Elle se regarda une dernière fois dans la glace et souffla un bon coup. Okay, il était l’heure de partir sinon elle allait vraiment finir par être en retard. Leurs retrouvailles furent inattendus, tout comme ce rendez-vous qu’Amelia lui avait proposé. Enfin ce n’était pas un rencard, c’était juste une sortie pour se retrouver, parler du bon vieux temps, prendre des nouvelles de chacun. Encore fallait-il qu’Enzo se pointe au bar comme prévu. Parce que ce dernier n’avait pas l’air emballé de la revoir. Déjà une fois, sur cette plage, ça semblait assez. Il avait fait l’effort de lui dire oui, plus pour lui faire plaisir qu’autre chose, ça la brune le savait. Elle attendait même encore de recevoir un message de dernière minute pour prévenir qu’il ne viendrait pas. Ça ne l’étonnerait pas et dans un sens, elle ne pourrait pas lui en vouloir. En voyant sa robe refléter dans le miroir, Amy se demandait si elle n’en faisait pas trop. Elle aimait se faire belle pour ses sorties, mais dans ce contexte-là, était-ce bien ? Tant pis. Après tout, il faisait beaucoup trop chaud pour enfiler d’autres fringues. Ça ferait l’affaire. La jeune femme partit dans la cuisine, trouvant Lily-Rose et Gwen à table. Les deux s’empiffraient des cochonneries achetées au fast-food au coin de la rue. Elle n’aimait pas que sa fille mange ce repas bien gras, mais pour ce soir, il n’y avait pas d’interdiction. « Bon, si je rentre de bonne heure, tu auras compris. » Gwen lui fit un signe tête et lui dit de ne pas s’en faire. Amelia embrassa Lily et prit son courage à deux mains pour sortir de chez elle.
Au moins elle allait le retrouver dans un endroit familier. Bon ce n’était peut-être pas ce qu’il lui fallait, surtout si c’était pour se remémorer sa soirée avec Ezra. Ils s’étaient embrassés et depuis, plus rien. Plus de nouvelles. Ça lui faisait mal, mais elle préférait attendre le bon moment pour lui parler, mettre les choses au clair et surtout que tout soit vraiment clair dans sa tête. Mais bon. Amelia entra dans le bar et le vit à une table. Sa respiration se bloqua quelques instants, une partie d’elle voulant faire demi-tour. Il était là. Vraiment. Ça aurait été tellement plus simple s’il s’était défilé. Ça aurait été mieux, plus facile. Elle avait peur que ça soit froid comme lors de leur dernier échange. Voyant qu’il avait déjà commandé son verre, Amy se dirigea d’abord en direction du bar. Elle salua le barman qu’elle connaissait plutôt bien pour avoir bossé ici quelques années auparavant. Il lui servit une Margarita et il était temps pour la Iver de se montrer. « Salut.. » Un léger sourire en coin, elle lui fit la bise avant de s’installer en face de lui. « Ça me fait plaisir de te voir. Je vois que tu ne t’es pas défilé.. Merci. » Malgré toutes ses appréhensions, Amelia était contente de le retrouver. Ça voulait dire qu’une part de lui voulait également recommencer à zéro. Voir si cette soirée pouvait aboutir à quelque chose. Bien ou mal, ça ils le verraient bien.
Parfois je me dis que je suis trop sympa. Réellement. Et pourtant je suis agent des stups, c’est parfois pas très logique mes comportements. Mais faut croire que je n’en avais pas vraiment terminé avec Amelia puisque me voilà. J’avais quitté mon travail assez tôt comparé à certains soirs, juste pour être présent à ce rendez-vous qu’elle m’avait donné, et que je n’avais pas vraiment réussi à refuser ni même à annulé. J’aurais dû l’éviter oui, je sens que ça va foirer, que je risque de souffrir. Rien que de la voir me donne un pincement au cœur. Elle était un peu en retard, mais je m’en fichais guère, j’avais même osé espérer qu’elle ne se pointerait pas en me commandant un soda en attendant. Et si elle le faisait, je m’étais dit, j’avais aussi osé espérer qu’elle vienne en jean basket. Chose qu’elle ne fit pas non, bien malgré moi. Elle était vêtue d’une superbe robe qui lui sciait à ravir. Et cela avait toujours été le cas avec elle, chose qui m’a toujours plu également. Je prenais une grande bouffée d’inspiration et essayais de ne pas trop me faire déstabiliser. Je sais bien qu’elle ne s’est pas habillée comme ça pour moi, sinon elle ne m’aurait pas quitté à Dublin. Ou alors elle s’était rendue compte qu’elle s’était trompée ? Une part de moi l’espérait oui, mais l’autre partie qui n’y croyait pas le remporter, tellement je n’ai pas envie de me faire briser le cœur une seconde fois par elle. J’avais déjà eu du mal à l’oublier, ce n’est pas pour recommencer. J’espère vraiment qu’elle veuille vraiment qu’on devienne ami. Pas sûr que ça arrive, c’est presque sûr que ce serait notre seul verre pendant un long moment, pas sûr qu’on se reverrait après ce soir. J’ai envie d’essayer, réellement, mais ce serait me voiler la face si je me disais qu’une amitié était possible entre nous. Mes sentiments à son égard ferait forcément surface de nouveau. Elle venait me faire la bise alors que je m’étais levé pour l’accueillir de ma piteuse apparence comparée à elle et elle me fit savoir que ça lui faisait plaisir de me voir. Elle s’attendait à ce que je ne sois pas là. Vu comment j’avais été froid quand on s’était revu, c’était plutôt logique. Je lui souriais en coin pour finalement lui demander Tu veux boire quoi ? Je restais debout, attendant sa réponse pour me rendre par la suite au bar et la lui commander.
Amelia arrivant enfin dans le bar, elle ne pouvait plus du tout reculer à présent. Et puis en le voyant, il fallait avouer que la belle avait envie de le retrouver. Il y avait encore ce malaise entre eux certes, mais elle voulait croire à une deuxième chance. Amicale ou autre c’était peut-être encore à déterminer, m’enfin elle ne voulait pas qu’ils restent fâchés. Ils vivaient tous les deux dans la même ville et même s’ils avaient réussi jusqu’ici à s’éviter, à ne pas se croiser après toutes ces années, il était maintenant difficile à croire qu’elle n’allait plus le revoir. C’était peut-être un signe du destin qu’ils se retrouvent sur cette plage, non ? C’était en tout cas ce que la jeune femme avait en tête. Alors après un petit détour par le comptoir où elle salua son ancien collègue, Amy se lança, tête la première en direction d’Enzo. Elle le salua et le remercia en insinuant qu’elle était contente qu’il ne se soit pas défilé. Après tout, il aurait bien pu ne pas venir et la planter. Elle ne lui en aurait pas voulu, surtout en sachant comment elle l’avait quitté. Amelia n’en était pas fière, mais elle avait senti que c’était le bon moment pour tout stopper. Arrêter les frais avant que ça ne devienne trop sérieux entre eux, avant qu’il ne lui brise le cœur. Parce qu’elle le savait, ça finissait toujours comme ça. Ça lui avait suffi d’une fois avec le père de Lily-Rose. Enzo sourit simplement à son insinuation et lui demanda par la suite ce qu’elle désirait boire. « Euh.. Je veux bien une Margarita s’il te plait. » Toujours debout, il acquiesça et partit au comptoir chercher leurs verres.
Amy s’installa tranquillement en attendant son retour. Les mains chargées, le jeune homme réapparut quelques minutes plus tard. « Merci. » Amelia prit le verre qu’il lui tendait, le sourire aux lèvres. « Alors.. » A vrai dire, elle ne savait pas par quoi commencer. C’était l’un de ces moments gênants, où l’on se retrouvait face à son ex, ne sachant pas quoi lui dire, ne sachant pas quoi faire alors qu’il y a peu de temps de ça, rien ne la gênait. « Ça se passe bien le boulot pour toi ? Tu bosses toujours aux stups ? » Aux dernières nouvelles, c’était le cas. Ça pouvait être un bon sujet pour briser la glace après tout. Elle but une gorgée de son verre et posa son regard sur lui. Elle le trouvait toujours aussi beau. Amelia savait d’avance qu’il ne fallait pas qu’elle s’alcoolise de trop, sinon il était possible qu’elle fasse des bêtises. Lorsqu’elle avait trop bu, il était difficile pour elle de se contenir.
Je ne me sentais, mais alors pas du tout à l’aise. Et je n’arrivais pas à me détendre. C’est dans ce genre moment-là que je regrette de ne pas toucher à l’alcool. A plusieurs reprises j’ai failli me laisser tenter, mais à chaque fois je suis plus fort et j’ai l’image de ma mère pitoyable qui me revient en mémoire. Elle me demanda alors une margarita et ne perdis pas une seconde pour aller au bar commandé nos verres. Ca me laissait encore quelques secondes pour souffler et calmer mon stress et ma gêne. Ca ne fonctionna pas vraiment. Je me prenais mon cocktail sans alcool et sa margarita pour revenir vers elle, d’un pas hésitant. Dans quoi je m’étais fourré … Mais je ne suis pas lâche, je ne le suis plus, je n’ai plus envie de décevoir, malgré le fait que parfois on me déçoit. Je ne veux pas non plus rester sur un échec, sur une mésentente, je risque de croiser de nouveau Amelia, autant crever l’abcès et rester cordial. Oui, c’est tout ce que je pensais possible. Plus, ça me ferait bien trop de mal. Et pourtant elle est tellement adorable, je sais que tout ce qu’elle me dit est sincère, mais parfois je suis obligé de ne penser qu’à moi. Oui, toujours. Et ça se passe, avec des hauts et des bas, comme d’habitude. Lui répondais-je brièvement, essayant tout de même de faire le plus d’efforts possibles. Mais pour en faire réellement, il fallait que moi aussi je la questionne, et c’est en soit quelque chose de pas très compliqué au final, j’ai quand même envie de savoir comment elle va dans la vie de tous les jours. Et toi le boulot ? Ta fille va bien ? Lui demandais-je un peu du tac au tac, un peu trop rapidement certainement. Mais ce genre de situation, ça ne m’a jamais réussi, et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Elle n’aurait pas pu s’habiller en sac à patate aussi non ? Comment rester de marbre face à elle, surtout dans cette tenue ?
Il fallait qu’elle tente de crever l’abcès. Après tout si elle était ce n’était pas pour enfiler des perles. Amelia savait que cela serait dur, surtout avec le jeune homme. Quand ils étaient encore ensemble elle le savait à certains moments très peu coopérant. Surtout lorsqu’Enzo avait ses idées bien arrêtées. Et le fait de ne plus la revoir, ni lui parler devait bien en être une. Alors la brune ramena la conversation sur son boulot. Banal certes, mais c’était toujours un sujet où il y avait des choses à dire. Ou peut-être pas en fait. « Oui, toujours. Et ça se passe, avec des hauts et des bas, comme d’habitude. » Il restait brève, ne voulant pas argumenter ses propos. Amelia comprit qu’il ne valait mieux pas lui tendre encore la perche sur ça et lui poser davantage de questions sur sa profession. Soit il n’avait pas envie de s’y tendre pour une quelconque raison personnelle ou bien tout simplement parce qu’il avait encore du mal avec elle. Faire comme si de rien n’était pouvait être dur, elle le savait parfaitement. Mais la Iver voulait tenter malgré tout. Et si après cette soirée rien ne s’arrangeait, au moins elle ne pourra pas dire qu’elle n’avait pas essayé. Ce rendez-vous serait déterminant. En bien ou en mal, ça restait encore à savoir.
« Et toi le boulot ? Ta fille va bien ? » Amelia releva les yeux vers Enzo, surprise et à la fois contente qu’il lui pose des questions en retour. Elle ne savait pas s’il avait vraiment envie de le savoir, mais après tout il le demandait. « Ça va aussi, je bosse toujours au garage avec Ezra, je ne sais pas si tu te rappelles de lui ? » Possible qu’il l’ait recroisé après tout ce temps. Ou peut-être pas. Elle se rappelait encore de leur première rencontre où elle avait fait croire à Enzo qu’Ezra qui était en sa compagnie était son copain. Juste parce qu’elle ne voulait pas recevoir ses avances. Il la draguait et bien qu’il lui plaisait, elle ne voulait pas se montrer réceptive dû au fait qu’elle pensait encore beaucoup trop à Emilio. Un sourire se dessina sur ses lèvres en repensant à tout ça. Ça n’avait pas bien commençait entre eux. Ils avaient eu des bas, comme tout le monde. Mais bon quand elle se remémorer ses instants passés avec lui, il n’y avait que les bons qui ressortaient. « Oh Lily va très bien. Elle a six ans maintenant, elle grandit tellement vite.. » Elle se coupa en entendant la musique qui passait en fond. Elle sourit, regardant Enzo. « Tu te rappelles de cette chanson ? » Elle espérait que oui, ne voulant pas se sentir seule sur ce coup. « A chaque fois que je l’entends ça me rappelle tellement Dublin.. » Et toi, surtout. Amy but une nouvelle gorgée, terminant son verre de Margarita. Elle fit signe au serveur qu’elle en voulait un second. « Tu en veux un autre ? »
Je me sens pas super bien, pas du tout à l’aise même. Je ne sais pas où ce rendez-vous allait nous mener et ça me stressait. Seulement j’avais accepté de la revoir, et être désagréable et faire en sorte qu’elle en ait marre de cette rencontre, je ne voulais pas ça, non, ce ne serait pas sympa de ma part, elle ne mérite pas ça, malgré le fait qu’elle m’ait brisé le cœur. Au final ce dernier va bien mieux aujourd’hui, il est juste triste que ça n’ait pas marché avec elle. Et il est nostalgique, c’est ce qui lui fait un peu de mal. Je faisais alors un effort en lui retournant la question, pour avoir même des nouvelles de sa fille. Elle me confia qu’elle travaillait toujours avec Ezra, ouais le type qui était avec elle quand je l’avais rencontré pour la première fois et que ça avait été catastrophique. Je me souviens à peine de son visage à vrai dire. Mais je me souvenais que c’était son ami. Oui je me souviens de ton ami, même si je ne saurais pas le reconnaître je pense. Lui répondais-je avec un petit sourire en coin. Ouais tout ça n’est pas forcément le meilleur souvenir, mais ça en fait parti, c’était le début, avant que tout se déclenche, et ça aurait été sûrement mieux si ça avait été resté ainsi, j’en suis presque à regretter oui notre relation à Dublin, c’était une pauvre petite idylle qui m’a fait bien trop espérer alors que c’était juste un amour « de vacances ». Comme si j’avais encore l’âge pour ça. Mais il fallait que je passe au-dessus de ça, que je grandisse et que j’accepte seulement les bons moments avec elle, même si ça paraît totalement impossible. Amy me parla ensuite de sa fille, qui grandissait bien trop vite. Je ne pouvais que la comprendre. J’allais d’ailleurs lui répondre un truc du genre quand elle fut interloqué par la chanson qu’il passait dans le bar. Est-ce que je m’en rappelais ? Oui vaguement. Lui répondais-je. J’étais bien trop surpris qu’elle me demande ça et je le fus encore plus quand elle me fit part que ça lui rappelait Dublin. Non mais c’est pas vrai ! Elle cherche à me faire encore plus du mal ou quoi ? Je sais que non, c’est pour ça que je ne fais que froncer les sourcils tout en la fixant, intrigué par la raison de ses dires. Je ne savais même pas quoi répondre. Elle me demandait si je voulais un autre verre Je ne sais pas Amelia, si tout ça c’est une bonne idée. Tu as l’air vraiment d’être sortie de cette histoire, mais j’ai l’impression que moi ce n’est pas le cas. On devait recommencer de zéro, pas se rappeler des moments passés ensemble … Lui expliquais-je avec un ton plus désolé qu’énervé.
Être dans ce bar avec lui rappelait à Amelia pas mal de souvenir. Ils avaient vécu tellement de choses en si peu de temps. Parfois elle avait l’impression que ça n’était pas réel, qu’il s’agissait simplement d’un rêve qu’elle avait fait. Mais non. Enzo était bien réel et ce qu’ils avaient vécu aussi. Et lorsqu’elle entendit cette chanson, cela lui remémora davantage Dublin. Amy avait gardé cette partie de sa vie dans un petit coin de sa tête et en le revoyant, tout ressurgissait. Lorsqu’elle entendit cette musique pour la première fois, ils se trouvaient dans sa voiture, s’y réfugiant après avoir traversé un abat d’eau. Il pleuvait des cordes, ils étaient trempés et après un énorme fou rire, voilà qu’ils s’embrassaient pour la première fois. Ce fut à cet instant précis que tout commença entre eux. Alors forcément ça l’avait marqué et elle avait gardé tous les petits détails en mémoire, comme le fait qu’il y avait cette chanson qui passait à la radio. C’était peut-être bête, mais Amy était comme ça. Sentimentale. Mais à la réponse du jeune homme, ce n’était pas tellement son cas. Ou alors il faisait comme si ça ne le touchait pas plus que ça. Allez savoir.. Enfin elle pouvait très bien le comprendre, ne pas vouloir être trop nostalgique pour que tout remonte à la surface. Elle n'avait surtout pas envie qu’il repense à la façon dont elle l’avait quitté. Ça non. Ce n’était pas le but de cette soirée, mais c’était plus fort que la Iver de se montrer nostalgique.
La jeune femme lui proposa alors s’il voulait un autre verre. Parce que vu sa réponse, elle préférait couper court à ce sujet et se reconcentrer sur leurs retrouvailles. « Je ne sais pas Amelia, si tout ça c’est une bonne idée. Tu as l’air vraiment d’être sortie de cette histoire, mais j’ai l’impression que moi ce n’est pas le cas. On devait recommencer de zéro, pas se rappeler des moments passés ensemble … » Il marquait un point. Il fallait qu’elle arrête de remuer le couteau dans la plaie. Surtout que d’habitude c’était elle qui se retrouvait dans sa position, celui qui s’était fait plaquer. Alors elle devrait savoir comment agir subtilement et ne pas reproduire ce que tous ses abrutis d’ex faisaient en la revoyant. Ce qui la marqua tout de même, fut qu’il lui dévoila que lui n’était toujours pas passé à autre chose. Ça lui fit mal. Elle se sentit coupable d’avoir été autant affreuse avec lui. « Tu as raison, excuses-moi.. » Amelia grimaça, passant une main dans ses cheveux, gênée. « Tu.. Tu n’as rencontré personne depuis nous ? » Elle pensait déjà connaître la réponse, mais elle préférait lui demander. Elle ne voulait pas être celle qui l’empêchait de passer à autre chose. Dans ce cas Amy reprendrait sûrement de la distance..
Avant que Amelia ne réapparaisse dans ma vie, j’avais réussi à avancer, j’avais réussi à m’intéresser à de nouvelles demoiselles, mais sans que ça ne fonctionne vraiment. Mais la dernière en date qui m’avait brisé le cœur était Amy. D’ailleurs, je crois bien que c’est la seule qui ait fait autant de mal à mon cœur. J’avais abandonné Naïa et Maxyn, les deux seules vraies femmes pour qui j’avais ressenti réellement quelque chose de fort. Et Amelia avait débarqué et m’avait chamboulé. C’est bête oui, je pensais même que j’étais passé à autre chose avant qu’on ne se revoit. Faut bien croire que non, et je n’ai pas l’impression que c’est pour tout de suite que je vais réussir à passer au-dessus avec elle. Sa nostalgie en attendant me faisait un peu de mal, parce que oui, j’étais venu à ce rendez-vous pour tout reprendre à zéro avec elle, pas pour remuer le couteau dans la plaie. Et elle comprenait, heureusement. Elle s’excusait même. Avant de me demander par conséquent si je n’avais rencontré personne depuis elle. Cela lui semblait logique je suppose vu ce que je venais de lui dire, et elle avait envie de savoir si c’était réellement le cas. J’ai rencontré d’autres femmes oui, mais ça a foiré avant même que je ne puisse m’attacher. Donc techniquement, non, pas depuis toi. Elle avait été la dernière en date à réussir à avoir mon cœur. Il y a bien sûr Casey avec qui j’espère vivement qu’on puisse faire autre chose que de parler de boulot, mais je ne la sens pas très motivée, ça prendra peut-être du temps, ou pas du tout. Mais je ne voulais plus parler de ça plus longtemps, de mes déboire amoureux qui ne mène toujours nulle part, je m’en fiche bien à présent de trouver une femme ou non. Tout ce qui m’importe c’est ma petite Zoey. Raconte-moi plutôt comment ça se passe pour toi depuis l’Irlande. Lui demandais-je en quelque sorte pour qu’on arrête de parler de moi un peu. Même si ça risquait d’être dur de ne plus repenser à tout ce qu’on avait vécu, surtout quand elle me rappelle notre premier baisé de la sorte. Oui, ça va être dur.
Elle enchaînait gourde sur gourde. Amy ne le faisait pas exprès, ce n’était pas intentionnel, mais elle pensait vraiment que depuis le temps il était passé à autre chose. Qu’il l’avait oublié, qu’il avait peut-être même refait sa vie après le chaos de l’Irlande. A l’époque Amy était encore dans une mauvaise phase. Celle où elle se convainquait désespérément qu’elle pouvait passer à autre chose, qu’elle ne pensait plus à lui. Mais rien à faire, il la hantait. Aujourd’hui les choses avaient changé, la brune pensait toujours à Leo oui, mais plus de cette manière. Ce n’était plus autant destructeur. Elle avait plus de facilité à aller vers les hommes, bien qu’eux la rejettent après avoir découvert qu’elle était déjà maman. A croire que c’était un handicap pour tous les idiots du village qu’Amy croisait. Des imbéciles. Okay elle pouvait comprendre qu’accepter l’enfant d’un autre pouvait être dur à encaisser, mais si aucun de ne voulaient porter ses cojones, tant pis. Cela faisait six ans que la Iver était mère célibataire et elle le vivait bien. Mais bref. Elle se demandait si ses déductions étaient bonnes. Amelia ne voulait en aucun cas le blesser et remuer le couteau dans la plaie, mais une partie d’elle était curieuse de savoir. Savoir s’il y en avait eu d’autres après elle. « J’ai rencontré d’autres femmes oui, mais ça a foiré avant même que je ne puisse m’attacher. Donc techniquement, non, pas depuis toi. » Au moins c’était clair. Amelia but une nouvelle gorgée de son verre, ne sachant pas trop quoi lui répondre. A part un ‘okay’, un acquiescement, elle ne savait pas quoi faire d’autre. Alors elle but. Il valait mieux avant de ne ressortir une énième bourde. Enzo reprit alors la parole pour lui demander comment ça allait pour elle depuis l’Irlande. Amy ne savait pas s’il voulait parler de ses relations à elle aussi ou comment ça se passait pour elle en général. Alors elle préférait rester brève, sans trop s’y attarder. « Oh tu sais pas grand-chose pour moi aussi.. Je crois que le célibat me convient et puis avec Lily, ce n’est pas toujours évident. » Elle haussa les épaules. Ça lui importait peu, se mettre en couple et trouver le grand amour ne faisait plus partie de ses priorités à l’heure d’aujourd’hui. « C’est comme ça. » Elle passa une main dans ses cheveux. « Et t’as fille au fait, tu la vois ? » Elle en était restée au point où il était complètement paumé avec le fait d’être père. Amelia espérait pour lui que la situation ait changé à présent. « Enfin tu ne veux peut-être pas en parler.. »
C'était assez malsain ce que je faisais là, à vouloir faire plaisir à Amelia sans prendre attention de mes besoins, de mes ressentis. Mais je suis un grand gaillard, je suis sensé encaisser, et je vais le faire juste qu'au bout, quitte à me torturer encore plus. Même si techniquement, c'est elle qui me torture. Pourquoi n'avais-je pas réussi à trouver une femme aussi bien qu'elle et qui me veuille bien sans sa vie surtout. J'aurais au moins eu la chance de la connaître ainsi, même si ça n'a pas duré assez longtemps. Et fallait croire que tout ça me perturbait bien trop. Heureusement elle finit par le comprendre, et ne rajoutais rien de plus, jusqu'à ce que je reprenne la conversation pour passer un peu à sa vie à elle, n'osant pas demander pour sa vie amoureuse. La savoir heureuse avec un autre me ferait plaisir mais mal en même temps. Mon cœur se serra dans ma poitrine quand elle parla de son célibat, comme si j'avais le champs libre, alors que non, j'ai pas intérêt à tenter quoi que ce soit. De toute façon, j'en serais incapable. Je ne comprenais tout de même pas pourquoi elle parlait de sa fille ainsi. Et puis forcément, elle rebondissait sur la mienne, et je préférais largement parler d'elle que de ma pauvre vie pathétique Si si, ma fille est devenue la femme de ma vie. Bon, Mina m'arracherait les yeux pour avoir dit ça, mais franchement, je ne regrette pas le moins du monde d'être revenu pour elle. Surtout que Maxyn m'a plus ou moins pardonné et me permet d'avoir Zoey de temps en temps. Confiais-je à Amelia, en souriant enfin franchement, mais toujours de façon assez distante.
Parler d’elle, ce n’était pas quelque chose qu’elle avait l’habitude de faire et ce n’était pas non plus quelque chose qu’Amy aimait beaucoup. En même temps, il n’y avait pas grand-chose à raconter. Depuis leur séparation, la brune était restée toujours là même. Une petite vie bien rangée à Brisbane, une petite blonde à élever et des amis sur lesquels elle pouvait toujours compter. La famille, ça c’était une toute autre histoire dans laquelle Amy détestait s’aventurer. A part Amber sa sœur, elle pouvait faire une croix sur les autres. Et encore, maintenant Amber avait quitté la ville. Alors Amelia ramena le sujet à Enzo. Parce que malgré tout, elle voulait savoir où en était le jeune homme aujourd’hui. Elle savait à l’époque qu’il était un jeune papa et qu’il n’arrivait pas à l’accepter. Chose difficile et Amy pouvait le comprendre. Heureusement qu’elle n’a jamais eu à avouer la vérité à Leo.. « Si si, ma fille est devenue la femme de ma vie. Bon, Mina m'arracherait les yeux pour avoir dit ça, mais franchement, je ne regrette pas le moins du monde d'être revenu pour elle. Surtout que Maxyn m'a plus ou moins pardonné et me permet d'avoir Zoey de temps en temps. » Amy sourit en l’entendant lui raconter sa nouvelle vie. Les choses avaient changés dans le bon sens pour lui et c’était tant mieux. « Mina c’est ta sœur c’est ça ? » Elle finit son verre. « En tout cas je suis contente pour toi de savoir que ça s’est arrangé. Vraiment. » Et elle le pensait, sincèrement. Si cette petite Zoey pouvait lui apporter tout le bonheur que Lily-Rose lui apportait, elle ne pouvait pas être plus heureuse pour Enzo. Amy s’excusa et partit se chercher un autre verre, prenant le verre vide du jeune homme au passage. La Iver commanda deux nouveaux verres au barman et attendit patiemment qu’il lui remplisse les verres vides. Elle revint les mains chargées, avant de les poser sur la table. Une musique en fond raisonnant, elle tendit sa main vers Enzo. « Tu danses ? » Un petit sourire aguicheur accompagnant sa question. Après tout pourquoi pas, si ça pouvait détendre un peu plus l’atmosphère. « Allée s’il te plaît.. » Insista-t-elle en voyant que le garçon n’était pas trop chaud pour se lever.
J’avais enfin réussi à me détendre assez pour parler de ma nouvelle vie à mon ex. Alors que j’aurais voulu qu’elle continue à en faire partie. Mais les choses avaient tourné différemment et aujourd’hui, elle voulait renouer. Moi aussi au fond, même si ça me semblait bien plus difficile que pour elle. Comment faisait-elle … Peut-être n’avais-je pas tant compté pour elle au final. Après tout notre idylle n’avait pas duré très longtemps, je peux le comprendre. Et puis pour ma part, j’avais quand même réussi à m’intéresser à d’autres femmes donc je pouvais bien faire un effort pour qu’on puisse renouer de nouveau. Mais de façon bien plus amicale cette fois-ci. Oui c’est bien ça. Lui répondais-je quant à sa question concernant ma sœur. Ca faisait déjà quelques temps qu’on ne s’était pas reparlé, il est normal qu’elle ait un doute sur le prénom de ma sœur, même si j’en parle toujours un peu trop dès les premières rencontres. En même temps, ma sœur est tout pour moi aussi. Je souriais à Amelia face à son contentement vis-à-vis de mes améliorations concernant ma vie. C’est gentil de sa part. D’ailleurs elle voulait encore m’offrir un verre. Encore heureux que je ne bois pas d’alcool. Même si je risque de ne pas tarder à aller aux toilettes à force. Je me préparais à continuer cette conversation mais voilà qu’elle me proposait de danser Hein ? Non ce n’était pas fin du tout, mais elle m’avait bien pris de court et je ne voyais pas pourquoi elle voulait danser avec moi. J’ai toujours aimé danser, jamais tout seul, mais je ne voyais pas pourquoi elle me faisait subir ça. A croire qu’elle voulait tester mes limites et ma résistance face à ses charmes. Je soupirais quand elle insista et me levais Tu vas me tuer Amy. Lui répondais-je dans un ultime souffle mélangé à un rire nerveux, avant de lui tendre la main pour qu’elle la prenne et qu’on se mette à danser. C’était une mauvaise idée, surtout que déjà dans cette robe elle me faisait de l’effet, alors l’avoir bien plus proche de moi, j’ai peur de ma réaction.
Elle trouvait ça bien que la mère de Zoey accepte qu’il passe du temps avec sa fille. Cela ne pouvait être que positif quant à sa relation avec la petite. Elle au moins ne grandirait pas sans père.. Il avait changé. En bien, c’est sûr et ça se ressentait. Il n’était plus ce gars paumé qu’elle avait revu à Dublin. Comme quoi l’amour d’un enfant pouvait rendre une personne différente. Enzo lui confirma que Mina était bel et bien sa sœur. Amy n’en était plus vraiment sûre depuis le temps, bien que le jeune homme lui en avait parlé à maintes reprises. Mais que voulez-vous, il s’en était passé des choses depuis. Amelia prit alors l’initiative de prendre une nouvelle commande. Elle tenait encore l’alcool, même si à présent elle était un peu plus gaie. Elle n’avait pas atteint le point de non-retour. Alors en revenant, la Iver propose à Enzo de danser. Une musique de fond lui en avait donné envie et puis pourquoi pas après tout. Enfin pas sûr que lui accepte en voyant sa tête lorsqu’elle lui tendait la main. Elle n’était pas douée en matière de relation avec ses exs, ne sachant pas totalement ce qui était bon à faire ou non. Mais tout ce qu’elle savait pour le moment, c’était qu’elle voulait danser. Avec lui. Et Enzo finit par céder. Un sourire victorieux se dessina sur les lèvres d’Amy. Lorsqu’il se leva, la brune se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou. Au fond, ça faisait du bien de le retrouver. Même si elle ne l’admettra pas, il lui avait manqué. Et ce fut en posant son regard sur lui, pendant qu’ils dansaient qu’elle s’en rendit compte. Ses yeux ne décrochaient pas des siens. Elle devenait nostalgique. « C’est bon de te revoir.. » Finit-elle par dire en passant une main sur sa joue. Et en même temps ça lui faisait penser à autre chose. Elle arrivait à l’oublier lui. Pour une soirée, ne plus se repasser en boucle cette scène désastreuse qui les a éloigné. Ce foutu baiser qui aujourd’hui les rendait distant. Et en parlant de baiser, elle avait une soudaine envie de se lancer avec Enzo. Un geste peut-être mal placé, mais Amy se décida. Rapprochant son visage du sien, elle déposa ses lèvres contre celles de son ex. Elle l’embrassa tendrement, puis finit par se retirer. Au pire s’il la repoussait elle ferait passer ça sous les effets de l’alcool, mais elle en avait eu envie.
Dernière édition par Amelia Iver le Jeu 28 Juil - 15:34, édité 1 fois
L’idée de danser ensemble était une mauvaise idée, très mauvaise idée. Pourtant, avec cette si jolie bouille suppliante qu’elle me lançait, je ne pouvais pas refuser. De toute façon, elle le savait bien qu’elle ne me laissait toujours pas indifférent malgré le fait que notre relation se soit brutalement arrêtée il y a un an de cela. Je voulais faire un effort, pour elle, pour renouer, ou tout du moins essayer. Même si en la retrouvant contre moi, dans mes bras, je savais qu’une amitié serait bien trop compliqué. Je me sentais gêné, terriblement gêné, limite je ne savais même plus où on était. Je ne voyais qu’elle, et les détails de son visage qui m’avait manqué et que j’avais perdu à cause de la distance. Elle avait pris quelques petites rides d’expression mais sa peau était toujours aussi belle, lisse et sentait la peau douce. Oui, la peau douce a une odeur. Surtout celle d’Amy. Voilà, je divague totalement, je me laisse aller et je pense à ce qui m’est interdit. Non, fallait vraiment que je parte, illico après cette danse, sinon je vais encore plus souffrir. Mais contre toute attente, alors qu’elle me resserrait le cœur encore une fois en me disant que c’était bon de me revoir, elle m’embrassait. Pour le coup, c’est bien la dernière chose à laquelle j’aurais pu m’attendre. C’est moi qui était persuadé que j’allais l’embrasser si ça continuer. Mais non, elle l’avait fait. Elle venait de m’embrasser et venait de reculer. Merde, je ne lui avais même pas répondu sous le choc. Pas le temps de réfléchir plus longtemps, je plaquais mes lèvres sur les siennes, répondant enfin à son baisé par le mien. Le sien avait beau être timide, pas sûr de lui, le mien était bien plus engageant, fougasse. J’en avais eu envie depuis l’instant où je l’avais revu à la plage. C’était stupide cet espoir. Elle avait certainement juste besoin de compagnie. Parce que après tout, j’avais bien compris que lorsque les femmes arrêtaient leur relation, elle ne revenait jamais en arrière.
Une petite danse, ça ne pouvait pas faire de mal après tout ? C’était ce qu’elle pensait, au début.. Parce que là, Amelia en était arrivée à un stade dangereux. Ses yeux rivés sur le jeune homme, elle n’arrivait plus à décrocher. La brune avait l’impression d’être retournée des années en arrière. Un beau soir où il avait réussi à l’envouter, à ce qu’elle n’arrive plus à s’en défaire. Et bien qu’un peu plus tôt leur conversation ne fût pas des plus joviales, Amy retournait à ce fameux stade. L’alcool y était peut-être pour quelque chose, mais pas que. Il y avait beaucoup plus. Alors elle se lança. Amelia se jeta dans le grand bain et embrassa Enzo. Elle avait peur qu’il la repousse et que leur relation n’empire. Mais d’un autre côté, elle s’en foutait. Elle le voulait juste lui, pour ce soir. C’était peut-être égoïste, surtout après qu’il lui ait confié qu’il avait eu du mal s’en remettre. Enfin bon.. La jeune femme se détacha de son ex, attendant une quelconque réaction venant de sa part. Et elle fut immédiate. Enzo l’attira vers lui pour lui rendre son baiser. Beaucoup plus assuré que le sien qui était sous la retenue. Surprise, elle laissa un temps avant de répondre à son baiser, avec autant de fougue qu’il en donnait. Passant une main dans ses cheveux, elle se resserra un peu plus contre lui. Le souffle coupé, Amy finit par rompre leur baiser, posant son front contre le sien. Ils restèrent un instant ainsi, avant qu’elle ne se recule, l’embrassant encore une fois au passage. Son regard dans le sien, elle avait envie de plus. « Ça ne te dis pas d’aller ailleurs ? » Et par là, Amy insinuait bien sûr, soit chez lui, soit chez elle. Un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres, elle le dévorait du regard. Ils le regretteraient peut-être demain, qui sait ? Mais pour l’instant, la Iver avait juste envie d’en profiter et de penser à autre chose.