Elle ne savait pas encore pourquoi elle avait subitement envoyé ces messages à Andrew. Elle s'était pourtant jurée de ne jamais rien dire. Ce n'était pas son genre de parler d'elle, encore moins de ce qu'elle ressentait. Surtout ces derniers temps. Elle se disputait avec les autres, à cause de ça. A croire qu'elle s'était construite une carapace au cours de ces dernières années. Et que finalement, cette carapace était à présent, trop lourde mais aussi trop difficile à retirer. Et maintenant, elle ne savait plus trop quoi faire. Elle avait essayé d'aller vers Selina. Mais celle-ci l'avait mise trop en colère ce jour-là, et finalement, telle une tortue, elle s'était carrément cachée sous cette carapace. Et cela avait été pareil avec Duncan. Elle n'avait pas eu envie de l'ennuyer avec tout ça alors qu'il venait de sortir de l'hôpital. Alors pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant ? Peut-être parce qu'elle avait eu la visite de Cloé cet après-midi. L'histoire de la jeune femme était différente de la sienne. Mais elle lui avait donné des conseils, qu'elle même n'avait pas suivi. Parler. Ne pas laisser les choses en suspens. C'était elle qui disait ça alors que depuis tout ce temps, elle fuyait ce qui pouvait la toucher de près ou de loin. Finalement, se brouiller avec les gens qu'elle aimait, c'était pratique... Mais Célia savait que ce n'était pas une solution. Pas du tout. Pas si elle voulait reprendre sa vie personnelle en main. Pas si elle voulait aplanir tout ce qui était désordonné dans sa vie. Et elle avait forcément pensé à Andrew. Elle s'en voulait encore d'être partie comme elle l'avait fait, sans même lui laissé le temps de réagir, de dire quelque chose, et surtout de s'expliquer. Mais Andrew avait réussi à lui faire entre-apercevoir un bonheur qu'elle ne s'autorisait toujours pas à avoir. Mais combien de fois avait-elle repensé à tout ça ? Et si elle n'était pas partie ce jour-là ? Si elle n'avait pas cet hélicoptère. Peut-être que les choses seraient différentes. Et elle lui avait dit, en toute franchise. Et c'était la première fois qu'elle s'ouvrait ainsi depuis près quatre ans. Elle se sentait fragile, pas du tout en sécurité. Elle n'était pas sur un terrain qu'elle connaissait. Parler d'elle, elle n'avait jamais su le faire. Sa sœur avait souvent parlé pour elle. Parce qu'elles se comprenaient comme personne, parce qu'elle était l'autre moitié de son tout. Duncan la connaissait aussi bien. Mais il y avait des choses qui étaient plus difficiles à confier à un autre homme. Surtout quand cet autre homme était le meilleur ami de l'autre. C'était très compliqué. Et à vrai dire, Célia n'avait songé qu'à retirer ce poids qu'elle avait sur les épaules. Ce poids des non-dits. Peut-être que ce n'était pas du tout important pour Andrew. Mais pour la jeune femme, cela en avait. Maintenant, elle se retrouvait là sur son canapé, le téléphone en main. Alors qu'Andrew lui avait dit qu'il serait là dans quinze minutes. Elle ne savait toujours pas si c'était une bonne idée qu'il vienne. Clairement pas si Célia était vraiment honnête avec elle-même. Mais il devait être déjà en route. Et puis, cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vus. Elle était idiote de se mettre dans cet état. Elle se leva du canapé en faisant attention à Octave qui dormait. Finn était allongé sur son coussin et observait sa maîtresse. Célia s'était posée devant le miroir de l'entrée. Elle s'observait un instant. Elle ne ressemblait à rien. Elle avait un chignon sur la tête. Elle portait un short en coton noir et un -shirt blanc large sous lequel, on voyait une brassière noire. Elle se pinça les joues fortement pour se donner un peu de couleur. Elle avait passé le reste de l'après midi à remplir des bons de livraison. Elle avait d'ailleurs mal à la main gauche. Elle retira l'élastique dans ses cheveux et ces derniers tombèrent en cascade sur ses épaules. C'est fou comme elle pouvait se sentir perdu quand il s'agissait d'elle. Alors qu'elle aidait facilement ses amis. Elle reposa l'élastique dans la coupelle en bois qui se trouvait sous le miroir. C'est à ce moment-là, qu'elle entendit la sonnette. Ce qui la surpris. Elle n'avait pas vu le temps filer. Finn détalla jusqu'à l'entrée et Célia du lui demander de s'asseoir et d'être sage pour qu'elle ne l'empêche pas d'ouvrir la porte. Une fois fait, elle observa le bois, la main sur la poignée. Elle prit une inspiration puis ouvrit la porte.
Recevoir un message de Celia, c'était étonnant. Dans le sens où ça faisait un petit moment qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de parler tous les deux. Ou bien même de se voir. Oh, pour sûr. Ils avaient été proches. Très proches quand ils étaient au Mali. Elle était plus jeune que lui, oui. et leur relation lui avait peut-être fait peur. Plus âgé, plus mûr qu'elle, Celia avait pris la mouche. Et elle était partie. Elle avait pris l'hélico. Sans un mot. Sans une explication. Il devait être maudit, mine de rien. D'abord, son ex-femme, celle qu'il avait épousé pour l'aider à obtenir des papiers. Mais pas que. Il l'aimait vraiment. Elle était partie, un beau matin, sans laisser un mot, sans laisser une note. Du jour au lendemain. Il n'avait pas compris. Ensuite, y'avait eu donc Celia. Avec qui il vivait une bonne relation, à son humble avis. Il ne s'était pas fait d'illusion. Dans le sens où leur histoire avait débuté au Mali et que ... et bien, qu'il pensait pas que ça continuerait une fois qu'ils seraient tous les deux à Brisbane. Mais il aurait aimé le découvrir. Il aurait aimé savoir si ... s'il s'était trompé. Mais Andrew n'avait pas eu l'occasion de le découvrir. Elle était partie. Elle aussi. Et l'histoire se répétait. Encore. Pourquoi encore ? Parce que Malia avait fait pareil. Et oui, Malia. Elle aussi, elle était partie. Comme ça. Du jour au lendemain. Ca collait entre eux. Il l'appréciait. Elle avait eu un coup de blues la dernière fois, quand ils s'étaient croisés sur la plage. Elle lui avait dit qu'elle ne se sentait plus en sécurité et qu'elle songeait à rentrer chez elle. Andrew avait pensé que ça serait suffisant. Qu'il avait été assez convainquant pour qu'elle reste. Mais non. Elle avait décidé de partir. Pour combien de temps ? Aucune idée. En tout cas, Andrew avait le coeur en miettes. Dire qu'il était déçu, c'était peu dire. A croire qu'elles aimaient lui briser le coeur. Peut-être qu'il était mieux seul. Même si l'envie de fonder une famille était ... là ... Comment le faire si elles le fuyaient toutes ? Andrew n'était pas désespéré. Loin de là. Mais oui, le moral n'était pas au beau fixe. Ca reviendrait, sans doute. Il finirait par avoir la pêche et reprendre du poil de la bête. Ou pas. A voir, pour sûr. En tut cas, il allait voir Celia. Difficile de dire pourquoi il lui avait proposé de passer. C'était sorti spontanément. Parce qu'il jugeait que c'était toujours mieux que de parler par sms. Un face à face. C'était bien, non ? Andrew s'était rhabillé. Il avait mis un pantalon et une chemise. Parce qu'il n'allait pas passer chez Celia en étant tout cracra, non ? Il avait fait pas mal de bricolage. Il avait quelques jours de repos, autant en profiter, non ? Et ça signifiait bricolage. Mais également surf. Ca, c'était des vacances, pour sûr. Andrew récupéra son portefeuille qui était sur le petit meuble et il le fourra dans sa poche. Et hop, il était parti. Il avait refermé derrière lui et s'était engouffré dans son véhicule. Il conduisit, tranquillement, jusqu'à chez Celia. Il descendit de sa voiture et sonna pour qu'elle vienne lui ouvrir. Chose qu'elle fit assez rapidement. "Et me voilà." Oui, il aurait pu lui envoyer un message, lui dire qu'il ne venait pas. Mais non, il était là. "Tu sais, j'dois t'avouer que j'ai été méga surpris de recevoir ton message."
Selina avait raison. Quand elle était venue à la boutique, elle lui avait dit. Célia s'était refermée sur elle-même depuis ce qui s'était passé à l'hôpital. Elle avait arrêté de parler d'elle, en tout cas de ce qu'elle pouvait ressentir. Elle avait enfoui tout ça très loin, dans un coin de son cœur. Parce qu'elle n'avait plus envie de souffrir. Parce que c'était trop douloureux. Et que si elle laissait tout sortir, elle n'était pas certaine de pouvoir se relever. Pas du tout. Il lui suffisait d'un truc, d'un événement, pour qu'elle décide de lacher prise. Et ça, elle ne le voulait pas. Elle n'avait pas envie de ressentir à nouveau cette tristesse, cette détresse qu'elle portait en elle, comme un fardeau depuis toutes ces années. Même avec Selina, elle n'arrivait pas à se confier, même avec Duncan. Elle en était incapable. Alors elle s'était un peu éloignée de tout le monde. Mais elle continuait à être là pour les autres, à leur montrer ses plus beaux sourires pour qu'ils ne se rendent compte de rien. Et ça fonctionnait la plupart du temps. Oui, parfois les gens ne la voyaient pas. Cette petite étincelle qui était là avant. L'étincelle qui avait fini par n'être qu'un petit point lumineux. Duncan l'avait probablement remarqué. Selina... Célia n'en savait rien. Depuis sa dernière visite à la boutique, les deux femmes ne s'étaient pas revus. Et Célia n'avait pas pris son téléphone pour l'appeler. Elles avaient toutes les deux besoin de temps pour oublier ce qui s'était passé. Mais voilà à force de se fermer, à force d'écouter ses peurs, pour la première fois depuis des années, Célia se rendait compte qu'elle passait peut-être à côté de sa vie. C'était sa conversation avec Cléo qui avait peut-être été le déclic. Ses peurs l'avaient empêcher de saisir les opportunités que lui offraient la vie. C'était difficile à expliquer. Mais Célia regrettait certains de ses choix, surtout envers Andrew. Alors elle lui avait envoyé ce message. Pour la première fois, elle laissait parler son cœur. Ce qui ne lui ressemblait pas, ou plus. La preuve, cela avait inquiété le médecin. Et d'ailleurs, ce dernier se trouvait derrière sa porte.
Cette visite rendait nerveuse la jeune femme. Mais c'était avec un sourire qu'elle ouvrit la porte d'entrée. Aux premières mots d'Andrew, elle se sentait rougir jusqu'aux oreilles. Elle se sentait déjà idiote de l'avoir fait venir, sans vraiment le vouloir. « Je t'avoue que je suis surprise de te l'avoir écris... » Elle fit une petite moue. Non ce n'était vraiment pas son fort de parler d'elle et de ce qu'elle pouvait ressentir. Parce que les sentiments, ça faisait toujours souffrir au final. « Entre. » Elle laissa le médecin entrer chez elle. La villa de Célia était une villa aux murs blancs, décorés de ses photographies venant de ses voyages. Les meubles étaient en bois la plupart du temps, mais il y avait toujours des petites touches de couleurs ici et là. C'était une villa dans laquelle on se sentait bien. L'antiquaire avait posé plusieurs plantes et fleurs en pots, rien d'arraché, coupé, surtout. Tous ces végétaux, elle pouvait les replanter dans son jardin quand elle le voulait. Une fois la porte fermée, Finn observa l'inconnu mais ne bougea pas de là où il était. Même s'il râlait un peu. Célia esquissa un sourire. « Bon d'accord, tu peux lui dire bonjour. » Le chien vint alors vers Andrew et le renifla. Puis la jeune femme, demanda : « Tu veux boire quelque chose ? »
Venir ou ne pas venir. A dire vrai, Andrew ne s'était pas posé la question bien longtemps. Parce que Celia avait besoin ... Du moins, il avait senti dans son message qu'elle avait besoin ... d'un peu de compagnie. De parler. Il avait ressentir une certaine détresse dans le message qu'elle avait pu envoyer. Et on ne disait pas non à une personne en détresse. Après, il pouvait se tromper. Si ça se trouvait, elle allait bien et elle avait juste besoin ... de dire certaines choses. Mais il était là. Il en aurait le coeur net. Il allait voir justement si ça allait bien ou bien si, au contraire, c'était pas la grande forme pour elle. Il espérait qu'elle ne soit pas en pleine dépression ou quelque chose dans le genre. Pour sûr. Alors oui, il s'était pointé chez elle. Oui, il avait décidé de venir la voir. Après qu'elle lui ait dit oui. Dans le cas contraire, il ne se serait pas imposé et lui aurait proposé un autre jour pour venir la voir. Ouais. Ou il ne serait pas venu du tout. Il n'en savait trop rrien. En tout cas, Andrew était là. Se demandant s'il avait bien fait de venir ou pas. Mais il était là. "Double surprise alors. Pour toi et pour moi." avait-il dit dans un hochement de la tête. "Il ... s'est passé quelque chose pour que tu m'envoies soudainement un tel message ?" Parce que oui ... Forcément, il avait dû se passer quelque chose. Ca faisait un petit moment qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de se voir ou bien de se parler. Alors, pourquoi soudainement ? Pourquoi du jour au lendemain ? Qu'est-ce qui avait pu se passer dans la vie de la jeune femme pour qu'elle cherche à se confier soudainement ? Il n'en savait trop rien. Mais il finirait par le savoir bien vite, non ? Celia s'était quelque peu poussée et elle laissait donc entrer Andrew dans la maison. La villa même. Il n'avait jamais mis les pieds ici. C'était grand. Très grand. Différent de ce qu'il connaissait. Bien. Très bien. Le chien de Celia était juste derrière la porte. Il remuait la queue. Et il attendait patiemment que ... et bien que la jeune femme lui donne l'autorisation d'avancer. Alors, il s'était rapproché d'Andrew qui lui avait caressé le haut de la tête. Ouais, parce qu'il se doutait que s'il ne le faisait pas, l'animal continuerait à lui tourner autour, encore et encore, jusqu'à ce qu'il lui accorde un peu de son attention. Il pencha la tête sur la droite, puis sur la gauche. "Ouais. J'veux bien un jus de fruit si tu as." Une bière, c'était pas vraiment conseillé. Parce qu'il conduisait. Et qu'il n'avait pas envie d'avoir un accident. Ca serait con, non ?
Célia se doutait qu'en envoyant ce genre de messages, Andrew allait se poser des questions. Mais sur le moment, elle n'y avait pas songé. Elle avait eu simplement besoin de dire certaines choses qui n'avaient pas été dites à l'époque. A l'époque où ils s'étaient connus un peu plus intimement. A l'époque du Mali. Elle ne savait pas si cela avait de l'importance pour le médecin. Peut-être même pas du tout. Mais elle avait besoin qu'il sache. Même si plus elle le regardait et plus, elle perdait à nouveau tous ces moyens. Il avait toujours eu une certaine facilité à lui faire perdre la tête. Et même aujourd'hui, deux ans plus tard, cela fonctionnait toujours mais heureusement qu'Andrew ne semblait se rendre compte de rien. Au moins, elle pouvait essayer de rester un peu détachée. Mais ce n'était pas gagné, parce qu'il venait seulement d'arriver. Aux paroles du médecin, Célia esquissa un faible sourire. Il allait la prendre pour une dépressive si ça continuait... Très mauvaise idée de l'avoir contacter par textos... Mais elle avait ressenti un poids en moins sur ses épaules. « Pas vraiment... enfin, j'ai eu une discussion avec une amie. Et elle m'a fait réaliser certaines choses. » Oui Célia avait reprit contact soudainement. Parce qu'elle avait eu besoin de dire des choses. Andrew ne l'avait pas recontacté depuis son retour du Mali. Donc elle savait qu'il était passé à autre chose. Et elle aurait voulu que ce soit pareil pour elle. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Elle l'observa un instant avant que Finn ne vienne saluer le nouveau venu. Une fois fait, une caresse plus tard, il allait s'allonger à nouveau sur son tapis. Octave lui, était resté sur le canapé, pas du tout décidé à offrir son territoire à un étranger. Ce qui fit sourire la jeune femme. « Bien sûr. Jus d'orange, jus de pomme, jus de grenade, jus d'ananas ou jus d'abricot ? » Elle se dirigea vers la cuisine toute proche, ouverte sur le salon/salle à manger de la villa. Elle prit un verre dans l'un des placards et le posa sur la table. Elle prit en main la brique de jus de fruit tout en reportant son attention sur Andrew. « J'espère que je ne t'ai pas dérangé en te faisant venir ici. » Elle lui donna le verre puis elle l'observa. Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. « En tout cas, tu sembles en pleine forme. Ça fait plaisir à voir. » Il était comme la dernière fois où elle l'avait vu. Enfin il semblait avoir pris deux ou trois kilos mais cela lui allait bien. La nourriture ici était plus riche qu'au Mali, c'était certain. Puis elle quitta ses pensées pour demander à nouveau. « Tu veux t'installer au salon ? » Même si elle ne savait pas si le médecin comptait rester longtemps ici.
Ca ressemblait à une espèce de SOS pour lui. Un appel au secours, oui. Il ne savait pas réellement ce qui avait pu passer dans la tête de Celia. Il ne savait pas pourquoi du jour au lendemain elle avait décidé de lui envoyer un message et de lui dire des choses ... Certes, il aurait, sans doute, préféré qu'elle lui dise ça plus tôt. Mais c'était trop tard. Enfin, non, pas vraiment trop tard. Parce qu'il était vivant, et en bonne santé, et qu'il allait bien et que donc, c'était pas trop tard pour dire des choses. Mais pour penser recoller les morceaux, ça l'était. Enfin, en même temps, même s'il avait Malia en tête, elle était partie. Et il ne serait pas passé à la galerie ce jour là, il n'aurait même pas su qu'elle était partie. Il avait l'impression ... qu'on se jouait de lui. Peut-être n'avait-il pas le droit au bonheur. Peut-être qu'il avait un mauvais karma. Qu'il avait fait quelque chose de pas bien dans sa vie et que ça le poursuivait maintenant. Qui sait ? Il n'en savait trop rien. Et il n'était pas là pour lui. Il était pour Celia. Parce que le sms qu'elle avait pu lui envoyer l'intriguait. Et que ça l'étonnait de recevoir un message de ce genre. "J'ai l'impression que c'était une conversation pas évidente. J'me trompe ?" Pour que ça chamboule autant la blonde, que ça la perturbe, ouais, ça devait être une conversation difficile. Est-ce qu'Andrew allait chercher à en savoir plus ? Non. Si Celia voulait lui en parler et lui donner des détails, bien, il écouterait d'une oreille attentive. Mais sinon, il ne chercherait pas à lui tirer les vers du nez. Ce n'était pas son genre. Enfin, parfois, c'était bien d'avoir des détails. Mais bon. Passons. Celia avait fini par lui proposer un verre de jus de fruit. S'il voulait bien. Le médecin avait répondu par la positive et il eut un sourire amusé quand elle lui sortit tous les jus de fruit qu'elle pouvait avoir. Ou plutôt, elle les avait énumérés. "Un petit jus d'ananas, merci." Il aimait bien. Il adorait ça d'ailleurs. Il buvait les autres également quand il en avait l'occasion. Mais l'ananas, ouais, c'était son petit pêché mignon. Un bon verre d'ananas et hop, le tour était joué. Celia s'était dirigée vers la cuisine pour lui ramener un verre avec le jus de fruit. Elle espérait ne pas l'avoir dérangé. "Non, t'inquiète. J'ai quelques jours de repos." avait-il dit dans un hochement de la tête. "J'avais pas véritablement pris de vacances depuis que j'suis revenu. Et ils m'ont un peu forcé la main pour que j'prenne une semaine de vacances." Qui s'était, d'ailleurs, transformé en deux semaines. Parce qu'il avait cumulé des jours. Beaucoup de jours. Trop de jours selon l'hôpital. Mais bon, il espérait quand même qu'il pourrait revenir au bout de la première semaine. Il en doutait. "Merci." en vint-il lui dire quand elle lui tendit son verre. Elle lui fit un compliment en rapport à son physique et le fait que ça allait plutôt bien. "J'pourrais presque dire la même chose pour toi. Mais j'trouve que t'as les traits un peu fatigués." Il l'avait connue plus ... rayonnante quand ils étaient au Mali. Elle lui proposa de s'installer au salon. "Comme tu préfères. J'te suis." Il lui laissait le choix.
La jeune femme se rendait compte qu'elle avait du inquiéter le médecin avec ses messages. Mais cela n'avait pas été son intention. Sauf que Célia étant si peu expressive sur ses sentiments, sur ce qu'elle pouvait ressentir, que forcément quand ça sortait, ça faisait flipper les gens qui la connaissait. Et notamment Andrew. Il faut dire qu'elle n'avait pas vu le médecin depuis quelques temps. Elle n'avait pas cherché à le revoir, tout comme lui n'avait pas cherché à le faire. Ils avaient tous les deux tourné la page, ou presque. Aux paroles d'Andrew, Célia reporta son attention sur lui. Elle haussa un peu les épaules. « Peut-être... je n'ai jamais été doué pour dire et entendre certaines choses. Tu dois le savoir. » En tout cas, elle espérait. Elle espérait qu'il se souvenait un peu d'elle et des moments qu'ils avaient passé ensemble, encore plus quand ils étaient amis. « Je me rends compte que cela a du te faire flipper. Je suis désolée. Ce n'était pas mon intention. » Pas du tout. Mais même maintenant, elle n'arrivait pas à regretter son geste. Elle avait eu besoin de le dire. Besoin que ça sorte. Parce qu'au final, elle avait envie d'aller de l'avant. Oui, peut-être qu'au final, elle avait besoin que sa vie prenne enfin un autre tournant. Elle pensait encore très souvent à Tim, à l'hôpital. Et cela lui pesait réellement sur sa conscience. Mais elle commençait à étouffer comme ça. Elle s'en rendait compte. Et d'autres l'avaient vu aussi. Elle avait parfois l'impression de manquer d'air.
Célia prit donc une bouteille d'ananas et en donna un grand verre à Andrew. Ce dernier lui expliquait qu'il avait quelques jours de repos. Cela lui rappelait quand elle était encore médecin. Être toubib c'était une vocation. On faisait ça par passion et forcément, on ne comptait plus les heures. Les médecins non. Pour l'administration c'était différent. Les médecins devaient prendre des jours de repos. C'était vital s'ils voulaient continuer à être efficaces dans l'urgence. L'antiquaire prit un mug avec un thé à la menthe. Puis aux paroles du médecin, elle reposa ses yeux verts sur lui. « Je fais beaucoup d'heures supplémentaires à la boutique. J'ai pas mal d'arrivées et je dois tout répertorier. » Ouais, ce n'était pas des heures passées au bloc opératoire, mais c'était tout aussi crevant. Surtout qu'en ce moment, Célia préférait se trouver à la boutique que seule chez elle. « Mais je devrais peut-être songé à prendre des vacances comme toi. Ça fait un bail que je n'ai pas bougé de Brisbane. Cela me manque de ne pas être sur la route. » Elle se souvenait qu'autrefois elle était partie tous les week-end. Et pour chaque vacances d'été, elle partait, souvent au Mali, puis faire un ou deux pays pour des vacances plus personnelles et un peu plus reposantes.
Ils s'installèrent tous les deux sur le canapé. Célia posa son mug fumant sur la table basse tandis qu'elle prenait Octave dans ses bras pour lui grattouiller un peu le ventre. Même s'il n'avait que trois pattes, c'était un vrai pirate, sans cesse hors de la villa. Il n'y avait que le jour qu'elle pouvait le câliner ou passer du temps avec lui, sinon il était toujours dehors. Elle le reposa ensuite doucement et Octave se lova contre elle. Elle le caressa avant de reporter son regard sur Andrew. Maintenant qu'il était là, elle avait à nouveau du mal à parler. Un silence s'était installé. Elle esquissa un mince sourire. « Tu es donc revenu à Brisbane toi aussi. Tu avais le mal du pays ? »
Inquiet, c'était un fait. Inquiet par les sms qu'elle avait pu lui envoyer. Maintenant, il pouvait laisser derrière lui. Parce qu'il voyait très bien qu'elle allait bien. Parce qu'il voyait qu'elle était en forme. Oh, peut-être un peu les traits tirés. Sans qu'elle devait être fatiguée, ou quelque chose dans le genre. "Ca m'a fait un peu flipper effectivement." Il travaillait dans la médecine. Elle-même avait été médecin. Elle savait que ce genre de choses, ça pouvait être considéré comme un appel à l'aide avant de faire une connerie. Une grosse connerie. Il n'irait pas dire que Celia était dépressive, mais ouais. Ca lui avait fichu la trouille. "Je dois avouer que si j'avais pas pu venir ce soir, ça m'aurait fortement ennuyé ..." avait-il dit dans un hochement de la tête. Parce qu'il aurait pu finir par se dire qu'il allait lui arriver quelque chose de moche, de pas bien, et qu'il n'aurait pas été capable de venir la voir pour s'assurer qu'elle n'avait rien. Enfin, la question ne se posait pas. Puisqu'il était là. Avec elle. Il ne savait pas s'il allait rester longtemps. Au moins le temps de s'assurer qu'elle allait bien. Ouais. Au moins ça. Celia avait fini par lui donner un verre de jus d'ananas, comme il avait pu lui demander d'ailleurs. Il lui avait dit qu'il trouvait qu'elle avait un peu les traits tirés. Celia répondit à cela que ... Et bien, qu'elle faisait pas mal d'heures supplémentaires à la boutique. "Faut se reposer un peu." avait-il dit dans un hochement de la tête. "Ou alors, faut te trouver une employée pour que tu passes moins de temps à la boutique." Ouais. Mais peut-être que Celia n'avait pas envie de se trouver une employée. Peut-être qu'elle avait envie de tenir sa boutique toute seule, sans personne d'autre. Il aurait bien vite la réponse à cette interrogation. Elle lui confia qu'elle devrait éventuellement songer à prendre des vacances. Andrew eut un sourire. "Ca fait toujours du bien de prendre un peu de vacances. Que ça soit en ville ou bien ailleurs." Ouais. Ca faisait un bien fou. Mais Andrew ne prendrait pas des vacances en dehors de la ville. Parce qu'il avait envie ... Pas vraiment envie. Mais au moins, s'il restait dans les parages et qu'il y avait une urgence, on pouvait le rappeler. Il se doutait que ça n'arriverait pas. Non. On allait le laisser tranquille chez lui. Et c'était dommage. Bien dommage. Parce qu'il aimait bien son boulot. Mais il ne pouvait pas toujours y être. Pas selon l'administration en tout cas. Il porta son verre à ses lèvres afin de boire un peu. Avant que Cela ne lui finisse par lui poser une question sur pourquoi il était revenu à Brisbane. "Non, pas spécialement. Mais j'pense que j'avais fait mon temps et qu'il était temps de rentrer à la maison." Ouais. "J'crois que c'était le moment de revenir à la civilisation. Ca m'manque pourtant de ne plus être là-bas. Mais j'aime bien être ici tout de même." Ouais. Il revenait à la civilisation. Il travaillait avec les bons moyens. Il avait l'occasion de sauver plus de vies. Et ça, c'était bien. Est-ce qu'il repartirait un jour ? Il n'en savait trop rien. A voir.
Célia observait Andrew alors qu'il avait repris la parole. A l'entendre, elle l'avait vraiment fait flipper. Pourtant, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle avait eu une envie soudaine de lui dire certaines choses. Des choses qu'elle gardait enfoui au fond d'elle. Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. « Je dis si peu souvent ce que je ressens, que lorsque je le fais, on pense que je suis en pleine dépression... » Elle gardait ses yeux verts sur le médecin. Et c'était sûrement ce qu'Andrew pensait. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle s'étonnait elle-même d'avoir fait ça. Mais elle était contente de l'avoir fait. Même si cela ne semblait compter que pour elle. C'était moins chouette tout ça... Elle baissa les yeux sur sa tasse fumante. La chaleur s’imprégnait sur ses doigts qui tenaient le récipient. « Mais c'est sûrement de ma faute. Je suis une huître. Combien de fois Selina me l'a dit. Mais j'ai beau faire des efforts cela a du mal à sortir. Elle, elle a toujours su le faire, dire aux autres ce qu'ils représentaient pour elle. Et je l'admire encore pour ça. » Ouais sauf qu'en ce moment, c'était devenu assez compliqué avec sa sœur. L'antiquaire reporta son attention sur Andrew avant de dire en grimaçant. « J'ai encore du boulot devant moi, c'est ça ? » Et comment à voir sa tête, il avait du s'attendre à une annonce terrible de sa part. Mais non ce n'était pas le cas. Enfin, on ne pouvait pas dire qu'elle était au sommet de sa forme mais cela pourrait être encore pire. Son moral avait eu de sacrés accrocs cette semaine. Mais elle gardait la tête haute. Enfin, elle essayait. « J'y pense, j'y pense. » C'était difficile pour elle de trouver un employé, de lui laisser sa boutique... C'était quand même un peu son petit bébé. Elle y avait investi la quasi totalité de ses économies. Et à vrai dire, elle n'avait plus que ça dans la vie. Sa boutique, son boulot... Ironique quand on pense qu'elle avait décidé une place à sa vie privée... Ce n'était pas prêt d'arriver si elle continuait. « Mais je suis une patronne difficile. Enfin non, mais je dois ressentir les choses. Et là je t'avoue que je suis trop perturbée pour songer à ça. » Elle haussa un peu les épaules. Elle aimerait déjà que ça s'arrange avec sa sœur. Qu'elle arrive à ouvrir ce refuge avec Cora. Qu'elle puisse soigner tous les pensionnaires qu'elle allait avoir... Cette semaine, on lui avait encore apporté un chiot qui avait été trouvé dans la rue. On lui voyait les côtes tellement il était maigre. Célia lui avait fait des soins avant qu'une de ses amis le prenne chez lui, le temps de la convalescence. « J'ai l'impression de ne jamais en faire assez. » C'était un sentiment qui ne la quittait plus depuis des années. Elle prit une gorgée de son thé quand le médecin lui parla de vacances. « J'aimerai bien. Rien que passer une journée à la plage. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas fait. » Célia écouta à nouveau Andrew qui parlait de son retour. Apparemment, il avait eu besoin de revenir à la « civilisation. » « En tout cas, ça fait plaisir de vous avoir tous les deux ici, Duncan et toi. » Oh que oui. Ils avaient passé de bons moments tous les trois. Des journées à bosser mains dans la mains, des virées à travers le pays pour faire des check-up aux villageois qui ne pouvaient pas se déplacer, des veillées au coin du feu où elle prenait son violon. C'étaient de chouettes moments. Et pourtant, elle avait l'impression que ça faisait une éternité tout ça. « Duncan m'a parlé de son idée de dispensaire. Je lui ai proposé de faire des rapatriements via MSF. Je suis encore en contact avec des médecins et l'un des pilotes m'a dit qu'il serait ravi de faire un détour pour lui. »
Elle allait bien. Elle était un peu fatiguée. Mais elle allait bien. Elle n'avait rien d'une dépressive. C'était pas un appel à l'aide ou quelque chose dans le genre. Et tant mieux d'ailleurs. Dans le sens où ... Et bien, même s'ils n'étaient pas forcément proches à ce moment là, ça l'aurait ennuyé de savoir qu'elle n'allait pas trop bien. Et ça l'aurait ennuyé de savoir qu'elle s'était retrouvée à l'hôpital, par exemple, morte de fatigue ou quelque chose dans le genre. Heureusement, il n'y avait rien de tout cela. Et elle allait plutôt bien. Elle devait avoir juste ... besoin de parler un peu. Et il était là. Il était là pour l'écouter. Andrew eut un hochement de la tête par rapport à ce qu'elle venait de dire. "Ouais, j'avoue, c'est bizarre." Et pas qu'un peu. "Mais bon, j'constate que c'est pas le cas et que tu n'es pas en pleine dépression." Il avait eu un sourire. Il n'aimait pas trop se tromper. Mais pour le coup, il était content de l'avoir fait. De s'être complètement trompé sur la psychée de Celia. Et tant mieux. Tant mieux. Celia parla quelque peu de sa jumelle. Du fait qu'elles étaient différentes sur ce point là. Selina parlait beaucoup. De sa vie. De ses sentiments. Elle se livrait aux autres. Ce qui était différent pour l'antiquaire. Elle faisait tout l'inverse. "Et tu vas faire quoi alors maintenant ? Tu vas essayer de te livrer un peu plus souvent ?" lui demanda-t-il. Il avait penché la tête légèrement sur le côté afin de l'observer. "J'dis pas pour autant tout le temps parler et tout le temps dire ce que tu as sur le coeur. Mais de temps à autre." Le meilleur des exercices serait qu'elle en parle avec sa soeur. Loin de se douter qu'elles étaient en froid toutes les deux. En même temps, il n'avait pas demandé. Selina, il la connaissait de vue, de loin. Il ne la connaissait pas bien. Seulement à travers les propos de Celia ou bien même de Duncan. Mais c'était tout. "Un petit peu. Mais ça viendra petit à petit je pense. C'est pas du jour au lendemain que tu vas te livrer totalement." Il secoua la tête. "Ca se fait avec le temps." Elle apprendrait. Petit à petit. Mais elle apprendrait. Est-ce qu'il était certain de cela ? Pas forcément. Mais il se doutait que ça pourrait être un processus assez ... long. Normal en même temps. En tout cas, Celia devait se reposer. Elle devait arrêter d'en faire trop. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle allait accepter de prendre quelqu'un pour l'aider avec sa boutique. Elle n'avait pas le temps de penser à cela. Pour le moment. "Peut-être quand ça ira un peu mieux." Ouais. "J'aimerais pas te retrouver à l'hosto pour cause de surmenage." Ca serait bien dommage mine de rien. "Ferme la boutique ne serait-ce qu'une journée. Et profite-en pour te balader sur la plage. Ca fait du bien, j'te rassure." Ou ça fait mal. Ca dépend. Il avait passé du temps sur la plage. Il avait croisé Malia. Où il avait pensé qu'elle finirait par reprendre du poil de la bête. Elle était partie. Elle s'était envolée. Elle avait pris l'avion. Morcelant le coeur de ce pauvre Andrew. Au fond, il ne savait même pas ce qu'il espérait. Il ne savait pas s'il voulait qu'elle revienne. Le ferait-elle ? Il n'en savait rien. Et à dire vrai, il ne pouvait pas passer son temps à l'attendre. Car elle ne reviendrait peut-être pas. "Ca fait du bien d'être de retour. Non pas que j'aimais pas le Mali. Mais c'est sympa d'être à nouveau sur Brisbane." Ouais. Il écouta attentivement Celia lorsqu'elle lui parla de Duncan et du fait qu'elle avait eu vent du dispensaire. "On s'est transformés en pingouin pour ramener des fonds." Il s'était mis à rire. "J'dois dire que j'aime pas trop les costumes mais on s'est quand même bien marrés. J'pense que j'viendrais lui filer un coup de main de temps à autre." Quand il serait pas de garde. Ou alors, il ferait exprès de prendre un peu moins de gardes pour venir plus souvent l'aider.
Elle avait gardé ses yeux sur sa tasse fumante. La bonne odeur du thé arrivait jusqu'à ces narines. C'était une douce odeur de menthe fraîche. D'ailleurs, elle se disait qu'elle devrait en avoir un ou deux pots à mettre dans son jardin. Elle adorait faire pousser des herbes aromatiques. Elle avait même un petit potager. C'était son truc. Elle faisait plus confiance à ce qui venait de son jardin, que de la supérette du coin. Quoiqu'il en soit, pour l'instant, elle avait préféré poser son regard ailleurs quand Andrew avait reprit la parole. Il était apparemment venu jusqu'ici parce qu'il croyait qu'elle était dans une dépression. Ce qui n'était pas le cas. Mais bon... elle se sentait idiote à présent. Elle avait l'impression qu'il n'y avait qu'elle qui avait eu besoin de parler de ce qu'elle avait sur le cœur. Enfin peut-être n'était-ce pas qu'une impression. Le temps était passé. Elle imaginait bien que le médecin ne s'était pas arrêté à leur histoire. Peut-être que c'était de sa faute. Il n'y avait qu'elle pour se prendre la tête pour ce genre de chose. Pour Andrew c'était juste une histoire le temps d'un été. Sûrement. Elle quittait ses pensées quand elle se rendit compte du silence ambiant. « Pardon ? » Elle avait lâché la conversation en cours de route. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée, de me confier. Il n'y avait qu'à voir ta tête à ton arrivée... » Et puis ça servait à quoi de dire ce qu'elle ressentait ? Ça ne changerai rien à la situation. Ni à celle-ci, ni à une autre de toute façon. Et d'ailleurs, cette conversation la rendait de plus en plus amère. Elle reporta son attention sur Octave qui s'était étendu près d'elle, lui donnant des coups de patte pour qu'elle lui caresse le ventre. Ce qu'elle fit. Est-ce qu'il ressentait l'émoi de sa maîtresse, probablement. Octave n'était pas friand de caresses en général. Il aimait bien rester dans son coin. Ou courir après les oiseaux qui se posaient dans le jardin. Il avait beau n'avoir que trois pattes, il courrait très vite. « Enfin, assez parler de mes états d'âme pour la soirée, sinon je vais passer à la vodka. » Ajoutait la jeune femme en esquissant un mince sourire. Et elle ne supportait pas l'alcool donc autant éviter. « C'est une bonne idée ce qu'il fait... Et ça ne m'étonne pas de lui. » Elle aurait pu venir l'aider. Mais pas comme elle aurait pu le faire des années plus tôt. Célia ne voulait plus toucher un scalpel de sa vie. Pas depuis qu'elle avait perdu Tim. Elle s'en sentait incapable. Même si c'était pour sauver quelqu'un d'autre, un autre enfant. Elle ne pouvait pas. Comment sauver un enfant alors que lui, elle n'avait pas réussi à le faire. C'était très dur. Elle avait un pincement au cœur rien qu'en y songeant. Elle jeta un œil à son mug puis elle ajouta en se levant du canapé. « Je vais prendre une autre tasse de thé. Tu veux un autre verre ? » La minute suivante, elle était dans la cuisine. Elle soufla un peu. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était autant à fleur de peau ce soir. Elle posa ses yeux sur la fenêtre. La nuit était tombée. Tout était sombre dehors. Dehors comme à l'intérieur de la jeune femme. C'était la désagréable sensation qu'elle avait. Elle prit son mug, sur le point de fondre en larme. Il lui échappa des mains, elle tenta de le rattraper mais sans succès. Le mug remplit de thé brûlant s'écrasa sur le sol. Elle se brûla un peu la main et un éclat de porcelaine entailla sa paume. Elle grimaça en ramassant les débris en faisant attention à ne pas se blesser davantage.
Il y avait, sans doute, beaucoup de choses dont il aimerait parler avec Celia. Seulement, il ne jugeait que ce n'était peut-être pas spécialement le bon moment. Dans le sens où son appel, ou plutôt, son sms, avait sonné comme un appel à l'aide. Alors oui, d'une certaine manière, il préférait se concentrer sur Celia. Et donc parler de Celia. Peut-être que c'était un tord. Peut-être qu'il devrait également parler de lui. Mais bon. Il ne savait pas trop, encore, comment ça allait se dérouler tout ça. Surtout que Celia lui semblait un poil évasive. "Faut dire que tu m'as fait peur." avait-il dit dans un hochement de la tête. "Mais maintenant je sais que tu vas bien." Et qu'elle voulait juste mettre au point certaines choses qu'elle avait pu ne pas lui dire alors qu'ils étaient ensemble. C'était du passé. C'était derrière eux. Oui, il l'avait aimée. Oui, il avait été blessé quand elle avait décidé de mettre fin à leur relation. Mais il avait compris. Il était plus âgé. Il aurait peut-être voulu quelque chose de plus sérieux. Sur le long terme. Et ce n'était pas ce que cherchait Celia à ce moment là. Il avait compris et il ne lui en avait aucunement voulu. Et ressasser le passé, ce n'était jamais quelque chose de bien bon. Ca ne faisait que faire souffrir les gens. Et honnêtement, Andrew n'était pas prêt pour cela. Surtout que son coeur était plus ou moins en morceau en ce moment. Il pensait à Malia. A la manière dont elle avait filé. A la manière dont ils s'étaient quittés. Elle était partie ... pour un pays étranger. Et Andrew ne savait pas pourquoi. Alors oui, il avait le coeur en miettes. Il s'en remettrait sûrement, même s'il ne montrerait pas son chagrin. Peut-être qu'il avait fini par avoir une carapace. Un peu comme Celia. Peut-être que dire tout ce qu'on avait sur le coeur, c'était pas toujours la bonne idée. "Mais t'as raison. Parfois ... dire les choses, c'est pas toujours ... génial." Ouais, c'était pas ce qu'il pensait quelques minutes plus tôt mais bon. Il avait laissé son esprit divaguer. Il avait pensé à Malia. En tout cas, Celia ne voulait plus parler de tout cela. Sans quoi, ils auraient besoin d'alcool. Andrew eut un petit sourire amusé. "Et c'est pas bon. Enfin, en même temps, t'es chez toi. C'est pas comme si t'étais dans un bar." Parce que boire à l'extérieur, ça pouvait apporter des ennuis. Du genre ... se retrouver complètement bourré et se retrouver dans le lit d'une personne qu'on ne connait pas. Pas vraiment le genre d'Andrew. Il s'était pris des cuites, oui. Après des ruptures pas marrantes. Mais ça voulait pas dire qu'il était du genre à faire des conneries. Ils parlèrent brièvement de Duncan. De son projet qu'il avait. Un chouette projet. Un beau projet d'ailleurs. "Je crois que d'une certaine manière, son coeur est resté au Mali. Et il doit faire ça pour aider les autres. Comme on avait l'habitude de le faire quand on était encore là-bas." en vint-il à dire avec un hochement de la tête. Et quand il le pourrait, oui, il irait l'aider. Il trouverait bien un moment. Pour sûr. Celia avait fini par se lever. Elle voulait se faire un nouveau thé. Et elle proposa, de ce fait, un autre verre à Andrew. "Ca ira, merci." La blonde disparût dans la cuisine durant quelques instants. Et c'est là ... qu'il entendit le verre brisé. Enfin, c'était peut-être pas un verre. Mais quelque chose était tombé par terre. Alors, tout de suite, Andrew s'était levé et il avait rejoint Celia dans la cuisine. Elle était en train de ramasser le verre et c'est là qu'il vit le sang. Il en profita pour récupérer un torchon et se baissa pour l'aider à ramasser les morceaux. "Avec un torchon, c'est mieux. Tu éviteras de te retrouver blessée." Elle était perturbée. Est-ce que c'était lui qui la perturbait ? Ou bien est-ce que y'avait autre chose ? "Tu ... j'aurais peut-être pas dû venir. Ca t'aurait évité une coupure." Ouais, d'une certaine manière, c'était sa faute.
Les choses ne se passaient pas comme elle l'aurait espéré. En même temps, elle ne pouvait pas en vouloir à Andrew. Il avait été de l'avant et il avait enterré leur histoire. Il avait raison. Peut-être que Célia aurait du faire la même chose. Mais elle en était incapable. Encore maintenant, elle avait des sentiments pour lui. Et elle n'y pouvait rien. Elle ne pouvait pas commander ce qu'elle ressentait. Cela serait plus facile. Mais c'était impossible. Alors pendant ces deux dernières années, elle avait gardé tout ça, secret, au fin fond de son cœur. Personne ne savait. Ni Selina, ni Jolène et encore moins Duncan. C'était son choix. Elle avait peur de tout ça. Et c'était à cause de ses sentiments, qu'elle avait pris la fuite. Maintenant, elle le regrettait. Mais il était trop tard. C'était plus simple de rester dans l'inconnu, de ne pas penser à lui. Plus difficile de voir la réalité en face, plus douloureux aussi. Elle s'en rendait compte. Elle était la seule des deux à être aussi chamboulée ce soir. Mais encore une fois c'était de sa faute. Célia n'était pas douée pour tout ça. Elle n'en voulait nullement à Andrew. La seule responsable de ce fiasco, c'était elle. Uniquement elle. Voilà ce qu'elle se disait quand elle était entrain de ramasser les morceaux de porcelaine. La douleur de l'entaille la sortait de ses pensées. Elle leva ses yeux sur Andrew qui avait pris un torchon et qui l'aidait à collecter ce qui était tombé. Elle le remercia avant de se relever. Elle passa sa main sous l'eau. La coupure n'était pas profonde. « Ne dis pas de bêtise. J'ai été maladroite c'est tout... » Elle posa ses yeux sur lui. « Heureusement que je n'opère plus. » Elle s'en rendait compte à présent. Elle n'était plus capable d'opérer. C'était une évidence. Ses émotions avaient trop tendance à prendre le contrôle d'elle, comme ce soir-là. Célia jeta un œil au jardin par la fenêtre en face d'elle. Elle y voyait son reflet. Il était peut-être temps qu'elle reprenne sa vie en main. Elle garda le silence un instant, se posant encore un tas de question. Il était temps que ça change, qu'elle arrête de se mentir à elle-même. Ce serait déjà un bon début. Elle essuya ses mains puis elle se retourna vers Andrew. Elle avait à nouveau le cœur qui battait la chamade, comme une collégienne. « J'étais amoureuse de toi, Andrew. » Il pensait peut-être que leur histoire n'avait pas compté. Mais c'était faux. Célia n'était pas du genre à enchaîner les histoires. Au contraire, malgré ce qu'on pouvait penser, Célia était plutôt réservée et elle écoutait son cœur. Sauf qu'il n'était pas facile de le toucher. Cela avait été le cas avec Andrew. Elle n'avait pas envie de lui mentir sur tout ça. Et elle voulait qu'il comprenne. « Et je crois que je le suis toujours. » Elle ajouta ensuite : « Tu n'es pas un homme qu'on oublie facilement. Tu es quelqu'un de bien. Il faut que tu le saches. » Andrew avait tendance à se déprécier. En tout cas, c'était ce qu'elle ressentait. Et elle trouvait ça dommage. Parce qu'il n'avait aucune raison de le faire. Puis elle esquissa un mince sourire, comprenant que ses paroles pouvaient le mettre mal à l'aise. « Mais je ne te demande rien. Tout ça, c'est derrière nous. Et tu as eu raison d'aller de l'avant. Et si je te dis tout ça, c'est parce que j'espère pouvoir le faire également. » Ce n'était pas encore gagné. Mais au moins, Célia se rendait compte qu'elle ne pouvait plus continuer comme ça, avec de faux espoirs. « Alors c'est bien que tu sois venus. Je n'ai pas envie de te perdre. Mais je comprendrai si tu ne veux plus me voir. » Après tout, elle n'avait pas envie qu'il soit mal à l'aise en sa compagnie. Andrew ne lui devait rien. Rien du tout. C'était elle, toute seule qui s'était mise dans cette situation.
Peut-être qu'il n'aurait pas dû proposer de passer. Du moins, pas aujourd'hui. Peut-être qu'il aurait dû trouver une excuse comme quoi il pouvait pas ce soir. En même temps, Andrew ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. Dans le sens où c'était lui qui avait proposé de ... Et bien, de passer. S'il avait tenu sa langue, il ne serait pas là. Non. Et il n'aurait pas mis Celia en déroute. Si elle s'était blessée, Andrew trouvait que c'était de sa faute. Parce qu'il avait peut-être dit quelque chose ... de blessant. Ou qui avait perturbé Celia. Ou alors, c'était autre chose. Il n'en savait rien. "Dis pas ça ... Tu sais qu'on fait pas ce genre de maladresse en opération." Andrew secoua la tête. "Surtout que j'me rappelle que t'étais plus douée." Il se souvenait de quelques interventions qu'il avait pu pratiquer avec elle, lorsqu'ils étaient au Mali. "M'arrive d'être maladroit ... dans la vie de tous les jours. Mais pas quand il s'agit d'une vie." Et il était pratiquement certain que c'était pareil pour Celia. Que si elle devait pratiquer une opération dans l'urgence pour sauver une vie, elle y parviendrait. Sans trembler. Sans échouer. Sans merder dans ses actes. Alors oui. Il avait confiance. En situation de crise, si Duncan n'était pas dispo et que Andrew devait avoir une opération d'urgence, c'est vers Celia qu'il se tournerait. Le médecin ramassa les derniers morceaux qui pouvaient traîner au sol et les jeta dans la poubelle. Celia en vint à lui dire des choses. Elle en vint à ouvrir son coeur. A lui dire des mots qu'elle aurait peut-être dû lui dire il y avait de cela quelques années, quand ils étaient ensemble. Elle avait été amoureuse. A l'époque, il était amoureux d'elle lui aussi. Et à aucun moment il ne pensait que c'était juste une histoire de cul et pensait que ça pourrait aller plus loin entre eux. Il s'était trompé. Elle était parti. Peut-être parce qu'elle ne pensait pas être prête. Peut-être parce que ce n'était pas le moment opportun pour elle. Peut-être qu'elle avait peur. Il n'en savait rien. Tout ce qu'Andrew savait, c'était qu'elle était partie. Sans un mot. Sans rien dire. Il en avait été déçu. Mais ce n'était pas pour autant qu'il lui en voulait. Du tout. "J'ai été amoureux de toi aussi. Après, peut-être que je n'ai pas su te le faire comprendre." Il n'avait pas compris pourquoi elle avait quitté le Mali du jour au lendemain. Il pensait être responsable de son départ, d'une quelconque manière. Si ça se trouvait, c'était parce qu'il n'avait pas dit ou pas fait quelque chose. Ou alors, c'était le contraire. Il avait dit un truc ou fait un truc qui n'avait pas plu à Celia. Peut-être qu'il finirait par lui poser la question, un jour ou l'autre. Oui, peut-être bien. Elle en vint à lui dire qu'elle pensait toujours être amoureuse de lui. Ce qui était ... problématique. Parce qu'en ce moment, son coeur était en miette. Il avait essuyé un échec avec Malia, pensant qu'elle allait rester dans les parages, et elle était partie. Elle avait pris l'avion et elle s'était envolée. Et il n'était pas certain qu'elle allait revenir. Celia ajouta qu'il n'était pas homme qu'on oubliait facilement et qu'il était quelqu'un de bien. Il eut un léger sourire. Est-ce qu'il était content d'entendre cela ? Peut-être bien. Mais sans doute qu'il aurait aimé le savoir avant. Et il serait revenu vers elle. Et qui sait ? Peut-être qu'il aurait tenté sa chance une nouvelle fois. Maintenant, il ne savait pas trop. Parce que ... l'eau avait coulé sous les ponts. Parce qu'il avait subi un échec dernièrement et qu'il n'avait pas trop le coeur à ça. Peut-être pour ça d'ailleurs qu'il était sur ses gardes et qu'il pouvait émettre des réserves. Parce qu'il avait pu se rendre compte qu'il avait pas vraiment de bol en amour. "Tu sais, c'est pas toujours évidemment de tourner la page. J'souhaite en tout cas que tu y arrives. Et que tu finisses par trouver un gentil gars qui sera sur la même longueur d'ondes que toi." Parce qu'il ne pensait pas pouvoir être ce gars à dire vrai. Des fois, il se disait qu'il allait finir tout seul. Il espérait se tromper mais bon. Celia parlait de le perdre, que peut-être il ne voudrait plus le voir. Il s'était rapproché d'elle pour lui faire un câlin. Elle en avait besoin. Il en avait besoin lui aussi. "Tu me perdras pas." avait-il fini par lui dire. "On n'a peut-être pas été particulièrement proches après le Mali. Mais j'suis là. Et tu peux m'envoyer un message quand tu veux. Ou m'appeler quand tu veux. Ou venir me voir." Il arriverait toujours à se dégager du temps pour ses amis. Même si son boulot pouvait être prenant.
C'était bien la première fois que Célia ouvrait son cœur de cette façon. Elle ne se souvenait pas l'avoir fait avec Selina. Peut-être qu'elle avait peur que sa sœur se moque d'elle. Elle ne savait plus. Selina était plus douée dans ce domaine, qu'elle ne le sera jamais. Elle avait beaucoup de lacunes. Et peut-être qu'elle était gênée d'en parler avec sa sœur. Alors que cela aurait sûrement pu lui faire du bien. Et puis maintenant, qu'elle était fâché avec Seli, c'était encore plus compliqué. Et puis ce soir avec la conversation qu'elle avait eu avec Cléo, elle s'était dit qu'il était temps pour elle d'aller de l'avant, d'arrêter de taire tout ce qu'elle avait en elle, et d'avoir peur des autres en fin de compte. C'était sûrement ça qui l’empêchait de s'ouvrir et rester constamment sur ses gardes. Elle regrettait des choses, beaucoup, peut-être plus qu'elle ne voulait l'admettre en fin de compte. Il était temps pour elle d'arrêter de se voiler la face et de laisser son cœur s'exprimer. Alors peut-être qu'elle avait fait peur à Andrew, peut-être qu'elle le mettait dans une situation délicate. Mais elle avait besoin que ça sorte. Sinon, elle allait finir par broyer du noir. Et ce n'était pas son genre. Elle ne voulait pas devenir une femme amère, bloquée sur son passé. Pour la première fois depuis des mois et des mois, elle voulait mettre un trait sur tout ça. Et elle ne le pouvait pas sans avouer certaines choses. Les yeux sur Andrew, elle l'observait lui parler de ses compétences de chirurgienne. C'était si loin tout ça. Elle ne se sentait plus capable d'opérer. Duncan ne la croyait pas. Et cela semblait être la même chose pour Andrew. Elle n'était plus capable de toucher un patient. « Non, on en fait d'autres. Mais elles restent des maladresses. » Cela faisait bientôt quatre ans qu'elle avait arrêté la chirurgie. Elle ne se sentait plus capable d'opérer. « Je ne suis plus assez forte pour faire ça. » Voilà toute la différence entre avant et maintenant. Elle n'avait plus le cœur, plus l'esprit assez solides pour avoir la vie d'un patient entre ses main. C'était du passé tout ça. Elle savait que certains dans son entourage pensait encore que sa boutique d'antiquités était une lubie. Mais ce n'était pas le cas. Elle avait définitivement raccroché.
Et puis elle avait fini par lui dire, ce qu'elle avait sur le cœur depuis tout ce temps. Ces remords qui rongeaient son cœur et l'empêchait d'aller de l'avant. La seule crainte qu'elle avait à cet instant précis, c'était qu'Andrew soit encore fâché avec elle. Elle ne cherchait pas du tout à retrouver quelque chose qu'ils avaient perdu tous les deux. Elle voulait simplement lui dire ce qu'elle avait sur le cœur. Elle voulait tourner la page voilà pourquoi elle lui en parlait. Et parce qu'elle ne voulait pas qu'il pense que leur histoire n'avait pas compté. Et puis finalement, elle était contente de savoir qu'elle avait compté aussi pour lui. Ça voulait dire qu'elle était pas si nulle que ça et qu'elle pouvait avoir à nouveau confiance en elle. Aux mots du médecin, elle ne pouvait s'empêcher de sourire. « On a du mal tous les deux. » Oui, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient très doués. Mais au moins, ils savaient le reconnaître. « Mais j'espère que tu as raison. » Oui elle aimerait bien trouver la bonne personne, celle qui pourra la compléter. Différente mais compatible. Elle pensait déjà l'avoir trouver mais jusque là, elle était restée en retrait. Peut-être qu'il était temps pour elle, d'oser et de provoquer les choses au lieu d'attendre comme elle l'avait toujours fait jusqu'à maintenant. Andrew s'approcha pour la prendre dans ses bras. Cela lui faisait du bien. Ils s'étaient éloignés depuis le Mali, ce qu'elle trouvait dommage. Elle acquiesça de la tête à ses mots. Elle n'était pas sure que ce soit une bonne chose qu'il l'autorise à venir chez lui, à l'appeler. Pour l'instant, elle avait besoin d'aller de l'avant. Mais elle était touchée par les mots d'Andrew. Elle en avait besoin. Elle l'observa après s'être détachée de ses bras. « Merci d'être venu. » Elle était sincère. Ça lui faisait du bien. Mais elle n'avait pas envie de l'accaparer. Maintenant qu'il était rassuré, Andrew allait sûrement s'en aller.
Accueil
