marching ever forward

@diego gutiérrez

lieu: la plage, dimension jurassique - event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

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La situation qui se déroulait autour de lui et sous ses yeux lui paraissait tant étrange, improbable même, qu’à aucun moment il ne s’était demandé d’où sortait le jeune homme. Il savait juste qu’il lui avait posé des questions qu’il s’était lui-même posé, et qu’il était dans le même pétrin que lui: les personnes qui étaient avec lui n’avaient pas de souvenirs et ne sauraient expliquer ce qu’il se passait. Ou plutôt non ce n’était pas exactement le cas: les souvenirs n’étaient pas de mise mais les connaissances différaient puisqu’il affirmait avoir vu sur l’île des créatures qui devraient normalement éteintes depuis des millénaires maintenant. Damon ne savait pas s’il devait le croire, même s’il avait l’air convaincant.

« C’est Damon moi au fait. » - « Moi c’est… euh c’est Pedro. » - « Enchanté. » Un peu timide et surtout pas très rassuré, mais il se devait de rester poli.

Par la suite, des bruits étranges s’étaient faits entendre à leurs côtés, et si le brun avait murmuré un mot qui ressemblait à une formule magique, Damon n’avait pas envie de rester dans le coin pour savoir de quoi il parlait; il lui proposa alors de plutôt s’éloigner pour se joindre à lui et au petit groupe de survivants qu’il avait abandonné en arrière lorsqu’il était parti chercher du matériel pour monter le camp. Il s’apercevait d’ailleurs qu’à travers cette situation, il n’avait rien ramassé du tout. « Ils vont surement pas être très content que j’ai pas de quoi garnir le toit du camp, mais je ramène une paire de bras supplémentaire. » Il tenta un petit rire, quelque peu coincé dans sa gorge cependant, alors qu’il se grattait l’arrière de la tête et se mettait en chemin vers le lieu dit. « C’était quoi, que tu disais tout à l’heure ? Gallini-quoi ? » A avancer, il ne jetait déjà pourtant plus un regard en arrière, préférant accélérer le pas plutôt que de s’attarder sur place.

Ce n’était pas difficile de se mettre à leur place lorsque l’on possédait toutes les informations concernant la mission. Le protocole avait été donné à l’ensemble des employés, même ceux qui n’étaient pas affectés au contrôle du vol, du crash ou des passagers, afin que les missions d’infiltration puissent être menées à bien. Vile avait tout prévu, probablement parce qu’il s’imaginait de possibles pertes également au niveau de ses employés qui se devaient donc d’être polyvalents. Confiant, Diego avait entamé la mission avec un sujet particulièrement crédule, mais il n'hésiterait pas à indiquer les nombreuses difficultés qui avaient été les siennes si on lui demandait, question de prestige. « C’est Damon moi au fait. » Il s’était présenté à son tour. « Enchanté. » S’il était enchanté en plus de lui faciliter la mission au point de n’absolument pas soupçonner quelque chose d’étrange à le voir débarquer ainsi quand tous les passagers devaient maintenant se connaître, alors l’arrogance de Diego n’en était que décuplée. Pourtant il n’avait pas anticipé la suite. « Ils vont surement pas être très content que j’ai pas de quoi garnir le toit du camp, mais je ramène une paire de bras supplémentaire. » Diego s’était mis à le suivre, bafouillant une réponse destinée à se sortir de là.  « Pas si vite, je me suis blessé au … au tibia. Et je devrais rejoindre les miens… » Il n’était pas sûr que mentionner l’existence d’un second camp était judicieux, mais c’était l’unique solution pour s’échapper et aller s’atteler à la mission consistant à lâcher un troupeau sur le seul et unique camp. « C’était quoi, que tu disais tout à l’heure ? Gallini-quoi ? »  « Si je te le dis, tu dois me promettre de pas parler de moi ou de mon camp aux tiens. » Il avait attrapé son bras pour l’obliger à s’arrêter et l’empêcher de l’amener jusqu’aux siens qui comprendraient peut-être plus facilement la supercherie.  « Gallimimus. C’est une race de dinosaures, à première vue, ils sont petits et mignons, mais ils sont si voraces qu’ils peuvent dévorer un homme en seulement quelques minutes. » C’était probablement l’espèce qu’il appréciait le moins tant elle était fourbe et cruelle. « Vous vous êtes pas du tout organisés pour les attaques de dinosaures ? » Un élément clé, pour comprendre le potentiel de survie des humains face aux créatures et à en croire Damon, cela semblait extrêmement mal parti.

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(c): (gif), luleaby (codage).

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« Pas si vite, je me suis blessé au … au tibia. Et je devrais rejoindre les miens… » Ralentissant le pas, Damon tourna sa tête vers le jeune homme et fronça les sourcils. « T’es tu blessé en tombant ? Ma femme s’est faite mal elle aussi, moi je m’en suis bien sorti. » Après tout, ils avaient vécu un crash d’avion, ce n’était pas rien et ce n’était pas étonnant que certains puissent s’en sortir avec des blessures - c’était même en réalité plutôt étonnant qu’ils n’aient pas croisé plus de victimes que cela depuis qu’ils avaient rouvert les yeux, mais cette constatation n’était pas encore arrivée jusque la conscience de Damon.

« Si je te le dis, tu dois me promettre de pas parler de moi ou de mon camp aux tiens. » Il s’était définitivement arrêté dans sa progression désormais. Il ne comprenait pas ce qui se passait sous ses yeux, puisque les paroles et le comportement de Pedro semblait désormais aller à l’encontre ce qu’il avait dit jusque maintenant: il était celui lui ayant parlé des différents camps de survivants sans hésiter, et maintenant il lui demandait de garder l’information pour lui ? « SI tu veux, mais c’est pas malin puisqu’on pourrait s’aider dans cette situation… Je veux dire, tu sembles perdu et on a un camp. Et tu connais apparemment des choses sur des créatures de l’île dont j’avais moi pas entendu parler de la part des autres jusque maintenant… Mais pourquoi pas. » Après tout, le but était de s’en sortir, qu’importait ce qui était nécessaire pour que ce soit le cas non ? « Gallimimus. C’est une race de dinosaures, à première vue, ils sont petits et mignons, mais ils sont si voraces qu’ils peuvent dévorer un homme en seulement quelques minutes. »

« Vous vous êtes pas du tout organisés pour les attaques de dinosaures ? » - « Y’a dix minutes je savais même pas qu’ils existaient ! » Il écarquilla les yeux, haussa les épaules: comment voulait-il qu’ils aient pu s’y préparer alors qu’ils n’avaient pas conscience de tout ça. « Il faut que je prévienne les autres et qu’on se prépare, si tu dis qu’ils peuvent attaquer et qu’ils sont si féroces que ça… » Parce-qu’en l’état actuel des choses, ils se feraient effectivement dévorés tout cru.

« T’es tu blessé en tombant ? Ma femme s’est faite mal elle aussi, moi je m’en suis bien sorti. »
« Ta femme ? Mais t’as quel âge ? »

Cette information-là était évidemment disponible dans les dossiers des personnes sélectionnées pour participer à l’expérience, mais il se devait de la demander de suite, comme par réflexe. Le panel était extrêmement varié pour le bien de l’étude mais Diego ne s’était pas imaginé qu’ils réussiraient à trouver un si jeune couple. Chassant la pensée inutile de son esprit, il s’était recentré sur ce qu’il était en train de faire : parler à un inconnu sans préparation, après avoir dit à Mateo qu’il n’avait pas besoin de plus que le briefing général qu’ils avaient eu. Il avait eu tort, mais ne l’admettrait pas, et mettrait tout en oeuvre pour réussir la mission coute que coute. « SI tu veux, mais c’est pas malin puisqu’on pourrait s’aider dans cette situation… Je veux dire, tu sembles perdu et on a un camp. Et tu connais apparemment des choses sur des créatures de l’île dont j’avais moi pas entendu parler de la part des autres jusque maintenant… Mais pourquoi pas. » Il en avait sûrement trop dit, mais il ne s’était pas attendu à ce que le groupe mette autant de temps à rencontrer les dinosaures qui, selon ses prévisions, auraient immédiatement dû être attirés par ces nouvelles odeurs. « T’as raison, t’as raison, doucement, pas la peine de rouspéter ! » Il parlait trop, et pour ne rien dire, ce qui lui était dans l’immédiat d’aucune utilité. Il devait donc orienter la discussion pour obtenir les informations qui lui manquait et qui permettrait de passer le temps jusqu’à trouver une porte de secours. « Y’a dix minutes je savais même pas qu’ils existaient ! » Il se retenait de sourire chaque fois que l’exploit était mentionné. « Il faut que je prévienne les autres et qu’on se prépare, si tu dis qu’ils peuvent attaquer et qu’ils sont si féroces que ça… » « Tu savais pas qu’ils existaient, mais tu savais qu’ils avaient existé, alors tu connais à peu près ce dont ils sont capables. » Du pire, en somme. « Vous êtes combien, vous ? Y a que ta femme de blessée ? C’était pendant le crash ? » Tant de questions les unes après les autres et Diego renonçait à tout son plan concernant la discrétion. Mais il aurait le mérite d’obtenir les réponses dont il avait besoin - étaient-ils conscients de l’expérience ? Visiblement non. Avaient-ils connu des difficultés avant l’arrivée des dinosaures ? Visiblement oui. Et allaient-ils avoir l’audace, la force mentale et le courage de tenter de vivre avec eux ? C’était à voir, mais cela ne semblait pas être concluant.

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@diego gutiérrez

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(c): (gif), luleaby (codage).

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« Ta femme ? Mais t’as quel âge ? » Damon fronça les sourcils: comme si c’était une information qui était réellement importante ici - et surtout il n’y avait aucune nécessité à ce que cette question soit posée avec autant de dédain. « Vingt-quatre ans, mais je vois pas en quoi c’est importante ici ? » Certes, cela pouvait paraitre étrange parce-qu’il savait qu’il avait un visage qui pouvait paraitre juvénile et donc porter à confusion, mais tout de même: dans la présente situation, ils avaient plus urgent.

Comme par exemple retourner auprès des autres du camp pour continuer de trouver ce qui permettrait de construire leur abris. A défaut de ramener du quoi construire, Damon ramenait une paire de bras supplémentaire, cela devrait compter pour quelque-chose - tout du moins si Pedro se décidait à avancer à ses côtés et non à battre désormais en retrait. « T’as raison, t’as raison, doucement, pas la peine de rouspéter ! » Avait-il rencontré des plantes étranges en plus d’animaux bizarres sur son chemin ? Il changeait d’avis comme de chemise, c’était assez… déstabilisant.

« Tu savais pas qu’ils existaient, mais tu savais qu’ils avaient existé, alors tu connais à peu près ce dont ils sont capables. » Il déglutit avec un peu plus de difficulté. « Oui, mais je suis pas supposé m’alerter pour ce genre d’animaux maintenant. Je devrais pas avoir à me demander de quoi ils sont capables. » Puisque l’espèce était supposée être éteinte. « Vous êtes combien, vous ? Y a que ta femme de blessée ? C’était pendant le crash ? » - « Euh… » Il dodelina de la tête, commençant à se demander si finalement c’était là une bonne idée que de discuter si aisément avec le jeune homme. « On est au moins une bonne demi-douzaine, si c’est pas une dizaine. Et elle s’est faite mal… » Ce fut la réalisation: Megan lui avait dit que quelque-chose d’étrange s’en était pris à elle et la poursuivait quand ils s’étaient rejoints. Damon fronça les sourcils. « Maintenant que t’en parles… » Non, ce n’était pas uniquement le crash le problème. « Elle m’a dit avoir vu un animal bizarre, et c’était sa faute sa blessure… » Tentant le bras pour attraper celui de Pedro, il était prêt à l’emmener avec lui. « Il faut absolument les alerter. Tous. Pour les protéger: on peut se faire attaquer à tout moment, ils sont proches de l’île. » Il déglutit difficilement. « Dis moi aussi que les blessures sont pas graves. » De la part de ces animaux là - où sa femme courait un plus grand danger que prévu.

« Vingt-quatre ans, mais je vois pas en quoi c’est importante ici ? » Effectivement, cette question n’était que le résultat de sa curiosité personnelle qui n’avait absolument rien à faire dans la mission. Se ressaisissant, il avait écouté le moulin à paroles devant lui soudainement pris d’un élan de lucidité lui donnant envie de secourir les siens. « Oui, mais je suis pas supposé m’alerter pour ce genre d’animaux maintenant. Je devrais pas avoir à me demander de quoi ils sont capables. » C’était curieux, qu’il n’ait pas encore eu à leur faire face, ils couraient partout, ils volaient même, mais sans les voir, impossible de s’imaginer qu’ils rôdaient là, tout près. « Euh… On est au moins une bonne demi-douzaine, si c’est pas une dizaine. Et elle s’est faite mal… » Son discours était confus, il balbutiait avec difficulté probablement maintenant qu’il savait ce qu’il encourait. La réalité de ce qu’il se passait était là, bien présente, et Diego était lui même aux premières loges, prêt à indiquer à Vile les premiers ressentis des sujets de l’expérience. « Maintenant que t’en parles… Elle m’a dit avoir vu un animal bizarre, et c’était sa faute sa blessure… » L’animal bizarre était probablement un dinosaure, ceux-ci ayant presque éradiqué les autres espèces de l’île par leur voracité. « Il faut absolument les alerter. Tous. Pour les protéger: on peut se faire attaquer à tout moment, ils sont proches de l’île. » Et voilà qu’il se mettait à paniquer. « C’est pas le moment de jouer les héros … Vous avez de quoi soigner sa blessure, à ta femme ? » Si ce n’était pas le cas - et il doutait fort que ça le soit car ils avaient rationné les vivres et seuls certaines valises éparpillées contenaient des trousses de soins - Diego tenait une première possibilité de s’éclipser. « Dis moi aussi que les blessures sont pas graves. » « Non, ça va, j’ai pu me soigner. Ecoute tu préfères pas que j’aille chercher quelques uns des miens ? On a aussi des trousses de secours… » C’était bien plus facile de prendre la poudre d’escampette armé des informations qu’il possédait sur eux : ils n’avaient rien, si ce n’était quelques vêtements de rechange et quelques objets de survie dissimulés ici et là - durant le moment où il avait disposé les survivants comme l’avait souhaité Vile, Mateo avait pris soin de s’assurer qu’il ne possédait aucun effet personnel pouvait être trop utile. Tout était planifié, mais l’imprévu aurait malheureusement toujours sa place.