Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Affalé sur mon sofa, un carnet de note dans une main, un stylo dans l’autre, je griffonne quelques mots, quelques idées en vrac. Certains jours, les phrases me viennent d’un coup, comme si l'enchaînement des paroles était évident. Et d’autre où je rame, où ma vie ne me donne aucune inspiration. Les voix de G-eazy et Bébé Rexha me font planer. Je jette un coup d’oeil à l’horloge posée au dessus de ma télévision. Déjà deux heures que j’essaie de pondre un truc, en vain. Mon portable vibre soudain dans ma poche. Je soupire et tente d’extirper l’engin de mon jean. « Ouais mec... » On passe nos vies à s’appeler, Nick et moi. On est comme les deux doigts d’une main, on se lâche pas une seule seconde et c’est assez dur pour nous de ne pas être toujours collés l’un à l’autre, comme en Angleterre. «OH ! C’est quoi c’te voix de déterré mec ? » Je ris, il hurle dans le combiné à m’en décrocher les tympans. « ferme là un peu. Rien manque d’inspi. Au début Brisbane m’inspirait grave, mais j’sais pas, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Puis avec ma mère … » Silence de l’autre côté. Il réfléchit. Je sais qu’il me comprend, qu’il essaie de faire son maximum pour me redonner le sourire. « Ecoute hmm, je sais que c’est pas simple pour toi, et je sais pas si du coup ça serait une bonne idée ... » Il murmure presque. Ce n’est pas son genre. Il n’hésite jamais à me dire un truc, même si ça peut faire mal. On est comme ça tous les deux, on se balance des trucs vaches à la figure, les trucs qui blessent, comme si on se disait “je t’aime”. On est comme ça. « Fais pas chier Nick, balance ...» J’entends son sourire. Il se racle la gorge : « Eh bien, on fête l’anniversaire de maman ce soir, et elle aurait aimé que tu sois avec nous, elle voulait te voir… » Je souris en me remémorant la mère Swan. Elle était comme une seconde mère pour moi, on passait tellement nos vies chez l’un et chez l’autre, Nick et moi, qu’on en vient parfois à confondre nos mères. Madame Swan n’hésitez jamais à me faire des remontrances quand il le fallait, et à me prendre dans ses bras en signe de réconfort quand j’en éprouvais le besoin (ou quand c’était elle qui le désirait). « Super. A quelle heure ? » J’étais réellement heureux d’y aller. Je m’empêchais de penser à ma mère, de me dire que ce serait son dernier anniversaire que nous fêterions … Je marquais une petite pause avant de lancer : « Blake sera là ? » Je sentis mon meilleur pote se crisper, sa respiration s’arrêter, puis je rigola doucement dans le combiné, il faisait des efforts. Il m’avait interdit de m’approcher de sa soeur jumelle - et j’avais promis de ne pas le faire - mais il savait que nous étions proches tous les deux, même si ça ne nous empêchait pas de nous bouffer le nez de temps en temps. « Bien sur qu’elle sera là. T’es pressé de la voir ? » Il me testait le bougre. « Évidemment, elle me manque aussi… Eh ouais, y’a pas que toi mec … » Je ris. Il me donna l’horaire et me donna quelques pistes pour trouver un cadeau d’anniversaire de dernière minute pour sa mère. Je raccrochais, le coeur un peu plus léger.
Blake. Mon corps fut parcourut d’un frisson. Depuis combien de temps ne nous étions pas vus ? Bien assez pour me rendre fébrile à l’idée de la revoir. Son corps gracieux, sa peau de pêche, son parfum délicieux … Il fallait que je me calme si je ne voulais pas avoir une trique d’enfer en arrivant chez les Swan. il était d’ailleurs temps que je me prépare pour ne pas arriver à la bourre. Dalby était à environ trois heures de route, et même si j’avais tendance à tracer, je ne voulais pas arriver après la guerre.
Deux heures plus tard j’étais lavé, habillé d’un jean bleu foncé et d’un tee-shirt noir. Je m’étais coiffé, parfumé et j’avais enfilé ma veste en cuir, prêt à partir. Après avoir glissé le petit boîtier emballé dans ma poche - la rue dans laquelle j’habitais avait pleins de petites boutiques, j’avais donc réussi à trouver un joli bracelet discret en or - pris mon casque, mes clés, mon téléphone, je claquais la porte derrière moi et descendais les escaliers à toute allure. Impatient de revoir la belle brune. Entre nous, ça avait toujours été assez étrange. On se bouffait souvent le nez, à se chamailler pour un rien, mais une certaine simplicité s’était établie entre nous, on arrivait à parler de choses très sérieuses comme de choses légères. Mais elle avait ce don de me taper sur le système et de me rendre complètement fou. Je n’étais jamais trimballé dans tous les sens par les femmes, mais Blake avait ce pouvoir sur moi, et ça me rendait totalement dingue. Puis, lorsqu’elle a commencé à prendre des formes - ce qui est arrivé bien trop tôt, quand elle a commencé à attirer les regards, mon regard, Nick m’a tout de suite sauté dessus, me faisant promettre que jamais je ne toucherais à sa jumelle. Mais … mais c’était compliqué. Il y avait entre nous deux une tension sexuelle qui me rendait malade. Impossible de rester dans la même pièce qu’elle sans avoir envie de la plaquer contre un mur. Je faisais de mon mieux pour ne pas avoir ce genre de pensées mais …
Trois heures plus tard, je me garais devant la maison des Swan, à Dalby. Un joli petit pavillon dans un quartier résidentiel assez chicos. Nick avait donné pas mal d’argent à sa mère pour qu’elle puisse vivre dans de bonnes conditions. Je l’avais toujours respecté pour ça, Nick. Il prenait soins des gens qui lui étaient chers, tout comme moi. Il ne semblait n’y avoir que la voiture de Nick garée devant. Il m’avait dit que nous serions au moins cinq mais il ne savait pas qui serait la cinquième personne. J’entrais dans la maison comme chez moi - une habitude - posais ma veste sur la rambarde de l’escalier et me dirigeais vers le salon. « Salut la famille ! Hey mama, t’es magnifique dans cette robe. Elle te va vraiment super bien. Joyeux annviversaire. Prendre des années te rend de plus en plus belle... » Lui dis-je en riant tout en la serrant dans mes bras. Nick et Blake n’étaient pas dans la pièce. Je sortis le cadeau de ma poche et le déposais avec les autres. « Oh, espèce d’enfoiré, tu viens même pas prendre ton meilleur pote dans tes bras ? » Hurlais-je à l’intention de Nick l’invisible.
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Dernière édition par Castiel Wildworth le Dim 3 Avr 2016 - 16:55, édité 2 fois
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
« T’as vu ça maman?! » Blake détale dans la cuisine, le journal à la main, brandissant les pages dédiées aux arts vers sa mère. C’est une copie qui date de quelques jours, qu’elle gardera pourtant précieusement pour les années à venir. « N’essaie même pas de lire, sans tes lunettes tu ne vois rien et on le sait toutes les deux. Je cite : la comédienne principale réussit à faire oublier le texte un peu trop convenu par son talent naturel. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’on entende davantage parler d’elle dans les années à venir. T’as entendu ça?! Bientôt, tu pourras te vanter d’avoir mis au monde l’une des stars d’Hollywood! » Surexcitée, Blake pousse un petit cri de joie avant de plaquer un baiser sur la joue de sa mère. Si elles ont connu une période d’éloignement suite au décès du père de Blake, elles sont désormais plus proches que jamais. Elles ne se voient pas tellement souvent, vu la distance de leurs logements respectifs, mais elles s’appellent à tous les jours et Blake vient la voir le plus souvent possible. Elle est d’ailleurs arrivée quelques minutes plus tôt, parce que sa mère lui a mentionné qu’elle voulait les inviter pour le repas du soir, elle et son frère, et que Castiel viendrait sans doute également faire un tour. Ça l’avait toujours fait rire, cet amour inconditionnel que sa mère portait pour le meilleur ami de Nick. Castiel avait toujours un peu fait partie de leurs vies, mais elle ne l’avait jamais considéré comme son frère. Pendant l’enfance, elle l’avait peut-être vu comme un cousin ou autre truc du genre, mais depuis l’adolescence, Castiel était bel et bien un homme à ses yeux. Un homme intouchable, évidemment. Parce que Nick aurait tôt fait de foutre son poing sur la gueule de Castiel s’il osait toucher à sa sœur. Et Castiel ne ferait jamais rien pour embêter Nick. Dommage.
« Je suis fière de toi, ma chérie. On en parlera plus tard par contre, je dois vérifier la cuisson de l’agneau. Tu veux me donner un coup de main? » Blake accompagne sa mère dans la cuisine, observe tous les petits plats en confection. L’odeur est si délicieuse, c’est une véritable torture de devoir attendre quelques heures encore avant le repas. Elle observe la table déjà dressée, qui comporte cinq couverts. Cinq?! « Euh, maman..? On attend un autre invité, ou quoi? Ne me dis pas que Nick s’est enfin fait une copine… » Ou pire, Castiel?! Elle remarque que sa mère rougit légèrement, effectuant un bref signe de la main pour éviter la question. Mais le regard insistant de Blake a bien raison d’elle, et c’est d’une voix timide qu’elle se met à bafouiller. « J’ai rencontré quelqu’un… Enfin, je le connais depuis longtemps. Toi aussi, d’ailleurs. On voulait attendre que les choses soient un peu plus officielles avant de vous annoncer la nouvelle… » Le sang de Blake ne fait qu’un tour alors qu’elle comprend que sa mère refait enfin sa vie. C’est une bonne chose, sans aucun doute… Après tout, son père est enterré depuis plusieurs années déjà, il est grand temps que Mary passe à autre chose. Même si la situation lui semble étrange, elle hoche la tête, un petit sourire aux lèvres, tentant de se montrer encourageante malgré le malaise qui l’habite. « Il s’agit de Mark. Wildworth. » … Pardon?! Le père de Castiel. Ce type que sa mère connaît depuis plus de deux décennies, ce type qui était ami avec son père… Ce type qui a abandonné sa femme alors qu’elle souffrait d’un cancer. Ce type que Castiel déteste passionnément. Pour l’une des rares fois dans sa vie, Blake est complètement sans mot, et elle se contente de tourner les talons et de détaler dans la chambre qui a bercé ses nuits d’enfance. Elle claque la porte par principe, juste pour embêter sa mère. Et rumine ses idées noires pendant les heures à venir.
« Salut la famille ! Hey mama, t’es magnifique dans cette robe. Elle te va vraiment super bien. Joyeux anniversaire. Prendre des années te rend de plus en plus belle... » C’est la voix de Castiel qui l’extirpe enfin de ses pensées, et en l’entendant, elle détale les escaliers pour venir les rejoindre. Manifestement, son père n’est toujours pas arrivé, et si elle a bien entendu Nick se pointer il y a environ une demi-heure, elle ne l’a toujours pas vu. D’ailleurs, il se montre invisible pour l’instant, même pas foutu de venir accueillir Castiel. « Oh, espèce d’enfoiré, tu viens même pas prendre ton meilleur pote dans tes bras ? » Un sourire se pointe sur les lèvres de Blake, elle qui voudrait pourtant continuer de faire la gueule face à sa mère. « Garde tes beaux mots pour plus tard, tu en auras besoin. », le prévient-elle en décrochant un regard noir à sa mère. « Tu m’accompagnes dehors? », demande-t-elle à Castiel, lui attrapant la main pour l’attirer à l’extérieur. Elle ne lui laisse pas le choix, et referme aussitôt la porte derrière eux, attrapant au passage une image du visage déçu de sa mère. Pleure, tu pisseras moins. « T’as du feu? » Elle sort son paquet de cigarette, le tend à Castiel pour la forme. Elle a décidément besoin de se calmer les nerfs, elle va exploser. « T’es au courant que ton père baise ma mère? » Une façon bien crue d’annoncer la nouvelle qu’elle vient d’apprendre. Manifestement, elle ne peut compter sur le support de Nick – elle a entendu ses rires plus tôt, elle est même à peu près certaine qu’il est au courant de la nouvelle depuis quelques temps – alors mieux vaut avoir Castiel de son côté.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Soudain des pas retentissent en haut, puis un bruit sourd, quelqu’un descend les escaliers à la manière d’un troupeau d’éléphant. Je souris. Je sais parfaitement que ce n’est pas Nick, mais sa soeur, Blake qui arrive en trome dans le salon. « Garde tes beaux mots pour plus tard, tu en auras besoin. » Je hausse un sourcil en le fixant, puis mes lèvres s’étirent en un sourire. Blake a tendance à être énigmatique et à lancer des piques. J’ai beau chercher pourquoi elle me prévient, impossible de trouver la raison exacte. Je la serre brièvement dans mes bras et l’embrasse sur la tempe. Le regard noir qu’elle lance à sa mère me laisse sans voix. Mes yeux font la navette entre les deux femmes. C’est une réaction étrange de la part de Blake, elle qui adore sa mère plus que tout. Elle m’attrape la main vivement. Ses doigts sont si fins, sa paume si petite, qu’elle fait presque la moitié de ma main. Je les regarde. Et sa peau brûle la mienne. Nous ne nous touchons jamais surtout lorsque Nick est dans les parages. C’est une sensation qui m’électrise. « Tu m’accompagnes dehors? » Et sans me demander mon avis, elle me traine dehors. J’entends la mère me lance : « Mais au fait Castiel, qu’est-ce-que tu me racontes, ce n’est pas mon ann...» Je n’entends pas la fin de sa phrase. Blake m’a déjà éjecté de la maison et nous nous retrouvons tous les deux dehors. La nuit est tombée, et la fraîcheur l’a accompagnée. « T’as du feu? »La jeune femme sort son paquet de clopes et me le tend. Je refuse et en sors une de mon paquet - je ne taxe pas quand j’en ai sur moi. Je fronce les sourcils, sors mon feu allume ma clope et le lui tend. Les bras croisés sur mon torse, je lui lance : « Qu’est-ce qu’il t’arrive Blake ? Ca va pas avec ta mère ? Tu m’expliques ?» Mon ton est dur et presque froid mais je ne peux pas rester de marbre quand je me remémore ce regard noir que Blake a lancé à sa mère. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre elles, mais le fait que Blake se comporte comme ça me tape sur le système. Je tire une longue taffe en attendant qu’elle daigne me répondre. « T’es au courant que ton père baise ma mère? » Je m’étouffe avec la fumée qui se trouve encore dans mes poumons avant d’exploser de rire. Blake a cette façon de dire les choses assez cruement, même lorsqu’il s’agit de sa propre mère. Je laisse retomber mes bras, toujours hilare. Mais la jeune femme garde son sérieux et ne semble pas comprendre mon hilarité. Ses yeux me lancent des éclairs et je comprends qu’elle est sérieuse. Mon sourire disparaît doucement, pour laisser place à mes mâchoires serrées : « Tu te fous de ma gueule Blake ?!» Alors que j’attends qu’elle dise quelque chose, des pneus crissent sur les cailloux de l’allée de devant la maison. Je fais volte face, tire une longue et dernière taffe sur ma cigarette avant de la balancer violemment dans le cendrier tout près. L’adrénaline dans mes veines me brûle le corps, j’ouvre la porte avec force, finis de cracher ma fumée dans la cuisine et lorsque je déboule dans le salon, il est là. Ce putain d’enfoiré est là. Dans la maison de la mère de mon meilleur ami. Il est penché au dessus de la femme de son défunt meilleur ami, en train de l’embrasser.
Mes membres se mettent à trembler. Je tente de me retenir, c’est douloureux. Je sers les poings jusqu’à sentir mes ongles mordre la chaire de ma paume. Il ne semble pas m’avoir vu, trop occupé à becotter la mère de mon meilleur ami. « C’est quoi ce délire ? » Ils sursautent à l’unisson. Nick fait enfin son apparition, le regard inquiet. Il nous regarde tour à tour, mon père, sa mère et moi. J’ai envie d’hurler, de tout défoncer. De défoncer la gueule de ce connard. « Fiston ... » Mark se tourne vers moi, un sourire satisfait sur le visage. Il me prend pour un con. « Espèce de sale enfoiré, je t’interdis de m’appeler comme ça !!»Je fais un pas vers lui, mais Nick s’interpose entre nous deux : « Mec, laisse lui une chance … Ils sont heureux, ils se sont fianc... » Mes yeux s’écarquillent, il ne termine pas sa phrase lorsqu’il voit ma tête. Je me mords la langue si fort pour ne pas hurler que je sens le goût de la rouille dans ma gorge. Nick pose ses mains sur mon torse. Il me retient. Et je comprends… « Non … Nick putain, me dis pas que tu m’as fait ça… Me dis pas que t’étais au courant...» Il baisse les yeux, il est mal, je le sais, mais ce n’est pas pire que moi. J’ai l’impression qu’il m’a enfoncé un couteau dans le dos et qu’il s’amuse à tourner la lame en riant comme un taré. « Putain, c’est toi qui a monté le coup… C’est pas son anniversaire hein … » Il secoue doucement la tête. Je me prends la tête entre les mains. J’ai envie de frapper, de démolir. Soudain une main se pose sur mon épaule, je fais volte face si rapidement que Nick recule d’un pas. Mon père me fait face, nous ne sommes plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Nous ne nous étions pas retrouvés dans cette position depuis des années. Il pose sa deuxième main sur mon autre épaule. Il tente de me contrôler, de me montrer qui est le dominant : « Castiel, écoute moi, je suis heureux. Nous sommes fiancés tous les deux. Il faut que tu comprennes, que tu cesses d’être égoïste. Pense un peu aux autres… Tout ne te concerne pas. » Je tremble de plus en plus fort. Je recule d’un pas tout en le repoussant fortement : « T’es sérieux ? Comment est-ce que tu peux seulement oser me dire ça ?? Tu m’as pas vu depuis des années, tu laisses ma mère crever comme un chien, et tout ce que tu trouves à me dire, c’est qu’il faut que je cesse d’être égoïste et que je pense aux autres ? Mais t’as rien compris. Enlève tes oeillères. Celui qui ne pense qu’à son cul, c’est pas moi, connard ! » Sa main part toute seule et s’écrase sur ma joue. Mon visage me brûle, ma lèvre inférieure s’est ouverte. Il n’y est pas allé de main morte l’enfoiré. Je sens mon visage se déformer, la rage et la haine alimente mon corps entier et je vois rouge. Mon poing se serre et je m’apprête à l’envoyer dans le ventre de mon père lorsqu’une main arrête mon bras. « Mon pote, fais pas ça, c’est ton père ! .» Il le défend. Nick défend mon père, alors qu’il sait très bien ce qu’il nous fait subir à ma mère et moi. Mais sa mère est dans l’histoire, alors bien sur il prend position en sa faveur. Je tourne mon visage vers lui, mes yeux son noirs de haine : « Me touche pas … PUTAIN ME TOUCHE PAS ! Si y’avait bien une personne en qui j’avais confiance, c’était toi Nick. MERDE !! » Je hurle comme un démon. Lorsque je me retourne, Blake est là. « Me dis pas que t’étais au courant Blake … » Je n’attends pas sa réponse, la violence me ronge corps. Je me rue vers la porte d’entrée, l’ouvre en l’envoyant cogner contre le mur et quand je sors, l’air frais me fait le plus grand bien. La voiture de Mark est devant moi et dans un moment de folie, je me jette dessus. Mon poing - qui ressemble plus à une masse à cet instant précis - défonce la vitre conducteur. Le verre ouvre ma main, déchire ma peau, m’entaille profondément. Mais je ne ressens rien. Juste de la douleur, et ce putain de sentiment d’avoir été trahi.
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L’hilarité de Castiel prend Blake par surprise, et elle hausse un sourcil en tirant sur sa clope. Il trouve ça amusant, lui?! Elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas hurler. Le seul allié qu’elle avait ne semble pas être de son avis, et elle devra endosser le rôle de la gosse qui rouspète toute seule. Ils ont quoi, à tous trouver la situation normale?! Nouvelle bouffée de cigarette, plus longue, plus forte. C’est pas tellement de ça qu’elle aurait besoin, mais bien d’un verre de vodka. Elle a besoin de se changer les idées, d’oublier ce qu’elle vient d’apprendre. N’importe qui mais pas lui! Le regard noir réservé à sa mère quelques instants plus tôt est désormais adressé à Castiel, et soudainement, son hilarité s’étouffe lentement alors que ses traits se durcissent. Mieux, beaucoup mieux. « Tu te fous de ma gueule Blake ?!» Elle lève le regard au ciel, comme si elle blaguerait sur une telle chose! C’est ce moment que choisit Mark pour arriver, passant par la porte sur le côté de la maison comme si… comme s’il était chez lui. Castiel rentre de nouveau dans la maison comme une flèche, et Blake prend à peine le temps de jeter sa cigarette sur le sol avant de le suivre. Son regard se pose sur sa mère, qui embrasse son petit ami… et, de nouveau, elle se mord l’intérieur de la joue, jusqu’au sang. C’est dégueulasse, rien de moins. « C’est quoi ce délire ? » Les paroles de Castiel font écho à ses propres pensées, alors qu’elle croise les bras en dévisageant les deux protagonistes de l’histoire. Nick apparaît enfin dans le living room, et pour l’une des rares fois de son existence, Blake ne ressent aucune joie en le voyant. L’altercation entre Castiel et son père ne la regarde pas tellement, elle reste donc silencieuse durant l’échange houleux, mais les paroles de Nick réussissent à l’arracher à son silence. « Mec, laisse lui une chance … Ils sont heureux, ils se sont fianc... » Oh non. Tout, mais pas ça! « Fiancés?! » Sa voix est trop aigue par rapport à l’habitude, comme si la désagréable surprise qu’elle ressent cherchait à se manifester à son plein potentiel. Elle dévisage sa mère, puis Mark, puis Nick… avant que son regard incrédule se pose sur Castiel. Évidemment, Nick était au courant. Et, plus que jamais, Blake se sent trahie.
La dispute reprend de plus belle entre Castiel et son père, et elle ne peut s’empêcher de pousser une exclamation d’indignation face aux paroles de Mark. Comme si son attitude était égoïste?! Blake connaît tout de leur histoire, est au courant de la situation de sa mère. Voir Mark se déresponsabiliser ainsi la rend furieuse, et elle fait un pas vers l’avant pour défendre Castiel, mais celui-ci prend la parole. « T’es sérieux ? Comment est-ce que tu peux seulement oser me dire ça ?? Tu m’as pas vu depuis des années, tu laisses ma mère crever comme un chien, et tout ce que tu trouves à me dire, c’est qu’il faut que je cesse d’être égoïste et que je pense aux autres ? Mais t’as rien compris. Enlève tes oeillères. Celui qui ne pense qu’à son cul, c’est pas moi, connard ! » La gifle part toute seule, en un claquement sonore qui laisse un silence lourd s’installer. Comme au ralenti, elle voit le poing de Castiel se former, et mentalement, elle souhaite qu’il frappe fort. Mais Nick l’en empêche, évidemment… Petit lécheur de cul, va. Lorsque le regard de Castiel se pose enfin sur elle, elle frémit. Elle l’a rarement vu dans un tel état, la fureur déforme les traits de son visage, anime son regard d’une flamme malsaine. « Me dis pas que t’étais au courant Blake … » Indignée, elle n’a même pas le temps de répondre avant que Castiel détale vers l’extérieur. Elle tourne alors le regard vers sa mère, vers Mark, vers Nick. Le tableau parfait de la famille parfaite. « J’espère que vous êtes fiers de vous… » Elle prononce ces paroles sur un ton accusateur, avant de détaler à son tour. Elle attrape au passage son sac à main, et les clés de Castiel négligemment posées sur la table à l’entrée. La première chose qu’elle entend, à l’extérieur, c’est un bruit de verre brisé, et elle court jusqu’à Castiel. La vue de la vitre éclatée provoque en elle un puissant sentiment de satisfaction, qui se transforme en malaise en voyant la main ensanglantée de Castiel. « Viens là.. » Elle pose ses mains sur son bras, l’attire un peu vers l’arrière. Il ne sert à rien qu’il se blesse pour endommager encore la voiture, surtout qu’elle n’a pas nécessairement envie de retourner à l’intérieur pour trouver l’attirail afin de soigner ses blessures. « Je sais que t’as envie de lui casser la gueule, mais dans une minute ils seront tous à l’extérieur, prêts à nous infantiliser. On fout le camp? » Elle brandit les clés de la moto de Castiel, et se dirige vers celle-ci sans même attendre sa réponse, certaine qu’il éprouve la même envie qu’elle. « Je conduis, t’es pas en état. » Avec la rage presque animale qu’il dégage, il risque de provoquer un accident sur la route. Blake n’a pas le permis nécessaire pour conduire un tel engin, mais Castiel lui a déjà appris à conduire sa moto, il y a environ deux ans. Elle pourra donc se débrouiller pour foutre le camp d’ici, quitte à attendre que Castiel se calme avant de prendre la route jusqu’à Brisbane. Elle enfile donc un casque, et tend le second à Castiel, enfourchant l’engin et le mettant en route. Elle sent le vent sur ses bras, la fraîcheur de la nuit la fait frissonner. Dans la fureur du moment, elle n’a même pas pris le temps de prendre sa veste, mais elle s’en fiche, hors de question qu’elle retourne là bas. Elle conduit un moment, quittant le petit village où sa mère réside, et s’arrête après une vingtaine de minutes devant une pharmacie. Arrêtant le moteur, elle retire le casque et tourne la tête vers Castiel, devinant ses traits toujours crispés sous la vitre légèrement teintée du casque. « Ne bouge pas, je reviens tout de suite. » Elle disparaît à l’intérieur du commerce, et revient quelques minutes plus tard avec un petit sac. S’assoyant à même le sol, elle fait signe à Castiel de la rejoindre alors qu’elle déballe son attirail. Pince à épiler, alcool, pansements. « Viens, il faut nettoyer ta main, ça va s’infecter. » Elle sent que ce ne sera pas une partie de plaisir, la main de Castiel est salement amochée avec tous les morceaux de verre, mais ils n’ont pas tellement le choix.
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Mon regard glisse vers ma main ensanglantée que je tourne et retourne. Les entailles profondes ne me font même pas ciller. Pour l’instant la fureur est trop importante pour ressentir la moindre douleur. Je remonte les yeux vers la vitre explosé. Le sang macule le verre. Un sourire ironique se peint sur mon visage. Je me vois déjà en train de lui défoncer sa caisse à grands coups de pieds et de poings et peut importe si je m’esquinte. Je veux juste casser ses jouets à défaut de pouvoir lui péter la gueule. Lui effacer ce putain de sourire satisfait qu’il affichait sur son visage. Ca faisait des années qu’il ne m’avait pas vu, et tout ce qu’il trouvait à me dire c’était que j’étais un égoïste ? Il se foutait clairement de savoir comment j’allais, comment ma vie se passait… Rien. Et ne parlons pas de ma mère. Elle était en train de crever mais c’était comme si une étrangère mourrait. Rien ne l’atteignait. Pas même ma mère avec qui il avait vécu de nombreuses années, avec qui il m’avait eu, avec qui … La voix de Blake me fit sortir de mes songes. « Viens là.. » Elle m’agrippa le bras et c’est à ce moment là que je me rendis compte que j’avais lever le poing, près à frapper une nouvelle fois la voiture, peu importait la douleur, peu importait ma chaire déjà lacérée. Je lui jetais un regard à la fois dur et hagard. J’ai l’impression d’être totalement perdu. Un peu comme dans un cauchemar. Un cauchemar que l’on fait sens cesse, qui nous hante et qu’il nous est impossible à comprendre. « Je sais que t’as envie de lui casser la gueule, mais dans une minute ils seront tous à l’extérieur, prêts à nous infantiliser. On fout le camp? » Elle agite devant moi mes clés de moto. Je ne bouge pratiquement pas, je ne cligne pas des yeux. Mon visage est trop contracté, trop déformé par la rage. Mais je comprends ce qu’elle dit et je ne peux qu’être d’accord avec elle. Je tourne entièrement mon corps vers elle et avance la main pour attraper les clés qu’elle agite devant mon visage : « Je conduis, t’es pas en état. » J’ouvre la bouche pour protester mais aucun son ne sort mis à part un grognement qui reste bloqué dans ma gorge. Elle a raison. Même si je suis plutôt bon pilote, je suis tellement à cran que je risque plutôt de nous envoyer voler dans le fossé et nous tuer. A contre coeur je la suis jusqu’à mon bolide. J’ai confiance en Blake, là n’est pas la question, mais je n’ai pas l’habitude de laisser une autre personne que moi conduire mon bolide. Je lui tends mon casque, le seul que j’ai sur moi. Je préfère que ce soit elle qui soit un peu plus protégée en cas d’accident. Je la laisse s’asseoir sur la selle puis monte derrière elle et m’accroche sur les poignées arrière de la moto. Serrer le poing après l’avoir desserré pendant quelques minutes m’arracha une grimace, et je suis heureux que Blake ne m’ait pas vu. Je ne montre jamais ce que je ressens, si la douleur qui me tenaille parfois le corps tout entier. Mais ce soir, j’ai complètement déraillé. J’ai perdu les pédales, j’ai laissé tomber mon foutu masque de marbre. Blake roule prudemment, mais assez vite pour que nous filions assez loin sans que l’on puisse se douter de la direction que nous aurions pu prendre. Vingt-minutes nous séparent de ma scène de rage. Plus nous nous éloignons, et plus la colère redescend, doucement. Je tremble encore de rage mais la haine n’est plus aussi intense, ne brule plus assez mon corps pour effacer la douleur. Les cheveux de Blake volent dans son dos et son parfum qui envahit mes narines me fait frissonner. Nos corps sont si proches, mes cuisses enserrent ses hanches parfaites. Nous nous garons enfin, et je la regarde levant la jambe pour la passer par dessus la selle. Elle est à l’aise et son pantalon met ses courbes en valeur. Je détourne le regard et descend à mon tour. « Ne bouge pas, je reviens tout de suite. » me dit-elle en courant presque en direction de la pharmacie devant laquelle nous nous sommes garés. Blake qui prend soin de moi. Je pourrais en rire pendant des heures, mais je ne suis pas dans le bon état d’esprit. Je n’ai pas envie de rire, je n’ai pas envie de parler, tout ce que je voudrais c’est hurler ses quatre vérités à mon foutu géniteur tout en le rouant de coups. Mes pensées vont à ma mère, qui doit être allongées dans son lit, son corps trop douloureux déconnectant son esprit. Je passe ma main valide sur mon visage. Debout devant ma bécane, le regard dans le vide, je perçois un mouvement. Je relève la tête, la belle brune sort de l’enseigne, un sac plastique à la main. Elle me fait signe de la rejoindre tout en s’asseyant sur le sol. Je l’imite tout en l’observant sortir ses divers achats. « Viens, il faut nettoyer ta main, ça va s’infecter. » Elle a raison, les entailles sont profondes, le verre m’a tranché la main à divers endroit et certains éclats sont encore coincés dans ma chaire. Je lui tends ma main pour qu’elle joue à l’infirmière. Je ne me fais dorloter, surtout depuis que la santé de ma mère s’est plus que dégradée. C’est d’ailleurs le contraire, c’est moi qui prend soin d’elle, je passe chaque jour pour la voir, pour lui faire à manger, pour lui donner ses médicaments, l’emmener à l’hôpital, aller chercher ses courses … Mes yeux se fixent sur le visage concentré de Blake. Elle a ce visage si doux qui cache pourtant un esprit très puissant. Je serre les dents pour m’empêcher de retirer ma main et de balancer des insultes à tout va. « Merci … Tu n’étais pas obligée de venir avec moi tu sais ! » Je commençais à penser que mon père n’avait pas si tord, je venais de gâcher un repas en famille. Sa mère avait l’air si heureux. « Je crois… Je crois, enfin j’suis pratiquement sur, de ne pas en vouloir à ta mère… Moi aussi je veux son bonheur. Elle a tellement souffert, vous avez tellement soufferts… Mais…» De ma main valide je sors une clope de mon paquet et pose se dernier aux pieds de Blake pour qu’elle se serve, une fois que son travail sera terminé. Je coince la longue tige de papier entre mes lèvres et fouille dans mes poches à la recherche de mon zippo. La flamme orangée allume rapidement ma cigarette tandis que j’aspire une grande quantité. La nicotine qui se propage dans mon corps calme mes tremblements, m’apaise légèrement. Je suis heureux que ce soit elle qui se trouve avec moi et mes pensées se dirigent vers Nick. Le sentiment de trahison me brûle les entrailles. « Pourquoi lui ? Pourquoi l’avoir choisi lui ? Ta mère est canon, elle aurait pu trouver des tas de mecs et j’suis sur qu’elle aurait fait un malheur. Mais Mark ! » J’ai beau retourner la situation dans ma tête, je n’arrive pas à comprendre.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
De voir Castiel si docile surprend Blake, ce n’est clairement pas dans ses habitudes. Accepter de la suivre, la laisser conduire sa précieuse moto, s’asseoir sur le sol près d’elle pour qu’elle s’occupe de sa main… ça ne lui ressemble pas, tout ça. Il doit être en état de choc, sinon il l’aurait envoyée au diable avec sa pince et ses pansements. « Tu sais, ça risque de faire mal… » Elle tend le bras, prend doucement la main blessée de Castiel dans la sienne pour l’approcher d’elle. Il fait plutôt noir à l’extérieur, mais un néon de la pharmacie réussit à les éclairer suffisamment pour qu’elle puisse voir ce qu’elle fait. Avec la pince, elle se met donc en quête de chaque morceau de verre, serrant les mâchoires à la vue du sang. Elle n’a pas le cœur sensible et n’est pas du genre à s’évanouir face à une petite goutte de sang, mais sa main est salement amochée et elle se demande même si il ne devrait pas carrément aller à l’hôpital. Qui sait, peut-être qu’il aurait besoin de points de suture, et ça dépasse complètement ses capacités. Mais elle continue tout de même ce qu’elle fait, sans proposer d’aller voir un professionnel. Après tout, Castiel est un grand garçon, il décidera lui-même s’il croit que c’est vraiment nécessaire. Le morceaux de vitre tombent sur le sol un à un, avant que Castiel la tire de sa concentration. « Merci … Tu n’étais pas obligée de venir avec moi tu sais ! » Elle lève le regard vers lui, lui adressant un sourire amusé. Il croit quoi là, qu’elle serait restée sagement là à jouer la gentille fille? Au fond, Castiel lui a rendu service en lui offrant ce moyen de transport. Elle-même avait laissé sa voiture à Brisbane (le pauvre engin étant si peu fiable, elle préférait généralement prendre le train pour de longs voyages), mais elle aurait trouvé un moyen de foutre le camp. Un taxi, dans le pire des cas. « T’inquiète, je voulais partir. Et puis, il y a quelque chose de réjouissant dans le fait d’imaginer la tête qu’ils doivent faire en ce moment, pas vrai? » Elle imagine trop bien le tableau : sa mère doit larmoyer en disant qu’elle a tout gâché, Nick doit tenter de la consoler maladroitement, et Mark… Non, elle ne veut même pas penser à lui.
« Je crois… Je crois, enfin j’suis pratiquement sur, de ne pas en vouloir à ta mère… Moi aussi je veux son bonheur. Elle a tellement souffert, vous avez tellement soufferts… Mais…» Elle l’écoute en silence, réfléchissant à ses paroles. Elle le trouve adorable, avec cette tendresse absolue qu’il éprouve envers Mary. C’est vrai qu’elle a toujours été très maternelle avec lui, c’est normal qu’ils s’entendent bien tous les deux. Mais Blake, elle… Elle n’arrive pas à lui pardonner. Oh, qu’elle refasse sa vie n’est pas un problème en soi, ça elle peut le comprendre. Mais pourquoi avoir choisi le père de Castiel?! Lors de la séparation de ses parents, ou plutôt, lorsque son père a décidé de foutre le camp… Il a passé pas mal de temps dans la résidence Swan. Mary connaît tout de l’histoire, pour avoir longuement consolé Castiel à plusieurs reprises. Alors que s’est-il bien passé pour qu’elle finisse dans le même lit que cet homme immonde? Et pire, fiancée à lui?! Elle soupire bruyamment en retirant le dernier morceau de glace. « Attention, c’est maintenant que tu vas souffrir.. » Elle débouche la petite bouteille d’alcool et en verse une généreuse rasade sur les plaies encore ouvertes, grimaçant à Castiel un sourire d’excuse. Puis elle approche lentement son visage, soufflant avec douceur sur la peau pour que l’alcool sèche plus rapidement. C’est étrange d’avoir une telle proximité avec lui, cette petite séance d’infirmerie en devient presque agréable. Elle attrape la boîte de diachylons, et les applique tout aussi délicatement sur les plaies. Satisfaite de son travail, elle tend la main vers le paquet de clopes de Castiel et s’en allume une à son tour, tirant une longue bouffée pour se calmer un peu. « Pourquoi lui ? Pourquoi l’avoir choisi lui ? Ta mère est canon, elle aurait pu trouver des tas de mecs et j’suis sur qu’elle aurait fait un malheur. Mais Mark ! » Elle hoche la tête, Castiel pense la même chose qu’elle. « Je l’ignore. D’un point de vue extérieur, je peux comprendre qu’une femme soit attirée par lui. C’est un bel homme, cultivé et amusant. Mais après ce qu’il a fait… et ma mère, qui sait tout ça… Elle le connaît, elle sait ce dont il est capable. Je ne… Je ne peux pas comprendre. » En tout cas, si Mary s’attend à ce que Blake joue la demoiselle d’honneur à son mariage, elle peut toujours rêver. Hors de question qu’elle assiste à cette union.
La sonnerie de son portable retentit, et Blake grimace en voyant le nom de son frère s’afficher. Il peut bien rêver, lui aussi. Elle montre l’écran à Castiel, secouant la tête, puis refuse l’appel. Quelques instants plus tard, c’est le portable de Castiel qui se manifeste, et Blake pousse un petit rire sans joie, tirant de nouveau sur sa cigarette. « Je me demande ce que mon père penserait de tout ça… », finit-elle par ajouter, levant le regard vers le ciel. Il lui manque toujours, par une journée ne passe sans qu’elle ne regrette sa présence. Mais en cet instant précis, la douleur est pire que jamais. Elle donnerait n’importe quoi pour pouvoir lui parler quelques minutes, ou pour qu’il la serre dans ses bras juste une seconde… Elle sent son regard s’embuer, et cligne de nombreuses fois les paupières afin de chasser ces larmes qu’elle ne souhaite pas afficher face à Castiel. Mais elle sent bien qu’il voit clair dans son jeu, qu’il n’est pas dupe face à cet instant de faiblesse, et Blake soupire de nouveau. « Quel gâchis… Moi qui me réjouissais à l’idée de passer une soirée avec vous deux. », dit-elle en faisant référence à Nick. « Mais tu sais, on ne devrait pas les laisser gâcher notre nuit. Je ne connais pas trop les environs, mais on devrait bien pouvoir trouver un bar sympathique pour faire la fête, non? »Elle sait bien que ni un ni l’autre n’ont réellement la tête à s’amuser, mais ils doivent impérativement se changer les idées. Et quelques verres d’alcool ne leur feront pas de tord, vu l’état dans lequel ils se trouvent.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
La situation a quelque chose d’étrange, comme si Blake avait toujours pris soin de moi d’une certaine façon et qu’aujourd’hui nous passions à la pratique. D’autres images surgissent dans ma tête mais la voix de la belle brune me sort de mes pensées : « T’inquiète, je voulais partir. Et puis, il y a quelque chose de réjouissant dans le fait d’imaginer la tête qu’ils doivent faire en ce moment, pas vrai? » De quoi parlions-nous déjà ? J’ai l’esprit comme embrumé, mes pensées allant dans différentes direction. Ah oui, je lui signifiais qu’elle n’avait pas été obligée de m’accompagner. Même avec ma main déchirée j’aurais pu conduire. J’étais un sanguin, tant que l’adrénaline coulait dans mes veines, je pouvais faire tout est n’importe quoi. « Attention, c’est maintenant que tu vas souffrir.. » Blake est douce, mais la brûlure de l’alcool à 90 degrés sur les plaies béantes m’arrache un grognement sourd. Je ferme les paupières, si fort que des étoiles dansent dans le néant. Je serre les lèvres mais ne dit rien. Je suis un homme pas une lopette. Après cette séance de torture, elle me bande la main délicatement. Tandis que je tire une nouvelle latte sur ma cigarette, Blake termine de me bander la main et attrape une cigarette dans mon paquet avant de l’allumer. Nous sommes tous les deux silencieux, on entend seulement le bruit de nos aspirations. La fumée de cigarette s’élève autour de nous mais une petite brise vient la chasser rapidement. Je ne comprends pas pourquoi Mary a choisi Mark… Je fais part de mon questionnement à Blake : « Je l’ignore. D’un point de vue extérieur, je peux comprendre qu’une femme soit attirée par lui. C’est un bel homme, cultivé et amusant. Mais après ce qu’il a fait… et ma mère, qui sait tout ça… Elle le connaît, elle sait ce dont il est capable. Je ne… Je ne peux pas comprendre. » Je secoue la tête. Que s’est-il passé pour qu’elle puisse lui tomber ainsi dans les bras, alors qu’il a causé tant de douleur à ma famille, alors que c’est un monstre ?! Nous nous taisons une nouvelle fois, appréciant le silence de la nuit. Je jette un coup d’oeil à ma montre. Vingt heures trente. Nous nous sommes enfuis comme si nous avions le diable aux trousses. Mais en réalité, si nous étions restés, j’aurai fait un carnage. Je m’en serais surement pris à mon père - et à son visage surtout. Je le voyais d’ici, avec son sourire entendu et ironique. Il se foutait de ma gueule, à chaque instant de ma vie j’avais l’impression qu’il me montrait du doigt en s’esclaffant. Soudain, la sonnerie du portable de Blake nous arracha à nos pensées. Elle le sortit de sa poche, grimace en voyant le nom de l’émetteur puis me montre son écran. Nick. Nick le traitre. Une nouvelle bouffée de haine me fait suffoquer. J’écrase rageusement mon mégot de ma botte. Fait chier. Blake ne répond pas. La sonnerie cesse enfin mais pour peu de temps. Rapidement Nick se transforme en harceleur et m’appelle. Tout comme Blake, je laisse sonner. Et je dois faire un effort surement pour ne pas envoyer mon portable s’éclater contre le mur le plus proche ou répondre et insulter vivement mon meilleur pote. Finalement, la sonnerie agaçante cesse.
« Je me demande ce que mon père penserait de tout ça… » La voix de Blake est légèrement tremblante - une personne lambda ne l’aurait pas remarqué, mais je la connais depuis si longtemps. Nous avons grandis ensembles, j’étais là le jour où son père est décédé et chaque fois qu’elle me parle de lui, j’entends sa voix chevroter faiblement. Mais je sais qu’elle ne veut pas perdre la face devant moi, elle veut se montrer forte. J’aimerai lui dire qu’elle n’a pas à faire la dure devant moi, qu’elle peut se laisser aller mais je ne le fais pas. Si elle pense ne pas pouvoir se lâcher avec moi, elle doit avoir ses raisons. Je me renfrogne légèrement. Et je lève les yeux vers le ciel, à l’instar de la jeune femme à mes côtés. « Quel gâchis… Moi qui me réjouissais à l’idée de passer une soirée avec vous deux. » Je souris faiblement en reportant mon regard sur son doux visage. Ses joues se sont rosies lorsque ses yeux se sont embués, je ne peux que reconnaitre ce changement physique lorsqu’elle pense à son père et que la douleur la submerge. Je me rapproche légèrement d’elle. « Quelle merde ! J’avais même acheté un cadeau à ta mère ! » Je tente de ne pas penser à Nick. « Mais tu sais, on ne devrait pas les laisser gâcher notre nuit. Je ne connais pas trop les environs, mais on devrait bien pouvoir trouver un bar sympathique pour faire la fête, non? » J’acquiesce silencieusement en me relevant. Elle a raison. On avait prévu de faire la fête ce soir, de s’amuser et de rire, j’avais vraiment besoin de me changer les idées, surtout depuis que ma mère fonçait vers une mort certaine. Je lui tendis la main pour qu’elle se relève. Une brise fraîche nous balaya et je vis la chair de poule remonter le long des bras de Blake. Je retirais rapidement ma veste en cuir pour lui tendre : « Mets là, t’es congelée. Et enfile le casque. Cette fois c’est moi qui conduit. » Me faire conduire une fois avait suffit à blesser mon ego. J’enfourchais ma bécane, mit le contacte de ma main valide puis mit mes lunettes de soleil. A défaut d’avoir un casque pour protéger mes yeux du vent, j’aurais les verres de mes lunettes. J’attendis que Blake monte derrière moi et enroule ses bras autour de moi. Je lui fis resserrer son étreinte pour qu’elle s’accroche bien puis je nous lançais à toute vitesse sur la route. La douleur de ma main engourdissait mon poignet et mon bras, mais je m’empêchais d’y penser en me concentrant sur la route et surtout le corps de Blake plaqué contre le mien, à ses cuisses fines enserrant mes hanches, à ses mains plaquées sur mon ventre… Nous fûmes arrivés à destination en une quinzaine de minutes. J’avais roulé vite. La moto engloutissant les kilomètres à une allure folle, mais j’avais une passagère, j’étais allé bien moins rapidement que si j’avais été tout seul. J’attendis qu’elle descende pour arrêter le moteur. Le bar/pub devant lequel nous nous étions arrêtés était à une bonne heure de Brisbane. J’avais eu la chance d’y jouer lorsque j’étais plus jeune, avec Nick. Nous avions mis le feu au bar et ça avait contribué à nous donné envie de nous lancer dans la musique. « Tu voulais qu’on fasse la fête ? C’est l’endroit parfait, du moins dans le coin. Et bordel, j’ai la dalle ! » Lui dis-je en lui tenant la porte du bar. La musique était assourdissante et il y avait déjà du monde. Dans les coins un peu reculés du pays, les badauds avaient l’habitude de boire de bonne heure…
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Elle croise le regard de Castiel, alors qu’elle vient de parler de son père. Elle sait qu’il sait, ou du moins qu’il devine le trouble qui l’habite présentement. Elle sait également qu’il vivra sans doute cette douloureuse perte dans les mois à venir, et lui fait la promesse muette d’être là pour lui lorsque le jour viendra. Perdre un parent, si jeune, est une chose absolument horrible, la douleur qui s’en suit paraît presque insurmontable sur le coup. Elle-même a pu compter sur le soutien de ses proches lors du décès de son père, mais elle n’en a pas voulu. Elle a préféré fuir, se ressourcer lors d’un voyage de plusieurs mois en Europe. Mais c’est Castiel qui a su la pousser à en parler, à enfin crever l’abcès… et elle se promet de l’aider à son tour lorsque le temps viendra. « Quelle merde ! J’avais même acheté un cadeau à ta mère ! » Blake a un petit rire amusé, la situation est d’un ridicule! « C’est adorable. Tu es adorable. » Castiel acceptant ensuite sa proposition d’aller se changer les idées en faisant la fête, Blake se lève, s’étirant paresseusement, les bras tendus vers le ciel. Lorsque Castiel retire sa veste et la pose sur ses épaules, elle se contente de lui sourire, acceptant sans rouspéter. Il a raison, elle a froid, et l’odeur de Castiel qui imprègne le vêtement n’est pas sans lui plaire. « Mets là, t’es congelée. Et enfile le casque. Cette fois c’est moi qui conduit. » Elle hoche la tête, jugeant qu’il est désormais en état d’exécuter une telle tâche sans les envoyer direct à l’hôpital. « Merci.. Pour la veste. », dit-elle finalement avant d’enfiler le casque. Elle grimpe à l’arrière de la bécane, passant ses bras autour du torse de Castiel, son corps restant néanmoins éloigné de lui. Mais il ne la laisse pas faire, la forçant à se rapprocher, et elle appuie finalement sa poitrine contre son dos, enserrant ses minces bras autour de son torse, serrant les cuisses sur ses hanches. Une proximité à laquelle elle devrait être habituée – elle a été sa passagère des dizaines de fois – mais qui réussit à la troubler. Elle regrette simplement de devoir porter ce casque, de ne pas pouvoir humer son odeur, sentir ses cheveux fouetter son visage… Et ces pensées la troublent encore plus que la proximité dans laquelle ils se trouvent. Un quart d’heure plus tard, ils arrivent face à un pub, mais Blake n’a pas envie de descendre aussitôt. Elle est bien, là, contre lui… Mais elle n’a pas envie qu’il la questionne, elle n’a pas envie de se justifier. Elle se contente donc de se redresser, de retirer son casque, puis descend de la moto, passant les mains dans ses cheveux pour leur donner un peu de volume. Elle jette un coup d’œil au pub, entendant les échos de la musique, le brouhaha des voix à l’intérieur. Quelques jeunes sont à l’extérieur, fumant des clopes, et Blake décide qu’elle aime déjà l’endroit. « Tu voulais qu’on fasse la fête ? C’est l’endroit parfait, du moins dans le coin. Et bordel, j’ai la dalle ! » Elle pouffe de rire, hochant la tête. Elle aussi crève de faim, elle espère que le bar sert quelques trucs à manger. L’odeur sentie dans la cuisine de sa mère quelques heures plus tôt lui revient en tête, et elle tente bien vite de chasser ces pensées. Elle ressent une pointe de culpabilité face à sa mère, mais n’ose pas l’assumer.
À l’intérieur, ils trouvent une banquette un peu à l’écart, qui leur permettra au moins de discuter sans devoir crier à tue-tête. L’ambiance est agréable, un groupe pop-rock se produit sur scène, et plusieurs clients de l’endroit dansent sur la petite piste de danse aménagée au centre de la pièce. Une serveuse vient rapidement les voir, mais Blake n’a pas encore eu le temps de jeter un coup d’œil au menu et lui demande donc de repasser dans deux minutes. « Je pourrais avaler n’importe quoi, je suis affamée. », confie-t-elle à Castiel en regardant le petit menu qui se trouve sur la table. L’endroit n’offre rien d’exceptionnel, mais tout lui met l’eau à la bouche. « Pour vous. » Blake lève la tête vers la serveuse, qui vient de déposer sur la table une bière, et elle hausse un sourcil d’incompréhension. La serveuse pointe du doigt un type installé à quelques tables de là, qui regarde Blake avec insistance, lui adressant même un clin d’œil. Blake ignore comment réagir, elle est assez habituée de se faire draguer au bar où elle travaille, mais là, en compagnie d’un autre homme, c’est carrément une première. Elle lève les yeux au ciel, puis pousse la bière vers Castiel. « Tiens, c’est gratuit, autant en profiter… », dit-elle en lui adressant un sourire complice, avant de commander un gin tonic et un cheeseburger à la serveuse.
L’incident avec le type aurait pu s’arrêter là, mais avant même que leur commande arrive, il revient à la charge, en venant carrément à leur table. « Tu viens danser? », demande-t-il à Blake, lui adressant un sourire qui se veut séducteur, mais qui ne fait que provoquer un sentiment de dégoût chez la jeune femme. Elle l’ignore superbement, mais le type insiste. « Allez, ne fait pas ton indépendante. Je sais que tu en crèves d’envie. » Blake lève de nouveau le regard vers lui, le dévisageant un moment. « Je ne suis pas seule, comme tu peux le voir. Alors soit gentil et va voir ailleurs si j’y suis. » Elle tourne la tête vers Castiel, puis, prise d’une impulsion soudaine, elle s’avance vers lui et pose ses lèvres sur les siennes. Ils ont déjà partagé un baiser à l’adolescence, mais il s’agissait d’un truc maladroit, sans conséquences. Là… ses lèvres rejoignent agréablement les siennes, provoquant un puissant sentiment de vertige en elle. Sa langue trouve rapidement la sienne, elles se taquinent avec douceur, comme si le geste était déjà familier. L’une de ses mains vient se poser avec délicatesse sur sa joue, effleurant la barbe de deux jours du bout de ses doigts, alors que le baiser perd un peu de son innocence en devenant plus profond, plus assumé. Un baiser passionné, qu’elle désirait depuis toujours sans réellement en avoir conscience. Leurs lèvres se séparent et leurs regards se croisent, Blake tente de lire celui de Castiel pour y déceler le même trouble qu’elle-même ressent. Du coin de l’œil, elle remarque que le type lourd a enfin détalé, et c’est une chance. Elle voudrait faire un commentaire sur le type, blaguer sur ce qu’elle vient de faire, remercier Castiel de l’avoir aidée dans cet échappatoire improvisé. Mais elle reste silencieuse, le regard perdu dans celui de Castiel, trop ébranlée pour prononcer la moindre parole…
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La musique semble entrainante, tout du moins, c’est totalement le genre de mon groupe. Lorsque j’ouvre la porte du bar, l’odeur de transpiration, de bière et cigarette m’arrache un sourire, ça me rappelle mes premiers bars. La première fois que j’ai joué devant un public, j’étais seul sur scène, avec pour seuls accompagnements ma guitare et ma voix. Depuis j’ai parcourus du chemin, et c’est grâce à mon groupe que j’en suis ici aujourd’hui. Un sentiment de nostalgie s’empare de moi et chasse un peu la haine qui m’habite depuis plus d’une heure. L’odeur, bien qu’infecte et écoeurante, de la friture m’ouvre encore un peu plus l’appétit. Je laisse passer Blake et son corps svelte et tout en muscle. Mon regard tombe sur ses hanches qui se balancent de gauche à droite, et sa démarche chaloupée me fait tourner la tête. Je dois faire un effort presque surhumain pour détourner le regard et enfin prendre connaissance de ce qu’il y'a autour de nous. Enfin j’aperçois le groupe qui joue sur scène, des jeunes, un peu dégingandés. Je jette un rapide coup d’oeil d’expert à leur matos, et je ne peux pas m’empêcher de m’esclaffer. Ce ne sont que des instruments de récup’ et ça me rappelle tellement mes - nos - propres débuts. Les gens transpirent la joie et le bonheur, s’en est quelque peu contagieux et je me prends même à sourire en les regardant se déhancher sur la piste.
Je suis Blake jusqu’à une banquette à l’écart des gens, là où les gens ne se pressent pas les uns aux autres et où la musique semble moins forte. Nous nous asseyons l’un à côté de l’autre, ce qui nous permettra de discuter plus facilement et c’est un peu comme si nous avions besoin de la proximité de l’autre. La sentir proche de moi, son corps irradiant une douche chaleur et son parfum qui me chatouille les narines et qui efface toutes ces odeurs immondes. Nous sommes à peine assis depuis quelques secondes qu’une serveuse nous saute déjà dessus. Elle me lance un regard appuyé, bas plusieurs fois des cils, cale sa cuisse contre notre table en nous demandant ce que nous souhaitons manger. Je n’ai pas le temps de répondre que Blake l’envoie valser en lui disant qu’elle ne sait pas encore ce qu’elle souhaite manger. « Je pourrais avaler n’importe quoi, je suis affamée. » Je ris en me penchant près d’elle, collant presque mon visage contre son épaule, afin de jeter un coup d’oeil sur le « menu » - ou du moins à la carte qui servait de menu au pub. « J’ai une dalle d’enfer ! » Quelques minutes plus tard, la serveuse revint, me faisant toujours autant de charme. Mais cette fois, son attention est dirigée vers la belle brune à mes côtés tandis qu’elle déposait une bière devant elle. « Pour vous. » Je tourne mon visage vers Blake qui hausse un sourcil interrogateur en réponse à la serveuse. Cette dernière tend un doigt manucuré vers le bar où un homme, aux allures de lourdeau du coin, nous fixe - ou plutôt ma fixe - d’un oeil salace. « espace de vicelard va ! » je peux m’empêcher de penser. Il la regarde avec ce regard lubrique de mec frustré. L’enfoiré ose draguer une fille accompagnée d’un homme. Puis ce n’était pas comme si j’avais l’air d’une petite fiotte. Je ne dis rien et glisse de nouveau mon regard vers la belle brune. Elle lève les yeux au ciel puis fait glisser le verre dans ma direction. « Tiens, c’est gratuit, autant en profiter… » Je hausse les sourcils puis saisi le verre tout en le levant à l’intention du trou du cul scotché au bar. Je le fixe dans les yeux avant de porter le verre et de boire d’une traite la pinte. Connard. Blake a le temps de commander et une fois la boisson terminée, je m’empresse de dire à la serveuse que je souhaite la même chose mais avec un verre de whisky à la place du gin tonic. Elle me lance un sourire provocateur avant de se détourner de notre table et de se mettre à tordre des hanches dans une démarche qui se veut aguicheuse - mais qui ne m’atteint absolument pas. Surtout quand une brune incendiaire est pratiquement collée à moi.
Nous discutons quelques instants du groupe qui se produit sur scène, attendant notre commande, lorsqu’une présence vient troubler notre discussion. L’autre enfoiré du bar. Je lève lentement les yeux vers lui, un regard noir - je l’étripe dans mes pensées. « Tu viens danser? » Il se fout de ma gueule. Il ne me regarde pas une seule seconde, ses yeux luisant d’alcool sont rivés sur le corps de Blake qu’il détaille - du moins, sa poitrine qu’il semble trouver fascinante. Blake ne répond pas, tandis que je sers les poings sur mes genoux. J’inspire lentement avant d’expirer tout aussi doucement. « Allez, ne fait pas ton indépendante. Je sais que tu en crèves d’envie. » Je fulmine. Il ose. Je tente de me calmer et laisse gérer Blake, je sais qu’elle ne supporte pas d’être trop couvée. Si je m’écoutais, l’homme aurait déjà la tête explosée sur la table, mais Nick se charge déjà très bien de prendre Blake pour une princesse en détresse. « Je ne suis pas seule, comme tu peux le voir. Alors soit gentil et va voir ailleurs si j’y suis. » Dit-elle en parlant de moi. J’avance le torse dans la direction du mec, qui semble enfin s’apercevoir de ma présence : « Maintenant casse toi, connard ! Le mec me regarde comme si je lui disais que j’étais gay, un sourire presque ironique peint sur les lèvres. Alors que je m’apprête à me lever pour laisser agir mes poings, Blake se penche vers moi, et soudain ses lèvres, douces, sont sur les miennes. Incapable de résister, je me prête au jeu et lui rend son baiser, ma langue pressant la barrière de ses lèvres pour aller à la rencontre de la sienne pour une danse sensuelle. Nous nous rapprochons l’un de l’autre, ma main glisse dans nuque pour la maintenir contre moi tandis que mes lèvres, avides, se font plus pressantes contre les siennes. Sa main caresse ma joue et je sens ses doigts fins frôler ma tempe et ma mâchoire. Mon corps tout entier frissonne. Mais notre étreinte cesse brutalement, marchant un petite grognement rauque. Merde ! Mon corps tout entier vibre de désir, mon membre est déjà à l’étroit sous ma braguette. Depuis déjà quelques années Blake me rend fou. Mais cette fois, je suis prêt à céder à la folie, à y plonger tête la première si elle souhaite m’entrainer vers cette pente infernale.
Nos regard se croisent, le mien brûlant, mais elle n’ose plus dire un mot. L’autre vicelard s’est enfin barré, il a enfin compris. La tension sexuelle est si intense à ce moment précis entre Blake et moi que personne pourrait faire comme si de rien n’était. Un silence presque pesant s’installe mais par chance la serveuse nous apporte notre commande. Elle me lance toujours ses regards provocateurs mais semble remarquer les joues rosies de Blake et mon regard fiévreux. Elle fait glisser nos assiettes et nos verres devant nous avant de partir rapidement. « C’est pas trop tôt ! » Dis-je tandis que je me jette sur mon assiette. J’en suis déjà aux trois quart de mon cheeseburger lorsque décide de rompre le silence : « J’ai cru que ce connard te lâcherait jamais. On peut pas te laisser cinq minutes sans que tu te fasses sauter dessus … » dis-je tout en saisissant mon verre de whisky avant d’en boire une longue gorgée : « Putain, en plus j’ai pas la gueule d’être ton mec ou quoi ? » Je jette un coup d’oeil à la salle, le mec semble avoir disparu, puis fait de nouveau face à la belle brune. Puis, pris d’un coup de speed, je me lève d’un coup : « Allez viens, on va danser ! » Lui dis-je en lui tendant la main. Le baiser - torride - que nous avons échangé quelque minutes plus tôt m’a littéralement tendu. C’est comme si je venais de me prendre une décharge électrique et que la seule personne pouvant calmer la tension est Blake, et surtout de sentir son corps bouger contre le mien.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Le regard qu’ils partagent s’éternise, Blake déglutit difficilement alors qu’elle tente de reprendre le contrôle de son souffle affolé. La tension est intense, palpable. Elle n’entend plus la musique, ni la rumeur des voix et des rires, ni les verres qui se reposent bruyamment sur les tables. Plus rien n’existe, sinon eux, sinon ce baiser qu’ils viennent de partager. Ils sont malheureusement – ou heureusement, c’est selon – interrompus par la serveuse qui dépose les assiettes sur la table, envoyant un regard qui se veut séducteur à l’intention de Castiel, mais qui rappelle étrangement à Blake l’image de Bugs Bunny qui salive devant un faisan. Blake lui envoie un regard noir, et la serveuse ne se fait pas prier avant de retourner vers les cuisines, à sa plus grande satisfaction. « C’est pas trop tôt ! » La gorge encore nouée par les événements, Blake se contente de pousser un petit grognement d’approbation, attaquant son cheeseburger et ses frites. Ils mangent en silence, Blake lui jetant toujours de petits regards furtifs, cherchant quelque chose à dire pour rompre le silence qui semble bien s’être installé entre eux. « J’ai cru que ce connard te lâcherait jamais. On peut pas te laisser cinq minutes sans que tu te fasses sauter dessus … » Blake cesse de mâcher, son regard se posant sur Castiel alors qu’un sourire s’étire sur ses lèvres. Il a passablement raison, rares sont les soirées où elle sort sans qu’elle ne se fasse draguer par des types du genre. Il faut croire qu’elle dégage quelque chose qui pousse les hommes à s’essayer un peu trop ouvertement, mais elle les éconduit toujours. Elle n’est pas non plus une sainte, elle s’est parfois laissée séduire par quelques hommes… mais sans plus. « Putain, en plus j’ai pas la gueule d’être ton mec ou quoi ? » Elle rêve, ou Castiel est jaloux? Du moins, il semble possessif envers elle, à moins qu’il soit simplement heurté dans son égo? Blake avale finalement sa bouchée, arrosant celle-ci d’une longue gorgée de son gin tonic. « T’inquiète, tu vaux mille fois mieux que lui. » À dire vrai, elle n’a même pas pris la peine de détailler le type du regard plus qu’il le fallait, parce que Castiel est à ses yeux le seul qui compte ce soir. Elle a toujours eu un genre de béguin pour lui, une attirance enfouie depuis longtemps qu’elle refoule constamment vu la situation avec Nick. Mais, chaque fois qu’elle est en sa présence, elle ne remarque plus les autres, son regard s’accrochant à Castiel comme le ferait un aimant. « Et tu as tout à fait la gueule d’être mon mec. », finit-elle par ajouter, avant d’engloutir la dernière bouchée de son repas. Oui, vraiment, elle pourrait se voir partager la vie – et le lit – d’un homme comme lui.
« Allez viens, on va danser ! » Castiel vient de se lever d’un bond, lui tendant la main pour qu’elle l’accompagne sur la piste de danse. Ravie de ce petit retournement de situation suite au malaise dû au baiser, elle se lève avec enthousiasme, terminant d’un trait son verre, avant de glisser sa main dans celle de Castiel alors qu’il l’entraîne vers la piste de danse. Juste le fait de sentir la paume chaude de sa main contre la sienne suffit à la troubler, elle n’ose imagine l’effet qu’aura son corps contre le sien. La musique est énergisante, et même si le groupe semble novice, ils lui paraissent plutôt doués. Elle remarque non sans plaisir que le type lourd semble avoir disparu, avec un peu de chance il a quitté l’endroit sans plus de cérémonie. Au moins, il y aura eu un net avantage à s’être fait aborder par ce mec, songe-t-elle en regardant leurs mains nouées. La foule étant dense, Blake s’approche de Castiel, son corps se déhanchant au rythme de la musique. Un air entraînant, qui lui fournit de l’énergie alors que ses bras se nouent autour du cou de Castiel. L’air musical n’est pas nécessairement propice à une danse rapprochée, mais Blake n’en a rien à faire, elle a envie d’être près de lui, et si elle en croit le regard qu’il pose sur elle, l’envie est partagée. Elle sent que quelque chose vient de carrément changer entre eux, comme si des années de tension inassumées viennent enfin d’être vaincues pour laisser place à une attirance indéniable, à une chimie inexplicable. Son corps effleure celui de Castiel, poitrine contre torse, bassin contre bassin, alors qu’elle se déhanche plus lentement que la musique le suggère. Ses mains, quant à elles, prennent le temps d’effleurer la nuque de Castiel, de caresser ses cheveux. Son regard fiévreux est dirigé directement vers le sien, avant qu’elle s’approche davantage, ses mouvements devenant volontairement langoureux. Elle prend plaisir à le provoquer, mais également à susciter en elle un désir plus grand que nature. Son regard s’arrache au sien, sa tête vient se poser contre l’épaule de Castiel, puis ses lèvres viennent trouver la peau de son cou, qu’elle mordille doucement avant de l’embrasser avec tendresse. Puis, n’y tenant plus, elle redresse de nouveau la tête, ses mains exerçant une légère pression sur la nuque de Castiel pour qu’il vienne la retrouver, pour que leurs lèvres se joignent une fois de plus. Un baiser qui n’a rien n’innocent, rien d’hésitant. C’est comme si leurs lèvres étaient faites pour être ensemble. Sans gêne aucune, se fichant éperdument de tous ces gens qui les entourent, Blake l’embrasse avec fougue, son bassin se collant encore plus au sien, parce qu’elle veut sentir son désir contre elle, parce qu’elle veut avoir la preuve que ce trouble qu’elle ressent est bel et bien réciproque. Elle a chaud, l’effervescence du moment lui monte à la tête, elle voudrait simplement quitter l’endroit, retrouver Castiel dans un lieu plus intime. Mais elle a peur, peur que le moment passe, peur que Castiel refuse d’aller plus loin par respect pour Nick. Elle ne pourrait supporter un rejet, pas maintenant que la valve est ouverte. Elle se contente donc de laisser ses lèvres jointes aux siennes, taquinant sa langue de la sienne, tout en reprenant son déhanchement devenu presque salace contre son bassin.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
La piste de danse est bondée. Tous les habitants - ou tout du moins tous les jeunes - des villages et petites villes alentours se sont donnés rendez-vous ici. Le groupe enflamme le dance floor avec leur musique Pop Rock. Les gens hurlent dès que le chanteur a un petit mot pour le public, certains chantent les paroles à tue tête, d’autres encore bougent leur corps mais sont trop bourrés pour comprendre ce qu’il se passe réellement autour d’eux. J’enserre la petite main de Blake dans la mienne, ses doigts fins entrelaçant les miens. Je ne la lâche pas une seule seconde, comme si j’avais peur de la perdre dans la foule - pourtant ce n’est pas comme s’il m’était impossible de la retrouver, la salle n’est pas immense non plus. Mais, à cause du gros lourdeau de tout à l’heure, j’ai peur pour elle, peur qu’elle se fasse alpaguer dans un coin sombre par l’autre enflure. Alors je l’entraine dans mon sillage, lui ouvrant la voie, écartant les corps pour qu’elle ne se fasse pas chahuter.
Nous arrivons enfin au centre de la piste, à quelques pas de la scène. Je jette un regard au chanteur au même moment où ses yeux se posent sur moi. Il écarquille un instant les yeux, une question muette sur les lèvres alors qu’il continue de chanter. Il m’a reconnu. En étant un tant soit peu intéressé par la musique, il ne peut que me reconnaitre. Surtout depuis que nous sommes LE groupe en vogue. Je lui lance un sourire en coin, il hoche la tête puis jette un coup d’oeil à ses musiciens qui me lancent un regard appuyé. Je leur fais un petit signe de tête avant de me reconcentrer sur la brune qui se colle contre mon corps. Un nouveau frisson me parcourt le corps, il remonte le long de mon échine, presque douloureux. Face à moi, Blake entame une danse langoureuse, ses bras noués autour de mon cou. Je tente de me retenir pour ne pas passer mes bras autour de son corps, pour ne pas faire glisser mes grandes mains sur ses hanches fines. Mais je suis incapable de me retenir plus longtemps. Je ne suis pas connu pour mon self-control et je suis incapable de résister à une belle femme. Et encore moins à Blake. La tension qui m’habite depuis des années, depuis que Blake est devenue une femme, semble vouloir me pousser à la faute. Je sais que je ne peux pas, que je ne dois pas céder, je n’en ai pas le droit. Je ne devrais pas l’approcher. Mais la tentation est trop puissante. Je suis oppressé. Je ne peux pas résister plus longtemps et j’envoie balader Nick et son pacte de merde. Adieu promesse. Il m’a trahi, à mon tour de trahir ma promesse. Ce n’est pas mon genre, je tiens toujours parole. Mais là, m’empêcher de toucher à sa soeur, m’empêcher de céder à mon désir, à cette attirance mutuelle… J’en suis incapable.
Rapidement mes mains glissent sur ses côtes, puis descendent le long de ses flans pour enfin arriver vers ses hanches que je saisis à pleines mains. Je ne fais même plus attention à ma main bandée, à ma main déchiquetée. Tout ce que je sens, c’est le corps bouillant de Blake contre le mien, sa poitrine qui s’écrase contre mon torse, ses hanches qui se calent contre les miennes. Son corps s’emboite au mien à la perfection, comme si nous étions fait l’un pour l’autre. Je coince une cuisse entre les siennes, et mon intimité frotte contre son bassin. Je suis si dur qu’il lui ai impossible de ne pas sentir mon désir pour elle. Son corps bouge lentement contre le mien, faisant grimper mon désir d’un cran. Je suis à la limite de l’implosion. La chaleur envahie mon corps tandis que j’enserre un peu plus ses hanches. Merde. Qu’est-ce-que je suis en train de faire ? Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Nous jouons à un jeu dangereux. Et au moment où je me dis qu’il faudrait que je m’écarte d’elle, que je sois raisonnable, elle pose sa tête contre mon épaule, se rapprochant encore plus de moi, et ses lèvres viennent embrasser la peau sensible de mon cou. La sensation de ses dents qui agrippent ma peau m’arrache un grognement sourd, mes mains se dirigent vers ses fesses rebondies, parfaites et je la sers un peu plus encore. Puis enfin elle se redresse, tire légèrement sur ma nuque pour m’ordonner de me pencher vers elle pour capturer mes lèvres entre les siennes. Mes mains descendent légèrement pour passer sous ses fesses, j’exerce une légère pression qui l’a fait se lever un peu plus vers moi afin que nos visage soient pratiquement à la même hauteur. Mes lèvres avides se pressent contre les siennes, ma langue inquisitrice cherche la sienne et nous nous embrassons avec violence. Nous avons dépassé le stade du chaste baiser. C’est comme si nous avions besoin de ce contact, comme si ça nous été vital. Alors que Blake ralentit la cadence, écartant légèrement son visage du mien, je remonte une main jusqu’à sa sa joue, passant mes doigts dans ses cheveux, l’obligeant à garder ses lèvres pressées contre les miennes. C’est brutal. Et ça me fait un bien fou. J’ai envie de me noyer dans son parfum, dans la chaleur de son corps. Soudain je l’oblige à se retourner, collant mon torse contre son dos, mon bassin et mon érection douloureuse contre ses fesses. Mes mains enserrent toujours ses hanches, l’empêchant de bouger. Je cale mon visage dans son cou, hume longuement son odeur qui me fait tourner la tête. Je fais courir ma langue le long de sa jugulaire. Le goût salé de la légère couche de sueur qui recouvre sa peau me fait frissonner. Je dépose quelques baisers avant de lui dire, d’une voix rendue grave par le désir : « Qu’est-ce que tu me fais Blake ? » Elle me rend dingue, des images de nos deux corps enlacés se bousculent dans mon esprit. « Tu me rends fou … » Si elle ne l’a pas encore compris, je ne sais plus quoi faire pour qu’elle s’en rende compte, mise à part la plaquer contre le mur le plus proche et de la prendre, là, tout de suite.
Quelques minutes plus tard, nous dansons toujours avec la même fougue, le désir flottant autour de nous. Nous n’avons même plus conscience des gens, des corps qui se pressent autour de nous ni de la musique assourdissante. Nous sommes tous deux trempés de sueur, et de voir Blake comme ça me donne de sales idées. Mes yeux brulent de désir. Mais je m’écarte un peu d’elle. « Je vais nous chercher à boire. Tu bouges pas de là, Ok ? » J’ai conscience de lui donner un ordre, mais je suis incapable d’agir avec lucidité, le désir embrume mon esprit et rend ma voix rauque. Je me dirige vers le bar après lui avoir lancé un regard bouillant. Lorsque j’arrive au bar, les discussions vont bon train. J’entends une voix sourde mais je capte des bribes de ce qu’elle dit : « Putain, … attends que ce fils de pute se casse … te jure que j’vais la prendre la chaudasse. J’vais la coincer et la baise… J’attends qu’ça depuis tout à l’heure… T’as vu comme elle est chaude… Elle fait exprès de me chauffer… Tiens, j’y vais, elle est seule … » Je tourne la tête dans la direction de la voix, mais n’arrive pas à distinguer l’homme. Cette voix me dit pourtant quelque chose mais mon esprit est trop occupé par Blake et son corps bougeant contre le mien. Merde. Quelle folie. Je passe une main sur mon visage pour tenter de me reprendre. Je commande une grosse bière. Nous nous la partagerons. Je ne veux pas avoir les mains trop occupées.
Je ne voix pas Blake dans la foule et je presse le pas, obligeant les gens à se pousser sur mon chemin. Enfin, je vois sa chevelure d’ébène mais autre chose attire mon regard. L’enculé. Il est là, il se presse contre elle, et Blake ne peut s’échapper. Un autre gars se trouve derrière elle pour qu’elle ne puisse s’échapper, une main - celle du vicelard - enserre son poignet. Je me précipite vers eux, tel un boulet de canon. La rage me brûle de nouveau les veines. Je vois rouge. Le désir a laissé place à la fureur. J’arrive rapidement près d’eux et envoie mon verre de bière dans la tête du complice avant de lui coller mon poing dans la figure. Le sang gicle et tâche mon tee-shirt. L’homme tombe à terre et je me tourne vers le connard. Il tient toujours Blake serrée contre lui. Je serre les mâchoires si violemment que j’entends un craquement sinistre. Mon corps tout entier tremble de haine. « C’était lui que j’ai entendu…Sa voix … Et j’ai rien fait. J’aurai dû savoir ! » Je me maudis intérieurement. C’est à cause de moi. Je détaille rapidement Blake, elle ne semble rien avoir. Puis je reporte mon attention sur l’enfoiré qui ose la toucher. « J’t’avais dit de te casser, connard ! » Je ne lui laisse pas le temps de répondre et lui donne un coup de poing dans le ventre ce qui le fait se plier en deux et lâcher Blake par la même occasion. Je lui casse le verre de bière que je tiens toujours dans la main sur le crâne avant de le chopper par la nuque et de l’entrainer vers l’extérieur. Les gens ne prêtent que très peu attention à nous, le groupe continue de chanter mais je n’entends rien d’autre que le bourdonnement dans mes tympans, de mon sang qui afflue dans mon corps.
L’air frais ne me fait absolument pas de bien et je jette le mec à terre avant de me précipiter vers lui. A cheval sur son torse, mes poings s’abattent sur son visage, fissurant sa peau. Il tente de répliquer et réussi à me toucher deux fois au visage. Ma lèvre se fend et je sens le sang qui coule de mon arcade et de ma lèvre. Je crache du sang non loin du visage du connard à terre. Et je fais de nouveau pleuvoir les coups sur son visage… Je ne suis plus qu’une bête enragée.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Elle sent les mains fortes de Castiel contre ses hanches, qui guident le mouvement qui devient de plus en plus langoureux. Un avant goût de ce que la soirée pourrait devenir. Leurs mouvements sont à l’unisson, comme si leurs corps s’accordaient sur une seule et même longueur d’onde. L’une des cuisses de Castiel vient s’imposer près de son intimité, et elle prend plaisir à onduler contre cette cuisse, à sentir le désir évident de Castiel contre elle. Elle aime l’effet qu’elle lui fait. La main de Castiel sur sa joue lui brûle la peau, les doigts dans ses cheveux la font frissonner. Violentes sensations, brûlant désir. Elle dévore ses lèvres, goûte sa langue, l’attire constamment vers elle, comme si le baiser pourtant fougueux qu’ils échangent n’était plus suffisant. Ça en devient un besoin viscéral, elle a besoin de lui, de sa présence, de sa chaleur, de son contact. D’un seul geste, presque brusquement, Castiel arrache ses lèvres aux siennes et l’oblige à faire un demi-tour. Elle plaque son dos contre son torse, sentant toujours son désir contre elle, s’amusant à faire onduler ses hanches et ses fesses contre son érection. Ça ne lui ressemble pas pourtant, d’agir aussi directement, mais le désir en devient presque obsessionnel et elle est prête à tout pour rendre Castiel fou. Elle veut qu’il la désire tout autant qu’elle, elle veut le rendre complètement dingue. Elle lève un bras, caressant la nuque de Castiel alors qu’il embrasse son cou, fermant les paupières pour s’imprégner ses sensations qu’il lui procure. « Qu’est-ce que tu me fais Blake ? » Un sourire qu’il ne voit pas illumine son visage transi, et elle reprend de plus belle ses mouvements de hanche, se frottant sans gêne aucune contre son bassin. « Tu me rends fou … » Elle aussi, elle aussi… Ils ont atteint un point de non retour, cette attirance jusqu’ici inavouée prend des proportions plus grandes qu’elle n’aurait pu le soupçonner, mais elle n’a pas envie de freiner face au gouffre vers lequel ils se lancent, au contraire. Elle veut plonger tête première, profiter de l’ivresse de la chute avec lui.
Ils se trouvent de nouveau face à face, le regard fiévreux, les joues rougies par la chaleur ambiante. Elle veut partir, elle veut qu’ils se retrouvent seul à seule, peu importe l’endroit. Elle veut retirer ses vêtements, le plaquer contre le mur, découvrir son corps de sa bouche, de sa langue. Elle veut connaître et goûter chaque parcelle de lui, mais surtout, elle veut qu’il la prenne, qu’il les transporte tous les deux au septième ciel. « Je vais nous chercher à boire. Tu bouges pas de là, Ok ? » Elle voudrait refuser, tout pour le garder près d’elle. Comme si elle ne pouvait pas supporter une seule minute sans sa présence, maintenant qu’elle a l’impression de le voir pour la toute première fois. Mais elle hoche la tête, le suivant du regard alors qu’il se fraie un chemin dans la foule, admirant son dos, ses épaules, sa nuque. Son corps bat à toute vitesse, et elle pose une main sur sa poitrine, tentant de reprendre son souffle. Les paupières désormais closes, elle continue à se mouvoir au rythme de la musique, encore prise dans l’effervescence du moment. Une ou deux chansons passent, elle n’en a pas tellement conscience, et lorsqu’une main se pose sur son bras, elle se retourne, sourire aux lèvres, le regard brillant.
Son enthousiasme se réfrène bien rapidement lorsqu’elle constate qu’il ne s’agit pas de Castiel, mais bien du type qui l’a draguée un peu plus tôt. Elle l’avait presque oublié, trop prise dans le moment. Elle exécute un mouvement de recul pour se dégager, mais le type referme sa prise autour de son poigner, s’approchant d’elle, trop près. « Allez ma belle, tu lui disais pas non à l’autre… », grogne-t-il en appuyant son bassin contre elle, en tentant de reproduire les mouvements qui jusque là appartenaient à Castiel. Dégoûtée, elle tente de nouveau de se dégager, mais un autre mec vient se joindre à eux, et à eux deux, ils contraignent Blake, l’empêchant de bouger, de s’échapper. Elle cherche Castiel du regard, tente même d’agripper le regard d’un inconnu pour obtenir de l’aide, mais le type saisit son menton entre ses mains, l’oblige à le regarder bien en face. Elle s’apprête à carrément lui cracher au visage – un geste qui manque certainement de classe, mais qui aura au moins le mérite de manifester le dégoût qu’il provoque chez elle – mais quelques gouttelettes froides tombent sur son visage, la faisant sursauter. C’est Castiel qui est enfin de retour, qui semble bien avoir lancé son verre au visage de l’autre mec. Elle s’apprête à le remercier, certaine que l’incident s’arrêtera là, mais les choses prennent une proportion démesurée à une vitesse folle. Avant qu’elle ne puisse trop comprendre ce qui se passe, Castiel fout son poing dans la gueule d’un des mecs, puis son attention se retourne sur le badaud, qui tient toujours le fin poigner de Blake entre sa main. Sa poigne est trop forte, elle risque de marquer, mais tous les efforts de Blake ne suffisent pas à le faire lâcher prise. « J’t’avais dit de te casser, connard ! » De nouveau, le poing de Castiel part d’un coup, et Blake est enfin libérée de l’emprise du pauvre tpe. Elle recule de quelques pas, voulant arrêter Castiel dans sa fureur, mais le verre se casse contre la tête du type et Castiel l’entraîne vers la sortie.
Étrangement, l’altercation n’attire pas les regards. Les gens du coin sont soit dans un état second, soit habitués à ce genre de bagarres. Blake file comme une flèche, rejoint les hommes désormais à l’extérieur. Le mec est déjà à terre, les deux semblent blessés, elle remarque le sang qui coule du visage de Castiel, et ressent un puissant sentiment de vertige. Mais clairement, il a le dessus sur le connard, les coups pleuvent, la violence de ses gestes la prend au cœur. L’autre type a clairement compris que le combat est perdu d’avance, il ne savait sans doute pas à qui il se frottait. Il n’aurait pas pu prévoir la bombe à retardement que représentait son adversaire… « Arrête! », lance-t-elle finalement à Castiel d’une voix paniquée, alors qu’elle voit que l’autre mec est désormais inconscient. S’il continue, il finira par le tuer, c’est clair. Quelques gens sortent du bar pour observer la bagarre, et elle remarque que certains ont sorti leurs portables, soit pour prendre des photos, soit pour appeler les autorités. Castiel jouit d’une certaine notoriété, elle refuse que cette bagarre lui cause des problèmes. Elle refuse qu’elle-même soit à la source d’une quelconque disgrâce pour lui. « Castiel, arrête. » Une voix plus douce, alors qu’elle s’est approchée de lui, qu’elle pose ses mains sur le bras responsable des coups. Elle le retient tant bien que mal, tire sur lui pour qu’il se lève, pour qui s’éloigne du type qui regrette sans doute le jour où il est né. « On doit foutre le camp. Maintenant. » Elle fait un petit geste de la tête vers les gens agglutinés près du bar, et entraîne Castiel avec elle vers un coin plus sombre, sur le côté de la bâtisse. Elle devrait être furieuse contre lui, contre cette colère qui explose toujours en lui à la moindre provocation. Ça fait déjà deux fois ce soir… Mais elle n’arrive pas à ressentir la moindre pointe d’énervement, au contraire. Parce qu’il a fait ça pour elle, et elle ne peut qu’être touchée par ce geste. Elle aime ressentir sa jalousie, elle aime le voir si protecteur, comme si elle était sienne. « Tu es blessé.. », souffle-t-elle en regardant son arcade sourcilière fendue, sa lèvre ouverte. Elle regrette d’avoir abandonné l’alcool et les pansements devant la pharmacie, ils en auraient bien eu besoin de nouveau. Elle sort un mouchoir en papier de son sac à main, se dressant sur la pointe des pieds pour venir éponger délicatement le sang près de son œil, puis celui sur sa lèvre. Et elle approche son visage du sien, soufflant délicatement sur la plaie, l’effleurant même des lèvres. La bagarre aurait pu refroidir ses ardeurs, mais au contraire, elle ressent toujours la même brûlure en elle. « On devrait partir… les flics vont sans doute arriver bientôt, et mieux vaut qu’on soit déjà partis. Je ne voudrais pas t’attirer d’ennuis… » Elle a envie de rire sur ces dernières paroles, parce qu’ils sont déjà dans les ennuis jusqu’au cou! Pas à cause de la bagarre, celle-ci est le cadet de ses soucis… Mais elle, lui, eux… ça, ce sont des ennuis. De délectables ennuis, desquels elle n’a pas du tout envie de se débarrasser. « Viens! », souffle-t-elle en glissant sa main dans la sienne. Lorsqu’ils sont arrivés un peu plus tôt, elle a remarqué un motel un peu miteux à environ deux cent mètres du pub. Un endroit qui, clairement, ne paie pas de mine, mais qui aura au moins le mérite de les abriter pour quelques heures avant qu’ils repassent chercher la moto. Ils s’éloignent donc du bar, Blake marchant d’un pas rapide en jetant des coups d’œil vers l’arrière de temps à autre. Personne ne semble leur accorder d’attention, et c’est tant mieux ainsi. « Une chambre. », demande-t-elle à la réception du motel, glissant vers l’employée quelques billets. La situation est étrange, elle en a bien conscience. On lui remet une clé en lui indiquant le numéro de la chambre, et Blake lance vers Castiel un regard fiévreux, malgré tout. Entendons-nous, la situation n’a rien d’idéal, avec les plaies au visage de Castiel, avec toutes les émotions vécues au courant de la soirée. Mais alors qu’elle referme la porte de la chambre derrière eux, elle réalise qu’enfin, ils sont seuls… Elle reste là, le dos appuyé contre la porte, son regard levé vers lui. Ses pensées se bousculent, elle voudrait lui proposer d’aller à l’hôpital, mais les mots n’arrivent pas à franchir ses lèvres. Parce là, non loin d’elle, il y a un lit qui semble désormais bien invitant…
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Et pourtant je ne suis pas ce genre de mec à taper dès que ça le démange. Au contraire, je tente de me réfréner, je tente de me contrôler pour calmer cette violence qui secoue parfois mon corps. Mais ce soir… ce soir j’ai l’impression que l’on veut me pousser à bout. J’ai l’impression que l’on fait tout pour me faire sortir de mes gonds. Je ne suis pas du genre ultra violent. Il m’arrive de parfois jouer un peu des poings mais jamais de la sorte. J’ai le sang chaud, j’ai tendance à péter un cable pour rien mais un coup de poing et c’est terminé. Mais là, non, je suis incapable de me calmer et de modérer ma force. J’ai envie de sang, j’ai envie de le voir couler. Oui, j’ai envie de voir la tête de ce mec éclater par terre, j’ai envie de voir son visage si tuméfié qu’il serait impossible à sa famille de le reconnaitre. Il m’a poussé à bout. Il s’est attaqué à la mauvaise personne : Blake. Il a cru que je n’étais rien, mais il n’a pas mesuré le danger, il n’a pas lu la rage dans mon regard et j’ai envie, non, besoin de lui donner une correction, de lui faire comprendre. Les coups pleuvent. Il tente de se relever, il me frappe, un coup dans les côtes, d’autres au visage. Mon arcade sourcilière ne résiste pas et craque sous le premier coup. Le sang coule le long de mon visage, m’aveugle, mais je m’en fiche, je continue de réduire son visage en un énorme hématome. Il réussit à m’atteindre une seconde fois au visage, cette fois c’est ma joue, mon menton et ma lèvre qui prennent. La peau fine de ma lèvre inférieure se fend et le sang nappe ma langue. Je crache à quelques centimètres de mon visage et continue de frapper son corps, son buste, ses côtes, son visage. Bientôt l’homme perd connaissances. Mais je m’en fiche, je ne m’arrête pas. Je ne peux pas m’arrêter, pas alors que Blake est là, alors qu’il l’a agressée, qu’il a eu ses pensées qui me dégoutent. C’est de ma faute. Il s’en est pris à elle, je l’ai entendu prononcer ces mots à son encontre mais je n’ai rien fait, je n’ai pas réagis, l’esprit trop embrumé par la sensation du corps de la belle brune contre le mien. Et frapper est un exutoire. Je frappe de ma main droite, celle qui a déjà bien pris ce soir, celle qui est ouverte, la chaire mise à nue mais je m’en fous. Rapidement le bandage devient rouge, entièrement. Puis soudain, une voix. « Arrête! » Je la reconnais, enfin je crois, je ne suis plus sur de rien. « Castiel, arrête. » Hurle la voix tandis que des mains, fines, légères, m’agrippent le bras que je lève pour frapper à nouveau. Je m’arrête net. Comme si je venais de recevoir un electro choc : Blake. Je tourne mon visage vers elle, mes yeux sont fous, je le sais, je le devine. Je me suis déjà regardé dans un miroir en étant dans le même état. Je ne ressemble plus à l’homme que je suis d’ordinaire. Un animal. Je ne suis plus qu’un animal à ce moment là. « On doit foutre le camp. Maintenant. » Elle tire sur mon bras pour que je me relève. Je dois l’écouter, elle a raison. Mon regard est soudain attiré par ce qui se passe autour de nous. Des gens sont sortis, certains ont leur téléphone portable à la main, d’autres discutent en me jetant des coups d’oeil. Merde. Du monde. Des témoins. Blake a raison. Nous devons nous barrer d’ici. Je ne suis pas encore tout à fait conscient de ce qu’il se passe, comme si j’étais ailleurs tout en étant là. Mon esprit est totalement à l’ouest. Ma vision est floue, surement à cause du sang qui a coulé dans mon oeil. Elle m’entraine vers un coin sombre, m’oblige à ne pas bouger d’ici. Mais je partirais pour rien au monde. Si je suis dans un état tel que celui-ci, c’est parce que cet enfoiré a osé la toucher. J’ai l’habitude de sortir avec des nanas, l’habitude qu’elles se fassent draguer sous mon regard, mais jamais au grand jamais je ne réagis avec excès comme ce soir. Mais Blake… Blake c’est tellement différent. Elle me change. Ce que je ressens pour elle me change, me fait péter un cable, littéralement. Mes yeux hagards cherchent les siens, cherchent à capter son regard mais ce dernier fait la navette entre mon arcade et ma lèvre. « Tu es blessé.. » J’ai envie de l’embrasser. Envie de plonger en elle, de me noyer en elle. Mon désir est de nouveau à son maximum et pendant une seconde je me demande comment je fais pour passer de la rage à l’état pur au désir. Non, la rage n’a pas disparue, et c’est d’ailleurs ce qui rend mon désir encore plus violent. Ou l’inverse. Mais tout est lié à Blake. Ma rage est liée à elle, même si elle n’est pas tournée vers elle. Et mon désir, lui, est provoqué par elle. Elle sort un mouchoir et tamponne doucement mes blessures. Je souris. Elle est si douce. Elle pourrait m’en vouloir d’avoir été si violent, elle pourrait même avoir peur de moi. Mais Blake n’a pas peur. Blake sait voir qui je suis. Elle lit en moi, et remarque ce que personne ne voit. Ses lèvres se rapprochent des miennes tandis qu’elle souffle sur ma plaie pour apaiser la douleur. Je n’ai pas mal et ça fait tant de bien. Doucement, elle effleure ma peau sensible et j’ai envie de la plaquer contre le mur pour la prendre sauvagement. Je ferme les paupières et inspire son parfum à pleins poumons. Le paradis. « On devrait partir… les flics vont sans doute arriver bientôt, et mieux vaut qu’on soit déjà partis. Je ne voudrais pas t’attirer d’ennuis… » Un sourire en coin étire mes lèvres et active la douleur. Elle ne veut pas m’attirer d’ennuis alors que si on la trouve avec moi alors que j’ai pratiquement battu à mort un mec, elle risque d’être traitée comme complice ou comme personne n’ayant pas apporté assistance à personne en danger. De ma main gauche, la main la moins abimée, je lui caresse doucement la joue. Mon dieu aidez nous.
« Viens! » m’ordonne-t-elle en me tirant violemment par la main pour me faire bouger. Elle semble très sérieuse. Comme si elle craignait vraiment pour moi. Nous nous mettons presque à courir en direction d’un vieux motel qui se trouve à quelques deux cents mètres du bar. Je ne jette même pas un seul coup d’oeil à ma moto, bien trop occupé à suivre Blake. Nous entrons comme des balles dans le hall de réception du motel. L’homme qui tient ce bouiboui nous regarde à peine, à ses yeux nous ne sommes que deux jeunes qui veulent s’envoyer en l’air, comme toujours. Blake se jette sur lui : « Une chambre. » Je ne dis rien, tenant toujours sa main. L’homme semble tout de même remarquer mon état, ma lèvre, mon arcade, ma main, et les tâches de sang qui maculent mes bras et mon tee-shirt - sans parler des coulées de sang sur mon visage. Il lève un sourcil, puis nous tourne le dos pour attraper une clé : « La 12, au premier étage, sur vot’ droite. » baragouine-t-il à notre intention. Blake prend la clé, je balance rapidement quelques billets sur le comptoir de l’homme puis nous grimpons les escaliers rapidement. Blake ouvre la porte, bien trop lentement à mon gout. Le regard fiévreux qu’elle m’a lancé quelques secondes auparavant ne m’a pas échappé, bien au contraire. J’ai bien trop conscience de chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Je suis fébrile. J’entre dans la chambre, fait quelques pas, tandis qu’elle ferme la porte et se cale contre celle-ci. Un lit. Une pièce. Pas de Nick. Blake. Moi. Juste nous deux. Je sens déjà que je perds les pédales. Je sais déjà que ça n’arrangera pas notre situation. Mais ce soir je m’en fous. Tout ce que je veux, c’est Blake. Je veux la sentir, la toucher, la caresser, l’embrasser. Je veux sentir son corps nu. J’agrippe le bas de mon tee-shirt pour le passer par-dessus de ma tête avant de le jeter sur le lit. Lentement, je défais la boucle de ma ceinture, le bouton de mon jean et ma braguette. « Il faut que je prenne une douche … » Lui dis-je en lui lançant un regard qui se veut être une invitation. Je laisse tomber mon jean à mes pieds et avance en direction de la salle de bain. Je jette un coup d’oeil à ma côte où une tâche violette apparait déjà puis mon regard dérive vers Blake… Osera-t-elle me suivre ? Un sourire en coin se peint sur mes lèvres et je la détaille de la tête aux pieds avant de lui tourner complètement le dos.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Appuyée contre la porte, le regard de Blake ne quitte pas Castiel, alors que son souffle perce le silence ambiant. La seule lumière dans la chambre provient d'un lampadaire à l'extérieur, et Blake n'ose pas allumer de lampe, par peur que le décor sans doute un peu glauque de l'endroit vienne rompre le charme. Il s'éloigne un peu vers le lit, et Blake se mord la lèvre inférieure. Sans plus de préambule, il glisse les mains vers le bas de son t-shirt, puis le fait passer par-dessus sa tête, révélant ainsi au regard de Blake son torse bien ferme. Elle ressent comme une explosion de chaleur dans son bas ventre, et la morsure de ses dents contre sa lèvre inférieure devient douloureuse. Il fait quoi là, à se dénuder ainsi face à elle? C'est elle qui devrait avoir ce plaisir, ce privilège... Elle suit du regard le t-shirt que Castiel balance sur le lit, avant de poser de nouveau le regard sur ce torse parfait qu'elle détaille avec avidité. Mais Castiel ne s'arrête pas là, il s'attaque désormais à la boucle de sa ceinture, à sa braguette. Tout va vite, beaucoup trop vite, et elle reste là, complètement immobile, ébahie face à ce tableau. Elle a déjà vu Castiel torse nu des dizaines de fois, à la place, à la piscine. Mais ce soir, ça a quelque chose de différent, elle pose sur lui un regard tout nouveau. Elle a envie de s'approcher de lui, de laisser sa langue parcourir ses muscles, de laisser ses mains découvrir chaque parcelle de peau. Mais son corps refuse d'obéir aux signaux envoyés par son esprit. « Il faut que je prenne une douche … » Elle aussi, en a besoin. Une douche froide, glacée même. Elle croit déceler une invitation dans le regard qu'il lui lance, mais elle n'ose pas se montrer trop directe. Sur la piste de danse, elle était déchaînée, prête à tout pour provoquer ce désir en lui. Mais désormais que la chose devient beaucoup plus réelle, elle perd en assurance. Combien de femmes a-t-il connu? Sans être complètement inexpérimentée, Blake n'a pas connu beaucoup d'hommes, et la pression lui semble désormais bien pesante. Et s'il changeait d'avis? Ou pire, s'il ne faisait que l'utiliser une unique fois, pour ensuite la rejeter, comme il l'a souvent fait avec d'autres? Elle sent un sentiment désagréable naître en elle, comme une peur viscérale qui s'immisce lentement dans son ventre, qui vient happer sa poitrine. L'angoisse à l'état pur, la peur de ne pas être à la hauteur.
Castiel s'approche d'elle, seulement vêtu de son caleçon à l'heure actuelle. Son regard désormais nerveux se pose sur lui, détaille au passage ses bras agréablement musclés, son torse ferme, la ligne de sa mâchoire prononcée... Puis elle rencontre son regard, elle s'y perd, s'y noie. Castiel la regarde de la tête aux pieds, l'air avide, avant de disparaître vers la salle de bain. Elle le suit du regard, l'image de son dos parfaitement musclé s'imprègne dans son esprit, alors que la nervosité prend des proportions inégalées. Elle voudrait fuir, prendre ses jambes à son cou, tout plutôt qu'affronter la peur qu'elle ressent. Mais son corps semble en décider autrement, ses bras se mouvent d'eux même en retirant son t-shirt, en se débarrassant de son jeans. Elle ne porte plus que sa lingerie, et se félicite d'avoir opté pour quelque chose de mignon, ce matin là. Rien de trop aguicheur, de simples sous-vêtements noirs, avec une fine ligne de dentelle juste là où il le faut. Le coeur battant à tout rompre, elle pousse la porte de la salle de bain, où elle entend le jet d'eau. Et, lentement, comme si elle calculait chacun de ses mouvements, elle ouvre le rideau de douche, se glisse à l'arrière de Castiel, appuyant sa poitrine contre son dos, passant ses fins bras autour de lui. Son coeur bat avec une telle intensité qu'il ne serait pas surprenant que Castiel le sente. Elle laisse ses mains glisser sur la peau humide de Castiel, appréciant les courbes musclées de son torse, alors que sa bouche se pose sur sa colonne vertébrale, entre ses omoplates, y déposant un baiser. La peur semble déjà disparaître, la nervosité s'incline face au désir happant qui revient la submerger. Un simple contact de peau avec lui, et elle est déjà au septième ciel...
« Castiel.. » Sa voix est plus rauque qu'à l'habitude, changée par tout le trouble qui l'habite. Douce ivresse du moment. Elle exerce une pression sur lui pour qu'il se tourne vers elle, et le plaque presque violemment contre le carrelage. Son regard de braise le détaille avec avidité, ses mains viennent effleurer son torse, s'attardant légèrement sur l'endroit où il marque déjà, témoin des coups reçus un peu plus tôt. Cette marque, elle en est responsable, elle la caresse avec tendresse, tandis que son autre main vient effleurer son visage, tout près de sa blessure près de l'arcade sourcillière. Dieu qu'il est beau! L'eau dans ses cheveux lui donne un air encore plus irrésistible, et il n'en faut pas plus pour qu'elle se dresse sur la pointe des pieds, pour qu'elle prenne une fois de plus possession de ses lèvres. Elle le veut, elle a besoin de lui, là, tout de suite. Ses mains viennent trouver celles de Castiel, et elle les dirige vers son propre corps, en déposant une sur sa poitrine, l'autre sur sa hanche. Elle veut qu'il la caresse, qu'il prenne le temps de la découvrir, qu'il prenne possession de son corps. Elle veut lui appartenir. Ses lèvres dévorent les siennes avec avidité, sa langue se fraie un chemin dans sa bouche, goûtant sa salive, s'abreuvant de ses baisers comme si sa vie en dépendait. « Tu me rends folle... » murmure-t-elle contre ses lèvres, avant que ses mains se dirigent vers l'arrière de son propre dos, détachant d'une main experte l'agrafe de son soutien-gorge. Elle laisse glisser celui-ci le long de ses bras, avant de le jeter négligemment vers le sol, s'éloignant légèrement pour permettre à Castiel d'admirer la vue qu'elle offre. De nouveau, la timidité semble venir l'habiter, il lui semble même qu'elle rougit légèrement alors que le regard de Castiel se pose sur elle. Elle est toutefois témoin du désir évident qu'il ressent envers elle, et ça suffit à la rassurer. « Prend-moi, je n'en peux plus... » Elle murmure presque ces paroles, son regard se perdant dans le sien.
Cause when we are good, we're grand, but when we're bad we are very bad. But I stick around 'cause the love that you're giving me is the best I've ever had. Oh, oh, oh, oh. And it's funny to me, the way that things have worked out. There's no doubt in my mind that you can't recall what this all was about. So let's give it up. Love me sweetly and completely Come and sit beside me 'cause you know I need you near. When you're wheelin' with that feelin' we'll paint the town pink 'cause baby, red is so last year.
Le corps tendu à l’extrême, j’entre dans la douche, quitte mon caleçon et allume l’eau. Le jet commence par crachoter quelques gouttes et enfin l’eau chaude coule sur mon corps nu. Rapidement la vapeur envahi l’espace,à peine retenue par le rideau de douche. Je pose mon bras gauche contre le carrelage de la douche. La fraicheur irradiant dans mon bras, provoquant un violent contraste avec l’eau brulante coulant sur mes épaules et le long de ma colonne. J’inspirais longuement, le front posé contre la paroi. En proie aux doutes. Avais-je eu tort de jouer à ce jeu ? Blake me suivrait-elle ? Après la danse torride que nous avions partagée, après l’altercation que j’avais eu avec l’autre enfoiré… impossible que je me retienne plus longtemps. J’étais déjà allé contre mes désirs durant beaucoup trop de temps. Soudain, je l’entends. Blake pousse doucement la porte de la salle de bain puis c’est au tour du rideau de douche. L’air frais qui entre en contacte avec ma peau brulante me fout la chaire de poule. Elle se glisse derrière moi et je sens sa présence. Comme si mon corps captait le sien, comme si sa peau appelait la mienne. Mon coeur rata un battement lorsqu’elle plaqua sa poitrine - qui, je le devinais, être toujours recouverte du fin tissus de son soutien-gorge - contre mon dos et que ses bras fins mais néanmoins musclés s’enroulèrent autour de mon torse. Je retins ma respiration, attendant de voir ce qu’elle ferait ensuite. Malgré la pression qu’exerçait son bras sur ma cote endolorie, la douleur ne trouva pas de place pour se loger. Seules la fougue et la passion avaient réussi à posséder mon corps. Un nouveau sourire étira mes lèvres, elle avait franchi le pas, elle avait cédé à la tentation. Tous mes muscles sont bandés, je ne bouge pas d’un poil, j’ai bien trop peur de la faire fuir. « Castiel.. » Sa voix rauque me fait frissonner. Je ferme avec force les paupières pour capter toutes les sensations qu’elle provoque en moi. Ses baisers sur ma colonne, sur la peau sensible de mon dos, sa voix qui suinte le désir et qui m’invite à lui faire des choses pas très catholiques. Mon dieu qu’ai-je fait ?
Ses doigts exercèrent une légère pression, m’obligeant à faire demi tour. Sans que je ne puisse rien faire, elle me projeta contre le carrelage, mon dos heurtant le mur. Le choc thermique entre les carreaux glacés et ma peau chaude m’arracha un grognement sourd. Mes yeux se fixèrent aux siens. C’est comme si je découvrais Blake pour la première fois. Je ne connaissais pas cette facette de la belle brune. Ce côté incendiaire, provocateur et chaud comme la braise. Un nerf fit tressauter mon nez et ma lèvre supérieur. Animal. Son regard glisse sur moi, elle m’étudie et j’ai l’impression d’être un objet. Un objet sexuel qu’elle étudie, désireuse de savoir s’il va lui apporter satisfaction. Je tends mon torse dans sa direction. Nous sommes pratiquement collés l’un à l’autre, mais son regard examine mon corps dans sa totalité et j’ai l’impression qu’il me brûle la peau. Je serre les machoires, faisant onduler la peau du bas de mon visage. Les bras le long du coeur, les mains formant des poings, je me contrôle pour ne pas la prendre sur place. Je veux qu’elle comprenne que je me soumets à elle et à son regard. Je veux lui faire comprendre qu’elle n’est pas comme toutes ces filles que j’ai l’habitude de baiser rapidement. Non, elle est tout ce que je désire depuis des années, elle n’est pas cette fille d’un soir que je ramène et que je ne rappelle jamais. Blake a bien trop d’importance. Je n’ose pas décrocher mes yeux des siens, j’ai bien trop peur de perdre le peu de contrôle que j’ai encore sur moi. Je me suis tellement imaginé son corps nu, tellement de fois, dans mon esprit. Mais je sais qu’à côté de la réalité, mon imagination est bien loin du compte. Ses doigts frôlent l’hématome qui se forme sur mes côtes, passent sur l’un de mes nombreux tatouages. Je sursaute. La sensation est étrange. Le picotement que je ressens me donne envie de m’arracher la peau. D’une main puissante, je l’oblige à appuyer sa paume contre la marque. Son autre main caresse à présent mon arcade sourcilière. Ses yeux brillent si fort qu’ils m’éblouissent. Elle m’éblouie par sa beauté. Blake semble si fragile et si forte et indépendante à la fois. Je n’ai jamais vue de beauté pareille. Mes pupilles sont dilatées par le besoin de possession et le désir à l’état brut, je le devine aux ombres qui semblent danser en périphérie de ma vision.
Nos bouches se trouvent une fois de plus, j’attrape ses lèvres entre mes dents et les mordille avant de lui rendre son baiser avec avidité. Ses mains trouvent les miennes et les mènent jusqu’à sa peau. L’eau coule toujours sur mon corps et lorsqu’elle se rapproche, des gouttes viennent humidifier sa peau soyeuse. Ce n’est qu’à ce moment précis que mes yeux dérivent sur son corps nu. Et je meurs. Je cesse de respirer tandis que sa poitrine parfaite se dresse fièrement vers moi. Son ventre lisse et légèrement musclé, ses hanches à l’arrondi parfait, ses cuisses fuselées. Déesse. De mon pouce, que je glisse sous la fine dentelle de son soutien-gorge, je titille doucement son téton érigé. Je me mords l’intérieur des joues. Comme muent par une force invisible, mes mains caressent son corps comme si elles l’avaient toujours fait. Ses lèvres sont toujours scellées aux miennes lorsqu’elle murmure : « Tu me rends folle... » Son souffle chaud envahit ma bouche et j’ai envie de la gouter comme jamais je n’ai pu le faire. Sans prévenir, elle glisse une main dans son dos et le petit morceau de tissus qui recouvrait sa poitrine aux mensurations parfaites choit rapidement à ses pieds. Elle recule d’un pas et me regarde, m’inviter à promener le regard sur sa poitrine nue, comme elle venait de le faire avec mon corps quelques minutes plus tôt. Mes yeux s’écarquillent et je me passe une main sur le visage. Foutu Mon membre est gonflé par le désir. Si tendu que j’ai l’impression que c’en est douloureux. « Prend-moi, je n'en peux plus... » C’est le coup de grâce. Mes doigts s’enroulent autour de son poignet et je l’attire violemment vers moi, la retenant par les fesses pour qu’elle ne chute pas sur le sol glissant de la douche. J’inverse nos position et c’est à son tour de se retrouver plaquée contre le mur. Je presse mon corps contre le sien, mon membre coincé entre son corps et le mien. Mes mains plaquées de chaque côté de sa tête, elle ne peux plus m’échapper. Prise au piège Je suis le prédateur. L’eau coule sur nous deux, rendant nos corps glissant. Je fonds sur elle, mes lèvres s’écrasant contre son cou, dérivant jusqu’à sa poitrine, jusqu’à son sein. Soudain, le petit bouton tendu se présente à moi et je n’ai d’autre choix que de le prendre entre mes lèvres, le titillant de ma langue experte. Je glisse ma main blessée jusqu’à ses reins et l’oblige à rapprocher sa poitrine de mon visage. Je suce, je mordille, je lèche et c’est si bon. Mon membre se durcit encore un peu plus, chose que je croyais impossible. « Tu n’avais pas besoin de me le dire, je n’aurai pas pu résister ! » Je grogne contre sa peau.
Je relève le visage pour trouver ses lèvres. Ma langue inquisitrice force le barrage - peu résistant - de ses lèvres. Puis la main que j’avais posé sur ses reins chemine vers ses hanches et trouve rapidement le tissu de sa culotte de dentelle. Je voudrais lui retirer doucement, lentement, mais je ne peux plus rien contrôler et encore moins ma force. Je tire dessus d’un coup sec, lui arrachant. « Désolé. j’peux plus tenir. » Je glisse un doigt jusqu’à son intimité. Elle est si chaude, si prête à me recevoir… S’en est grisant. J’ai l’impression d’être dans une autre dimension. Doucement, je caresse son intimité, fais aller et venir mes doigts. Bestial Sans m’en rendre compte, je retire ma main pour la glisser sous sa fesse gauche et ma main droite attrape la droite. D’un coup, je la soulève contre mon bassin, l’obligeant à enrouler ses jambes autour de mon bassin. Mon membre est coincé contre son pubis. Je sors de la douche rapidement. Nous sommes trempés, mais qu’importe. Je traverse la chambre et la porte jusqu’au lit, j’ai à peine le temps de tirer les draps - pour éviter de la poser sur le couvre lit - que je nous fais tomber sur le lit. Je me redresse sur les coudes au-dessus d’elle. Mon membre est à quelques centimètres de son intimité : « Tu es sure de ne pas vouloir faire marche arrière ? » J’ose lui demander d’une voix rendue rauque par le besoin viscéral de la prendre sur le champs. Le souffle court, j’attends qu’elle me réponde. Après ça, je ne répondrais plus de rien - si elle répond par la positive.