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 #13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up

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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 17:15

Aaron pointait avec justesse les incertitudes et les doutes de Jules, et la renvoyait face à ses propres troubles. Elle n'avait plus le choix : elle ne pouvait pas se défiler. Elle ne pouvait pas simplement tourner les talons, et disparaître par la trappe qui était la seule et unique façon d'entrer et de sortir de la pièce. Elle ne pouvait pas s'évanouir dans la nature, et prétendre que rien ne s'était passé entre eux. Le metteur en scène faisait preuve d'une maturité et d'un réalisme qui faisaient grandement défaut à l'Américaine, dont le cœur peinait à se remettre des dernières péripéties vécues. « Quand j'aurais à nouveau la tête froide. » D'ici une petite dizaine d'années, donc. En présence d'Aaron, dans un espace exiguë, elle n'osait pas repenser en détail à ce qu'il venait de se passer. Elle n'osait pas décortiquer chaque instant, chaque seconde qui avait précédé, puis suivi, ce baiser inédit. Elle n'avait pas suffisamment de recul, pas suffisamment de froideur d'esprit. Elle déglutit alors que l'Italien lui expliquait le schéma qui risquait de suivre. Malheureusement, elle devait être honnête avec elle-même : il avait parfaitement raison. Tous deux, maladroits et fuyards, ne seraient jamais capables de faire évoluer ce moment hors du temps. La fougue leur avait permis une envolée sentimentale exceptionnelle, mais Jules savait très bien que ce moment ne se reproduirait pas de si tôt. « Tu as raison. » Concéda-t-elle en baissant les yeux. Son manque de confiance en elle pourrait parfaitement la pousser à justifier rationnellement ce moment si particulier, tout en se convainquant que cela n'avait eu d'importance que pour elle. Si Aaron ne venait pas chanter la sérénade sous ses fenêtres avec une pancarte lui déclarant son amour sincère, il y avait peu de chance pour que Jules  s'en rende compte. Et encore, elle n'était même pas sûre que cela soit suffisant. « Tu crois ? » Demanda-t-elle, la voix légèrement tremblante. Une fois de plus, elle avait besoin d'être rassurée. Besoin d'y voir plus claire. Besoin qu'il lui dise que oui, cette parenthèse hors du temps ne serait pas la seule. Qu'elle se reproduirait, encore et encore. Qu'ils partageraient des moments particuliers, doux et intimes, loin des regards indiscrets d'autrui.

Et il lui demandait de rester. Il la suppliait, presque. Comment ne pas lui céder ? Son cœur battait fort, très fort, trop fort. Elle était amoureuse de lui. Depuis qu'il avait posé sur elle un regard professionnel et bienveillant. Depuis qu'il l'avait encouragée à se dépasser, à se surpasser. Depuis qu'il avait posé sur son avant-bras une main, pour mieux la diriger dans ses mouvements à l'opéra. En fait, elle avait l'impression d'avoir été amoureuse de lui depuis le tout début. Elle allait lui céder lorsqu'il employa les mots pour achever de la convaincre – la rassurant sur ses craintes, et surtout, sur ce que lui désirait. « Il n'y a pas cinq minutes, tu disais que si on ne poursuivait pas l'effort amorcé, que si on ne faisait pas un nouveau pas l'un vers l'autre, le prochain pas nous ramènerait en arrière. » Commença-t-elle, oubliant sa timidité pour contrer les arguments d'Aaron. Elle pouvait entendre ses arguments, et même comprendre celui concernant Ella. Mais l'âge, c'était tout autre chose. « Je refuse que tu fasses de notre différence d'âge un problème. » Protesta-t-elle, la voix légèrement tremblante. Affublée d'un courage qui lui faisait d'habitude défaut, Jules était déterminée à le faire entendre raison, voire à le faire carrément changer d'avis. Elle s'avança vers lui d'un pas, puis d'un deuxième. Elle restait là ; elle ne fuyait pas. Mieux encore : elle avançait – geste qui pouvait paraître anodin, mais qui était pourtant lourd de sens. « Ça n'a jamais été un problème entre nous, et je ne vois pas pourquoi soudainement, ça devrait en devenir un. » Murmura-t-elle avec douceur. Ils s'étaient toujours bien entendus, et il y avait toujours eu une forte complicité entre eux. Ils pouvaient être heureux, elle en était persuadée. « Si comme tu le dis, je mérite mieux que ça, laisse-nous une chance. » Ajouta-t-elle, d'une voix légèrement tremblante. Elle réutilisait ses mots, espérant le toucher en plein cœur. « Laisse-nous une chance. » Elle avait envie d'y croire. Elle avait envie que ça marche, et elle ferait tout pour.
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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptyMer 31 Aoû 2016 - 11:19




Oh ancient feeling love so beautifully dressed up

Jamais je ne me serais pensé capable de retenir Jules de la sorte. Il y avait cette partie de moi qui l’aurait laissé fuir en pensant que cela aurait été pour le mieux, et l’autre qui s’est levée, qui a pris le dessus sur cette timidité et ce fatalisme. Au final, mon discours vaut pour nous deux. Si nous ne décidons pas maintenant de ce que nous voulons donner comme suite à ce baiser, nous ne le ferons jamais. Le moment sera passé, et il sera trop tard. La jeune femme sait que j’ai raison, je la connais bien. Et je sais aussi ma manière de fonctionner. A cet instant, la balle est dans son camp. Je ne la retiendrai pas plus si elle décide de s’en aller quand même, elle aura pris sa décision. Mais elle peut rester, et de tout mon coeur, je souhaite qu’elle reste. Cela peut sembler pathétique, mais je ne peux pas m’empêcher de la fixer avec ce regard suppliant, mort de peur à l’idée de ceci soit la dernière fois que je la verrai. Cela signifierait que je perdrai une amie chère, ce qui m’est presque plus douloureux que d’essuyer un rejet de sa part. Car je le comprendrais. Comme je lui ai dit, la différence d’âge est conséquente. Ce genre de choses disparaît avec le temps pour des écarts moins grands, mais pas pour nous. C’est ce que tout le monde verra en premier chez nous, et régulièrement il nous sera demandé si nous sommes père et fille. Ce n’est pas facile à assumer. D’ailleurs, je ne comprends pas comment elle peut s’être sentie attirée par quelqu’un qui approche du demi siècle alors qu’elle en a à peine dépassé le quart. Savoir que j’ai cette place dans son coeur depuis quelques temps est une sensation d’autant plus bizarre, mais là n’est pas la question. Pour le moment, nous devons savoir si cet instant est le début de quelque chose, ou la fin.

Jules ne part pas. Après lui avoir fait part de mes propres doutes, elle ne me tourne pas le dos non plus. Au contraire ; elle approche, plus sûre d’elle, et tenant surtout à me faire ravaler la crainte que m’inspire ces vingts ans d’écart entre elle et moi. Un problème qui n’a pas plus lieu d’être aujourd’hui qu’hier. “Ca n’est pas pareil. C’est… C’est différent maintenant. Des collègues, des amis peuvent avoir plus de vingt ans de différence, mais des amants…” Il fut un temps où personne ne s’en souciait. On mariait les adolescentes avec des vieillards. Plus tard, les jeunes femmes épousaient l’homme avec la meilleure situation, qu’importe l’âge ou le physique. Peu à peu, ces époques de relations d’intérêts et d’obligations sont révolues, et de nos jours, seul le coeur parle. Et ce n’est pas un langage qui se soucie du nombre d’années qui nous sépare. Ce n’est que le problème du regard, et encore, pas seulement le nôtre : celui de tous les autres. Pourtant, il n'est écrit nulle part que cela est un interdit. “Jules…” je murmure dans un souffle. Son nom est comme une incantation supposée m’aider à réfléchir -alors qu’il ne devrait rien y avoir à réfléchir. Je ne peux pas la rattraper, la raisonner, pour finalement faire machine arrière. Cela n’a aucun sens, c’est de la schizophrénie. Pourtant, je me demande si elle sait vraiment ce qu’elle fait, ce qu’elle veut, ou si elle n’est pas aussi perdue que moi. Pareille histoire entre nous semble n’avoir aucun sens. Elle est si jeune, si petite, elle a bien trop à vivre pour s'amouracher et s'attacher à quelqu’un comme moi. J’ai du bagage, du vécu, de la lassitude, et tout cela pourrait l’ennuyer. Mais Jules n’est pas n’importe qui, n’est-ce pas ? Elle n’est pas comme les autres, elle ne l’a jamais été. Son regard est si doux, et pourtant déterminé. Elle tient elle aussi à ce moment, et à l’hypothèse de tous les autres moments ensemble qui sont à venir si je signe ce pacte. Nous laisser une chance. Je fais le dernier pas vers elle. Mes mains saisissent son visage, et je colle mes lèvres aux siennes. Elles scellent une promesse. A partir de ce moment, nos chemins de vies se rejoignent et nous marchons dans la même direction. Impossible de savoir combien de temps, ni la destination. Peut-être que nous parviendrons à fonder quelque chose de solide, elle et moi. Quelque chose qui durera des années. Peut-être que ce ne sera qu’une histoire trop courte. Mais ce sera beau le temps que ça durera. “Je ne veux vivre avec le regret de ne pas avoir au moins essayé.” dis-je tout bas, au bord de ses lèvres. Mon regard retrouve le sien, et petit à petit, je lui souris. Après tout, nous n’avons plus que des raisons de sourire à partir de maintenant, n’est-ce pas ? Qu’il est étrange de se dire que nous n’avons fait que nous tourner autour sans le savoir tout ce temps, et que maintenant, le manège est terminé. Maintenant, je peux l’embrasser autant de fois que j’en ai rêvé, parce que ces lèvres m’appartiennent. Du bout du pouce, je caresse un instant sa joue. Elle est belle, adorable, plus belle que Ella objectivement. “Je suppose que mon programme consistant à te faire à dîner est un peu plus de circonstances.” je reprends avec un léger rire. Je ne sais plus vraiment comment on fait, lorsque l’on commence à peine une histoire avec quelqu’un, mais cela me semble être un bon début. A moins que tout ceci ne soit qu’un rêve, un tour de mon esprit, et que je me réveille seul dans mon lit d’ici quelques secondes.

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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptyDim 4 Sep 2016 - 22:25

Jules se demandait quelle mouche avait bien pu les piquer tous deux, ce soir là. Eux qui avaient toujours été timides, presque secrets, se révélaient plus que jamais. Se dévoilaient, même. Ils jouaient cartes sur table, exposant un jeu relativement fourni, mais surtout relativement insoupçonné jusqu'à maintenant. Jules s'apercevait, non sans surprise, qu'ils avaient perdu du temps. Beaucoup de temps. Ils s'étaient côtoyés pendant presque un an, avaient même presque vécu ensemble en cour de la tournée. Et ils avaient su cacher leurs sentiments, par peur de prendre des risques. Ils s'étaient contentés de suivre scrupuleusement les règles de la bienséance, sans jamais outrepasser la moindre barrière pour ne pas éveiller les soupçons. Ils avaient profité de la présence de l'autre avec retenue, avec maladresse presque. Mais presque deux ans après leur première rencontre, la vérité éclatait au grand jour. Et Jules ne comptait pas faire une croix sur cette opportunité tombée du ciel, sur ce rayon de soleil dans sa vie qui la faisait vibrer, et se sentir plus vivante que jamais. « Il n'y a rien de différent. Tu es toujours toi, et je suis toujours moi. » Dit-elle en attrapant sa main. Ses doigts caressèrent avec douceur sa paume, alors qu'elle espérait que ce petit geste le détendrait un minimum. Jules n'était pas suffisamment naïve pour ne pas se rendre compte que le trouble d'Aaron était réel. Réel, tenace, et sincère. Lui faire oublier leur différence d'âge ne serait pas chose aisée, elle le savait. « Nous sommes des artistes. Personne ne s'en formalisera. » Assura-t-elle, convaincue par ce qu'elle avançait. Jules avait beau être une personne discrète et réservée, elle n'en était pas moins observatrice. Leur monde était différent – plus tolérant, plus libéré. Elle ne s'inquiétait pas pour eux, pour l'avenir de leur relation, pour le regard que les autres porteraient sur eux. Elle déposa ses lèvres sur la paume d'Aaron, et fit glisser cette même main le long de sa joue. « L'important, c'est nous non ? Le regard des autres, on s'en fout. Tant qu'ils n'essaient pas de nous mettre des bâtons dans les roues, on s'en fout. Tant qu'on est heureux, on s'en fout. » Tant qu'on s'aime, aussi, on s'en fout. Elle n'osa pas l'ajouter, consciente qu'une telle déclaration, faite aussi vite, ne ferait que rendre la situation actuelle encore plus compliquée. Si Aaron acceptait de leur donner une chance, elle aurait un jour l'occasion de lui dire. Elle en était convaincue. « Aie confiance, Aaron. Aie confiance... » Dit-elle, alors que le metteur en scène avait murmuré son prénom. Elle l'avait presque convaincu de tenter l'aventure, elle le savait. Elle touchait son rêve du bout des doigts. Elle fermera les yeux en sentant ses mains se poser sur ses joues, et sentit mille papillons s'envoler dans le creux de son ventre alors que leurs lèvres s'effleuraient avec tendresse. « Encore. » Quémanda-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds. Maligne et joueuse, elle lui facilita la tâche et attendit que son ancien metteur en scène comble la maigre distance qui les séparait. « Encore. » Répéta-t-elle, des étoiles dans le fond des yeux. Comblée ? Elle l'était. Elle avait obtenu ce qu'elle avait toujours espéré obtenir. Elle avait l'impression de vivre un conte de fée, un rêve éveillé. « Encore, encore, encore. » Répéta-t-elle en enroulant ses bras autour de son cou, avant de combler elle-même la distance qui les tenait trop éloignés à son goût. Elle gloussa légèrement en se détachant de lui, et hocha finalement la tête. « D'accord. » Accepta-t-elle, logeant ses mains dans les siennes. « Je ne suis pas un cordon-bleu, mais je peux te filer un coup de main pour les choses basiques. » Proposa-t-elle, tout sourire.
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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptySam 15 Oct 2016 - 14:58




Oh ancient feeling love so beautifully dressed up

Souriant, presque confiant, mes épaules et mon coeur me semblent libérés d'un poids. Les barrières sont abaissées et les armures posées à terre. Il y a une part de soulagement ; avec Jules, désormais, je n'ai plus à tout calculer, peser chacun de mes mots, réfléchir à mes gestes, à mon attitude, afin de garder à ses yeux la place du sympathique metteur en scène qui garde sa favorite sous son aile. C'est un rôle qui n'est plus vraiment le mien ; maintenant, je peux être complètement sincère. Je peux la regarder, lui parler, la prendre dans mes bras comme je le veux et comme j'en ai envie depuis des mois et des mois. Il n'y a plus rien à cacher, ni plu rien à feindre. La jeune femme sait mes sentiments pour elle, et contre toute attente, je sais les siens pour moi. Et elle semble heureuse que tout rempart entre nous ait été abattu ce soir. C'est un moment que nous attentions tous les deux depuis bien longtemps. Le programme de la soirée semble tout indiqué mais je ne veux pas trop penser, uniquement prendre chaque minute comme elle est. Alors voilà, on peut dire qu'il s'agit de notre première soirée en amoureux. Ayant déjà prévu de l'inviter à rester dîner, ce point là reste inchangé. Main dans la main, nous quittons l'atelier et descendons prudemment le petit escalier. Je m'assure que Jules arrive jusqu'en bas en un morceau avant de rétracter les marches et refermer la trappe. Personne n'y prête jamais attention dans la copropriété, personne ne se doute vraiment de ce qui se cache là-haut. Je déverrouille la porte de mon appartement et invite la petite brune à faire comme chez elle. C'est un peu le cas maintenant qu'elle sera sûrement amenée à venir ici assez souvent. Loin d'être maniaque, je garde mon espace de vie propre et rangé dans la mesure du possible et selon mon degré de flemme hebdomadaire. Mais en prévision de ce soir, j'avais fait un brin de rangement plus tôt dans l'après-midi. Ce dont il est le plus difficile de se débarrasser, ce sont des poils du chat. « Je te présente Livia. » dis-je en indiquant l'élégant angora blanc qui trône sur la table basse du salon, très occupé à ne rien faire. Les meubles ne sont pas de bien haute facture, néanmoins, le tout étant bien agencé et décoré de manière spartiate dans des couleurs chaudes, l'appartement n'est pas moins accueillant et agréable à vivre. Sur aucune étagère, sur aucun mur ne se trouve la moindre photographie personnelle ; à la place, le regard rencontre des tableaux, des babioles, des souvenirs de voyages, et quelques reprographies de clichés en noir et blanc de bons photographes. Le tout a un petit côté appartement témoin sur le parcours d'un centre Ikéa, je l'admets. Dans la cuisine ouverte, je sors de mon cube de cave électrique une bonne bouteille de vin qui devrait convenir pour le dîner que j'ai en tête. « Tiens, utilise tes doigts de fée pour nous ouvrir ceci » Je sors le tire-bouchon et deux verres à pied. A elle de remplir sa mission. Pendant ce temps, l'eau bout pour les pâtes -évidemment. Le veau revient dans la poêle, la sauce tomate au basilic à côté. Pour poursuivre les cuissons, une petite mise en condition est nécessaire. Sur la chaîne hi-fi -je dois partie des rares personnes qui en possèdent encore une avec un tourne-disque intégré- je lance un peu de musique. Mon disque d'Elvis ne quittant presque jamais la machine, c'est celui-ci qui se lance part défaut, Hound Dog résonne soudainement dans l'appartement. « Quoi ? Ne me dis pas que tu n'aimes pas Elvis, sinon ça ne pourra jamais marcher entre nous. » je lance avec un sourire amusé à Jules qui semble surprise sur le moment. Pourtant ce n'est pas comme si mon amour pour le King est inconnu de qui que ce soit -et sûrement pas des voisins. En revanche, je ne me permets jamais de chanter par-dessus la musique, avec l'accent italien persistant il n'y aurait rien de plus ridicule. Je prends une gorgée de vin à la volée puis invite Jules à abandonner son verre sur l'îlot central de la cuisine. Je la tire par la main jusqu'au salon et lui fait faire un tour sur elle-même. « Allez ! » Elle sait déjà à quel point je suis ridicule lorsque je danse alors honnêtement cela ne me fait rien d'imiter quelques déhanchés juste pour m'amuser quitte à momentanément perdre toute once de crédibilité. Mais un bruit dans la cuisine m'arrête net, et je fonce vers les plaques chauffantes en voyant l'eau des pâtes bouillir et déborder de la marmite. « Oh mince ! » Je remue un peu le tout pour calmer les frémissements en pouffant un peu. Ce n'est jamais une bonne idée de faire le malin. Si je rate des pâtes, je peux rendre mon passeport italien.

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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptyJeu 20 Oct 2016 - 22:32

Le monde pouvait bien s'arrêter de tourner ce soir ; Jules n'en prendrait certainement pas conscience avant que le sol ne cède sous ses pieds. Elle se sentait légère, soulagée, libérée même. Elle n'avait plus ce poids sur la conscience, plus ce secret à garder jalousement, plus cette distance à garder avec Aaron. Elle n'aurait plus besoin de peser ses mots, plus besoin de se mesurer et d'être maîtresse d'elle-même en sa présence, plus besoin d'éviter soigneusement son regard au risque qu'il puisse y lire tout ce qu'elle pouvait ressentir pour lui. Maintenant que les barrières étaient tombées et que la vérité était dite, Jules en était sûre, les choses allaient changer. Le vent allait tourner. Et pour le mieux, cela allait sans dire. Elle suivit Aaron, et ils quittèrent cette pièce sous les combles. Jules y jeta un rapide coup d'oeil une dernière fois, consciente que ce lieu abritait désormais des souvenirs impérissables. Leurs premiers souvenirs communs. Elle se laissa guider dans l'appartement du metteur en scène, et sourit en voyant le chat angora se prélasser sur la table basse du salon. Elle s'accroupit devant la boule de poils, et sa main droite vint effleurer le dos de ladite Livia. Jules eut un petit sourire amusé en la voyant tressaillir, et ouvrir un œil pour vérifier que tout allait bien. « Salut Livia. » Murmura Jules, avant de la caresser plus franchement. Le chat sembla hésiter pendant quelques secondes – sans doute ne voyait-elle pas d'un bon œil l'arrivée de cette inconnue. Livia céda pourtant quelques secondes plus tard, et se mit à ronronner. « Tu l'as depuis longtemps ? » Demanda l'Américaine, alors que Livia s'étirait pour s'installer plus confortablement. Elle laissa Aaron se débrouiller seul dans la cuisine, tout en l'observant du coin de l'oeil à quelques reprises. Elle se redressa lorsqu'il fit appel à elle, et se dirigea vers lui pour prendre la bouteille de vin qu'il lui tendait. « Je ne garantis pas le résultat. » Déclara-t-elle en déposant les deux verres sur la table. Elle s'empara de la bouteille, et entreprit ensuite d'éviter toute catastrophe – ce qui n'était pas chose facile. Elle se remémora des gestes précis et instinctifs de son père lorsqu'il ouvrait une bouteille, et tenta de les reproduire. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, le résultat ne fut pas aussi médiocre que prévu ; elle avait ouvert cette fichue bouteille, et avait été suffisamment adroite pour éviter de casser quelque chose. Elle les servit, et alla donner à Aaron son verre. « Ça sent bon. » Fit-elle remarquer en s'approchant de la cuisine. « Qu'est-ce que tu prépares ? » Curieuse, elle ? Un peu, il fallait bien l'avouer. L'Américaine était loin d'être un cordon bleu, mais elle ne disait jamais non à un bon repas. Et ce soir, elle était sûre que ce repas partagé avec Aaron aurait une saveur particulièrement exquise. « Je te laisse choisir à quoi nous trinquons. » Déclara-t-elle en approchant son verre de celui d'Aaron pour les faire doucement s'entrechoquer. La musique résonna bientôt dans la pièce, et Jules arqua un sourcil de surprise. « Je n'ai rien contre Elvis. » Se défendit-elle en souriant. Elle secoua la tête, amusée par la situation. Ce n'était pas son chanteur préféré, mais elle lui reconnaissait volontiers un talent fou. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, on ne pouvait nier que sa personnalité avait laissé une profonde empreinte sur la société Américaine. « Je ne sais pas danser. » Protesta-t-elle, alors qu'Aaron souhaitait la faire tourner sur elle-même. Elle se plia néanmoins à sa volonté, et éclata finalement de rire en voyant le metteur en scène courir vers ses plaques chauffantes. « Et après, tu voudrais me faire croire que tu es un chef ? » Plaisanta-t-elle en secouant la tête. Elle le taquina encore un peu, juste pour le plaisir. « Je n'avais pas imaginé qu'Elvis pourrait te faire tourner la tête à ce point. » Mais malgré ce (presque) râté, elle se montra prévoyante et tolérante, comme à son habitude. « Ce n'est pas grave. Ce sera toujours meilleur que ce que je cuisine. » Assura-t-elle, alors qu'Aaron s'employait vivement à rattraper son manque d'attention.
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Message(#)#13 - julron + Oh ancient feeling love so beautifully dressed up - Page 2 EmptyMar 8 Nov 2016 - 19:46




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Livia, sans réticence, adopte Jules aux premières caresses. Ce n’est pas un animal difficile, au contraire, et en cela elle a hérité, même sans aucun lien du sang, d’une part du caractère de celle qui me l’a offert. Néanmoins, lorsque la petite brune me demande depuis quand le félin fait partie de ma vie, j’occulte ce détail sciemment et me contente de répondre ; « Cinq ans. » La jeune femme fera d’elle-même le calcul et devinera aisément que Livia possède un lien avec le décès de ma femme. Lequel lui sera révélé si elle le demande, si elle souhaite vraiment savoir. Il serait sûrement préférable de laisser la mémoire d’Ella dans un coin pour ce soir afin de profiter d’une soirée qui nous soit dédiée. Jules est en charge d’ouvrir la bouteille de vin, malgré sa maladresse naturelle. « Si tu chantes quelque chose au bouchon, peut-être qu’il acceptera de sortir tout seul. » dis-je en la regardant furtivement se débattre avec le tire-bouchon. La demoiselle parvient finalement à remplir les deux verres sans même une goutte de côté. Pendant que les ingrédients crépitent dans la poêle et l’eau pour les pâtes bout, je saisis la coupe qu’elle me tend avec un discret remerciement. « Veau saltimboca. » je réponds à sa question. « Je me suis dit que j’allais t’épargner le cliché des spaghettis bolognaise. Et épargner ton joli chemisier par la même occasion. » j’ajoute en indiquant ses vêtements d’un signe de la main. Qu’on se le dise, la bolognaise n’a rien de romantique et encore moins de pratique, sauf si l’on trouve du charme aux bouches couvertes de sauce et aux habits tâchées je postillons de tomate. D’ailleurs, pour éviter ce genre de fâcheux incident, je couvre le récipient avec son couvercle. Puis je me tourne vers Jules pour trinquer. « Aux moments où l’on saute sans filet en se disant qu’adviendra que pourra. » En tout cas, à mes yeux, concernant cette soirée, c’est mon cas. Je suis bourré d’appréhensions, pourtant je nous donne une chance. En tentant de libérer un peu de pression et de faire rire Jules, je frôle la catastrophe en cuisine. En remuant l’eau, je parviens à en calmer le débordement sur les plaques chauffantes. Elle ne tarde pas à s’évaporer et s’envoler jusqu’à la hotte qui tourne à plein régime en faisant un bruit de moteur de fusée. Un son que je ne supporte jamais plus de quelques minutes avant de tout désactiver et faire fi des odeurs qui embaumeront tout l’air de l’appartement. Il y a pire que le veau saltimboca pour parfumer. Plus concentré, je termine le plat rapidement en rattrapant mes pâtes de justesse, et avec une cuisson impeccable de la viande sur laquelle coule généreusement la mozzarella. De quoi donner l’eau à la bouche. Entre la cuisine et le salon se trouve un espace salle à manger composé uniquement une table et de quatre chaises, ce qui fait quatre fois trop d’assises pour un homme seul, certes, néanmoins bien pratique lorsque je reçois de la visite, même si cela n’est pas particulièrement fréquent. C’est une soirée paisible qui se déroule, ponctuée de regards et de sourires timides liés aux débuts de cette relation qui nous est tombée dessus un peu plus tôt sans que personne ne s’y attende. Difficile de savoir comment se comporter dans l’immédiat ; cela viendra avec un peu de temps. Elle remonte à bien loin d’époque où je vivais la dernière fois les débuts d’une romance, et j’étais peut-être même plus jeune que Jules. Je me trouve maladroit, parfois inintéressant, ou encore complètement ridicule. Pourtant, quand mon regard se pose sur elle –et à vrai dire il ne la quitte quasiment jamais- les papillonnements dans mon ventre à peine calmés reprennent de plus belle, l’endorphine fait son travail, et finalement, je me fiche des bêtises que je raconte, des silences nerveux, tant qu’elle est présente et que je peux me répéter que j’ai désormais le droit de vivre mes sentiments pour elle. A la fin de la soirée, sur le pas de la porte, je laisse Jules s’en aller après avoir un déposé un baiser encore bien trop pudique sur ses lèvres.

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