L'alcool ne semblait pas vraiment être la meilleure idée qui soit pour elle. Cora avait l'air de tomber dans une sorte de gouffre assez vite. Sa légéreté et son insouciance semblaient se transformer en une sorte de cynisme qui ne lui correspondait pas. Lawrence évitait d'en rajouter une couche mais il voyait bien qu'elle n'était plus aussi apaisée que plus tôt. Le mot 'enfer' semblait presque leur coller à la peau. Mais les cheveux aux couleurs des flammes de la belle dansaient de manière dangereuse. Et Lawrence crut halluciner lorsqu'elle lui raconta un épisode de sa vie sexuelle. « J’ai fait l’amour une fois sur une table de restaurant. En fait, c’était le décor d’un film et c’était … y’a vraiment longtemps. C’était cute, on pouvait pas aller au vrai restau à cause des paparazzi qui nous suivait, alors il a eu l’idée du studio eet .. bref, pourquoi j’te raconte ça moi ? » Law souleva un sourcil avant d'exploser de rire. "Tu me disais ça parce que j'ai parlé d'un restaurant, mon restaurant au fait." Il n'avait pas eu le temps de le lui expliquer, elle avait commencé à raconter sa vie. C'était comique de réaliser qu'elle était une inconnue une heure plus tôt. Et que maintenant il savait qu'elle avait eu des ébats plein de sensualité avec un mec sur une table de restaurant. Elle faisait mention de beaucoup de choses en référence au cinéma et il se demanda si elle était actrice. Il en avait connue une récemment, elle devait avoir l'âge d'Elena d'ailleurs, quelque chose dans le genre. "Je tiens un restaurant. Et toi... tu es actrice je présume?" Une actrice qui ne tenait pas à l'alcool... C'était pas courant. N'étaient-elles pas supposées être nées dans un bain d'alcool et se shooter constamment pour survivre à leur métier? « J’irais à l’hôtel. Je n’ai pas d’famille et je n’aime pas m’imposer » il lui aurait proposé de loger dans sa famille si lui-même avait osé s'imposer là-bas. Mais il n'aimait pas sa famille. "Ouais je comprends... Ma situation est un peu pareille..." Un pompier vint vers eux et parlant froidement à celui qu'il reconnaissait comme étant le rebelle aux chats, expliqua "Le bâtiment ne sera pas accessible avant trois jours mais certains appartements sont en parfait état. Seuls les étages 2-3-4 et 5 ont subi des dégâts." Lawrence se mit à rire. Evidemment.

L’alcool ne fait pas bon mélange avec la fatigue. A vrai dire, sa journée de travail, l’incendie et le gin avaient bien vite raison d’elle. Et la poussée d’adrénaline dû à la peur de mourir brûlée s’était bien trop vite envolée. Dans tout ça, elle ne sait plus ce qu’elle fait et termine par raconter tout ce qui lui passe par la tête, comme cette fois-là, dans le faux restaurant, y’a bien dix ans maintenant, quand elle était une gamine qui n’avait pas peur des hommes. Affolant, combien on peut changer. Si elle avait conscience de raconter ça à haute voix. Elle serait certainement en train de s’enterrer pas loin de là. "Tu me disais ça parce que j'ai parlé d'un restaurant, mon restaurant au fait." Ah oui. Elle n’arrive même plus à suivre le fil de ses pensées. A vrai dire, elle est à deux doigts de finir sa nuit sur le banc qu’ils ont trouvé. "Je tiens un restaurant. Et toi... tu es actrice je présume?" « C’est vrai, ça partait de ça. Et donc tu as un restaurant en fait. Il est où ? J’irais un jour, si je m’en rappelle. » Qu’elle ajoute dans un moment de lucidité. Elle n’est plus trop sûre de rien là. Elle sourit. Cela répond à une de ses questions antérieure. Il ne la connait pas ultérieurement à cette nuit. « tu n’es pas australien hein ? » Qu’elle lui demande. Simple remarque. Elle commence à rire doucement, ça sonne diabolique, mais surtout parce qu’elle est saoule et fatiguée. « Oui, je suis actrice. » Elle marque une pause. « A vrai dire, je veux pas m’en vanter mais je suis pas mal populaire. J’avais ce show quand j’étais ado, où tous les gamins m’adoraient. Résultat, je ne peux pas croiser quelqu’un au-dessus de vingt-cinq ans qui ne me connait pas. » Elle rit, un peu gênée aussi de raconter ça comme ça. Mais elle n’en dit pas plus. Après tout là, elle est juste une voisine. Pas une star ou rien. Une star qui s’inquiète de savoir où elle va loger. "Ouais je comprends... Ma situation est un peu pareille..." Ah. Et bien, voilà qu’ils se comprennent. Ça fait déjà pas mal de point commun. Elle n’a pas le temps de lui répondre qu’un pompier vient à leur rencontre. "Le bâtiment ne sera pas accessible avant trois jours mais certains appartements sont en parfait état. Seuls les étages 2-3-4 et 5 ont subi des dégâts." Trois jours ? Elle lâche un juron, assez dégueulasse à voix basse. Au final, ce qui la fait chier c’est qu’elle aurait aimé récupérer trois bricoles. « Et, est ce que c’est possible que je recupère mes papiers d’identité ? J’habite au quatrième. Juste en dessous l’appart en feu. J’ai des chances de récupérer quelque chose ? » Qu’elle demande. Le sommeil allait encore devoir attendre.

Lawrence en voyant sa voisine aussi partie dans son délire dû à l'alcool s'étonnait qu'elle ne lui ait pas fait un strip-tease ( ;) ), Après tout, l'alcool pouvait pousser à bien des choses. « C’est vrai, ça partait de ça. Et donc tu as un restaurant en fait. Il est où ? J’irais un jour, si je m’en rappelle. » Il sourit, c'était evidemment une information qu'il devrait lui redonner et il se demandait même si elle l'écouterait maintenant. "Ca s'appelle l'Ophélie." Il essayait de ne pas donner trop d'informations pour qu'elle ait une chance de les retenir. La bouteille de gin avait fait son effet très vite, c'était hallucinant. Mais elle semblait plus calme maintenant. « tu n’es pas australien hein ? » Il répondit avec un signe négatif de la tête et elle s'expliqua « A vrai dire, je veux pas m’en vanter mais je suis pas mal populaire. J’avais ce show quand j’étais ado, où tous les gamins m’adoraient. Résultat, je ne peux pas croiser quelqu’un au-dessus de vingt-cinq ans qui ne me connait pas. » Ok, cela expliquait pourquoi la demoiselle avait une boîte aux lettres remplie. Cela devait être la sienne qui regorgeait de papiers chaque jour. Il sourit en y pensant. Il venait de sauver les chats d'une star. Mais le statut etc étaient des choses bien éphémères et il était bien placé pour le savoir. Puis vint un pompier pour leur rappeler à quel point TOUT était éphémère. « Et, est ce que c’est possible que je recupère mes papiers d’identité ? J’habite au quatrième. Juste en dessous l’appart en feu. J’ai des chances de récupérer quelque chose ? » Le visage de l'homme du feu indiqua qu'il allait répondre par la négative quand un de ses collègues l'appela d'urgence et il s'excusa sans répondre à Cora. "Faut croire que non." Lawrence essayait de rester positif. "Bon je vais aller me coucher moi. Je te ramène tes chats demain d'accord? " Il sortit une de ses cartes de visite et la plaça dans la main de Cora. "A moins que tu ne veuilles que je t'amène quelque part?" La jeune femme fit signe que non et Lawrence partit.

FIN DE LA SCENE