Enfin ... Ils avaient enfin réussi à se caser un petit créneau pour que Enzo vienne manger chez Selina. Il l'avait prévenue un peu avant, afin qu'elle puisse vérifier que le frigo était plein et qu'elle pourrait lui faire à manger. Elle avait pas si souvent l'occasion de cuisiner. Principalement pour sa famille, pour le petit Jacob qui débarquait souvent à l'improviste. Y'avait aussi Celia. Mais comme elle était fâchée avec sa jumelle ... Elle avait l'impression de l'avoir perdu. C'était sans doute une épreuve par laquelle elles devaient passer, toutes les deux, mais oui, ça la faisait chier. Et pas qu'un peu. En même temps, c'était Celia qui avait décidé de ne pas soutenir Selina. Elle qui avait dit qu'elle ne pouvait pas être heureuse pour sa soeur. Et quand Selina avait fait un pas vers elle, après qu'elle ait appris qu'elle avait eu un accident, elle avait été accueillie avec dédain. Ignorance. Et elle avait fait la tête. Celia l'avait balayée d'un revers de la main, l'envoyant au loin. Alors, elle prenait ses distances. Selina ne reviendrait pas cette fois-ci. C'était toujours elle qui faisait le premier pas quand elles se disputaient. Toujours elle qui revenait auprès de sa soeur après une grosse dispute. Mais elle ne referait pas le premier pas. Elle irait pas jusqu'à dire que Celia pouvait aller au diable. Mais presque. Elle n'acceptait pas que sa jumelle soit enceinte ? Bien. Elle n'avait pas à la voir. Elle n'avait pas à connaître non plus sa nièce ou son neveu quand il serait là. Oui, Selina n'était pas très contente. Elle avait de quoi. Enfin. Elle finissait de préparer à manger quand on en vint à sonner à la porte. Juste le temps de mettre au four les lasagnes faite maison qu'elle avait pu faire. Faudrait qu'elle surveille que ça crame pas mais bon. Elle s'essuya les mains et se rapprocha de la porte d'entrée. "Hey toi !" dit-elle en lui faisant un big hug. Elle avait besoin de câlins en ce moment.
Dernière édition par Selina Scott le Dim 3 Avr 2016 - 10:14, édité 1 fois
En sonnant chez ma meilleure amie, je me rappelais de la conversation que j'avais eu avec Célia lors de notre dîner piège que nous avait Selina. Dire que grâce à elle, les choses s'étaient arrangées avec Célia, mais qu'en fin de compte, entre elles c'était loin d'être l'entente parfaite. Au contraire, j'avais comme l'impression, vu les dires de Célia, que c'était foutu entre elles. Mais bon, je n'y crois pas vraiment. Et puis seul le temps nous le dira. Je suis pas du genre à m'imposer dans leurs histoires de jumelles, et c'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Selina ne tarda pas à venir m'ouvrir et à me prendre dans ses bras. Oui je comprenais que ça n'allait pas fort, et c'était donc parfait de se retrouver ce soir tous les deux pour se retrouver tranquille et parler de tout ce qui pouvait nous tracasser, même si pour ma part, il n'y a pas grand chose de bien différent. Toujours la même routine. Rien de bien intéressant. Je lui rendais donc son câlin et vins lui déposer un doux baisé sur sa tempe avant qu'on ne s'éloigne pour que je puisse rentrer dans son chez-soi. Je suppose que ça ne va pas fort en ce moment … Ta sœur m'a raconté … Lui expliquais-je simplement, et j'étais sûr qu'elle allait répliquer, mais elle n'avait pas qu'à nous avoir fait ce coup foireux. Elle savait très bien qu'entre nous ça avait assez mal clashé et qu'on ne s'était pas revu depuis. Mais bon, grâce à elle, ça va beaucoup mieux, et peut-être qu'on aura bien plus l'occasion de parler de sa jumelle, tout comme ce soir.
Un gros câlin avec son meilleur pote. Elle en avait besoin. Ca arrivait souvent qu'elle fasse des câlins à sa soeur. Mais comme elles étaient brouillées, elle ne pouvait plus vraiment lui faire de câlins. En même temps, Celia avait changé. Elle était renfermée. Et elle ne voulait pas lui dire ce qui se passait. Et Selina ne pouvait pas lutter. Ou du moins, elle ne voulait plus lutter. Sa soeur voulait lui faire des cachoteries ? Bien. Libre à elle de le faire. Mais qu'elle ne vienne pas se plaindre par la suite. Ou qu'elle ne vienne pas la voir. Parce que Selina n'était pas certaine qu'elle pourrait passer à autre chose ou bien oublier les dernières conversations qu'elles avaient eu et qui étaient parties en vrille. Oui, elle voulait retrouver sa jumelle. Mais elle n'allait pas s’aplatir non plus. Parce qu'elle n'était pas responsable cette fois-ci. Son sourire s'effaça quelque peu quand Enzo lui parla de sa soeur. "Elle t'a raconté quoi ?" Parce qu'au moment où ils s'étaient vus tous les deux ... Non, la grosse dispute avait pas encore eu lieu. "J'lui parle mais elle me parle pas vraiment. J'sais pas ... Y'a quelque chose qui a changé. J'ai l'impression parfois d'avoir une inconnue en face de moi." Ce qui était le cas. Celia n'était plus la même. Et ça la blessait. Ca la blessait de voir qu'elles ne pouvaient plus aligner deux mots sans que ça parte en sucette. Et ça partait en sucette. Tout ça ... à cause ... Et si elle avait gardé pour elle le fait qu'elle était enceinte ? Si elle ne lui avait annoncé qu'à la dernière minute et la mettre devant le fait accompli ? Est-ce que ça aurait pu changer quelque chose entre elles ? Ou ça aurait été pareil ? Selina se le demandait. Mais ça ne l'encourageait pas vraiment à annoncer cette nouvelle. Enfin, avec Enzo, c'était différent. Ou du moins, elle espérait.
Ca me faisait vraiment de la peine que les jumelles n’arrivent plus à s’entendre. Quand Célia m’avait dit que ça n’allait plus fort entre elles, je ne pensais pas que c’était à ce point-là, j’avais bien entendu dans les paroles de Célia qu’elle tenait à sa sœur malgré ses fréquentations amoureuses douteuses, mais elle ne m’avait clairement pas dit qu’elle faisait la gueule à Selina. Et je trouvais ça vraiment dommage. C’est ce que ma meilleure amie m’apprit alors. Célia lui fait vraiment la gueule, mais pour quelle raison ? Oui ça m’intrigue cette histoire, mais ce n’est pas moi qui allait lui demander tous les détails, surtout qu’elle semble vraiment triste, et par conséquent, bien plus affective que d’habitude. Je lui expliquais alors ce que Célia m’avait dit Pas grand-chose, juste qu’en ce moment vous n’étiez plus tant sur la même longueur d’onde, mais je pensais que vous vous parliez encore, surtout qu’elle semble inquiète pour toi. Ouais non je ne comprends pas les meufs de base, alors des sœurs, ça semble encore plus compliquer à comprendre. Selina reste la seule femme que j’arrive à peu près à comprendre, sûrement parce qu’elle pense davantage comme un homme, ou tout simplement parce qu’elle se confie davantage à moi aussi. C’est pas pour rien qu’elle est vite devenue la meilleure amie que j’ai. Et c’est pour ça aussi que je ne voulais pas l’embêter avec sa petite altercation avec sa sœur encore bien plus longtemps. Alors, tu nous as préparé quoi de bon ? Lui demandais-je avec un beau sourire attentionné.
Le mariage était consumé entre Celia et Selina. Tout avait explosé. Enfin, façon de parler. Est-ce que la situation était plaisante pour Selina ? Pas du tout. Personne n'aime véritablement s'engueuler avec un membre de sa famille. Qu'on ait tord ou bien raison. Même si y'avait une part de vérité dans ce que Celia avait pu dire, l'inverse était également vrai. Y'avait du vrai dans ce que Selina avait pu dire à sa soeur. Sur le fait qu'elle était renfermée. Qu'elle ne parlait pas. Qu'elle ne se confiait pas. Et après, elle osait dire que c'était la journaliste qui faisait des cachoteries ! Alors non, ça, elle avait du mal à l'accepter. Surtout que Selina lui disait tout. Elle avait retenu la leçon. Leçon qui, pour Celia, avait encore du mal à passer. Selina secoua la tête aux paroles de son meilleur ami. Il ne connaissait pas toute l'histoire. Enfin, il la connaîtrait bientôt. Bientôt, il saurait pourquoi le point de vue des deux soeurs avait divergé. Pourquoi elles étaient en froid pour le moment. Certains diraient que ce n'était que des conneries. Peut-être bien. "C'est le cas. On n'est plus sur la même trajectoire." Pour le moment ? Pour toujours ? En règle générale, une dispute, ça met un peu de temps, et puis on serre les fesses et hop, tout rentre dans l'ordre. Et bien, là, c'était pas gagné d'avance, malheureusement. "Inquiète, ça m'étonne. Elle a été particulièrement clair sur ce point là." Comme quoi elles devaient toutes les deux vivre leur vie chacune de leur côté et que c'était mieux comme ça. Enfin, c'était pas vraiment les mots que Celia avait pu employer. Mais c'était ce que ça voulait dire, plus ou moins. Leçon retenue. Enzo changea de sujet. Tant mieux. Selina n'avait pas envie de lui parler de Selina toute la soirée non plus. Enfin, soirée qui serait plus ou moins écourtée selon comment il réagirait à la nouvelle qu'elle lui annoncerait. Elle espérait juste que ça ne serait pas de la même manière que Celia parce qu'elle le supporterait mal. "Et bien, j'nous ai fait des lasagnes maison." dit-elle dans un hochement de la tête. "D'ailleurs, c'est en train de cuire. Faut pas que j'les oublie. Manquerait plus que ça crame." Ca serait con. "Et toi alors ? Des choses à raconter ?"
Apparemment elles avaient changé de trajectoire. C’est ce qui a fait qu’elles se sont engueulées. Et non ce n’est pas pour autant que j’ai encore mieux compris pourquoi elles s’étaient frittées. Ca ne peut pas juste être parce qu’elles pensent différemment ? Il a bien fallu qu’il y ait eu un sujet de discorde avant qu’elles pensent ainsi si brutalement. Non, tout ça n’est pas logique, j’ai un manque d’information. Mais elles ne font pas parties de mon boulot, alors je ne voulais pas du tout paraître indiscret. Si elle veut m’en parler, Selina m’en parlera, je le sais. Mais pour l’heure, je préférais parler bouffe, parce qu’on avait toute la soirée pour parler de ce genre de choses par très joyeuses. Je lui avais tout de même dit ce que Célia m’avait confié, du moins son inquiétude. En attendant, ça ne semblait pas être ce que lui avais confié Célia. Bouarf, je vais pas commencer à rentrer dans la psychologie des femmes qui ne se droguent pas, c’est bien trop compliqué et prise de tête. Je le fais assez au boulot avec des femmes bien plus simples d’esprit, et c’est déjà assez complexe. Mon ventre se mit à bien gargouiller quand elle me parla de lasagnes maisons. Vivement que ce soit prêt alors ! Lui répondais-je alors que je rigolais sur le fait qu’elle espérait ne pas les oublier pour ne pas les cramer. Puis forcément, elle me demanda des nouvelles. Qu’est-ce que je pouvais bien lui raconter. J’ai revu une ancienne camarade de l’orphelinat. Ca m’a fait bizarre mais bien plaisir. Lui expliquais-je, ne sachant plus trop si je lui avais tout raconté déjà à propos de Naïa ou non.
Une déchirure. Une blessure. Entre Celia et Selina, ce n'était pas la forme. Et ça resterait comme ça, sans doute, pendant un petit moment. Enfin, c'était ce que se disait Selina. Mais elle pouvait se tromper. Est-ce qu'elle avait l'espoir que ça s'arrange ? Peut-être bien. Mais est-ce que ça arriverait ? Et quand surtout ? Bonne question. En tout cas, intérieurement, Selina remerciait Enzo de ne pas la lancer plus sur le sujet et il avait tout fait pour changer de sujet rapidement d'ailleurs. Et parler de la bouffe. De ce qu'ils allaient manger. "Ca sera prêt rapidement. En attendant, tu veux boire un truc ?" Elle avait déposé, par la même occasion, des petites choses sur la table du salon. Des petites friandises. Genre amuse-gueule. "Y'a des cacahuètes. Ou des chips en attendant." Bah ouais. Parce qu'il avait des muscles. Plein de muscles. Et fallait qu'il entretienne tout ça mine de rien. Enzo lui raconta, alors, qu'il avait recroisé une camarade de classe. Selina pencha la tête sur le côté. "Bizarre comment ? T'avais le béguin pour elle ?" Oh, Selina était en mode fouine. Oui, et pas qu'un peu. "T'étais proche d'elle à l'époque ?" Ouais, elle avait envie de tout savoir. Enfin, tout, façon de parler, mais oui. Elle avait envie d'en savoir un peu plus sur le sujet. Non, elle n'allait pas cuisiner Enzo. Non, elle n'allait pas lui tirer les vers du nez. Mais oui, quand même un peu. Autant parler un peu de lui. Avant de lui dire ce qu'elle avait à lui dire.
Le sujet des jumelles étaient clos. En même temps quand c’était moi qui ne parlait plus à Célia, je n’en parlais pas du tout avec Selina, alors c’était un juste retour des choses que de parler d’autre chose. Enfin, de poursuivre la conversation, comme de savoir ce qu’elle nous avait préparé de bon. Surtout que je commençais bien à avoir faim. L’odeur de la cuisine ne tardait pas à venir jusqu’à mes narines. Des lasagnes, oui, c’est exactement ce que ça sentait. Mais en attendant, elle nous avait dressé une jolie petite table d’amuse-gueule. Parfois j’aimerais bien boire de l’alcool autre que du vin, pour apprécier encore plus ce genre de moment. Mais bon, je n’y arrive vraiment pas. Un jus de pomme ou d’orange si tu as s’il te plaît. Ouais faut que je me calme avec les sodas, j’en bois un peu trop, même si bon, je suis loin de grossir, ça ne reste pas bon pour la santé. Je m’installais alors sur le canapé, attendant que ma meilleure amie me serve – sisi après tout je suis l’invité hein ! – mais je l’attendais aussi pour commencer les hostilités. J’avais eu le malheur de lui annoncer que j’avais retrouvé une ancienne camarade de l’orphelinat et elle comprit tout de suite ce que j’avais voulu dire par « bizarre » C’est pas vrai. Je peux rien te cacher. T’as tout juste. Sauf que c’est aussi mon premier amour. Celle avec qui j’ai testé les choses les plus … essentielles dirons-nous. Disais-je tout en me mettant à rire. Bon pas besoin d’être bien plus explicite, je suis sûr que si ma meilleure amie a compris le sous-entendu du mot « bizarre » elle pourra bien comprendre le sous-entendu de cette réplique.
Celia et Selina ... C'était bien l'une des premières fois où elles n'arrivaient pas à se causer toutes les deux. Après, que ça s'arrange ou non ... Selina n'avait pas forcément tout entre ses mains. Pour cette fois-ci, c'était à Celia de faire le premier pas. Parce que c'était elle qui avait été odieuse avec sa frangine où lui tirant la tronche et en lui disant qu'elle ne pouvait pas sauter de joie ou bien être contente. En règle générale, quand Selina faisait une bêtise, elle revenait assez facilement vers sa soeur. Mais là, ça serait plus compliqué. Pas impossible. Mais plus compliqué. Oui. C'était certain même. Selina lui proposait un petit apéritif, même si elle savait qu'il ne buvait pas et qu'il lui demanderait sans doute un jus de fruit. D'ailleurs, il ne tarda pas à demander, justement, un jus de pomme ou d'orange. "Ah, j'te connais trop bien !" Elle avait pris les deux chez un marchand de fruits et de légumes. Oui, elle payait la bouteille un peu plus chère, mais alors ? C'était bien meilleur. Alors, elle avait récupéré la bouteille de jus de pomme qu'elle déposa sur la table. "Elle est toute fraîche. Tu m'en diras des nouvelles." Selina disparut juste une fraction de seconde afin de récupérer des verres et elle revint auprès d'Enzo afin de lui servir un verre donc. Et voilà qu'il lui avait parlé de cette connaissance de l'orphelinat. Enfin, c'était plus qu'une connaissance. Un flirt. Une ancienne histoire. "Oh, c'est bon, j'ai pas besoin d'avoir un dessin." avait-elle dit en secouant la tête. "Et tu penses quoi ? Que ça pourrait repartir entre vous deux ? Ou bien elle est passée à autre chose ?" Parce qu'elle aimerait bien voir son meilleur ami heureux. Qu'il se case. Avec une gentille nana. Ou une qui le mènerait gentiment à la baguette. Mais oui, qu'il se trouve quelqu'un.
Evidemment que ma meilleure amie me connait et qu’elle me prévoit toujours ce que j’aime en boisson. Faut dire que je suis bien chiant aussi à ne boire que du jus de fruit et de me permettre seulement d’avoir un verre de vin pour le repas. Mais l’avantage c’est que Selina ne l’oublie jamais et qu’elle fait en sorte de trouver les meilleurs jus pour me faire plaisir. Elle me rapporta une bouteille de jus de fruit qui sortait toute droite sortie des champs de récoltes. Les meilleurs en soit. Elle ne le faisait pas à moitié et j’apprécie toujours autant. Je la remerciais après qu’elle m’ait servi mon verre de jus avant d’enchaîner à parler de Naïa qui avait été mon premier crush, voire même mon premier amour même s’il n’y a eu que de la chaire entre nous et que nous n’avons pas pu avoir une relation. Du aux événements qui se sont déroulés par la suite, mais aussi à cause de mon meilleur ami qui l’aimait beaucoup également. Selina me demanda alors ce que j’en pensais de ces retrouvailles, si ça pouvait repartir entre nous ou si c’était vraiment terminé. Je t’avouerais que j’en sais rien du tout. J’aimerais bien tenter réellement avec elle je pense, mais ça va encore foirer alors c’est peut-être pas une bonne idée. Lui expliquais-je en commençant à boire mon jus de fruit Un délice ton jus de pomme. Lui disais-je tout sourire cette fois-ci. Parce que non, ça ne m’enchante guère de parler de mes amours ou de mes aventures qui finissent toujours pas foirer.
Un super jus de fruit pour un super ami. Bah oui. Elle n'allait pas, non plus, lui servir de la merde. Parce qu'il faisait beaucoup pour elle. Quand elle n'allait pas bien, c'est lui qu'elle appelait et il venait rapidement. Et quand elle avait besoin d'aide, c'est lui également qu'elle appelait à la rescousse. Moins maintenant puisqu'il lui avait donné deux ou trois trucs pour ... Et bien, pour l'aider à se défendre. Oh, si elle faisait face à un gaillard super grand et super costaud, elle n'était pas sûre qu'elle arriverait à se défendre. Mais au moins, elle pourrait essayer. Quitte à lui mettre un coup dans les noix. Ouais, c'était pas cool, pas du tout. Mais c'était un moyen comme un autre de se défendre après tout. Non ? En tout cas, elle était curieuse. Curieuse d'en savoir plus sur cette Naïa qui avait pu voler le coeur de son meilleur ami. Oui, il s'était passé quelque chose entre eux. Après, elle ne savait pas, néanmoins, si c'était vraiment sérieux entre eux ou bien si ça avait été juste une amourette. En tout cas, Enzo ne savait pas trop s'il était content d'avoir revu Naïa. Est-ce qu'il était prêt à entamer quelque chose avec elle ? Bonne question. Très bonne question. Selina se contenta d'hausser les épaules. "Tu sais, parfois, faut se jeter à l'eau." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Tu peux penser que ça peut foirer. Mais si ça se trouve, ça pourra donner quelque chose de bien." Est-ce qu'elle le poussait à essayer ? Oui, un peu quand même. Non pas qu'elle ait hâte que son meilleur ami se case. Mais il était seul depuis longtemps. Il ne semblait pas avoir de bol en amour. Comme elle d'ailleurs. Ils étaient similaires. Il la complimenta sur le jus de pomme qu'elle avait choisi. "T'as vu, hein ? C'est une tuerie." Et elle avait souri. "Leurs jus sont trop bons. J'adore en prendre chez eux." Ouais. C'était plutôt chouette. "Bon ... j'vais voir si les lasagnes sont prêtes. Et après, faudra que j'te dise un truc super important." Même carrément important. Elle savait pas trop comment Enzo réagirait mais elle le saurait bien vite à dire vrai. Ouais.
Parler de mes amourettes n’a jamais été problématique pour moi, c’est comme parler de la pluie et du beau temps. Mais avec Selina, j’ai encore moins de retenue. Evidemment, comme avec tout le monde, excepté ma meilleure amie, de base je ne parle que très peu de moi et de ma vie que je trouve assez inintéressante. Et même si elle était intéressante, pas sûr que je me permettrais d’en parler comme certaines personnes le font. Mais voilà qu’enfin, il y avait un nouveau rebondissement. Naïa était de retour dans ma vie et j’avais eu le malheur de jouer franc jeu avec elle. Terrible erreur, ça a mis un grand froid entre nous. Est-ce qu’on pourrait alors retrouver réellement notre complicité d’antan, j’en doute fort. Alors l’idée de me jeter à l’eau ne me tentait guère. Ouais mais j’en ai marre de me faire jeter. Lui répondais-je un peu maussade mais franchement. Parce que oui, à chaque fois que je me jette à l’eau, on me jette dans la boue. Non c’est bon, je ne me jetterais à l’eau qu’une fois que je serais sûr qu’elle soit parfaitement claire. Et avec Naïa c’est loin de l’être. Alors c’est évident qu’avec elle, encore plus qu’avec une autre, je ne tenterais rien avant elle. Mais le sujet de conversation vira heureusement pour moi, sur ce super jus de fruit qu’elle m’avait acheté pour ce délicieux diner qui se préparait. J’avais déjà bien grignoté mais mon ventre de géant criait encore famine et si les lasagnes étaient prêtes ce serait de bons augures. Super important ? Lui demandais-je tout en me levant, interloqué par cette phrase qu’elle venait de me lâcher. Je la suivais même jusqu’à la cuisine, espérant qu’elle me réponde, même si je me doutais bien qu’elle attendrait qu’on soit installé à table pour m’annoncer la chose.
Tenter ou se faire jeter. Selina eut un hochement de la tête. "Je sais que c'est pas drôle de se faire jeter. Mais tu penses que c'est ce qui va arriver ? Qu'elle pourrait te jeter ?" en vint-elle à lui demander en le regardant. Celle qui jetterait Enzo, ça serait une folle mine de rien. Selina n'irait pas jusqu'à dire que s'ils n'avaient pas été amis, de très bons amis, elle n'aurait rien tenté avec lui. Mais il avait été tellement protecteur avec elle ... Elle le considérait un peu comme un frangin à dire vrai. Il ne se passerait pas grand chose entre eux. Ou du moins, elle ne le pensait pas. Après, elle pouvait se tromper. Peut-être que ... Oh, elle ne voulait pas y penser. Dans le sens où elle avait l'esprit bien trop torturé par la nouvelle qu'elle avait à lui annoncer. Et d'ailleurs, fallait qu'elle se bouge. Mais d'abord, aller retirer les lasagnes avant que ça soit trop cuit et que ça soit complètement raté. "Super important." avait-elle dit en reprenant les propres mots qu'elle avait pu dire, quelques minutes plus tôt. Il l'avait suivi dans la cuisine. Elle avait récupéré les gants et elle avait ouvert la cuisinière. "Hmmmm .... Ca sent bon." Elle ferma les yeux une fraction de seconde, respirant la bonne odeur. "Elles ont l'air d'être trop réussies. J'suis trop fière de moi." Elle sortit le plat du four, tout en soufflant un peu dessus, avant de le mettre sur un autre truc pour porter tout ça sur l'autre table où ils allaient manger. "Le problème, c'est ce que je ne sais pas comment tu pourras prendre cette nouvelle." Bien, elle espérait, mais bon. Elle revint dans le salon avec le plat et le déposa en son centre. Elle récupéra, dans la cuisine, une spatule pour qu'ils puissent se servir. Ca serait mieux. "J'vais pas tourner autour du pot longtemps. Mais je sais pas si j'te le dis avant ou après avoir mangé." Parce qu'avec Celia, ça avait coupé l'appétit de sa soeur. Et au final, Selina était repartie, le coeur brisé. Ou presque.
Forcément, j’avais eu envie de parler de Naïa avec Selina, juste pour lui dire que j’étais content de l’avoir retrouvé, mais qu’au final, il ne se passera peut-être plus rien entre nous, et peut-être avais-je besoin de conseils aussi, certainement. En attendant, avec ce que j’avais annoncé à mon premier amour, ça n’engageait rien de bien prometteur malheureusement. Peut-être pas me faire jeter, elle m’a fait comprendre qu’elle était surtout heureuse de me retrouver, mais pour aller un peu plus loin, je ne suis plus son type d’homme, c’est évident. Lui répondais-je assez sérieusement, repensant aux paroles dures, mais sincères de Naïa. Elle ne veut pas d’un lâche qui a abandonné sa fille autrefois, elle aurait trop peur que ça se reproduise, et je ne peux que le comprendre, elle a besoin d’un mec stable en qui avoir une réelle confiance. Mais bon, il était temps de passer à table, il se fait faim. Je suivais donc subitement ma meilleure amie jusqu’à la cuisine, parce qu’en plus du bon plat qu’elle nous avait préparé, elle venait de me mettre l’eau à la bouche avec la nouvelle super importante qu’elle devait m’annoncer. Impatient que je suis, surtout avec elle, je n’avais pas pu m’empêcher d’en savoir plus. Seulement, je n’eus qu’une faible réponse et parus un peu déçu, mais je n’allais pas lâcher le morceau, je pouvais bien attendre qu’elle finisse de préparer son plat, du moins de le sortir du four. Et en effet, ça sentait très bon. Elle me fit rire en disant qu’elle était fière d’elle et j’en rajoutais également Je suis fier de toi aussi Selichou ! Je la taquinais un peu avant qu’elle ne récupère ses lasagnes et nous les mettent à table. Je m’installais une fois qu’elle avait tout récupéré dans sa cuisine et qu’elle me disait si elle me l’annonçait avant ou après le repas. Je fronçais les sourcils et lui répondais Tu as peur que ça me coupe l’appétit à ce point-là ? C’est pas grave non ? Lui demandais-je histoire de me rassurer un peu. Parce que en soit, il n’y a que des trucs bien dégueulasses qui pourraient me couper l’appétit. Et c’est loin d’être le cas tellement j’ai la dalle.
Selina prit une mine toute malheureuse en entendant Enzo qui lui disait que ... Naïa était contente de le revoir mais que les choses avaient changé et qu'il n'était plus son type d'homme. "Oh non ... c'est moche." Elle baissa la tête. "Moi qui avais pensé que ça y est, t'es casé." Elle poussa un soupir. "Rhaaa ... On finira bien par te trouver quelqu'un. Parce que même si t'as fait quelques bêtises, t'as le droit d'être heureux toi aussi." dit-elle dans un hochement de la tête. Ouais. Mais elle avait l'impression, pourtant, que c'était pas vraiment la joie pour ce pauvre Enzo. C'était moche. C'était très moche pour lui. Mais elle ne désespérait pas. Et elle espérait que ça finirait par aller bien pour lui. Ou du moins, c'était ce que Selina espérait, pour sûr. En tout cas, oui, elle avait quelque chose à lui annoncer. Mais pour le moment, elle retardait, encore un peu, l'instant où tout allait changer entre eux. Enfin, peut-être qu'il serait simplement heureux pour elle et que ça s'arrêterait là. Elle l'espérait en tout cas. Pour l'heure, elle se concentrait sur les lasagnes. Et elle venait de les sortir du four. Parce que si elle les laissait plus longtemps, ça risquait d'être grillé. Et ça serait con de saloper le repas pour quelques minutes de trop, non ? La blonde était contente de son plat. Parce qu'il n'était pas raté. "Mais j'en doute pas une seconde que tu es fier de moi." Et elle avait souri. Est-ce qu'il serait autant fier d'elle quand elle lui apprendrait que ... Et bien que là, tout de suite, ils n'étaient pas deux mais trois. Ils étaient revenus dans le salon. Pour manger. Enfin, Enzo lui posa tout de même une question. Afin de savoir si c'était grave ou non. "J'parle pour acquis. Parce que ... c'est arrivé que ça coupe l'appétit de quelqu'un." Sa soeur. En l’occurrence. "Mais j'sens que tu vas me harceler de questions donc je ferais mieux de te le dire maintenant ..." Elle pencha la tête sur le côté. Elle espérait juste que ... Et bien, qu'il ne décide pas de s'enfuir en courant quand elle lui annoncerait. Parce que voir son meilleur ami s'éloigner, elle aurait du mal. Beaucoup de mal. "J'suis enceinte." Voilà, c'était dit.
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