A la fin de la journée, quand la nuit tombe, tout ce que l'on veut, c'est être aux côtés de quelqu'un. Et cette histoire de prendre nos distances, et de faire semblant de ne pas s'intéresser aux autres, c'est des conneries. Alors on choisit les personnes dont on veut rester proche, et une fois qu'on a choisit ces personnes, on fait en sorte de rester près d'elles. Peu importe à quel point on les a blessées. Δ
(Ca chaaauffe par ici)
« Je n’aurais pas mieux dit. » répondit aussitôt Elio lorsque je parlais d’aller directement aux choses sérieuses. Il était vrai que pour le coup, il ne servait plus à rien de tourner autour du pot. Nous étions clairement parvenus au paroxysme de l’excitation et nous faire attendre un peu plus n’était que de la torture pure et dure. Si cela pouvait être amusant, il fallait cependant que cela reste dans une certaine mesure et Elio avait joué avec toute la patience que je pouvais bien avoir un peu plus tôt. J’avais cependant, tout en cédant enfin à l’appel de la chair, choisi de nous torturer encore un peu. Je voulais savourer chaque sensation, me souvenir de chaque frisson alors que je m’unissais à Elio. Doucement, lentement, je le sentais peu à peu pénétrer mon corps, venir se loger au creux de mes reins. Le plaisir était vif, brûlant alors que nous commencions à peine à nous amuser. Et pour contenir un peu tout le panel d’émotions ardentes qui se bousculaient en moi, je choisissais d’embrasser Elio avec passion. A mesure que le baiser que nous échangions gagnait en intensité, j’accélérai peu à peu la cadence de mes va et vient au-dessus d’Elio. J’avais le cœur qui battait la chamade, le souffle clairement haletant, contre les lèvres brûlantes d’Elio qui ne tardaient pas à délaisser les miennes pour s’attarder sur le reste de mon visage, de mon cou pour finir leur course contre mon oreille. Je frissonnais quand il venait mordiller le lobe de cette dernière murmurant suavement contre : « J’en avais tellement envie. » Bien que le fait qu’il parle de toute ceci au passé me chiffonnait légèrement, je ne trouvais pas la force de l’exprimer dans un tel moment et me contentais de glisser un « Moi aussi » entre deux soupirs d’aise. Clairement, le plaisir que j’avais ressenti avant n’avait rien à voir en comparaison à l’explosion de bien-être qui avait en ce moment lieu entre mes reins. C’était indescriptible et il était assez réaliste de dire que cela me coupait le souffle. Finalement, Elio décidait de reprendre un peu le contrôle, posant fermement ses mains sur mes hanches pour me guider dans mes mouvements de va et vient au-dessus de lui. Sous ses caresses ma peau semblait s’enflammer littéralement quand soudainement la poigne d’Elio se resserra autour de mes hanches d’un seul coup, plaquant violemment mon bassin contre le sien. Ce mouvement brusque eut pour effet instantané de m’arracher un gémissement de plaisir qui laissait deviner que je ne m’étais pas préparée à le sentir aussi fortement en moi. J’appréciais cependant ce mouvement d’immobilité qui me permettait de ressentir clairement la façon dont son excitation occupait le peu de place que lui offrait le creux de mes reins. C’est alors qu’il me soulevait, tout en me gardant extrêmement proche de lui de sorte que nos corps restent emboités. Je l’aidais bien sûr dans son mouvement en venant aussitôt enrouler mes jambes autour de sa taille, raffermissant notre étreinte, alors qu’Elio se relevait complètement. Pendant un instant, comme suspendu dans le temps, nous restions là, plantés au milieu du salon, à nous fixer intensément, lisant dans les yeux de l’autre tout le désir que l’on lui inspirait. Puis Elio me redéposait sur le canapé, prenant place au-dessus de mon corps. Il reprit peu à peu un lent mouvement de va et vient, s’assurant à chaque fois de venir buter au plus profond de moi, me faisant soupirer de plaisir. Je caressais son torse puissant tandis que ses mains venaient parcourir ma peau, jusqu’à mon intimité. Je n’avais pas besoin de ça pour éprouver un plaisir indescriptible, sous son corps qui se mouvait lentement et profondément en moi, mais alors qu’il venait caresser ce point si sensible de mon anatomie, je me cambrais sous lui, agrippant une de ses fesses alors qu’un gémissement de plaisir, clair et net s’échappait de ma bouche. J’avais l’impression de suffoquer tant le souffle me manquait et pourtant je ne cessais de réclamer d’être étreinte plus fort encore et faisais comprendre à Elio qu’il pouvait accélérer la cadence alors que j’ondulais mon bassin sous son corps. Mon cerveau n’était plus capable d’avoir la moindre pensée sensée et mon corps ne ressentait rien d’autre que le plaisir vif et brûlant qui nous consumait tous les deux depuis que nous nous étions unis. Le silence de la pièce était uniquement brisé par nos souffles courts, le bruit mat de nos corps l’un contre l’autre et de nos feulements de plaisir. Alors que je sentais Elio accélérer nettement le rythme de ses allées et venues en moi et pendant que nous nous embrassions fiévreusement, nous perdions soudainement l’équilibre. Je ne savais pas trop comment nous en étions arrivés là, mais Elio se retrouvait à même le sol, sur le dos avec moi, sur lui. Et je me mettais à rire, d’un rire un peu rauque et haché parce que clairement le souffle me manquait. « Tu fais dans le sexe douloureux ? Je savais pas ça. » plaisantait-il, me faisant un peu plus rire alors que je reprenais de mon propre chef les va et vient au-dessus de lui. Je me penchais en avant, sans interrompre mes ondulations de bassin, pour venir suçoter son lobe d’oreille et murmurer sensuellement « Uniquement avec toi » et alors que je mordillais son oreille, je me laissais aller à gémir mon plaisir au creux de son oreille, pour qu’il mesure clairement l’étendue du plaisir que je ressentais. Clairement, je peinais de plus en plus à contenir mes extériorisations de plaisir qui se faisaient de plus en plus régulières et audibles. Mais clairement, je m’en fichais, voilà longtemps que je n’avais pas pris mon pied de la sorte. Pourtant, avec Dean nous faisions l’amour très régulièrement, même après plus de 8 ans de vie commune. Et l’avantage non négligeable était que nous connaissions le corps de l’autre sur le bout des doigts et qu’il savait donc comment me faire grimper aux rideaux à coup sûr. Mais avec le temps qui passait, et même si nous prenions toujours du plaisir, la spontanéité, la passion avaient disparues. Tout ceci rendait nos ébats beaucoup moins excitant et plaisant que ce que je vivais actuellement avec Elio. Finalement, Elio se redressait, m’entourant de ses bras et moi j’accélérais la cadence de mes allées et venues sur l’excitation du jeune homme. J’ondulais mon bassin sensuellement, sentant progressivement l’orgasme se rapprocher inexorablement. Et j’étais alors sujette à deux émotions pour le moins contradictoires : d’un côté, je voulais atteindre cet orgasme, sentir mon corps vibrer de plaisir et d’un autre côté, je redoutais ce moment parce que je n’avais pas envie que cela s’arrête de sitôt, j’aurais voulu que ça dure encore des heures. Pour pallier à ça, je choisissais de varier le rythme de mes ondulations, allant tantôt lentement pour accélérer d’un coup ensuite. Mes ongles se plantaient dans le dos d’Elio, le griffant légèrement alors que je me cambrais sous le plaisir que je ressentais. Clairement, je ne parvenais plus à contenir mon plaisir et bientôt mes feulements de plaisir emplissaient l’atmosphère de la pièce. Peu à peu, je sentais l’orgasme venir et je finissais par exploser de plaisir. Je me mordais violemment la lèvre inférieure pour retenir un gémissement, en vain alors que mes ongles se crispaient inconsciemment dans le dos d’Elio. Mon corps tout entier vibrait sous la puissance de l’orgasme qui s’emparait de lui, contractant tous mes muscles au passage, me faisant frissonner de part et d’autre de mon corps.
Nos ébats rythmés me laissant sans capacité cognitive, je ne pense plus à rien qu’à son corps qui touche le mien, sa langue qui se joue de la langue, ses mouvements qui m’arrachent des frissons de plaisir. Je me moque d’être à terre et que mon dos en souffre légèrement parce que je ne sens que ce contact. « Uniquement avec toi » J’aime cette impression qu’elle me donne. Celle qu’elle n’a connue aucun homme à part moi. Je sais bien que c’est faux – que ça aurait pu être le cas à l’époque mais que nous avons loupé cette chance et pourtant en touchant son corps – en sentant ses caresses j’oublie le reste. Je me relève pour prendre son corps entre mes bras forts – la sentir encore plus profondément alors qu’elle continuer de bouger sur moi – ces gémissement de plaisir me faisant presque tourner la tête. Elle me rend dingue – complètement et je n’ai pas besoin de le dire pour qu’elle sente que mon plaisir touche gentiment à sa fin – une fin plus que délicieuse qu’elle m’amène en me laissant deviner sa jouissance. Extériorisant son plaisir sans aucune gène alors que je sens son intimité se resserrer sur la mienne, saisie de l’orgasme que tous deux nous semblons attendre comme nous le redoutons. Les contractions de son plaisir entrainant le mien je sens cette explosion de sensation m’envahir tout entier alors qu’un gémissement roque sort de ma gorge, mes bras serrant son corps un peu plus fort contre le mien comme pour faire durer cet instant de symbiose. Je ne sais pas ce qui nous attend après – je n’ai pas envie d’y penser non plus. Heidi et moi nous sommes laissés porter par un désir qui nous dévorait depuis bien des années et je ne sais pas ce que ça veut dire pour moi – pour nous. Ce que ça change en moi car même si je veux croire que je pourrais retrouver ma position d’avant je sais que cette union change quelque chose. Que si je continue à la détester pour ce qu’elle nous a fait je ne pourrais pas oublier cet instant de partage, ce plaisir qu’elle m’a donné. Alors pour le moment je n’y pense pas. Je respire encore difficilement alors que je me remets de ce partage de sensations, nos corps en sueur l’un contre l’autre. Puis je me laisse à nouveau tomber sur le sol, amenant Heidi avec moi.
Le silence s’installe entre nous mais ça me va. Je crois qu’il nous faut le temps pour reprendre nos esprits. Réaliser aussi peut-être. Ma main caresse les cheveux d’Heidi alors que sa tête vient se nicher dans mon cou. J’aime ce moment simple – ce moment d’après sexe quand tous deux nous sommes libérés d’un plaisir qui avait besoin d’être consumé. Je crois qu’elle a pris du plaisir – moi aussi. Peut-être que c’est tout ce qui compte à ce moment précis. Peut-être que je peux encore oublier le reste pour un moment…
Je ne sais pas combien de temps cette aparté silencieuse dur avant que je ne la brise. Je ne sais pas non plus pourquoi je choisis ses mots – pourquoi je lui en parle alors que le sujet semble derrière moi. Mais j’en ressens comme un besoin, celui de me libérer – comme un moyen un peu étrange de la remercier d’être restée – d’être revenue. Même si je suis incapable de le dire aussi clairement. « Je… Je devais devenir père… » Elle relève la tête sans doute un peu étonnée par cette soudaine révélation. « C’était pas vraiment prévu mais… J’ai mis une fille enceinte et… C’était trop tard de toute façon alors on c’est dit qu’on allait le faire. Je sais pas je me disais que je pourrais peut-être pas être si mauvais comme père… Que ça pourrait être bien au fond. Que j’étais prêt. » Je serre les lèvres pour retenir l’émotion qui me submerger à nouveau. « Mais on a perdu le bébé… C’était une petite fille et… Je l’ai tenue dans mes bras… Elle était si petite… si jolie… J’ai imaginé ce qu’aurait pu être ma vie si elle était venue nous rejoindre… Mais ça sera jamais le cas. » Je ne pleurs pas – plus. Je crois que ça me fait du bien. Juste d’en parler, de pouvoir le dire. Avec Kaecy les choses ont été trop vites j’en ai peu parlé puis j’ai refusé de revenir sur le sujet… Avec Kyrah je n’en parle même pas c’est bien trop douloureux et maintenant elle refuse même de me voir et là d’un coup… Ca me semble tellement légitime d’avoir mal. J’ai le droit – j’ai le droit… « Je viens de l’expliquer aux jumeaux… C’est pour ça que… Enfin… C’était un peu trop. » Je finis cette phrase comme si elle pouvait conclure cette conversation. Je me sens un peu mal à l’aise de me livrer d’un coup. Je suis physiquement nu – mais après ses mots je me sens plus que nu – je me sens dépourvu de toutes mes armes et c’est plutôt effrayant de se montrer comme ça face à Heidi… Même si elle a été mon amie – même si à une époque elle connaissait presque tout de moi. Parce que cette époque est révolue.
A la fin de la journée, quand la nuit tombe, tout ce que l'on veut, c'est être aux côtés de quelqu'un. Et cette histoire de prendre nos distances, et de faire semblant de ne pas s'intéresser aux autres, c'est des conneries. Alors on choisit les personnes dont on veut rester proche, et une fois qu'on a choisit ces personnes, on fait en sorte de rester près d'elles. Peu importe à quel point on les a blessées. Δ
Le souffle court, le cœur au bord de l’implosion, je peinais à reprendre mon souffle. Mes connexions cérébrales semblaient avoir grillé durant notre petite partie de jambes en l’air. Clairement, j’étais encore dans un autre monde, parvenant avec difficulté à remettre mes idées dans l’ordre et à penser à quoi que ce soit de particulier. Je restais alors collée au corps d’Elio, qui continuait de me serrer fort contre lui, le nez enfoui dans son cou. Puis Elio basculait à nouveau sur le dos, m’entraînait avec lui dans sa chute et je me laissais aller contre son torse. Pendant un long moment nous restions allongés à même le sol, enlacés, sans dire le moindre mot, le silence de la pièce uniquement interrompu par nos souffles encore courts. J’avais la tête posée sur le torse d’Elio, juste au-dessus de son cœur que j’entendais battre à intervalles réguliers. Je caressais distraitement la peau de son torse du bout de mes doigts alors que je restais là, sans bouger et sans mot dire, les yeux fermés. Je ne pensais pas à grand-chose, parce que je n’avais pas envie de penser à quoi que ce soit. Ça avait été un moment parfait qui, pour sûr, resterait gravé dans ma mémoire pendant des années et je n’avais pas envie de le gâcher en me posant les questions que j’aurai dû me poser. Je ne voulais pas savoir tout ce que cela voulait dire pour nous, ce que cela impliquerait par la suite. Je ne voulais pas me demander si cela allait compliquer ou au contraire simplifier nos rapports. Je ne voulais pas me demander s’il y aurait une prochaine fois, ni même me demander si j’en avais envie (bien qu’une partie de moi connaissait déjà la réponse). Non, je ne voulais pas entacher ce moment avec des questionnements qui n’obtiendraient de toute façon pas de réponses immédiates. De toute façon, le mal était fait et ce qui devrait arriver par la suite arriverait coûte que coûte. Alors plutôt que de me prendre la tête, je me contentais d’essayer d’imprimer tout ceci dans ma tête, les sensations que j’avais découvertes, celles de la peau d’Elio contre la mienne, de la chaleur de son corps juste contre le mien.
Et sans signe avant-coureur Elio se mettait à parler. « Je… Je devais devenir père… C’était pas vraiment prévu mais… J’ai mis une fille enceinte et… C’était trop tard de toute façon alors on c’est dit qu’on allait le faire. Je sais pas je me disais que je pourrais peut-être pas être si mauvais comme père… Que ça pourrait être bien au fond. Que j’étais prêt. » J’avais ouvert les yeux quand il avait commencé à parler et je l’écoutais, le laissait vider son sac sans intervenir. « Mais on a perdu le bébé… C’était une petite fille et… Je l’ai tenue dans mes bras… Elle était si petite… si jolie… J’ai imaginé ce qu’aurait pu être ma vie si elle était venue nous rejoindre… Mais ça sera jamais le cas. Je viens de l’expliquer aux jumeaux… C’est pour ça que… Enfin… C’était un peu trop. » poursuivait-il. La nouvelle me surprit clairement. Il était vrai qu’après avoir hérité de la garde à plein temps de ses neveux suite au décès prématuré de sa sœur, je me serai attendue à ce qu’Elio soit du genre à se poser un peu et à arrêter les conneries qu’il avait pour habitude de faire depuis qu’il était jeune. Mais je me disais qu’après tout, j’avais moi-même agi de façon plus puérile depuis que Matteo avait disparu, il n’était pas étonnant qu’Elio en fasse de même. Quoi qu’il en soit je ne doutais pas du tout des capacités d’Elio à être un bon père, je savais déjà par le biais de Kaecy qu’il s’en sortait plutôt bien avec les jumeaux qui n’étaient pourtant pas des enfants faciles. Je sentais mon cœur se serrer lorsque je pensais à la douleur que ça devait être de se préparer à recevoir un enfant et d’apprendre plus tard que cet enfant ne verrait jamais le jour, que si jeune sa vie était déjà arrivée à son terme. « Je suis désolée Elio » glissais-je du bout des lèvres. Ce qui pouvait paraître léger, si Elio ne me connaissait pas si bien. Il savait bien que je n’étais pas du genre à m’étendre pendant des heures pour ne rien dire. Je ne voyais pas ce que je pouvais dire d’autre à Elio, parce que rien de ce que je pourrais lui dire ne lui rendrait sa fille et n’enlèverait la douleur de sa perte. J’aurai pu ajouter que j’étais là s’il avait besoin, mais il le savait déjà, au fond de lui, même si pour le moment il refusait encore de l’admettre. Et avec une tendresse infinie, je venais l’embrasser, tenant son visage entre mes mains. C’était un baiser doux, qui voulait tout dire. Que je partageais sa tristesse et que j’étais là pour lui s’il en avait besoin. C’était absolument tout ce que je pouvais faire pour lui pour le moment. C’était également une façon de le remercier, de lui dire que je comprenais tout ce que cela représentait pour lui de m’en parler, de se confier à moi sur ce sujet douloureux. J’étais touchée qu’il me fasse part de la perte de sa fille et cela me redonna un brin d’espoir concernant l’évolution future de note relation. Peu à peu, je rompais notre baiser, presque à contre cœur. Je revenais me blottir contre lui, le serrant dans mes petits bras, en embrassant son cou dans lequel je venais faire un petit suçon qui ne mettrait pas de temps à disparaitre. Ce n’était pas une façon de le marquer comme mien, mais plutôt une façon de lui rappeler qu’il ne se débarrasserait pas de moi si facilement, que je serais toujours là, pas trop loin. Un petit sourire étirait mes lèvres quand j’observais la petite marque rouge qui marquait son cou désormais, sans même me demander si cela pourrait lui créer des problèmes avec cette fille dont il venait de me parler. Mais au fond, vu ce qu’il venait de se passer entre nous un peu plus tôt, ce n’était pas de mon suçon dont elle devait avoir peur.
Après être restée dans ses bras encore pendant quelques instants, profitant de la chaleur de son corps et m’enivrant encore quelques instants de son odeur qui m’avait bien manqué, je finissais par m’arracher à son étreinte. « Je vais y aller. C’était… » commençais-je sans terminer ma phrase. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que j’avais ressenti et il le savait, alors je me contentais de rire un petit peu. « Je… Je n’ai pas envie qu’on gâche ce moment. Alors je vais y aller. » Je me redressais, commençant à chercher mes affaires à me rhabiller. « Je vais y aller, mais je veux que tu saches que je suis là. Toujours. » Alors que je rattachais mon soutien-gorge, je le fixais droit dans les yeux, signifiant que j’étais bien sérieuse à ce propos et que je n’abandonnerai pas notre relation si facilement. « Tu sais où me trouver si besoin est. A n’importe quelle heure ». Je faisais clairement allusion à ce qu’il se passait encore lui, cette fille, leur enfant perdu, mais aussi aux jumeaux et au reste de sa vie. J’étais la mieux placée pour savoir à quel point on pouvait être paumé après le décès de quelqu’un et je voulais qu’il s’en souvienne. Une fois habillée, j’attrapais mon sac à main, embrassait ses lèvres une dernière fois avant de me précipiter sur la porte d’entrée. Avant de disparaître, je m’arrêtais un instant. « Merci, pour tout » glissais-je en me mordillant la lèvre inférieure, faisant clairement référence à notre partie de jambes en l’air, mais également au fait qu’il s’était confié à moi. « A bientôt » Et je disparaissais derrière la porte que je refermais. Je restais un instant adossée à la porte, encore le sourire aux lèvres. Puis je descendais les escaliers pour rejoindre Kaecy dans la maison d’édition où nous travaillons toutes les deux.