Les courses poursuites en voiture restent relativement rare. Et pour tout avouer, je n’en raffole pas. Malheureusement ce pauvre dealer un peu trop intelligent ne me laissait guère le choix. C’était pas plus mal en même temps, je pourrais toujours appeler des renforts. C’est d’ailleurs ce que j’ai rapidement fait dès que je me suis mis à sa poursuite. Sterling avait eu un autre affaire et il n’avait pas pu m’accompagner pour arrêter ce dealer. Je ne pensais pas qu’il me poserait autant de problème. Ils savent pourtant que les délits de fuite sont limite bien plus grave que la vraie raison pour laquelle on est venu les arrêter. Mais bon, c’est leur problème. Si je peux les enfermer plus longtemps dans leur petite cage, ça m’arrange totalement. C’est juste que je risque un putain d’accident de voiture et c’est vraiment tout ce dont j’ai horreur. Oui bien sûr j’aime l’adrénaline, mais dans ces poursuites, on ne peut pas vraiment faire attention à tout ce qui nous entoure, à moins d’être un pilote de course, chose que je suis loin d’être, même avec une moto. Mais quand il le faut, il le faut. Alors j’appuie sur le champignon et fais tout pour être à la fois prudent et rapide. Un petit stress s’installe forcément, surtout depuis que j’assume enfin mon rôle de père. J’ai vraiment envie d’assurer pour elle jusqu’à la fin, ne pas faire comme mon père, même si ce dernier ne l’a pas choisi. Je veux vraiment être encore plus prudent, tout comme faire parfaitement le seul métier qui me convient. Et voilà que ça arriva. Mais pas pour moi. J’eus vraiment de la chance pour le coup. Les renforts s’étaient déplacés super vite, même à seulement deux voitures et avaient réussi à barrer la route au dealer. Seulement ils avaient encastrés une autre voiture, une voiture avec une personne innocente. Je m’arrêtais rapidement sur le bas-côté pour aller voir comment ça se passait. Les renforts arrêtèrent le dealer et ne pensèrent même pas à la victime. Parfois je me demande où est passé leur côté humain. Je ne prenais même pas le temps de les réprimander que j'appelais les urgences. J’espérais tout de même que la victime n’avait rien de grave. J’étais calme mais juste un peu inquiet. Alors forcément l’inquiétude monta d’un cran quand j’aperçus cette tête plus que familière Putain de merde Jessy ! J’arrachais presque la portière de ses gonds pour aller voir mon amie à l’intérieur de sa voiture.
Si elle avait su qu'elle se retrouverait dans ce véhicule et qu'elle aurait un accident, jamais elle n'aurait pris un taxi. Oh que non.
Dix minutes plus tôt. Elle quittait tout juste le bâtiment de l'université. Elle avait rencontré le doyen. Et elle était ... oui, elle semblait soulagée. Comme si un gros poids venait de s'enlever de ses épaules. Ou quelque chose dans le genre. Elle passa une mains dans ses cheveux et pencha la tête sur le côté. "Une bonne chose de faite." Ouais. Elle eut un hochement de la tête. Ca s'était bien passé. Ca se précisait, petit à petit. Si tout fonctionnait comme sur des roulettes, oui, elle se retrouverait, à la rentrée prochaine, dans un amphithéâtre. Et non plus dans une salle de classe. Comme elle pouvait le faire actuellement. Et ça, c'était plutôt chouette à dire vrai. Non pas qu'elle n'aimait pas ce qu'elle faisait actuellement. C'était tout le contraire. Mais elle avait envie de plus. Elle avait envie d'enseigner à des gens qui avaient envie d'être là. Et non pas à des personnes qui étaient obligées d'être là. Ouais. C'était la grosse différence. Afin de rentrer chez elle, elle avait demandé un taxi. Oh, elle aurait pu rentrer à pied. Ca lui aurait fait du bien. Et puis, marcher, ça ne faisait pas de mal de temps à autre. Pas du tout. Mais non, là, elle n'en avait rien fait. Elle avait préféré opter pour le taxi. Grossière erreur. Elle s'en mordrait les doigts plus tard. Elle était donc montée dans le taxi. L'air de rien. Tranquillement. Tout se passait comme sur des roulettes. Mais un plan bien huilé ... se déroule parfois avec quelques accrocs. L'accroc, là ? Et bien, c'était ... qu'elle avait pas prévu que la police était à la poursuite d'un criminel. Et que pour arrêter ce criminel, ils avaient usé de tous les moyens possibles et imaginables pour le faire. Et le pauvre conducteur n'avait pas pu éviter l'accident. Le choc avait été violent. Heureusement qu'elle avait sa ceinture. Mais ça voulait pas dire pour autant qu'elle n'avait rien. Elle allait, sans doute, avoir une méchante brûlure en travers de la poitrine. Ca pouvait causer aussi des hémorragies avec la faute à pas de chance. "Fait chier ..." Elle passa une main dans sa nuque. Elle avait l'impression qu'un camion venait de lui rouler dessus. Elle tilta à peine quand la porte s'ouvrit. Mais il lui sembla reconnaître la voix. Alors, elle tourna la tête sur le côté. "Enzo ?" Elle cligna des yeux. Ouais, ça devait être lui.
J’en avais vu malheureusement des accidents dans ma vie, et de toute sorte, pas seulement de voiture. Et celui-là ne fut heureusement pas très brutal. Mais ce n’était pas une raison pour laisser tomber le chauffeur et son passager. Parce que oui c’était un taxi. Et le passager n’était autre que mon amie Jessy, et si je m’étais inquiété à la base, là c’était bien pire. Je fus tout de même soulagé de voir qu’elle était consciente, c’est le plus important. Je vérifiais rapidement si elle n’avait pas de grosses blessures et elle ne semblait même pas saigner. Juste un peu sous le choc. C’est bien compréhensible. Je m’infiltrais alors dans le taxi pour venir lui détacher la ceinture et la libérer de son emprise qui l’avait sauvé. Heureusement des personnes m’avaient suivi et étaient venues aider le chauffeur qui semblait indemne également. Tu peux bouger ? Lui demandais-je alors une fois que la ceinture fut défaite. Même si elle me disait oui, je l’aiderais forcément à sortir de là et je l’emmènerais aux urgences si jamais l’ambulance n’est pas là dans les minutes qui viennent. J’étais vraiment soulagé de voir que cet accident débile n’avait pas fait de blessés graves. Je ne savais même pas si mon suspect était encore en vie, et franchement je n’en avais que faire, tout ce qui m’importait, surtout dans cette situation, c’est que Jessy aille bien.
Elle ne savait pas trop ce qui venait de se passer Tout ce dont elle savait, c'était que ... Et bien, que le véhicule s'était soudainement arrêté. Et qu'elle avait eu le souffle coupé à cause de la violence de l'impact. Heureusement qu'elle avait ... Et bien, qu'elle avait sa ceinture. Sans quoi, Jessy ne donnait pas cher de sa peau. Non. Avec la faute à pas de chance, elle aurait pu faire pigeon vol. Et c'était clairement pas cool. Surtout que ... Et bien, ça commençait à aller bien dans sa vie. L'histoire avec son frère, c'était du passé. Elle avait eu des propositions de job. Tout allait bien quoi. Et il avait fallu une fraction de seconde pour que tout s'arrête. Une fraction de seconde pour qu'elle se retrouve dans une boîte en sapin. Ou bien dans une urne. Une fraction de seconde, une petite erreur et hop, elle aurait pu ne plus être là. Elle avait de la chance sur ce coup. Oui, bon, elle aurait, sans doute, le droit à quelques bleus à droite et à gauche et mais ele irait bien. Et c'était, sans doute, le plus important. En tout cas, Enzo était là. D'ailleurs, elle se demandait si c'était vraiment lui ou bien ... Si c'était pas lui. Peut-être qu'elle rêvait. Si ça se trouvait, elle était inconsciente et il était pas là. Mais non. Parce qu'elle avait ce truc gluant qui coulait de son nez. Nul doute que son visage avait dû venir s'écraser contre le fauteuil passage. Elle toussa un peu et porta sa main à son visage, à son nez plus précisément. Ouais, elle saignait. Enzo lui posa une question. Jessy retira la main de son nez. "Je crois." Ouais, elle n'en était pas certaine. "J'ai juste mal ... Un peu partout." Un peu de mal à respirer aussi. Enfin, ça allait quand même. C'était le choc sans doute. "Mon petit doigt me fait dire que ... c'est à cause d'une opération de la police que j'en suis là, non ?" Lentement, mais sûrement, Jessy se déplaçait afin de se sortir du véhicule accidenté. Pas facile mais elle ne voulait pas rester une minute de plus là.
Pourquoi avait-il fallu que ce soit son taxi qui soit accidenté ? Franchement c'était vraiment pas de chance, surtout qu'il s'était retrouvé au beau milieu d'une course poursuite et trente secondes avant ou après, ça serait tombé sur quelqu'un d'autre. Mais non le destin avait décidé qu'elle n'avait pas encore souffert. Ca m'énerve ce genre de décision, mais malheureusement je ne peux rien y faire, seulement être là pour elle. Et c'est bien ce que je comptais faire. Je lui demandais déjà si elle pouvait bouger pour savoir si elle pouvait se mouvoir pour la faire sortir de la voiture accidentée. Son nez se mit alors à saigner, et j'ai bien failli tourner de l'oeil tellement j'ai horreur de voir les gens, que j'apprécie et dont je me soucie, se mettre à saigner. Mais je resterais fort pour la sortir de là et l'emmener jusqu'à l'hôpital pour vérifier qu'elle n'avait rien de casser à l'intérieur. Parce que non on ne sait jamais. En tout cas, c'était normal qu'elle avait mal un peu partout, elle avait subi un sacré choc physique, un peu moins psychologique, mais quand même, c'est choquant. Mais elle semblait avoir toute sa raison, et c'est sûrement le plus important. Elle réussit à me faire me relaxer un tant soit peu en me faisant sourire C'est de ma faute en fait. Je devais l'arrêter, mais il a réussi à choper sa voiture ce connard. Mais là grâce à ton taxi, il a pu être arrêté. C'est juste la merde que tu te sois retrouvé dedans. Lui disais-je tout en lui prenant le bras pour l'aider à sortir et faire son bras autour de mes épaules pour la faire sortir en douceur de la voiture. Elle n'avait pas beaucoup d'effort à faire, je la soulevais facilement du sol pour la faire sortir. Il ne restait plus qu'à l'accompagner jusqu'à l'hôpital, malgré la folie qu'il régnait autour de nous avec l'arrestation et l'accident. Et bien sûr l'ambulance n'était toujours pas là.
C'était dangereux les taxis. Enfin, si elle avait su qu'il risquait de lui arrivait quelque chose, elle serait, très certainement, restée chez elle. Mais bon. On ne peut pas lire dans l'avenir. On ne peut pas le voir. C'est un risque. Rien qu'en sortant de chez soi et en traversant la rue on peut se retrouver par terre. Jessy émettait l'hypothèse, en tout cas, que ... Et bien, que si elle était là, dans cet état, c'était à cause de la police. Ou du moins, ça devait avoir un rapport. De la faute à Enzo, à ce qu'il venait de lui avouer. Elle le regarda, ne comprenait pas tout de suite ce qu'il voulait réellement dire. Pourquoi de sa faute ? Après tout, c'était pas la voiture du policier qui venait de leur couper la route. Mais celle du criminel. "Y'en a qui arrive à courir plus vite que d'autres." Oui, bon, elle faisait un peu d'humour. Ce qui signifiait que ça allait pas trop mal quand même. Quoi qu'elle s'était mise à tousser. Sans doute un peu le choc. Tant qu'elle crachait pas du sang, c'était le principal. Enzo en vint à l'aider à sortir du véhicule accidenté. Elle se retrouva rapidement à l'air libre, si on peut dire cela ainsi. Mais elle avait mal partout. "Et il avait fait quoi pour que tu lui coures après ? Drogue ?" Parce qu'après tout, il travaillait chez les Stups. Donc, Enzo s'occupait, principalement, du trafic de drogues ou petites substances illicites de ce genre. Du moins, elle ne pensait pas qu'il lui avait couru après pour une histoire de parking ou une connerie dans le genre.
L’entendre parler m’avait déjà rassurée. Elle n’était ni dans les vapes ni en train de délirer. Franchement c’est déjà bon signer. Certes, il restait le risque de l’hémorragie interne, mais il y a peu de chance. Seulement cela reste une hypothèse et c’est pour cela que j’allais directement l’emmener aux urgences. Je lui expliquais tout de même la situation, après tout me voir ici, par le plus grand des hasards, ça surprend c’est évident. Et l’entendre faire une petite blague par rapport à cela ça me rassurait encore plus. Le moral est là, ou alors elle fait semblant pour relativiser. Le principal c’est qu’il soit là. Au moins elle reste éveillée. D’habitude je les plaque en deux deux, c’est pas tout le monde qui a mes jambes de Speedy Gonzales. Lui répondais-je pour répondre sur sa longueur d’onde, même si je regrettais parce que je ne devais pas la faire trop rire. Elle semblait tout de même assez endolorie. Je la sortais donc le plus délicatement mais rapidement possible de la voiture pour aller l’installer dans la mienne. Mais par chance, au moment où je m’y dirigeais et qu’elle me demandait pourquoi je courais après le criminel, les ambulances montrèrent le bout de leur nez. Parfait. C’est ça. Un vrai petit dealer tout malin. Mais pas très prudent. Lui expliquais-je. De toute façon, même les plus malins finissent par se faire avoir d’une façon ou d’une autre, un jour ou l’autre.
Elle avait mal. Partout. Elle était sérieusement endolorie. Franchement, c'était une journée de merde, y'avait pas à dire mine de rien. Ca irait mieux le jour suivant. Quoi que ... Elle allait sûrement poser un arrêt maladie et rester chez elle deux ou trois jours. Ouais, ça lui ferait pas de mal. Du tout. Elle serait bien chez elle. Enfin, si ça se trouvait, elle pensait déjà à demain mais peut-être qu'ils allaient la garder à l'hôpital deux ou trois jours. Ou pas. Elle voulait pas y penser maintenant. Elle ne voulait pas non plus penser à la douleur qu'elle pouvait ressentir pour le moment. Elle était ... dans un piteux état tout de même. Elle essayait quand même de sourire et de faire des petites blagounettes. Mais c'était pas la joie. Se mettre à pleurer ? Oh, elle ne souffrait pas au point de se mettre à pleurer. Mais oui, la douleur était bien présente. Et ça, elle ne pouvait pas la chasser comme ça, en un claquement de doigt. En tout cas, Enzo avait dit quelque chose de marrant. Elle avait souri et elle avait secoué la tête, se refusant à rire. "Me fais pas rire ... J'ai mal partout." Elle irait pas jusqu'à dire qu'il était cruel d'essayer de la faire rire mais presque. "Au passage ... Tu vas devoir m'oublier pendant quelques jours à la salle de sport." Ouais. Parce qu'elle n'allait clairement pas être en forme pour ... Et bien, pour faire une séance de sport. Oh que non. Non, ça, c'est clair qu'elle n'allait pas s'y pointer pendant un petit moment, pour sûr. En tout cas, Enzo la conduisait jusqu'à sa voiture. Sans doute parce qu'il voulait l'emmener à l'hosto pour qu'elle se fasse examiner. Mais les ambulances avaient fini par se pointer. "Pas si malin que ça puisqu'il s'est fait chopé." Elle avait évité de trop bouger la tête. Sait-on jamais. Un ambulancier s'était rapproché de Jessy afin de prendre le relais. Enfin, elle était pas certaine qu'Enzo allait ... la laisser s'en aller sans être dans les parages. Non. "Vous devriez pas trop bouger. Vous pouvez avoir des contusions. Et c'est vraiment pas bon." Non, sans blague. Comme si elle ne le savait pas.
Ma petite blague passa donc comme je l’avais pensé. Mal pour son corps, puisque j’avais réussi à la faire rire. La pauvre, je me sentais encore plus responsable. Parce que oui, si elle a eu cet accident, c’est parce que je coursais cet idiot de dealer. Je suis désolé … Lui répondais-je alors avec une moue réellement navré de lui avoir fait subir de nouvelles douleurs, malgré le fait que j’avais réussi à lui rendre son joli sourire le temps de quelques instants. Forcément, le sujet de salle fit surface. J’eus alors un sourire en coin, me doutant bien qu’elle ne pourrait pas venir pendant quelques jours voire même quelques semaines et que la reprise risque d’être compliquée. Mais je dois bien avouer que je n’y pensais pas à ce moment-là. Je n’y pensais pas, mais oui en effet, va te falloir quelques jours de repos. Mais que ça ne soit pas une excuse pour ne plus revenir hein ?! Lui répondais-je tout en lui envoyant un petit clin d’œil alors qu’enfin les secours arrivaient. Le petit malin n’était pas si malin que ça oui c’est sûr, il s’était bien fait chopé et c’était tant mieux, surtout encore plus depuis qu’il avait provoqué cet accident qui avait risqué la vie de mon amie. L’ambulancier qui venait vers nous souhaitait prendre le relais, mais je déposais moi-même mon amie sur le brancard, il ferait ce qu’il doit faire une fois fait. Il fit une remarque totalement inutile alors que je demandais à Jessy Tu veux que je t’accompagne ? Je ne voulais pas non plus m’imposer, peut-être qu’elle voulait faire le voyage en ambulance seule. Mais je n’hésiterais pas un seul instant à être là pour elle, et ça elle le sait très bien maintenant.
Enzo s'excusait. De quoi ? De quoi était-il désolé ? Qu'elle ait eu cet accident ? Il n'était pas forcément responsable. C'était plutôt le conducteur du taxi. Mais également le criminel. Ils étaient tous les deux responsables. Jessy avait joué de malchance sur ce coup là. Et pas qu'un peu à dire vrai. Non, c'était vraiment la méga poisse. Mais après, ça arrivait ? Non ? Oui, c'était des choses qui arrivaient. La seule chose dont il pouvait s'en vouloir, c'était le fait de la faire rire. Ca, c'était pas bien. Parce qu'elle avait mal partout. Bon, ce qui était bien, c'était qu'elle n'avait pas de mal pour respirer. Jessy avait été chanceuse sur ce coup là. Mais qui sait si elle n'avait pas quelque chose de caché ? Comme un traumatisme crânien ou bien une autre connerie dans le genre ? En tout cas, elle en vint à lui dire que le sport, il allait devoir l'oublier. Pour quelques temps. "On verra, on verra ... On verra déjà si j'ai quelque chose de grave ou bien si ça va vite passer." Elle pensait pas que ça allait vite passer. Du moins, elle pouvait se tromper mais bon. Elle n'en était pas totalement certaine. Du tout. Elle toussa encore un peu. Avant qu'un ambulancier ne se rapproche d'elle et lui demande d'éviter de trop bouger. Non, sans blague ... Elle savait très bien qu'elle devait éviter, au maximum, de remuer. Mais bon, elle ne pouvait pas vraiment s'en empêcher. Il en vint à lui mettre un collier cervical. Histoire qu'elle évite de se retrouver avec quelque chose de vraiment grave. On l'installa sur le brancard et on la rapprochait de l'ambulance. C'était bien la première fois qu'elle avait un accident de ce genre et qu'elle montait dans une ambulance à bien y penser. Et c'était ... flippant. Un peu quand même. Et dire qu'Emily avait vécu pire. Bien pire. Et que ça, ça la terrorisait. Dingue quand même. "Heu ... Et bien ... Si tu sais pas quoi faire ..." Ouais, il était clair que ça ne la dérangerait pas. Mais alors pas du tout.
Jessy pensait pour nous deux à l’après accident, à ce qui nous relie de base, c’est-à-dire, la salle de sport. Forcément, il ne fallait pas qu’elle revienne avant d’être totalement rétablie, sinon, ça risquait fort d’être dangereux. Mais d’un autre côté, vu qu’elle se force à chaque fois pour venir, je doute qu’elle retrouve le courage de revenir une fois qu’elle ira bien mieux. Je la mettais alors en garde, mais comme je le pensais, elle verrait bien par la suite, et l’avantage, c’est qu’elle ne fait pas de promesse. Après tout, je ne pourrais pas éternellement la motiver pour venir faire du sport. Si elle en a marre, je peux parfaitement bien comprendre. Je secouais la tête une fois pour acquiescer à ses dires avant que l’ambulancier ne la prenne en main. Enfin, il l’installa sur le brancard avec la civière. Et forcément, je sentais que Jessy était un peu anxieuse, et puis affronter l’ambulance et le buit et l’hôpital des urgences, ne pouvait pas être une partie de plaisir, surtout tout seul. Alors forcément, en bon ami, je lui demandais si elle voulait de la compagnie. Je l’entendis hésitante, mais elle accepta en quelque sorte. Je viens alors. Lui répondais-je sans hésiter, espérant pour les ambulanciers qu’ils me laissent rentrer, parce que sinon ça va chier pour eux. Et sûrement que le pauvre ambulancier l’a ressenti, parce qu’il me fusilla du regard sans me dire quoi que ce soit pendant que je montais avec eux dans le camion. Parfait. Je lui renvoyais bien sûr, respectueux que je suis, le même regard. J’attendais qu’il soit un peu distrait, évitant notre conversation avant de rajouter à mon amie tout en chuchotant Je crois que t’as une touche … Lui disais-je tout en lui envoyant un petit clin d’œil.
Des douleurs ... de sacrées douleurs d'ailleurs. D'où le fait qu'elle avait le droit, justement, de faire un tour dans l'ambulance. Elle n'aimait pas trop les hôpitaux. Comme tout le monde d'ailleurs. Elle espérait juste que ça ne soit pas grave et qu'on n'allait pas lui trouver un truc. Mais c'était pas bien grave. Elle allait faire avec à dire vrai. Ouais. Et prier que tout ailles bien et que ça ne soit pas grave. Peut-être passer un jour à l'hosto. Ou deux. En observation. Histoire que les médecins soient sûrs qu'elle irait bien. Pour sûr. Enfin, passons. Le brancard avait été emmené dans l'ambulance. Et Jessy avait demandé à Enzo qu'il vienne. Ou plutôt, il avait proposé de venir. Et elle avait accepté sans aucune once d'hésitation. Elle aurait bien appelé son frère pour lui dire qu'elle avait eu ce petit accident mais bon. Avec Emily, il était déjà assez inquiet. Donc, elle n'avait pas envie d'en rajouter. Et puis, dans quelques jours, elle en rirait, non ? Jessy était bien contente qu'il vienne, pour sûr. Au moins, elle serait pas toute seule à faire ça. Enfin, façon de parler. Une fois dans l'ambulance, Enzo en vint à lui dire un truc marrant. Sur le fait qu'elle avait une touche. A son humble avis. Elle fronça des sourcils. "Arrête d'essayer de me faire rire. C'est pas drôle." avait-elle dit dans un soupir. "J'me doute que tu fais ça pour que j'pense à autre chose." Mais bon. Elle n'avait pas besoin de cela. Du tout. L'ambulancier en vint à fermer les portes. Et puis, ils étaient partis, tranquillement. Avec les sirènes en route quand même. "T'es sûr que ça fait rien de venir ? J'veux dire ... t'avais peut-être des choses à faire au bureau." De la paperasse ou des trucs dans le genre. Elle n'en savait rien.
Mon intention de base n’était pas vraiment de la faire rire, plutôt de lui changer les idées, et je n’y pouvais rien si ça la faisait rire au final. Peut-être que c’est ma seule façon pour faire changer les idées à une personne. Une amie tout du moins, puisque je n’ai aucune retenue. Je ne pus m’empêcher de rire par conséquent quand elle me demandait d’arrêter de la faire rire Ok ok ! Je vais parler de choses un peu plus triste alors. Lui répondais-je en lui envoyant un léger clin d’œil, espérant que l’autre zigoto me voit, comme ça je le ferais encore un peu plus chier. En attendant, elle avait bien compris que le but de cette remarque totalement inutile mais assez marrante oui c’est sûr. Elle me demanda alors par la suite si ça ne me dérangeait vraiment pas de l’accompagner. Je fronçais les sourcils et lui répondais J’avais rien de mieux à faire Jessy. La paperasse, elle attendra son tour, le méchant est embarqué et la victime a besoin de moi. Donc, je reste avec toi. Du moins jusqu’à temps qu’on me vire. Lui répondais-je alors, me rendant compte qu’elle était susceptible de rire encore une fois. Je risque de me faire taper une fois qu’elle sera en meilleure forme, oui parce que je sais qu’elle ira forcément mieux et rapidement. Je voulais y croire, donc quand on y croit … Ce n’est pas aussi simple c’est sûr, mais disons que c’est ma façon de positiver et de ne pas penser au malheur.
Elle eut un léger sourire. "Non. Si tu parles de choses tristes, j'risquerais de pleurer. Et c'est pas bien de faire pleurer une femme qui est pas en forme." dit-elle en secouant la tête quelque peu. Oui, bon, elle essayait de ne pas trop bouger mais c'était dur quand même mine de rien. Les portes étaient refermées. Et il était temps de partir. Enzo n'avait rien d'autre à faire. La paperasse, pour plus tard. L'autre crétin, on s'occupait déjà de lui. Et là, oui, Jessy avait besoin d'Enzo. Donc autant profiter de sa bienveillance à son égard et autant accepter qu'il vienne avec elle. Elle l'empêcherait pas. Et elle voulait pas l'empêcher d'ailleurs. "Te virer ? Toi ? J'doute que tu te laisses faire." Parce que Enzo, il était capable de botter des culs pour se faire entendre et faire en sorte de rester, justement, avec Jessy. Donc, oui, quitte à botter des culs, elle était certaine qu'il le ferait si ça pouvait lui permettre de rester. Le voyage en ambulance lui parut être une éternité mine de rien. L'ambulance s'était arrêtée. Et avant que l'ambulancier n'en vienne à la faire descendre avec son collègue, Jessy avait attrapé la main d'Enzo. "S'il m'arrive quelque chose, tu l'diras à mon frère et à ma soeur ?" Oui, bon, c'était un peu glauque. Et elle espérait bien que tout irait bien et que tout ceci ne serait qu'un mauvais souvenir. Mais au cas où, elle voulait l'assurance qu'Enzo préviendrait ses proches. "Non pas que j'ai envie qu'il m'arrive quelque chose mais bon ..." Elle comptait sur lui. Pour annoncer la mauvaise nouvelle. C'était moche, oui, mais bon. Ca n'arriverait pas.
Maintenant qu’on était dans l’ambulance, qu’elle était prise en charge par des professionnels de l’urgence, ou presque, parce que parfois, c’est à se demander si réellement c’est le cas, j’étais bien plus rassuré. Et je voulais surtout être bien présent pour elle, qu’elle ne se sente pas seule, qu’elle ne broie pas du noir, et elle ne semblait pas vouloir devenir triste, heureusement, c’est bon signe. Non c’est vrai, et puis de toute façon, ce n’est pas mon intention. Lui répondais-je simplement en lui faisant un doux sourire, compatissant. En attendant, non je ne souhaitais pas être ailleurs, et elle me fit rire en me disant que je me laisserais pas faire si on devait me virer. C’est certain, mais il faudra bien que je te prête aux médecins à un moment donné. Lui répondais-je alors, même si le terme « prêté » n’était pas très sérieux, et qui me faisait rire plus qu’autre chose. Mais le rire laissa place à la tristesse finalement, et à cause de Jessy. Elle me fit froncer les sourcils avec ses conneries. Bien sûr qu’elle allait survivre, ça m’étonnerait fort qu’elle ait une commotion, ça se verrait direct sinon. Enfin, je suppose. Elle m’avait pris la main pour me dire ça, et j’avais posé mon autre main sur la sienne pour ensuite lui répondre une fois qu’elle eut terminé J’ai compris t’inquiète, et je peux même les prévenir maintenant si tu veux. Lui proposais-je alors, insistant un peu trop certainement, mais je voulais vraiment être sûr qu’elle veuille passer cette épreuve, qui j’espère sera courte et petite, toute seule avec moi.