C’est évident, elle n’y pouvait rien si c’était des jumeaux dont elle accouché, on ne pouvait que faire avec. On ne peut rien faire, on ne va pas en donner un chaleureusement à quelqu’un d’autre. Même pas en rêve ! Ce ne sont pas des cadeaux, mais des êtres humains, et si elle a des triplés ce sera exactement la même chose, on se débrouillera. En attendant elle m’expliqua pourquoi elle préférait n’avoir qu’un seul enfant. Et c’est vrai qu’elle a eu tellement de malchance avec ses précédentes grossesses que je ne pouvais que comprendre son inquiétude Oui tu as bien raison. Lui répondais-je simplement, parce que oui, j’étais d’accord avec elle et que je ne voulais pas l’embêter davantage avec cette histoire de jumeaux. On se mit à parler de la réaction de sa jumelle à la place, qui était plus qu’étrange et incompréhensible. Quelle sœur ou même frère pouvait être en colère contre l’idée d’avoir un neveu ou une nièce ? Ca devait être bien plus compliqué comme histoire certainement, et je sentais bien que Selina était agacée par la chose, alors forcément je n’insistais pas. Elle me demanda plutôt si j’en avais parlé à ma femme Oui, je lui ai annoncé la nouvelle. Je crois que ça l’a bien déstabilisé, mais rien de plus. De toute façon avec son amnésie, elle est plus perdue qu’autre chose. Lui répondais-je totalement blasé par ma femme. J’allais bientôt la quitter d’ailleurs, me fallait encore quelques jours pour me décider, pour tout régler, les derniers petits détails. Mais pour l’heure je devais préparer un repas, et j’ai l’impression que je faisais un peu flipper Selina avec mes propos. J’eus alors un petit rire en lui répondant Par moment, ça un goût bien différent, alors soit on aime, soit on n’aime pas, et c’est souvent c’est la dernière option. Faut dire que je le fais pas souvent la cuisine aussi. Je haussais les épaules, commençant alors à m’atteler aux pâtes quand elle me demanda ce que je préférais, un garçon ou une fille. Je fus un peu pris de court, alors que j’y avais pensé des tonnes de fois avant même de rencontrer Selina et de savoir que tout était foutu avec ma femme depuis longtemps J’aimerais beaucoup avoir une fille, sûrement parce que je suis un homme, mais vu que j’ai toujours avoir voulu plusieurs enfants, au moins deux, je me dis que ça aurait été mieux un garçon … Pris de nostalgie, ma voix avait baissé d’un cran alors que je mettais le sel dans l’eau.
Elle ne savait pas trop pourquoi Selina lui avait posé la question, sur sa femme. Et si elle était au courant de ce qui se passait dans la vie de Shane. Même s'ils n'étaient pas proches, même s'il ne se considérait plus comme mari et femme, elle faisait partie intégrante de la vie de Shane. Et on ne devait pas couper les ponts, comme ça, en un claquement de doigts. Ou du moins, Selina pensait que ça ne pouvait pas arriver. Qu'il y aurait toujours quelque chose entre eux et que ça n'allait pas s'effacer rapidement. Après, elle pouvait se tromper. Elle ne connaissait pas bien Shane après tout. Elle avait tout à apprendre à son sujet. Ca se ferait petit à petit. A force de se voir. De se parler. Oui, de manière progressive, pour sûr. En tout cas, Selina avait fini par lui poser cette question. Et elle ne savait pas si elle avait bien fait. Si ça se trouvait, elle allait raviver des choses dont il ne voulait pas se souvenir. Qu'il préférait chasser au loin. La femme, ou plutôt, son ex-femme, était déstabilisée. Mais elle était également perturbée par son amnésie. Selina pencha la tête sur le côté. "Ca s'arrange pas ... j'veux dire ... son amnésie." C'était peut-être le karma. Après tout, elle avait trompé Shane. Un retour de bâton, en quelque sorte. Selina ne voulait pas de mal à la femme de Shane. Mais après tout, à chaque chose existe une raison, en quelque sorte. Ou du moins, c'était ce que la demoiselle pensait. Mais passons. Ils n'allaient pas parler de ... et bien, ils n'allaient pas parler de la soeur de Selina. Ils n'allaient pas parler de la femme de Shane. Autant se concentrer sur autre chose. Sur le fait que le médecin n'était pas doué avec la cuisine. Ou plutôt, qu'il n'avait pas l'habitude de cuisiner. "En même temps, avec le boulot que tu fais, la cuisine et la médecine, j'suis pas réellement certaine que ça fasse bon ménage." Elle secoua la tête. Après, elle pouvait se tromper. "T'es plus adepte des plats déjà préparés, j'me trompe ?" Après, oui, elle pouvait se tromper. C'était peut-être pas le cas. Elle lui posa une question. Sur le sexe du bébé. Ce qu'il aurait préféré. Fille ou garçon. Un haussement des épaules. Elle l'avait pris de court, sans doute. Elle l'avait surpris. C'était pas une question piège ou un truc dans le genre. Non. Pas du tout. Mais oui, elle aimerait connaître son avis, c'était certain. Une fille, d'abord, c'est ce qu'il répondit. Mais il ajouta qu'il aimerait avoir plusieurs enfants. Deux peut-être. Et que dans le cas où il n'en avait qu'un, il aimerait avoir un fils. "Qui te dit que ça sera le seul enfant que tu auras ?" Si ça se trouvait, il aurait peut-être d'autres enfants. Avec elle. Ou avec une autre. Qui sait ?
Est-ce que l’amnésie de ma femme s’arrangeait ? Pas vraiment, mais je n’avais plus la patience pour ça également. Elle est dans une sacrée emmerde, la pauvre, elle ne se souvient plus de son adultère. Non, je n’y arrive pas, elle fait tellement innocente, je n’arrive vraiment plus à la regarder. Je suis vraiment à deux doigts de me barrer, il n’y a vraiment plus rien qui me retient. Enfin, un peu quand même, je ne suis pas non plus un total salaud, mais j’ai besoin sérieusement d’air et de réfléchir à tout ça. Si, je pense qu’elle va retrouver la mémoire avec le temps, à bosser avec sa maîtresse, elle va forcément retomber dans ses bras. Et ce n’est pas moi qui vais l’en empêcher. Son ignorance me fait plus de mal qu’autre chose. J’étais agacé par la situation, non par la question, c’est vraiment gentil de la part de Selina de me demander, de savoir vraiment comment ça évolue, mais c’est vraiment foutu, mes sentiments se cassent de plus en plus la gueule. Heureusement la conversation dériva bien vite sur la cuisine et elle comprit tout à fait mon mode de vie grâce à mon boulot Exactement, les plats préparés c’est ma spécialité. J’essaie de varier tout de même avec le surgelé, les conserves et des plats que je prépare pour plusieurs jours. Bon ok, la dernière solution arrive trop peu souvent, mais le fait de me dire que je vais être enfin papa, ça me donne des ailes et me donne envie de me surpasser et de faire la cuisine. La suite de la conversation se porta sur cet enfant justement qu’on attendait et faut dire que je ne m’attendais vraiment pas à cette question. Je voulais une fille oui surtout, mais pas seulement, j’ai toujours rêvé d’avoir une grande et parfaite famille. C’est bien triste je sais. Tellement que Selina essaya de me remonter le moral. Je lui souriais, la fixant un instant, pour finalement lui répondre J’ai tiré un trait sur ma vie amoureuse, j’y crois plus, je suis vieux, et ne pas faire attention comme on l’a fait, ça me ressemble pas. Lui expliquais-je un peu blasé à cette idée. Mais je m’y fais. L’amour c’est plus fait pour moi, j’ai été anéanti par ma femme.
Pour Shane, sa femme finirait par retrouver la mémoire, à un moment ou à un autre. Elle finirait par se souvenir qu'elle l'avait trompé avec une autre femme. Et tout reviendrait comme avant. Enfin, façon de parler. Disons qu'ils n'auraient plus grand chose à faire l'un avec l'autre. Ou du moins, c'était déjà ce que Shane pouvait ressentir. Ou c'était, en tout cas, l'impression que Selina avait lorsqu'il parlait de sa femme. Ou celle qui allait devenir, sans doute, son ex femme. C'était dommage qu'un mariage se termine comme ça. Mais c'était comme ça. Que pouvait-elle y faire ? Pas grand chose. Parce qu'après tout, ce n'était pas comme si c'était elle qui avait fauté la première. Ce n'était pas comme si elle était venue chercher Shane. Du tout. Non. Ils s'étaient rencontrés. Tous les deux. Dans le pire moment de leur vie à dire vrai. Mais ça avait donné quelque chose de plutôt bien, non ? Enfin, fallait voir le côté positif dans leur rencontre. Si côté positif y'avait après tout. Puisqu'elle s'était brouillée avec sa soeur. Des choses bien. Des choses moins bien. Elle verrait bien ce qui se passerait et si elle pourrait retirer d'autres choses positives de tout cela. En tout cas, Selina changea de sujet. Ils avaient changé rapidement de sujet quand ils parlaient de sa jumelle et du fait qu'elles avaient eu une grosse différence d'opinion sur cette grossesse. Autant passer, également, rapidement le sujet de sa femme. Pour éviter de le faire souffrir. C'était pas ce qu'elle voulait. Du tout. Alors, ils parlèrent de cuisine. Du fait qu'avec son boulot, c'était pas quelque chose d'évident. Et qu'il n'avait pas forcément le temps de se cuisiner de bons petits plats. "Ca, c'est bien. Des plats pour plusieurs jours. M'arrive de faire pareil quand j'cuisine. J'fais la popotte et après, zou, au congel ou au frigo et ça m'permet de ne pas rester tout le temps derrière la cuisinière." Non pas qu'elle n'aimait pas faire la cuisine. Mais si la blonde pouvait faire autre chose que d'être tout le temps en cuisine, ouais, ça l'arrangeait. Ca lui laissait le temps de faire d'autres choses. Et c'était pas plus mal. Selina en vint à lui poser une question. Fille ou garçon ? Ce qu'il préférait ? Il aimerait bien les deux. Il ne pensait pas qu'il pourrait avoir les deux. Parce que ... Parce qu'il n'était pas certain qu'il allait se trouver quelqu'un. Il ne croyait plus en l'amour. Il se faisait vieux. "C'est pas qu'on n'a pas fait attention ... Mais on avait eu une très mauvaise journée tous les deux." Même une très mauvaise journée. "Et puis, faut pas dire ça. T'as quoi ? Trente-cinq ans ? T'as pas encore dépassé la quarantaine." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "C'est pas encore fini." Peut-être qu'il allait retrouver quelqu'un. Ou pas. Va savoir.
Faire un grand plat pour plusieurs jours, c’était ce que Selina faisait également, et je lui souriais pour cette similitude que nous avions. Oui ça fait du bien de bien s’entendre avec une autre femme que sa femme ou sa sœur. Surtout quand cette dernière nous plaît. Je n’y pense pas sans arrêt, c’est surtout pour notre enfant en cours que je veux vraiment qu’il y ait une bonne entente entre nous. Mais au fond, c’était pour moi aussi, pour notre simple relation. C’est assez étrange comme ressenti au final. Le sujet de sexe de l’enfant fit rapidement son entrée et je lui confiais que je préférais largement avoir l’un et l’autre, d’où l’espérance des jumeaux, parce que vu ma poisse précédente, pas sûr que j’aurais encore la chance de rencontrer une nouvelle femme prête à avoir d’autres enfants avec moi. Non, je n’ai plus aucun espoir, du moins pour l’instant, sûrement parce que Sawyer m’a bien trop brisé le cœur et qu’il me semble irréparable. Ca ne vient pas seulement de l’âge, commençais-je à lui confier, mais aussi de mon envie de me remettre avec une autre femme. Mon cœur est fichu, l’amour s’est terminé avec ma relation avec ma femme. Je ne pense pas être capable de de nouveau aimer une autre femme. Et pourtant Selina se rapprochait le plus de ce statut. Mais c’était me faire des illusions, me faire croire que c’était possible alors que je suis juste détruit de l’intérieur. Peut-être aura-t-elle de nouvelles paroles réconfortantes ou aura-t-elle juste l’impatience de le faire pour un pauvre cas désespéré comme moi. Je verrais bien. En attendant, les pâtes étaient fin prêtes ainsi que la sauce. J’avais bien réussi à gérer mon temps pour que les deux soient prêts en même temps. Je nous les versais dans un grand plat, me rendant compte que j’en avais fait pour un régiment. Bon bah t’en auras en rabe pour demain. Lui signifiais-je tout en riant de ma connerie. Vaut mieux toujours en avoir trop que pas assez de toute façon.
Shane était un peu désespéré. Il avait peur ... peur que sa vie ne se termine sur cet échec avec sa femme. Peur de ne pas rencontrer une autre femme. Une femme qu'il pourrait aimer et avec qui il pourrait fonder sa famille. Cette famille qu'il désirait tant. Pour le moment, Selina était dans sa vie. Mais pour combien de temps ? Hein ? Pour combien de temps ? Oui, il y avait un enfant entre eux. Mais il n'y aurait pas eu ce bébé qui grandissait, petit à petit, dans le corps de Selina, est-ce qu'ils se seraient revus ? Est-ce qu'ils auraient gardé le contact ? Des questions intéressantes à se poser, y'avait pas à dire. Et Selina préférait ne pas y penser. Et de se dire que c'était arrivé, que c'était comme ça, et que pour le moment, ils seraient amenés à se côtoyer assez souvent. Après, comment ça évoluerait par contre, ça, la blonde n'en savait rien. Ca se ferait petit à petit, sans doute. En tout cas, il n'avait plus d'espoir. L'âge n'était pas la seule chose qui pouvait l'empêcher d'être heureux. Il pensait aussi au fait qu'il aurait du mal à trouver quelqu'un. Selina pencha la tête sur le côté. C'était ... triste ce qu'il disait. C'était très ... pessimiste mine de rien. "Vaut mieux pas qu'on ait une fille alors. Parce que tu risquerais de ne pas l'aimer." Selina tenta une pointe d'humour avec une mimique, sur son visage, totalement marrante quand même. Il était pas là pour faire la gueule, si ? Alors, elle cherchait à lui rendre le sourire. Bon, elle était pas certaine d'y arriver mais elle essayait quand même. Shane avait fini de préparer ses pattes. Ah oui ... il était vrai qu'il était là pour lui faire à manger. Enfin, pas que pour ça. Mais ils discutaient, ils discutaient, et le temps était passé plus ou moins vite. "Oh, tu sais, je sais pas si j'en aurais pour demain. Mes frangins passent souvent à l'improviste. Et ils aiment bien vider mon frigo." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Enfin, j'ai pas prévu qu'ils passent aujourd'hui mais bon, ils ont quand même le chic de le faire au moment où je m'y attends le moins." Et si ça se trouvait, ouais, ils passeraient. Surtout Jacob. Qu'il vienne, ça ne la dérangeait pas. Tant qu'il évitait ses conneries, c'était tout ce qu'elle demandait.
Après la déprime était arrivée le pessimisme qui pour moi ressemblait davantage à de la fatalité, parce que oui, je sais que c’est néfaste, mais que c’est surtout une réalité, je me suis rendu à l’évidence, que de toute façon, je n’attends plus rien de l’amour et que ce dernier n’en attends plus non plus de ma part. Et pour tout vous dire, ça me va très bien, surtout depuis que je sais que je vais être père. Au final c’est tout ce que j’ai toujours souhaité, et aujourd’hui, ce petit être qui grandi mais qui n’est pas encore de ce monde, fait tout mon bonheur. Selina réussit alors à retourner contre moi ce que je venais de dire, je m’étais donc mis à rougir de honte d’avoir dit ça comme ça, et eus un petit rire. Seulement je me suis senti m’empourprer davantage en voyant la mimique de Selina qui était … Wouh, qui j’en sais rien, mais me fait chaud au cœur. Je ne voulais pas y penser, ne rien gâcher. Ne me fais pas dire ce que je ne pense pas. Lui répondais-je alors avec un petit rire gêné. Je me rendais compte par la suite que j’avais fait des pâtes pour un régiment, mais que la sauce, il y en aurait certainement assez pour deux, voire trois. Elle m’expliqua alors que ses frères aimaient bien passer pour vider son frigo. Ca tombait bien. Je lui souriais donc et finissais la préparation, tout en l’écoutant J’espère pour toi qu’ils n’ont encore jamais débarqué pendant un moment intime, ça doit être assez gênant comme situation ! Lui répondais-je tout en riant, imaginant la gêne inimaginable, mais le fou rire quand on raconte ce genre d’histoire pas bien grave. Enfin, moi je sais que ce genre de chose n’est clairement pas possible, même pas entre ma sœur et moi. On a beau être proche, on aime garder notre intimité jusqu’au bout. Le dîner était donc prêt et je confiais à Selina C’est prêt. On peut aller manger. Lui disais-je alors tout en ramenant le grand plat de pâtes jusqu’à la salle à manger.
Elle avait eu. Selina avait eu Shane avec ses propres propos, en venant à lui dire que s'ils avaient une fille, ensemble, ça serait difficile pour Shane de l'aimer. Car après tout, ce n'était pas elle qui déformait les propos ou quelque chose dans le genre. Non. C'était lui-même qui avait dit cela. Il devait donc y avoir un semblant de vrai. Ou quelque chose dans le genre. Shane devint tout rouge durant une fraction de seconde. Elle haussa des épaules. "Bah écoute ... c'est pas ce que tu viens de dire ? Que tu serais pas capable d'aimer une autre femme ?" Et elle avait penché la tête, sur le côté, à nouveau. Lui donnant ce petit air si mignon qu'on craquerait facilement. Au moins, il était clair sur certaines choses. Aimer serait difficile pour lui. Se construire une nouvelle vie serait difficile. Elle savait, de cette manière, qu'ils se mettraient pas ensemble. Même si y'avait un bébé au milieu. Enfin, passons. En tout cas, oui, il avait fait beaucoup de pâtes. Elle en aurait pour plusieurs jours. Plusieurs repas. Sauf si ses frères décidaient de passer par là. Elle ne pensait pas à sa soeur puisqu'elles s'étaient brouillées. Donc, Celia ne viendrait probablement pas manger de pâtes. Ses frères, par contre, c'était autre chose. Les joues de Selina s'empourprèrent légèrement quand Shane parla de moment gênant et du fait que ses frères avaient pu débarquer à un moment gênant. "C'est arrivé. Une fois. J'peux dire que le mec a jamais remis les pieds à la maison et qu'il ne m'a jamais recontacté." Elle secoua la tête. "C'est pour ça qu'on a un code. Et que si jamais j'suis avec quelqu'un, ils remarquent le code et ils viennent pas m'emmerder." Bon, ça arrivait qu'elle écoute du bruit et à ce moment là, elle prévenait le mec qui était avec elle de ne pas s'inquiéter, que c'était son frangin qui venait de débarquer à l'improviste et hop, le tour était joué. "Mais en règle générale, quand j'ai quelqu'un à la maison, j'leur envoie un texto avant." Et au moins, ils évitaient de débarquer. Et tant mieux. En tout cas, c'était prêt. "Allons-y alors." Elle avait récupéré deux assiettes, couteaux et fourchettes. Elle reviendrait chercher les verres après. Ainsi que la boisson. De l'eau. Ou des jus de fruit. Ou bien les deux. Elle verrait bien. Assiettes et couverts disposés, retour rapide dans la cuisine pour les deux verres. Et la carafe d'eau. Et comme elle n'avait plus de place, elle referait un rapide passage pour la boisson. Comme par exemple des jus de fruit.
J’avais parlé un peu trop vite. Je ne voulais pas dire que je n’aimerais jamais ma propre fille, non, je n’aimerais aucune autre femme hors ma famille, hors ma chair et mon sang. Et Selina me titillait là-dessus. Je te promets que si nous avons une fille, je la chérirais comme un fou. Je parlais seulement des autres femmes, celles qui ne sont pas de mon sang. Lui expliquais-je sérieusement pour vraiment qu’elle ne se fasse pas de soucis au cas où on aurait une fille. Mais j’avais tout de même un petit pincement au cœur en lui parlant ainsi. Peut-être que je pourrais ressentir des sentiments bien plus forts à l’égard de Selina. En attendant, elle me faisait part que ses frères étaient un peu imposants chez elle, et oui, ça me faisait rire, même si pour elle, à certains moments, ça ne doit pas être très facile, surtout s’ils débarquent quand ils veulent. Mais apparemment, ils ont un code depuis qu’ils ont fait fuir un mec avec qui elle était. Tant mieux. Bon du coup, faut que je m’attende à les voir débarquer là, vu que c’est moi qui suis venu un peu à l’improviste. Lui disais-je dans un petit rire, encore une fois un peu gêné. Mais il était surtout temps de se mettre à table et de profiter de ce petit dîner que je nous avais préparé assez rapidement et dans l’urgence. En même temps, ça reste mon domaine après tout. Mais je n’avais pas pour autant envie de me presser, je resterais le plus longtemps possible, histoire d’éviter au maximum de rentrer chez moi et de voir ma femme.
Selina plaisantait un peu avec lui. Ou plutôt, elle herchait à le faire rire. A le faire sourire. Elle cherchait à ce qu'il pense à autre chose. Elle cherchait qu'il ne pense plus à sa femme. Ou bien à leur histoire. Au fait qu'il était malheureux. Certes, c'était peut-être pas bien. Mais les hommes tristes, ils étaient pas marrants. Pas intéressants. Alors oui, si elle pouvait le faire rire, ou bien le faire sourire, pourquoi pas après tout ? Grand bien lui fasse pour ainsi dire. Et puis, rire un peu avec Selina, ça ne lui ferait pas de mal, non ? Alors oui. Elle ne cherchait pas à le mettre mal à l'aise. Mais juste ... qu'il se sente un peu plus détendu. Et moins coincé. "Ah ! Me voilà rassurée alors !" Ou pas. Parce qu'à sa manière, il lui disait, même si ce n'était pas ce qu'il voulait dire, qu'il ne pourrait pas pour autant chérir la mère de sa fille. Ou alors, c'était apporter trop d'importance à un tout petit détail. Sans doute. Sans doute devait-elle penser à autre chose. Ouais. Pas s'attacher juste à cela. Ouais. Et puis, de toute manière, elle n'avait rien à ... comment dire ... C'était pas parce qu'ils avaient fait un enfant qu'ils allaient se mettre ensemble de toute manière. Est-ce qu'elle le voudrait ? Elle n'en savait trop rien. Elle ne connaissait pas bien Shane. Elle ne connaissait pas ses principes. Elle ne savait pas si sur le long terme elle finirait par s'entendre avec lui ou pas. Selina lui parla de ses frères. Du fait qu'ils avaient la fâcheuse tendance de débarquer à n'importe quel moment. Alors, c'était pénible. Bien qu'elle avait un petit code assez spécial pour éviter qu'ils ne débarquent dans sa chambre alors qu'elle avait de la compagnie. "Ils ont plutôt le chic de débarquer le soir ou en milieu de la nuit. Donc, là, on risque pas grand chose." avait-elle dit en secouant la tête. Selina avait donc récupéré sa fourchette afin de goûter les pâtes que Shane avait pu lui faire. Une première fourchette. Puis une seconde. C'était histoire de se faire une petite idée. [color=cornflowerblue]"Et bien ... je crois que c'est une réussite. J'vais pouvoir t'embaucher à nouveau."[/colo] avait-elle dit dans un sourire. Mouais, pour sûr. Elle pourrait le rappeler à nouveau pour qu'il lui prépare des pâtes, même si elle savait le faire.
Ca me gênait réellement de dire que je ne pourrais certainement plus aimer aucune femme, alors que j’ai aimé Selina le temps d’une nuit et que je pourrais très facilement le refaire. Mais j’ai tellement peur de la suite, de me laisser encore embarquer dans des sentiments qui vont réussir simplement à me détruire, que je préfère dire direct que ce ne sera pas possible, alors qu’un petit pincement au cœur se fait toujours ressentir. Dire non à l’amour avant même qu’il ne se présente c’est très compliqué, surtout quand on commence à créer une famille avec une femme qui pourrait totalement faire l’affaire et qui m’attire étrangement alors que je préfère depuis toujours les brunes. Mais si elle me connaissait mieux, elle saurait que je n’ai vraiment aucun tact avec les femmes, encore moins avec celles qui m’intéressent. Bref. J’avais réussi un tant soit peu à la rassurer à propos du sexe de notre enfant, que je l’aimerais dans tous les cas. Mais bizarrement, ça me gêna de nouveau quand elle finit par conclure qu’on ne risquait pas de voir débarquer ses frères qui se montrent toujours en pleine nuit. Non, c’est évident. Et bam, voilà, alors que je ne serais clairement pas contre passer une nuit avec elle, mais comment dire ça sans passer pour un gros pervers, ou dire cela de façon subtile et charmante ? Je ne m’appelle malheureusement pas Hitch et je ne suis vraiment pas doué. Peu importe, valait mieux que je me concentre sur mes pâtes qui n’étaient pas ratées, heureusement pour moi. Sinon, je n’aurais jamais pu remettre les pieds ici et elle n’aurait pas voulu d’un médiocre cuisinier pour son enfant. Mais elle parlait de m’embaucher de nouveau et je lui répondais Ce sera avec plaisir. Je tâcherais de faire des plats un peu plus complexes la prochaine fois, promis. J’en profitais pour servir la blonde de jus de fruits avant de m’en servir également, ne me voyant pas boire de vin ou autre boisson alcoolisée pour la soutenir dans cette épreuve.
C'était pas la nuit. Il arrivait ... Oui, il arrivait que ses frangins puissent débarquer le jour. Mais c'était vraiment rare à dire vrai. Sauf quand y'en avait un qui avait une peine de coeur, ou quelque chose dans le genre, mais bon. Ce n'était pas le cas en ce moment. Y'avait peut-être ... juste Jacob. Parce qu'il ne savait pas quoi faire par rapport à ses sentiments concernant Alec. C'était compliqué, oui. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il avait des peines de coeur. Pour le moment en tout cas. Ca arriverait, sans doute, à un moment ou à un autre. Mais c'était calme. Alors, elle espérait bien que ses frangins allaient lui foutre un moment la paix. Sa soeur, c'était autre chose, puisqu'elles s'étaient disputées. Ou plutôt, Selina avait très mal pris le fait que Celia n'était pas contente qu'elle soit enceinte. Enfin, elle ne voulait pas y penser. C'était quelque chose de moche. Mais pas forcément quelque chose de définitif. Elles n'allaient pas non plus passer toute leur vie à s'éviter, non ? C'était pas possible. "C'est plus marrant de me déranger la nuit, tu comprends. La journée, y'a moins de choses qui se passent puisque je suis souvent au travail." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "M'enfin, ils ont quand même un sixième sens. Dans le sens où ils reniflent à des kilomètres quand y'a de bonnes choses à manger." Elle eut une grimace trop marrante. Qu'ils viennent, ou qu'ils ne viennent pas. De toute manière, elle ne leur dirait pas de s'en aller. Elle ne pouvait pas le faire. La famille ... on ne tourne pas le dos à la famille après tout. En tout cas, c'était bien bon ce qu'il lui avait fait. Ouais, bien bon. Il lui promettait, la prochaine fois, de faire quelque chose de plus élaboré. Elle se contenta d'hausser les épaules. "Pas besoin. Parce que c'est toujours quand on veut faire des choses plus complexes que c'est raté." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Les choses simples, c'est bien parfois." Même s'il lui arrivait, parfois, de faire des choses compliquées. Mais ce n'était pas ce qu'elle préférait pour autant.
Selina semblait aller bien mieux depuis qu’on avait commencé à manger, je voyais son visage reprendre des couleurs, et sentir un peu d’énergie dans sa voix. Parler de sa famille semblait également lui faire du bien. Je me suis mis à rire quand elle parla de l’odorat extrême de ses frères avec cette jolie petite grimace qu’elle m’avait faite face à cette annonce. Il est clair que ça me faisait bien plaisir de passer ce moment avec elle. Je ne ressens que très peu de gêne comparé à toutes les autres femmes que j’ai pu rencontrer, et j’oublie mes tracas vu qu’elle m’apporte ce bonheur que j’ai toujours recherché et que je n’ai jamais eu avec ma femme. Oui bien sûr que je parle de cet enfant à naître, même si au fond, j’aimerais retrouver cet amour que j’ai eu avec ma femme. Même si au final, il n’était que malsain. En attendant, je voulais faire au moins les choses bien avec elle, histoire que malgré la relation que nous aurons, je veux que ça se passe bien. J’ai peut-être un peu peur qu’on m’abandonne encore alors que je suis accroché depuis longtemps. Oui j’ai peur de tomber amoureux de nouveau. C’est vrai que même la simplicité peut être bonne. Oui, pourquoi se compliquer parfois, il n’y a aucune utilité, à part essayer de réfléchir à plusieurs possibilités quand le problème est compliqué. Mais franchement, en cuisine, il n’y en a aucun. Mais je ne voulais pas non plus abuser de son hospitalité forcée et une fois le repas terminé, je finissais tout de même mon verre sans alcool tranquillement et signifiais à Selina Je vais y aller, t’as sûrement besoin de te reposer. Lui disais-je alors avant de commencer à débarrasser pour lui éviter tout effort supplémentaire.
hrp:
On se fait le petit bisou d'adieu quand même ?! ou la gêne monumentable, ça peut être drôle aussi comme tu préfères en fait, tu peux cloturer aussi
Ils avaient bien discuté tous les deux mine de rien. Elle en apprenait un peu plus sur lui. En même temps, ils avaient tout à apprendre l'un sur l'autre. Ouais. Ils avaient encore beaucoup de choses à découvrir l'un sur l'autre. Et tout n'allait pas se faire en un claquement de doigts, c'était certain. Non. Ils allaient mettre du temps. Est-ce qu'ils avaient ce temps ? Ils devaient le prendre. Parce qu'ils allaient ... Et bien, ils allaient élever un enfant ensemble. Selina ne savait pas trop comment ça allait se passer d'ailleurs. Est-ce qu'ils auraient la garde partagée ? Ou est-ce qu'ils feraient autremen ? Elle ne se voyait pas se séparer de son bébé pendant une semaine. Non. Surtout les premiers temps. Peut-être quand l'enfant serait plus grand, oui, pourquoi pas. Mais là, elle ne pouvait pas l'imaginer. Non. Il faudrait qu'ils en discutent tous les deux. Pas aujourd'hui parce qu'elle ne voulait pas monopoliser son temps. Mais oui, elle le ferait à un moment ou à un autre. Pour sûr. La prochaine fois peut-être bien. Ou la fois d'après. Elle avait le temps de s'en inquiéter. Ou pas. En tout cas, ils mangeaient tranquillement. Il savait bien cuisiner. Bon, après, oui, c'était simple. A la portée de tout le monde. Mais elle appréciait le geste. Parce qu'il aurait pu repartir tout de suite. Il aurait pu s'en aller quelques minutes après son arrivée. Mais non. Il avait pris soin de rester un peu avec elle. Pour être sûr que tout allait bien pour elle et qu'il n'allait pas lui arriver quelque chose. Une fois le repas terminé, Shane s'était levé pour débarrasser les affaires. Tout en lui disant qu'il allait sans doute s'en aller. "On doit t'attendre en plus à l'hôpital, non ?" Parce qu'il devait être de garde. Parce qu'elle l'avait appelé à l'improviste alors qu'il était en train de bosser. "Tu sais, tu peux passer quand tu veux. Enfin, faudra quand même me prévenir avant pour être sûr que j'sois à la maison." Mais oui, il pouvait passer s'il le voulait. Pour discuter. Pour autre chose. La porte était ouverte pour lui.
Adieu, adieu. Tout de suite. Comme s'ils allaient jamais se revoir XD
Il est évident que je n’allais pas rester comme ça, ici, alors que j’étais passé un peu pour rien au final, vu qu’elle allait déjà mieux quand je suis arrivé, je n’allais donc pas abuser davantage de son hospitalité. Est-ce qu’on m’attendait à l’hôpital ? Peut-être, de toute façon j’étais sensé y être, donc j’allais très certainement y retourner, je n’avais pas envie de rentrer chez moi, chez ma femme. Oui. Enfin, s’ils avaient vraiment besoin de moi, ils m’auraient appelé de suite. Lui répondais-je pour lui dire que je n’étais pas non plus pressé et que j’étais resté avec elle parce que je le pouvais aussi. Je commençais alors à débarrasser quand elle me fit savoir que j’étais le bienvenue quand je voulais. Ca fait toujours plaisir, surtout qu’en ce moment, je fais tout pour éviter ma maison. Mais est-ce que j’aurais vraiment le courage de lui demander de passer ? Je ne pense pas, je préfère que ce soit elle qui m’appelle en cas de besoin, je ne veux pas non plus abuser de son hospitalité encore une fois. Je me sens comme un intrus, c’est étrange cette sensation, et pourtant je sais déjà que je me sens à l’aise ici, et avec elle. Allez savoir. Je n’ose pas, ça doit être ça. C’est gentil, merci. Je te préviendrais oui, bien sûr. Lui répondais-je alors. Je finissais donc de débarrasser et une fois terminé, je m’avançais vers elle, un peu pataud, ne sachant pas vraiment comment la saluer Bon bah … Je la regardais, perplexe, perturbé puis lui souriais tout à fait gêné A plus tard. Je me retournais et me dirigeais vers la sortie. A plus tard, non mais quel idiot, j’aurais franchement pu faire mieux. Mais bon, j’avais un peu trop peur de dire des conneries, donc en disant et en faisant le moins possible, ça ne pouvait que bien passer. Du moins je l’espère. Mais notre relation est tellement compliqué, que je suis encore plus paumé sur le bon comportement à avoir.