Tu ne comprends toujours pas ce que tu fais ici. Tu ne comprends pas comment tu as pu survivre à un crash d’avion, comment ça se fait que vous êtes plusieurs même à vous en être sortis sans trop de blessures, mais tu refuses de t’attarder trop longuement sur des questions qui n’ont sans doute pas la moindre réponse. C’est un coup de théâtre de la vie, un acte que tu n’aurais jamais pu prédire tant il ne fait pas de sens. Tout ce que tu veux désormais, c’est seulement survivre assez longtemps, jusqu’à ce que les secours n’arrivent et vous sortent de ce mauvais rêve. Tu entends des gens dire qu’ils veulent fuir l’île, partir en mer dans l’espoir de retrouver la terre ferme ailleurs, en civilisation, mais tu ne crois pas que ce soit la marche à suivre. Tu ne sais pas ce qui est vraiment le meilleur plan, mais rester là, observer les autres, suivre leurs idées – et voler leurs provisions – te semble être une bien meilleure idée, et ta meilleure chance de t’en sortir. Tu observes les différents abris qui se font construire ici et là sur la plage, considères ce que tu pourrais faire toi aussi pour t’assurer un certain niveau de confort jusqu’à l’arrivée des secours lorsque tu aperçois une petite blonde qui semble avoir besoin d’aide avec les branches d’arbres qu’elle tente de joindre. Pour en faire quoi? Tu n’es pas encore certain, son plan semble assez préliminaire, mais tu espères que ce n’est pas pour se créer de quoi partir dans l’eau, mais plutôt de quoi se protéger. « T’as besoin d’un coup d’main? » que tu finis par lui demander en t’approchant d’elle doucement. T’aurais pu continuer de rester seul et faire ta petite affaire sans te mêler à un quelconque groupe, mais quelque chose te dit que tu ferais mieux d’avoir une alliée dans un tel endroit. « Qu’est-ce que t’essaye de faire au juste? » Autant connaître tout de suite ses intentions, savoir si ça vaut la peine que tu investisses temps et ressources sur elle, bien qu’elle soit jolie et que ça, même dans les pires situations possibles, ça demeure toujours un positif.

Il y a des choses dans la vie qui sont inexplicables. Ce crash en fait partie et surtout, la raison pour laquelle Ella est encore en vie. Elle n’est pas la seule à en avoir réchappé, mais elle n’est quand même pas rassurée de se retrouver là. Elle connaît les histoires sur les crash, les naufrages et ce qui a pu arriver aux survivants. Ça lui fait froid dans le dos. Heureusement pour eux, elle a l’impression que l’île n’est pas dépourvue de nourriture et il semble même y avoir un point d’eau potable d’après ce que certains ont pu dire. Mais Ella n’ose pas s’aventurer à l'intérieur, elle préfère rester sur la côte, là où un bâteau pourrait les voir, c’est leur seule chance de survie n’est-ce pas ? La jeune femme est débrouillarde, mais elle n’est pas des plus douées avec ses mains, elle a un bon sens de l’orientation, mais elle a bien peur que ses compétences s’arrêtent là. L’irlandaise a pris le temps d’observer les autres et elle essaie de recopier ce qu’elle a pu voir. Il lui semble important, dans un premier temps, de se fabriquer un abris de fortune et pendant qu’elle rassemble des branches et qu’elle essaie de les faire tenir comme elle peut pour se créer une sorte de tipi, elle entend une voix masculine derrière elle.

- T’as besoin d’un coup d’main? » Elle sursaute et lâche la branche qu’elle tenait dans sa main. La jeune femme se retourne et croise le regard d’un garçon qui doit avoir son âge peut-être. Elle n’est pas à l’aise, qui sait de quoi seraient capables certains passagers de cet avion. « Qu’est-ce que t’essaye de faire au juste? » Elle fronce les sourcils en observant le garçon qui se tient face à elle. Il a pas une gueule d’ange, il a pas l’air d’être ce genre de personne à qui on donnerait le bon dieu sans confessions, mais elle sait aussi que l’apparence ne fait pas tout, alors, après avoir jaugé comme elle pouvait, elle répond :

- J’essaie de faire un abri… » Dit-elle. « J’ai regardé les autres et j’essaie de refaire comme eux, mais si tu sais comment t’y prendre, j’dis pas non à un coup de main… » Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle ne saura pas de suite si c’est une bonne idée de lui avoir fait confiance, l’avenir le lui dira...

« J’essaie de faire un abri… » Elle est maladroite dans ses mouvements, à tenter de faire tenir ses bouts de branches ensemble, mais si tu te fis à ce qu’elle a d’accumuler autour d’elle, tu dirais qu’elle est plutôt bien équipée pour faire quelque chose de potable, surtout avec un peu d’aide. Tu n’es pas l’homme le plus habile de tes mains, mais tu es plus grand et sûrement plus fort qu’elle, et à quatre mains, ce sera sûrement plus simple de faire quelque chose de fort et de fiable, assez pour vous garder à l’abri des intempéries possibles de l’île. « J’ai regardé les autres et j’essaie de refaire comme eux, mais si tu sais comment t’y prendre, j’dis pas non à un coup de main. » Tu hausses les épaules. Tu ne sais pas si c’est une bonne idée de t’allier à elle, mais tu n’as personne sur cette île, et tu sais qu’une personne seule est une personne faible et tu ne peux pas vraiment te permettre ça. « T’as besoin de plus petites branches, pour faire le toit de ton abri. » que tu conclues comme si tu t’y connaissais vraiment, mais vraiment, tu ne fais que te baser sur ce que tu as regardé les autres faire, toi aussi. « Le groupe là-bas… » Tu pointes un groupe de plusieurs hommes qui semblent avoir une trentaine d’années et bien plus d’expérience en survivalisme que la petite blonde et toi. « Ils ont beaucoup de trucs je pense. Ils ont récolté pas mal de branches sur la plage, et je les ai vu partir tour à tour aller à la recherche de provision. » que tu commences, ton plan se mettant en branle tranquillement. Tu n’étais pas certain que mademoiselle-sans-nom voudrait se joindre à toi une fois qu’elle aurait compris ce que tu voulais faire, mais c’était une bonne façon de juger de quoi elle se sentait prête et capable pour survivre. « Je peux rien faire tout seul, mais à deux, peut-être qu’on pourrait créer une diversion, et voir ce qu’on peut prendre. » Pourquoi refaire tout le travail quand tout est déjà là, à porter de la main?

Quand Ella s’est réveillée après le crash de l’avion, elle a suivit naturellement une bande de survivants qui se dirigeaient vers la plage en affirmant que ce serait la meilleure idée de s’établir là-bas puisque si les secours venaient, ils verraient les installations et les feux allumés. La jeune femme n’avait pas envie de trop se mêler aux autres et elle avait seulement observé de loin pour savoir quoi faire. Pourtant, quand quelqu’un s’approche d’elle, Ella n’a pas le coeur à le chasser, bien que méfiante, elle lui explique ce qu’elle fait avec les branchages qu’elle a amassé, acceptant l’aide qu’il lui propose.

- T’as besoin de plus petites branches, pour faire le toit de ton abri. » Qu’il lui dit et elle regarde son amas de branches puis son toit pour jauger ce qu’il lui dit. « Le groupe là-bas… » Elle regarde dans la direction qu’il pointe. « Ils ont beaucoup de trucs je pense. Ils ont récolté pas mal de branches sur la plage, et je les ai vu partir tour à tour aller à la recherche de provision. » Elle ne sait pas si elle a envie de s’aventurer dans les bois, les cris qu’elle y a entendus lui font froid dans le dos et elle n’a pas envie d’imaginer ce qui pousse ce genre de cris. « Je peux rien faire tout seul, mais à deux, peut-être qu’on pourrait créer une diversion, et voir ce qu’on peut prendre. » Elle fronce les sourcils, il semblerait que le plan du blond ne soit pas celui qu’elle a imaginé.

- Attends… » Qu’elle commence. « Tu voudrais qu’on aille les… » Elle hésite à prononcer le mot. Il est vrai que ce n’est pas dans sa nature que de voler et ce serait bien la première fois qu’elle ferait une chose pareille. « …voler ? » Elle jette un nouveau regard vers le groupe d'hommes. « Ils sont plus nombreux et ils se douteront de quelque chose… » Dit-elle. Son regard est attiré par la forêt et c’est bien un endroit qu’elle n’a vraiment pas envie de visiter.

C’était de l’improvisation pure et complète qui guidait tes gestes et tes décisions sur cette île déserte. Tu avais beau faire de l’observation, tenter de voir comment les autres faisaient, les meilleures manières d’agir, tu n’avais en vérité aucune idée de ce que tu faisais, aucune idée de ce qui vous attendait ici. Contrairement à beaucoup d’autres passagers, tu étais tout seul quand tu étais monté à bord de l’avion, tout seul lorsque vous vous étiez échoué non loin de la plage. Tu n’avais personne sur qui t’appuyer, personne avec qui partager le fardeau de cette situation, alors évidemment, tu te cherches des alliés, sans nécessairement avoir envie de te tourner vers ceux qui étaient déjà en grand groupe, craignant d’être celui dont on se débarrasserait en premier si les choses se mettaient à mal-tourner, et comme ce n’était déjà pas la grande joie, tu n’allais certainement pas prendre ce risque. Mais la petite blonde, qui semble débrouillarde et surtout, qui semble aussi seule que toi, ça te semble être une potentielle bonne alliée. Surtout si elle accepte de te joindre dans tes idées d’utiliser les ressources des autres, sans être obligé de mettre autant d’efforts qu’eux. « Attends… » Elle semble surprise de ton idée, mais pas particulièrement offusquée pour le moment, et tu prends ça pour un bon signe. « Tu voudrais qu’on aille les… voler? » Tu hoches doucement la tête de haut en bas, un sourire mesquin qui se place sur tes lèvres. « Ils sont plus nombreux et ils se douteront de quelque chose… » « Pas si on fait ça intelligemment. » que tu contre-argumentes, content de voir que même si elle ne semble pas particulièrement emballée, elle ne t’a pas dit non directement, ce qui te donne le boost nécessaire pour lui expliquer ce à quoi tu as pensé. « Si tu fais distraction, que tu prétends être blessée ou je sais pas, assez loin de leur campement et que tu attires assez leur attention, je pourrais m’occuper d’aller prendre des branches, quelques provisions, mais pas assez pour qu’ils réalisent qu’ils leur manquent quoique ce soit. » Tu t’approches d’elle, attrapes l’une des branches et un bout de corde et puis tu serres le tout, de manière à créer une base qui te semble plus solide. « Ils sont au moins une dizaine, on est seulement deux. On a pas besoin de beaucoup. Juste de quoi être confortable. »