Promenons-nous dans les bois,
tant que le loup n'y est pas
@izan da silva ☆ Pénélope
Ua jurassique – la forêt

Maintenant que j’avais bien intégré que nous allions restés coincés sur cette île un bon bout de temps, je ne comptais pas rester là à attendre de me faire dévorer par … par les bestioles qui rodaient ici. JAMAIS ô grand JAMAIS, je n’aurais pensé que les dinosaures puissent encore exister. Tout comme le commun des mortels, j’étais persuadée qu’ils avaient disparu il y a des milliers d’année mais sur cette maudite île, c’était comme si le temps s’était arrêté. Je commençais même à me demander si ce voyage n’était simplement pas un espèce de guet-appen du gouvernement ou de je sais pas qui pour servir d’apéro aux dinosaures … Voilà que je devenais conspirationniste maintenant !

Mon regard glacé se pose sur la végétation danse qui me fait face. La forêt à perte de vue. Des lianes, des fougères, des feuilles, des arbres plus gros les uns que les autres. J’ai même du mal à voir le sol et ça ne me rassure pas parce que j’aimerais bien savoir dans quoi je marche. J’inspire et expire longuement avant qu’un cri sinistre ne me fasse sursauter. D’instinct – de préservation je crois – je me baissais avant qu’un espèce d’oiseaux – un dinosaure volant, peut-être un raptor – ne cherche à me foncer dessus : « Bordel ! Bordel ! Bordel ! » m’écriais-je avant de me relever d’un bond et courir en direction de la forêt. Peu importe ce qu’il y avait là-dedans, je voulais d’abord échapper au raptor.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était de foncer dans un corps … un corps chaud : « Aïe !! » criais-je alors que nous basculons et que nous nous retrouvons sur le sol.


Ça va – Nous tombons sur des fougères, ça va, y’a pire !
Bof – Nous tombons sur des fougères infestées de fourmis rouges piquantes … génial, on va être piqués !
Pas ouf du tout – Nous tombons sur ce que je croyais être des fougères mais ce sont des plantes urticantes.

Helen lui a donné une mission. Simple, la mission. Du moins, simple d’après Helen. Faut simplement trouver de quoi remplir leurs estomacs pour le soir même, et le trouver avant que la nuit tombe pour qu’ils puissent sagement resté au camp. Sur papiers, c’est presque tellement simple qu’il a l’impression que sa comparse l’envoie faire les courses au supermarché du coin ; sauf que le magasin en question s’étale sur des hectares d’arbres dont les branches et les feuilles s’entremêlent, formant un carrelage de verdure dans lequel il peine à se repérer. Et preuve en est : il s’est perdu ! Il avait dit à Helen que, s’ils se séparaient, ils mettaient un temps fou à se retrouver, et voilà que le destin lui a donné raison : il tourne en rond comme un abruti perdu au milieu de la jungle (c’est le cas), en maugréant après à peu près tout ce que ses yeux croisent : le vent, les feuilles, les arbres, l’herbe, les moustiques. Surtout les putains de moustiques, en fait.

Mais alors qu’il avance sans savoir où il se dirige, il entend un cri étrange qui déchire le ciel et, par reflex, il s’abaisse en fléchissant les genou, dans l’attente de la menace qui semble venir du ciel mais… « Aïe !! » il pousse le même cri, davantage de surprise que de douleur, en n’ayant même pas le temps de réagir lorsqu’il tombe à la renverse avec l’inconnue, puisqu la douleur vient après : lorsque sa peau est piquée à de multiples reprises par les fourmis rouges et qu’il s’écrit un ’’OH PUTAIN C’EST PAS VRAI !’’ il émet ensuite tout un tas de « ouille » « aïe » « eh merde » quand il lui faut prendre appuie sur le sol pour se redresser, s’éloignant du nid de fourmis en essayant de décrisper ses membres supérieurs. ’’Non mais tu sors d’où ?’’ qu’il lui demande en tendant quand même sa main pour l’aider à s’extirper des fougères terribles, sans avoir le temps de faire connaissance puisque, le même cri aigu perce le ciel et un froissement au-dessus de leurs têtes ne leur laisse pas vraiment d’autres choix que ’’COURS !’’ il joint la parole au geste en attrapant son bras, l’entraînant dans des foulées rapides à travers les arbres pour tenter de semer la terrible créature… Une de plus, n’est-ce pas. ’’ON VA VERS OÙ LÀ’’ il le demande d’une voix paniquée et sans cesser de courir parce qu’ils sont morts s’ils s’arrêtent, mais il n’est pas non plus certain de survivre même en mouvements. En d’autres termes : ils sont dans la merde.

Promenons-nous dans les bois,
tant que le loup n'y est pas
@izan da silva ☆ Pénélope
Ua jurassique – la forêt

Oh, j’avais bien compris que cette aventure ne serait pas de tout repos mais je ne m’attendais pas à ce qu’absolument tout ce qui m’entoure puisse être un danger. Preuve en est : ce qui est dans le ciel peut me tuer, ce qui se trouve dans cette forêt peut sûrement me tuer également .. Et ce que je viens de percuter, peut me tuer aussi. Un mec. C’est un mec que je viens de percuter et malheureusement, nous atterrissons sur un nid de fourmis bouffeuses de chair. En tout cas, c’est ce que je me dis parce qu’elles me piquent à une vitesse affolante. ’’OH PUTAIN C’EST PAS VRAI !’’ Je grimace et marmonne tout un tas d’insultes en essayant de me relever avec l’élégance d’un hippopotame. Le brun se relève en premier et m’aide, par la même occasion, à me sortir de là. ’’Non mais tu sors d’où ?’’ - « Merci. Je courais parce que j’étais poursuivie par un espèce d’oiseau qui voulait faire de moi son apéro. » lui répondis-je, avant que cette bestiole ne réapparaisse encore plus déterminée à nous attraper désormais. Elle passa au-dessus de nos têtes, et je restais, genoux fléchis par réflexe avant que le brun ne se mette à hurler : ’’COURS !’’ La seconde suivante, je saisissais sa main et me mettais à courir derrière lui. J’ai beau être grande, mon comparse de galère court plus vite que moi. Nos foulées sont rapides et je préfère ne pas regarder sur quoi je marche de peur d’hurler de terreur, le sol est glissant, l’air moite et je sens déjà que ma peau est recouverte de transpiration. Nous arrivons bientôt à la lisière d’une espèce de clairière où il y a des arbres beaucoup plus denses. Les feuilles sont immenses, et je me rends compte, en levant la tête, que là, l’oiseau ne pourra pas nous voir. Je crois ! ’’ON VA VERS OÙ LÀ’’ Je le stoppais dans son élan en lui prenant la main pour le ramener vers moi. La proximité fut immédiate. Je me retrouvais dos à un arbre, le brun collé à moi. Nous avons la respiration rapide et saccadée, mais je lui fais signe de se taire en mettant mon index sur ses lèvres. « Je crois que les feuilles sont trop grosses pour que cette bestiole puisse nous voir, on va rester là quelques minutes, t’es d’accord ? » lui demandais-je en plantant mon regard dans le sien. « Au fait, je m’appelle Pénélope, et toi ? »
457 mots

La douleur des piqûres se diffuse et se propage à tout son corps, dans des démangeaisons qu’il réprime en serrant les dents, produisant un « hissss » qui est autant d’agacement que de nervosité. Ce n’est pas sa faute — bien sûr que ce n’est pas sa faute, mais Izan ne peut s’empêcher de lui lancer un regard narquois avant de tendre sa main pour qu’elle y prenne appui, et qu’ils puissent alors se relever tous deux. Saleté de fourmis, c’est ce qu’il pense en frottant ses bras avec ses paumes, à défaut de pouvoir se gratter avec ses ongles. « Merci. Je courais parce que j’étais poursuivie par un espèce d’oiseau qui voulait faire de moi son apéro. » drôle de façon de dire « j’étais poursuivie par un monstre qui voulait me tuer dans d’atroces souffrances » mais il note l’effort pour présenter le tableau. ’’Ça m’étonne, c’est vraiment une île de paradisiaque…’’ le sarcasme est prompt dans ses mots, et il n’a guère le temps de s’épancher davantage sur le sujet - ni même sur les démangeaisons qui ne l’ont pas quitté - puisque l’oiseau de malheur froisse la cime des arbres en effleurant les plus hautes branches de ses ailes tendues, produisant un craquement qui lui fait lever le nez vers le ciel.

Izan pense « eh merde » mais lui crie plutôt de courir, car il suppose que le monstre géant ne pourra que difficilement les atteindre s’ils s’enfoncent dans la forêt ; là-bas, l’entremêlement de branches et de feuilles pourra sûrement les protéger. Mais encore faut-il atteindre cette abris de fortune, qui ne sera peut-être pas suffisant pour arrêter la bête féroce après eux…

Il a lâché sa main mais ralenti la cadence lorsqu’il remarque qu’il est en train d’établir une trop grand distance entre eux ; s’il tient à la vie, ce n’est pas au point d’abandonner les autres derrière lui. Il surveille tour à tour l’oiseau et la blondinette en ralentissant la cadence, jusqu’à ce qu’ils parviennent - enfin - dans un coin dense de la forêt. Sans trop comprendre comment ni pourquoi, l’étudiant en médecine se retrouve collé à la jeune femme qui est elle-même collée à l’arbre, et il en profite pour reprendre sa respiration en tendant l’oreille, les cris de l’oiseau perçant le plafond de feuilles sans lui permettre de voir ses proies, heureusement pour elles. « Je crois que les feuilles sont trop grosses pour que cette bestiole puisse nous voir, on va rester là quelques minutes, t’es d’accord ? » soutenant son regard en baissant le menton, il maintient ses lèvres espacées de quelques degrés ’’Je te fais confiance.’’ de toute façon, ce n’est pas vraiment comme s’ils avaient le choix, et la théorie de celle qui se présente semble se confirmer « Au fait, je m’appelle Pénélope, et toi ? » - ’’Izan.’’ il le souffle en levant machinalement le menton et les cils lorsqu’un nouveau cri se fait entendre, mais la portée semble suggérer que l’oiseau s’éloigne un peu ’’Je crois que t’as eu une bonne idée, Pen…’’ un sourire commence à se former sur ses lèvres tandis qu’il recule de quelques pas pour ne pas la gêner avec cette soudaine proximité, même s’il se doute qu’elle préfère être proche de lui plutôt que du volatile aux dents acérées ’’T’es au camp ? Je ne t’ai vu, je crois…’’ il ne dirait pas qu’il est méfiant mais, tout à coup, il se demande d’où elle venait, comme ça. Personne ne pourra lui en vouloir de ne pas faire confiance à la belle blonde qui débarque d’on-ne-sait-où, vu les circonstances.

Promenons-nous dans les bois,
tant que le loup n'y est pas
@izan da silva ☆ Pénélope
Ua jurassique – la forêt

La poisse semblait nous quitter … autant que l’espèce d’oiseau qui voulait nous dévorer semblait s’éloigner. L’instinct de conservation, sans doute, m’avait poussé à nous faire arrêter sous cet arbre touffu où l’oiseau ne pouvait plus nous apercevoir. J’avais stoppé le jeune homme dans son élan pour le rapprocher de moi et, la respiration rapide, je lui avais proposé de s’arrêter quelques minutes ici. ’’Je te fais confiance.’’ Je lui adressais un petit sourire de remerciement avant de me mettre à me gratter frénétiquement les bras, ces saletés de fourmis m’avaient piqué un peu partout et maintenant la peur passée et l’adrénaline qui redescend quelque peu, je me rends compte que j’ai les bras à feu et à sang … les jambes aussi d’ailleurs !

De nouveaux cris se font entendre mais ils me semblent plus lointains cette fois. « Pas que je sois pas enchantée de faire ta connaissance mais … ça aurait été plus sympa dans d’autres circonstances. » J’essayais de plaisanter parce qu’effectivement la situation n’était pas idéale, on va pas se mentir. Izan recula d’un pas pour nous laisser de l’espace. ’’Je crois que t’as eu une bonne idée, Pen…’’ Je pouffe de rire, nerveusement et me gratte l’arrière de la tête : « On a surtout eu beaucoup de chance. » lui répondis-je modestement.

’’T’es au camp ? Je ne t’ai vu, je crois…’’ Ah oui le camps … je n’y avais pas passé beaucoup de temps finalement. Le premier jour, j’étais partie avec Oscar pour trouver de l’eau , de la nourriture et de quoi nous mettre à l’abris, j’avais aussi fait la connaissance d’Helen le lendemain et à chaque fois, j’étais rentrée pile lorsque la nuit était tombée. « Oui mais en journée, j’essaie de me rendre utile : trouver de l’eau potable, de la nourriture, … Je crois qu’il y a un groupe qui cherche à remonter une radio pour appeler à l’aide mais je m’y connais tellement pas qu’il vaut que je me tienne loin de ça … je serais capable de casser quelque chose sans le vouloir. » lui dis-je, « Moi non plus je t’ai pas remarqué sur le camps … » avouais-je, « Je crois que je me mets un peu à l’écart parce que je connais personne. J’ai voulu jouer les aventurières en partant seule en voyage et voilà qu’on se retrouve, échoués sur une île cauchemardesque ! » Comme d’habitude, je parlais beaucoup trop quand j’étais nerveuse.
463 mots

Ils ont échappé au terrible oiseau — c’est tout à fait miraculeux, ils auraient pu finir en apéro dinatoire pour le volatile mais, grâce à l’ingéniosité de la belle blonde, ils sont toujours vivants et surtout entiers. L’adrénaline lui ayant momentanément fait oublier qu’il a été mordu aux bras et aux jambes, il grimace quand la sensation de démangeaisons revient lui placarder en pleine figure que sa peau est en train de brûler ; pas au sens littéral du terme, certes, mais c’est pas trop loin. Ne pas se gratter, ne pas se gratter, ne pas se gratter. « Pas que je sois pas enchantée de faire ta connaissance mais … ça aurait été plus sympa dans d’autres circonstances. » tu m’étonnes qu’il pense en se reculant d’un pas, un petit sourire venant étirer le coin de ses lèvres tandis qu’il rentre ses épaules vers l’intérieur en frottant vigoureusement ses bras, en félicitant la jeune femme pour son idée — pas pour les fourmis, en revanche « On a surtout eu beaucoup de chance. » toujours pas pour les fourmis puisqu’il continue ses gestes en faisant les cent pas devant Pénélope, soulagé de sentir que les sensations de picotements se dissipent petit à petit. Cela libère suffisamment son esprit pour qu’il replace la jeune femme dans leur contexte actuel ; avec la fuite et l’oiseau terrifiant, il n’a pas eu le loisir de se demander d’où elle venait, et encore moins comment il avait pu ne jamais la croiser avant aujourd’hui. Forcément, ça attise sa méfiance et sa curiosité, puisqu’il est aisé de penser que des traitres se cachent parmi les survivants — après sa rencontre avec Diego, il peut clairement envisagé que ces enflures n’ont aucune limite, puisque le scientifique n’éprouve aucune pitié envers les victimes qu’il sème avec son expérience à la con. Est-ce que Pen est en réalité une faussaire ? « Oui mais en journée, j’essaie de me rendre utile : trouver de l’eau potable, de la nourriture, … Je crois qu’il y a un groupe qui cherche à remonter une radio pour appeler à l’aide mais je m’y connais tellement pas qu’il vaut que je me tienne loin de ça … je serais capable de casser quelque chose sans le vouloir. » il hoche son menton de haut en bas en reprenant plus calmement sa respiration, ses yeux ne pouvant s’empêcher de surveiller les alentours avant de revenir sur le visage de sa comparse, qui lui semble être de bonne foi « Moi non plus je t’ai pas remarqué sur le camps … » - ’’Je suis avec Helen,’’ pas dans le sens en couple mais dans le sens on a échoué ensemble et on va probablement crever de la même façon même si cela ne l’empêche pas d’accorder un petit sourire à l’aventurière ’’Tu lui as peut-être parlé ?’’ elle est beaucoup plus sociable que lui, donc il n’y aurait rien d’étonnant. « Je crois que je me mets un peu à l’écart parce que je connais personne. J’ai voulu jouer les aventurières en partant seule en voyage et voilà qu’on se retrouve, échoués sur une île cauchemardesque ! » il ne peut pas la contredire, il regrette tout autant d’avoir embarqué dans cet avion maintenant qu’il connait la suite de ce voyage paradisiaque ’’Je vois…’’ il s’en veut un peu d’avoir été si méfiant à son égard, il se sent même un peu ridicule, et il abaisse son menton en émettant un petit rire d’auto-dérision ’’Désolé, je crois que je deviens un peu parano avec tout ça…’’ il frotte le coin de sa mâchoire avant de jeter une oeillade vers le ciel ’’On rentre au camp ? Ou tu veux qu’on essaye de trouver de l’eau ?’’ quitte à être perdu, autant l’être à deux, non ?

(653 mots)