendre si, il avait juste eu envie de me prendre une fois et de m'oublier par la suite. Je l'entendais me demander si il m'avait manqué et j'avouais alors que j'avais dû me débrouiller seule pour combler mon désir. Un sourire vint se dessiner sur mes lèvres alors qu'il semblait quelque peu déçu d'avoir loupé ce spectacle.

Avec amusement, je lui demandé si, il m'avait déjà oublié. Bien entendu que je ne disais pas tout ça comme un reproche, il était libre de faire ce qu'il voulait étant donné que nous n'étions pas en couple. J'avais juste besoin de savoir si, il voulait que nos ébats se reproduisent ou pas. Il ne semblait avoir aucun doute en me répondant qu'il ne m'avait nullement oublié et je sentais ses mains se poser sur mon visage avant que ses lèvres se posent à nouveau contre les miennes. Je l'entendais s'excuser sur une quelconque peine qu'il avait pu produire et je secouais légèrement la tête en souriant, avant de l'entendre me dire que je devrais être puni pour avoir osé posé une question pareil. Un petit sourire en coin étira doucement la commissure de mes lèvres. "Ah oui ? Vraiment ?" Je le fixais pleine de défi avant de faire glisser le haut de ma robe pour dévoiler ma poitrine nue, "Et comment comptez vous me punir Docteur Hill ? Vous allez user des instruments pour me disséquer ?" J'espérais tout de même être loin de la réalité, ne voulant pas finir à moitié morte dans une salle de taxidermie.

Je regardais les instruments à côtés de nous, "J'espère que ce n'est pas cette idée qui t'a traversé l'esprit..." Je riais un peu avant de reposer mon regard sur lui, "J'ai bien compris que tu aimais avoir une certaine dominance et ça ne me dérange pas...Mais je n'ai jamais fais réellement de BDSM...Si c'est le genre de chose qui te plaisent." Je souriais une nouvelle fois, "Est-ce qu'on peut y aller en douceur ?" J'avais compris qu'il avait des penchants particulier lors de rapport, je l'avais compris lorsqu'il m'avait indiqué le fameux mot "cerise" dans mon appartement, la première fois que nous avions couchés ensemble. Je n'étais pas contre l'idée de tester des nouvelles choses mais, je devais lui faire confiance avant qu'on augmente le rythme de ce genre d'expérience. "Tu veux bien faire ça pour moi ?"

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L'idée d'une punition ne semblait pas effrayer la jeune femme, dont le regard brillait déjà d'une lueur ressemblant à du défi, mélangé à de la curiosité. Comme si ses yeux voulaient dire le "et qu'est-ce que tu vas me faire?" que ses lèvres ne formulèrent pas. Elle avait déjà défait les boutons de sa chemise, dévoilant le torse nu de l'archéologue, qui frissonnait aussi bien sous la douceur du toucher de sa voisine qu'à cause de la température plutôt fraîche de la pièce. Ce n'était pas le lieu le plus romantique du monde pour s'adonner à des échanges charnels, toutefois cette partie du bâtiment avait le mérite de posséder la discrétion qui abriterait leurs corps du reste de la foule présente au musée ce jour-là. Une bulle protectrice loin des verres qui trinquaient, des scientifiques éloquents qui prononçaient leurs discours. Ici, maintenant, il n'y avait plus que Phoebe et Seth. Et leurs peaux qui se languissaient de se retrouver. La froideur de la salle de conservation ne refroidissait en rien les ardeurs de l'archéologue, qui frémit à la suggestion que sa voisine lui fit, d'user des instruments à disposition pour la disséquer. Même si le mot était un peu fort - car là n'était pas son intention. S'il aimait la violence, il la préférait avec les vivants. Avec quelqu'un qui pourrait crier de douleur, ou de plaisir, ou d'un mélange des deux. Il arqua un sourcil, comme foudroyé par une révélation. Mais oui, bonne idée! Et la brunette comprit bien vite cette expression faciale, car elle s'empressa d'ajouter qu'elle espérait que cette idée ne lui avait pas traversé l'esprit.

"Je te rassure, la dissection ne fait pas partie de mes pratiques.", répondit-il d'une voix basse et grave, un sourire amusé sur les lèvres. Il admira un instant la beauté du spectacle qui se déroulait sous ses yeux: Phoebe avait fait tomber le haut de sa robe, dévoilant son buste frêle aux courbes épurées. Elle était magnifique. Seth se rapprocha encore d'elle, se courbant légèrement pour embrasser délicatement ses seins, ralentissant à la limite de ses aréoles, avant de capturer à pleine bouche ses mamelons. Il mordilla ses tétons, d'abord doucement, puis de plus en plus fermement, en prenant soin d'alterner coups de langue et coups de dents. "Je te préfère vivante...", et pétillante de santé, solaire, et partante pour de nouvelles découvertes. La curiosité de Phoebe au sujet des pratiques sexuelles de Seth, qui différaient quelque peu des schémas traditionnels, ne faisait qu'augmenter le désir de l'américain à son égard. Si elle se laissait faire, il comptait bien la faire voyager dans les contrées lointaines d'un plaisir différent, plus poussé parce que plus violent, où la frontière entre le bien et le mal était aussi ténue que les couches de vêtements qui séparaient désormais les deux voisins. D'après ses propres dires, elle n'avait jamais réellement connu le bondage, ni de relation sado-masochiste, mais toutes ces cases stéréotypées ne trouvaient aucune satisfaction aux yeux de l'archéologue. Ses penchants - pour ne pas dire ses travers - étaient ancrés en lui depuis des années, depuis aussi loin qu'il s'en souvienne. Mais il savait aussi s'adapter à la personne en face de lui, et comprenait que de tels actes passionnés impliquaient une certaine confiance, qui s'acquiérait avec le temps. Ou une certaine folie, pour les plus pressées des femmes qui avaient eu l'occasion de froisser ses draps.

La candeur et la douceur de Phoebe lui plaisaient, malgré tout. Et l'excitaient aussi, beaucoup. Parce que c'était nouveau, pour lui, d'avoir sous les mains une page blanche qu'il pouvait souiller à sa guise. Une sculpture ravissante à modeler, une oeuvre d'art. Ce n'était pas seulement de la dominance, puisqu'il aimait parfois se soumettre aux pulsions folles de ses partenaires, mais un vaste monde de vices, de sang, de larmes, dans lequel il se complaisait à évoluer. Le simple fait qu'elle émette l'hypothèse de se laisser entraîner sur ce terrain-là suffit à stimuler suffisamment l'archéologue pour qu'il ressente le besoin de la prendre sans préliminaires, sans transition. Elle lui demanda d'y aller en douceur avec elle, et il comptait bien respecter cela. "Bien sûr.", souffla-t-il contre son cou tandis qu'il déposait plusieurs baisers sur sa peau. "Tout ce que tu veux.", ajouta-t-il, sentant le désir monter davantage et rendre son pantalon plus étroit, moins confortable. Il captura sa bouche qu'il embrassait avidement de la sienne, jusqu'à s'en couper le souffle.

La main droite de Seth passa derrière la nuque de Phoebe, qu'il empoigna fermement, avant de glisser sa main gauche sous ses fesses, la soulevant de la table. "Tu n'as qu'un mot à dire, tu te rappelles?", lui dit-il, le regard brûlant d'envie. Un mot à dire pour la posséder, un mot à dire pour calmer ses ardeurs. Finalement, n'était-ce pas elle qui tirait les ficelles sans même le savoir? Il n'était plus que le pantin de ses envies, le démon attendant d'être invoqué, le feu impatient de se propager.