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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 15:26


☙ lead me home


Ecrasé sous la semelle de ma chaussure, le mégot fumant s'éteint sur le sol goudronné du parking. Si je roule toutes fenêtres ouvertes, l'odeur ne devrait pas être trop présente. La journée a été longue et complexe. L'unique cigarette fumée après le déjeuner ne pouvait pas suffire à soulager un peu mes nerfs mis à rude épreuve. Je me demande où en est mon compte à rebours. Parce qu'il est certain que je finirai par exploser un de ces jours. Que ce soit au travail, à la maison, ou dans un bar pour éviter d'imposer cela à qui que ce soit d'autre. Quoi que la salle de sport serait la meilleure option. Je ne suis pas allé à ma séance avec la psy. Si ce n'est que pour me faire entendre que je dois me calmer et tenir bon, ce n'est pas la peine. Pourtant, je sais bien que ce n'est jamais une bonne idée de me passer d'une séance. Que c'est le premier pas vers l'implosion. Tant pis. Si ça doit sortir, ça sortira. Peut-être que ça me soulagera. J'y ai bien droit dans le fond. Je respire un grand coup et monte dans ma voiture. Je sais que même le trajet ne sera pas de tout repos. Autant commencer tout de suite. Je lance le premier appel. « Hé Levy, toujours rien pour moi ? » Il s'agit du détective privé à qui j'ai demandé de retrouver la personne qui me suit. Gracieusement. Nous ne pouvons absolument pas nous offrir ses services, et je ne tiens pas à ce que Joanne sache que je fais appel à lui. « Nada. Tu sais que ton affaire est pas forcément au sommet de l'échelle de mes priorités. » L'homme est très demandé, car particulièrement réputé dans son domaine. Sur son bureau s'entassent des piles d'affaires confiées par les plus grands de la ville. Des enquêtes sur les uns et les autres ; il ne prend pas de parti autre que le dollar. « Tu sais qu'il existe un tas d'autres types auxquels ABC pourrait faire appel à l'avenir. » « Fais pas chier. » « Crois-moi, après tout ce que je me suis pris sur la figure depuis un an, je me fiche bien que tu me trouves chiant. Trouves-moi qui a envoyé cette enveloppe et je te lâche les baskets. » J'arrête de faire dans la dentelle. Je ne suis épargné par personne, alors je ne vais plus épargner qui que ce soit. Quitte à être menaçant, cruel, injuste. Moi aussi, je peux arriver à mes fins, et la seule chose que je veux, c'est qu'on me laisse tranquille. Levy marmonne et me raccroche au nez, mais je sais qu'il s'occupera quand même de cette affaire. La chaîne est un trop gros client pour être perdu. J'appuie sur d'autres boutons, et les bips se relancent dans l'habitacle. Je calcule rapidement le décalage horaire. Ca devrait être bon. « Jamie Keynes pour Marie Keynes, ça ne sera pas long. » On va la chercher, toujours escortée par un médecin. « Allô Maman ? Désolé pour la dernière fois, j'ai eu un contretemps. Comment ça se passe ? » « Ce n'est pas grave, je connais bien le métier, tu te souviens. Tout va bien ici, le personnel est adorable. Le jardin est magnifique. » Je m'assure qu'on la traite bien et qu'elle soit assez heureuse où elle se trouve. Vu le prix que coûte cet endroit, il a intérêt à être impeccable. « Tu peux me passer Oliver ? » « Non, maman. » La voilà qui chouine comme une gosse. Petit à petit, elle fulmine contre moi. Elle finit toujours par dire que de toute manière elle ne voulait pas de moi. Le genre de paroles réconfortantes après une dure journée. Je ne l'écoute que d'une oreille dans ces moments. De toute manière, je suis concentré à me garer dans l'allée de la maison. « Ecoute, je suis arrivé à la maison, je dois te laisser. Je verrais avec ton médecin pour qu'on s'appelle bientôt. Bonne journée. » Je raccroche avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, puis lâche un long soupir alors que mon front vient s'appuyer sur le volant de la voiture. D'ici, je peux déjà entendre les aboiements de Ben et Milo. Le son de la maison, du chez soi. A l'aveuglette, je lance le dernier appel, et tombe sur messagerie. « Jon, c'est Jay. Rappelles-moi quand tu peux, j'ai un service à te demander. Et essayes de pas perdre la seule assistante qui t'as supporté plus de deux mois, tu veux ? » La pauvre Lisandre est prête à démissionner, et je doute qu'il trouvera mieux qu'elle. Quelle idée de tomber amoureuse de Jon. Pauvre petite. Enfin je sors de la voiture. Je prie pour ne pas puer la clope avant d'ouvrir la porte, souffle un coup et m'arme un petit sourire. Tout va bien. « Bonsoir ! » Les chiens sautillent à mes pieds, surexcités. Je dois toujours me débattre un peu pour avoir le droit de retirer ma veste et ma cravate avant de leur donner leurs caresses. Je m'accroupis pour flatter leurs adorables frimousses, j'ai droit à quelques coups de langue sur les mains et le nez. Ben et Mlo me suivent à la trace jusqu'à la cuisine. Par habitude, je lave mes mains de la crasse extérieure avant de faire quoi que ce soit. Puis je rejoins le salon et je dépose un baiser sur la joue de Joanne qui veille sur Daniel, en pleine découverte d'une nouvelle suspension toute en formes et en couleurs sur son transat. « Comment vont mes petits anges ? » Je tire le petit de son assise pour le prendre dans mes bras. « Viens là bonhomme. Qu'est-ce qu'on a découvert de beau aujourd'hui ? » J'embrasse ses petits doigts potelés, ses bonnes joues, et tapote le bout de son nez avec le mien. Home sweet home.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 16:21

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Et j'ai vu que vous m'avez envoyé ma feuille de salaire... Ewan, vous êtes vraiment sûr de la somme ?" "C'est bien moins de ce que gagnait Edward Keynes, ça, je peux vous l'assurer. Je me suis dit qu'il fallait que nous trouvions un nouvel expert comptable, le précédent était quelque peu douteux, je sais qu'il y avait beaucoup de choses qu'il dissimulait à la demande de son patron. Je peux vous envoyez son CV, si vous voulez, et l'opinion que je me suis faite de lui en le rencontrant." "Oui, je voudrais bien si, ça ne vous dérange pas." "A vos ordres, M'dame !" dit son assistant manager, en riant. Ewan était un homme bien. Joanne avait cherché à faire sa connaissance tout en se concentrant sur la fondation. Elle savait qu'il était marié, la quarantaine, et qu'il avait trois enfants, dont des jumelles. C'était un amateur de golf et de tennis, et il brunchait tous les dimanches avec sa famille, toujours au même endroit. Il avait d'ailleurs promis Joanne de l'y emmener un jour. Il avait tout pour inspirer confiance. "Nous avons eu quelques nouveaux dossiers de familles ayant besoin de notre aide. Vous m'aviez dit que je vous en tienne informé, vous voulez que je vous les envoie ?" "Oui, s'il vous plaît." "Ca touche beaucoup les familles et les représentants que vous vous penchiez autant sur chaque cas, vous savez. On vous voit déjà d'un très bon oeil, même pour tous ceux qui investissent dans la fondation. Les enfants ont hâte de vous rencontrer." "Moi aussi, Ewan." Joanne raccrocha, satisfaite de cette journée plus que constructive. Elle l'avait quotidiennement au téléphone ou en visioconférence, pendant des heures parfois. Elle se débrouillait que ce soit pendant les siestes de Daniel. D'ailleurs, il se réveilla, et la jeune maman se précipita pour aller le chercher. "Bien dormi, mon trésor ?" dit-elle en le prenant dans ses bras et en l'embrassant. Il avait toujours un sourire si ravi en voyant le visage d'un de ses parents. Joanne le changea et l'habilla. "Faut que tu restes bien en forme pour quand Papa rentre, il voudra forcément jouer avec toi. Et te donner le biberon, et te faire plein de câlins. C'est un sacré programme, tu ne trouves pas ?" dit-elle en riant et en le prenant dans ses bras. Joanne lui donnait de moins en moins le sein, la transition avec le biberon se passait sans trop de soucis. Elle le déposa dans un premier temps sur un tapis de jeux par terre, mais elle restait bien près de lui parce que Milo ne comprenait toujours pas pourquoi il ne pouvait pas jouer avec son nouveau copain. Il avait pas mal de jouets, et il s'amusait à les jeter, cela le faisait beaucoup rire. Une fois lassé, elle le mit dans le transat, où il trouvait toujours de quoi se reposer. Jamie finit par arriver. "Bonsoir." lui répondit-elle joyeusement. Il se précipita sur son fils, qui l'accueillit avec enthousiasme. "Il a découvert ce que c'est de passer toute une journée sans toucher le sein de Maman, et il le vit plutôt bien." dit Joanne en riant. Elle se leva et embrassa tendrement son futur époux. "Et Maman a aussi fait une découverte que Papa doit à tout prix prendre connaissance." lui dit-elle plus bas, en l'embrassant une nouvelle fois. "Mais d'abord, tu dois nourrir ton fils, il n'attendait plus que toi." lui dit-elle les yeux pétillants. "Et moi, je vais en profiter pour prendre une bonne douche et ranger tout ce bazar sur la table de la salle à manger." Il y avait des chemises ouvertes de partout, l'ordinateur portable, un bloc notes où tout était griffonné de partout. On voyait bien que Joanne ne chômait. "Comme ça vous aurez tout le temps de parler entre mecs." dit-elle en riant avant de filer à l'étage pour profiter d'avoir les mains libres quelques minutes. Et Jamie avait besoin d'un peu de temps seul avec son fils, c'était quelque chose qui lui était légitime. Les mains de Joanne commençaient à guérir, certaines coupures étaient déjà bien cicatrisées. Elle se déshabilla, et prit une douche tout en se lavant les cheveux, et en prenant bien son temps pour se bichonner un peu. Crème hydratante, masque pour les cheveux, tout y était, et ça lui faisait le plus grand bien. Tout autant de temps que Jamie pouvait passer avec son gamin.
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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 17:23


☙ lead me home


C'est toujours un soulagement de rentrer chez soi le soir. La chaleur, l'odeur, les sons du foyer. Les chiens qui sont toujours ravis de vous accueillir, parfois le dîner qui cuit et dont les senteurs embaument l'air. Embrasser sa compagne, retrouver son enfant. J'essaye de laisser tous les tracas à la porte. Et ceux qui entrent avec moi sont mis de côté dans un coin de ma tête autant que possible. Je veux uniquement profiter de mes petits bonheurs du soir. Depuis que je plie bagage à la radio juste après l'émission, je réussis à avoir un petit moment privilégié avec mon fils. Mon rayon de soleil de la journée. Son adorable sourire suffit à me faire tout oublier pendant un instant. Sa présence, sa chaleur tout contre moi sont jusqu'à présent le meilleur des remèdes pour soulager mon pauvre corps soumis à d'improbables pressions internes et externes à longueur de journée. Il m'apaise dans la seconde. Joanne m'apprend que Daniel n'a été nourri qu'au biberon aujourd'hui. Elle semble vouloir s'y prendre tôt pour arrêter l'allaitement. « Vraiment ? Et tu n'es pas trop en manque ? » je demande au bébé. « Quoi que, je ne sais pas à qui je dois poser la question en vérité. » j'ajoute avec un petit rire. Je sais que Joanne adore ce contact avec lui. D'où ma surprise à l'idée qu'elle veuille y mettre un terme aussi vite. Mais c'est son choix. Tant que Daniel s'en accommode bien. Elle ajoute avoir fait sa propre découverte aujourd'hui. « Oh, que de mystère... » J'arque un sourcil. Elle n'en dit pas plus, et je pense que cela attendra après que le petit soit couché. Je préfère toujours parler de choses d'adultes une fois que Daniel est au fond de son lit. Tant qu'il est éveillé, il est le centre du monde, et je ne veux que profiter de sa présence. Le reste peut attendre. Le bébé serre fermement un de mes gros doigts. Il le porte parfois à la bouche. Il semble comprendre d'une manière ou d'une autre lorsqu'il est question de nourriture, car il secoue ses jambes avec une certaine impatience quand sa mère évoque son dîner. « Oui, tout de suite chère Maman. » dis-je avant de lui rendre son baiser. Elle file à l'étage prendre un peu de temps pour elle, et m'en laisser avec mon fils. A peine a-t-elle disparu à l'étage que toute mon attention revient sur Daniel. « Tu m'a manqué aujourd'hui mon trésor. » je murmure en l'embrassant sur le front. Je fais quelques pas avec lui dans le salon, le regard glissant sur tous ses jouets au sol, puis sur tous les papiers qui jonchent la table de la salle à manger dont Joanne a fait son bureau improvisé. « Qu'est-ce que c'est que tout ça ? » J'approche et devine rapidement qu'il s'agit de choses liées à la fondation. « Pouah, des trucs de grands. On va en rester éloignés. » Alors nous allons vers la cuisine pour préparer le biberon de monsieur. Avec une seule main, c'est assez laborieux, mais je tiens bien Daniel et je n'ai pas vraiment envie de le lâcher, même quelques minutes. Le temps que le lait chauffe, je me penche sur notre propre repas à Joanne et moi. « Qu'est-ce qu'on va faire à dîner ce soir, hm ? De la salade ? Non, t'as raison. Du riz ? » Je prends le paquet dans le placard et le secoue devant le petit. Il semble intrigué par le son, et par le geste également, qu'il reproduit par automatisme avec sa propre main. « Des pâtes ? Oui, c'est chouette, les pâtes. Papa fera la sauce, ça fait longtemps qu'il n'a pas cuisiné un peu pour Maman. » Même en week-end, la jeune femme préfère se retrouver derrière les fourneaux pour que je puisse être avec Daniel. Mais je suis d'humeur à cuisiner moi-même ce soir, alors elle n'aura pas le choix. Le biberon est prêt. Nous nous installons dans le canapé, le bébé bien calé dans mes bras. Il attrape la tétine sans hésitation et pose ses petites mains sur le plastique comme il le faisait avec le sein de sa mère. Régulièrement, son attention est attirée par ses jouets et son doudou sur la table basse, et je dois l'en lui détourner pour qu'il reprenne sa tétée. Le reste du temps, il est soit concentré sur le biberon, soit il me regarde avec sa paire de grands yeux bleus. Il sait très bien faire comprendre lorsqu'il n'a plus faim, mais il ne reste plus grand-chose dans le biberon, alors j'insiste pour qu'il le termine. Ca fait froncer ses petits sourcils. Je m'allonge sur le canapé, les genoux pliés pour y adosser Daniel. Je lui ai donné son ourson. Il me le tend à son tour, je le prends, et le lui rend. C'est ainsi pendant de longues minutes, ça ne semble pas le lasser. Au contraire, chaque cycle est comme si le précédent n'avait pas existé, et il est toujours ravi de tendre généreusement son doudou à son père puis de le récupérer. « Tu crois que tu saurais dire ''papa'' ? Pa-pa. C'est pas compliqué. » Concentré comme tout, il finit par lâcher un simple « Ah ! ». « On va dire que c'est un bon début. » dis-je avec un petit rire. J'en demande sûrement trop à un bébé de quatre mois. Finalement, de petits pas se font entendre dans l'escalier. Joanne nous rejoins, les cheveux encore un peu humides -je la trouve toujours aussi adorable ainsi. « Maman est là ! »

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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 18:24

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Je n'ai jamais dit que j'y renonçait totalement. Je voulais juste voir si ça pouvait marcher." répondit-elle avec un rire. "Il y aura toujours droit si le biberon ne lui plaît plus. Pour plus tard... Je pense qu'il sera ravi de goûter de nouvelles saveurs." Et avec un Papa et une Maman qui se débrouillaient bien en matière de cuisine, Daniel aura de quoi ravir ses papilles. Joanne fila alors à l'étage pour se laver et prendre un peu soin d'elle-même. Elle prenait son temps, rien ne pressait après tout. Joanne finit par rejoindre les deux amours de sa vie au rez-de-chaussée. Ils étaient tous les deux sur le canapé, à discuter et à s'enthousiasmer dès qu'elle apparut dans leur champ de vision. Joanne avait enfilé rapidement une robe, et son gilet en laine pour recouvrir ses épaules, il était encore un peu tôt pour le pyjama. Elle se dirigea vers la table de la salle à manger pour ranger un peu ses affaires et y mettre un peu d'ordre pour qu'elle puisse s'y retrouver le lendemain. Elle fermait ses sessions sur l'ordinateur et en rabaissa l'écran avant de rejoindre ses deux hommes. Elle s'installa à côté de Jamie, et dès que Daniel la vit, il gazouillait de bonheur. "Je ne suis pas partie si longtemps, pourtant." lui dit-elle d'un air joyeux. Elle lui caressa tendrement la joue. "Tu es comme ton père, sûrement, tu ne peux pas te passer de moi." ajouta-t-elle d'un ton exagéré. "Et moi, je ne peux pas me passer de vous deux." Elle approcha son visage du sien pour embrasser l'une de ses joues. Ce qui était adorable, c'est que lorsque Daniel devinait qu'il allait être embrassé par sa mère, il ne bougeait plus, comme s'il avait peur de faire un faux mouvement. Ce n'est qu'une fois qu'il sent les lèvres de sa mère sur sa peau qu'on peut le voir sourire et que ses yeux se mettent à pétiller. "Ca a été le travail, aujourd'hui ?" Elle regarda Jamie et porta l'une de ses mains dans ses cheveux. Il était toujours si fatigué lorsqu'il rentrait. Quoi qu'il y avait un léger mieux maintenant qu'il rentrait plus tôt le soir. Mais il avait toujours les traits tirés. Il avait moins d'heures au compteur, mais ça devait avoir gagné en intensité, il avait toujours tellement de choses à faire. On avait déjà fait la remarque à Joanne, qu'on trouvait qu'il avait pris un coup de vieux depuis l'enlèvement de Daniel. Certains parlaient de ses rides ou de ses cheveux gris. Elle n'y avait pas vraiment porté attention, ce n'était pas ces détails là qui altéraient sa beauté extérieure comme intérieure. Mais elle pensait qu'il avait surtout besoin de vacances. De jours qu'il pose volontairement et que ça ne lui soit pas imposé. Sinon, il n'aurait jamais pris congé pour profiter des premiers jours de vie de son fils, il n'aurait jamais eu le temps de s'adapter à ce petit être qui vient juste d'apparaître dans leur famille. C'était encore très nouveau pour lui, et pour elle aussi. Et ça n'allait pas être quelques weekends prolongés ici et là qu'il allait pouvoir véritablement se reposer, et profiter de sa famille. Elle savait qu'il ne le considérait pas vraiment, parce qu'il n'avait jamais pris de vacances jusque là. "Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ? J'ai fait les courses ce matin, le frigo est plein, mais je n'ai pas vraiment d'idées." lui avoua-t-elle. "Vos désirs seront des ordres, Mr. Keynes." ajouta-t-elle d'un air amusé. "Oh, tu me donnes le doudou ? Pour de vrai ?" Daniel le lui tendait, fier comme tout. Sa mère le récupéra délicatement. "Merci beaucoup, Daniel." lui dit-elle avec un large sourire. "Et tu veux que je te le rende ? Tu veux ?" Elle le lui rendit, et Daniel le récupéra avec joie, riant aux éclats. Un rien l'amusait, c'était adorable. "Qu'est-ce que ce sera lorsqu'il commencera à avoir des jouets qui font de la musique et des lumières de partout. Pour le plus grand bonheur des parents. Il paraît que ces trucs sont munis de piles qui sont inépuisables !"
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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 19:57


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Je me redresse et m'assois sur le capané, Daniel toujours bien adossé à mes cuisses, afin de laisser de la place à Joanne qui s'installe près de nous. « Une minute sans toi est toujours une éternité, mon amour. » dis-je en exagérant mon ton d'amoureux transi. Je la regarde avec un petit sourire embrasser son fils sur la joue. Il adore la moindre petite marque de tendresse, cette petite boule d'amour. « Ca a été. » je réponds avec un haussement d'épaules à propos du travail. J'ai beau adorer mon job, j'évite toujours soigneusement d'en parler dans le détail une fois que j'ai quitté les locaux de la chaîne. Après tout, je baigne déjà dedans toute la journée. Mais je reprends quand même, histoire de ne pas complètement expédier le sujet ; « Le monde tourne très vite en ce moment. Il y a énormément de correspondants à l'international à gérer, avec tous les décalages horaires qui vont avec, et les petits soucis techniques. » Des journalistes que nous avons du mal à capter, un son affreux, ou une mauvaise réception de leur côté. Un enfer. « C'est très agité, disons. » La grille des programmes est légèrement décalée, il y a du retard de tous les côtés, chose que je déteste. Je devrais être encore au travail à cette heure, en réalité, plutôt que d'abandonner le navire en galère pour être plus tôt à la maison. Joanne passe une main dans mes cheveux. Je m'appuie un peu dans sa paume et ferme les yeux pour profiter de ce contact. « Tu admires mes cheveux gris ? » je demande avec un petit rire. Tout le monde les a remarqués. La couleur de l'angoisse devenue indélébile. « J'ai déjeuné avec une communicante de la chaîne, elle voulait me persuader de faire une coloration pour les cacher. » Mais non, hors de question. Je fais encore un peu plus vieux, et ça n'est pas grave. Ca ne me dérange pas. Ca me rappelle plutôt la chance que j'ai d'avoir mon fils près de moi. Je ne le cacherai pas pour un simple chipotage esthétique. On pourra toujours me photoshoper, s'ils y tiennent. « Ce que je désire c'est de m'occuper du dîner. Je nous ferai un plat de pâtes en sauce une fois Daniel couché. » Et ça n'est ni négociable, ni discutable. J'ai besoin de me vider un peu la tête, et faute d'avoir retrouvé l'envie de jouer avec mes pinceaux, la cuisine fera l'affaire. Toujours sans se lasser, Daniel tend son ours à sa mère. Elle sait sûrement mieux jouer le jeu que moi. A moins que je ne sois juste trop fatigué pour faire plus qu'un simple sourire. « Il fait ça depuis tout à l'heure en boucle, comme un disque rayé. » Il apprend ce que c'est de donner pour faire plaisir aux autres et à soi-même, la satisfaction de voir quelqu'un de content grâce à un peu de générosité, et la joie de se faire offrir quelque chose. Tout est matière à apprendre un peu plus de choses sur la vie, tous les jeux sont des petites leçons, et cela le ravit. Plus tard, il jouera avec les sons et les lumières, les réactions mécaniques et logiques. « Du moment qu'on peut en couper le son le soir. » dis-je en haussant les épaules. Parce qu'après une journée à la radio, je pense que mon cerveau ne supportera pas plus de bruit. Encore moins les musiques de ces jeux pour enfants, stridentes et répétitives. Milo, peur de rien, apparaît de nulle part et saute sur le bout de canapé libre pour aller à la rencontre de Daniel. Il a compris qu'il y a des jeux par ici, et il veut en être. « Du calme ! » Je garde le petit chien à distance du bébé à l'aide d'un bras. Mais c'est Ben qui intervient et jette son camarade du sofa d'un grand coup de patte. Futé, la bête. « Merci, Ben. » dis-je avec un petit rire, surpris. Daniel,  lui, semble un peu triste d'un coup, la tête tournée pour essayer de voir le petit chien qui boude sous la table basse. « Tu veux voir Milo ? D'accord... » Je lui fais signe de venir en tapotant sur le canapé. Il n'y comprend sûrement rien, un peu rejeté, un coup réclamé. Alors il met un certain temps avant d'accepter de venir, tout penaud. Je lui fait poser sa tête sur mon ventre, et maintient son corps allongé sur le côté d'une main ferme. Je l'autre, je prends les doigts de Daniel et les fait passer sur le pelage caramel de l'animal. « Tu caresses le poil tout doucement, comme ça. » Immédiatement, il a en l'idée d'offrir son ours à Milo et le lui tend avec un grand sourire. « Ah non, c'est très gentil mais on ne lui donne pas le doudou par contre. » Avant que je puisse l'en empêcher, Milo tente d'attraper la peluche d'un coup de dents, faisant sursauter le bébé. Il se met bien sûr à pleurer sa frayeur, et Milo détale en se doutant qu'il a fait quelque chose de mal. Je prends Daniel tout contre moi, son visage en larmes calé au creux de mon cou, ses petites mains serrant ma chemise. « Shhhh, c'est rien. Il ne voulait pas te faire peur. » Je le berce tendrement. Il aura l'habitude des chiens avec le temps, il comprendra qu'ils ne mordent pas vraiment lorsqu'ils jouent, qu'ils savent faire attention avec les petits êtres qu'ils aiment, même s'ils sont parfois maladroits. « Pauvre Milo qui ne veut que jouer. » dis-je à ma fiancée avec un petit sourire. « Et toi, ta journée ? » je demande à Joanne une fois que les pleurs de Daniel ne sont plus que de petits hoquets. Je mets son ourson près de lui, et cela l'apaise immédiatement. Il se cache un peu le visage derrière la peluche, en attendant d'être sûr que tout danger est écarté et qu'il est bien protégé.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 20:28

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Il était rare que Jamie parle de son travail. Il résumait sa journée en disant que c'était plus ou moins intense, et ne donnait que très peu détails. Joanne était suprise qu'il s'y plonge un peu plus cette fois-ci, énumérant les tracas de la journée. Orchestrer tout n'était pas une tâche, même avec la présence d'un co-rédacteur. Pour qu'il vienne à en dire que ses journées étaient agités, c'est que les bureaux de l'ABC sont un véritable enfer, à n'en pas douter. Elle savait que Jamie se gérait parfaitement au travail, mais cet ensemble de nervosité devait exploser à un moment donné ou à un autre, sauf qu'elle ne savait pas quand. Ca l'inquiétait, de savoir qu'il était comme une bombe à retardement. Un petit rien pourrait fait tout voler en éclat. Mais ça l'inquiétait dans le sens où Jamie ne se ferait que du mal en évacuant ce trop plein d'émotions. Elle se promit alors d'être à ses côtés lorsque ça arrivera, il devait comprendre qu'il n'était pas seul dans cette histoire. "Non, j'admire l'homme que j'aime." lui répondit-elle en toute générosité. "Vee m'a envoyé des MMS aujourd'hui. Une séance de photoshoot d'un homme grand, un beau brun, extrêmement séduisant, et qui lançait d'incroyables regards à l'objectif. Je me suis dit qu'il était très photogénique et que toutes les femmes qui liront le prochain Vogue seront extrêmement jalouses de moi." Elle avait mis l'une des photos en fond d'écran, sur l'écran de verrouillage. "Regarde la fangirl que je suis." Sur l'écran d'accueil, il y avait une photo de Daniel et lui. "Tu es magnifique sur ces clichés. Encore plus en vrai." lui dit-elle d'un ton un peu plus sérieux. Jamie tenait énormément à s'occuper du dîner, ce soir-là. C'était quelque chose qui se faisait de plus en plus rarement, elle se débrouillait pour qu'il ait le moins de choses à faire lorsqu'il rentre à la maison. Pas le droit à l'objection. "Je trouve que ça stimule sa préhension, et plein d'autres choses, j'en suis certaine. Les progrès qu'il fait de jour en jour sont incroyables, je pense que je ne m'en lasserai jamais." dit-elle avec le sourire le plus attendri qui soit, en regardant son fils profiter de la présence de ses deux parents. Soudain, Milo eut l'envie de jouer avec Daniel. Le petit chien fut rapidement écarté par le grand. "Ben a tout compris, lui." commenta Joanne en riant. Mais Daniel restait curieux et voulait quand même voir Milo. Jamie mit tout en oeuvre pour éviter le moindre danger. Ayant eu une grosse frayeur lorsqu'il Milo tenta de s'emparer du doudou, le bébé se mit à pleurer à chaudes larmes. Le jeune père le blottit contre lui, avec la peluche, et tout allait mieux. "Chaque chose en son temps." lui répondit-elle tout bas, en caressa le visage de son enfant. "Ma journée se résume à Daniel, faire les courses et m'occuper de la fondation. On ne s'est pas vraiment promené aujourd'hui, vu le temps maussade. On a joué un peu avec les chiens dans le jardin. En voyant la piscine, je me suis dit qu'il fallait que je demande au pédiatre à partir de quel âge il pourrait aller dans l'eau. Surtout qu'il fait toujours bien chaud, il ne risque pas d'attraper froid. Mais je ne sais pas s'il y a des recommandations particulières à ce sujet. J'aimerais surtout voir sa tête lorsqu'il comprendra qu'il a une baignoire géante dans le jardin." dit-elle en riant. "Et j'ai beaucoup discuté avec Ewan aujourd'hui, on est un peu en train de faire le tri dans le personnel. Certains n'étaient malheureusement pas très clean avec des sacrées faveurs, du coup, nous avons organisé un nouveau recrutement. J'ai demandé à ce qu'il trouve aussi un pédiatre qui puisse consacrer un peu de son temps à la fondation. J'ai vu dans les statistiques qu'il y a beaucoup de jeunes parents, ou de jeune maman, de jeune papa, délaissés par leur famille et qui n'avaient nulle part où aller. Il faut permettre, tout autant qu'à leur bébé, d'être suivi médicalement. Donc beaucoup d'embauches en ce moment, de remaniement. Nous commençons à y avoir plus clair. Ewan m'a dit que les investisseurs et employés étaient déjà très satisfaits de ce que je faisais. J'ai l'impression de ne pas avoir fait grand chose pour le moment." dit-elle avec un sourire gêné.Désolée, une fois que je commence à en parler..." ajouta-telle en riant nerveusement.
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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 21:18


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Riant nerveusement, je ne sais vraiment pas où me mettre quand Joanne m'avoue avoir reçu des photos de la part de Vee, dévoilant les clichés qui seront publiés dans le prochaine numéro du magazine. Bien sûr, ma fiancée ne tarit pas d'éloges, alors qu'en tout honnêteté, je ne me sens absolument pas l'âme d'un mannequin. Mais il faut bien illustrer l'interview, et Vogue n'est pas Vogue sans ses shootings photo. C'est un jeu auquel je me suis prêté volontiers, mais je ne le ferai pas tous les jours. Quoi qu'on en dise, je ne me trouve pas d'un charisme particulier sur des photographies, et je fais toujours la même tête à mes yeux. Enfin, tant que Victoria en est satisfaite, et si en plus cela plaît à Joanne… « Il sort bientôt en plus, la semaine prochaine je crois. » Un sortie que j'appréhende un peu, je l'avoue. Je ne suis jamais à l'aise à l'idée d'être dans un magazine, de n'importe quelle sorte. Au moins, je ne serai pas sur la couverture. Et j'en partage les pages avec Jon. C'est idiot, mais moi cela me rassure un peu. Je me dis que je passerai inaperçu. « J'espère bien que je suis plus beau en vrai. » j'ajoute en arquant un sourcil. En plus, je ne sais pas quels clichés ont été sélectionnés, ni le travail qui a été fait dessus. Ce sera une surprise pour moi autant que pour les lecteurs. Peut-être qu'ils auront en effet viré les cheveux gris. Je crains aussi la manière dont Joanne prendra le peu de choses que j'ai accepté de dire sur l'enlèvement de Daniel. Ce ne sont que mes ressentis, la manière dont cette épreuve a été vécue. Mais cela relève quand même du domaine privé. J'espère qu'elle comprendra que je n'avais pas vraiment le choix. Le petit blotti contre moi se remet de ses émotions. Il serre fort son papa et son doudou, alors tout va bien, il est en sécurité. Je l'embrasse sur le front pour le rassurer. Un petit hoquet lui échappe. Pendant ce temps, Joanne me résume sa journée. Il est vrai qu'il pourrait être agréable d'aller tous les trois dans la piscine, faire un peu barboter notre bébé. « Tu crois qu'il aimera ? » je demande. Je donne bien trop rarement le bain à Daniel pour savoir s'il aime l'eau ou non. Quand j'y pense, je ne me suis risqué à cet exercice que trois ou quatre fois. En quatre mois. Néanmoins, pour ce peu de fois, le petit me semblait à l'aise dans l'eau. Joanne embraye sur son travail avec la fondation, sa mise à plat du personnel, ses projets, ses initiatives. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'écoutant. Elle a de bonnes idées, et l'envie de bien faire. Je ne suis pas étonné que tout ce qui concerne les bébés n'ait pas été pris en compte par un homme qui ne s'est jamais vraiment occupé de ses propres enfants en bas âge, et il est tout naturel que ce soit Joanne qui rectifie le tir. « Non, non, tu peux continuer. » je lui assure alors qu'elle s'interrompt. J'adore l'écouter en parler. « Je suis vraiment content que ça te plaise, de t'occuper de ces gens. » Elle qui y était si réfractaire au début. Elle sera bientôt comme un poisson dans l'eau. « Et tu m'as l'air de très bien t'y prendre. » Mais ça, je n'en ai jamais douté, et c'est bien pour cela que je lui ai donné les rênes de la fondation. Parce que je suis certain qu'elle est faite pour. Daniel est silencieux depuis un moment maintenant. Je baisse la tête pour le regarder, il câline son doudou avec application. « Ca va mieux, bonhomme ? » je demande, essayant de le décoller un peu de moi pour le rasseoir sur mes jambes et mieux voir sa frimousse. Mais monsieur s'accroche à ma chemise et couine dès que je tente de le déloger de là. « D'accord, on reste tout contre papa. » Je l'embrasse encore une fois sur le haut du crâne et caresse tendrement son dos. « Ton projet de gala avance ? Tu as une idée de la date à laquelle nous devrons aller à Londres ? » je demande à Joanne, reprenant la conversation où je l'ai interrompue, puisque le petit semble d'humeur câline pour le moment. Nous jouerons plus tard.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 21:54

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Jamie n'aimait pas qu'on le complimente, parce qu'il trouvait qu'il n'y avait rien à flatter en lui. On l'avait tellement dénigré pendant des années et des années qu'il avait fini par y croire, qu'il ne valait rien. Mais Joanne était inépuisable en matière de compliments, et elle ne s'en lassait absolument pas. Rien que pour le plaisir de le voir rougir un peu et de baisser les yeux par gêne. C'était que ça devait lui faire quand même quelque chose, peut-être même plus puisque ces mots viennent de la femme qu'il aime. "Tu es beaucoup beau plus en vrai." lui assura-t-elle avec un large sourire. "Autant dans tes costumes de tous les jours que ta tenue d'artiste, avec les lunettes sur le bout du nez. Autant que lorsque tu adoptes un smoking parfaitement taillé que dans ton pantalon de pyjama." dit-elle avec un regard malicieux. "A chaque fois que tu te changes, j'ai des bouffées de chaleur. C'est que ton charme opère toujours très efficacement sur moi." Elle riait. Mais c'était vrai. La poussée d'hormones était monumentale à chaque fois, même si elle se contrôlait à merveille. "Je vais nous chercher à boire." Il devait rester une bouteille de vin blanc entamé dans le frigo. Elle la sortit et servit le contenu dans deux verres à pied, puis ramena le tout sur la petite table du salon pendant que Jamie se questionnait sur le ressenti que Daniel avait dans l'eau. "Peut-être qu'au début, il sera en mode koala, agrippé à toi, ou moi. Mais une fois qu'il y sera habitué, je pense qu'il adorera patauger. Quand je lui fais le bain, il en met absolument partout, ça l'éclate. Alors imagine dans une piscine..." Et Joanne trouvait que c'était une bonne chose de l'habituer à l'eau. "Et on pourrait lui apprendre à nager, faire en sorte qu'il n'ait pas peur de l'eau. Qu'il prenne quelques cours quand il sera plus grand plus qu'il apprenne correctement à nager. Il aura déjà eu un premier contact avec l'eau." dit-elle en regardant tendrement son bébé. "Je trouve que c'est bien de l'habituer à ces choses. La relation avec les animaux, l'eau... Ce n'est pas donné à tous les enfants, et même adultes, ils continuent d'avoir peur. Si Daniel peut être familier dans ces domaines, ce ne seront que des bonus pour sa vie future." Daniel resté greffé à son papa. Lui aussi devait apprécier sa chaleur. Joanne adorait le voir ainsi blotti contre son géniteur, c'était très attendrissant. "On finit par s'y attacher." avoua-t-elle, se rappelant très bien pourquoi elle s'était montrée totalement réfractaire au début. "J'essaie de lire un maximum de dossiers, des familles admises, et quand je vois l'histoire de vie de certaines, ça me pousse à améliorer la structure, à faire en sorte que tout le monde y trouve son compte. C'est comme là, aujourd'hui, j'ai lu le dossier d'une maman célibataire et d'un petit garçon, qui est né sourd. Et juste pour ça, le père les a laissé en plan, alors que la mère ne travaillait pas. Ca fait des mois qu'ils y sont et qu'il n'y a pas eu de grands changements, les affaires stagnent beaucoup depuis l'année dernière. Les agents gagnaient leur argent sans faire grand-chose, et Ewan n'a pas le droit de les éjecter, j'ai fini par le faire. Il m'envoie les CV de toutes les personnes intéressées et nous les étudions de près." Beaucoup de lecture et de temps passé devant l'écran, mais le jeu en vaut la chandelle. "Ewan tient à tout organiser, pour le gala. Ce sera au mois d'août, à la date anniversaire de l'ouverture de la structure. Il est très enthousiaste à l'idée que je vienne et il tient à ce que tout soit parfait. Je vois bien qu'il se met beaucoup de pression pour l'événement." dit-elle avec un sourire gêné. "Je ne sais pas si tu es d'accord avec moi, mais... Je n'aimerais pas que Daniel vienne, je ne pense que je supporterai qu'il soit déjà à la vue du public, comme ça. Je n'ai pas envie que ça soulève des questions quant à son enlèvement. Et tout ce monde, je ne pense pas qu'il sera très serein." dit-elle, soucieuse. "Et j'ai dit à Ewan que j'aimerais beaucoup visiter la fondation, rencontrer les employés, et les familles. Qu'ils mettent un visage sur celle qui a reprit le flambeau. Je veux leur dire qu'ils ne sont pas seuls." C'était une chose à laquelle Joanne tenait beaucoup. "Ca ne t'embête pas ? Si tu ne veux pas assister à tout ça, je comprendrai." dit-elle, soudainement embêtée de ne pas lui avoir franchement demandé son avis. "S'il y a quelque chose qui ne te convient, je préférerai que tu me le dises." Elle était un peu paniquée, sans trop de raison, d'avoir dit quelque chose de travers. Ses yeux finirent par se river sur Daniel, elle sourit légèrement. "Il s'est endormi."
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Message(#)joamie + lead me home EmptyMer 11 Mai 2016 - 23:54


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« Tu exagères. » je marmonne en essayant d'arrêter de rougir comme une pivoine. On accepte rarement d'épouser une personne qui n'est pas physiquement à son goût, alors qu'elle me trouve plaisant, je le crois. Si je le suis à ses yeux, je le suis sûrement à ceux d'autres femmes, là aussi, je le conçois. Mais qu'elle dise avoir des bouffées de chaleur dès que je me change, donc matin et soir, je pense qu'elle ne le dit que pour me flatter et me voir un peu plus gêné. Parce que ça l'amuse beaucoup, de réussir à me rendre tout petit comme ça, à ne plus savoir où me mettre. Rapidement, elle effectue un aller-retour en cuisine pour nous servir deux verres de vins. Depuis que j'ai accepté d'avoir une consommation d'alcool normale, la jeune femme s'en donne à coeur joie. Nous partageons un verre de temps en temps sans avoir besoin de raison ou d'occasion à fêter. Cela me fait toujours un peu drôle, l'habitude n'est toujours pas là. Mais je l'accompagne quand même bien volontiers. D'après ma fiancée, Daniel sera comme un poisson dans l'eau une fois habitué à la piscine. Je me demande s'il sera de ces bébés qui arrivent à être en apnée, yeux ouverts dans l'eau, âgés à peine de quelques mois. Elle a raison, ce genre d'habitudes sera un plus pour lui. J'espère aussi qu'il sera des rares de nos jours à avoir des parents toujours mariés tout au long de sa vie, et qu'il ne vivra jamais un divorce. Cela n'a pas été mon cas, ni celui de Joanne. Nous sommes peut-être tous de la même race que les oiseaux inséparables dans cette famille. Poursuivant au sujet de la fondation, ma fiancée avoue son attachement pour cette cause dont elle ne voulait pas entendre parler initialement. Je me demande si maintenant elle comprend pourquoi je ne voyais qu'elle à la tête de l'association. Son implication est admirable. « C'est étrange. Je me doute qu'Edward était intéressé par le côté financier d'une telle structure, et puis il a toujours aimé l'espèce de notoriété qu'il tirait de la mort d'Oliver à force d'en faire un martyr. C'est assez paradoxal quand on y pense, vu qu'il en a été la cause principale. Mais je suis quand même persuadé qu'il a monté la fondation pour aider ces familles à la base. Pour aider, et pour se racheter. » Surtout pour lui-même, dans le fond. Et peut-être pour faire plaisir à ma mère. Néanmoins, je suis assez certain que cela leur tenait à coeur. « Alors il aurait du faire appel aux meilleurs, s'assurer que tout fonctionne et que les familles vont bien. » Même si ce n'est pas au cas par cas, il aurait du faire en sorte que tout le monde fasse son travail, et surtout, qu'ils le fassent bien. « Ou alors je lui cherche des vertus qui n'existent pas. » Et seul l'argent et la notoriété l'importaient, comme toujours. Oui, sûrement. Cela lui ressemblerait tout autant de donner à des centaines de personnes l'espoir qu'il va les aider pour finalement les laisser en plan. J'imagine que c'est cette image que ces familles ont de lui. Et du nom apposé à la fondation. L'idée d'y aller m'angoisse un peu, même si j'en ai le droit -et le devoir en quelque sorte. C'est mon nom, je préside toujours la structure, je me dois d'être là. Je me demande si l'Ewan est aussi enthousiaste à l'idée que je vienne qu'à celle de voir cette jolie blondinette. Je ne cache pas ma déception à l'idée que Daniel ne soit pas avec nous. « J'aurais aimé qu'il vienne pour qu'il puisse voir Londres, et le Kent. » dis-je en haussant les épaules. « Mais il sera toujours trop petit pour avoir conscience d'où il est et de ce qu'il voit. Il faudra le confier à une nounou pendant le gala, parce qu'il est clair qu'il n'y assisterait pas. Alors au final, ça ne vaut pas la peine de lui faire faire toutes ces heures d'avion. » Il sera confié à ses grands-parents, voilà tout. Joanne ajoute tout ce qu'elle aimerait faire pendant que nous serons là-bas. S'imprégner complètement de son rôle, rassurer tout le monde, passer du temps avec le personnel et les familles. Mon regard s'est baissé, je ne suis clairement pas à l'aise à cette idée. « Je ne sais pas trop en fait. J'ai un peu peur de ne pas être le bienvenu. Je serai là pour le gala, bien sûr, mais pour ce qui est du reste, peut-être qu'il serait mieux que tu voies tous ces gens toute seule. » C'est elle le visage que je veux que la fondation ait. Pas le mien. Je ne suis que le fils de mon père. La jeune mère fait remarquer que Daniel dort. Je baisse légèrement la tête pour voir sa frimousse toute paisible, ses yeux clos, ses petits doigts serrant son doudou. « Oh... » Alors mon temps avec lui est déjà écoulé… Je soupire un peu. C'est toujours bien trop court en dehors des week-ends. « Je vais le coucher. » dis-je tout bas. Essayant de bouger le petit le moins possible, je monte avec lui à l'étage. Une fois dans sa chambre, c'est avec la plus grande des délicatesses que je le dépose au fond de son lit. Imperturbable. Je frôle tendrement sa joue, l'observant dormir quelques secondes. J'ai un beau bébé. « Je t'aime. » je murmure avant de déposer un léger baiser sur son front. J'aimerais rester là, à le regarder, pendant des heures, jusqu'à m'endormir moi-même. Mais ma fiancée m'attend en bas. Je ferme à peine la porte derrière moi et retourne au rez-de-chaussée, essayant de ne pas avoir l'air trop triste d'être déjà séparé de mon fils pour ce soir. « Bon, attaquons ce dîner. » Je me dirige directement dans la cuisine, mets de l'eau dans une marmite et la fait chauffer. A coté, je sors de la crème, des épices, du fromage de chèvre, des noix, et commence à couper une courgette. « Et ta découverte, alors ? » je demande, en revenant enfin à ce teasing que Joanne m'avait fait quand je suis arrivé.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 0:30

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Non, je n'exagère pas." rétorqua-t-elle sans la moindre hésitation. Elle savait que toutes les femmes d'Australie allaient totalement fondre devant son minoir, l'allure qu'il dégageait. Jamie avait beaucoup de classe, de prestance. Aux yeux de la jeune femme, il était un idéal de la gente masculine. Du moins, pour elle, il n'y avait pas plus beau. Elle reconnaissait que d'autres hommes avaient des atouts, et du charme, mais elle était bien trop amoureuse de Jamie pour qu'un autre puisse lui arriver à la cheville. C'était indéniable. "Eh bien, au début, la fondation était très active. Et aussi depuis qu'Ewan y travaille, mais il a constaté un gros relâchement depuis l'année dernière, il ne comprenait pas trop pourquoi. Les visites d'Edward étaient beaucoup moins fréquentes qu'à l'accoutumée." Joanne haussa les épaules, elle ne savait pas pourquoi il y avait eu un tel relâchement au sein de la fondation, elle ne trouvait pas matière à l'expliquer. Elle était embarrassée à l'idée de ne pas pouvoir lui apporter de réponses à ce sujet. Jamie était aussi déçu de ne pas pouvoir emmener Daniel, il espérait tellement lui montrer l'endroit où il avait grandi. Elle lui caressa la joue, lui souriant tendrement. "On y retournera lorsqu'il sera un peu plus grand, et qu'il sera en mesure d'avoir des souvenirs. Nous pourrons passer des vacances là-bas, y reste plus qu'un weekend." Elle l'embrassa ensuite. "Ce n'est que partie remise." Le bel homme semblait aussi réfractaire à être là pour la visite. Joanne aurait adoré qu'il soit là, avec elle. "Je ne vois pas vraiment pourquoi tu ne serais pas le bienvenu." lui avoua-t-elle. Oui, il était le fils d'Edward Keynes, cela ne voulait pas dire qu'il était comme lui. "C'est comme tu le sens, Jamie." lui dit-elle, en toute sincérité. Il trouvera sûrement de quoi faire toute la journée durant, elle n'avait pas de doute à ce sujet. Et la soirée allait véritablement de déception en déception, puisque Daniel s'était endormi. Son père aurait voulu passer plus de temps avec lui. Joanne le devina de suite sur son visage, avant qu'il ne monte le coucher. "Il avait pourtant fait une bonne sieste cet après-midi, je pensais qu'il tiendrait un peu plus longtemps." dit Joanne, désolée de le voir si triste, de ne pas pouvoir profiter davantage de son fils. Ce ne sera jamais assez, de toute façon, Joanne en avait conscience. Jamie tentait de passer à autre chose en annoncer qu'il allait préparer le dîner. Il sortait tout ce dont il avait besoin et commençait à concocter une sauce qui sera délicieuse. "Ma découverte, oui." dit-elle en s'approchant de lui et en s'appuyant sur l'un des éléments de la cuisine, pour le regarder faire. "A vrai dire, je ne sais pas comment tu vas le prendre. C'était assez inattendu, comme nouvelle." commença-t-elle, avant de se plonger dans des explications plus détaillées. "Je t'avais dit qu'il y avait des trucs bizarres dans les dépenses de la fondation, et j'avais raison. J'ai creusé un peu plus, j'ai passé beaucoup d'appels pour comprendre ce dont il s'agit. Ton père effectuait mensuellement un virement sur un compte anglais. Depuis la création de la fondation, toujours la même somme, et ça n'est pas qu'une poignée de livres par mois." Elle marqua une petite pause, réfléchissant à comment annoncer la suite. "J'ai du être un petit peu insistante auprès de la banque qui veillait sur ce compte, on m'a filée un banquier bien plus coopérant que le compte bancaire en question était au nom d'Oliver Keynes." Ce qui était improbable. "Je lui ai dit qu'il n'était plus de ce monde, et qu'un compte était forcément gelé au décès d'une personne, mais celui-là, non. Dire que je suis la future Madame Keynes m'a permis d'avoir de plus amples informations." Elle jouait nerveusement avec ses doigts. "Il m'a dit que le compte était encore actif parce que l'un des bénéficiaires était encore en vie. Sauf qu'il a fait juré à la banque de ne jamais mentionner ce nom à qui que ce soit. La banque était gagnante en prenant compte de cette promesse. Il ne m'a pas dit quelle somme il avait laissé." Avoir un compte autant grossi depuis des années, ça leur rapportait beaucoup. "Cette personne, c'est toi, Jamie. Oliver a créé ce compte quelques mois avant qu'il ne parte." Et Edward Keynes l'avait étoffé tous les mois, depuis des années, comme s'il le croyait toujours en vie, quelque part. A se demander lequel des deux parents Keynes étaient le plus sain d'esprit.
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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 14:32


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Le temps passé avec Daniel n'est jamais assez long. Même les week-ends sont bien trop courts. Mais c'est le lot de tous les parents de nos jours. L'argent pousse à mettre le travail en priorité pour subvenir aux besoins de sa famille, quitte à ne plus pouvoir voir et profiter de ceux-là mêmes pour qui on se tue à la tâche. Quand on y pense, Daniel a plus de chance que de nombreux enfants. Avec le coût de la vie ou les exigences du monde du travail, les pères songent à peine à prendre un congé et les mères retrouvent au bureau quelques semaines après l'accouchement. Le bébé évolue auprès d'inconnus qui lui deviennent finalement plus familiers que ses propres parents. Quitte à avoir l'air vieux jeu, je préfère de loin mes exigences datant d'un demi-siècle plus tôt qu'à celles qui se sont imposées de nos jours. Notre petit trésor a sa maman à la maison avec lui. Elle a la joie de le voir grandir pendant cette période où il évolue à une vitesse folle et qui n'a lieu qu'une fois dans une vie. Et lui profite de sa présence rassurante, de sa guidance et de tout son amour. Même si nous nous voyons bien trop peu, lui et moi, le petit est quand même bien loti. Cela me rend toujours un peu triste lorsque mon temps avec Daniel est écoulé et que je dois monter le coucher. Mais c'est ainsi. C'est à moi de me rendre plus présent pour lui, même si cela n'est pas évident. Faire le dîner me changera les idées. Je sais que Joanne sera postée à côté de moi pour me regarder faire et discuter un peu en même temps, comme à chaque fois que je cuisine. Je lui demande donc quelle est cette découverte dont elle me parlait plus tôt. A l'entendre, cela semble me concerner, et être assez important. Lorsqu'elle mentionne les irrégularités dans les comptes de la fondation, je m'attends à devoir encaisser je ne sais quelle autre magouille de la part d'Edward. Un versement à je ne sais quelle mafia ou policiers corrompus, un trafic d'allez savoir quoi, voir à un énième enfant illégitime. Tout est possible avec lui. Mais rien de tout ça. Quand Joanne prononce le nom d'Oliver, je sens mon couteau à deux doigts de me glisser des mains. Respirant profondément, je dépose la lame sur le côté pour ne pas risquer de me blesser. L'évoquer me touche toujours énormément, rend mes mains moites, légèrement tremblantes, ma respiration saccadée. Je serre la mâchoire pour contenir l'émotion, mais je n'ose pas regarder la jeune femme qui poursuit ses explications. Pendant une fraction de seconde, j'ai l'espoir complètement illogique nourrit par la peine que cela signifie qu'Oliver n'est pas mort. Mais non, cela n'a pas de sens. L'esprit est prêt à se créer tous les scénarios pour palier une perte de ce genre. Il n'est plus de ce monde, comme elle le dit, je l'ai vu au bout de sa ceinture. Des images toujours bien trop nettes. J'essaye de ne pas complètement me perdre dans ces souvenirs en prenant la voix de Joanne comme ancre dans la réalité. Qu'elle prononce mon nom me fait l'effet d'un électrochoc. Mon regard se plante dans le sien, sourcils froncés. Je ne comprends pas. Ou plutôt, il me faut un certain temps avant que tous les éléments s'emboîtent et que je saisisse ce qu'elle vient d'expliquer. « Ce que tu es en train de me dire c'est que Edward a alimenté toutes ces années sans le savoir un compte que Oliver avait ouvert pour moi ? » je demande pour être certain de tout comprendre. Cela soulève un tas de questions que je suis bien incapable d'articuler pour le moment. Pourquoi versait-t-il cette somme sur le compte d'un mort ? Est-ce que cela ne lui a pas mit la puce à l'oreille qu'il soit toujours actif ? Pourquoi Oliver ne m'en avait pas parlé ? Comment étais-je censé avoir connaissance de ce compte un jour s'il ne me l'avait jamais mentionné ? « Je... » Je ne sais pas quoi dire, ni vraiment comment réagir. Mes jambes sont deux poteaux en plomb plantés dans le sol, et je ne suis plus certain du bon fonctionnement de la mécanique de mon coeur et de mes poumons pendant un long moment. Avait-il vraiment autant planifié son suicide ? Pourquoi avoir ouvert ce compte ? Pour moi ? J'avais ma propre fortune de mon côté, je n'avais pas besoin de plus d'argent. Est-ce qu'il se doutait qu'Edward continuerait de me détruire ? Est-ce qu'il savait que ce compte serait découvert à la mort de notre père ? J'ai la gorge serrée, et sans cette montagne de fierté, tous ces souvenirs, ces questions, ces émotions briseraient mes jambes et je ne serais qu'un enfant pleurant dans un coin de la maison. Au lieu de ça, j'esquisse un léger sourire. « Mon frère trouve toujours le moyen de veiller sur moi même une fois qu'il n'est plus là, même vingt ans plus tard. » Et moi, qu'est-ce que j'ai fait pour lui de son vivant ? Rien du tout. Alors que lui continue de tout faire pour moi même dans la mort. « Ils nous a vengés malgré lui, dans un sens. » Sans le vouloir, il a joué un sale tour à Edward, sa propre folie et son adoration sans bornes l'ont complètement pris au piège. Il a vengé l'enlèvement de Daniel, et nous a assurés une compensation que même la justice ne pouvait pas nous donner. « Alors nous ne sommes plus ruinés. » Je n'ai aucune idée du montant qui se trouve sur ce compte, mais si Oliver y a déposé un peu de ce qu'il avait, plus les vingt années de virements réguliers de mon père, le nombre de chiffres doit être immense. « Je n'arrive pas à le croire... » Je suis comme sonné, j'ai bien du mal à retrouver mes esprits.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 15:22

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne n'avait jamais été vraiment à l'aise lorsqu'il s'agissait d'annoncer une nouvelle. Qu'elle soit bonne ou mauvaise, on ne peut jamais anticiper la réaction d'une personne. Surtout pour une telle nouveauté. Elle savait que mentionner Oliver allait le toucher, lui donner des vertiges. Elle le vit poser son couteau, par prudence, il valait mieux. Il finit par la regarder, il était encore un peu perplexe. La belle blonde acquiesça d'un signe de tête, avec un faible sourire. "Oliver avait bien pris le soin de ne pas divulguer ton nom. Pour Edward, c'était peut-être le seul moyen de le maintenir en vie, quelque part. Du moins, c'est comme ça que j'ai compris la chose." Il n'avait jamais vraiment fait le deuil de son fils aîné, et il maintenait cette chimère en versant de l'argent sur un compte actif avec le nom d'Oliver Keynes écrit en gros dessus. Jamie ne trouvait d'abord pas les mots, ce qui était compréhensible. Cette annonce devait faire tourbillonner une multitude de questions pour lui. Elle pensait exactement la même chose concernant ce beau-frère qu'elle ne connaîtra jamais. Joanne lui sourit tendrement et lui caresse la joue. "Tu vois, tu as plus d'un ange à tes côtés. Un qui a toujours surveillé tes arrières et une qui te promet un futur." Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres. Joanne n'avait aucune idée de la somme qu'il y avait sur ce compte, elle n'en avait pas l'accès. Et elle ne l'aurait pas eu même en temps que Madame Keynes. "Alors tu n'est plus ruiné." dit-elle avec un large sourire. "C'est ton nom sur ce compte, il n'y a pas de madame." Joanne s'était prise d'affection pour Oliver, ce qui était des plus étranges parce qu'elle ne l'avait jamais connu. Elle aurait adoré faire sa connaissance, Jamie ne disait que du bien de lui. "Toi seul à accès à ce compte, le banquier m'a donnée les informations dans la limite du possible. Peut-être qu'Oliver t'a laissé un mot pour s'expliquer, je ne sais pas." ajouta-t-elle en haussant les épaules. Du moins, quelques éléments qui pourraient répondre à leur question. "Il a l'air très généreux. Je suis fière que Daniel porte aussi son nom." finit-elle par dire, touché par cet amour fraternel qui défiait même les lois de la mort. Joanne prit doucement sa main et elle le guida jusqu'au salon. Elle voyait bien qu'il était sonné, ailleurs. Il avait besoin de s'asseoir et de réaliser tout ça, le dîner ne pressait pas après toi. Elle se mit à genoux à tournée vers lui et lui caressa tendrement les cheveux, les laissant dans le silence, le temps que Jamie reprenne ses esprits. "Je pense qu'il veillera éternellement sur toi." dit-elle tout bas. "Un tel amour fraternel, ça dépasse l'entendement." Joanne n'était pas croyante, mais elle aimait bien se dire que de telles fantaisies existaient. Elle ne savait pas trop quoi lui dire, il fallait toujours marcher sur les oeufs lorsqu'il s'agissait de parler d'Oliver. Elle avait gardé toutes les coordonnées de la banque en question s'il voulait les contacter. "Il est devenu notre justicier." dit-elle avec un petit rire. Joanne récupéra les deux verres qui avaient à peine été entamés et en tendit un à son fiancé. "J'aimerais bien trinquer pour lui, si tu veux bien." Jamie aimait son frère plus que tout, elle était très bien placée pour le savoir. Sa mort le touchait toujours autant, et il aura éternellement la vision d'avoir découvert son frère suspendu au-dessus du sol, et sans vie. Oliver le protégeait toujours de ses parents, qui étaient sans pitié avec Jamie. Et voilà qu'il refit une apparition des dizaines d'années après sa mort, toujours avec le même amour et le même dévouement que son petit frère. Comme s'il savait que les parents Keynes allaient continuer de tenter de le faire couler, même après leur propre mort. Edward Keynes se retournerait dans sa tombe en voyant que ses fils l'avaient eu à son propre jeu.
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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 16:25


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Sûrement Oliver ne se doutait-il pas de l'ampleur de l'adoration qu'il inspirait chez sa famille, ses parents et son frère. Tant et si bien que tous ont tout mit en œuvre pour combler le vide laissé par sa mort, chacun à sa manière. Ma mère dans le silence, attendant de la mort qu'elle l'emporte pour le rejoindre ou que son fils lui soit rendu. La graine de cette folie s'est certainement plantée en elle à la seconde où l'a aussi vu pendu. Et mon père tentait de le maintenir un peu en vie en mettant tous les mois de l'argent sur ce compte à son nom, lui pour qui les chiffres comptent plus que le reste. Des sommes considérables à ce que j'ai compris. Moi, je voulais qu'il vive. J'aurais donné ma vie pour qu'il vive, et dans un sens, c'est ce que j'ai fait. Mais je ne sais plus si c'était vraiment pour lui, ou uniquement pour moi. « J'étais bien naïf d'avoir cru pouvoir récupérer pareil pour amour moi. Il est sûrement le seul être vivant que mes parents aient jamais aimé. » Aussi imparfait était-il. J'ai toujours été bien mieux que ce que Oliver n'aurait jamais pu être. J'avais effacé tous ses vices. Cela ne changeait rien. Je ne pouvais pas le remplacer, je ne pouvais pas leur inspirer de l'amour. Seulement du mépris. Mon frère m'en a toujours protégé du mieux qu'il le pouvait et continue aujourd'hui. Dans l'autre main, j'ai Joanne qui m'a également sauvé la vie et avec qui je peux enfin avoir un avenir. « Je n'ai rien fait pour le mériter. » Deux anges à moi seul. Tout ce dévouement pour un simple vilain petit canard, trop faible pour s'en sortir tout seul. Je m'efforce de sourire un peu, mais je suis complètement noyé par une soupe de sentiments contradictoires, je ne sais plus quoi penser. Peut-être qu'Oliver aura laissé un mot. Peut-être pas. Peut-être que je ne saurai jamais vraiment le pourquoi du comment. « Mon argent est ton argent, tu le sais bien. » j'assure à Joanne. Même si elle ne l'ose jamais, elle peut l'utiliser comme elle le veut, comme elle le ferait avec son propre argent. C'est encore plus valable cette fois-ci ; ce n'est même plus vraiment mon argent, c'est celui d'Oliver. Et il voudrait que ma famille en profite pleinement. Il était généreux, c'est vrai. Il a toujours fait don de lui-même sans conditions. Je revois Daniel tendre son doudou avec enthousiasme. Ca me touche, que sa mère soit fière qu'il porte également le nom de mon frère. Elle ne l'a même pas connu. « Moi aussi... » Et je me demande si ce prénom a la moindre influence sur lui, sur sa vie. Si les similitudes viennent de là. Joanne tente de me faire revenir doucement sur terre. Je la suis jusqu'au salon et m'assois sans broncher. Je laisse ses doigts entre mes cheveux apaiser mes pensées qui tourbillonnent dans mon crâne. Je lâche un petit rire dans un souffle quand elle appelle Oliver notre justicier. J'attrape faiblement le verre à pied qu'elle me tend, et relève lourdement mon regard vers ses yeux bleus. « A Oliver. » je murmure avant de faire légèrement tinter nos verres. Je prends une grande gorgée de vin qui me requinque un peu. Les questions continuent de se multiplier. J'ai bien du mal à réaliser. « Je ne comprend pas pourquoi il a fait tout ça pour moi. Moi, je… Je n'ai rien fait pour lui. Ni de son vivant, ni dans la mort. Tout ce que j'ai fait, c'est essayer de voler sa vie, égoïstement. » Parce que je refusais son choix de mourir, je voulais le garder avec moi, j'avais besoin de lui. Parce que je pouvais en profiter pour lui prendre l'amour de nos parents, ou ne serais-ce que leur intérêt. Parce que je ne pouvais pas y arriver tout seul. « J'ai juste été un fardeau, pour lui, pour ma famille. Je ne mérite rien de tout ça. » Le second enfant dont personne ne voulait. Le turbulent, celui qui trouvait toujours le moyen de faire honte. Le petit frère qu'il fallait toujours protéger. Une obligation, un poids. Oliver ne pouvait pas tenir la pression pour deux, c'est ça qui l'a tué. C'est moi. Un bruit dans la cuisine me fait sursauter. L'eau bouillante déborde de la marmite sur les plaques chaudes. Je termine mon verre d'une traite, embrasse Joanne sur le front et file retirer le contenant du feu. Je plonge les pâtes dans l'eau avant de remettre le tout à chauffer et activer le minuteur. Je lance également la préparation de la sauce, mettant la crème, le fromage, les épices et les noix concassées dans une autre casserole d'une manière machinale. « Nous devrions mettre une bonne partie de cet argent de côté. » je reprends après avoir ravalé toute trace de larmes au bord de mes yeux et repris contenance. « Prendre ce qui nous permet de couvrir nos frais et vivre sans se faire du souci. Et le reste, le mettre sur un compte pour Daniel. » Un compte qui sera destiné aussi à nos autres enfants si nous en avons plusieurs. Un peu comme un cadeau de la part de l'oncle qu'ils ne connaîtront jamais.

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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 17:05

lead me home
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Jamie, l'amour, ce n'est pas quelque chose qui se mérite. Ce n'est pas un trophée à mettre sur une étagère. C'est quelque chose que l'on a toujours en soit. Après, il faut choisir, aimer, ou ne pas aimer. Etre aimé, ou ne pas accepter de l'être." Joanne faisait en sorte de maintenir le fil imaginaire qui maintenait le regard de l'un dans l'autre. "Tes parents avaient estimé qu'il n'y en avait qu'un qui méritait leur attention et leur amour. Je ne dis pas qu'Oliver ne le méritait pas, mais c'était un choix qui ne lui revenait pas. Tu voulais être aimé de ta famille, et ça n'a pas été le cas. Et ça, c'est de la cruauté. Une chose dont je suis certaine que tu n'as pas hérité, parce que je ne t'imagine pas un seul instant ignorer un de nos enfants si nous avons la chance d'en avoir plusieurs." La jeune femme gardait un sourire serein sur ses lèvres, sûre de ce qu'elle disait. "Et si tu tiens vraiment à parler de mérite, je te dirai que oui, tu mérites tout ce qu'on t'offre. Et maintenant, tu as une femme éperdument amoureuse de toi que tu vas bientôt épouser, un bébé magnifique qui un sourire jusque là dès que tu apparais dans son champ de vision. On peut aussi parler des chiens, si tu veux." ajouta-t-elle avec un léger rire. "Et tu auras l'amour de chacun des enfants que j'aurai la chance de te donner, et toi, tu auras tellement à leur transmettre. Peut-être que c'est ça, ce qu'il voulait, Oliver. Que tu décuples ce qu'on a jamais voulu te donner quand tu étais plus jeune. C'est peut-être pour ça qu'il a gardé cet argent pour toi. Que ce ne soit pas un frein à ton bonheur, et à tout cet amour que tu as donné. Pour que tu sois heureux." conclut-elle, toujours avec le même calme. Le couple s'installa sur le canapé, et ils trinquèrent donc au frère disparu de Jamie. Celui-ci ne comprenait toujours pas les choix d'Oliver, tout ce qu'il avait laissé derrière lui. "Tu l'as aimé, Jamie. Et il t'a aimé. Comme tu l'aimerais toujours, et il t'aimera toujours. C'était le seul être qui te donnait une raison d'exister, c'est pour ça que tu voulais le garder pour toi. Et tu en avais le droit. Oliver sera toujours en toi, avec toi. Il restera toujours et à jamais là." dit-elle en posant délicatement sa main au niveau du coeur de Jamie. Il se voyait toujours comme le poids de sa famille. Situation que Joanne pouvait aisément transférer et faire office d'exemple. "L'autre jour quelqu'un m'a dit que j'étais un fardeau pour tout le monde à cause de ma susceptibilité et de mes idées noires." dit-elle, sans changer le ton, avec un léger sourire sur ses lèvres. "Et pourtant, je sais que cette personne referait entièrement le monde s'il savait que c'était ce dont je désirais le plus. Parce qu'il m'aime." Elle espérait que Jamie se sente concerné, parce que c'était bien de lui qu'elle parlait. "Retranscris-ça sur toi et Oliver, et tu le comprendras." lui assura-t-elle. "Je suppose que même si la personne que l'on aime n'est pas tous les jours facile à vivre, l'amour ne se târit pas, et ce ne sera jamais le cas." dit-elle plus bas. C'était ce qu'elle pensait, peut-être qu'elle voyait ça faux. Mais les discours de leurs précédentes disputes s'opposaient tellement à ce qu'il lui disait juste après que Joanne ne savait plus vraiment ou en donner de la tête. L'eau de la casserole se mit à bouiller et Joanne et Jamie rejoignirent la cuisine afin de venir à bout de ce dîner. "J'avais pensé à la même chose." dit-elle. "Même si en soi, cet argent n'est pas à moi, je pensais en garder une partie pour Daniel. Et nos autres enfants." Plus le temps passait, plus elle y pensait. Maintenant que Joanne savait qu'elle pouvait parfaitement concevoir un enfant en excellente santé, elle se sentirait prête d'essayer d'en avoir n'importe quand. "Je ne sais pas combien il y a sur ce compte, mais il y aura largement de quoi payer leurs études. Il ne faudra juste pas être trop tenté de les gâter." dit-elle dans un petit rire, parce qu'ils en étaient bien capables. Surtout Jamie. "Et nous pourrons terminer de payer les travaux de la maison de campagne, ce sera déjà une bonne chose de réglée." ajouta-t-elle. Une dépense en moins à se soucier. Joanne vit que les yeux de son fiancé étaient bien humides, et qu'il préférait se concentrer sur la cuisine. "Mon amour." dit-elle tout bas en l'interrompant dans sa préparation. "Regarde." Sa voix était douce, tendre. Elle prenait délicatement son visage entre ses mains, et elle se colla à lui, une fois qu'il s'était tourné vers elle. "Je sais que j'ai un Jamie très fier en face de moi, mais ne retiens pas tes larmes. Ca aussi, tu en as le droit." Le pauvre était encore bien chamboulé. "Je savais que cette annonce allait te perturber, et remonter des bons comme des mauvais souvenirs, et parfois, il faut que ça sorte. Et je ne veux pas que tu te contiennes devant moi, d'accord ?" Il ne ferait que garder une nouvelle chose au fond de lui, qui ressortira bien plus violemment plus tard. "Et le fait d'avoir passé une longe journée, d'être aussi fatigué que tu ne l'es actuellement, ça n'arrange rien. Mais tu peux t'appuyer sur moi. J'ai beau être toute petite, avec de toutes petites épaules, mais je peux t'aider. Tu n'as pas à être tout seul là-dedans. Si tu veux en parler, l'exprimer de la manière qui te sera le plus facile, je serai là pour t'écouter." lui assura-t-elle tout bas, en caressant les traits de son visage. Joanne se mit sur la pointe des pieds et elle l'embrassa longuement, et tendrement.
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Message(#)joamie + lead me home EmptyJeu 12 Mai 2016 - 18:37


☙ lead me home


Une bonne dose de sagesse est arrivée lorsque ma fortune m'a été prise. Une remise à zéro qui a eu le don de remettre les priorités à leur place. Avec cette nouvelle chance offerte par Oliver, il n'est pas question de répéter les mêmes erreurs et revenir à mes habitudes de pourri gâté. Je compte bien faire attention à cette somme quelle qu'elle soit, en prendre soin comme on chérit n'importe quel cadeau d'une valeur inestimable. Chaque centime. Pour quelqu'un comme moi, il faut avoir été riche, puis tout perdre avant de retrouver l'aisance pour finalement avoir conscience de la valeur de l'argent et savoir ce qui est nécessaire ou non. Alors il me semble évident qu'une bonne partie de ce qui se trouve sur le compte d'Oliver reviendra à nos enfants. Pour garantir de beaux Noëls, de beaux anniversaires, mais aussi les meilleures études et prévoir chaque étape de leur vie. Nous allons en effet pouvoir nous débarrasser de la dette que nous avons vis à vis de l'entreprise de rénovation concernant les travaux de la maison de campagne. Cela sera un poids en moins sur nos épaules. « Nous n'aurons plus besoin de nous inquiéter des dépenses pour le mariage aussi. » j'ajoute à la liste de Joanne. Mais nous le célébrerons quand même chez nous, et nulle part ailleurs. Me concentrer sur la cuisine et penser à autre chose me permet de faire abstraction du rideau de larmes qui brouille ma vue. Il finira bien par s'estomper. Ma gorge serrée fait un peu trembler ma voix, et cela n'a pas du échapper à la jeune femme. Elle me connaît bien, elle sait que je préfère ravaler mes larmes, quitte à m'ajouter encore un peu plus de pression, plutôt que de me laisser aller et pleurer. Ce besoin de contrôle que j'ai l'impression de perdre si je me relâche et que je laisse la peine m'envahir. Joanne me force à abandonner ma préparation et me tourner vers elle. Elle se blottit immédiatement contre moi, et mes bras l'étreignent tendrement. Je sais bien que j'ai le droit de pleurer, et qu'elle ne me jugerait pas pour ça. Il est naturel de déverser sa tristesse concernant pareil traumatisme, la perte d'un frère, et cette soudaine réapparition furtive d'entre les morts. « Je n'aime pas vraiment lâcher une larme devant qui que ce soit, tu sais... » Ca n'est pas contre elle, ni contre les autres. C'est juste comme ça. « Surtout concernant Oliver. » Parce que je sais que si je commence à pleurer, j'aurai bien du mal à m'arrêter. Le torrent se déversera jusqu'à ce que je sois épuisé, que je ne tienne plus sur mes jambes et m'endorme pour oublier la peine. Et c'est vrai, la fatigue d'une fin de journée de travail me rend plus susceptible de laisser la moindre brèche faire s'effondrer le barrage qui retient toutes ces émotions. Je ris légèrement. Oui, Joanne est si petite. Si frêle. Mais elle est toujours là pour moi, même dans les moments les plus durs. Je la serre un peu plus fort alors qu'elle m'embrasse avec toute sa tendresse, puis j'enfouis un instant mon visage au creux de son cou. Je ne libère qu'une ou deux larmes, mais cela semble déjà faire chuter la pression de mon corps. « Merci. » je lui murmure tout bas. Je relève la tête et croise son regard bleu, avec un léger sourire. Mes doigts caressent légèrement son joli visage. « Mon petit ange... » J'essuie rapidement mes larmes du dos de la main, reniflant un peu comme un enfant qui termine un gros chagrin. La crème frémit dans la casserole et une bonne odeur de noix commence à se faire sentir dans la cuisine. « Il faut vraiment que je remue cette sauce si on ne veut pas qu'elle brûle. » dis-je avec un petit rire nerveux. Pas que je veuille mettre fin à la séquence émotion, mais il le faut bien. « Et puis, j'ai faim. » j'avoue avec un nouveau rire. Et l'émotion laisse souvent un peu faible, sans oublier que cela creuse l'appétit. En tout cas, pour moi. J'embrasse tendrement Joanne puis dépose un baiser sur son front, lui murmurant un je t'aime la remerciant encore. Enfin, je me remets à ma préparation, remuant la sauce en m'assurant que le fromage fond correctement. Je goûte l'une des farfalles, la cuisson est bientôt bonne. « Je ne crois pas t'avoir déjà fait cette recette, si ? » je demande en trempant mon petit doigt dans la sauce puis le portant à ma bouche pour la tester. J'y rajoute une nouvelle pincée de curry et de safran, baisse l'intensité de la chaleur, puis tend la cuillère en bois à Joanne. « Tiens, goûte. » Pendant ce temps, je vais chercher la passoire et terminer la découpe de la courgette. Les rondelles seront seulement rapidement blanchies avec du beurre dans une poêle. Le tout terminé, je dispose les pâtes, la sauce, les légumes et quelques copeaux de noix supplémentaires dans chaque assiette que je sers à table. Je ramène également nos verres de vin et nous ressers. « Tu ne m'as pas dit pourquoi tu es allée voir Winters l'autre jour. » dis-je en m'installant à table face à Joanne. « Ou disons que j'étais trop fatigué pour demander, je l'avoue. » Elle l'avait bien senti. Mais il faut dire qu'il suffit de m'allonger une fois rentré du travail pour que je m'endorme en une minute. « Ca s'est bien passé au moins ? »

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