Oui, elle était inquiète. Oui, si ça se trouvait, elle avait quelque chose de grave et elle ne s'en sortirait pas. Là, pour le coup, oui, Jessy s'était mise à avoir des pensées négatives. Très négatives. Non pas qu'elle n'était pas optimiste habituellement mais là ... Sans doute la peur. Oui, elle avait un peu peur. Ca devait être cela. Ca finirait sans doute par passer. Et si ça se trouvait, elle en rirait bien vite de tout cela. Parce qu'elle irait bien, rapidement. A espérer en tout cas. Elle ne voulait pas se porter la poisse. Oui. Elle irait bien. Enzo allait rester dans les parages. Sauf quand les médecins décideraient de le dégager parce que ... Et bien, parce qu'ils devraient soigner la jeune femme. En tout cas, ça ne l'empêchait pas de flipper. Un peu. Beaucoup même. Alors oui. Elle avait pris la main d'Enzo et elle voulait qu'il prévienne sa famille. Dans le cas où c'était plus grave que prévu. Histoire qu'ils sachent au moins ... où elle était. Et comment tout ça s'était produit. Il avait tenté de sourire et tout en gardant sa main dans la sienne, il en vint à lui répondre qu'il le ferait. Qu'il les préviendrait. Et il pouvait même le faire maintenant si elle le voulait. Jessy aurait bien secoué la tête pour lui dire par la peine mais elle ne voulait pas le faire. Même si elle avait le cou dans ce collier cervical. Autant éviter de bouger, dans la mesure du possible. Elle n'avait pas envie d'aggraver la situation. Ou plutôt, son état. "Non, j'pense que c'est bon. C'est seulement au cas où ... ça parte en sucette ... Bien que j'ai pas envie que ça arrive." Sait-on jamais comme on le dit si souvent. Autant prendre ses précautions. Les portes s'étaient ouvertes. Le brancard était descendu de l'ambulance et on l'emmenait, ou plutôt, on la poussait en direction des urgences. Des gens s'affairaient autour d'elle. Elle évitait, toujours, de trop bouger la tête. Un médecin lui avait collé une foutue lumière dans les yeux histoire de vérifier ses réflexes oculaires. Alors, bien évidemment, ça faisait mal aux yeux. Et pas qu'un peu. "On l'emmène en salle deux." Jessy n'aurait pas su dire si ... Et bien, si le médecin s'était présenté ou pas. Peut-être qu'il l'avait fait. Mais comme y'avait du bruit autour d'elle et que ça partait un peu dans tous les sens, elle n'était pas certaine d'avoir entendu.
Malgré le fait que je savais très bien ce qu’allait me répondre Jessy, je préférais lui proposer tout de même maintenant si jamais elle voulait bien parler à sa famille. Mais finalement, elle ne voulait pas, je le lisais dans son regard, elle n’aurait même pas eu besoin de me le dire par voie orale. Elle voulait réellement que je les prévienne en cas de gros problèmes Moi non plus. Lui répondais-je alors avec mon sourire doux. On arrivait alors enfin aux urgences et je sautais du camion avant que les pompiers fassent descendre Jessy à son tour du camion. Je restais un maximum proche d’elle, l’accompagnant le plus loin possible, voyant le docteur qui allait certainement s’occuper d’elle, simplement parler avec le pompier que j’ai dans le nez. Ok, elle est loin d’être inconsciente, il aurait au moins pu lui adresser un simple bonjour. Mais que dalle. Bref. On allait l’emmener en salle deux, et avant de passer les portes, on me demandait de rester à l’extérieur, comme je l’avais pensé. Je posais rapidement ma main sur l’épaule de Jessy et lui disais J’attends de tes nouvelles dans la salle d’attente. L’informais-je avant qu’il ne l’embarque derrière ces grandes portes blanches battantes. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, elle avait de simples fractures à tout casser, je ne voulais pas m’inquiéter, même si je risquais de le faire jusqu’à temps qu’on me donne des nouvelles sur sa santé. Certes, je ne suis pas de sa famille, mais ils ne sauront pas me refuser au moins de savoir si elle va bien. Je saurais dans ce cas-là si je dois prévenir sa famille, ou si je repasse pour venir la récupérer et la ramener chez elle. Parce que non, je ne comptais pas la laisser se débrouiller toute seule après ce genre d’accident.
Ca irait bien. Elle irait bien. Elle allait se sortir de ce brancard rapidement. Peut-être qu'elle resterait dans un lit d'observation au moins pendant la nuit. Et elle retournerait bien vite à sa petite vie. Enfin, c'était ce qu'elle voulait. Réellement. Elle n'avait pas envie d'y passer. Elle n'avait pas prévu d'y passer à dire vrai. Oh que non. Enzo avait posé sa main sur l'épaule de Jessy. Il ne pouvait pas rester. Les médecins l'éjectaient. Pour le moment en tout cas. Il reviendrait sans doute bien vite à ses côtés une fois que ... Et bien, une fois que le personnel médical se serait assuré qu'elle allait bien. Alors, on prit ces constances. On lui fit faire quelques tests. Que ça soit des tests de motricité ou bien au niveau de sa vue afin d'être sûrs qu'elle n'avait rien. On finit par lui enlever aussi le collier cervical. Elle n'en avait plus besoin. Jessy avait l'impression d'être une poupée entre les mains d'enfants. Ils la manipulaient un peu dans tous les sens. Enfin, façon de parler. Et c'était pénible. En même temps, un accident, c'était pénible. Ca n'avait rien de drôle. Mais alors pas du tout. Combien de temps elle resta dans cette salle d'examen à être observée sous toutes les coutures ? Difficile de dire. Mais pour Jessy, c'était long. C'était très long. Elle demanderait bien à Enzo une fois qu'il aurait le droit de revenir vers elle. Ouais. Jessy finit par se retrouver dans une chambre. Parce que les médecins ne semblaient pas être prêts à la laisser partir tout de suite. Flûte alors. Flûte de chez flûte. En même temps, c'était normal. Elle avait eu un accident. Elle avait quelques côtes en moins. Elle avait échappé de peu à un pneumothorax. Donc oui, cette nuit d'hospitalisation et le jour suivant, ça ne pouvait pas lui faire de mal. Mais alors pas du tout. On en vint à finir par toquer à la porte de sa chambre. Sans doute Enzo. Ca ne pouvait être que lui. Enfin, elle le pensait.
Mon genou stressait. Il sauta, je tremblais, la patience n’a jamais été d’or chez moi. Restez en place est loin d’être mon fort, surtout dans ces moments. Je me tâtais à récupérer les numéros de sa famille pour les prévenir. Mais il fallait d’abord que j’attende l’avis des médecins avant de prendre les devants. J’avais promis ça à mon amie, et je ne pouvais pas la décevoir. Finalement, je n’ai pas pu faire beaucoup de fois les cents pas dans la salle d’attente ni à trop stresser, puisque le médecin que j’avais vu en quatrième vitesse en arrivant aux urgences s’avança vers moi et je fis le reste du chemin presque en courant Alors ? Lui demandais-je un peu trop pressé. Il resta d’un calme olympien et m’expliqua la situation. Ouf, elle n’avait rien de grave, mais ils préféraient la garder en observation pour quelles petites raisons que je n’ai pas vraiment suivi mais peu importe, ce n’était rien de grave. Il fallait juste qu’il la garde encore quelques jours en observation pour être sûr qu’aucune hémorragie interne ne se déclenche. Mais il me faisait part que c’était peu probable, heureusement. J’eus alors l’autorisation d’aller lui faire un coucou, mais pas trop longtemps, vu qu’elle devait se reposer. Chose tout à fait normal. J’avais donc pressé le pas pour me rendre jusqu’à la fameuse chambre de repos de mon amie et y frappais avant d’entrer. J’y voyais Jessy, allongée, un peu dans le gaz et lui souriais avant de la taquiner T’as une salle mine dis donc. Lui disais-je tout en m’approchant d’elle avec un siège sur lequel m’asseoir.
La porte venait de s'ouvrir. C'était ... C'était Enzo, comme elle avait pu s'en douter. Ca ne pouvait être que lui. Puisqu'il était le seul, après tout, à être au courant qu'elle était à l'hôpital. Il était là. Du début, à la fin. Il avait décidé de rester. Et sans doute voulait-il s'assurer qu'elle allait bien avant de s'en aller. Elle s'était redressée un peu tandis qu'il s'était rapproché d'elle. Elle fronça des sourcils en le regardant. "Ah ah, très drôle." Elle savait bien qu'il ne pensait pas à mal et que c'était juste pour la taquiner. "Tu vas devoir me supporter encore pas mal de temps." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Mais j'présume que c'est loin de te déranger, non ?" Ouais. Elle était plutôt contente, elle aussi. Contente que ça ne soit pas grave. Qu'elle sorte rapidement de là, c'était tout ce qu'elle voulait. Après, le médecin lui avait dit qu'elle ne partirait pas tout de suite. Histoire d'être certain que ça irait bien pour elle. Mais surtout histoire d'être certain qu'elle n'allait pas avoir quelque chose de grave ou une connerie du genre. "On t'a dit ? Ils me lâcheront pas ce soir." Elle secoua légèrement la tête. Elle pensait jouer à la morte. Son frère et sa soeur n'avaient pas besoin de savoir que ... Et bien, qu'elle était à l'hôpital. Elle le leur dirait une fois qu'elle se serait sortie de là. Pour sûr. Ca serait sans doute mieux. Bien mieux. "Tu les as prévenus ou tu n'as encore rien fait ? Parce que j'pense que c'est mieux qu'ils soient pas au courant. J'veux pas les inquiéter pour rien." Surtout qu'ils avaient d'autres choses à penser. Alors, oui, peut-être qu'elle pensait trop à leur bien être et pas assez au sien mais bon.
Maintenant qu'on était presque à 100 % sûr qu'elle n'avait rien de grave à cause de ce fichu accident, je pouvais bien dédramatiser en la taquinant sur sa mine. Cela se voyait qu'elle avait vécu un sacré choc et une nuit à l'hôpital ne pourra pas lui faire de mal, au contraire. Elle déconna par dessus en me faisant part que j'allais devoir la supporter encore pas mal de temps et non, ça ne pouvait pas me déranger Je ne sais même pas comment j'ai fait avant pour survivre avec tes harcèlements ! En rajoutais-je alors encore plus de façon encore plus exagérée avant de me mettre à rire. Mais le sérieux pris bien plus rapidement le dessus puiqu'elle me confirmait qu'ils allaient la garder cette nuit Oui ils m'ont briefé. Finalement ils avaient été sympa, ils auraient simplement rien pu me dire. Bon, j'aurais piqué une crise et le docteur était bien plus frêle que moi, certainement qu'il n'a pas voulu me mettre trop en colère. Tant mieux quoi. Elle me posa ensuite une question, et j'en déduisais qu'elle parlait de sa famille, de son frère et de sa jumelle J'attendais de savoir ce que t'avais vraiment avant de le faire, savoir si c'était grave ou non, comme tu le souhaitais. Je repasse demain et s'ils te gardent je les préviendrais, mais sinon, je te ramènerais chez toi. Ca te va ? Lui proposais-je alors, espérant bien qu'ils ne la garderont pas plus que cette nuit. Mais il n'y avait pas de raison, après tout, c'est qu'une simple nuit d'observation.
Elle allait bien. Elle irait bien. Elle se sortirait de cette chance d'hôpital. Pas le jour même. Elle allait devoir patienter un peu. Mais c'était pas bien grave. Tant qu'elle allait bien, c'était tout ce qu'elle demandait à dire vrai. Et Enzo était en train de se moquer d'elle. Elle fronça des sourcils. "Ouais, j'vais faire de ta vie un enfer." avait-elle dit dans un hochement de la tête avec un air pas du tout sérieux à dire vrai. Non. Elle l'embêterait, oui, c'était un fait. Mais pas tout le temps non plus. En tout cas, dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, il n'y aurait pas de sport pour Jessy. Parce qu'elle avait besoin de repos. Et parce qu'elle avait besoin de se remettre. Elle n'avait pas envie d'être blessée à nouveau. Ou bien d'en faire trop et de se faire mal. Ca serait bête, non ? Jessy n'avait pas besoin de ça. Alors, autant rester au calme. Et se remettre de cette histoire. Avec de la chance, ça irait bien rapidement. Enfin, fallait l'espérer. Enzo était au courant. Elle allait rester un peu à l'hôpital. Pour sa propre sécurité. Son propre bien. Enzo n'avait rien dit. Il n'avait pas prévenu Henry ou bien Emily. "Bien. Ca les aurait flippés pour rien." avait-elle dit dans un hochement de la tête. Enzo proposait de passer le jour suivant. Et de les prévenir dans le cas où ... Et bien, dans le cas où elle devrait rester plus longtemps. Elle secoua la tête. "Non, pas la peine. J'le ferais plus tard. Une fois que j'serais sortie de là. J'veux pas les inquiéter." Henry avait fort à faire avec Emily. "Mais j'accepte volontiers ta visite de demain. Et peut-être que tu pourras me faire échapper si jamais ils veulent me garder plus longtemps." Pas sûre qu'Enzo le ferait mais bon. Après tout, s'ils la gardaient, c'était pour une bonne raison.
J’avais eu une sacrée peur aujourd’hui. Une grande dose d’adrénaline surtout. Il est évident que ce soir je me coucherais tôt, en espérant que Maxyn n’ait pas besoin de moi pour que je m’occupe de Zoey. Mais avec ma chance, il y a des chances pour que ça arrive. En attendant, on arrivait encore à déconner avec Jessy, et ça me prouve heureusement qu’elle va encore bien, surtout qu’elle compte me mener la vie dure. Je ne pus m’empêcher de me mettre à rire avant que je n’enchaîne sur le fait que je n’avais pas encore prévenu sa famille quant à son accident. Et elle ne semblait pas vouloir le faire avant d’être sortie. Elle m’avait expliqué oui, qu’elle ne voulait pas les inquiéter, mais je trouvais ça un peu bizarre. Je respectais tout de même ses volontés, mais j’étais content qu’elle accepte que je vienne la chercher demain pour la ramener en toute sécurité chez elle. Je te ferais t’évader, promis. Bien sûr, je ne le ferais pas si les docteurs ne souhaitent pas qu’elle parte mais qu’elle reste encore en observation. Je lui espérais que non. Je m’approchais d’elle et venais lui déposer un baisé sur le front, pour lui sourire une dernière fois et A demain. Avant de quitter la chambre pour mieux revenir le lendemain.