Jordan se rend compte qu’elle est un peu en avance pour le rendez-vous, mais bon, vaut mieux ça qu’être en retard comme dit Jay, surtout que c’est elle qui a demandé à Raf de lui offrir un peu de son temps, elle va pas en plus se pointer à la bourre. Elle ouvre les locaux, vire ses chaussures et aère un peu la pièce histoire que le cadre soit meilleur. Elle troque ses vêtements pour une tenue plus confortable qu’elle n’aura pas peur de salir, on sait jamais avec elle, ce qu’elle peut parfois être maladroite. Elle va brancher la machine à café, se demandant brièvement si son modèle est plus café ou thé, elle sait pas grand-chose sur lui, bon, pas trop grave qu’elle se dit, elle avisera au moment venu. Elle déplace les seaux de peinture pour dégager l’espace de travail, ainsi que les toiles vierges qu’elle prévoit d’utiliser dans quelques temps. Elle sort les chaises, son immense carnet de dessin avec qu’elle dispose au milieu de la pièce. Bon, ça va bien comme ça, elle a tout ce qui lui faut, pour en être sûre elle fait mentalement l’inventaire de ce qui lui faut, comptant sur ses doigts comme une gamine qui découvre les chiffres. « Tout est bon » qu’elle se dit à elle-même avec un grand sourire, contente d’avoir fait les choses de manière organisée pour une fois, enfin, surtout sous la surveillance de Jay. D’ailleurs, c’est grâce à lui qu’elle a pu avoir ce local, elle sait pas trop comment puisque ça coûte assez cher dans le coin et il a pas l’air de rouler sur l’or. Peut-être que si, peut-être que non, elle sait pas trop, en vrai, elle sait pas grand-chose de la vie de son coloc mais c’est un chouette gars, quand il voudra qu’elle le sache, elle le saura. Elle se fait un café et va se poser devant le mur qu’elle a commencé il y a quelques semaines avant d’être à cours d’inspiration pour le finir. Il parait qu’il est terminé, que ce lion rugissant semble donner l’impression de sortir du mur d’un moment à l’autre mais pour elle il manque un truc, elle sait pas encore quoi, ça viendra quand ça viendra. Tiens, on frappe à la porte, elle se met rapidement sur ses jambes et se rue vers la porte avec un sourire. « Coucou » elle s’efface pour le laisser entrer avant de fermer derrière lui « tu veux boire un truc ? j’ai du café et…de l’eau » et plein de trucs sucrés à grignoter.

Raffaele  est tout sauf un jeune homme timide. Il drague aisément, il sort des mots quand personne ne s'y attend et il adore flirter avec tout ce qui bouge. En vérité même les hommes ne sont pas indifférents à ce jeune italien. Parce qu'il a la séduction dans la peau. Mais là tout de suite, il s'avance vers l'endroit indiqué par Jordan en freinant des pieds. L'idée de se faire dessiner ne le rassure pas. Dessiner ou peindre déjà? Il n'en sait plus trop rien. Cela n'a pas la moindre importance. Passant devant une porte vitrée, il s'analyse un instant. Le jeans qui descend légèrement en dessous de ses hanches, la chemise blanc cassé à peine attachée et ses cheveux allant dans tous les sens... oui, il a bonne gueule. Mais il réalise qu'il est plutôt préparé pour un shoot que pour une séance d'art. Peu importe, si elle est une vraie pro elle doit avoir ce qu'il faut et lui proposera de se changer. Soudain l'idée qu'elle pourrait lui demander de se dévêtir le traverse. Pourrait-elle? Il déglutit. Non, il n'est pas timide mais tout de même. C'est assez spécial de se déshabiller devant une inconnue. Ils ont à peine parler le soir où elle lui a demandé s'il voulait bien poser pour elle. Et la fatigue ayant pris le dessus sur son bon sens avait fait qu'il avait accepté sans demander plus de précisions. Raffaele chasse ses inquiétudes et frappe à la porte. Elle arrive tout de suite pour lui ouvrir et en la voyant, instantanément il se détend. Elle dégage une aura assez apaisante. "Salut!" dit-il en souriant. Il la suit à l'intérieur et secoue vivement la tête "Non, je n'ai pas soif." Réalisant qu'il a l'air malpoli, il ajoute "Merci." Bien qu'elle ne l'intimide pas, il ne s'est toujours pas encore habitué à l'idée d'être son futur modèle. Il triture ses doigts en regardant autour de lui. "Tu habites ici?" Des seaux de peinture entrent dans son champ de vision et il a un mouvement de recul en réalisant la taille de la toile qu'elle a préparée pour le croquer. "Wow. C'est presque du grandeur nature que tu t'apprêtes à faire!" Il est aussi étonné que flatté. Passant nerveusement une main dans ses cheveux il finit par dire "Je veux bien un verre d'eau en fin de compte." La gorge sèche, il sent qu'il va devoir passer un bon moment immobile. Or le jeune Italien est plutôt du genre hyperactif d'habitude.

Elle est un peu rassurée la Jordan de le voir là, il aurait pu lui faire faux bond après tout ils se connaissent pas, son corps a juste capté son regard et elle s’est dit qu’elle voulait bien l’immortaliser. Alors, comme d’habitude, écoutant son instinct elle s’est dirigée vers lui, s’attendant pas à ce qu’il réponde par le positif, mais elle s’était dit qu’elle n’avait rien à perdre et puis, elle a bien fait puisqu’il a accepté et qu’il est là aujourd’hui. Elle le laisse entrer, prendre place, détailler l’endroit qu’il se rende compte que c’est pas un plan bizarre, enfin pas trop bizarre car elle a déjà battu tous les records d’étrangeté, c’est pas donné à tout le monde d’aller voir un inconnu pour qu’il vienne poser pour ça, en plus dans un club de striptease, y a que Jordan pour faire ce genre en plan en fait. « Ah, non, ça appartient à un ami qui l’a mis à ma disposition » qu’elle répond avec un sourire, à bien y réfléchir, elle sait pas trop si c’est une propriété de Jay, il lui a dit qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, même peindre sur les murs, y aurait pas de problème, ce qu’elle a fait le jour même. « Va pour un verre d’eau » elle pose sa tasse dans un coin et va chercher une petite bouteille d’eau dans le petit frigo près de l’évier. « Bon, par contre, j’ai pas de verre, ça ira ? » elle faudrait qu’elle pense à rapporter tout le nécessaire car elle passe de nombreuses heures ici. Elle lui passe la bouteille et met dans un bol un mélange de divers bonbons et chocolats « tiens, si jamais t’as faim et t’as envie de grignoter » elle prend un air quelque peu gêné « je n’ai que du sucré, j’espère que ça va » et puis, vu qu’ils risquent d’y passer un certain temps, ça leur donnera l’énergie nécessaire pour poursuivre. « On s’y met quand tu te sens prêt »

Le malaise se dissipe plus le temps passe. Elle a l'air assez bizarre aussi. Comme si elle n'était pas habituée à recevoir des inconnus ici ainsi. Et ça le rassure un peu. Elle n'est donc pas un appât d'un serial killer qui attire des jeunes éphèbes pour les immortaliser quelques secondes après qu'on les ait étripés. Il n'avait pas vraiment peur d'une chose pareille mais nous vivons dans un monde de fous, sait-on jamais. Il hoche la tête en apprenant que ce n'est pas son logement. "Et il risque de venir par ici?" Raffaele n'aime pas l'idée qu'on le regarde poser. Même quand il fait des shoots ça le gêne qu'on y assiste. C'est assez intime de se révéler de la sorte. Elle lui ramène une petite bouteille d'eau et il sourit en hochant la tête. Il se contrefiche des bonnes manières. Il a vécu à l'ancienne avec ses parents en Italie. Serena a beau être une petite fille de riche, il n'a pas oublié que ce n'est pas parce qu'il vit dans le luxe (d'une autre) qu'il a des racines modestes. "Merci." Dit-il en regardant les petites provisions sans y toucher. "Moi je suis prêt. Je ne sais pas quoi faire mais je suis prêt." Il lui décoche un sourire large et regarde autour de lui en s'asseyant soudain au sol. Il boit une gorgée d'eau puis en faignant un air très sérieux "Que voulez-vous que je fasse Picasso?"

« non, personne n'entre ici, enfin sauf les modèles s'entend » elle décoche un petit sourire avant de finir sa besogne. Jordan part du principe qu’elle peint pour elle et pas pour les autres, du coup, elle reste secrète sur ce point, personne a besoin de donner son avis sur son travail, surtout qu’elle est loin d’attendre les attentes d’une tierce personne. Jay l’a compris, de toute, c’est pas le genre à vouloir mettre son nez partout, secret, il sait respecter l’intimité des autres sans doute pour ça que leur colocation se passe si bien, chacun faisant attention au terrain de l’autre. « Cool, on va commencer alors » elle boit une autre gorgée de son café pour finalement abandonner la tasse pour de bon, prenant un air beaucoup plus sérieux. S’il y a bien quelque chose qui la métamorphose, c’est bien l’art, elle semble tout à coup donné d’une certaine assurance. « Il faudrait que t’enlèves ton haut » elle le regarde pas, Jordan, elle se concentre sur ses outils, testant les pointes des crayons sur une feuille qui sert de brouillon. « Ce n’est pas du nu, hein, je t’aurais prévenu » qu’elle se sent obligée de rajouter en se rendant compte que ça pourrait prêter à confusion, et les nus masculins elle en a jamais fait, préférant mettre en avant les courbes féminines. « installe-toi où tu veux, comme tu veux histoire que ça soit confortable pour toi » elle remonte son pantalon jusqu’à ses genoux pour plus de confort tandis que lui se met en place « tu fais de la danse depuis longtemps ? » c’est sorti comme ça, de but en blanc, sans crier gare ou simplement parce qu’elle se disait qu’elle aurait aimé immortaliser ce corps puissant en pleine action, un dessin vivant y a que ça de vrai.

Je regarde autour de moi tandis qu'elle me dit que je devrais ôter ma chemise. Est-ce qu'il s'agit d'un nu? J'espère que non mais comment savoir? Elle a juste dit la chemise. Semblant lire dans mes pensées, elle répond à ma question tacite. Je la regarde mais elle non. Elle est abosrbée par ses pots de peinture. J'enlève le tissu blanc qui recouvrait mon torse et le dépose sur une chaise abandonnée près de l'entrée. Puis je marche dans la pièce à la recherche d'une pose à prendre. Elle ne me donne aucune réelle indication, je ne sais pas ce qu'elle attend exactement de moi. Je la regarde surpris de sa question. "Pas vraiment." Je passe une jambe par dessus l'autre tout en avançant encore dans la pièce puis me décide à me coucher au sol. "J'ai toujours aimé dansé, tout ce qui est dans le domaine de l'art en vérité. Mais ce n'était pas au goût de mon père, du coup je n'ai pas pu me lancer dedans." Je ne sais pas si je suis supposé lui raconter ma vie pendant qu'elle me peindra. Je suis couché sur le dos et je souris en réalisant que j'ai une pose de martyr. J'étire légèrement mes bras sur les côtés mais pas de façon totalement perpendiculaire. "Cette position te convient?"

Elle le laisse se décider de sa position, l'écoutant d'une oreille quelque peu attentive. Elle a pas encore d'idée précise de ce qu'elle veut retranscrire mais si ça l'inspire pas, elle lui demandera sûrement de changer pour autre chose, de pas trop pénible parce que physiquement c'est fatiguant. Puis finalement, il trouve ce qui lui correspond et son regard se promène sans le voir, son imagination fait tout le reste et elle étudie déjà tous la manière dont elle va procéder. c'est parfait, je vais finalement opter pour une peinture elle troque le carnet pour une toile puis son crayon graphite qui aidera pour le tracé de l'emplacement et des proportions. tu peux faire mine de vouloir te lever à l'horizontale ? elle se rend compte que c'est pas clair ce qui sort de sa bouche, elle prend quelques secondes pour remettre de l'ordre, l'excitation de son idée bousille ses synapses. comme si tu jaillissais du sol, prenant appui sur tes bras par exemple ? elle a pas l'impression que soit plus compréhensible mais il essaie, alors elle s'approche doucement. je peux ? elle attend pas qu'il réponde et ses doigts s'aventurent sur ses avant-bras afin d'avoir une sensation du muscle en activité, ensuite sur ses épaules, le dos encore plus dessiné que dans ses souvenirs, décidément il a un corps intéressant. c'est bon tu peux relâcher un petit sourire en guise de remerciement, après tout il est venu s'offrir à une nana dont il ne savait rien. Elle prend sa main dans la sienne et l'étudie un moment, elle aime faire dans le réalisme tu joues d'un instrument de musique ? jordan la curieuse frappe encore. Elle se lève finalement fin prête à s'y mettre cette fois c'est la bonne, besoin de boire, manger, d'aller aux toilettes ou autre ? Tu vas pas bouger avant un moment elle rit un peu.

Il se couche sans autre préambule, pensant soudain que d'habitude pour en arriver à ce stade avec une fille il lui faut un minimum de parlote. Mais là rien. Mieux encore, c'est elle qui l'a invité à venir. Il sourit en regardant le plafond et ne s'étonne pas qu'elle choisisse de la peinture. Au contraire, il pensait que c'était de cela qu'il était question depuis le début. Intrigué, il relève le menton dans sa direction pour la regarder manoeuvrer. Lui aussi il aime croquer quelques jolies filles, au propre comme au figuré. Mais il doute qu'il soit aussi doué qu'elle. Déjà parce qu'il n'a pas le matériel nécessaire et ensuite parce qu'il n'a jamais pu prendre les cours pour. Il penche la tête en essayant de se positionner comme elle le lui demande mais ça ne donne pas grand chose apparemment. Elle vient pour l'aider et le contact entre ses mains et sa peau le hérisse légèrement. Cela fait un petit moment qu'il ne s'est plus laissé toucher. C'est agréable. Il chasse la pensée de sa tête avant qu'elle ne risque de devenir visible physiquement. Il relâche comme elle le lui indique et ensuite hoche la tête pour répondre à sa question "J'aime bien gratter ma guitare parfois.Mais je suis loin d'être un pro." Foutaises. Il a une voix éraillée qui colle aux notes qu'il gratte sur son instrument. D'ailleurs c'est un de ses principaux atouts séduction. Il regarde autour de lui pour voir s'il désire prendre des provisions avant de se lancer et soudain une idée le traverse. Est-ce trop audacieux. Il se relève, perdant complètement la posture qu'elle lui avait assigné et s'en va chercher une toile en fond de salle, un truc géant et pliable. Il la déplie au sol et regarde ensuite la peintre avec une lueur dans les yeux. "T'as pas envie d'innover un peu?" Il traîne les seaux tout près de cette toile rocambolesque. Il doit s'agir d'un truc qui sert à faire des brouillons ou à tester les couleurs. Elle a déjà quelques tâches d'ailleurs. "Et si on faisait quelque chose de plus original qu'une peinture de moi?" Il sourit d'un petit air coquin avant d'ajouter "Et si on faisait une peinture de nous?" Son sourire recouvre son visage d'une aura mi angélique mi machiavélique. "Je veux dire littéralement."

Bon, il a pas l’air trop pour faire le plein, mais elle si, alors elle choppe quelques bonbons qu’elle fout en bouche, suivi d’un chocolat. Tiens, elle a jamais fait des analyses pour savoir si elle a le diabète ou non, et elle se dit que c’est bien ainsi, sûr qu’elle a choppé un truc à force d’ingurgiter des tonnes de sucre chaque jour qui passe. En silence, elle le regarde investir les lieux à sa façon, elle, continue de bouffer se demandant où il veut en venir. Elle pose pas de questions, Jordan, elle attend qu’il ait fini et sûrement qu’il lui expliquera ce qui lui est passé par la tête. Bingo, à voir à la lueur dans son regard que c’est quelque-chose de fun, qui l’éclate lui en tout cas. Elle commence à comprendre où il veut en venir et ça lui plait à blondie, bon, elle y tient quand même à son idée de départ mais celle-ci est pas si mal tout comme fait, au moins ça lui évite de passer des heures immobiles à s’interroger sur le sens de la vie et à se demander ce qu’il fait franchement là. « Allez ! » qu’elle s’exclame avec un grand sourire, remettant ce qui lui reste de bouffer dans le bol. « Bon avant, on va un peu protéger le sol » elle va chercher une bâche noire qu’elle met au sol pour le recouvrir puis dépose l’immense toile en plein milieu avec l’aide de son partenaire. Elle se baisse ensuite pour ouvrir les seaux de peinture, le rouge et le vert qu’elle verse au centre pour qu’ils puissent lui donner la forme qui leur plait. « A toi l’honneur » elle a hâte de voir le résultat, excitée comme une gamine.

Si elle avait été comme la plupart des filles qu'il connaissait, elle aurait rouspété qu'il prenne ainsi les commandes de son projet à elle. Mais au contraire. Jordan était spéciale, différente. Et ouverte au changement. Cela se voyait déjà dans son look assez particulier et intriguant. Raffaele continuait donc ses arrangements sous le regard sans reproche de celle qui devait le peindre. Son sourire se communiqua à la belle et elle accepta la proposition qu'il venait de lui faire. Certes, c'était inattendu mais surtout c'était de l'inédit pour lui. D'habitude il se contentait de faire de petits croquis. Se rouler dans la peinture pour faire naître de l'art, c'était une idée qui lui était venue inopinément. Il regardait la tâche de peinture au centre de la toile improvisée et se passait une main dans les cheveux, réfléchissant à comment ils pourraient l'illustrer. Soudain une idée surgit. Il le pot de peinture rouge, chercha de la noire pour en foncer la couleur et une fois le mélange dans un pot extérieur effectué, l'étala au centre de la toile. "Bon alors l'idée, c'est qu'on va tous les deux s'enduire d'une couleur de notre choix, pour représenter notre corps. Et ensuite on se fondra dans la tâche du centre, pour faire fusion avec." Il aimait l'idée de mêler leurs silhouette à cette couleur rouge sang qu'il avait matérialisée quelques secondes auparavant. Il choisit le vert pour lui, ôta son jeans de manière précautionneuse et sonda le visage de Jordan. "C'est de l'art, pas du porno, ne t'inquiète pas." Mais il cherchait en même temps à cacher sa propre gêne.  Il s'enduit alors du vert avant de se mettre en position foetale au centre de la toile et de lui tendre les bras pour qu'elle le rejoigne.

Elle aime le changement Jordan et les surprises. Tout ce qui est nouveau l'attire et l'amuse, comme maintenant. Il rend cette séance d'art plus intéressante et plus amusante. Elle le regarde réfléchir puis s'activer par ci, par là, elle attend, patiente, elle se demande qu'il a prévu d'autre mais vu ce qui est sorti de sa tête il y a peu, elle s'inquiète pas trop, au pire, elle avisera au moment venu. d'accord, compris elle répond avec un grand sourire, se décidant pour un pot de peinture bleu, comme ses yeux. je m'en doute, ca manque de caméra elle lâche pour présenter avant de l'imiter et de se débarrasser de ses vêtements qu'elle jette plus loin pour éviter qu'il prenne la peinture, pas que ce serait si grave mais si elle peut l'éviter, ce serait cool. Elle détache ses cheveux parce qu'elle se dit que le résultat pourrait être intéressant. Elle se met ensuite de la peinture partout, et va le rejoindre au centre de la toile. La fusion peut commencer, blondie se laisser guider par son instinct, se collant parfois au jeune homme pour parvenir à ce qu'elle veut. Fusion faite, elle se laisse rouler vers le bas, curieuse de l'effet que ca va donner. Sur la bâche plastique, elle tente de se relever, c'est sans compter sur sa maladresse habituelle qui la fait glisser et qu'elle finisse fesses au sol. oh la vache elle éclate de rire, son côté gauche l'a toujours fait marrer et elle veut reconnaître être tombée comme une merde. on peut aussi utiliser mes cheveux en mélangeant d'autres couleurs, ca peut donner un résultat cool jordan ou l'art de passer du coq à l'âne.

Le moment devint bien plus intense que ce à quoi il ne s'attendait. Jordan avait accepté ses idées sans rechigner et s'était prêtée au jeu sans sourciller. Mais Raffaele restait un homme. Et voir une jolie jeune femme se dénuder devant lui, s'enduire de peinture et venir se coller à lui pour se rouler sur le sol, c'était assez... érotique quand on y pense. Il aimait ce contact étrange entre deux corps étrangers, ce que cela signifiait pour l'art. Mais il était aussi très surpris d'en avoir lui-même donné l'impulsion. Des tourbillons furent laissés au sol en guise de marque d'une affection illusoire pour les mémoires de l'art. Raffaele rit en voyant Jordan glisser après leurs fausses galipettes. Raffaele se leva après elle pour contempler le résultat. C'était assez prenant de voir leur silhouette calquée sur le grand blanc de fond. Ces silhouettes mouvantes, des traces de mains ou coudes par ci et par là, mais deux grandes carrures bien ancrées dans le support. Il trouvait cela époustouflant à vrai dire. Il sourit assez heureux de constater qu'ils étaient très beaux dans cette représentation inédite. "Oui, tu peux." Il la laissait faire, c'était elle l'artiste. Raffaele regardait alors ses mains peinturlurées de vert. Il riait en apercevant son reflet dans la vitre. "Waw, faudra qu'on fasse une photo avant que je ne parte!" Il le voulait vraiment, immortaliser ce moment spécial.

Elle aime le résultat, comme quoi faut pas rester buté sur une seule idée et accepter les autres propositions, les prendre en compte et au moins essayer. Elle se dit qu’elle a eu une bonne idée de lui demander à lui de poser pour elle, son instinct est toujours intact faut croire. Si elle est encore en vie c’est d’ailleurs grâce à lui, sa tendance à trop sourire et sa dégaine de femme-enfant paumée dans le monde des grands qui en font une proie de choix. Elle ouvre le seau de la couleur rose, parce que parfois on l’appelle Barbie et qu’une Barbie sans rose, c’est pas logique. Elle fait plus attention à ce qui se passe autour et trempe sa chevelure dedans jusqu’à mi- pointe pour retourner éclabousser la toile que ça donne des traits disséminés ci et là de leur œuvre, comme une explosion au résultat calculé. Elle recule pour voir ce que ça donne, c’est pas mal, c’est abstrait sans l’être, pour elle ça des airs de bordel organisé. « Je pense qu’on a fini » elle est fière, son sourire le dit et puis c’est mieux comme concept, ça évite à Raf de passer six mille ans à attendre qu’elle finisse de peindre son corps. « Tu parlais de prendre une photo c’est ça ? » Elle capte son reflet et se dit que ça va mettre des jours à complétement faire partir toute la peinture « Oh les cheveux roses c’est pas mal en fait » elle garde l’idée pour un jour futur, quand elle en aura assez de sa blondeur, tant qu’à faire, une multitude de couleurs façon arc-en-ciel, ça peut vraiment être cool. « Si tu veux prendre une douche, t’en as une par là –elle lui indique un pièce dans le fond- moi je vais commencer à ranger. »

Ils avaient effectivement fini. C'était assez heureux qu'il réalisait qu'il ne devrait pas rester pendant trois heures sans bouger pour qu'elle le dessine du pinceau. "C'est plutôt pas mal je trouve". Elle avait ajouté des couleurs avec ses cheveux et il devait confesseur que le rose sur cette petite silhouette bleue était assez sexy. "Oui une photo avec le petit schtroumpf barbie." dit-il en riant, à la recherche de son portable dans son jeans qu'il avait mis de côté. Il se posta près d'elle, configurant son téléphone en mode selfie et s'arrangeant pour avoir une partie de leur oeuvre en arrière fond. Elle était assez mignonne ainsi et il se disait que s'il envoyait cette photo à ses amis en Italie, ils seraient jaloux de voir comment Raffaele passait son temps. Il prit plusieurs clichés, attendant qu'elle l'arrête mais elle semblait apprécier d'être ainsi immortalisée avec leur oeuvre et lui. Elle finit par mettre un terme à la séance photo en lui indiquant qu'il pouvait se doucher. Il sourit en secouant la tête "moui, je pense pas que..." Il la sondait pour savoir si la proposition était sérieuse. Il ne voulait pas abuser de son hospitalité. Et à vrai dire il aimait l'idée de se balader ainsi coloré en rue. Mais bon, remettre son jeans par dessus ses jambes pleines de peinture l'enchantait moins. Il finit par acquiescer. "D'accord, je ne serai pas long." dit-il en plongeant son regard bleu dans les yeux de Jordan.

Elle hoche la tête à son commentaire, ouais, c’est pas mal du tout leur œuvre. Y a rien de mieux que le travail d’équipe pour réussir. Puis, elle pose sans broncher devant le téléphone de Raf, faisant des grimaces par ci, affichant une mine sérieuse par-là, souvent souriante comme elle a l’habitude. « Tu me les enverras » qu’elle dit à la fin de leur séance photo improvisée, petit sourire qui suggère une demande de sa part et pas un ordre, Jordan fait dans l’autorité dans une chambre et seulement sur requête. « T’inquiètes pas, prends ton temps » qu’elle lui assure alors qu’il se dirige vers la salle de bain, c’est la moindre des choses, elle peut pas le laisser rentrer chez lui dans cet état même si elle est pas trop conne blondie, elle sait qu’il aura pas tout enlever mais ce sera déjà un début. Elle soulève la toile en faisant attention à pas en mettre partout et surtout à pas la faire tomber de face, ce serait con que tout ce boulot soit bousillé en moins de deux. Elle va la ranger dans un coin, vérifiant sa stabilité avant de venir s’occuper des seaux encore ouverts, des accessoires de dessin et peinture qu’elle a sortie en pensant que ce serait une séance classique. Elle ramasse également la bâche pour aller la mettre avec les déchets à descendre lorsque sa flemme se sera fait la malle. C’est quand elle a fini que son modèle sort de la douche. « La peinture a pas été trop difficile à enlever ? » son ton est amusé, à l’image de son sourire quand elle pose son regard sur lui. « En tout cas, merci beaucoup d’avoir donné de m’avoir donné un peu de ton temps, je t’appelle quand c’est sec » elle fait une pause « Enfin si tu veux » elle comprendrait que non, le deal était qu’il l’aide pas qu’il se la coltine, elle hausse les épaules. « Enfin bref, merci » elle le congédie avec un sourire, il a sans doute autre chose à faire et elle doit aller batailler avec sa douche pour se débarrasser de ces couleurs.