the path to heaven runs through miles of clouded hell crédit gif - jcffreydean midas sterling & @olive sterling

« Les autres sont en train de commencer à construire un camp. » Je reviens vers Olive après avoir fait le tour de la plage, sondant les autres survivants pour déterminer ce qu’ils savent - pas grand-chose, comme nous - et ce qu’ils ont l’intention de faire. A ma sœur, je tends une bouteille d’eau récupérée dans les bagages. Je découvre un avantage inattendu à ma célébrité : même après un crash aérien et perdu sur une île déserte, les gens ont tendance à mes traiter avec révérence. On me fait des sourires, on me sert les mains, on me laisse prendre ce que j’ai envie de prendre. Cet avantage-là, je ne l’avais pas anticipé. « Certains sont en train de s’équiper pour s’enfoncer dans l’île et voir s’ils peuvent trouver de quoi alerter les secours ou au moins nous mettre à l’abri. » Parce qu’un camp de fortune, c’est bien pour quelques nuits, mais parmi les survivants beaucoup se demandent combien de temps nous allons avoir à passer ici. Quand un avion disparaît des radars, je sais - pas d’expérience, mais parce que j’ai suivi les actualités de la dernière décennie - que cela peut parfois être plus compliqué qu’on ne le pense pour retrouver sa carcasse. L’océan est plus immense encore que nous le pensons.

« Ça va un peu mieux ? » Lorsque j’ai retrouvé Olive, son état de choc était tel qu’elle était catatonique. J’ai eu très peur de perdre ma sœur, avant de comprendre que ses maux n’étaient pas physiques mais psychologiques, et qu’elle reviendrait à elle quand elle aurait eu le temps de se remettre de l’expérience. Moi, je ne me souviens de rien. Nous étions à bord du petit avion privé affrété pour l’occasion, les turbulences ont commencé, des masques à oxygènes sont tombés, je me suis équipé du mien et ai vérifié si Olive avait réussi à enfiler le sien de son côté, puis plus rien. Peut-être est-ce l’effet du choc. « Tu te souviens de quelque chose ? Tu te souviens du crash ? » Sans geste brusque, je m’assieds à côté d’elle. J’ai encore mal à la tête mais, au-delà de ça et étant donné l’état de l’épave de l’avion, je me trouve étonnement indemne. Au-delà de quelques blessures superficielles, tous les passagers le sont et quelque chose ne colle pas. Il aurait dû y avoir des morts, il aurait dû y avoir des blessés graves, mais tout le monde s’en est très bien sorti et personne ne semble avoir de souvenir de ce qu’il s’est passé avant d’ouvrir les yeux sur la plage. Comme si tout le monde avait perdu connaissance au même moment. « Je pense qu’on devrait rester au camp. » Je ne suis pas un exemple de courage, et Olive ne me semble pas en état de crapahuter dans la jungle pendant des heures. « Ils ont dit qu’ils reviendraient chercher ceux qui restent ici s’ils trouvent quelque chose. »

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L'impression que le monde vient de s'écrouler en une fraction de seconde. Sa tête lui fait un mal de chien alors qu'Olive tente désespérément de reprendre contenance alors que le pire vient de se produire. Tout lui semble complétement flou et la panique la submerge alors que des pensées affreuses s’égarent dans son esprit. Elle est comme paralysée, incapable de prendre la moindre décision dans l'immédiat, même la voix de son ainé peine à la faire revenir à elle après le choc qu'elle vient de subir. Jusque là, elle n'avait même pas fait réellement attention au départ de son ainé. Elle n'avait pas fait attention à ce qui l'entourait, au bruit des vagues s'échouant contre la plage. Il y avait seulement le bruit assourdissant dans son crâne et rien d'autre. « Les autres sont en train de commencer à construire un camp. » Olive tente de s'accrocher aux mots de son frère. Cela deviendra plus facile si elle se focalise sur autre chose. Elle détache les mains de sa tête pour saisir la bouteille d'eau, espérant que ça lui fasse enfin le bien dont elle a besoin dans l'immédiat. Mais la pire dans tout cela, c'est l'idée d'être impuissante face à ce qui vient de se produire. Olive a l'impression de voir encore et encore les images du crash défilaient dans sa tête. Elle se sent nauséeuses à l'idée de se retrouver coincée à tout jamais dans cet endroit maudit. « Certains sont en train de s’équiper pour s’enfoncer dans l’île et voir s’ils peuvent trouver de quoi alerter les secours ou au moins nous mettre à l’abri. » Elle hoche la tête, comprenant que de son côté, elle n'est pour l'instant pas capable du moindre geste. Il faut d'abord qu'elle retrouve complétement son esprit avant de s’élancer dans une quête insensée. Faire face d'abord au brouillard avant de le combattre. Raisonnablement au moins cette fois. Agir dans la détresse ne ferait que la précipitée dans une fin prématurée d'inconscience et elle a besoin de tout contrôler Olive. Dans son intégralité.

L'eau s'infiltre doucement dans son corps et elle apprécie cet effet. Secouant doucement la tête pour revenir à la réalité, elle met un petit temps avant de répondre enfin à son frère. « Ça va un peu mieux ? » - « Mieux, oui, merci. » La parole est un peu saccadée alors qu'elle se frotte doucement les yeux, lui permettant ainsi d'enfin se concentrer sur ce qui l'entoure, chassant un instant la panique. « Tu te souviens de quelque chose ? Tu te souviens du crash ? » Elle hoche péniblement la tête de haut en bas. Malheureusement, son esprit ne veut pas cesser de lui rappeler ce qu'elle vient de vivre. En outre, elle a eu l'impression de mourir, mais ce qui l'atteint le plus, c'est le bruit incessant de la chute libre et le cri qui à passer ses lèvres sans qu'elle ne puisse rien en contrôler, et puis plus rien. Son regard se perd dans le large. « Je.. je n'arrive pas à faire cesser les images de cet incident, comme si ce n'était pas réel. » C'est comme si son cerveau avait décidé de revivre encore et encore les mêmes moments traumatisants jusqu'à ce qu'elle sente le sable sur son visage. « J'ai si mal à la tête. » Parce que ce n'était pas un rêve, mais bien la réalité dans son ensemble. Un cauchemar ambulant. Elle avait eu peur pour elle oui, bien sûr, mais plus encore pour Midas. Même quand le pire se produit, elle pense aux autres avant tout Olive, et elle s’inquiète davantage de ne ressentir qu'un vide immense alors qu'il aurait été impossible de survivre à une telle expérience. Mais comment l'expliquer sans paraitre pour une dingue? « Je pense qu’on devrait rester au camp. » Midas a raison, pour l'instant cela semble être le mieux. Olive acquiesce à l'idée de ne pas s'aventurer ailleurs pour le moment, de toute manière, elle n'est même pas certaine que ses jambes la supporteront. « Ils ont dit qu’ils reviendraient chercher ceux qui restent ici s’ils trouvent quelque chose. » - « Tu penses que nous pouvons faire quelque chose en attendant ? » Elle remue doucement les doigts de pieds, prenant le temps de voir où son corps a mal. « Je ne veux pas rester à rien faire. » Parce que même si elle aimerait se réveiller de ce mauvais rêve, Olive est consciente que ce n'est pas possible et qu'il va falloir qu'elle s'accroche à quelque chose pour ne pas perdre la tête dans les minutes qui suivent.

La brune tourne une fois la tête dans un sens, puis dans l'autre, jusqu'à avoir le visage de son ainé dans son champ de vision. « Comment-tu te sens toi? » Elle prend le temps enfin de l'observer, de vérifier qu'il n'a rien d'amocher, de casser ou pire. « Tu as une sacrée bosse sur le front en tout cas. » Le moins grave finalement après cet incident. Olive soupire avant de pincer l'intérieur de sa joue. Elle est vivante, bien vivante.

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« Mieux, oui, merci. » C’est tout ce que j’avais envie d’entendre venant de ma cadette, si bien que je laisse un soupir de soulagement. L’état de choc dans lequel elle était lorsque nous avons repris connaissance m’a fait peur, vraiment peur, si bien que, pendant les premières minutes passées sur cette île qui semble au premier coup d'œil désertique, le bien-être d’Olive était la seule chose qui comptait à mes yeux. Pas le crash, pas le fait d’être perdus au beau milieu de je ne sais quel océan, non juste Olive. Je la sais sujette à des crises de panique et je l’ai surveillée du coin de l’oeil même lorsque j’ai quitté son chevet pour la laisser respirer et aller m’enquérir des impressions des uns et des autres. « Je.. je n'arrive pas à faire cesser les images de cet incident, comme si ce n'était pas réel. » - « C’est dingue, je me souviens de rien. Enfin si, des masques à oxygène, des turbulences, puis plus rien. » Le trou noir. Peut-être suis-je méfiant pour rien, si Olive a des souvenirs de son côté ? Peut-être mon cerveau a-t-il tout simplement effacé des informations qu’il ne parvenait pas à traiter ? « Comment c’était ? Je veux, dire, le crash en lui-même, le choc ? » Elle a dû être terrifiée, si elle n’a pas perdu connaissance. « J'ai si mal à la tête. » Je lui désigne du bout du menton la bouteille d’eau que j’ai déposée devant elle il y a quelques instants. « Bois un peu. » Je sais que nous allons devoir nous rationner mais, pour l’instant, ma priorité va à la santé de ma petite sœur. S’il faut que je donne des rations pour elle, je le ferai sans marquer le moindre temps d’hésitation.

« Tu penses que nous pouvons faire quelque chose en attendant ? Je ne veux pas rester à rien faire. » - « Tu te sens d’attaque ? » Peut-être se relever ? A-t-elle la tête qui tourne ? Je ne voudrais pas y aller trop vite et qu’elle s’évanouisse, elle a besoin de récupérer ses forces avant d’envisager de pouvoir se rendre utile. Dans les vapes, elle n’aidera personne, de toute façon. « Je sais pas trop, de mon côté je crois que je vais aller avec les gars qui s’organisent pour couper du bois. Ils ont trouvé quelques briquets et vont essayer de faire un feu pour la nuit. » Le soleil commence déjà à descendre dans le ciel, et nul ne peut prédire l’évolution de la température pendant la nuit. Au-delà de ça, le feu éloigne les bêtes sauvages, même si je n’ai nullement envie de penser à ce genre de détails tout sauf plaisants pour l’instant. « Comment-tu te sens toi ? Tu as une sacrée bosse sur le front en tout cas. » Je porte la main à mon front, pour toucher cet hématome auquel je ne m’étais jusque-là pas intéressé. « Si c’est que ça. » Je la rassure d’un sourire, avant d’ajouter. « Y’en a qui sont plus mal en point que moi. » Même si, à nouveau, je trouve étrange que nous n’ayons retrouvé aucun passager mort ou à l’article de la mort. Certes, je suis incapable d’affirmer que tout le monde est là - je n’ai pas repéré les autres avant le drame - mais s’il y avait eu des pertes, n’aurions nous pas retrouvé des corps ? « Rien de grave, une épaule disloquée, ce genre de chose. Peut-être que tu peux filer un coup de main ? » Je n’ai pas encore annoncé que ma sœur travaillait dans le milieu médical, je voulais lui éviter d’être harcelée avant même d’avoir pu reprendre ses esprits. Mais si elle veut se sentir utile, nul doute qu’elle trouvera de quoi faire.  

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Comme trop souvent, Midas pense avant tout à prendre soin de sa cadette et Olive se sent mal. Elle a toujours l'impression de trop lui en demander, de prendre trop de son temps. D'attendre qu'il soit toujours là, à lui tendre la main même quand elle ne devrait pas être une priorité pour lui. Elle sait que c'est avant tout de sa propre faute, que si elle n'avait pas vécue une mauvaise situation quelques années plus tôt, il n'aurait pas eu à s'en faire autant. Il n'aurait même pas eu sa sœur dans les pattes aussi longtemps, pouvant ainsi se concentrer uniquement sur lui. Elle l'aime de tout son cœur, mais elle n'a pas envie d'être éternellement un boulet pour Midas, pourtant encore une fois, il est auprès d'elle, à attendre que tout puisse mieux aller. Olive, elle ne se sent pas encore complétement d'attaque, mais elle fera l'effort nécessaire pour se relever sans grimacer. Cela même si la tête lui tourne aussi vite qu'une toupie en mouvement. Elle est capable d'affronter ses blessures pour être autant à la hauteur que les autres, il n'est plus question d'attendre simplement que les choses passent. Ce qui l'incombe le plus, ce sont les mauvais souvenirs de son arrivée sur l'île, du moins, ce dont son cerveau veut bien ce souvenir, tout en ne sachant pas si c'est la réalité ou simplement son imagination qui fait des siennes. Elle n'a pas de point d'attache, pas de comparaison encore pour savoir si elle est juste devenue dingue avec le temps, et rien d'autre. « C’est dingue, je me souviens de rien. Enfin si, des masques à oxygène, des turbulences, puis plus rien. » Olive soupire, les souvenirs de son frère ne l'aidant pas à rassurer les siens. Pour autant, ils ont vécus la même mauvaise expérience et ça les marqueras à vie. Ils devront s'aider mutuellement pour s'en sortir, tout en aidant également les autres, Olive met un point d'honneur là-dessus, même si ce n'est pas la plus courageuse du groupe. Ce qu'elle peut déjà annoncer sans craintes, sans même savoir qui sont les autres personnes présentent dans cette galère. « Comment c’était ? Je veux, dire, le crash en lui-même, le choc ? » - « Je suis ne pas certaine de la réalité. » Olive tente de mettre des mots sur ce qui tourbillonne dans sa tête. « Je me souviens du calme, avant que tout ne tombe autour de moi. J'étais sûrement pas autant consciente que je le songe, peut-être que c'était juste la sensation de mon corps qui ranime l'angoisse d'une chute dans le vide, comme un mauvais rêve tu vois ? » La sensation de tomber dans le vide alors que le corps est confortablement installé dans un lit douillet. Le sursaut alors que le cerveau comprend que le vide est proche, la réalité du réveil quand les yeux s'ouvrent et que tout revient à la normale.

Mais le pire, c'est la douleur persistante dans sa tête. Celle qui n'est pas prête de partir avant un bon moment, même avec toute la bonne volonté du monde. Comme si on tentait de lui arracher quelque chose encore et encore, luttant pour garder tous les éléments. « Bois un peu. » C'est sûrement la bonne solution, mais Olive doute que ce soit nécessaire de gâcher ce type de ressource pour faire face à une migraine. En tout cas, pas tant qu'elle n'a pas une maitrise parfaite de son corps et de son esprit. Pour autant, et pour ne pas décevoir, elle attrape la bouteille d'eau pour en boire une longue gorgée. « Merci. »

« Tu te sens d’attaque ? » Olive n'est pas certaine qu'une réponse positive soit la réalité, mais il est clair qu'elle n'a pas envie de rester assisse le temps que tout se passe. Oui, elle n'est pas en forme, mais pas au point de se morfondre. Et puis, elle espère que ce soit la solution à ses maux. Elle n'a pas envie de se renfermer alors qu'ils sont coincés là, à devoir se battre pour survivre le temps que quelqu'un passe enfin dans le coin pour retrouver ce qui restera d'eux. Alors oui, elle est prête, pour l'instant. « Oui. » Elle regarde son frère tentant de le rassurer par la même occasion qu'elle sait ce qu'elle fait. « Tentons d'aider du mieux que possible les autres. » Garder un cap pour s'assurer de ne pas perdre la tête. C'est le défi qu'elle s'impose et qu'elle réussira. Après tout, c'est aussi peut-être le moment de montrer qu'elle n'est plus une gamine, et qu'elle a un peu de capacités pour s'en sortir non? « Je sais pas trop, de mon côté je crois que je vais aller avec les gars qui s’organisent pour couper du bois. Ils ont trouvé quelques briquets et vont essayer de faire un feu pour la nuit. » C'est une très bonne idée, ils auront besoin d'un endroit chaud qui permettra de se restaurer et de se réchauffer. Pour la deuxième option, cela semble facile, pour la première Olive est moins certaine de ce qui pourrait se retrouver sur l'île. Il faut dire qu'elle n'a jamais suivi de camps de survie ou une connerie dans le genre, alors forcément, elle semble mal partie pour s'en sortir sans accros. « Je vais voir de mon côté comment je peux aider alors. Peut-être en recherchant certains aliments sains? » C'est au moins un début.

« Si c’est que ça. » Ça n'empêche que ça inquiète quand même Olive qui hésite à regarder de plus près son frère pour vérifier que tout va bien. « Y’en a qui sont plus mal en point que moi. » Un sourcil s'arque sur le front de la brune, comme on allume une lumière dans une pièce. Lui venant tout d'un coup l'idée qu'elle n'avait pas pensé qu'il puisse y avoir d'autres blessés. Peut-être sa première action finalement dans ce chaos. Quelque chose qui pourrait réellement aider et dont elle est aussi réellement capable. C'est toujours mieux de soigner que d’empoissonner les autres membres du groupe non? « Rien de grave, une épaule disloquée, ce genre de chose. Peut-être que tu peux filer un coup de main ? » Elle hoche vigoureusement la tête. « C'est même ce que j'vais faire sans tarder. » Maintenant qu'elle se savait utile, elle manquait de patience en profitant pour se remettre trop rapidement sur ses jambes. Un vertige la priva d'équilibre la faisant se retrouver directement les fesses dans le sable. « Enfin dans quelques minutes. » Un rire lui échappa alors qu'elle se rendait compte à quel point elle était prête à se négliger pour sauver quelqu'un d'autre. Alors cette fois, elle prit le temps de bien faire les choses en se relevant avec douceur et délicatesse. Prenant la peine d'examiner son propre état. « Ok, en y allant doucement tout ira bien. » C'était avant tout pour rassurer Midas, pour qu'il n'ait pas besoin de la surveiller alors qu'il a mieux à faire maintenant. « Tu veux bien me présenter aux autres ? » Cela rassurerait Olive qui n'avait pas encore eu l'opportunité de se mêler aux survivants. « Et me raconter comment ils sont arrivés là d'ailleurs? » Parce que tout d'un coup, elle venait de capter que ça faisait beaucoup de monde impliqué dans cette affaire. Elle posa les mains sur ses hanches se stabilisant par la même occasion en attendant que son frère la rejoigne à hauteur des yeux pour continuer.

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« Je me souviens du calme, avant que tout ne tombe autour de moi. J'étais sûrement pas autant consciente que je le songe, peut-être que c'était juste la sensation de mon corps qui ranime l'angoisse d'une chute dans le vide, comme un mauvais rêve tu vois ? » Pour moi, tout ce qui suit la chute des masques à oxygène ressemble bien plus à un immense trou noir qu’à un rêve, mais j’acquiesce malgré tout, peu désireux de repenser à tout ce qu’il s’est passé, de toute façon. Moi, j’ai surtout l’impression d’avoir la tête lourde depuis que j’ai repris connaissance, et je n’arrive pas à arrêter de me dire que quelque chose cloche définitivement dans toute cette histoire. Mais il y a plus urgent - nous devons nous installer pour survivre du mieux que possible jusqu’à être retrouvés - alors je n’épilogue pas sur le sujet plus que nécessaire.

« Oui. Tentons d'aider du mieux que possible les autres. » Je hoche la tête. De mon côté, j’ai plutôt de la chance. Outre ce sentiment perturbant, je suis en pleine forme et parfaitement indemne. Je n’ai pas été blessé dans le crash, ou quoi qu’il se soit passé et puisque je n’ai jamais été une superstar incapable de bouger le petit doigt ou de faire le sale travail, et ce malgré mon statut, j’ai déjà pensé à la meilleure façon d’aider les autres rescapé tout en gardant un oeil sur ma petite soeur. « Je vais voir de mon côté comment je peux aider alors. Peut-être en recherchant certains aliments sains ? » Olive a d’autres capacités bien plus intéressantes pour le groupe, à l’heure actuelle. Tout le groupe répète la même phrase depuis que nous nous sommes rassemblés "est-ce qu’il y a un médecin ?" et, si pour l’instant je n’ai pas parlé du passé médical de ma soeur au cas où elle ne se sentirait pas en confiance, il s’agit du meilleur pour apporter son aide. « C'est même ce que j'vais faire sans tarder. » Elle se relève je l’aperçois être prise d’un vertige. Dans un réflexe, j’attrape son avant-bras pour la stabiliser et je pose sur elle un regard inquiet et protecteur. « Enfin dans quelques minutes. » - « T’es sûre que ça va ? Si t’as besoin de prendre le temps, tu le fais ok ? Pense d’abord à toi. » Je suis un homme altruiste. De mon côté, je ferai tout pour aider ces gens. Mais ma limite reste le bien être de ceux que j’aime et, sur cette île perdue au milieu de nul part, Olive est la seule personne qui soit réellement importante à mes yeux. Veiller sur elle, au-delà d’être mon devoir en tant que grand frère, est surtout ma priorité absolue.

« Ok, en y allant doucement tout ira bien. » - « T’es sûre, vraiment ? » Je l’observe en fronçant les yeux mais, à nouveau elle me rassure. En effet, les pas qu’elle fait à présent sont plus assurés, il ne s’agissait certainement simplement que d’une chute de tension ; pas étonnant après le choc émotionnel et physique que nous avons tous vécu. « Tu veux bien me présenter aux autres ? Et me raconter comment ils sont arrivés là d'ailleurs?  » - « De ce que j’ai pu échanger avec eux, ils étaient tous dans l’avion. » Plus je réfléchis, plus je me dis que j’aurais dû flairer le piège. « Ils ont tous reçu le même voyage mystère que toi. Et ils ont tous reçu les mêmes consignes que nous. » Se rendre à l’aéroport avec une valise contenant le minimum d'affaires - soit-disant, tout est supposé être prêt pour nous accueillir sur place. « C’est vraiment étrange comme histoire. Tu trouves pas ? » A cause du trou noir dans mes pensées, mon cerveau n’arrive pas à trouver un sens à tous ça. « Je t’emmène voir Liam, c’est lui là-bas. » Je montre du doigt un homme accroupi à côté des autres. « C’est lui a l’épaule qui semble démise. » Et, tandis que nous arrivons au niveau des autres, je m'acquitte des présentations. J’explique qu’Olive a été interne en chirurgie et que, bien que non diplômée, elle possède des bases qui nous manquent cruellement. Tout le monde accueille plutôt bien la nouvelle, ainsi que ma timide cadette.

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Olive ne sait pas à quoi s'attendre alors que tout ne semble être que chaos, autant dans son esprit que dans les alentours. Son champs de vision est encore trouble alors qu'elle tente de rester rationnelle sur ce qui vient de se produire. Pourtant, tout pousse à croire que quelque chose cloche réellement dans cet univers. Rien ne semble être à sa place dans cet élément, mais Olive n'a pas le choix que de se faire à la réalité, car non, elle n'est pas pleinement plongée dans un rêve à cet instant, cela aurait été trop facile autrement. Et puis, elle n'est surtout pas seule dans cette expérience, par chance ou par malheur, ce n'est pas encore décidé. Il est clair pourtant qu'elle n'a pas l'intention d'attendre que tout ça passe sans bouger le petit doigt. Oui, sa tête lui fait souffrir le martyr, elle peine même à se relever, mais elle ne veut pas rester les bras croisés. Elle ne veut pas non plus qu'on s'occupe d'elle. Pas alors qu'elle a la chance de pouvoir aider à son tour. Avant toute chose, Olive se doit de rassurer son ainé. Celui qui malgré tout est toujours là à ses côtés, même quand le pire arrive visiblement. Il n'est pourtant pas question qu'elle se comporte comme une enfant alors que la situation n'est pas claire. Il n'est pas question qu'elle s’apitoie sur son sort non-plus, tout ça c'est fini. Du moins, c'est ce dont elle tente de se persuader alors qu'elle se relève pour la seconde fois. « T’es sûre que ça va ? Si t’as besoin de prendre le temps, tu le fais ok ? Pense d’abord à toi. » Elle hoche la tête retrouvant une certaine stabilité. « C'est bon oui. » Même si son corps entier la pousse à rester avachi dans le sol, Olive refuse de céder à ce stade. Elle n'est pas forte, juste un poil bornée sur ce coup.

« T’es sûre, vraiment ? » Ce n'est pas évident, pourtant elle l'est bien. Prenant appui sur ses jambes Olive fait un demi-tour sur elle-même pour s'assurer d'aucune perte de motricité ou d'un quelconque prochain vertige. Cela semble aller mieux alors en profite pour passer à la phase suivante du projet "sauver tout le monde". « De ce que j’ai pu échanger avec eux, ils étaient tous dans l’avion. » Elle ferme les yeux un instant pour se pincer l'arête du nez. Elle tente de mettre un sens à ce qui vient de se produire, mais pour l'instant rien ne semble cohérent. « Ils ont tous reçu le même voyage mystère que toi. Et ils ont tous reçu les mêmes consignes que nous. » - « Est-ce qu'ils se souviennent de quelque chose ? Du crash, de comment ils sont arrivés là tout en étant vivant ? » Parce que la panique ne semble pas faire partie du projet malgré que ce soit cohérent. Personne ne semble manquer à l'appel non-plus, ce qui est sûrement le plus étonnant. « C’est vraiment étrange comme histoire. Tu trouves pas ? » Un hochement de tête pour confirmer. « C'est même dingue. » Et encore le mot est sûrement faible par rapport à l'étendu de l'événement.« Je t’emmène voir Liam, c’est lui là-bas. » Olive observe le fameux jeune homme avant de regarder son frère. Il semble s'être familiarisé très rapidement avec les autres membres du groupe. Elle aurait aimé être aussi à l'aise. « C’est lui a l’épaule qui semble démise. » Bien, il serait donc son premier patient dans cet endroit. « J'suis restée longtemps dans les vapes ? » Parce qu'à l'instant, elle a l'impression d'avoir raté un train entier. Il lui manque cruellement des éléments pour saisir toute la gravité de la situation, au point qu'elle a besoin de réponse avant toute chose.

Olive emboite le pas de son frère jusqu'au groupe. Un bonjour timide de la main alors que Midas passe au présentation. Ce n'est pas désagréable d'avoir son ainé sous le coude pour ce genre de chose dont Olive est incapable seule. Encore une fois, il lui sauve réellement la mise alors qu'elle se rapproche de ce fameux Liam. « Ce sera douloureux. » Voilà simplement ce qu'elle émet alors qu'elle se positionne pour ausculter l'épaule du jeune homme. « Mais tu te sentiras beaucoup mieux après ça. » Et tout en terminant sa phrase, Olive remboite l'épaule sans le moindre effort. Un cas pratique d'école finalement. Liam la gratifie d'une main sur le bras pour la remercier et elle s'éloigne pour rejoindre Midas. « Autre chose? » Il semblait le mieux adapter pour la guider à travers le groupe, pour savoir qui serait le suivant ou au mieux ce qu'elle pourrait faire pour aider. « Oh. Est-ce que l'on a retrouvé des médicaments par hasard dans les bagages? » Quelque chose qui pourrait être utile rapidement. « Ou des pansements? » Tout en finissant ses mots Olive pointa du doigt le front de Midas qui se remet à saigner. La peur s'envole doucement de la jeune Sterling alors que pour une fois elle a l'impression de pouvoir être réellement utile. Bien sûr qu'elle ne sait rien de ce qui l'attend, mais elle n'est pas seule à cet instant, et c'est tout ce qui compte pour calmer l'effroi qui la ronge.