A mesure que les jours passaient, les proies étaient de plus en plus rare sur l’île. Les sujets les plus faibles avaient servie de nourritures aux carnivores les plus affamés dans les quelques minutes où ils avaient été lâchés sur l’île en liberté. Sorties des leurs enclos où ils tournaient en rond depuis quelques jours, alors que les dernières années passées à grandir sur l’ïle, ils pouvaient se balader comme ils l’entendaient, leurs proies étaient des animaux que le docteur E. Vile récupérait sur le continent en entente avec des chasseurs ou des gardes forestiers peu scrupuleux. Les animaux avaient beau être intelligent, ils étaient bien trop prévisibles et se faisait avoir si facilement. Judith avait espéré que les hommes se montrent plus inventifs et digne de cette expérience. Mais, ils ne faisaient que la décevoir de jour en jour. Enfin, sauf peut-être ce jour-là, où elle commençait seulement à trouver que les survivants restants faisaient vraiment preuve d’ingéniosité et de courage. Leurs comportements s’adaptaient de mieux en mieux à l’île et certains semblaient avoir mieux compris les comportements même des espèces avec lesquels ils cohabitaient. Tous n’étaient pas des experts en Dinosaures, si tout le monde connaissait le t rex et savait qu’il fallait s’en méfier, il était bien moins évident de savoir quelle attitude adopter devant un Allosaurus.
Un prochain groupe de reptile devait bientôt être lâché sur l’île, mais ils devaient encore faire l’objet de quelques observation. Un groupe tout jeune, leurs interactions manquaient de données pour être sûre de pouvoir leur rendre leur liberté, d’autant plus qu’ils avaient été restreints en nourriture depuis trois jours, c’était volontaire pour l’expérience. Il s’agissait d’un test de cohabitation ou d'adaptation comportementale entre des dinosaures carnivores particulièrement agressifs et un environnement qui ne favorise pas leur survie. Judith a pour but d'étudier comment ces prédateurs, après leur résurrection, réagissent dans des conditions de grande hostilité et de rareté de proies. Elle espère en tirer des informations sur leurs stratégies de chasse et d’adaptation psychologique face à un environnement en crise.
Pour survivre, ces dinosaures doivent explorer des comportements sociaux, partager des ressources, ou carrément rivaliser entre eux jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un seul d'entre eux. Judith surveille les créatures depuis un poste d'observation sécurisé, notant chaque détail de cette adaptation forcée.
« Olive ? » elle se tournait vers la jeune scientifique, déjà occupée mais Judith estimait qu’elle aurait mieux à faire à présent. « On va aller vérifier l’état de l’enclos expérimental. » Oui, Judith s’ennuyait à rester dans ce bunker et prendre des notes derrière ses caméras de surveillance. Elle voulait s’approcher au plus proche des dinosaures et les observer de près, de ses propres yeux. L’idée était d’y faire entrer Olive et voir avec quelle rapidité les dinosaures allaient s’organiser. Elle savait très bien qu’elle n’allait faire face à aucune sorte d’opposition avec la Sterling dont le seul objectif était d’être reconnu à sa juste valeur et prête à tout pour avoir de la considération.


@Olive Sterling

C'est une douce sensation que d'avoir un certain pouvoir entre les mains. De se dire que tout ce qui arrive est le fruit d'une imagination débordante et d'une envie de faire l'impensable. Olive adore faire partie de ce nouveau monde qui s'offre. De faire partie d'une équipe qui dirige une expérience significative. Son premier grand projet, celui qui le fera atteindre le sommet très rapidement, elle en est au moins persuadée. Elle adore chaque partie de ce métier, chaque possibilité de se démarquer d’avantage, chaque infinité de proximité avec les nouvelles espèces. Ceux qu'on pensait perdu à tout jamais, ceux qui sont dans un autre temps, loin de ce monde et de la réalité. Et pourtant, ils évoluent maintenant devant ses yeux ébahit pour son plus grand bonheur. La jeune scientifique tente de se démarquer du mieux que possible par sa bravoure et son envie de tout donner. Elle n'hésite jamais à se porter volontaire pour un nouvel essai, une nouvelle épreuve. Après tout, elle sait qu'elle n'a rien à perdre et que tout pourrait ne lui être que favorable alors que les autres se dégonflent au fur et à mesure. Parce que finalement, ce tour de passe-passe a prit plus d'ampleur qu'il n'aurait jamais dû en prendre. La fiction est devenue réalité et Olive en est toute excitée. Ce sont les créations d'une vie qui s'agitent doucement devant ses yeux, dans ce poste d'observation qu'elle n'a envie de quitter pour aucun prétexte.

Il fallait dire que tout semblait se dérouler pour le mieux, et c'était même parfois au-delà des attentes de chacun. Les espèces prenaient doucement leurs marques dans cette vaste dimension. Prenant le dessus sur la nature humaine trop molle pour s'en sortir convenablement. Mais peut-être que finalement, tout semblait trop facile pour le moment. Sauf qu'Olive avait les yeux pétillants de voir ce qui pourrait bien se produire ensuite. De connaître le résultat de cette expérience exceptionnelle. La petite fille fan de dinosaures en elle, ne pouvait être qu'émerveillé par ce progrès sans nom. Elle aurait même été prête à vénérer le docteur E. Vile s'il ne lui donnait pas des frissons dans le dos. Mais peu importe, elle ferait en sorte de devenir la meilleure dans son domaine, peu importe les difficultés à franchir, peu importe si elle devait pour cela écraser les autres. Après tout, Olive n'en avait que faire du reste, tout ce qui lui importait, c'était d'être la première au classement.

« Olive ? » La brune relève les yeux quelques instants de l'enclos pour observer la femme qui se tient à ses côtés depuis un moment. Surprise d'entendre enfin le son de sa voix après de longues heures de silence. Olive n'apprécie pas vraiment de se retrouver avec quelqu'un d'autre dans les pattes. Sur ce coup là, elle n'a pas vraiment eu son mot à dire, alors autant faire avec. Même si ça ne signifie pas qu'elle est prête à bavarder gaiement avec Judith. « On va aller vérifier l’état de l’enclos expérimental. » Olive tourna la tête faussement intéressée par la proposition de la scientifique. Enfin, c'est ce qu'elle voulait montrer alors que le cœur dans sa poitrine accéléra à l'idée de se rapprocher davantage des bêtes. « Pourquoi pas ouais. » En réalité, elle pourrait sautiller de plaisir sur place, mais elle garda la face. Suivant ainsi Judith à l'extérieur de cet endroit de protection. Dans ses yeux, il n'y avait aucune peur, aucune crainte, simplement une impatience grandissante. Olive avait envie de s'approcher, elle avait envie de tout expérimenter. De voir à quel point ces bêtes pouvaient être infâmes. Elle passa une main dans ses cheveux. « Je t'en prie, passe devant. » Un sourcil arqué, Olive laissa Judith ouvrir la marche.

Un mot d’ordre : ne jamais approcher les dinosaures. Eux, ils étaient les scientifiques, pas les sujets. Ils devaient rester derrière leurs caméras, derrières les enclos, derrière les vitres. Même le plus petit des dinosaures pouvait être une créature féroce et pouvait faire de gros dégât. Les scientifiques étaient tels des pierres précieuses pour le Docteur E.Vile et il n’était pas question pour lui de les mettre en danger en les envoyant dans la cage aux lions. Bien que même des lions étaient des bêtes particulièrement douces et inoffensives comparés à ces reptiles d’un temps ancien. Mais Judith s’ennuyait, alors Judith jouait avec le feu et les règles.
« Pourquoi pas ouais. » Olive se rendait-elle compte du danger qu’elle allait vivre ? Avait-elle la moindre idée de ce qu’il pourrait se passer dans cet enclos où les prédateurs n’attendaient qu’à être nourris. Elle n’avait sans doute pas idée de ce qui se passait dans l’esprit de Judith qui, à vrai dire, n’avait pas donné le fond de sa pensée en proposant à la jeune scientifique de se rendre vers l’enclos expérimental. Elle avait dit aller le vérifier, pas s’y engouffrer. La jeune Sterling était bien loin de s’imaginer à quel point Banks pouvait être machiavélique, sans doute bien au-delà du Docteur et de son idée de repeupler la terre des reptiles éteints.
« Je t'en prie, passe devant. » Le contraire l’aurait étonné. « Il suffirait de savoir prendre quelques initiatives parfois. Toujours rester derrière ne fera pas de toi une grande scientifique. » de toutes façons, si Olive était passée devant Judith, elle aurait su lui faire remarquer autrement qu’elle aurait du la laisser passer en première. Elle passa alors devant Olive, ne la regardant pas au passage. Elle pourrait cette grande porte blindée qui menait à l’extérieur du Bunker, pour accéder à l’enclos fermé. Devant elles, la grande clôture électrisée, quiconque la touchait mourrait sur le champ. Les dinosaures étaient juste un peu sonné, mais suffisamment pour comprendre qu’il ne fallait pas s’y frotter. « Fais attention où tu marche, si tu veux pas finir grillée. » elle lui disait ça sur un ton méprisant comme si elle était capable de se tuer en perdant bêtement l’équilibre. « Il y a une armoire électrique la bas. » elle désigna une grosse caisse métallique de deux mètres de haut. « Le boitier pour couper le courant s’y trouve, vas y. »

Le progrès est présent, et Olive ne semble qu'être partante pour le voir de plus près. Bien sûr qu'il y avait de nombreuses règles à respecter, mais il était évident qu'aujourd'hui en serait l'exception. Olive n'avait pas envie de garder les mains dans ses poches alors que la proposition était là. Et puis, si c'était Judith qui le proposait, c'est que tout ne pourrait qu'aller non? En tout cas, Olive était prête à le croire alors qu'elle jubilait à l'idée de pouvoir approcher cette espèce qu'elle observe pourtant de si loin. Cela fait trop longtemps maintenant qu'elle prend de la hauteur, il est donc temps de passer à la phase supérieure. L'idée de Judith semble être la bienvenue alors que la hâte presse Olive de sortir de sa propre cage. Ce n'était qu'une question de temps avant que le pire n'arrive sûrement, mais la jeune Sterling n'avait que faire du danger alors qu'elle pouvait en prendre pleins les yeux en se trouvant aussi près. Et puis, elle n'était pas seule, l'avantage si elle se faisait prendre, c'est qu'elle pourrait accuser Judith d'avoir forcé les choses. Pire, de l'avoir trainé jusqu'ici pour la jeter en pâture à ses bêtes. Olive a déjà un plan bien rôdé dans sa tête alors qu'elle laissait Judith prendre les devants du convoi. Après tout, c'était son idée, et il n'était pas question qu'Olive ne lui vole la vedette dans cette folie.

« Il suffirait de savoir prendre quelques initiatives parfois. Toujours rester derrière ne fera pas de toi une grande scientifique. » Judith savait parfaitement comment piquer l'égo de la jeune femme, mais passez suffisamment pour qu'elle ne pense plus à être sur la réserve pour se précipiter aux devants d'un grand danger. « J'y songerai pour la prochaine fois alors. » Mais il n'était pas question qu'elle se fasse doubler sur cette chance en tout cas. Oui, elle serait la première à admirer de très près la création nouvelle, mais pas assez pour se précipiter sans réfléchir dans la gueule du loup. Naïve peut-être, mais pas bête la Sterling. « Fais attention où tu marche, si tu veux pas finir grillée. » Olive émit un rire, un peu trop aiguë pour sembler sincère. « Merci Judith. » Elle n'en pensait rien, puisqu'elle savait très bien où il fallait mettre ou non les pieds. C'était un projet sur lequel elle avait longuement participé et là-dessus, on ne pouvait pas l'avoir. « Il y a une armoire électrique la bas. » Ça ne semblait pas être une bonne idée, pourtant Olive hocha la tête. « Le boitier pour couper le courant s’y trouve, vas y. » Elle trépigna d'un pied sur l'autre, faussement intéressée par ce boitier. « Oh, mais si je n'appuyais pas sur le bon bouton? » Question rhétorique évidement puisque Olive Sterling ne pouvait se tromper. « Tu ferais sûrement mieux de le faire toi-même, au cas où. » Elle haussa les mains en l'air comme pour s'excuser de sa propre stupidité à ne pas pouvoir accomplir quelque chose d'aussi simple. « J'ai besoin de l'aide d'une grande scientifique pour cette mission. » Une petite voix fluette et les yeux doux à cette femme qui en lui inspirait pas la moindre confiance.

Judith aurait voulu dire que tout se déroulait exactement comme prévu, mais une petite voix au fond d’elle chuchotait que ce n’était pas le cas. Elle n’écoutait jamais cette voix, d’ailleurs. Pourquoi le ferait-elle maintenant ? Olive avait mordu à l’hameçon, et c’était tout ce qui comptait. Tout ça pour quelques observations de plus, quelques minutes volées à une routine encadrée de trop de règles. Si Olive était prête à jouer le jeu, Judith n’allait certainement pas freiner sa motivation. Elles étaient sorties du laboratoire en silence, si ce n’est l’excitation palpable d’Olive qui tentait de contenir son enthousiasme débordant. Elle jubilait déjà, et Judith en profitait. Olive ne se rendait pas compte, bien sûr. Pas encore, du moins, c'était ce dont était persuadée Judy. Elle croyait qu’elle maîtrisait la situation. Judith n’avait rien dit pour la contredire. Pourquoi le ferait-elle ? Olive semblait si prête à tout qu’il était inutile de lui rappeler les vrais risques, ceux qu’elle ignorait ou qu’elle refusait de voir.

Quand Judith avait glissé son commentaire sur les scientifiques qui restent en retrait, elle avait vu la fierté d’Olive vaciller, juste assez pour la pousser à avancer. C’était loin d'être une manœuvre subtile. Rien qui ne puisse être interprété comme une manipulation. Juste un petit rappel à l’égo, une vérité bien placée. Olive voulait prouver qu’elle n’était pas qu’une observatrice distante. Judith le savait, et elle jouait là-dessus. Cela n’avait rien de méchant, pas vrai ? Après tout, Olive allait bien. Elle était à la hauteur.

Ou du moins, c’est ce que Judith continuait de se répéter en l’observant marcher devant elle. Olive savait parfaitement où poser ses pieds, où ne pas aller. Judith l’avait poussée à agir comme si tout cela était une évidence, sans remettre en doute la parole de la grande scientifique. On ne remettait jamais en doute la parole de ses mentors, Judith ne le faisait pas et ne le faisait jamais avec le docteur E.Vile. Olive avait ce regard, ce mélange d’excitation et de méfiance contrôlée, comme si elle avait un plan de secours en tête. Ce qui, au final, ne plaisait pas à Judith. Avait-elle sous estimé la capacité de réflexion de la juniore ? Qui était la naïve de l'histoire, finalement ? La réponse ne plairait sans doute pas à Judith.
Quand Olive hésita devant l’armoire électrique, Judith haussa un sourcil. Elle jouait la carte de l’innocence, la voix fluette et les mains levées en un geste d’excuse théâtral. Judith connaissait ce jeu, elle-même en était une experte. Olive ne voulait pas se salir les mains, pas tout de suite. Elle voulait que Judith prenne la responsabilité. Malin, pensa Judith, mais pas assez.

« Vas-y, » insista Judith, d’une voix plus autoritaire qu’elle ne l’avait prévu. Si Olive voulait jouer la prudence, elle n’avait pas intérêt à s’attarder trop longtemps. Judith savait qu’elle ne devait pas pousser plus loin, mais une part d’elle ne pouvait s’en empêcher. C’était fascinant de voir Olive vaciller, hésiter juste assez pour révéler qu’elle n’était pas aussi confiante qu’elle le prétendait. « Crois-moi, le Docteur n'hésitera pas une seconde à te faire passer du côté des sujets. » Bien sur que le docteur E.Vile n'avait rien à voir avec tout ça et qu'il n'en saurait sans doute jamais rien. Judith jouait aussi avec le feu en manipulant la jeune Sterling de la sorte. Judith fini par souffler, agacé par cette attitude désinvolte. Elle passa devant Olive, la poussant pour appuyer elle même sur ce bouton. Elle désactiva alors le courant électrique qui passait dans l'enclos, les rendant toutes les deux à ce moment précis, vulnérables et à découvert.  « Voilà, de quoi avais tu peur ?  » elle se retourna vers la jeune femme, manquant complétement de tacte.  « Tu veux devenir scientifique, Olive ? Sérieusement ? Et tu n’es même pas fichue d’éteindre un simple bouton pour couper le courant ? C’est ça, ton idée de prendre des initiatives ? Te tenir derrière moi, les mains dans les poches, à me laisser tout faire pendant que tu te trouves des excuses pour ne pas te salir les mains ? Une scientifique, ça ose. Ça prend des risques. Ça affronte les imprévus, même si ça fait peur. Mais toi ? Toi, tu préfères jouer la petite ingénue qui se défile au moindre obstacle, en comptant sur les autres pour prendre le relais. C’est ça que tu appelles de la fiabilité ?  » Pendant que Judith s'en prenait directement à Olive, qui n'avait pas souhaité rentrer dans son jeu, elle en oubliait ce qu'elle avait réellement fait et le danger auquel elle était à présent elle même confrontée. Elle repris son souffle et poursuivait « tu veux qu’on te prenne au sérieux, qu’on te voie comme une Sterling, comme quelqu’un qui a sa place dans ce domaine, mais tu refuses d’agir qu...  » et se mis se taire aussi tôt, juste à côté d'elle, de l'autre côté de la cloture, elle remarqua deux créature qui les observaient en silence, ne les quittant pas des yeux. « pas un mot, pas un geste. » qu'elle ordonna à Olive.