On lui avait bien expliqué les risques. Les équipes qui s'occupaient des animaux avaient habitué les créatures au maximum à l'odeur de ceux qui seraient sur le terrain afin d'éviter tout accident, mais les dinosaures restaient des bêtes indomptables, et il était difficile d'être complètement sûr d'être en sécurité à leurs côtés. Et puis, les spécimens qui vivaient sur l'île à l'état sauvage étaient un danger à ne pas négliger eux aussi, alors Mateo ne savait que trop bien qu'être sur le terrain signifiait devoir rester sur ses gardes à chaque seconde. Son seul avantage sur les survivants, ces malheureux jetés dans cette expérience grandeur nature, résidait dans son accès à des informations privilégiées. Mateo connaissait les zones de l’île mieux que quiconque. Il savait où se trouvaient les sources d’eau potable, les lieux les plus propices pour monter un campement, et surtout, il savait quels chemins éviter à tout prix. Mais cette connaissance avait ses limites. Une fois qu’il se retrouvait seul face à la jungle, loin des infrastructures sécurisées, il n’était guère différent de ces naufragés forcés de s’adapter à cet environnement hostile. La jungle ne faisait aucune distinction. Une erreur, un faux pas, et elle l’engloutirait tout aussi impitoyablement. Qu'importe, il se devait de mettre ces doutes de côté surtout que le soleil s'était levé sur le 7ème jour ; le jour où une horde de vélociraptors serait relâchée sur le campement de fortune. Il avait rendez vous dans la forêt au petit matin pour assister au lâché de la horde, non pas qu'il avait un rôle à jouer dans cet évènement mais c'était surtout qu'ainsi il ne serait pas au camp à l'arrivée des raptors, évitant ainsi de se faire attaquer au passage si jamais il risquait d'être pris pour cible. Arrivé près de l'enclos, il ne pouvait s'empêcher de remarquer que les dinosaures semblaient particulièrement énervés. « Pourquoi ils sont agités à ce point ? »