Tu es assis sur ton canapé, enroulé comme un rouleau de printemps dans une couverture que tu aurais dû jeter aux poubelles depuis des années, mais dont tu n’arrives pas à te séparer. La température te déprime, sans voiture, difficile de se déplacer avec cette pluie torrentielle qui s’évertue à tomber depuis déjà deux jours. Un énorme soupire s’échappe de tes lèvres. Tu t’étires de tout ton long pour récupérer la manette du téléviseur. Peut-être y aurait-il quelque chose d’intéressent à la télé. Mais plus tu zappes, plus tu réalises qu’il n’y a absolument rien qui capte ton attention. Retour à la case départ. Te retournant pour regarder l’horloge sur le mur de droite, tu réalises que ça fait à peine une heure que tu végètes de la sorte, pourtant, dans ta tête, on aurait dit une éternité. Tu te frottes le visage pour essayer de chasser l’ennuie qui te gagne de plus en plus. Ton ventre se met à gargouiller. Manger, en voilà une activité intéressent. De toute façon, tu as toujours adoré ça gouté, sentir, apprécier. Tu essais de te lever, mais ta tentative se révéla être un échec cuisant. Tu t’écrase de tout ton long sur le plancher, toujours bien coincé dans ta couverture. Tu te débats pour te déprendre, mais tu as l’air complètement ridicule. À bien y penser, tu te dis qu’au moins, personne n’est là pour te voir gesticulé comme un serpent faisant une crise d’épilepsie par terre. Magnifique. Une fois sur tes deux pieds, tu replaces tes vêtements qui sont dans un drôle d’angle puis marche vers la cuisine. Tu as envie de manger un truc sucrée. Un gâteau pourquoi pas? Tu adores les confectionner de toute façon. Tu n’en as pas fait un métier pour rien. En ouvrant l’armoire tu réalises que tu es complètement à sec. Même pas de quoi de préparer un minuscule cupcake. Tu lèves les yeux au ciel. Tout cela n’a contribué à te donner encore plus envie d’en manger. Tu te tournes vers la fenêtre, il pleut toujours des cordes. Mais tant pis. Tu décides d’y aller quand même. Tu fouilles dans un placard pour trouver tes vieilles bottes de pluie. Tu ne les aimes pas, mais tu ne peux pas marcher par un temps pareil avec tes traditionnels converses. Pendant ton exploration, tu trouves un parapluie et un coupe-vent qui feront amplement l’affaire pour ton escapade. Ce n’est pas particulièrement joli. Mais à quoi bon être jolie pour aller te remplir de gâteaux ? Tu sors et verrouillés la porte derrière toi. Tu es obligé de marcher incliné vers l’avant, sinon ton parapluie se retrouverait retourné. La pluie te fouette tout de même le visage et tu marches le plus vite possible afin de te rendre à destination. Une voiture passe rapidement à côté de toi et t’éclabousse de la tête aux pieds, ce que tu étais parvenue à garder au sec vient de se faire noyer. L’envie d’envoyer ce chauffeur irrespectueux te prend. Les gens n’ont aucun respect pour les piétons. Tu aperçois la pâtisserie de loin. Enfin ton salue approche. Devant la porte, tu essais tant bien que mal de te secouer et de refermer ton parapluie. Tu finis par entrer, encore trempé. L’odeur est qui t’accueilles est agréable. Il n’y a que toi et un grand inconnu qui, lui, visiblement n’a pas pris la peine de se couvrir, il est aussi détrempé que toi. Tu lui jettes un coup d’œil de billet, puis reviens au présentoir. Tu choisi un cupcake aux fraises et un autre au chocolat en espérant qu’il soit comme délicieux. Tu payes et tu te diriges vers une petite table, mais malheureusement pour toi, il y a une énorme flaque d’eau sur le sol qui te fait déraper et glisser de façon spectaculaire. Tu finis ta course sur l’autre client. Vous tombez tous les deux à la renverse et tes petites gâteaux s’écrase sans peu de délicatesse sur ta poitrine et la sienne.

« Merde. »

Tu te relèves de ton mieux et lui tends la main pour l’aider à ton tour.

« Je suis vraiment désolée. »

Tu te sens vraiment mal, tu viens de détruire tes cupcakes, son chandail, et peut-être son dos, si tu n’es pas chanceuse.

« Je… Est-ce que ça va ? »

Même si l’homme affirme que ce n’est pas grave, tu te sens affreusement mal quand même. Tu te dis que tu aurais dû regarder ou tu mettais les pieds. Rien de tout cela ne serait arrivé. Tu es complètement absorber par ta culpabilité que tu remarques à peine le brun essayer son chandail. Tu n’aurais peut-être pas dû sortir finalement. Rester enrouler comme un burritos dans ta vieille couverte aurait fait moins de dégât. Il te parle, et ça te fait sortir de ton esprit. « À vrai dire, je devrais vous remercier, vous venez de m’aider à choisir. » Te remercier ? Vraiment ? Tu ne comprenais pas trop comment le renverser avait pu l’aider à choisir. Il essayait peut-être simplement d’être aimable ? Cela fonctionnait un peu tu dois te l’avouer. À le regarder se mouvoir, il n’a pas l’air de s’être fait mal. Et toi non plus d’ailleurs, de toute façon, il a complètement amortie ta chute. Une chance que tu n’es pas bien lourde. Pourtant tu as toujours eu un bon appétit. Surtout pour les pâtisseries. Tu pourrais en manger toute la journée. Le garçon te tant une serviette afin que tu puisses retirer le crémage et les miettes de gâteau qui sont encore collé contre ton manteau. Tu les acceptes en le remerciant. Tu trouves qu’il est plutôt gentil, pour quelqu’un sur qui tu t’es étalé de tout ton poids. Pendant que tu t’atèles ta tâche de nettoyage, du coin de l’œil, tu le vois se diriger vers la caissière pour commander. Au moins, tu ne lui as pas enlevé le goût de manger. « Je vais vous prendre un cannoli avec un petit gâteau au chocolat et deux petits gâteaux aux fraises, » À cette instant, il se retourne vers toi, comme pour confirmer que c’est bien ce que tu avais commandée quelques minutes plutôt. « C’est bien cela ? » Tu hoche la tête. En effet, c’est bien ça. Tu te dis vaguement qu’il en commande beaucoup pour lui tout seul, mais tu chasses cette idée en te disant qu’il va surement garder le reste (s’il en reste) pour plus tard. Le commis part chercher sa commande et la caissière le fait payer. Tu le regardes faire, te demandant si tu devrais reprendre quelque chose, parce que tu as toujours cette envie de manger du sucré. Il se retourne vers toi et te parle. « Je vous dois bien cela, après tout, c’est sûrement moi qui est à l’origine de cette flaque d’eau. » Tu le regardes interloqué, qu’est-ce qu’il te doit bien ? C’est toi qui lui devrais quelque chose. Un chandail par exemple. Pas lui. Lorsque la caissière lui tend les deux sacs, tu comprends enfin, il vient de te racheter ta commande. « Voulez-vous vous joindre à moi ? Pour me faire pardonner d’avoir créé cette flaque d’eau. » Il balance l’un des sac devant toi. « Et puis c’est moi qui tient les sacs, donc si vous les voulez, vous devez bien me suivre … » Tu ne peux tout de même pas refuser. Il vient de te payer des gâteaux, tout ça parce que TU es tombée sur lui. Il te sourit puis se retourne pour se diriger vers l’une des petites tables de la boutique. Tu finis par le suivre. Et tu poses des fesses sur la chaise en face de la sienne. Tu retires ton manteau que tu accroches au dossier pour le laisser égoutter. « Merci, c’est très gentil de votre part, vous n’auriez pas dû… c’est moi qui vous est tombé dessus tout de même…» Il pose ton sac devant toi, et ouvre le sien pour en sortir ses pâtisseries. Tu fais la même chose. Puis vous gouter en même temps celui à la fraise. Tu le trouves délicieux, pourtant tu es très critique pour ce genre de chose. Tu n’en as pas fait un métier pour rien. Un rapide coup d’œil au brun et constate que lui aussi apprécie cette petite douceur. « La prochaine fois, c’est moi qui paie. » Tu blagues seulement à moitié. Tu voudrais pouvoir lui rendre sa gentillesse. Tu lui souris, tu veux lui parler, pour être certaine que le silence ne devienne pas gênant. « Alors, comment vous appelez vous ? Moi c’est Harley .»

« Enchanté, Harley, moi c’est Noa. » Il te sourit et tu ne peux t’empêcher de faire de même. Il prend un énorme boucher de son petit gâteau aux fraises, il a l’air de particulièrement apprécier la pâtisserie et il te la pointe en levant les bras au ciel. « Celui-ci est tout simplement délicieux, goûtez-y ! » Tu t’esclaffes et en prends toi aussi une boucher, beaucoup moins grosse que la sienne, mais tu es intrigué par le goût vu la réaction de ton interlocuteur. Tu le mâches doucement et te laisse envahir par les saveurs que contienne cette douceur. Le goût est juste assez sucré et la saveur de fraise, de vraies fraises est particulièrement présente et cela te surprend positivement. Tu es pourtant très difficile lorsqu’il s’agit de gâteaux, mais tu ne regrette définitivement cette marche plutôt mouillé. Tu relèves les yeux de ton cupcake et réalise que Noa à déjà finit de l’engloutir. Tu manges un peu moins vite que lui, mais tu n’es pas très loin de la fin toi non plus. À la dérobé tu l’observes, il a vraiment été aimable avec toi. Tu ne regrettes pas d’être venu poser tes fesses sur la chaise devant lui. Il te sourit de nouveau et déballe sa deuxième pâtisserie, un petit canolli, qui te semble alléchant. « Franchement, cette pâtisserie est divine. J’y suis entré une fois, par hasard, et depuis je ne pense qu’à elle. » Tu ries gentiment à son commentaire. Tu es ravie qu’il est brisé le silence à son tour et tu lui souries. « Et vous, comment avez-vous connu cet endroit ? Si vous avez eu le même coup de coeur que moi, je crois que la moitié de ma paye se dépense ici ! » Il rit lui aussi avant de reprendre la dégustation de son canolli. « En fait, je l’ai vu pendant que je faisais le tour de la ville pour me trouver un appartement il y a quelques semaines. J’avais une envie folle de gâteau et absolument rien pour en préparer chez moi alors… Eh bien, je suis venu. Bon gré, mal gré avec la pluie et je ne suis pas déçu pour le moment. » Tu lui souris puis déballes ton deuxième cupcake pour y goûter. Tu te fais la réflexion que celui-là t’indiquera vraiment la qualité des pâtisseries de cette boutique. La saveur de chocolat étant une des plus classiques, il se doit d’être unique et délicieux. Tu finis par croquer à pleine dent le dessert et encore une fois tu n’es pas déçu. Il est moelleux comme tu les aimes. Le goût sucrée et amer du chocolat est parfaitement équilibré. Vraiment, si tu n’as aucune envie de cuisiner, tu sais exactement ou tu vas aller. En finissant une deuxième boucher. Tu relèves les yeux sur ton compagnon de table. « Vous… Est-ce que je peux vous tutoyer, parce qu’on doit avoir à peu près le même âge… Et je serais plus à l’aise si vous me tutoyer. » Il hoche la tête et tu lui souris. « Bon et bien, qu’est-ce que tu fais dans la vie, à part manger dépenser ta payes dans cette boutiques ? » Tu ris doucement de ta blague en attendant ça réponse.

« Manger est l’une de mes activités favorites, » Tu t’esclaffes à sa réplique. Parce qu’il faut bien avoué que toi aussi tu aimes bien manger. « Sinon, je suis mécanicien dans un garage et je cours. Beaucoup, pour commencer toutes ses pâtisseries. » Un mécanicien? Tu te dis qu’il n’en a pas du tu l’air. Habituellement, tu es plutôt du genre méfiante avec les mécanos, mais celui-là te semble vraiment sympathique. Tu aimes bien sa compagnie. D’ailleurs, il te fait penser que toi aussi, tu devrais que tu te remettes au sport, sinon toute cette délicieuse nourriture que tu avalais, allait t’empêcher de te glisser dans tes vêtements. Avant, tu bougeais beaucoup. Autant lorsque tu travaillais à la pâtisserie, parce que tu passais ton temps à courir comme une poule sans de tête (puis… C’est lourd des gâteaux, surtout ceux pour les mariages). Autant parce que tu passais ton temps à voyager et que ton meilleure moyen de transport lorsque tu étais à l’étranger se trouvais à être tes deux jambes. Autant parce que tu as toujours adoré les sports, surtout les sports extrêmes. En plus tu en avais essayé quelques uns. Mais voilà, aujourd’hui avec les événements des derniers moi, tu es surtout resté cloitrer dans ton dernier appartement. Tu l’entends rire et tu reviens à la conversation. « Et toi ? C’est le boulot qui t’a fait déménager ? » Tu essais de retourner la question dans ta tête pour y répondre le plus naturellement possible, tout en évitant le sujet douloureux des derniers mois. Parce que tu t’imagines très mal lui déballer tout simplement que tu t’es fait violer par cinq monstres et que ça t’a tellement marqué que tu n’arrivais plus à avancer dans la vie, donc tu étais venu t’installer à Brisbane pour retrouver la seule personne au monde qui pouvait t’aider à te sortir de se cauchemar et ainsi tout reprendre à zéro. Non tu ne peux certaine pas lui dire ça. Et de toute façon tu n’en as pas du tout envie. Tu n’en as parlé qu’à deux personnes et tu n’es pas prête à en parler avec quelqu’un d’autre, surtout pas à un inconnu, aussi gentil soit-il. Tu veux simplement oublier et passer à autre chose. Alors sans lui mentir, tu détournes un peu la question. « Pas du tout. C’est la première fois que j’envisage de me poser vraiment quelque part. J’ai toujours beaucoup voyagé et je n’ai jamais habité plus que quelques mois au même endroit. Alors, pour une fois, j’ai décidé de m’installer pour un bon moment. Et puis… J’ai choisi Brisbane pour être proche de mon frère jumeau. » Tu es assez satisfaite de ta réponse. Lui aussi semble satisfait parce qu’il te sourit. Tu l’observes un instant et t’attarde sur son bras qui es recouvert de tatouage. Tu les trouves magnifiques et ils te font penser à Sid. À la penser du jeune homme, tu rougis légèrement. Pour te donner bonne contenance tu prends un boucher de ton cupcake. Lorsque tu as fini de mastiquer tu dis la première chose qui te passe par la tête et cela te surprend toi-même. « On pourrait aller courir ensemble un de ses jours, il faut que je m’y remette et c’est toujours plus amusant à deux? D’ailleurs on pourrait arrêter ici après pour qu’à mon tour je t’invite. Je me sens un peu mal que tu es payé pour moi. »

Tu attends sa réponse avec impatience. Parce que, de un tu le trouves très sympathique et qu’aller courir avec lui te sembles une bonne idée et que de deux, tu as vraiment le sentiment d’Avoir une dette envers lui. « Ce sera un immense plaisir, mais tu sais, pour les pâtisseries, t’es vraiment pas obligé. C’est rien. » Tu lui souris de ton sourire avec les fossettes. Ça te fait plaisir qu’il accepte. Et pour la pâtisserie, s’il n’y tient pas. Tu te dis que tu lui en feras et lui apporteras quand vous irez courir. De toute façon tu as plutôt confiance en tes talents de pâtissière et tu ne doutes vraiment qu’il va aimer. « Bon… D’accord. Si tu ne tiens pas à ce que je t’en paie un, et bien je vais t’en faire. Tu verras je me débrouille pas mal du tout. » Tu lui fais un clin d’œil pour appuyer tes dires. Il te sourit puis tourne la tête vers la fenêtre. Tu l’imites par reflexe, et constate qu’il pleut toujours autant. Cela ne t’encourage pas du tout à te lever et quitter cet endroit. Surtout qu’en plus tu n’es pas seule et que la conversation avec Noa est facile. De toute façon, lui non plus n’a pas l’air pressé de partir parce qu’il brise le silence qui c’était installé entre vous. « Alors Harley, » Il te montre son bras recouvert de tatouage. Tu te demandes vaguement ou il veut en venir avec ça, mais tu ne doutes pas que tu vas avoir la réponse dans quelques secondes, donc tu ne pousses pas plus loin ta réflexion et attends la suite. « Que penses-tu des tatouages ? » Tu ne n’attendais pas vraiment à cette question. Mais c’est un sujet comme un autre. Et puis… Comme tu adores cette forme d’art, le sujet te va amplement.« J’adore ça. J’adore presque toutes les formes d’art tu vois. Mais celle-là elle est… Plus vivante. Parce que tu vois, je… enfin, j’ai la conviction que notre corps est comme une toile vierge et que chaque encrage est une partie de ton histoire que tu écris. » Pas complètement convaincue d’être clair, tu hausses les épaules et lui sourit. « Je ne vois pas vraiment comment l’expliquer mieux, mais c’est souvent représentatif d’émotion, de souvenir, de personne et parfois de chose qu’on aime. C’est une partie de la personne sur qui ils sont. » Tu fais un mouvement vers son bras, mais n’oses pas le prendre sans sa permission. « Je peux regarder de plus près ? » Il hoche la tête avec un sourire et tu prends délicatement son poignet entre tes doigts. Tu détailles chaque motif et tu les trouves magnifiques. Tu as vraiment envie de savoir la signification qu’ils ont. « Qu’est-ce qu’ils représentent ? » Tu réalises que ta question est vraiment indiscrète et tu rougis violemment. Ta curiosité va finir par t’apporter des ennuis et tu le sais mais c’est souvent plus fort que toi. « Je suis désolée, vous n’êtes pas obliger de répondre si c’est trop personnelle. » Tu es encore rouge pivoine et tu maudis la couleur un peu trop blanche de ta peau. Tu baisses les yeux sur ton gâteau et mange la dernière boucher de celui-ci. Il ne t’a toujours pas répondu et tu te dis que la question doit vraiment l’avoir déranger, mais lorsque tu oses afin relever tes yeux vers lui il te sourit.

Noa hésite encore un instant, comme incertain, avant de te répondre. « Non non, ce n’est pas ça … c’est simplement que j’ai l’impression de toujours gâcher la signification quand je la partage, comme si je n’arriverais pas à transmettre la vraie émotion derrière tout ça. » Tu le comprends, parfois c’est simplement une émotion. C’est très puissant, mais difficile à mettre en mot. Tu lui souris gentiment. « Mais pas de panique, ils ont bel et bien une signification, » Il rit à ce commentaire. Toi aussi. Tu as vu bien des gens se faire tatouer des trucs débiles qui étaient seulement à la mode. « À mes quinze ans, j’ai failli me faire tatouer une connerie. Une chance que je suis tombé sur un mec avec une tête plutôt que sur un qui voulait que le fric. » En effet, il est plutôt chanceux. Même si à cet âge-là il faut généralement une autorisation parentale, il y a toujours moyen de contourner les règles. Justement avec des hommes qui sont à l’argent plutôt qu’à l’art. C’est triste mais ça ce voit beaucoup plus souvent que les gens pensent. Tu repenses à ton premier tatouage et tu souris. Tu l’as fait faire à tes dix-huit ans. Juste avant de quitter le nid familial pour partir à l’aventure. Ce n’est pas un très gros tatouage, mais il est toujours aussi important, parce qu’il est pour Terry… Pour avoir une petite partie de lui avec toi à chaque seconde de ton existence même s’il est loin. Parce que pendant les dernières années, vous aviez beau vous parlez tous les soirs par téléphone, vous ne vous êtes pas vu souvent. Tu reviens à la conversation et remarqué que le brun est perdu dans ses pensées lui aussi. Ne voulant pas le dérange, tu regardes par la fenêtre la pluie qui tombe toujours. Tu fixes l’eau tombé sur le trottoir. Quelques voitures passent, mais sinon, il n’y a personne à l’extérieur. Tu dois être la seule assez personne assez folle pour partir marcher à cette température. « Et toi, tu en as quelques uns ? » Tu sursautes au son de sa voix. Ton esprit c’était remit à vagabonder ailleurs. Tu te repasses la question dans ta tête, parce que tu as entendu les mots qu’il a dits, mais tu n’as pas du tout assimilé leurs significations. Après une petite seconde de flottement, tu finis par répondre. « Oui, quelques uns, mon premier date de mes dix-huit ans. Et je ne le regrette pas, en fait je n'en regrette aucun. Tous es autres se sont ajoutés au file des années et des événements. » Tu n’as pas pu répondre de chiffre exacte parce qu’il aurait fallu que tu fasses le décompte dans ta tête. Tu sais ce que tu as, pourquoi tu les as, mais leur nombre? Tu l’ignores complètement. En plus, tu es tellement habitué des les voir que parfois, quand tu fais le compte, tu en oublis un ou deux. Tu veux continuer à converser avec lui, mais tu ne sais pas trop quoi demander entre ta curiosité débordante et les sujets indiscrets, tu ne sais plus trop ou t’enligner. Tu lui poses donc la question que l’on pose habituellement en premier, qui est à la fois, très anodine et très indiscrète. Très polie et très personnelle. Qui peut être interprété de toutes les façons tout dépendamment de l’interlocuteur. « Sinon, toi ça va bien ? »

Tu lui as demandé si ça allait. Tu l’observes, il regarde la fenêtre, puis après un certain laps de temps, il finit par te fixer dans les yeux, puis détourne le regard, en te répondant. « Ça va bien, » Il te ment et tu le sais. Le regard fuyant, le ton incertain. C’est une évidence. Sauf tu ne dis rien, enfin pour le moment. « Et toi ? » Tu prends un instant pour y réfléchir, mais décide d’être honnête. « Je n’en sais rien. » Parce que ce que tu ressens c’est exactement ça. Tu ignores totalement si ça va bien ou mal. Avec les événements des derniers mois, tu ne sais plus où tu en es. Mais depuis que tu es à Brisbane ça va un peu mieux. Tu recommences à apprécier certaines plaisirs, certaines choses que tu avais oublié.

Il finit par relever les yeux vers toi. « Tu trouves pas qu'une question aussi anodine peut autant bouleverser des personnes ? » Il ne te laisse même pas de réagir qu’il enchaîne, comme pour préciser sa pensée. « Ce que je veux dire, c'est qu'il s'agit simplement de deux petits mots qui ne veulent rien dire, mais lorsqu'ils sont mis l'un à côté de l'autre, ils ont le don de créer une vague d'émotions chez une personne. » En effet, ce sont deux petits mots. Deux petits mots simples qui semblent anodin, mais qui peuvent remuer des choses qui sont bien enfouis. Mais parfois ce faire demander si ça va. Ça peut faire du bien, même si c’est par une pure inconnue. Parce que ça te prouve qu’il y a une personne qui ce soucis vraiment de toi. Et des fois, c’est tout ce qu’on a besoin. Tu lui souris. « Je sais que tu me mens quand tu me dis que ça va. Je l’ai vu dans tes yeux. Mais sache que si tu veux en parler, je suis là. Sinon on peut simplement continuer à discuter de tout et de rien. » Tu lui tapotes gentiment la main. Il ne réagit pas tout de suite et tu le laisses réfléchir un peu avant d’ajouter. « Des fois, c’est plus facile parler avec une inconnue. » Tu lui fais ton sourire avec les fossettes pour le rassurer. Avant qu’il n’est pu ajouter quelque chose. Tu te lèves. « Tu veux un truc à boire ? Je vais aller me chercher quelque chose, je meurs de soif. » Il hoche la tête puis tu te lèves pour te diriger vers le comptoir. Tu regardes le tableau quelques secondes pour savoir quoi prendre. Tu arrêtes finalement ton choix sur un chocolat chaud avec plein de crème fouetté. C’est un breuvage réconfortant, que ce soit à cause de la température ou bien de quelque chose d’un peu plus intime. En plus, tu aimes bien le chocolat et il ne doit pas détester ça puisqu’il a l’air d’apprécier le sucré autant, sinon plus, que toi. En attendant tes breuvages tu te retournes et tu le regardes. Il a l’air perdu dans ses pensées. Il ne te remarque même pas. Tu en profites pour le regarder plus attentivement. Tu es contente de l’avoir rencontré aujourd’hui, même si votre rencontre aurait pu être un peu moins radicale. Le commis te donne tes deux tasses. Tu la remercies avec un sourire puis te rediriges vers Noa qui ne te voit toujours pas. Tu poses les tasses fumantes sur la table et te rassis. « Tiens, j’espère que tu aimes le chocolat chaud. » Tu lui souris de nouveau et pousse légèrement son breuvage vers lui.