Même si j'avais préféré trouver un moyen pour prévenir Antoine qu'il ne pourrait pas venir, je suis tout de même content qu'il soit là. Et en plus avec des chocolats ! Et les chocolats que j'aime. Il est parfait ce patient. J'accueil le cadeau avec un très large sourire et remercie chaleureusement Antoine. Je pose le tout sur mon bureau puis désigne son épaule et lui demande comme ça va, si ça fait encore mal où si ça commence à se remettre. Il me dit que tout va bien, que j'ai de l'or dans les doigts et que je suis un vrai magicien. Je rigole doucement et hoche la tête alors qu'il arrête les mouvements.
« Tant mieux alors. Tu peux t'allonger là, sur le banc ? On fera un peu de massage puis je te montrerais des exercice de musculation à faire, ok ?» avant qu'il ne s'exécute, Antoine me retourne la question, souhaitant savoir comment je vais, moi. «ça va » répondais-je simplement en haussant l'épaule gauche. Je profite ensuite du fait qu'Antoine ait le dos tourner pour faire faire quelques mouvements à mon épaule avant de m'approcher de lui. Je pose mes mains sur son dos et commence à palper un peu ses muscles mais aussi les structures de ses articulations. «Le trapèze est encore bien tendu » commentais-je en allant chercher l'huile de massage. J'en met un peu dans mes mains puis les pose à nouveau sur le dos de mon patient. « Tu as refait du Volley entre temps ? Ou pas du tout ?»
Je commence à masser ses épaules,ignorant la douleur dans la mienne. Mais au bout de même pas 10 minutes, cette même douleur est a un son apogée et je suis obligé d'arrêter le massage. Fermant les yeux, je soupire en me détournant en sers les dents en posant une main sur mon épaule. Je fais quelques pas vers la porte puis reviens et remarque qu'Antoine s'est redressé. Je relève quelques instants le regard puis soupire en le baissant de nouveau « Désolé» soufflais-je «Mon épaule ne me laisse pas tranquille depuis hier soir. J'ai même annulé tous mes patients dès 9h. Je voulais t’appeler toi pour décaler notre rendez-vous mais j'ai réussi à te joindre » je soupire et grimace en dépliant mon bras que j'ai gardé fléchis contre moi pendant un peu trop longtemps «Tu … on vas arrêter le massage là. Tu vas faire autre chose à la place » je m'en veux vraiment beaucoup de montrer mes faiblesses à un patient, mais j'ai appris à écouter mon corps. Et quand celui-ci me dit que ça ne va pas, c'est que ça ne va pas.
Alors que je fais part à Martin de l’effet qu’a eu son massage sur moi, je le vois sourire ce qui signifiait qu’il était fier de lui et honnêtement il pouvait l’être vu l’état dans lequel je suis aujourd’hui comparé à celui dans lequel j’étais il y a de cela une petite semaine. Je ne regrette aucunement d’être venu dans son cabinet à lui au lieu d’appeler quelqu’un pour venir me le faire ou même de demander à Cassandra. Je préfère me donner à un professionnel qui s’y connait et qui est capable de produire ce genre d’exploit. Il rigole ensuite avant de me signaler d’aller me coucher sur le banc de la dernière fois en m’expliquant qu’il allait de nouveau me masser mais aussi me faire des exercices de musculations pour de nouveau retrouver mon trapèze initiale. Avant de me coucher je lui demande comment lui va, et il me répond qu’il va bien. Je lui souris en hochant la tête avant de m’exécuter et de me coucher.
-Tu as fait quoi de beau ce week end ?
Je lui pose cette question comme ça pour entamer une vraie conversation juste avant qu’il ne se mette à toucher mon trapèze ainsi que tout ce qui va avec et il me signale immédiatement en un seul touché que ce dernier est relativement tendu. Je suis assez choqué qu’il puisse deviner ça en si peu de temps et aussi car je ne vois pas ce que j’ai pu faire de spécial
-Ah oui tant que ça ?
J’entends des pas partir puis revenir et je sens de nouveau ses mains qui cette fois sont mouillés ou plutôt imbibé d’huile. Je souris en profitant de ce moment, de la fraicheur de l’huile contre mon dos et je grimace légèrement mais rien d’énorme lorsqu’il passe sa main sur le trapèze tout en me demandant si je n’ai pas refait du volley pendant ma convalescence.
-Non non rien du tout puisqu’il n’y avait pas de match et j’ai prévenu que je serais indisponible pendant une période d’environ un mois, mais comme c’est la trêve il n’y pas de soucis avec ça. J’ai passé un week end en amoureux donc …
Est-ce que le fait d’avoir des relations sexuelles aurait pu tendre d’autant plus le trapèze ? Je ne sais pas mais en tout cas je pense en avoir dit un peu trop et je n’ose pas me tourner vers Martin pour voir sa tête et du coup je plonge ma tête contre le dossier pour poser celle-ci. Il se met ensuite à me masser l’épaule pendant un temps relativement court cette fois mais certainement que ce n’était pas si tendu que ça et que maintenant elle nécessite moins de massage. Il part vers la porte de sortie et je me redresse en l’observant se tenir l’épaule et lorsqu’il revient son premier réflexe est de s’excuser. J’arque un sourcil d’incompréhension et ce dernier m’avoue souffrir le martyre au niveau de son épaule et qu’il a annulé un tas de rendez-vous mais qu’en ce qui me concerne il n’avait pas pu me joindre. Je soupire en levant les yeux et le regardant.
-T’excuse pas va. Tu es bête, quand je suis venu tu aurais dû me le dire hein je ne l’aurais pas mal pris.
Je me lève doucement et ce dernier me dit que l’on va faire des exercices de musculations et je bouge la tête de gauche à droite pour lui signifier que non la séance s’arrête là immédiatement -Enlève ton t-shirt, couche-toi sur le banc et montre-moi ou tu as mal. Explique comment on fait et je vais te masser. Et il y a pas de non qui tienne. Oublie pas que tu as une épaule en vrac et moi non alors fais pas le con Martin
« Ce que j’ai fait ce week-end ?» demandais-je confirmation à mon patient «J’ai dormi » je rigole doucement « Non plus sérieusement, je n’avais absolument rien à faire, aucune réunion avec les Sea’s, pas d’action, pas de manif’, j’ai bossé mes cours d’ostéo et … c’est tout. Je suis allé boire un coup avec mon frère aussi et voilà. Rien de bien palpitant» je souris doucement. Ce n’est pas plus mal que ça parfois de n’avoir rien à faire.
Je lui demande ensuite de se mettre sur le ventre puis commencer à palper les différentes structures qui composent son épaule. Je lui indique que son trapèze est toujours très tendu puis vais pour le masser. Antoine s’étonne que cette information mais je n’y prête pas attention, préférant savoir s’il a rejoué au volley ou non. Il me dit que c’est la pause, qu’il n’a plus touché un ballon depuis la dernière fois et que de toute manière il a prévenu l’équipe qui ne sera pas disponible avant bien un mois. J’hoche doucement la tête et souris doucement lorsqu’il précise avoir passé son week-end en amoureux « je vois. Du devrais donc logiquement être plus détendu qu’autre chose au final » souriais-je en le massant.
Pourtant, je suis obligé d’abréger le massage tant mon épaule me fait mal. Je le lâche fait quelques pas vers la porte puis reviens vers Antoine qui s’est redressé. Je m’excuse et lui explique ce qui se passe. Celui-ci me dit que je suis bête, que si je lui avais dit que je ne pourrais pas le prendre en charge aujourd’hui il ne m’en aurait pas voulu. Mais bon, fierté, diront-nous. Enfin bref. Je soupire doucement «Je n’allais pas te faire déplacer pour rien … » marmonnais-je en me massant un peu l’épaule avant de le regarder et lui dire que je vais lui faire faire autre chose.
Pour toute réponse, il me dit que non, la séance est fini et me demande d’enlever mon t-shirt. J’arque un sourcil et hésite un instant lorsqu’il m’indique de me coucher sur la table. Je l’observe lui, puis la table puis pince les lèvres et déglutis et hoche la tête. Je retire mon t-shirt avec peine et m’allonge sur le dos. J’allonge mon bras le long de mon corps et lance un coup d’œil vers Antoine « Prends la chaise là et assied-toi derrière mois » je le laisse se mettre en position « Maintenant tu prends ma tête en main. Ma tête doit reposer sur tes poignets et place tes mains dans ma nuque …. Comme ça» avec la main de mon bras valide je place correctement ses mains dans mon cou « Maintenant tu tires un peu sur ma tête. Très légèrement, pas trop fort, juste histoire d’écarter un peu les vertèbres» je ferme les yeux lorsqu’il s’exécute. « Tes doigts, tu peux les enfoncé ici, dans le trapèze tu devrais sentir un point très dur qui …» j’écarquille les yeux et ouvre la bouche lorsque Antoine trouve directement le point plus que sensible. « Ouais, exactement là» je ferme les yeux et pince les dents, grimaçant « Reste là sur le point avec une pression constante»
Suite à ma question, Martin me répond que ce week end il a dormi avant de rigoler, ce qui eut pour effet de me faire sourire moi aussi. Avant de reprendre son sérieux et me dire que tout simplement il n’avait rien à faire de spécial donc il est simplement resté à la maison à ne rien faire justement si ce n’est bossé ses cours. Ah si il a aussi fait une petite sortie au bar avec son frère, mais pas de quoi faire envier n’importe qui de son week end. Alors qu’il me sourit, j’hoche la tête pour lui montrer que je comprends, puis il me demande gentiment de m’installer comme la dernière fois afin qu’il puisse faire comme la dernière fois et me masser. Je prends cette fois ci largement plus mon pied que lors de la première fois et lorsqu’il passe sur mon trapèze il me demande ce que j’ai fait pour le rendre ainsi et je lui explique que je n’ai rien fait si ce n’est sortir avec ma copine. Je le sens sourire dans mon dos lorsqu’il me dit que je devrais être plus détendu qu’autre chose finalement. Je n’ai même pas la force de répondre pour ne pas dire n’importe quoi.
Alors qu’il commence à me masser, il s’arrête rapidement en m’expliquant sa douleur à l’épaule et à ce moment précis j’ai envie de lui mettre des baffes car il ne doit pas pratiquer ainsi puisque l’état de son épaule pourrait empirer largement. Je bougonne tout en lui disant qu’il aurait dû ne pas se gêner et me le dire, mais il m’avoue ne pas vouloir me déranger et me faire déplacer pour rien alors qu’il masse son épaule
-Oui et moi je n’ai pas envie que ton épaule lâche, d’autant que tu as des soucis avec, alors la prochaine fois soi plus préventif et n’hésite pas
Pour la peine je lui demande de se coucher et d’enlever son t-shirt sans broncher pendant que je m’occuperai de son épaule et qu’il n’a pas le choix en fait. Sa première réaction fut d’arquer un sourcil d’incompréhension, mais lorsqu’il me fit froncer les sourcils, il s’exécuta immédiatement. Il me donne des conseils comme celui de me mettre sur la chaise afin de pouvoir le masser. Je m’exécute rapidement pour le faire, et ensuite il m’explique comment m’y prendre pour essayer de le détendre. J’ai déjà massé Cassandra plusieurs fois et il parait que je me débrouille donc si je peux lui être utile c’est avec plaisir. Je lui tire les vertèbres en appuyant avec mon pouce tout le long de son cou et il m’indique ou le masser par la suite et lorsque j’arrive sur une zone très dure et tendu à hauteur de son trapèze, il se tait immédiatement pendant un certain temps avant de me dire que je suis au bon endroit. Je souris alors qu’il m’indique que je peux rester appuyer sur ce point chose que je fais -Super alors.
Maintenant que j’ai visualisé l’endroit où il a mal, je mets de l’huile sur mes mains avant de la glisser de nouveau sur sa nuque pour écarter ses vertèbres de nouveau avant de m’attaquer à son trapèze et de le lui masser pour le détendre mais le zone douloureuse est particulièrement tendu et dur alors je n’y vais pas de main morte
-T’es tendu comme une crampe Martin !
Je rigole en repensant à ce sketch là avant de continuer le massage et de reprendre la parole -Plus sérieusement si tu as trop mal, j’arrête et je reprends après parce que bien que tu ne sois pas fait en sucre, je ne veux pas te faire trop mal
Je déteste cette épaule, je déteste cette faiblesse que je suis obligé de montrer à Antoine. Je déteste me sentir aussi impuissant. C'est juste horrible. Je ne suis pas quelqu'un qui montre ses sentiments, je ne me laisse pas dépasser par les évènements. Surtout pas face à quelqu'un que je ne connais pas. Et c'est justement ce que je suis entrain de faire là, face à Antoine. Je lui avoue mes problèmes, mais seulement parce que je n'y tiens plus. Il m'engueulerait presque, il me dis qu'il ne veut pas que mon épaule lâche surtout si j'ai des problèmes à la base déjà et que je dois être plus préventif.
J'hoche simplement la tête avant d'enlever mon t-shirt et m'allonger sur la table comme il m'a demandé de le faire. Je lui explique rapidement la prise en main. Même si ça n'arrangera peut-être pas mon épaule, un petit massage ne me fera sans doute pas de mal. D'ailleurs, Antoine semble être un très bon élève, je crois qu'il a le bon feeling tant il trouve directement le point sensible de mon trapèze. Je le laisse faire et me détends le plus possible, même si ce n'est vraiment pas facile.
Je rigole un peu lorsqu'il me dit que je suis tendu comme une crampe et soupire doucement pour me relâcher «Désolé » soufflais-je en fermant à nouveau les yeux. « Non, non t'inquiète pas. Tu fais ça bien, j'ai juste besoin de me relâcher ce … c'est tout» je gémis un peu lorsqu'il ré appui plus fort sur le coin supérieur de l'omoplate « Si tu veux savoir, mon collègue m'a remis en place avant » je souris doucement «Il a remis mon épaule en place et m'a massé … mais un truc de malade. Ton massage là, c'est de la rigolade à côté de ça » je me détends un peu sous les doigts du jeune homme «Et puis ça commence à aller un peu mieux là » j'ouvre un œil «Descend un peu le long de la nuque en faisant de petits mouvements circulaires avec des doigts » ma respiration devient plus normale et plus calme. Je me concentre sur le massage de mon patient et parviens ainsi à oublier un peu la douleur.
J’ai toujours bien aimé masser dans ma vie. Alors bien entendu plus lorsque cela concerne les femmes que les hommes puisque ça rajoute un petit truc en plus appeler chaleur qu’il n’y a pas pour ma part lorsque je le fais à un homme. A vrai dire cela faisait longtemps que je n’avais pas massé un homme. Depuis Jake en fait puisque l’on se massait tous les deux lorsqu’on en avait envie pour se soulager et parce qu’on aimait bien ça en fait tout simplement. J’ai réitéré ce genre de prestation avec des femmes mais aucunement avec un homme pour la simple raison que je trouve que masser quelqu’un nécessite une certaine osmose ou une envie de quelque chose. En l’occurrence là je n’avais pas le choix puisque bien que je ne sois pas attiré par Martin bien qu’il soit un beau garçon puisque je suis hétéro, comme j’avais simplement envie de le soulager et de lui enlever cette douleur.
Je blague en voyant à quel point il est tendu et je lui fais la remarque pour rire bien entendu et ce dernier soupire doucement en s’excusant et en me rassurant sur ma manière de masser. Je souriais car c’est agréable lorsqu’un kiné vous complimente sur votre façon de masser et d’ailleurs je l’en remercie immédiatement avant d’appuyer de nouveau sur le point sensible. Il gémit un petit coup et se crispe un poil, mais il poursuit en me disant qu’un de ses collègues l’a déjà massé et qu’il n’y est pas allé doucement donc je ne lui fais aucunement mal, ou plutôt comparé à ce dernier, puis il commence à se détendre - Oui je ne préfère pas y aller comme un bourrin. C’est comme tout, il faut jamais y aller comme un bourrin, c’est jamais bon au final
Je rigole doucement alors qu’il m’affirme qu’il se sent tout de suite mieux et qu’il aimerait bien que je lui masse un autre endroit pour le détendre d’autant plus à l’aide de mes pouces en faisant des mouvements circulaire. J’hoche immédiatement la tête avant de me lancer et de lui masser un peu la nuque mais aussi en dessous en faisant exactement ce qu’il me disait
-Bon alors tu me prends quand comme adjoint dans ton cabinet ? Je pense être prêt là
Je continuais à le masser jusqu’à ce que son nœud disparaisse totalement et lorsque cela arriva, je devins surpris
-C’est normal que tu n’aies plus de nœud là ? Est-ce que ça veut dire que tu vas beaucoup mieux ?
Antoine est bon dans son masseur. Je ne dirais pas que c’est le meilleur qui existe, mais pour une première fois c’est déjà vraiment bon. Il apprend vite et applique tout à la lettre. Il ferait un excellent kiné, je pense. Tendu au début, je me détends assez rapidement sous ses doigts et ferme les yeux pour profiter pleinement de cette séance improvisée. Je lui explique un peu ce que mon collègue m’a fait avant et Antoine trouve que de toute manière, y aller comme un bourrin n’est jamais bon. J’hoche doucement la tête pour lui donner raison. Je rigole ensuite lorsqu’il me demande quand je le prends en adjoint dans mon cabinet «Quand tu veux mon petit, quand tu veux … » soufflais-je, sans ouvrir les yeux.
Après plusieurs longues minutes de massage, je sens finalement comment mon trapèze se relâche. La musculature qui entoure mon épaule est bien moins tendue et j’entends Antoine s’étonner. « Non, ça ne veux pas dire ça » lui expliquais-je en rouvrant les yeux «ça veut simplement dire que le muscle est relâché pour l’instant. Mais ça n’arrange en rien mon problème d’épaule » je lève mon regard sur lui puis souris « Je vais me reposer aujourd’hui, voir comment ça évolue. Et si ça ne va pas mieux demain, j’irais sans doute consulter»
Je me redresse ensuite et m’assoie sur le banc. Je fais rouler un peu mon épaule puis soupire « Je n’attends qu’une seule chose, c’est qu’elle se déboite à nouveau et que le médecin la remette correctement en place » je me lève du banc en m’aidant seulement de mon bras gauche et me tourne vers Antoine « A Manaus c’est Jameson qui me l’a remise en place, mais j’ai bien l’impression qu’elle a fait plus de mal qu’autre chose. La coiffe des rotateurs a été en parti endommagé et les ligaments sont toujours aussi étirer. Du coup mon épaule est instable et elle adore se subluxer. La tête de l’humérus sort donc légèrement de sa cavité et tire sur les ligaments et les autres muscles » je me frotte l’articulation et joue un peu avec mon bras « Mais ça va bien mieux en tout cas. Merci beaucoup » je lui souris chaleureusement et me dirige vers le bureau «Tu veux encore faire quelque chose toi ? je peux te donner quelques exercices à faire pour muscler l’épaule et détendre ton trapèze »
J’aimais bien rire en compagnie de Martin, et c’est pour ceci que je lui ai demandé quand est ce qu’il allait me prendre en tant qu’adjoint. J’aime bien masser comme j’ai dit, mais pas de là à en faire mon métier et d’autant plus que je n’ai aucune base et que mon massage le détend mais le guéri en rien comme lui a pu me guérir mon trapèze. Toute la différence entre un vrai kiné et quelqu’un qui masse pour le plaisir se fait là. Malgré cela, Martin me signale tout de même en souriant et avec un brin d’humour qu’il me prend dans son cabinet quand je le souhaitais. Je rigole doucement
-Je vais rester dans ce que je sais faire et continuer en tant que DRH. Je pense que c’est mieux comme ça
Je souris tout en continuant du mieux que je peux mon massage et petit à petit je sens son nerf devenir de plus en plus malléable jusqu’à devenir normal et plus aussi tendu que précédemment. J’avais à présent un grand sourire sur mon visage et je lui demandais ce que cela signifie car au moins je serais moins bête, et il m’explique que ça ne signifie pas qu’il est soigné ou qu’il va mieux, mais simplement qu’il est relâché. Je grimace quand il me dit que ça ne change en rien son problème et sa douleur dans l’épaule, alors qu’il pose son regard sur moi en ajoutant qu’il va certainement se reposer aujourd’hui pour calmer tout ça du mieux possible -Oui tu as raison repose toi bien et si ça va pas va voir un spécialiste et ne rigole pas avec ça parce que c’est du sérieux. Et tout aussi fort que tu es, tu n’en restes pas moins un homme
Je connais le caractère de Martin et il est un peu comme moi en fait. Lorsque l’on souffre que ce soit mentalement ou physiquement on ne dit rien et on se dit qu’on peut supporter cela et qu’on a pas le droit de se montrer faible. Je me vois un peu en lui. Il se redresse en faisant quelques mouvements avec son épaule et ce qu’il me dit me rend perplexe sur le coup car il voudrait que son épaule se déboite. Je touche mon épaule et le regarde -Quoi ? Mais pourquoi ? Tu vas pas bien ou quoi ?
Je n’ai pas vraiment les mots, mais quel genre de personne aimerait se faire déboiter l’épaule une seconde fois ? La première fois n’a pas été suffisamment douloureuse pour lui ? Puis quand je l’entend m’expliquer que Jameson bien qu’elle ait fait de son mieux, lui a mal remis l’épaule, je comprends tout de suite mieux car tant qu’il restera ainsi il aura constamment mal
-Ouais je vois, mais tu peux pas demander à un médecin de t’anesthésier juste l’épaule ou totalement et lui demander de déboiter l’épaule puis de te la remettre bien en place ? Parce que tu dois bien souffrir là. Parce que si tu veux je peux le faire moi, mais j’ai peur de ne pas contrôler ma force et d’empirer la chose
Je me gratte la tête pendant que lui se frotte l’épaule devant encore souffrir le martyre en essayant tout de même de me rassurer en me disant que ça allait un peu mieux quand même mais j’avais tout de même un petit doute de ce qu’il avançait. Il me souriait avant de partir vers le bureau et me demander si je veux faire des exercices pour préserver mon trapèze puis pour le muscler de nouveau petit à petit.
-Tu es sûr que ça va vraiment mieux toi ? Mais sinon oui je veux bien que tu m’écrives cela sur un papier, ou alors tu me dis comment faire et moi je l’écris si tu es droitier. Et ensuite je partirai pour te laisser tranquille. Ou alors je te ramène chez toi car je sais ce que ça fait de conduire avec un mal de chien à l’épaule. Et sachant que c’est encore pire pour toi je préfère te ramener en un seul morceau
«T'es sûr ? » demandais-je lorsqu'Antoine me dit qu'il préfère resté dans ce qu'il sait faire et rester DRH. Je soupire doucement, gardant les yeux fermés «En tout cas tu sais que si tu veux te recycler tu peux tenter une formation de kiné » lui indiquais-je. Avec un peu d’entraînement il pourra sans problèmes très bien masser et apprendre d'autres techniques. Mais bon, après c'est un choix à chacun : il y en a qui préfèrent rester dans un bureau, d'autre qui préfère être en contact avec les autres. Moi je fais parti de cette catégorie là.
Je fini par me redresser, lui explique que, bien que je sois plus relâcher, mon épaule ne me foutra pas la paix pour autant avant de lui indiquer que je me reposerais. Antoine me réplique que oui, je devrais vraiment me reposer puis me dit que je ne suis qu'humain et que si ça va pas il faut que j’aille consulter et ne pas rigoler avec ça. Je roule des yeux en souriant «Oui Maman, je le ferais » souriais-je, amusé avant de reprendre mon sérieux «Enfin, plus sérieusement, oui ne t'inquiète pas. Je vais gérer, ça va aller »
Je lui explique ensuite plus en détail ce qui se passe avec mon épaule. Il est réellement choqué quand je lui annonce que j'attends seulement la prochaine fois que mon épaule se luxe pour qu'on la remette correctement en place. Je m'empresse donc de lui expliquer les raisons qui me poussent à lui dire ça et je pense le rassurer un peu. Il émet plusieurs hypothèses par la suite, se demandant s'il ne serait pas juste possible de m’anesthésier pour déboîter l'épaule et la remettre ensuite en place. Puis il dit que lui-même s'en chargerais bien mais il a peur de ne pas contrôler sa force et risquerais d’aggraver la situation. J'arque un sourcil puis hoche vivement la tête «A part pour les massages je ne te laisserais pas toucher mon épaule, jamais. Pas avant que tu n’aie fini ta formation d'ostéopathe, et encore ! » je rigole doucement « Non sérieusement, ça va aller. Je vais voir le médecin si ça ne va pas mieux demain et on verra bien ce qu'il dit »
Je lui demande ensuite s'il ne veut pas continuer un peu les exercices, mais lorsqu'il me demande si ça va vraiment pour moi, j'hésite. Non, mon épaule me fait encore très mal et je ne me sentirais absolument pas capable de faire une thérapie sans lui montrer ne serait-ce qu'un seul exercice. Lorsqu'il me propose de me ramener ensuite chez moi, je le regarde et hoche doucement la tête « Je suis venu à vélo ce matin, mais ouais, si ça ne te dérange pas de me ramener en voiture ça serait super cool de ta part» je lui souris doucement «Pour les exercices je te les enverrais par courriel, ok ? Là j'avoue que je ne me sens pas capable de me concentrer … » je soupire doucement «désolé » m'excusais-je à nouveau à mis voix.
Je pensais au début que Martin disait tout ça pour rire, mais plus le temps avance, et plus je remarque que finalement c’est du sérieux et qu’il ne serait pas vraiment contre le fait de me prendre sous son aile pour m’apprendre ce métier. Bien entendu que ces mots me vont droit au cœur sachant que c’est un professionnel qui me dit ce genre de chose et pas un simple mec. Il me propose une formation de kiné et je lui souris doucement en continuant le massage
-Tu sais je pensais que tu rigolais au début, mais bon je ne pense pas que je sois le meilleur. Je garde cela dans un coin de ma tête tout de même si jamais un jour j’ai besoin de changement et je te recontacterai à ce moment, mais merci de me proposer cela
Quand le massage est fini, il se redresse et m’explique qu’il compte appeler si jamais il a trop mal, mais me voyant en lui, je fais un peu le forceur en lui demandant de ne pas rigoler avec ça et ce dernier me nomme Maman et j’explose de rire immédiatement avant qu’il ne reprenne son sérieux et me dise qu’il le fera et qu’il saura gérer très bien. J’hoche la tête en lui tapotant l’épaule gauche
-C’est bien fiston alors !
Notre discussion se poursuit sur sa douleur et son envie de se faire luxer de nouveau l’épaule et bien que je ne comprenne pas tout de suite pourquoi il veut se faire subir cela, il m’explique rapidement que c’est uniquement après avoir fait cela qu’il n’aura plus mal car elle a mal été remise en place. Je bouge la tête vers le haut pour montrer que j’ai enfin compris ce que j’avais pris pour du sado masochisme, et alors que je me propose pour déboiter son épaule, il me dit que j’ai le droit de le masser mais pour le reste ce n’est pas la peine d’y penser tant cela est complexe et que là si on est pas professionnel, il y a des risques. Je rigole bien entendu car je m’imagine lui arracher tous les ligaments de l’épaule en même temps.
-Même pas un petit peu pour rire. Non je rigole et j’espère que tu n’as rien de trop grave et que ça ne sera pas trop douloureux bien que sur ce point je me doute que c’est quasiment improbable
Par la suite il ne me répond pas à ma question concernant son état du moment donc je suppose qu’il a toujours mal, mais je ne dis trop rien et je l’écoute me parler et m’expliquer comment il est venu ce matin et qu’il ne serait pas contre le fait que je le conduise avant de m’expliquer qu’il m’enverra les exercices par courrier. Je lui souris en hochant la tête
-Très bien alors c’est super. Maintenant veuillez me suivre très cher ami et arrête de t’excuser quand ce n’est pas nécessaire.
Je le laisse fermer sa porte et nous partons en direction de la voiture passant devant la standardiste que nous saluons tous deux. Lorsque nous arrivons à la voiture, je le laisse partir du côté passager et moi m’installe du côté conducteur. Je mets le contact et le regarde en mettant une musique du film Fast and Furious : We own it
-On m’appelle Vin Diesel dans le jargon des voitures tu sais
Je fais rugir le moteur avant de partir tout doucement et de rigoler a gorge déployé -Je rigole bien sûr je ne veux pas abimer encore plus ton épaule. Quoique si je peux la luxer en démarrant comme un malade ça peut être une option
Je lui fais un clin d’œil avant de poursuivre
-Pus sérieusement, oublis pas de me donner les directions pour aller chez toi. Pour le moment ça va puisqu’il n’y a pas d’autre choix que d’aller tout droit
Je suis sincère quand je dis que cet homme est un kiné né. Bien sur, il devrait suivre la formation que j'ai suivi et j'avoue que je ne connais pas assez Antoine pour savoir s'il s'en sortirait avec toute la théorie, mais au niveau pratique il sera bon. «Au moins tu sais que tu as un cobaye devant toi sur lequel tu pourras t’entraîner » souriais-je alors qu'il fini son massage.
Je passe ensuite quelques instants à lui expliquer la réalité sur mon épaule, avant qu'il ne m'ordonne de me reposer et de ne pas rigoler avec ça. Avec amusement, je le traite de maman et j'ai un petit pincement au cœur lorsqu'il empoigne mon épaule gauche en m’appelant 'fiston'. C'est mon père qui disait ça souvent. Mais je ne me laisse pas submergé par les sentiments et recentre rapidement, indiquant à Antoine que jamais je ne le laisserais toucher à l'articulation de mon épaule. Il joue le déçu mais au final il sait bien que j'ai raison et me propose même de me ramener chez moi. Chose que j'accepte quasiment immédiatement.
J'attrape mon sac à dos et le suis hors du cabinet. J'explique en très bref la situation à Svetlana mais n'entre dans les détails. De toute manière ce que je fais de ma vie ne la regarde absolument pas. Je sors donc ensuite sur le parking avec Antoine et me dirige vers sa voiture. Je m'installe, met ma ceinture puis me recule contre le siège en soutenant mon bras. Lorsqu'il met le contact, une chanson qui m'est inconnue me vient aux oreilles. C'est pas trop mon style mais j'évite de grimacer ou de montrer quoique ce soit. Il est déjà bien gentil de me ramener chez moi.
Lorsqu'il me dit qu'on l'appelle le Vin Diesel des routes je fronce les sourcils. Je connais l'acteur mais pas la référence. Il fait rugir le moteur puis se calme en démarrant tranquillement. «Je connais pas ta référence » avouais-je finalement «Je veux dire, je connais l'acteur c'est clair mais …. j'aime pas. Du moins pas assez pour avoir vu ses films quoi » je regarde Antoine «Tu prendras à gauche dès que tu pourras et tu te dirige vers Logan City, ok ? Après c'est un peu chiant, tu pourras me laisser sortir à un coin de rue, j'en aurais pour une petite centaine de mètres à marcher encore » je me recule contre le dossier et ferme les yeux avant de soupirer «Je te recontacterais pour les nouveau rendez-vous, ok ? » je pose mon regard sur le jeune homme «Mais ce ne sera sans doute pas cette semaine. Sûrement la semaine prochaine... on verra bien » je souris légèrement puis ferme à nouveau les yeux «Merci encore pour le massage, ça fait vraiment du bien » je sens effectivement mon épaule plus relâchée. Même si l'articulation en elle-même est encore très douloureuse, le muscle autour est au moins un peu plus relâché.
Je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’il me dit que quand je me lancerais dans la formation j’aurais un cobaye pour faire mes massages en sa personne. Aurais je ce talent là ? Si il le dit c’est qu’il y a une raison tout de même mais bon je n’y prête pas trop attention puisque j’ai mon métier pour le moment, mais puisqu’on ne sait pas de quoi demain est fait, je sais que j’ai une solution de repli et c’est plutôt cool. La suite du rendez-vous en revanche prend une tournure totalement différente et il se confie pas mal à moi au sujet de son épaule ce qui honnêtement me fait extrêmement plaisir. Je lui propose donc gentiment de le raccompagner jusque chez lui afin qu’il évite d’empirer l’état de son épaule encore plus. Il accepte et très rapidement nous sortons de son cabinet. Il va parler à sa secrétaire qui est plutôt mignonne en lui expliquant ce qu’il fait en restant tout de même vague sur les détails puis il me suit jusque la voiture pour ensuite aller s’installer dans le siège passager. Lorsque je mets le contact, je ne choisis pas la musique puisque c’est la radio qui est en marche et la musique émise est une du film Fast and Furious. Je rigole de cela et je lui explique qui je suis réellement en fait tout en faisant rugir le moteur, mais il me dit ne pas connaitre vraiment la référence bien qu’il connaisse l’acteur. Je rigole doucement
-Ah oui bah là je viens de faire un gros fail du coup mais c’est pas grave
Je lui souris et la musique commence à résonner un peu trop fort à mon gout donc je me permets de l’éteindre en écoutant ses indications sur la route à suivre et lorsqu’il me dit de suivre Logan City puis de l’arrêter à un certain endroit puisque c’est compliqué de manœuvré là bas, je lève les yeux au ciel tout en soupirant. Je mets mon clignotant à gauche et je m’apprête à tourner alors qu’un train de voiture passe à ce moment là. Je m’écart suffisamment pour qu’on puisse me doubler par la droite sans pour autant gêner ceux qui arrive sur la voie d’en face. De ce fait j’en profite pour tourner la tête vers Martin et le regarder -Je te ramène jusque chez toi alors pour 100 mètres à faire je t’en prie je peux bien te ramener. Et puis ça reste que quelques manœuvres à faire donc c’est bon je ne vais pas te laisser marcher
Je reporte mon attention sur la route pour remarquer que je peux y aller et j’en profite alors pour tourner à gauche et suivre la route. Il me donne approximativement le prochain rendez vous que l’on va avoir ensemble en m’expliquant que ça ne sera surement pas cette semaine mais plutôt celle d’après -De toute manière je vais de mieux en mieux alors je peux attendre ce n’est pas un gros problème. Occupe-toi de ton épaule à toi tu as bien raison
Ayant mon attention portée sur la route, je ne le vois pas fermer doucement les yeux alors qu’il me remercie pour le massage que je lui ai fait ce qui a pour finition de me faire sourire. -Oh je t’en prie c’est rien vraiment. Je t’en devais bien une pour ce que tu as fait pour moi
Je continue ma route tranquillement avec Martin à mes côtés puis je le regarde alors que nous sommes à un feu et je souris doucement -Au fait si tu veux mettre de la musique, j’ai des CD et une prise jack pour brancher à ton portable tu sais alors fais toi plaisir. J’écoute de tout personnellement donc ça ne me dérange absolument pas
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