C’est comme si je me trouvais dans une autre galaxie, comme si ce monde s’était dupliqué et que je me retrouvais dans cette réalité alternée qui ne pouvait pas être réelle. Je n’en revenais pas non, mais je ne suis pas du genre à réfléchir de midi à quatorze heures, surtout pas avec Amy qui me plaît depuis le premier jour où je l’ai rencontré. Alors aujourd’hui, alors que ce n’était pas moi qui l’avait quitté, comment aurais-je pu la repousser. C’est impossible. J’aurais pu rester en retrait, partir, sans rien dire, elle aurait parfaitement compris, mais je suis faible, horriblement faible face à elle, et j’ai l’impression de me faire mener par le bout du nez. Bizarrement, c’est loin de me déranger pour l’une des rares fois. Ça ne me dérange jamais avec une femme que j’apprécie à vrai dire. Une fois le souffle coupé, on rompait seulement le baisé, pas la proximité, et avec son sourire et son regard coquin, elle me proposait d’aller ailleurs. Encore une fois, impossible de dire non. Bien que je sache que ce ne serait que pour cette fois-ci, c’est évident. Si elle avait vraiment eu envie de stabilité avec moi, elle me l’aurait dit depuis longtemps, et elle ne m’aurait pas quitté. On peut aller chez moi. Je pensais à sa gosse, au cas où, je préférais que ça se fasse en toute discrétion. Sûrement parce que je sentais que je n’étais qu’un objet pour elle ce soir. Non, je n’avais pas envie de m’en plaindre, quoi que j’aie pu dire par le passé. Je lui déposais un dernier baisé avant de revenir vers la table, main dans la sienne Tu veux finir ton verre ou on y va direct ? Lui demandais-je un peu pressé, ayant peur qu’elle change d’avis si jamais elle voulait finir son verre.
Les baisers s’enchainèrent, comme si leur discussion un peu plus tôt n’avait pas eu lieu. Ils étaient partis complètement ailleurs, l’ambiance était devenue totalement différente. Tant mieux dans un sens. Ils parleraient sérieusement demain matin. Enfin si d’ici là, Amy ne prenait pas la fuite. Parce qu’en général, lorsqu’elle passait la nuit avec un homme, la jeune femme partait discrètement au petit matin. Au moins, il n’y avait pas de discussion et de malaise. C’était plus simple. Mais là, ce n’était pas un bel inconnu. Avec Enzo ça serait sans doute différent, qui sait. Ce dernier suggéra de partir chez lui et la Iver ne broncha pas. Ça tombait bien en fait. Lily était avec Eddie à leur appart’. Bon à cette heure-ci la petite devait probablement dormir. Du moins c’était ce qu’elle espérait, mais avec Eddie, on ne savait jamais.. Mais bon, dans tous les cas Amy préférait ne pas allez chez elle. C’était plus prudent. « Tu veux finir ton verre ou on y va direct ? » De retour devant leur table, il était vrai que leurs verres étaient encore à moitié remplis. Amelia attrapa alors son fond de Margarita et le bu d’un trait avant de reposer son verre sur la table. « C’est bon, on peut y aller ! » Dit-elle en riant légèrement. Elle ne voulait pas qu’il pense qu’il lui fallait du courage pour partir avec lui en finissant son alcool. Oh non. Prenant à nouveau sa main, la belle l’entraîna avec elle à l’extérieur et ils partirent ensemble jusque chez le jeune homme.