| | | (#)Ven 1 Jan 2016 - 19:32 | |
| Passer les fêtes sans sa femme, ça craint. Après l'avoir perdu pendant deux mois, j'espérais que nous passerions ces moments ensemble, rien que tous les deux, que nous profiterions de l'ambiance de la fin de l'année pour balayer un peu les souvenirs douloureux. Une nouvelle année débute, et à mes yeux il était important qu'elle commence en étant tous les deux, comme pour écrire quelque part que nous nous sommes retrouvés et que plus rien ne pourra nous séparer. Symboliquement, disons. Il n'y a que Loan pour me rendre aussi romantiquo-romasnesque. Et quand elle m'a appris qu'elle préférait rejoindre sa famille pour Noël et le Nouvel An plutôt que d'être avec moi, je dois dire que cela a été assez dur à encaisser. Mais soit. Ses arguments étaient des plus compréhensibles, je ne pouvais pas (et ne voulait pas) être celui qui allait gâcher le tableau. Je peux envisager qu'après deux mois coupée du monde, loin de ses proches, Loan ressente comme un besoin de revenir aux bases, d'être proche de sa famille. Et moi, égoïstement, dans un coin de ma tête, je me dis qu'avec de la chance cela lui inspirera enfin l'envie d'avoir sa famille à elle, avec moi. Sauf que ce n'est vraiment pas le moment. Vraiment pas. Et puis, en me voyant passer le réveillon avec ma sœur à jouer toute la nuit à Mario Kart tout en se goinfrant de biscuits apéritifs et en finissant bien pompettes à force de vider les bouteilles de champagne, je me dis que moi non plus, je ne suis pas encore très prêt. Mais Debra, elle, pense que c'est le moment. Loan et moi sommes mariés depuis cinq ans, en couple depuis neuf ans. Et puis, Loan est plus âgée que moi, et l'horloge biologique, et tout ça… Il est vrai que j'y pense beaucoup, en ce moment. Mais j'attends d'abord que tout redevienne normal à la maison. L'ambiance y est bonne, je ne dis pas le contraire. Etrange, à mes yeux, mais plutôt bonne. La vie semble reprendre son cours, je retrouve peu à peu a chère et tendre, quoi qu'un peu changée. Loan, artiste dans l'âme, a toujours été sujette à un certain spleen. Il n'était pas étonnant qu'elle passe parfois des jours sans dire un mot, des heures à regarder à travers une fenêtre, ou dans un bain, l'air apathique. Ce n'est plus le cas. Je me dis que je dois m'attendre à de nombreux changements. On ne sort pas d'une telle épreuve sans séquelles, sans que cela crée des bouleversements majeurs. Nous semblons, en tout cas, toujours aussi amoureux l'un de l'autre. Et à partir de là, je sais que tout ira bien. Même si je crois qu'elle ne veut pas vraiment que je mette le nez dans les événements de ces derniers mois. A sa demande, je l'ai laissé aller à la police seule. Je ne l'interroge pas plus que ça, et elle reste vague. Je suppose qu'elle veut me préserver de tout ceci, à sa manière, et je ne sais pas trop quoi faire à part respecter cela. La laisser s'ouvrir à moi quand elle le veut. Je ne l'ai toujours pas touchée depuis son retour. Là aussi, j'attends. Je préfère qu'elle fasse le premier pas quand elle se sentira prête. Chose que je respecte également à ma manière en ayant arrêté d'aller voir ailleurs. Mon amante ne cesse de faire sonner mon téléphone et je ne décroche pas. Je dis à Loan que c'est une secrétaire du tribunal qui m'appelle pour des affaires. Loan est rentrée tard de chez ses parents cette nuit, quand je dormais, et je suis parti pour le tribunal avant qu'elle ne soit réveillée. Autant dire que nous nous sommes à peine croisés. Alors, après avoir été éloignés pendant les fêtes, je tiens tout de même à ce que nous ayons un moment à nous. Un moment pendant lequel je pourrai lui offrir ses cadeaux de Noël, par exemple, et mettre la nouvelle année sous le signe de ce lien entre nous qui est bien plus fort que les épreuves passées. Vers l'heure à laquelle elle sort habituellement du travail, je me trouve en bas du bâtiment, dans la voiture, l'attendant avec un bouquet de fleurs. Professeur de piano, elle enseigne au conservatoire de Brisbane. Mais une heure passe, et elle n'en sors pas. A l'accueil, on me dit qu'elle ne s'est jamais montrée depuis son retour. Alors qu'est-ce qu'elle fait de ses journées ? Je rentre à la maison, dépité. J'attends son retour en mettant les fleurs dans un vase, après avoir hésité à les jeter. Je me retiens d'annuler le restaurant également. Je me demande ce qu'elle a comme autres secrets pour moi. Et même si cette histoire d'enlèvement est réelle. La porte s'ouvre et je ne me force pas à sourire. « Je suis allé te chercher au conservatoire. » dis-je d'un ton monocorde. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, je pense. A moins qu'elle ne tienne absolument à me prendre pour un demeuré, elle ne fera pas l'affront de faire comme si elle en revient. Elle sait que je sait, c'est suffisant. « Est-ce que tu peux m'expliquer ? »
Dernière édition par Benjamin Brody le Ven 12 Fév 2016 - 0:49, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 1 Jan 2016 - 22:33 | |
| Le temps passe et la complexité s’agrandit. Elle pèse sur mes épaules. Si j’avais cru, il y a quinze ans, qu’entrer dans la police serait le plus difficile, je me suis bien trompée. Avoir une double vie est bien pire encore. Mentir, chaque jour, à tout le monde, sa famille, ses amis, les gens qu’on aime, ceux qu’on ne connaît même pas. C’est une manière de réapprendre à vivre, d’une certaine façon. Prendre la vie de ma soeur jumelle me donne du fil à retordre, je me rends compte chaque jour à quel point elle était différente de moi. Il faut croire qu’on peut être jumelles sans être forcément quasi identiques. Au fil des jours, j’apprends à connaître la vie de ma soeur, je continue mes recherches, pointilleuses, dans sa vie, essayant de combiner la mienne non sans encombre. Le retour de Joy n’a pas favorisé les choses, et même si je me répète chaque matin que redémarrer une histoire avec elle en ce moment n’est pas une bonne chose, je n’arrive pas à faire autrement. Mais si ce n’était que ça. Il y a Benjamin, aussi. Il aime Loan, démesurément, et je suis en train de tout foutre en l’air. Pourtant, il m’est impossible de faire machine arrière. Pendant que Benjamin est au boulot, je profite de mon temps pour continuer à chercher des indices qui pourraient m’aider à retrouver la trace de Loan. Je fais des aller-retour à Brisbane pour faire acte de présence, pour poursuivre mes recherches en compagnie d’Eilidh, la seule au courant pour cette histoire. J’ai passé les fêtes de Noël chez mes parents, faisant croire à mon faux-mari que je passais Noël avec ma famille, ce qui pour une fois, n’était pas un mensonge en soit, si tenté qu’on imagine que Loan aurait passé Noël avec sa famille adoptive, et moi, avec la nôtre, celle qui aurait dû aussi être la sienne. Je n’ai pas réussi à passer un bon réveillon, ni une belle fête de Noël. Je suis encore en froid avec Lucas, et je n’ai pas arrêté de penser à Loan. Où est-elle ? Avec qui ? Que fait-elle ? Est-elle en vie ? En sécurité ?
Ce soir, je n’ai pas de bol, et au lieu de rentrer chez Benjamin avant qu’il termine le boulot, je suis bloquée dans les bouchons. Je commence à m’énerver, et je sens que ma soirée va être vraiment, vraiment pourrie. Lorsque je gare ma voiture dans le parking d’une société à quelques centaines de mètres de la maison, je prends le temps de souffler un peu sur le trajet. Ma clé entre dans la serrure et je ferme les yeux, sachant par avance qu’il y a quelqu’un à la maison, et que Benjamin est très sûrement rentré. Je dois fait au mieux, chaque jour, pour ne pas percer à jour mon secret. Mais parfois, la réalité me rattrape. « Je suis allé te chercher au conservatoire. ». Mes mâchoires se serrent et mon coeur s’accélère un peu en entendant qu’il n’est pas content. Je plante mon regard dans le sien, hésitante avant d’avancer dans sa direction, doucement. J’ai réussi à trouver le métier de Loan assez rapidement. Professeur de piano au conservatoire, je la soupçonne de savoir jouer d’autres instruments de musique. Or, je pense ne pas avoir vraiment la fibre artistique, de mon côté. Depuis quelques semaines, je prends des cours de piano dans une petite ville non loin, en incognito, histoire d’arriver à quelque chose si je dois un jour mettre les pieds au conservatoire, mais rien n’est encore très concluant, c’est un travail très fastidieux. « Est-ce que tu peux m'expliquer ? » Je baisse les yeux, essayant de trouver une excuse qui soit plausible. Je viens déposer mes clefs dans le bol en bois sur la commode de l’entrée, et m’avance doucement vers le jeune homme. « Je… j’y arrive pas Benjamin. » Je viens m’asseoir sur le canapé près de lui, le regard plongé dans le vide, puis sur mes mains qui se joignent nerveusement. « J’ai peur de tout. J’ai peur qu’ils me retrouvent, qu’ils me cherchent. J’ai l’impression que je vais pas arriver à reprendre le dessus. Même ce piano me fait peur.. » Je relève les yeux vers cet énorme piano à queue qui trône au milieu du salon, et qui me fait réellement peur. Je soupire un peu. « Y’a qu’ici que je me sens bien, avec toi. ». Je tourne la tête finalement dans sa direction, les yeux légèrement humides. « Je suis désolée de pas t’avoir dit que j’allais plus bosser depuis… depuis. ». Maladroitement, je viens poser ma main sur sa cuisse. « Tu m’en veux beaucoup ? » Les yeux de chat potté, ça marche avec tout le monde, en espérant que ça marche avec lui aussi. |
| | | | (#)Lun 18 Jan 2016 - 16:36 | |
| Je me retiens de dire à Loan de rester là où elle est et d’arrêter d’avancer dans ma direction. Quand elle fait la moue, quand elle baisse les yeux ou s’approche tout doucement de cette manière, je sais qu’elle cherche à apaiser mon mécontentement pour que je n’hausse pas le ton. Et cela marche toujours. C’est infaillible. Je ne sais rien refuser à ma femme autant que je suis incapable de m’énerver contre elle pendant plus de quelques secondes. Elle me transforme en grande guimauve et je n’y peux rien. Alors je serre les dents et je tente de garder contenance. Je peux tout laisser passer, mais pas ce genre de cachoteries. Je ne dois pas la laisser me faire fondre comme neige au soleil avec son air de chien battu. Je suis là pour elle, patient, une épaule sur laquelle elle peut s’appuyer autant qu’elle le veut et capable de tout entendre ou de respecter tous ses choix. Je n’ai rien fait pour mériter ce genre de coup dans le dos. « Oui, je t’en veux Loan. Beaucoup. » dis-je en croisant les bras sur mon torse, comme si cela peut m’aider en quoi que ce soit à lui faire face. Mais je reste la montagne d’un mètre quatre-vingt-dix qui s’écroule en un claquement de doigts de la part de son épouse. « Arrête de faire ces yeux là, ça ne marche pas cette fois. » j’ajoute en détournant le regard pour ne plus y avoir affaire. Je me tourne et fais quelques pas pour m’éloigner un peu, comme reprenant de l’air avant de retourner sous l’eau. Les seules confrontations que j’apprécie sont celles liées au travail. Mais à la maison, je ne les supporte pas. « Pourquoi tu ne m’a rien dit ? » je demande finalement, visiblement vexé. Que Loan ait peur de retourner au conservatoire, qu’elle ne veuille pas reprendre le travail tout de suite et préfère faire une pause le temps qui lui sera nécessaire, je peux le comprendre, elle devrait le savoir. Elle n’a pas d’excuse à ce sujet. Depuis quand est-ce qu’on a des secrets l’un pour l’autre ? Je soupire, je n’ose toujours pas lui adresser un regard, je sais que je serais capable de laisser couler et baisser les bras. Je n’ai pas envie de la bousculer, elle n’a pas besoin de ça. Néanmoins, je ne veux pas que les cachoteries deviennent une habitude –je sais, de ma part, c’est un comble. Cette fois, je me retourne, déterminé ; « Et surtout, qu’est-ce que tu fais de tes journées si tu n’es pas au conservatoire ? »
Dernière édition par Benjamin Brody le Ven 12 Fév 2016 - 0:48, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 18 Jan 2016 - 17:52 | |
| Dans son regard, je sens qu’il est hors de lui, qu’il m’en veut, réellement. Et ça commence à me stresser. Je ne suis pas stressée par grand chose en général, mais là, j’ai juste peur que ma couverture foute totalement le camps. Son regard est plus noir que d’habitude, c’est la première fois que je le vois en colère de cette manière. Il ne me fait pas peur, il me fait juste beaucoup de peine, et je me rends compte que j’ai merdé, clairement. « Oui, je t’en veux Loan. Beaucoup. » Je continue mon petit jeu de regard, mon air de chien battu, pour essayer de l’attendrir un peu, mais je crois que pour cette fois, je vais devoir trouver mieux. « Arrête de faire ces yeux là, ça ne marche pas cette fois. » Mon coeur s’accélère un peu, et je cherche déjà comment me dépatouiller de cette affaire sans que ça ne tourne mal. Je commence à avoir vraiment peur. Il s’éloigne et je préfère baisser les yeux, cherchant un échappatoire. « Pourquoi tu ne m’a rien dit ? » Je sens bien qu’il est vexé, qu’il m’en veut, et je ne sais pas ce qu’aurait fait ma soeur dans un moment pareil. Je ne la connaissais pas, je ne sais pas si elle aurait pu s’emporter, se mettre à pleurer, le supplier de la pardonner. Je ne sais pas, et d’un seul coup, je me sens désemparée. « Je… » Je relève les yeux vers lui, en essayant simplement de lui faire croire que je suis désolée, parce qu’en plus, je le suis réellement. Finalement, il se retourne, le visage fermé, les sourcils froncés, et je n’aime pas ça. « Et surtout, qu’est-ce que tu fais de tes journées si tu n’es pas au conservatoire ? » Je passe mes mains dans mes cheveux, nerveusement, essayant de gagner du temps, du terrain sur le nouveau mensonge qui devrai franchir mes lèvres. « Je t’ai rien dit parce que tu t’inquiètes, et que je ne veux plus que tu t’inquiètes. » Mon ton est assez sec. Un peu froid aussi. Si bien que je sens que j’ai interpelé le jeune homme. Quoi, elle ne se serait pas rebellée de cette manière ? « Je… j’ai contacté un détective. Je ne veux pas avoir à faire à la police, je leur fais pas confiance. Alors pendant que tu es au travail, je fais des recherches, pour arriver à trouver pourquoi ils m’ont fait ça. Pourquoi moi. » Je me lève et m’approche de lui de nouveau. « Je ne voulais pas te blesser, je t’aime et j’ai juste pas envie que tout ça te tracasse toi aussi. Seulement je peux pas rester là à rien faire. Tu comprends ? » Je m’approche, encore, et viens poser une main sur un de ses bras qu’il garde croisés contre ton torse. « Tout ça… tout ça m’a sûrement changée, et j’en suis désolée. Mais je t’aime, et c’est pas toujours à toi de me protéger. Pour une fois, je veux pouvoir me débrouiller seule, tout en sachant que tu seras là le soir, que tu pourras me prendre dans tes bras, me parler de ton boulot et me faire penser à autre chose. » Ma main remonte le long de son bras et vient se nicher dans son cou, puis sa nuque. Il n’a pas encore redressé son regard, et je n’attends plus que ça. « J’ai besoin de toi mon amour. Même si ce n’est pas de la façon dont tu imaginais. » |
| | | | (#)Ven 12 Fév 2016 - 0:12 | |
| Le métier d'avocat permet de déceler les signes du mensonge avec une certaine facilité. Du moins, on apprend à les reconnaître. Et Loan les réunit tous. Pourtant, je ne veux tellement pas croire qu'elle soit capable de me mentir que je les occulte. Juste de la nervosité, me dis-je. Oui, elle n'est pas habituée à me voir faire la tête pendant plus de trente secondes, et encore moins aussi sérieusement. A croire que les choses changent. On se cache des choses et on se tient tête. Merveilleux. « Ca fait partie de mon job de mari de m’inquiéter pour toi. » je rétorque au moins aussi sèchement que ma femme. J'ai toujours eu à coeur de la protéger, de prendre soin d'elle. Loan n'a jamais eu beaucoup de caractère, elle a toujours semblé un peu fragile, surtout moralement. Elle n'est pas du genre à prendre de grandes initiatives. J'aimais qu'elle soit ma princesse, mener la barque. Et me voilà face à une nouveauté. Je ne sais absolument pas comment réagir face à cette nouvelle attitude. Je m'attendais à des changements de sa part, je savais que je n'allais pas récupérer ma femme intacte et que les choses ne seraient plus comme avant. Mais j'ai l'impression que non seulement des choses changent, mais elles changent du tout au tout. A cet instant, je ne suis pas certain d'apprécier. Ainsi, Loan fait son enquête de son côté. Elle cherche à savoir toute seule ce qui lui est arrivé plutôt que de faire confiance à la police. « Et tu ne m’as rien dit… » Je reste bloqué sur ce fait. Elle est de retour depuis des semaines, elle me cache ce qu'elle fait de ses journées, ne me dit pas qu'elle ne va plus donner cours. Elle m'écarte de tout sous couvert qu'elle veut m'épargner des soucis. Mais j'étais ici, à m faire un sang d'encre pour elle, à me morfondre à l'idée de la perdre, quand elle a disparu. Je mérite des réponses autant qu'elle. « Non, je ne comprends pas. Je t’avoue que je ne comprends pas. » je murmure en secourant la tête, et passant une main sur mon visage. Son comportement me dépasse, et à cet instant, j'ai bien du mal à reconnaître ma petite femme, malgré ses mots d'amour. « Rien de tout ça ne se déroule comme je l’imaginais. » D'ailleurs, c'est ce que j'imaginais ? « Je ne sais pas quoi faire pour me persuader que la vie reprend son cours. Et je ne crois pas être capable d’être celui qui fait comme si de rien n’était le soir. » Je peux la soutenir de mille-et-une manières, je veux être là pour elle. Mais pas comme ça. Je ne me sens pas capable de supporter l'espèce d'aveuglement consenti qu'elle me vend. Je veux reconstruire, et non pas occulter. « Tu n’as jamais été aussi secrète. On s’est toujours tout dit. Je pensais que face à ce genre d’épreuve, on… » On serait plus unis que jamais. On retrouverait cette flamme qui se perdait avant qu'elle ne disparaisse. On pourrait reprendre à zéro, se donner une chance de tout recommencer. J'espérais que nous tirerions au moins ce profit de la situation. « … enfin, que tu me laisserais t’aider. » Je m'attendais à tout sauf à ce genre de situation. Me voilà complètement désarmé. De plus en plus dépité, je soupire, j'abandonne même la colère pour cette fois, laissant place à la déception. « Mais tu préfères me mettre complètement de côté. » Je n'ai plus la tête à sortir, plus la tête à rien. Je croise le regard de Loan juste une seconde, et cela suffit à me donner envie de fuir la pièce. Alors je file vers l'escalier, prêt à m'isoler à l'étage. « Les fleurs sont pour toi. » dis-je en indiquant le bouquet sur la table d'un signe de tête, avant de grimper les marches et me rendre dans mon bureau.
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| | | | (#)Mar 16 Fév 2016 - 18:33 | |
| « Ca fait partie de mon job de mari de m’inquiéter pour toi. » Je déglutis avec difficulté. J’aurai tellement aimé savoir comme est ma soeur, comment elle aurait réagi à ma place. Mais elle n’est pas là. Et je dois absolument la retrouver. Pourtant, au lieu d’être en train de la chercher ce soir, je dois arriver à rassurer Benjamin. Mais je ne sais pas comment faire. Mon coeur bat plus vite à chaque fois que son regard se pose sur moi, aussi furtif soit-il. Son ton est sec, je sens qu’il m’en veut, et je me demande si je ne suis pas en train de détruire ce qu’ils avaient construit. Est-ce que je ne ferai pas mieux de lui dire toute la vérité une bonne fois pour toutes ? « Rien de tout ça ne se déroule comme je l’imaginais. Je ne sais pas quoi faire pour me persuader que la vie reprend son cours. Et je ne crois pas être capable d’être celui qui fait comme si de rien n’était le soir. » Je sens les blessures béantes lorsqu’il parle. Je sens la douleur qu’il a ressenti en perdant son épouse, et aujourd’hui, je suis là, en face de lui, en train de lui faire croire que sa femme est revenue, mais qu’elle a changé. Je suis un monstre. Pourtant, je ne vois pas d’autre échappatoire pour arriver à retrouver ma soeur jumelle. « Tu n’as jamais été aussi secrète. On s’est toujours tout dit. Je pensais que face à ce genre d’épreuve, on… » Mes yeux oscillent dans les siens, en attente du reste de sa phrase. Je le supplie presque d’abréger mes souffrances, de me dire le fond de sa pensée. « … enfin, que tu me laisserais t’aider. » Je serre un peu les mâchoires et souffle légèrement. « Mais tu préfères me mettre complètement de côté. » « Arrête, ne dis pas ça… » Je sens que je ne peux pas faire grand chose pour le retenir, et ça en devient vraiment difficile. D’ailleurs, il s’éloigne déjà, me laissant seule dans le salon. « Les fleurs sont pour toi. » Mon coeur semble me brûler dans ma poitrine. Je ne connais pas cet homme, mais je me sens liée à lui comme si je l’avais toujours été. Sans doute un des côtés qu’apporte la gémellité. Comme si ma soeur était en quelque sortes à travers moi. Mon regard glisse jusqu’aux fleurs sur la table et lorsque je tourne à nouveau le regard, Benjamin a déjà disparu.
Je me laisse tomber dans le canapé et prends ma tête entre mes mains en soupirant. Je me sens totalement perdue. Je pensais que la recherche de ma soeur aurait pu m’aider à remonter la pente de cette dépression, que j’aurai pu surmonter tout ça d’une main de maître, contrôler tout mon monde comme j’ai toujours su faire. Mais non. Je vais devoir redoubler d’efforts. C’est après une bonne dizaine de minutes de réflexion que je remonte à l’étage, frappant doucement à la porte du bureau de Benjamin. Je n’attends pas qu’il me donne l’autorisation, et je pousse légèrement la porte juste de quoi passer ma tête dans l’entrebâillement. Je lui fais mon regard de chat et lui demande d’une voix extrêmement douce. « Je peux entrer ? » Il capitule pour cette demande, même si je sais que ce ne sera pas aussi facile pour le reste. Je m’approche de lui, fais le tour du bureau et viens poser mes fesses sur le bord de celui-ci, frottant légèrement mes mains le long de mes cuisses, nerveusement. « Ecoute je… je suis désolée. Vraiment désolée. Ces quelques mois d’horreur ont changé quelque chose en moi, j’en suis consciente, et je comprends que tu aies du mal à me reconnaître, je ne me reconnais plus moi même. » Mes yeux redeviennent brillants et c’est ce moment que je choisis pour replonger mon regard dans le sien. « Je veux bien qu’on en parle, même si c’est difficile pour moi, parce que c’est encore très frais. Mais je ne veux surtout pas que tu imagines que je veux te mettre à l’écart. » Je me décale du bureau et fais tourner son siège légèrement de manière à poser mes mains sur les accoudoirs et me pencher un peu plus vers lui. « Tu m’as manqué, et tu me manques, terriblement. J’ai besoin de te retrouver. J’ai besoin de sentir que tu es là.. » Mon regard continue d’osciller entre ses yeux, puis désormais ses lèvres. « S’il te plait. » Un murmure, un supplice, et je m’approche doucement de lui, de ses lèvres, lui laissant pourtant la place de me repousser si l’envie lui prend. Et puis mes lèvres s’écrasent finalement sur ses lèvres, accélérant mon coeur par la même occasion. Mes mains trouvent ses joues, sa nuque, et je viens me placer sur lui, mes genoux de part et d’autre de ses jambes. Je ne sais pas pourquoi, mais l’envie prend le pas su le reste ce soir. Ce n’est pas une façon de m’échapper, au contraire. C’est comme si ma soeur me demandait de faire quelque chose pour elle. Comme si je n’étais plus tout à fait maître de mes mouvements, de mes sensations, de mes idées, mes pensées. Comme si je devenais elle, l’espace d’un instant. |
| | | | (#)Ven 4 Mar 2016 - 18:59 | |
| Dépité, j’atterris sur ma chaise mollement, sans aucune envie de travailler, ni de faire quoi que ce soit. Je passe une main sur mon visage, cherche un peu de contenance, juste assez d’énergie pour réunir mes esprits et trouver la motivation de me mettre sur un petit dossier. Rien de compliqué, pas une grosse affaire, juste de quoi occuper mes pensées. Il doit bien y avoir une lettre au procureur à envoyer, une négociation à laquelle répondre, des conclusions à réécrire, ou ne serais-ce que des fax à envoyer. J’ai toujours aimé être noyé dans ce travail que j’adore, et c’est au moment où j’en ai le plus besoin que je me retrouve incapable de m’adonner à la moindre tâche. Cela a pourtant toujours été ma méthode de prédilection pour m’enfuir. Rester tard au tribunal pour ne pas avoir à rentrer à la maison, m’enfermer dans mon bureau pour ne pas être sollicité. Loan n’ose jamais frapper à la porte ou me déranger de quelque manière que ce soit. Elle n’ose jamais grand-chose de toute manière. Sauf me faire des cachoteries, ce qui est tout nouveau. Je ne sais pas quoi en penser. Je ne sais pas à quoi m’attendre d’autre. Comme à sa main qui demande doucement à entrer, la porte qui s’ouvre sur son regard doucereux. J’hausse les épaules pour faire comprendre qu’elle peut entrer si elle le veut, que je m’en fiche. Je suis intrigué dans le fond. Les yeux plissés, la scrutant pour détailler tout son comportement, je la regarde s’asseoir sur le bord du bureau, chose qu’elle n’aurait jamais fait avant. Je jette un coup d’œil à ses mains sur ses cuisses, et qui ne sont pas en train de jouer nerveusement avec ses cheveux ou de simplement se croiser sous sa poitrine. C’est peu dire qu’elle a changé. Méconnaissable. « Je sais bien que ce genre de choses change une personne. » dis-je en restant toujours calme, trop dépité pour m’énerver. Je fais l’expérience de tous ces détails qui ne sont plus comme avant tous les jours, et à ce moment même. « Ce n’est pas le problème. Je suis prêt à découvrir tout ça, le surmonter, vivre avec. » Même si elle ne doit plus être tout à être la Loan que j’ai rencontré à l’université et que j’ai épousé. Je peux aimer les métamorphoses de celle-ci. De bonne foi, elle semble prête à se plier un peu plus à ma volonté de savoir ce qui se passe dans sa vie et dans son crâne depuis sa disparition, à me laisser l’aider afin que je ne me sente plus mis à l’écart. Je n’ai pas le temps de répondre quoi que ce soit que la belle brune fait pivoter ma chaise et se penche vers moi. Surpris, je reste cloué à mon dossier, et, envoûté par son regard brillant d’un éclat nouveau, sa voix mielleuse, la laisse approcher de plus en plus. Mon rythme cardiaque accélère de seconde en seconde. J’hésite un instant, mais sentir ses lèvres frôler les miennes achève toute volonté de ma part. Elle s’installe à califourchon sur mes jambes et immédiatement mes bras cerclent son petit corps pour la serrer fermement. Mes mains glissent le long de son dos, ses hanches, ses fesses, ses cuisses. Je remarque très vite quelque chose d’étrange, des sensations qui ne me sont pas familières. Loan est une musicienne d’un naturel calme qui n’a jamais trouvé d’autre intérêt au sport que celui de garder la ligne. La femme que je tiens dans mes bras n’a rien à voir avec la corpulence de celle que j’ai toujours connu. Je le sais, je la reconnaitrais entre mille. Après une seconde de flottement, je reprends les baisers de plus belle. Je prends ses jambes et celles-ci entourent ma taille lorsque je me lève de ma chaise pour déposer Loan sur le bureau. Je passe une main sous son haut, dans le bas de son dos, désireux de sentir la chaleur de son épiderme sous mes doigts ; l’autre glisse le long de sa mâchoire pour se loger dans ses mèches brunes. « Est-ce que tu… Tu es sûre ? » je murmure après m’être difficilement arraché à ses lèvres. « Tu es prête pour ça ? » Mon front posé contre le sien, je frôle sa bouche pulpeuse du bout des doigts. C'est bien la seule chose qui me semble encore familière. Je ne sais pas si j'apprécie ou non cela. « Tu sembles si changée... » |
| | | | (#)Mer 9 Mar 2016 - 11:27 | |
| « Je sais bien que ce genre de choses change une personne. » Son ton est plus calme que tout à l’heure, posé, comme un peu plus réfléchi. Mais il reste encore un peu froid et je compte bien réchauffer tout ça. Je ne suis pas là pour foutre en l’air le couple de ma soeur. Mais après tout, je ne sais pas comment ils fonctionnaient tous les deux. Je ne sais pas s’ils allaient bien, si tout ça tenait la route. Peut-être qu’ils ne s’aimaient plus tellement, qu’il ne faisaient plus l’amour, qu’est-ce que j’en sais après tout ? « Ce n’est pas le problème. Je suis prêt à découvrir tout ça, le surmonter, vivre avec. » J’esquisse un mince sourire, heureuse dans le fond qu’il soit prêt à voir que sa femme a changé, qu’elle est devenue une autre, dans le sens le plus profond du terme. Son regard sur moi est inquisiteur, comme s’il évaluait tout ce qui a pu changer en deux mois. Deux mois c’est court, mais c’est aussi infernalement long pour quelqu’un qui pense avoir perdu l’amour de sa vie. J’essaie de lui faire comprendre que je veux changer ma manière de faire, que je veux qu’il soit là, près de moi, que je veux lui parler désormais, qu’il soit au courant. C’est important pour lui alors ça doit être important pour moi. C’est une nouvelle épreuve, une nouvelle résolution que je vais devoir tenir et respecter comme un contrat dûment rempli. A moi de faire les choses bien pour une fois. Les mains de Benjamin entourent mon corps alors que je continue de l’embrasser, doucement, tendrement. Et puis ses mains viennent se poser sous mes fesses pour me soulever et m’asseoir sur le bureau. J’entoure mes jambes autour de lui et le laisse faire. J’ai réussi à faire une petit psychologie de qui était ma soeur. Et je ne l’imagine pas très entreprenant comme je pourrai l’être, au contraire d’elle. Alors je laisse faire Benjamin, je le laisse mener la danse, je me contente de recevoir ses caresses et ses baisers, les prolongeant sans le moindre mal. « Est-ce que tu… Tu es sûre ? » murmure-t-il contre mes lèvres, nos souffles plus courts se mêlant l’un à l’autre. Les yeux encore clos, j’essaie de remettre mon cerveau en place pour pouvoir répondre à cette question. « Tu es prête pour ça ? » Il vient poser son front contre le mien et ses doigts viennent frôler mes lèvres. Je dépose un léger baiser sur ses longs doigts fins et réouvre finalement les yeux, sans avoir pour le moment répondu. « Tu sembles si changée... » Ma main glisse de sa nuque à ses cheveux alors que je détache mon front de lui pour le regarder. « Je voudrais que tu apprennes à aimer cette nouvelle moi. Je ne pourrai pas redevenir celle que j’étais, tout comme je ne pourrai pas oublier ce que j’ai vécu. Aujourd’hui il n’y a qu’une seule certitude dans ma vie, c’est que je t’aime, et que je ne veux pas te perdre. » Ma main caresse tendrement son visage, glissant jusqu’à ses cheveux. « Aide-moi à tout oublier l’espace d’un instant. Aide-moi à redevenir pleinement ta femme. J’ai besoin de toi… » Je ferme à nouveau les yeux, approchant le visage de Benjamin d’un appui dans sa nuque. Mes lèvres retrouvent finalement les siennes dans un baiser légèrement plus fiévreux, plus désireux. Je sais que ce moment risque d’être quelque peu étrange, pour lui comme pour moi. Je n’ai pas fait l’amour avec un homme depuis plusieurs années, et je ne sais pas comment se comportait Loan lorsqu’elle faisait l’amour à son mari. Ce moment, je ne l’assimile pas à un affront face à ma soeur. Il est plutôt comme une conciliation, comme si j’assouvissais son désir, qu’elle venait prendre possession de mon corps pour qu’elle puisse retrouver pleinement celui de son mari. Nos baiser devenant plus sulfureux, je peux sentir l’envie de Benjamin, et je viens murmurer contre ses lèvres, le souffle plus court. « Je voudrais qu’on aille dans la chambre. » Je crois que Loan aurait plutôt été du genre à faire l’amour en position du missionnaire principalement dans le lit conjugal. Il ne faudrait pas non plus que les doutes de Benjamin s’étendent encore plus à cause d’une simple union de ce type qui ferait passer Loan pour ce qu’elle n’est pas : moi. |
| | | | (#)Ven 18 Mar 2016 - 19:25 | |
| Il y a ces petits moments étranges où Loan semble complètement différente, et sur un tas de détails, ces choses minimes que l’on connaît après des années de mariage, je ne la reconnais presque pas. Et puis, la seconde suivante, je retrouve ma femme, et je me dis qu’au-delà de tous les changements qui se sont opérés en surface, tout au fond, ma belle brune est toujours là. J’oscille constamment d’une impression à l’autre, je perds parfois le fil et je n’arrive plus trop à la suivre. Je me contente d’être spectateur et de m’adapter à tout ce qui ne sera plus jamais comme avant. J’attends les moments où j’ai un peu plus de repères. Ils sont peu nombreux depuis le retour de Loan. Il est particulièrement frustrant de se sentir aussi démuni, désarmé, alors que j’ai toujours mené la danse dans notre couple. Et surtout dans l’intimité. La belle brune a toujours été d’un naturel calme, passif, docile. D’une grande tendresse, et aspirant tout l’amour qu’il est possible de lui donner. Elle ne donne pas toujours en retour. Mais elle est ainsi, c’est un détail auquel on s’habitue et que l’on accepte, parfois plus certains jours que d’autres. De moins en moins, à vrai dire. Je dirai que depuis plusieurs années, notre vie sexuelle est d’un ennui mortel. Loan et moi avons cessé d’être sur la même longueur d’ondes en permanence. Il paraît que ça arrive à tous les couples. Je suppose que le débat sans fin concernant les enfants nous a créé un sacré blocage. Du moins, chez elle. L’envie était devenue inexistante. Autant dire que je saute immédiatement sur l’occasion lorsqu’elle me réclame à cet instant, et que tout mon corps frémit à l’idée de mettre un terme à des mois de frustration. Je ne sais pas si on peut faire pire que d'être interdit de toucher et de faire l’amour à sa propre femme. Pouvoir la retrouver ainsi, pleinement, est à mes yeux une manière de mettre concrètement un terme à sa longue disparition. Comme si elle n’était pas tout à fait rentrée à la maison jusqu’à ce soir. Envoûté par ses paroles, je me laisse hypnotiser par le son de sa voix, les mots d’amour qu’elle prononce, l’envie qui a imprégné son souffle chaud. Quand nos lèvres se scellent de nouveau, la machine se lance, et il n’est plus question de regarder en arrière. Bien évidemment, Loan réclame le confort de la chambre. Peu décidé à la lâcher, même pour faire quelques pas, je prends mon épouse dans mes bras, la laisse s’accrocher à ma taille avec ses jambes, et la porte ainsi sur les quelques mètres qui nous séparent du lit conjugal. « Et voici, princesse. » dis-je une fois installés sur le matelas, juste avant de reprendre ses lèvres d’assaut. Je ne tarde pas à lui retirer son haut, le faisant passer par-dessus sa tête. J’adore toujours autant voir ses cheveux bruns tomber en cascade sur ses épaules, frôlant le haut de sa poitrine. Le regard ingénu qu’elle lance parfois –mais pas cette fois. Je me défais également de ma chemise, l’épiderme chaud et avide de pouvoir sentir de nouveau la caresse de celui de la belle. Lorsque mon corps se colle au sien, je peux deviner toutes mes cellules trépignantes qui assimilent goulûment cette présence qui m’a tellement manqué –depuis bien avant sa disparition. Ma bouche glisse le long de sa mâchoire divinement dessinée, part goûter le cou de Loan, parcourt ses épaules. Je frôle sa poitrine encore couverte, son ventre qui se soulève et s’abaisse au rythme de sa respiration, et atteins son pantalon que je déboutonne. Ma main se glisse, timidement, vers son intimité. Je suis habitué à complètement mener la barque. Il y a peu de place pour la fantaisie. Et vu les conditions dans lesquelles ma femme accepte enfin de s’offrir à moi, encore moins. |
| | | | (#)Mer 23 Mar 2016 - 17:33 | |
| Je sais que Benjamin ne me repoussera pas, il ne repoussera pas sa femme. Il reste un homme, il a des besoins, et peu d’hommes arrivent à dire non à une femme qui leur fait comprendre ses envies intimes. Qu’elle soit leur femme ou non. Alors quand je demande à Benjamin de rejoindre la chambre, il ne bronche pas et me soulève, alors que j’entoure mes jambes autour de sa taille. Quelques pas, juste de quoi traverser le couloir pour atteindre la chambre, et le lit sur lequel il me dépose délicatement. « Et voici, princesse. » Je lui souris, le dévorant des yeux. Ses lèvres retrouvent rapidement les miennes et je le laisse faire, prolongeant chacun de ses baisers de manière à la fois douce et emprunte d’une envie palpable. Il s’attaque à mon haut, toujours avec une délicatesse mêlée à un désir profond. J’aime sa façon de prendre soin de moi, Loan avait beaucoup de chance de l’avoir. Je l’aide à retirer sa chemise, avec une envie grandissante, bien malgré moi. Lorsque son corps brûlant trouve le mien, je laisse échapper un soupir de bien-être. Doucement, ses baisers s’exilent sur la ligne de ma mâchoire, trouvant mon cou puis le haut de mon buste. Son souffle me fait frissonner et je sens déjà ses mains déboutonner mon pantalon pour venir y plonger une main, gourmande, coquine. Je me cambre légèrement lorsque je sens le bout de ses doigts entrer en contact avec la partie la plus sensible de mon anatomie. De là, il peut sentir sans aucune difficulté que je ne mentais pas en lui faisant comprendre que j’avais envie de le retrouver. Ou pour mon cas, le découvrir. Ses gestes ses parfaits, plus tendres encore que même certaines femmes que j’ai pu connaître avant lui, et bien loin de ceux des hommes qui sont passés entre mes bras il y a quelques années. Ma respiration s’accélère et je prends légèrement les devants, sentant mon corps qui l’appelle d’avantage. Je tire un peu sur mon pantalon pour le baisser un peu plus et il comprend que je le trouve en trop. Alors sans plus tarder, Benjamin m’aide à le retirer, reprenant sa position initiale au dessus de mon corps. Mes mains découvrent la douceur de sa peau, sa pilosité dont j’avais oublié jusqu’à la sensation. Ce soir, je ne suis plus Andrea, je suis Loan, pleinement, et jusqu’au fond de mes entrailles. Je fais glisser le bout de mes doigts sur son dos nu, le long de sa colonne vertébrale alors que mes lèvres se délectent des siennes sans avoir aucune envie de s’en séparer. Je viens finalement jusqu’à sa ceinture pour commencer à déboutonner son pantalon et lui faire comprendre que lui aussi, il faut qu’il disparaisse. Je n’ai plus vraiment envie d’attendre, et pourtant, je sais que je devrais. Je ne connais pas ma soeur, je ne sais pas comment elle réagissait dans ce genre de situation, et je ne veux pas faire un pas de travers pour donner un peu plus de doutes à Benjamin. Une fois tous les deux en sous-vêtements, j’enroule mes jambes autour de son buste pour le sentir au plus près de moi et je ne peux retenir quelques légers mouvements de bassin, histoire de sentir sa virilité prendre encore plus de place. « Tu m’as tellement manqué mon amour…. » Je le regarde, droit dans les yeux, avant de l’embrasser à nouveau. Et une fois encore, je me retiens, le laissant faire ce qu’il voudra de moi. Ma personnalité m’aurait pourtant guidée à être plus entreprenante, à prendre les devants, le dessus. Mais je me retiens du mieux que je peux, le laissant me guider vers notre plaisir mutuel. |
| | | | (#)Mar 12 Avr 2016 - 18:57 | |
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La patience aura payé, même s’il n’a pas été facile d’attendre avant de pouvoir retrouver pleinement ma femme. Avec des mois d’absence, pour des raisons encore obscures, le manque a eu le temps de se creuser. Et après son retour, il s’est incrusté un peu plus chaque soir où je devais dormir sagement à côté de celle que j’aime, sans savoir si j’avais l’autorisation de la toucher ou non, voir même de la prendre dans mes bras. Difficile de savoir quoi dire ou quoi faire pour ne pas éveiller de mauvais souvenirs, autant qu’il est compliqué de revenir tout bonnement à la vie de tous les jours. A mes yeux, ces caresses et ces baisers que nous échangeons enfin sont un grand pas en avant. La preuve que le temps fait son œuvre et que tout ira mieux petit à petit, si nous le laissons continuer de panser les blessures et si nous savons accueillir tous les changements qui s’imposent dans notre vie. La seule chose que j’avais véritablement peur de découvrir chez Loan depuis son retour était qu’elle ne m’aimait plus. Que nous serions de retour au même point qu’avant sa disparition, si ce n’est pire. Qu’elle souhaite reprendre sa vie en main, recommencer à zéro, et donc, sans moi. J’avoue que son envie soudaine de retrouver un contact charnel est un soulagement, et la dernière chose pouvant m’angoisser est de pouvoir la décevoir. Ce n’est pas comme si faire l’amour est une chose qui s’oublie avec le temps, surtout que l’absence de ma femme ne m’a pas empêché de pratiquer pour autant. Mais les choses sont si étranges, elles semblent bancales et fragiles, incertaines, et cette incertitude m’assaille de toutes parts. Pour une fois, Loan doit me guider un peu. M’indiquer, même de manière tacite, ce qu’elle veut. Alors comme elle le demande, je l’aide à se débarrasser de son pantalon. Il rejoint le reste des affaires par terre, abandonné. Mon propre vêtement de tarde pas à quitter mes jambes pour parfaire l’amoncellement de tissus. Cette fois, il ne reste que la fine –mais trop présente- barrière formée par nos sous-vêtements. Immédiatement, je récupère les lèvres de ma belle, comme si la moindre seconde séparé d’elles est une seconde de trop. Je me laisse volontiers être fait prisonnier des jambes de ma délicieuse brune. Un fin soupire se glisse hors de ma bouche lorsque je devine son intimité chaude et humide apposée à la mienne, la frôlant à travers le tissu. Elle m’a manqué aussi, elle n’a pas idée. Il est possible de penser bien des choses à mon sujet lorsque l’on sait que d’autres paires de cuisses se sont ouvertes entre temps pour moi, pourtant j’aime ma femme plus que tout au monde, elle est la seule qui importe vraiment, celle qui fera partie de moi toute ma vie. Afin que son corps épouse parfaitement le mien, l’une de mes mains part à la recherche de son soutien-gorge dans son dos et le dégrafe rapidement. Il quitte ses épaules, glisse le long de ses bras, dénudant peu à peu cette poitrine que j’ai toujours trouvée parfaite. Je ne tarde pas à la parsemer de baisers, la frôler du bout de la langue, flatter ses mamelons. Ma main libre s’occupe toujours du sein sur lequel ma bouche ne s’attarde pas, à tour de rôle. Puis mes lèvres glissent le long de son ventre, mes doigts attrapent au passage le dernier dessous de Loan pour l’attirer sur ses cuisses, ses mollets, jusqu’à ce qu’il quitte ses pieds, me laissant ainsi le loisir de l’admirer nue. Un privilège que je n’ai pas eu depuis des lustres. Elle est si belle. Pendant une seconde, j’ai presque peur qu’elle ne soit pas réelle, de me surprendre à me réveiller en sursaut au milieu de la nuit, toujours seul, ayant rêvé tous ces derniers jours. Je frôle à peine ses cuisses, et cela me fait peut-être plus frémir qu’elle. Je tire rapidement le dernier vêtement qui me couvre et j’approche pour la surplomber de nouveau. Mes lèvres suivent l’arête de son nez jusqu’à retomber sur sa bouche. A quelques millimètres de son visage, j’admire ses traits, une main sur sa joue, avant de l’embrasser tendrement. L’instant suivant j’unis nos corps, sans savoir qu’une fois encore je ne fais pas l’amour à ma femme. Mais lorsque je débute les va-et-vient, j’y mets la même ferveur tant l’illusion est parfaite. |
| | | | (#)Ven 15 Avr 2016 - 11:46 | |
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Je ne sais pas tout à fait bien ce que je suis en train de faire, mais la vérité, c’est que je ne réfléchis même pas. Les paroles d’Eilidh n’auront pas été nécessaires pour que je prenne mes distances avec Benjamin, avec toute cette histoire. Que je dise la vérité, que j’avoue mon usurpation d’identité. Non, parce que malgré moi, je suis entrée dans cette maison et j’ai croisé le regard de cet homme, et aujourd’hui, je sais que ça n’était pas par le plus grand des hasards. Loan est sûrement là, quelque part en moi, me poussant à faire les choses qu’elle aimerait faire si elle était là. Alors je me laisse aller, me serre dans les bras de cet homme que je connais si peu, m’y accroche comme s’il était la prunelle de mes yeux. Une fois dans la chambre, nos vêtements ne font pas long feu et mon coeur qui bat si vite me fait comprendre que l’envie a pris le pas sur le besoin de me justifier, de lui faire croire un peu plus à mon mensonge. Je le désire, sans trop savoir ni pourquoi ni comment. Oh, pas qu’il ne soit pas désirable, bien au contraire, mais toute cette histoire aurait pu me bloquer tout autant que lui. Et pourtant, nous sommes là, ses mains caressant ma peau encore jusque là inconnue, et lui donnant pourtant l’illusion du contraire. Une fois en sous-vêtements, je sens la chaleur de sa peau sur la mienne et l’encercle un peu plus de mes jambes juste pour lui faire sentir que mon envie n’est pas fausse, qu’elle est bel et bien présente. Doucement, de ses longues mains, Benjamin vent dégrafer mon soutien-gorge, délivrant ainsi ma poitrine. A chaque instant j’ai cette petite boule au creux du ventre qui me pousse à penser qu’il pourrait découvrir quelque chose de moi que Loan n’avait pas, ou l’inverse. Un grain de beauté, une cicatrice, une marque quelconque. Et je prie simplement pour que ça n’arrive pas. Ses baisers viennent prendre possession de ma poitrine et mon corps se cambre légèrement, les yeux clos, je laisse échapper quelques premiers gémissements, presque timides. Je me mords la lèvre inférieure et passe ma main dans ses cheveux, lui indiquant simplement que j’apprécie ce moment. Finalement, ses baisers descendent un peu plus au sud et mon ventre se contracte au passage de son souffle. Ses mains font glisser le dernier morceau de sous-vêtement qui ornait mon corps et me voilà totalement nue, offerte à cet homme pour qui j’ai l’impression de ne ressentir aucun sentiment puissant, et pourtant. Je m’étais toujours promis de ne jamais coucher avec un homme sans ressentir pour lui quelque chose de spécial, quelque chose qui aurait fait battre mon coeur plus fort encore que le désir. Si je me laisse allez plus facilement avec les femmes, c’est que la différence est significative. Du moins, elle n’est pour moi. Me laisser pénétrer par un homme, dans tous les sens du termes, est une offrande bien plus particulière à mon sens, si bien que je peux me rendre compte à cette simple pensée que Benjamin n’est pas aussi insignifiant que je n’aurai pu l’imaginer. J’ouvre les yeux pour le regarder, croisant son regard et lui offrant un sourire presque timide. C’est à son tour de finir de se déshabiller, et il vient finalement me surplomber. Je peux sentir son excitation, son envie, son désir, et sa peau brûlante contre la mienne me fait frissonner. Je récupère ses lèvres pour répondre à son baiser, alors qu’il unit nos corps. Je laisse un grognement quitter mes lèvres, étouffé par notre baiser. Ses va-et-vient s’intensifient et sans trop savoir pourquoi, je me sens le devoir de le freiner légèrement. Je quitte ses lèvres et enfouis mon visage dans son cou, ma bouche frôlant son oreille. « Attends… chéri attends… » Je suis obligée de lui donner l’illusion que je suis plus fragile que je n’y parais. Il arrête ses gestes d’un seul coup et vient plonger son regard dans le mien. Mon index vient frôler ses lèvres et je lui offre un sourire tendre. « J’ai besoin de toute ta tendresse, au moins pour le début… » Mon regard se veut insistant, je lui demande comme une faveur. J’ai besoin de me sentir choyée, sans véritablement savoir pourquoi. Je capture à nouveau ses lèvres et ondule très doucement mon bassin sous son corps pour lui donner l’envie de reprendre ses mouvements, mouvements qui se veulent plus lents, plus profonds aussi, et étonnement bien plus agréables. Mon souffle se raccourcit considérablement et je commence déjà à perdre pieds. L’envie et le désir me dépassent, j’ai envie de tellement plus, mais je me retiens. Loan, aide-moi à ne faire plus qu’un avec toi. Guide-moi. |
| | | | (#)Sam 30 Avr 2016 - 20:09 | |
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Loan quitte mes lèvres et glisse les siennes jusqu'à mon oreille, mais il n'y a malheureusement rien d'érotique dans les paroles qu'elle prononce, bien au contraire. Selon sa volonté, je m'arrête. Mon regard trouve le sien, avec la crainte qu'elle se sente mal, qu'elle veuille tout arrêter, ou que j'ai pu faire quelque chose de mal. Ce qui est un peu le cas, semble-t-il. La belle brune me fait comprendre qu'elle souhaite un contact plus doux. Elle n'est pas encore prête pour les ébats passionnés, elle a d'abord besoin d'être rassurée et traitée avec toute la délicatesse qu'elle mérite. « Pardon... » je murmure finalement, lui adressant un regard désolé. Après une si longue absence, après une telle attente et forcément autant de frustration, j'en oublie la raison pour laquelle j'ai du me montrer patient. D'ailleurs, j'ai un peu honte de me laisser autant emporter. J'espère qu'elle ne m'en veut pas. J'y suis sûrement allé trop fort pour Loan, alors que je sais qu'elle a besoin de toute la tendresse dont je peux faire preuve. Je n'ai toujours qu'une vague idée de ce que ses ravisseurs lui ont fait subir, rien de précis, et ma femme n'a fait que laisser comprendre le pire. Je devrais prendre soin d'elle et la choyer comme si elle est la princesse dont je parlais tout à l'heure. Une poupée en porcelaine fragile dont tous les morceaux viennent à peine d'être assemblés de nouveau. Je dois garder en tête que c'est une offrande qu'elle me fait, une faveur et une immense preuve d'amour après ce qu'elle a traversé. Je ne peux pas me permettre de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter ce don de soi. Les mouvements reprennent tout doucement, petit à petit. Une houle plus ample et lente s'impose, suivie et sublimée par les mouvements sensuels du bassin de Loan. Un rythme qui m'arrache un frisson à chaque va-et-vient, tant il est enivrant de s'éloigner d'elle pour mieux revenir, et avoir ce sentiment exaltant de retrouvailles à chaque fois que je me trouve au plus profond d'elle. Je retrouve ses lèvres, délicieusement pulpeuses, et passe parfois le bout de ma langue dessus avec envie. L'une de mes mains glisse le long de sa silhouette, non sans une certaine adoration pour les courbes parfaites de mon épouse ; ses cuisses qui m'encerclent, ses fesses généreuses et fermes, le creux de ses reins et de sa taille, le tout se mouvant lascivement sous mon propre corps, le caressant de son épiderme doux et chaud. Chaque friction alimente le courant électrique qui me traverse de part en part et me fait perdre la tête. Cette main se dépose sur l'un des seins de Loan. Elle sait à quel point j'aime sa poitrine, si terriblement douce. Impossible de résister à l'envie de la couvrir de baisers, de la caresser du bout des doigts ou de la langue. De manière générale, à mes yeux, Loan est parfaite en tous points. Et maintenant que je peux la retrouver, la redécouvrir, elle me semble encore plus belle qu'avant. Mon coeur tout exalté projette à travers mes veines plus d'amour que jamais pour ce bout de femme qui m'a tant manqué. Alors je m'applique plus que jamais à lui faire plaisir. Je veux qu'elle apprécie ce contact, qu'elle n'en ait plus peur, qu'elle sache que je vais prendre soin d'elle, qu'elle est à la maison. Attentif, j'écoute chacun de ses soupirs et de ses gémissements pour savoir ce qui lui plaît le plus, et sur quels terrains m'aventurer. Si je dois continuer cette cadence tendre et délicate, ou si son corps et son esprit demandent, acceptent d'en recevoir un peu plus. J'accélère et intensifie les mouvements très progressivement. Je n'ai de cesse de l'embrasser avec tout l'amour dont est gonflé mon coeur. J'inspire et assimile son souffle chaud au fond de mes poumons. Elle fait de nouveau pleinement partie de moi, et c'est une sensation si bonne. Manquant peu à peu de souffle, mon visage finit par se loger à côté de celui de Loan, joue à joue, près de son oreille. Elle peut entendre les râles qui traversent mes lèvres, et parfois, son nom que je souffle comme pour me répéter qu'elle est bien là, de retour pour de bon. A travers tous ces sons, il est facile de deviner que les vagues de sensations me noient doucement dans la volupté. J'espère pouvoir lui faire atteindre les portes d'un plaisir absolu, mais mon propre point de rupture s'approche dangereusement. |
| | | | (#)Mer 4 Mai 2016 - 17:47 | |
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Benjamin s’arrête net et je peux lire dans son regard qu’il est désolé, qu’il s’en veut presque de vouloir aller trop vite, de se laisser aller. « Pardon... » Ma main vient se poser sur sa joue et je lui adresse un mince sourire pour lui faire simplement comprendre que tout va bien, que ce n’est pas grave. Ma main glisse jusque dans le bas de ses reins pour lui faire comprendre qu’il peut recommencer, doucement. Benjamin ne tarde pas et, lentement, il reprend ses mouvements qui se veulent donc plus tendres et plus profonds, par la force des choses. Je ferme les yeux et mon souffle s’accélère à mesure qu’il continue ses va-et-vient. Je peux sentir tout l’amour qu’il ressent pour Loan chaque fois qu’il me touche, qu’il m’embrasse, mais je n’arrive pas à culpabiliser. Je me sens étonnamment si bien dans ses bras que je me sens elle plus que jamais. Progressivement, je me laisse aller à de légers gémissements un peu timides, au creux de son oreille. Mes mains parcourent son dos, de ses épaules à ses fesses, fesses sur lesquelles je pose mes mains, suivant ses mouvements de bassin. Il cesse ses baisers et vient enfouir son visage dans mon cou, je peux entendre encore mieux son souffle rapide, sentir la chaleur de sa respiration, me laisser envoûter par les râles qu’il laisse échapper. J’entends le prénom de ma soeur parcourir ses lèvres et je me concentre pour ne pas y faire plus attention avant de perdre tous mes moyens.
Les minutes passent et je sens que Benjamin est à deux doigts de se laisser aller. J’ai sûrement moins d’expérience avec les hommes qu’avec les femmes, mais ce genre de chose se sent, à moins que notre cohésion soit si forte que je peux reconnaitre ses mouvements, ses soupirs, sans même les avoir entendus et ressentis auparavant. De mon côté, j’ai encore besoin de quelques minutes, et si je le laisse faire, je sais qu’il sera le seul à attendre réellement le 7ème ciel. J’ai deux solutions, soit le laisser faire, simuler un orgasme et faire comme toutes les femmes, faire croire à leurs hommes qu’elles sont comblées, ou prendre les choses en main au risque que ça ne colle pas exactement à ce qu’aurait fait Loan. Emmenée dans le tourbillon de l’envie et du désir, je nous fais rouler pour me retrouver au dessus de lui. Je comprends dans son regard que je n’aurai pas dû, que Loan n’aurait pas été du genre à faire ce genre de chose. Nos corps toujours l’un dans l’autre, je reste pour le moment immobile sur lui, mes mains de part et d’autre de son visage, nos yeux se cherchant alors que nos souffles, encore rapides, se mêlent l’un à l’autre. « J’ai envie de tout recommencer, comme si c’était le début, comme si tout ça n’était qu’un nouveau départ. J’ai envie de te plaire plus encore que l’ancienne Loan… » Je me penche vers lui pour atteindre ses lèvres et recoller mon buste sur le sien. « Dis-moi que tu en as envie autant que moi… » lui dis-je dans un simple murmure tout contre ses lèvres. Et, doucement, avant même d’entendre sa réponse, j’effectue quelques mouvements de bassin, lents et incroyablement enivrants. |
| | | | (#)Ven 20 Mai 2016 - 1:22 | |
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Les sensations se multiplient, et je sens bien que je perds complètement pieds. Je ne peux plus rien maîtriser, ni mon rythme cardiaque, ni ma respiration, et encore moins mes coups de reins avides d'être toujours au plus près de Loan. J'essaye de rester parfaitement attentif, mais je perds mes moyens petit à petit. C'est si bon d'enfin la retrouver, de goûter et assimiler chaque parcelle de son corps, de sa chair. Mes muscles crispés se font de plus en plus tremblants, électrisés par le plaisir qui me submerge. Et soudainement, la belle brune inverse nos places. Surpris, je reste coi quelques secondes. Comme un ascenseur d'une rapidité hallucinante, je fais une brutale descente sur terre le temps de me demander ce qui lui prend, et la seconde suivante, quand je réalise que cette position est particulièrement agréable, mes pensées s'embrouillent complètement. Je ne suis pas au bout de mes surprises avec cette nouvelle Loan qui se dresse devant moi. Et à cet instant, cela ne me déplaît pas. Complètement envoûté par son souffle, mon regard perdu dans le sien, ses paroles sont comme une incantation qui me réduisent à l'état de marionnette. « Oui. » je lâche dans un souffle, gémissant à moitié lorsque les mouvements reprennent. « J'en ai envie. » j'ajoute plus tard, quand je parviens enfin à articuler quelque chose. Je laisse Loan prendre complètement le contrôle de la situation, décider de la cadence à adopter. Je redécouvre ce qui nourrit son propre plaisir, et surtout, les yeux à demi-clos, je l'admire s'y abandonner. Son corps danse tout contre le mien, plus sensuelle que jamais. Ce contact plus profond me rend complètement fou. J'ai besoin de saisir sa chair, accompagner ses mouvements, trouver sa langue, nous sentir unis de partout, envahis l'un par l'autre. Loan semble prendre bien plus de plaisir ainsi, et finalement, aux portes du septième ciel, s'engouffre dedans et s'y perd pendant de longues et voluptueuses secondes. Je la rejoins peu après, incapable de retarder ce moment plus longtemps. Pendant un instant, j'ai la sensation de planer. Complètement détendu, et le plaisir déferlant dans mes veines. Loan délie nos corps, et je me rends compte que je meurs de chaud. Essoufflé, je passe une main par mes cheveux pour remettre les pieds sur terre, essayer de me remettre de mes émotions. Difficile. Je ne sais pas trop où j'en suis, quoi penser. Tout ce que je sais, c'est que j'ai vraiment aimé que Loan veuille prendre les rênes, qu'elle se montre aussi sûre d'elle. Elle assume le fait qu'elle ne sera plus jamais vraiment la même, et c'est aussi déstabilisant qu'excitant de redécouvrir sa propre femme. De ce que j'en sais pour le moment, la nouvelle version de mon épouse a décidé d'effectuer des améliorations dans notre vie sexuelle, et c'est un premier point que j'apprécie tout particulièrement. Je souris en coin, pleinement satisfait. Oui, c'était bien mieux. Je tourne la tête vers Loan, et finalement me met sur le flanc pour le surplomber légèrement. Elle est magnifique. On m'a rendu ma femme toujours aussi belle, mais changée de l'intérieur. Je me demande ce qu'il s'est passé là-bas. Et je me demande ce qu'il se passe actuellement dans sa tête brune. « La nouvelle Loan m'intrigue beaucoup. » dis-je au bout d'un petit moment passé à l'admirer avec le regard niais d'un amoureux transi. Je frôle son ventre du bout des doigts, sa peau halée, douce et chaude qui m'a terriblement manqué. Lorsqu'elle n'était pas là, je ne rêvais que de la serrer contre moi et sentir ainsi son épiderme contre le mien. Cette chaleur et ce parfum qui me font sentir chez moi. « J'ai hâte d'en savoir plus, de mieux la connaître. Sous toutes les coutures. » j'ajoute avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres. J'approche un peu plus pour l'embrasser tendrement. Elle n'a pas la moindre marque, aucune trace de ce qu'il s'est passé. Si ses ravisseurs ont été violents, ils ont réussi à ne pas la blesser irrémédiablement. Du moins, pas de manière visible. |
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