Un petit bip discret sur ma montre m'indique que nous venons de passer à l'heure suivante. Je l’éteins rapidement et remet ma manche en place. 00H, l'heure des fantômes dans certains pays, l'heure de se réveiller dans d'autre. En Australie on devrait être entrain de dormir. Sauf trois irréductibles. Adaline, moi et Jameson. Je leur ai donné rendez-vous ici, sur ce parking, à minuit pile. Jameson, elle, pense que nous allons simplement boire un coup. A minuit ? J'ai réussi à trouver une excuse comme quoi c'est une soirée spéciale, dans un bar spécial. Un marathon seigneur des anneaux serait en cours. Le deuxième film commencerait à 00h. Elle m'a dit qu'elle y serait étant donné qu'elle ne l'a pas encore vu. Après je ne sais pas si ça l'intéresse plus de me voir moi plutôt que de voir le film, mais peu importe. Je ne sais pas pourquoi mais elle ne m'a même pas semblé hésitante quand je lui ai donné le lieu de rendez-vous. Bizarrement, elle qui est toujours sur ses gardes … enfin peu importe.
Je sors de ma voiture, tout de noir vêtu. J'ajuste mon sac et mon bonnet. Heureusement que nous nous approchons de l’hiver ici. Je ne risque pas de mourir de chaud avec mon accoutrement noir. C'est à ce moment que je me rends comptes que je n'ai pas dit à Jameson de ne pas s'habiller en couleur. Enfin je la connais, elle n'a pas du genre à se trimbaler en robe rose. Et je sais qu'elle ne va pas s'habiller super classe pour me voir. Je ne vau pas le coup. Du moins, pas dans ce sens. Bref, je sais qu'elle sera habillé comme d'habitude et comme elle préconise des couleurs sombres, je ne me fais pas trop de soucis de ce côté là.
Je m'adosse donc contre ma voiture et croise les bras en attendant mes acolytes. Ça va être la première action illégale pour Jasper. J'espère que ça va bien se passer. Je l'ai rapidement briefer sur la situation, normalement il sait ce qu'il doit faire, mais comme il est nouveau dans ce mouvement, il n'est pas à l’abri d'une erreur qui pourrait éventuellement nous être fatale. Enfin, je lui fais confiance et j'espère qu'il ne me décevra pas.
Dernière édition par Martin David-Lenny le Jeu 2 Juin 2016 - 23:01, édité 2 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Adaline
Au volant de ma voiture, je repensais à la conversation téléphonique que j’avais eue avec Martin quelques jours plus tôt. Je ne savais pas trop pourquoi il avait tenu à me rencontrer à minuit sur un parking à une trentaine de kilomètres en dehors de Brisbane. Une chose était sûre : je n’étais pas convaincue par son histoire de marathon du Seigneur Des Anneaux. Ces films, bien trop longs à mon goût, ne m’intéressaient que très moyennement. Mais j’avais quand même joué le jeu, lui disant que je serais ravie de découvrir Les Deux Tours avec lui. D’abord, parce que ce sale gosse me manquait terriblement et que n’importe quel prétexte était bon pour revoir sa bouille. Ensuite, parce que j’avais eu comme un pressentiment pas vraiment agréable. Je savais que Martin s’était plongé corps et âme dans l’activisme après notre rencontre au Brésil près de quatre ans plus tôt. Beaucoup de ses actions, il les avait faites en compagnie de Kyte dans les endroits les plus foireux du monde. Il ne pouvait pas avoir de meilleur guide, j’étais bien placée pour le savoir puisque c’est lui qui m’avait tout apprit vingt ans plus tôt.
Le problème, c’est que Kyte ne savait jamais quand s’arrêter. Il voulait toujours frapper plus fort. Je crois que vers la fin il s’en foutait des dommages collatéraux. Il était prêt à crever et à sacrifier pour la cause. Et nous, on suivait. La plupart d’entre nous n’étions pas violents par nature. Certes, nous avions tous nos problèmes avec l’autorité, mais nous n’étions pas des sociopathes. Nous avions juste compris que lorsqu’on bafouait les lois pour sauver des vies animales, on se mettait en marge de la société. Et ainsi, on se privait de la sécurité qu’elle procurait. Parce qu’en dehors du système, le sang et les balles font office de loi, et quand tu as des convictions, la violence devient inévitable. Et puis est arrivé le jour où je ne suis plus parvenue à conjuguer nos escapades sanglantes et mes tribunaux rangés. Martin est arrivé sur la scène à peu près au moment où je décidais de la quitter. On ne peut pas être hors la loi et tâcher de la faire respecter. J’avais été claire avec le gamin et le vieux loup de mer. L’activisme tel qu’on le pratiquait, c’était fini pour moi. Ils avaient respecté ma décision. Et même si je sentais qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce revirement de situation, ils ne m’avaient plus mêlée à leurs actions.
Jusqu’à cette semaine. Parce que ça devait avoir un rapport. Si Martin m’avait dit de l’accompagner à une manifestation « pacifiste », je l’aurais envoyé se faire foutre. Je ne savais que trop bien ce que ce mot signifiait dans ses lèvres. Mais il avait parlé en codé. Et ça, ça m’avait mis la puce à l’oreille. Parce que ni lui, ni moi n’étions sur écoute aux dernières nouvelles (j’avais demandé à un ami qui me devait une faveur au service des renseignements de vérifier quelques mois plus tôt). Mais Kyte… Kyte était recherché dans quatre continents et ne pouvait pas aller pisser sans qu’une agence gouvernementale ne soit au courant. Sauf quand il se cachait. Et je n’avais justement pas eu des nouvelles de mon mentor depuis longtemps. Trop longtemps. S’il était parvenu à contacter Martin. S’il était avec lui ce soir et que cette opération consistait justement à m’accorder quelques minutes avec lui, voir l’héberger le temps qu’il retomber sur ses pattes, alors je me devais d’être là. Pour ma famille activiste, je n’avais aucuns scrupules à briser mes propres règles.
A minuit pile, j’étais sur le parking. Trouver Martin était une tâche aisée : il n’y avait qu’une seule autre voiture. Je secouai la tête avec un sourire à la fois amusé et irrité. Pas de Seigneur des Anneaux, j’avais vu juste. Ça me conforta dans l’idée que j’avais bien fait de ne pas me saper comme je l’aurais fait pour une soirée entre amis. Au lieu de mes éternelles fringues guindées, j’avais enfilé un jean sombre, mes chaussures de marches grises et un sweatshirt à capuche en coton noir sous une veste en imitation cuir. Alors que je m’approchais de la voiture de Martin, j’eus un vague sentiment de déjà-vu. Sauf qu’en général quand j’étais fringuée comme ça au milieu d’un parc de stationnement désert en pleine nuit, c’était vers Kyte que j’avançais, et pour une action. Je m’étais garée loin, pour ne pas attirer les soupçons – au cas où. Certains réflexes ne quittent jamais votre organisme. Et alors que je m’approchais, je réalisai que Martin était seul (à moins que Kyte soit dans le coffre, mais j'en doutais). Ma curiosité grandissait de façon exponentielle, de même que mon agacement. Cependant ces deux émotions s’évaporèrent dès que je croisai le regard de mon ami.
- Le Seigneur des Anneaux, hein ? Un sourire indulgent fendit mon visage, et je l’ai serré dans mes bras. Tu m’as manqué gamin, j’ai soupiré dans sa nuque. Puis, je me suis écartée et j’ai arqué un sourcil. Alors, tu vas m’expliquer pourquoi tu m’as fait venir sur un parking abandonné au beau milieu de la nuit ?
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Dernière édition par Jameson Winters le Mer 1 Juin 2016 - 22:18, édité 2 fois
La première personne qui arrive c'est Jameson. Je reconnais sans aucun mal à la silhouette de la jeune femme alors que celle-ci traverse le parking et se dirige vers moi. Un sourire malicieux enjouant la commissure de mes lèvres, je la laisse s'approcher de moi avant de me redresser et de faire le dernier pas. Pas de bonjour, rien, une simple boutade. C'est comme ça que je la connais, Jameson. C'est comme ça que je l'adore. Je prends un air innocent et hausse les épaules «Un jour tu le verras avec moi. Sois-en sûre » mon sourire s'agrandit d'avantage encore lorsqu'elle me prends dans ses bras et qu'elle murmure à mon oreille que je lui ai manqué. « Pas toi. J'étais bien heureux sans te voir » répondais-je avec une ironie bien audible dans la voix.
Je lui fais un clin d’œil lorsqu'elle se recule puis retourne m'adosser contre le capot de ma voiture. Je croise les bras alors que Jameson me demande pourquoi je l'ai fais venir ici sur un parking à minuit. Je l'observe un instant puis détourne le regard « J'ai fais mes recherches et j'ai trouvé un laboratoire d'Unilever qui test ses produits sur des lapins blancs.» je pince les lèvres et reporte mon attention sur Jameson « Il y avait une loi qui a été voté pour cesser les tests sur les animaux, mais eux semblent préférer enfreindre la loi. J'y ai fait un tour tous les jours cette semaine avec mes collègues, tu ne veux pas connaître l'état des petits cadavres blanc...» je sers les poings, sentant ma rage et mon dégoût prendre de l'ampleur « Je ne t'en demande pas beaucoup Jameson. Tu sais que j’accepte sans problème le fait que tu ais eu envie de te ranger mais … une dernière action. Une seule et dernière. Tu m'aides avec celle-ci et on sera quitte. Je ne t'embêterais plus jamais » je la supplie du regarde «Je te le promet. Si tu m'aides ce soir, tu n'entendras plus jamais parlé de moi. Du moins pas dans ce sens là. » je souris légèrement «Si tu m'aides ce soir, la prochaine fois qu'on se verra s'est vraiment devant le seigneur des anneaux. » je lui tends la main « Deal ?» je plante mon regard dans le sien et attends une réaction de sa part.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Adaline
Un sourire aux lèvres, j’ai froncé les sourcils et flanqué un petit coup dans les côtes de Martin alors qu’il me taquinait, prétendant que je ne lui avais absolument pas manqué. Sale gosse jusqu’à l’os, « mon » gamin n’avait pas changé. Cependant mon humeur espiègle s’éclipsa rapidement. Les bras croisés, je l’écoutai m’expliquer qu’il avait trouvé un laboratoire d’Unilever qui testait ses produits de merde sur des lapins. Mon expression se fit plus grave alors que je sentais cette rage si familière ébouillanter mes entrailles.
- Bloody Bastards, j’ai pesté avec un fort accent Irlandais (sous la passion). Je savais qu’ils n’avaient aucunes valeurs mais de là à s’abaisser à ce genre de pratiques… quelle raclures !
Ce n’était ni éthique, ni légal. Martin et moi le savions tous les deux. Mais pour s’emparer du marché chinois et se faire un paquet de pognon sur le dos des complexes inculpés aux femmes, ces enfoirés ne reculaient devant rien, quitte à transgresser les règles et torturer des êtres innocents. Ils étaient morts. J’allais les cuire et les recuire au tribunal jusqu’à ce que les dirigeants de cet empire de souffrance n’aient plus que leurs yeux pour pleurer. Et là encore, je serais tentée d’y ajouter de l’acide pour équilibrer le sort. Œil pour œil, dent pour dent. Martin avait raison : je n’avais absolument pas envie de connaître l’état des petits cadavres qu’il avait découvert dans leurs poubelles. Je ne les imaginais que trop bien. Et pourtant, j’allais devoir étudier ces images, pour monter un dossier en béton et m’assurer que ces enflures de capitalistes payeraient pour leurs crimes. Parce que c’était pour ça que j’étais ici, non ? Martin n’allait pas tarder à me filer les films et les photos qu’il avait rassemblé.e.s de façon à ce que je puisse les assassiner en justice. L’idée que mon protégé puisse avoir trahi ma confiance ne m’effleura pas l’esprit. Je m’étais trompée.
Mes sourcils se froncèrent et mon expression se fit plus dure quand je compris la véritable raison de ma venue sur ce parking désert. Je crois que le coup le plus dur fut lorsque Martin prétendit qu’il ne m’en demandait « pas beaucoup » avant d’ajouter qu’il acceptait que je décide de me « ranger ». Bon sang, comme je haïssais ce mot. Et comme je le haïssais, lui. Comme si je lui devais un truc après toutes ces années. Comme s’il n’avait pas promis de ne plus me mêler à des actions de ce genre après que je lui ai expliqué ma position. J’ai serré les poings tandis que la colère montait crescendo alors qu’il me faisait cette promesse que j’avais déjà entendue maintes fois, de sa bouche comme de celle de Kyte. « Une dernière action Jameson, et promis, après je ne te demanderais plus jamais de mettre les mains dans le sang. » Suivi de ce sourire, auquel je ne pouvais jamais résister, et ce petit con le savait pertinemment. Deal, tu vas voir comme je vais t’en donner du deal. Mes nerfs m’ont lâché, et la gifle est partie avant que je puisse la retenir. Ma main claqua avec force sur sa gueule d’ange que je fusillais désormais du regard.
- Comment oses-tu ?, j’ai craché d’une voix tremblante de rage. Tu savais pertinemment que je refuserais de participer à cette action si tu m’en parlais avant. Alors tu me mets devant le fait accompli en espérant que je change d’avis ? Tu me connais mal gamin. Je déteste la manipulation.
J’aurais pu le tuer, je crois. J’étais d’autant plus énervée que je réalisai qu’il me connaissait trop bien, au contraire. Il savait exactement sur quelles cordes appuyer, et ça me rendait dingue. J’ai passé une main sur mon visage et posé l’autre sur ma hanche alors que je me détournais pour tenter de reprendre mon calme. Et aussi parce que je ne supportais pas de voir sa joue rougie : la culpabilité me rongeait déjà. C’était pourtant pas faute de penser tout ce que j’avais dit. Mais ce n’était pas la seule raison. J’avais réellement cru que cette affaire était à propos de Kyte. Et comme ce n’était pas le cas, l’inquiétude concernant son absence revenait me frapper en pleine face. Mais où était-il bon sang ?! C’était de lui que Martin avait besoin pour ce genre de coup. Pas de moi. J’avais pas endossé la peau de Tara Rhoades depuis des années, même si j’avais inconsciemment pris ses papiers avec moi (ces fameux réflexes). Je ne savais même pas si j’en étais encore capable. Et quand bien même je l’étais, un détail important m’en empêchait.
- Je ne peux pas te suivre sur ce coup-là gamin. Je suis désolée, mais je ne peux pas. J’ai relevé des yeux un peu trop brillants vers lui. Avant c’était pas grave si je me faisais gauler, mais maintenant il n’y a plus que moi…
Pour sa défense, le gosse (qui était plutôt un homme maintenant, mais serait toujours un gosse pour moi), n’était pas au courant de ce dernier paramètre. L’affaire « Phoenix ». Sauf que lui et sa gosse étaient là, chez moi, et que si jamais je me révélais ne pas être cette femme socialement acceptable, riche et équilibré que les services sociaux voulaient voir, ces enfoirés sépareraient le père et la fille. Mais penser à deux vies humaines face à une centaine de vies animales, n’étais-ce pas du spécisme, en quelques sortes ? Non. C’est de la loyauté. J’ai donné ma parole à Phoenix. Je ne peux pas le trahir. J’ai secoué la tête et pincé les lèvres. J’aurais pu tourner les talons et repartir maintenant. J’avais exprimé ma position. Alors pourquoi décidai-je de rester ? Sur le moment, j’ai réussi à me faire croire que c’était parce que j’essayais de le raisonner :
- Écoute, si nous rentrons par infraction dans ce laboratoire cette nuit, au mieux nous sauvons les lapins qui s’y trouvent, mais nous bousillons aussi toutes nos chances de mener ces enfoirés en justice, parce qu’ils sauront qu’ils ont été découvert et effaceront leurs traces. Ils vont se terrer pendant quelques semaines et finiront par rouvrir le même bordel dans un autre état. Et on ne pourra rien faire pour les en empêcher. Ça, c’est si on a de la chance. Parce qu’on pourrait aussi se faire arrêter, et là c'est un aller simple pour la prison. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais le gouvernement n’est pas vraiment friand des activistes dans notre genre. Il suffit de regarder Kyte…
Ma voix se brisa sur cette dernière phrase, et un rire nerveux s’échappa de ma gorge. Je levai les yeux au ciel et couvrit ma bouche de ma main pour contenir le flot d’émotion contradictoires qui essayaient de s’en échapper. Colère, désespoir, passion, haine, et culpabilité, aussi. Parce qu’en cet instant précis, j’étais tout ce que je détestais. Tout ce contre quoi je me battais. Une lâche qui laissait les choses se faire et attendait que le système règle à sa place les problèmes que son fonctionnement même avait mit en place. J’ai pris une profonde inspiration, et quand j’ai relevé les yeux vers Martin, une lueur déterminée brillait dans mon regard.
- Bon, j'ai assené sans prévenir. C’est quoi ton plan ? Puis, voyant son expression, j’ai levé un indexe, sourcils froncés, et me suis empressée d'ajouter. Par curiosité : je n’ai pas dit oui.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Dernière édition par Jameson Winters le Mer 1 Juin 2016 - 22:18, édité 1 fois
Lorsque Jameson jure avec un fort accent Irlandais, un sourire fier apparaît sur mon visage. Je l'ai piéger (et je n'en suis même pas désolé) et même si je sais qu'elle ne sera pas contente, je sais qu'avec l'évocation des lapins je viens de faire mouche. Elle ne va pas pouvoir résister. Elle s'est rangé, mais … comment dit-on ? Chassez le naturel, il revient au galop. Ça va être la même chose avec Jameson, je le sais. Je le sens. Et pourtant, lorsque je lui explique pourquoi je l'ai fais venir ici, au beau milieu de la nuit, son expression change du tout au tout. D'une expression dégoutté, elle passé un étonnement puis à une rage bien certaine. Je le sens bien, d'avantage encore lorsque sa main vient claquer sur ma joue.
Je suis un instant ébetté, ne comprenant pas ce qui vient de se passer. Ce n'est que lorsque Jameson se met à me hurler dessus que je sens les picotements douloureux sur ma joue. Je résiste à l'envie de poser une main sur ma joue et écoute Jameson qui m'engueule fermement. Elle me dit que je savais pertinemment qu'elle refuserait de participer à cette action si je le lui avais dit dès le début et elle a raison. J'hoche la tête, sans pour autant parvenir à me départir de mon sourire malicieux. Elle déteste la manipulation ? Eh bien … «... Mais tu déteste d'avantage l'injustice, la violence gratuite envers les animaux et le manquement à la loi. Pas vrai ? Hein ? » lui demandais-je presque du tac au tac. Quel culot, sérieusement. Si j'étais en face de moi je me mettrais bien plus qu'une seule baffe. Mais que voulez-vous ? J'ai vraiment besoin de Jameson sur ce coup.
Elle me dit ensuite bien clairement qu'elle ne pourra pas me suivre sur ce coup car 'il n'y pas seulement elle' ? Je fronce les sourcils et l'interroge du regard «Comment ça ? C'est quoi cette histoire ? » voulais-je savoir. Jameson est une de mes amis les plus proches, mais elle est très mystérieuse malgré tout. Elle ne m'a pas raconté ce dernier détail et ça m'intrigue fortement. Là, je pensais réellement que Jameson allait partir, mais elle n'en fit rien. Au contraire, elle m'exposa son point de vu, le fait que si on entre par effraction aujourd'hui nous détruirons toutes les preuves qu'on peut avoir contre eux pour les traîner en justice. Qu'ils vont se terrer quelques temps puis refaire la même chose.
Je soupire doucement « Je le sais ça. Je sais qu'en faisant ça nous détruiront de nombreuses preuve mais …. Jameson ! 50 Lapins ! T'imagines ? Il retiennent 50 lapins dans de minuscules cages ! Et sans doute autant de souries. Alors ouais, on ne pourra pas les traîner en justices, mais au moins ni toi ni moi n'aurons la mort cruelle de ces animaux sur notre conscience» je pose mon sac à dos au sol, m'accroupis et fouille avant d'en sortir trois photos. « Voilà à quoi ils ressemblent quand on en a plus besoin» insistais-je en agitant les photos devant le nez de ma mentor avant de les lui fourrer dans les mains « Si tu viens pas, peu importe. Moi dans tous les cas j'y vais» disais-je, déterminé.
Jameson détourne un instant le regard, sans doute pour réfléchir avant qu'elle ne me demande quel est mon plan. Et je la revois. Cette lueur de détermination dans son regard. Mes lèvres s’étirent à nouveau et j'hausse les épaules « On y va avec ma voiture, on entre, on délivre les lapins et on les ramènes à la spa. J'ai trois amis qui m'y attendent pour 3h30» je tapote ma voiture. Une Renault kangoo avec un grand coffre que j'ai loué exprès pour cette action. Il serait un peu trop risqué de prendre ma petite hybride. De un parce qu'elle n'est pas assez grande pour accueillir de nombreuse cages et de deux parce que je ne veux pas non plus risquer qu'on parvienne à retrouver ma trace.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Jasper
J’avais parlé trop vite. Je n’avais pas prévu de faire allusion à Phoenix, à sa gamine et à ma nouvelle situation. Aussitôt que les mots s’étaient échappés de mes lèvres, je les regrettai, parce que je savais que Martin voudrait savoir. Nous étions proches, il me connaissait. Si jamais je lui sortais le même baratin que celui que je réservais à mes collègues (j’avais trouvé l’amour de ma vie, nous emménagions ensemble et prévoyions de nous fiancer), il descellerait la faille. Même sans ça, je ne voulais pas lui mentir. J’avais trop de respect pour ce sale gosse. Et pour autant, je ne pouvais pas lui dire la vérité. Parce qu’encore une fois, il y avait plus que ma propre vie en jeu. J’ai donc secoué négativement la tête, l’arrêtant dans ses questionnements d’un geste de la main.
- Pas maintenant, gamin, j’ai dit d’une voix ferme.
Avec un peu de chance il oublierait. La discussion revint d’ailleurs aussitôt sur les lapins et le laboratoire. Évidemment, je ne lui apprenais rien concernant les limites de l’action qu’il avait en tête et sa répercussion sur une possible condamnation en justice pour l’entreprise responsable. Mais Martin avait la rage de l’activiste encore dans ses jeunes années. Son besoin de justice s’exprimait au niveau de l’individu. L’animal. Les cinquante lapins maintenus dans des conditions insoutenables et les petites souris. J’étais comme lui au départ. Je me serais jetée sous un camion de transport de bétail si ça avait pu leur éviter l’abattoir. Mais à quoi bon ? Pour un animal que nous sauvions, des milliers d’autres périraient dans les mêmes conditions. C’est pour ça que je m’étais tournée vers la loi. Pour essayer de frapper plus haut, plus fort, plus juste. Pour faire fermer ces usines de la torture, de la mort. Mais une loi se contourne toujours, et après des années de luttes, je commençais à voir les limites de ma propre stratégie. C’était une souffrance sans fin, et ça me désespérais. Alors si ce que je faisais ne servait pas davantage, dans ce cas, Martin n’avait-il pas raison ? Des vies étaient en jeu. Des petites vies innocentes qui n’avaient connu que la douleur pour que des connasses sans scrupules puissent se peintre les lèvres et les yeux ; pour que des enfoirés puisses « apaiser le feu du rasage sur leurs joues sensibles ».
Dans le fond, j’étais déjà convaincue quand Martin m’a tendu les photos. J’ai fait mine de les refuser, me détournant pour regarder ailleurs. C’était lâche, mais je savais autant que lui que je ne pourrai pas faire demi-tour si je les prenais. Avoir leur mort sur la conscience. Je ne pouvais pas, tout court, en fait. Alors j’ai fixé Martin droit dans les yeux et je les lui ai arrachés des mains, d’un geste plein d’une fureur que je ne savais plus vraiment vers qui – ou quoi - diriger. Un simple coup d’œil à la première photo et mon cœur s’est retourné. La vue de la deuxième, elle, m’a enragée. Je tremblais, mais pas de peur. La colère avait aussi cet effet. Sauf que cette fois, elle n’était pas dirigée vers Martin. Lui, c’était le héros de l’histoire. Et là, alors que je l’écoutais me dire que peu importe si je le suivais ou pas, il irait quand même, j’ai senti un sentiment de fierté irradier ma poitrine et réchauffer mon cœur. Je l’avais bien élevé. « Mon » gamin. Maintenant, fallait que je me montre à la hauteur de la tâche, moi aussi. Je l’ai écouté me parler de son plan, et j’ai hoché la tête. J’approuvais, presque sur toute la ligne.
- D’accord, j’ai dit simplement, plantant mon regard dans le sien. D’accord, je fais cette action avec toi. Mais on fait ça à ma manière.
Je lui ai rendu les photos, et j’ai pointé quelques cages en arrière fond, qu’on ne regardait pas forcément au premier coup d’œil. Des cages où des lapins vivants devaient côtoyer leurs semblables décédés, dont les cadavres pourrissaient sur des petites grilles entre leurs pattes.
- Tu vois, ce genre de trucs, même le plus spéciste des juges trouverait ça intolérable. Alors on va rentrer dans ce laboratoire, mais on ne casse rien. On se contente de prendre les cages avec les animaux vivants. On laisse les morts. Et on filme l’opération, de A à Z. Je connais une association qui saura exactement quoi faire de cette vidéo pour s’assurer qu’Unilever n’ouvre plus jamais ce genre de laboratoires en Australie.
L’association en question se basait sur des textes de loi pour mettre en évidence le décalage qu’il existait entre ce que les politiciens et industriels se plaisaient à raconter et les véritables conditions que subissaient les animaux. Je voyais bien un truc sobre, avec les images de notre sauvetage (sans montrer nos visages, évidemment), celles que Martin avait récupérées en les étudiant. Le tout mis en parallèle avec les textes officiels, et les déclarations des responsables de l’entreprise en terme de condition animale. Avec ça, l'association pourrait inonder la toile, et porter plainte. Et évidemment, je serais derrière la barre pour la représenter.
- Qu’est-ce que tu dis de ça, gamin ?, j’ai demandé en sondant son regard. Par contre, je te donnerai les contacts. Il faudra que ce soit toi qui leur remettre ces documents. Je ne peux en aucun cas être mêlée à cette affaire. Officiellement comme officieusement. C’est clair ?
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
:
Dernière édition par Jameson Winters le Mer 1 Juin 2016 - 22:31, édité 1 fois
Pas maintenant. Au moins ça a le mérite d’être clair. Mais ça ne veut pas dire que Jameson ne me racontera pas plus en détail ce qui se passe, pourquoi il n’y a « plus seulement elle ». J’espère que son explication tient la route, parce que si elle me sort avoir trouvé l’amour ou qu’elle est enceinte… bref. Pas maintenant, donc. J’accepte sa décision et hoche la tête, tout en gardant ce regard qui signifie ‘ne pense pas t’en être sortie avec seulement cette explication’. Mais nous avons bien d’autre chose auxquelles pensées. Je parviens finalement à convaincre mon amie de me suivre dans cette action illégale qui peut facilement être dangereuse si on nous prend sur le fait. J’y arrive en prenant Jameson par les sentiments : même si elle ne veut pas me suivre, elle ne pourra pas résister en voyant le mal qu’on fait aux petites bêtes. Je la vois qui hésite, les dents serrer, le regard dévié dans un mouvement de lâcheté avant de m’arracher littéralement les photos des mains.
Je l’observe, la vois qui commence à trembler de rage. En moi, ma fierté progresse. C’est bon. Elle est décidée. Elle ne fera plus marche arrière. Lorsqu’elle me redonne les photos en disant que, d’accord elle viendra avec moi mais à la condition qu’on le fasse à sa manière, j’hoche la tête. «Très bien, je t’écoute » disais-je en hochant la tête et en croisant les bras, près à la contre dire si son plan ne me plait pas. Quelques années auparavant je l’aurais suivi, peu importe son plan, j’aurais tout fait ce qu’elle me demandait, mais avec les années et l’expérience acquise grâce à Kyte, je me suis fait ma propre idée.
Elle me dit qu’on rentre, qu’on ne prend que les cages de lapins vivant mais qu’on laisse les morts. Je me suis redressé, près à intervenir mais je le suis ravisé en me disant qu’elle a sans doute raison. Même si ça me fera mal au cœur de laisser les petits cadavres, nous ne pouvons nous encombrer avec de l’inutile. J’hoche donc la tête encore plus lorsqu’elle me dit qu’on devra filmer tout ça, de A à Z, elle connait une association qui, avec nos images, pourra s’assurer que jamais Unilever ne pourra ouvrir ce genre de laboratoire en Australie.
«Parfait » dis-je en sortant une Gopro de mon sac. Je l’utilise régulièrement lors des actions ou des manifestations. Au cas où il se passerait quelque chose d’important qui m’aurait échappé ou pour laquelle il faut des preuves. Elle me dit ensuite que jamais elle ne pourra être mêlé à cette affaire, officieusement ou officellement, que ce devra être moi, et moi seul, qui le fasse. J’hoche la tête « A vos ordres, chef !» disais-je en me redressant et en faisant un salut militaire avant de sourire doucement et porter mon regard sur ma montre. «Bon, on ne sera pas seulement 2. Adaline ne devrait pas tarder. Elle renforce notre équipe de choc » disais-je en frappant gentiment l’épaule de Jameson. « Je l’ai rencontré lors de la manifestation en Chine contre le festival de Yulin il y a 3 ans » devrais-je dire à Jameson que c’est aussi la dernière fois que j’ai vu Kyte ? Non, elle voudrait en savori plus et je ne veux pas l’inquiéter plus que ça. « C’est ma gamine » je regarde Jameson avec un large sourire « Tu es grand-mère. Depuis 3 ans déjà. Magnifique, non ?»
Never forget that everything Hitler did in Germany was legal
Chine, 2013. C’est à quoi je repense lorsque je reçois le message de Martin. 3 ans sans nouvelles, et voilà qu’il vient interrompre mon petit déjeuner avec un simple texto anodin
Seigneur des anneaux à minuit, ça te dit ?
Je crois que j’ai figé devant l’écran, me demandant par quel diable il était état possédé. 3 ans sans nouvelles, et il me contacte enfin ? Nah, ce n’est pas possible. Enfin, si car j’ai ce texto devant mes yeux. Mais pourquoi attendre si longtemps avant de me donner de ses nouvelles ? Je prends une nouvelle bouchée de céréales, toujours sidérée. Je dépose mon téléphone, incertaine si je devrais lui montrer un signe de vie. Pourquoi me texter après 3 ans pour me demander si je veux écouter la série des Seigneurs des anneaux ? Je crois que dans mon enfance, je n’ai vu que le premier film. Les livres étaient beaucoup plus intéressants, et le premier film m’avait sincèrement déçu. Je reprends mon téléphone, maintenant certaine de savoir quoi lui répondre.
Les films sont une honte à l’œuvre de Tolkien. Non, sérieux, pourquoi maintenant ?
Je suis convaincue que ce n’est pas pour une raison aussi banale qu’il reprendrait contact. C’est peut-être pourquoi je finis par accepter, après quelques textos et un long moment de ‘’Martin fait son convaincant et je finis par succomber’’.
C’est pourquoi, à 23h45, je suis assise au volant de ma Tesla, prête à rouler en dehors de Brisbane pour rejoindre cet homme qui a bouleversé mon voyage en Chine. Dire que cela fait déjà si longtemps, j’ai l’impression que c’est hier que je le voyais défilé parmi tous ses gens, que nous nous frayions un chemin pour se rencontrer…Bref, je démarre ma voiture, tout de même impatiente de savoir ce qui se cache derrière toute cette histoire. À vrai dire, à moins que Martin traine un écran portable dans sa voiture, je ne vois pas comment nous pourrions écouter des films en dehors de la ville sans prise de courant. Il aurait pu trouver une excuse moins banale, mais je crois que c’est en partie ce qui me pousse à rouler dans cette direction inconnue, musique à fond dans mes speakers.
L’emplacement en question est visible de loin, et de cette place je peux voir deux automobiles stationnées. Comme Martin ne m’avait pas dit que nous serions accompagnés, je fronce les sourcils et ferme les lumières de mon véhicule (si je suis préventive ? En effet…). Non loin d’eux, je descends de mon automobile et marche silencieusement dans leur direction, faisant en sorte de rester dans la noirceur pour ne pas me faire voir. Lorsque j’arrive à proximité de voix, je tente de me focusser sur leurs paroles. À quelques reprises, je dois avouer ne pas comprendre ce qui se trame (je suis arrivée vers le milieu de leur conversation) et lorsque Martin mentionne mon nom, je suis surprise. Bah, pas vraiment étant donné que je suis supposée les avoir rejoints depuis quelques minutes déjà. Gamin, grand-mère, Il n’y a rien à comprendre dans toute cette histoire. Je choisis ce moment pour apparaitre, mains dans les airs, derrière un grand chêne qui cachait ma présence.
- Okay, est-ce qu’il y a un d’entre vous qui pourrait m’expliquer ce qui se passe ici ?
Je regarde Martin, fait une légère révérence pour m’introduire
- Bonjour Martin, ça fait un petit bout qu’on ne s’est pas vu. T’as embelli depuis 3 ans, déjà que t’étais à craquer dans le temps !
Je me retourne vers la femme qui l’accompagne
- Et c’est quoi cette histoire de gamine et de grand-mère ? Ah, au fait je me présente, Adaline, enchantée, et tu es ?
Pour une entrée, c’est réussi. (Applaudissements)
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Adaline
Clairement, mon gamin était venu préparé. J’ai senti un sourire appréciateur étirer mes lèvres alors qu’il sortait une GoPro de son sac. Bien mieux que le film iPhone que j’avais envisagé. Ces gosses étaient pleins de ressources. Mon plan avait l’air de lui convenir, et il ne contesta pas ma demande de rester totalement anonyme. Une mercenaire qui venait prêter main forte pour une mission d’urgence, mais dont on détruisait immédiatement le dossier et les renseignements une fois l’action menée à son but. Parce que c’est ce qui allait se passer ce soir. Il était absolument hors de question que je me fasse prendre. J’ai étouffé l’étincelle de panique qui menaçait de s’embraser à cette pensée. Phoenix n'en subirait pas les conséquences. Martin avait été entraîné par Kyte. Déjà, il y a quelques années, lors de nos dernières missions tous les trois, il gérait comme un chef. Cette mission réussirait. Nous avions tous les deux bénéficié de l’entraînement rigoureux de mon mentor et il n’y avait aucune raison que çfoire. Sauf si… Mes sourcils se froncèrent lorsque le gosse m’apprit que nous ne serions pas deux mais trois. Il ne pouvait s’agir de Kyte, sinon il me l’aurait dit depuis longtemps. Mon gamin était taquin, mais pas sadique. Nous avions beau ne pas en parler, il devait savoir à quel point je me rongeais les sangs chaque fois que j’essayais d’imaginer pourquoi mon père de cœur ne m’avait donné aucune nouvelles depuis près de trois ans.
Non, la troisième recrue était une jeune femme du nom d’Adeline. J’étais sûre de ne jamais en avoir entendu parler avant, ce qui n’était pas pour me rassurer. L’idée ne me plaisait pas. Mais alors pas du tout. Sauf qu’il était trop tard : la troisième voiture approchait déjà, phares éteints. Pour la deuxième fois ce soir-là, j’eus l’impression que Martin me mettait au pieds du mur. Comme s’il ne prenait absolument pas au sérieux mon besoin de passer incognito. Et pour sa décharge, comment pouvait-il comprendre si je ne lui expliquais pas ? Mais je ne pouvais pas. Quel merdier. Martin avait l’air tellement enjoué de m’apprendre cette nouvelle que j’ai forcé un sourire que j’espérais au mieux enjoué et au pire poli alors qu’il me tapotait l’épaule. Le fait qu’il connaisse la jeune femme depuis trois ans me rassura légèrement : elle n’était donc pas une totale amatrice qu’il venait de pêcher au détour d’une manifestation (véritablement) pacifiste. Il ajouta, tout fier, qu’il s’agissait de sa gamine, blaguant au passage que j’étais par conséquent grand-mère depuis trois ans. Pour le coup, cette réflexion eut le mérite de me dérider légèrement et j'ai laissé échapper un petit rire. Cette sorte de tradition, c’était Kyte qui avait commencé à l’utiliser avec moi quand j’avais débuté dans le militantisme violent et illégal à l'âge de 15 ans. Comme il n'arrivait pas à se souvenir de mon nom, il m'avait surnommée "gamine" et c'était resté. Ce même nom que j’avais octroyé à Martin quand je l’avais entraîné à ma suite. Et maintenant, une petite dernière venait compléter la boucle. Sauf que comme Kyte lorsque j’avais ajouté Martin à notre groupe, j’étais sur mes gardes. Il n’y avait qu’un seul moyen pour cette gamine de gagner ma confiance : c’était en faisant ses preuves. Comme Martin et moi avions du les faire avant elle.
J’allais tout de même le féliciter, un sourire amusé aux lèvres, quand une voix féminine s’éleva dans mon dos, me crispant instantanément. Je me suis retourné et j’ai haussé un sourcil en voyant une jeune femme aux longs cheveux bruns sortir de derrière un grand chêne, les mains en l’air. Voilà une entrée en matière pour le moins originale. Clairement, elle n’avait pas l’air plus au courant de la situation que moi, ce qui, une fois de plus, n’était pas pour me rassurer. J’ai croisé les bras et dardé mon regard sur Martin.
- La communication, gamin, c’est la clef de ce genre d’actions.
Je n’ai pas pu m’empêcher de siffler. Inutile qu’il compte sur moi pour expliquer à Adaline la raison de notre présence ici. Je le laissai s’en charger tout en notant de lui tirer les oreilles une fois cette action terminée. Si Kyte n’excellait pas dans le domaine de la précision, il n’avait pour autant jamais traîné aucune de ses équipes sans les prévenir de ce à quoi s'attendre. C'était un risque que je jugeais inutile. Une bonne préparation était synonyme de sérénité et de réussite. Ça permettait aussi d’apprendre à connaître les autres militants avant de devoir potentiellement mettre sa vie sur la ligne pour eux. Mon irritation et mes craintes redoublèrent lorsque la jeune femme laissa échapper qu’ils ne s’étaient pas vus depuis trois ans. Trois ans ! Donc ils n’avaient fait qu’une action ensembles ? Suicidez-moi... Autant dire que quand la pauvre Adaline se tourna vers moi pour se présenter, j’étais loin d’être dans les meilleures dispositions pour l’accueillir.
- Tara Rhoades.
J’ai répondu en hochant la tête avec un bref froncement de sourcils. J'ai tendu la main pour la lui serrer tout en relevant les yeux de Martin pour lui lancer un regard appuyé dont la signification était dans les lignes de : « appelles moi une seule fois Jameson de la soirée et je t’éclate la tronche sur le bitume jusqu'à ce que même ton frère ne te reconnaisse plus ». Puis j’ai à nouveau croisé les bras sous ma poitrine et j’ai étudié la dénommée Adeline de bas en haut. Elle m'avait l'air en bonne forme physique, ce qui était un bon point, et portait des vêtements qui feraient l'affaire.
- Martin doit avoir sacrément confiance en toi pour que tu te trouves ici. (Sous-entendu : moi non). Depuis combien de temps tu fais ce genre d’actions, au juste ?
Autant en avoir le cœur net. Une fois dans la mission, j’aurais besoin d’avoir la certitude qu’elle saurait se débrouiller… ou d'être prévenue que j'allais devoir couvrir ses arrières en plus des miens.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
BON D'ACCORD ! Je n'avais rien dit ni à Adaline ni à Jameson, mais et alors ? Est-ce réellement si grave que ça ? Je soupire doucement et roule des yeux lorsque ma mentor me dit que la communication est la clef de réussite de chaque action. «Ouais, ouais » disais-je en soupirant doucement, totalement pas convaincu. Je souris tout de même à Adaline qui me dit qu'en trois ans je me suis embelli en trois ans. Je rigole doucement «Je suis comme le vin » disais-je en allant la prendre dans mes bras, tout sourire. «Trois ans depuis la dernière fois ? » demandais-je en la relâchant, réfléchissant. «t'es sûre ? Me semble qu'on avait quand même manifesté contre la corrida entre temps, non ? » je fronce les sourcils puis hausse les épaules « Enfin,on s'est sûrement croisé lors de manifestations, mais bref»
Je me tourne vers Jameson. « Adaline, je te présente ...-» mon amie me coupe en se présentant sous le prénom de Tara. Je fronce les sourcils mais me reprends assez rapidement en voyant son regard. Un très légers hochement de tête de ma part lui signifie que j'ai compris ce qu'elle me veut et je laisse donc Adaline répondre elle-même aux questions. Je m'adosse contre ma voiture en croisant les bras, écoutant l'échange des jeunes femmes puis sourit lorsqu'elles se tournent vers moi pour connaître la suite. « On y vas ?» demandais-je, enjoué «Le laboratoire est un peu plus loin à 500m. Je propose qu'on s'en approche le plus possible avec la voiture » après un petit moment d'hésitation, elles acceptent et je me redresse «allez, en voiture! » lançais-je en français tout en contournant la voiture pour me mettre à la place du conducteur. J'attends qu'elles se soient installé à l'avant (étant donné que cette voiture est connue pour avoir trois places à l'avant.) avant de démarrer «Adaline, la dernière fois on a sauvé bien 45 chiens, aujourd'hui on va sauver 50 lapins blancs » lui expliquais-je enfin
Never forget that everything Hitler did in Germany was legal
Grand-mère semble un peu trop bête et hautaine à mon goût, et je sens mon poil de chat s’hérisser dans mon dos. Non pas que je n’aime pas les nouvelles personnes, mais cette femme me tape déjà sur les nerfs. Je décide d’ignorer volontairement sa réponse, dans l’intention de lui répondre un peu plus tard lorsque mon égo le décidera, et je me retourne, toute souriante vers Martin. Je le laisse me prendre dans ses bras, tout de même heureuse de le revoir. Je me donne littéralement une légère tape sur le front lorsqu’il mentionne la corrida, que j’avais complètement oubliée.
- T’as raison! Ça fait moins que 3 ans, j’avais complètement oublié cette journée! En fait, à bien y penser on s'est revu plusieurs fois depuis. Hey, faut dire qu’il s’en passe des choses dans une année, alors n'en demande pas trop! Je rigole, ça fait du bien de te revoir.
Je reste silencieuse lorsqu’il me présente à son amie Tara, et je me mords la lèvre inférieure pour ne pas rigoler sur son nom. Tara, tarrée. Bon allez, ça suffit. Lorsque je réalise que je ne pourrai pas m’en sortir sans répondre à la femme (Martin nous regarde du haut du capot de son véhicule), je roule des yeux pour lui faire un peu d’attitude. Hey fille, on peut être deux à jouer à ce petit jeu.
- Tu le prends pour qui enfin? Tu penses vraiment qu’il aurait choisi quelqu’un au hasard pour ce genre de mission?
Je croise les bras, impassible. Avant de reprendre, je me force un sourire en coin.
- Mais je vais te répondre quand même. Dans mon pays d’origine, je suis une militante très reconnue autant par les groupes radicaux que par la police de Montréal… Je sais être subtile, mais ça n’a jamais été mon intention au Québec. Je me suis couverte de sang pour me promener nue sur les trottoirs de la grande ville. La police n’a pas apprécié.
Cette fois-ci, je souris réellement.
- Et je pourrais t’en dire bien plus, mais je ne crois pas que cela va changer quelque chose, si?
Je connais ce genre de personnes. Hautaines, elles ne permettent pas qu’on entre dans leur petit monde aussi facilement. Bien, si j’ai à travailler avec qu’elle plusieurs fois à partir d’aujourd’hui, je n’ai pas l’intention qu’elle me traite ainsi. Je ferai mes preuves, j’en suis convaincue. Je me tourne vers Martin lorsqu’il nous demande de partir, et je fais en sorte de laisser peu de place à Jameson lorsqu’elle prend place à mes côtés. À vrai dire, il est vrai que j’ai vu Martin quelques fois lorsque nous avons fait des actions ensemble. Mais la Chine reste la Chine, et pour moi ce fut la seule fois que je connu réellement Martin… Bref, je ne crois pas que ce soit vraiment important d’élargir sur le sujet, l’histoire entre moi et Martin peut attendre une autre fois.
- Un ratio de + 5 ce n’est pas de refus! Vous avez un plan? Parce que je crois que j’ai loupé cette partie pendant ma période d’espionnage!
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Adaline
Il était vif, mon gamin, j’ai songé avec une pointe de fierté en captant son signe discret. Assurée qu’il garderait mon secret, j’avais un poids en moins sur la conscience. De plus, savoir qu’il avait fait quelques actions avec Adaline depuis leur rencontre me rassura légèrement. Il la connaissait donc plus que je ne l’avais cru au départ. Si nous en étions restés là, nous aurions presque pu monter dans la voiture avec cette semi sérénité qui accompagnait tous les départs pour des missions dangereusement illégales. Sauf que j’avais posé une question à la jeune femme, dont l’égo fragile supporta apparemment difficilement de devoir faire ses preuves.
Son agression passive me fit arquer un sourcil septique. Mais où Martin avait-il trouvé cette pisseuse qui se prenait pour une ado rebelle ? Aucun contrôle de soi, notai-je mentalement. Chaque mot qui s’écoulait de ses lèvres n’eut pour effet que de renforcer cette médiocre première impression. J’espérais qu’elle était plus douée en activisme qu’en joute verbale, mais le fait qu’elle soit parvenue à se faire gauler pour une action aussi simple que de se balader à poil dans les rues de Montréal ne me rassurait guère sur ce point. Ce genre de péripétie était anecdotique à mes yeux et relevait de la simple manifestation. Pas du militantisme tel quel Kyte et moi le pratiquions depuis plus de vingt ans avant d’être rejoins par Martin près de cinq ans plus tôt. Quand un flic vous choppait sur ces actions-là, vous ne pouviez pas vous en tirer avec une nuit en cage avant d’être relâché au petit matin avec un simple avertissement. Ce qui nous attendait, c’était la prison ferme, sans possibilité d’appel, puisque l’étiquette d’écoterrorisme planait constamment au-dessus de nos têtes. Je me demandais si Adaline en avait conscience. Mais comment le pourrait-elle, puisque Martin ne l’avait pas non plus prévenue de l’objet de notre mission ? S’il m’avait donné son nom à l’avance, j’aurais pu passer un coup de fils à mes contacts locaux, parler à des gens qui avaient fait des actions avec elle comme elle se disait reconnue. Sauf que là, mise aux pieds du mur, je devais les croire sur parole.
J’ai lancé un coup d’œil empli de doutes en direction de Martin. Ma loyauté envers ce gamin était telle que je prendrais une balle pour lui, sans hésiter. Hier encore, je lui accordais une confiance qui me paraissait inébranlable. Mais en cet instant précis, j’en venais à me demander si, justement, il n’était pas du genre à prendre quelqu’un au hasard juste afin de mener à bien cette mission qui lui tenait tant à cœur. La preuve : il avait été me piocher, moi, une militante « retraitée » depuis trois ans déjà. Alors qu’est-ce qui l’empêchait de recruter une jeunette motivée, mais sans véritables compétences ou expérience terrain ? Après tout, il avait déjà trahi ma confiance une fois ce soir, combien de fois le ferait-il encore ? Mais qu’est-ce que je fous ici, bordel ? S’embarquer dans une mission de cette envergure avec deux personnes sur qui on n’était pas sûr de pouvoir compter, c’était de la folie. L’image de Phoenix me revint en tête, et celle de sa fille, Leila et la culpabilité me serra douloureusement la gorge. Je peux encore reculer. J’ai pincé mes sinus en attendant que la môme termine sa crise et j’ai dardé mon regard émeraude sur elle.
- Non en effet, ça ne changerait rien.
J’ai dit d’une voix calme. J’avais appris ce que je souhaitais savoir, et la plaquer contre la voiture pour exploser son nez de mon front serait totalement contreproductif au bien de la mission dans laquelle nous étions censées nous embarquer. Nous avions des vies à sauver. Et plus vite nous le faisions, moins longtemps j’aurais à respirer le même air que cette femme. Comme je tirai un trait sur l’éventuelle possibilité de nous entendre, je décidai de mettre les choses au clair : nous devions être efficaces, professionnelles, et laisser de côté nos caractères merdiques qui ne pouvaient clairement pas se piffrer.
- Mais puisqu’on doit travailler ensemble ce soir, je te demanderai de baisser d’un ton. J’ai pas envie d’avoir à gérer ton attitude en plus de cette mission foireuse.
J’aurais bien ajouté que toutes les paroles qu’elle m’adresserait à partir de maintenant ne devraient plus concerner que la mission, mais je n’avais pas envie de vexer Martin. Pour une raison qui me semblait au-delà de l’entendement, il avait l’air de l’apprécier réellement. Sa gamine. Et puis il avait l’air tellement enjoué à l’idée de se mettre en route… J’ai relevé les yeux vers lui. Au fond de moi, j’hésitais encore. Puis j’ai accroché son regard, comme pour y chercher les réponses aux questions qui me tourmentaient. Quelque secondes furent tout ce qu’il me suffisait. Rien n’avait changé : je le suivrai jusque dans les flammes du Mordor s’il me le demandait.
- Finissons-en.
J’ai conclu d’un ton morne. Adaline est montée la première, me laissant une place si ridicule que je me suis demandée si elle avait un sens pratique catastrophique ou si elle n’avait juste pas compris mon message. Dans le doute… J’ai fait un signe de tête à Martin et j’ai refermé la porte sans grimper dans l’habitacle. Je n’aimais pas les contacts physiques. Et encore moins avec les personnes conflictuelles qui se complaisaient dans une ambiance merdique. J’ai donc ouvert le coffre et m’y suis glissée. Là, j’aurais le loisir de me mettre dans l’état d’esprit nécessaire à ce genre de mission. Toutes les émotions devaient disparaître. Ma culpabilité, mes doutes, mon irritation, et ma sensibilité aussi. Parce que nous allions voir des choses terribles. Peut-être faire des choses terribles. Ma tristesse, aussi. De ne pas avoir Kyte à mes côtés. Parce qu’après toutes ces années, je n’avais jamais fait une action de ce calibre sans lui. Et putain il me manquait. J’ai pris une grande inspiration et fermé les yeux. Cinq cents mètres en voiture n’étaient pas longs, mais c’est tout ce qu’il fallut pour que Jameson Winters s’efface, étouffée par une armure en titane destinée à mener à bien la mission, coûte que coûte. Un vaisseau foutrement efficace qui, depuis des années déjà, portait le nom de Tara Rhoades.
Lorsque la voiture s’arrêta, j’ai sauté hors du coffre. J’avais déjà enfilé la cagoule que Martin avait prévue à l’arrière. Comme quoi, peut-être bien qu’il a vraiment un plan, ce petit. J’ai lancé les deux autres à Adaline et mon gamin pour qu’ils puissent se couvrir. Vu les lieux, nous aurions encore quelques mètres à parcourir à pieds avant de rejoindre le labo, mais nous n’étions jamais trop prudents. J’ai laissé mon sac à main contenant les faux papiers dans la voiture et j’ai attrapé une clef à molette que j’avais vu traîner pour l’attacher à ma ceinture. Si Martin m’avait prévenue plus tôt, je serais venue plus équipée, mais aujourd’hui, ce simple outil devrait faire l’affaire. Dans le fond, improviser avec les moyens du bord ne me posait plus aucun problème, maintenant. J’ai relevé le menton en direction de Martin, que je considérais comme le cerveau de l’opération, puisqu’il était le seul à être allé sur les lieux et celui qui avait initié le mouvement.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Jamais. Oh non jamais je n'aurais imaginé une seule seconde qu'Adaline prendrait ces air à en s'adressant à Jameson. Pour moi, la plus jeune est une personne adorable et très calme. Mais apparemment, non ce n'est pas le cas. Je me suis trompé sur son compte. Je suis sur le point d'intervenir car je sais bien que ce genre de ton déplaît fortement à ma mentor, mais celle-ci est plus rapide et lui demande de baisser de ton étant donné que nous devrons bosser ensemble. Je les regarde tour à tour, puis m'avance avant que la Québécoise ne puisse dire quoique ce soit «Peace and Love guys » disais-je avec un fort accent australien -le meilleur que je puisse faire- avant de secouer doucement la tête et me tourner vers Adaline «Désolé, mais je donne raison à Tara sur ce coup. Donc ... » je regarde mes deux partenaires de missions et leur adresse un large sourire «On reste professionnel. Vos différents vous les réglerez une fois que les lapins seront en sécurité autour d'une bière chez moi, ok ? » Je pose une main sur chacune de leur épaule puis me détourne et les invite à monter.
Je laisse Adaline prendre place à mes côtés tandis que Jameson se met dans le coffre. J'accepte cela sans problème, sachant pertinemment que la jeune femme n'aime pas les contact physique. En chemin, j'explique à ma copilote ce que nous allons faire puis elle me demande si j'ai un plan. Je ne répond pas à cette question, me contentant d'hausser silencieusement les épaules. La suite du voyage se fait sans échanger de mot, mais dans ma tête les idées s'enchaînent sans cesse. Je gare la voiture non loin du laboratoire et rejoins Jameson qui a déjà sauté hors de la voiture vêtu de ma cagoule «ça te va bien ça » soufflais-je en passant ma main sur sa tête avec un clin d’œil avant que nous ne sommes rejoint par Adaline. Au même moment, Jameson me demande si j'ai un plan et je soupire doucement.
« Un jour je vais être obligé d'y répondre à cette question » soupirais-je en levant théâtralement les yeux au ciel « Alors oui, suivez-moi» indiquais-je en épaulant mon sac à dos. Je me met en route vers la clôture en restant tapis dans l'ombre. Une fois contre le mur je m'accroupis et regarde discrètement vers le bâtiment. « Vous voyez le bâtiments là-bas ? C'est là qu'il y a le mec de la sécurité» je me redresse un peu « Le chemin qu'il a besoin de parcourir pour atteindre le labo est donc relativement long» je lance un coup d’œil à ma montre «Il fait sa ronde toutes les deux heures. La dernière se finissant dans ...5 minutes » je lance un coup d’œil vers la porte du laboratoire. « Normalement il reste toujours dans sa cabane a siroter son café et à regarder les rediffusion de football américain» je me pince les lèvres « On peut entrer par la porte de derrière qui est juste là, de côté, ce n'est pas un souci » je regarde ma 'maman' «Tu sais manié l'épingle à cheveux assez rapidement, donc ce sera pour toi » je lui souris « Une fois à l'intérieur, on s'empare des cages et on ressors, le plus vite possible » je regarde vers ma voiture « et puis ...» je grimace « l'alarme» soufflais-je « Merde. Ouais j'oubliais l'alarme. Putain» je me passe une main dans les cheveux puis soupire doucement et pose ma main devant ma bouche « Pourquoi est-ce que ce putain de détail super important m'a-t-il échappé ? » je secoue la tête « quel con ...» pestais-je contre moi-même.
Never forget that everything Hitler did in Germany was legal
Je ne fais pas de l’attitude, je n’aime tout simplement pas les femmes qui ont un air hautain comme cette..Tara. Lorsque Martin prend sa défense, je ne dis rien et décide de prendre un air plus professionnel. Il est vrai que mon problème avec le caractère de cette grand-mère me fait voir rouge, mais il y a autre chose qui me met en colère et sur quoi je devrais me concentrer à partir de cet instant. Je vais concentrer ma colère sur les scientifiques qui ont enfermé des animaux pour leurs propres plaisirs d’expérimentation. Je serre les dents, et suit Martin dans le véhicule. Je suis satisfaite que la femme s’asseye dans le coffre, et je fais le restant du trajet en silence. Même si mon orgueil en prend un coup, je ne vais pas envenimer une conversation avec elle qui risque de mal finir. Restons professionnels, et ne disons pas un mot pour décevoir Martin une seconde fois. Nous débarquons, et j’enfile la cagoule à contrecœur en soupirant. Je ne vois pas l’intérêt de mettre des cagoules si je désarme les caméras de sécurité…À moins que… J’écoute Martin nous expliquer son plan, et lorsqu’il se met une main sur la bouche, je souris en m’approchant de lui. Martin a surement oublié que je sais faire ces choses, ou du moins il n’y a pas pensé. Je viens déposer une main sur son épaule en le regardant, comme il l’a fait tout à l’heure avec moi et Tara.
- Tu oublies un détail mon ami…
Je regarde Tara du coin de l’œil, espérant qu’elle aura un meilleur regard sur moi une fois que j’aurai démontré de quoi je suis capable. Je ne crois pas qu’elle me prenne vraiment au sérieux, et c’est peut-être pourquoi elle me regarde avec cet air méprisable. Je n’ai jamais jugé simplement par les apparences, mais ce genre d’attitude m’irrite sans même réellement la connaitre. Je reporte mon attention vers Martin
- As-tu apporté des lunettes de vision nocturne?
J’écoute sa réponse en hochant la tête, tout en me dirigeant vers un chemin sinueux qui semble mener à la bâtisse. Je dois trouver l’interrupteur, et de là je pourrai me mettre à l’œuvre. Sans interrupteur, je n’y pourrais rien pour l’alarme.
- Sais-tu où se trouve l’interrupteur?
Je ne peux pas croire que Martin soit allé à cette place tous les jours dans le but d’observer et de mettre à l’œuvre un plan si élaboré, sans avoir observé où se trouve le panneau de contrôle. Étant donné que cette bâtisse semble plus ou moins sécurisée, je crois que ce sera un travail. Je suis Martin tandis qu’il me mène au panneau de contrôle. Je lui demande de me donner la clé, et je donne quelques coups sur la serrure pour ouvrir le panneau. Sincèrement, c’est plus simple que cela ne parait. Souvent, les panneaux d’alimentation ont des étiquettes qui expliquent ce que chaque bouton alimente (pour ne pas chercher longtemps lors des réparations électriques ou lors de pannes de courants). Cela me prend quelques minutes afin de m’assurer de choisir les bons fils, et je déconnecte ceux qui concerne le système d’alarme, les caméras de surveillance ainsi que les lumières. De cette façon, même si le gardien découvre notre plan, il aura de la difficulté à nous trouver et nous aurons le temps de partir avant même que la police arrive.
- Le système est désactivé. Cependant, le gardien va s’en rendre compte durant sa tournée, si la centrale ne le réalise pas avant. Cela nous laisse un peu moins d’une heure si nous voulons éviter d’être détectés par la police. Nous devrions nous dépêcher.
Je suis devenue une autre personne, celle que je cache au fond d’une armoire et que je sors seulement en cas d’extrême nécessité.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
❝Never forget that everything Hitler did in Germany was legal❞ Jameson, Martin & Adaline
J'ai levé les yeux vers Martin, un sourire tendre sur les lèvres – derrière ma cagoule – alors qu'il complimentait mon nouveau look en me prenant par les épaules. Il avait cet effet sur moi. Que je sois énervée, inquiète ou triste, Martin parvenait toujours à me redonner le sourire. Si je voulais me voiler la face, je me dirais que c’était parce que c’est dans sa nature. Mais je n'étais pas dupe : je savais pertinemment qu'il s'agissait juste de mon côté mère louve couvant tendrement sa progéniture. Et en cet instant précis, j’en étais fière, de mon louveteau. J’ai emboité ses pas alors qu’il avançait furtivement vers la clôture du laboratoire et me suis accroupie à ses côtés, instinctivement. Mes dernières actions remontaient à des années, mais Martin et moi en avions tellement faites ensemble que nous n’avions pas vraiment besoin de communiquer verbalement pour nous comprendre. Sauf quand il s’agissait de donner le plan de départ, ce qu’il s’apprêtait à nous dévoiler.
Tapie dans l’ombre, j’ai observé le garde, hochant la tête à ses explications. Martin avait bien fait son boulot d’observation. Mon cerveau enregistrait les informations qu’il nous balançait, au cas où il faille s’y référer par la suite. Fin de ronde dans 5 minutes, toutes les deux heures, inattentif. J’ai hoché la tête. La description du type sous-payé qui a besoin de bouffer et qui ne fera pas d’excès de zèle pour son poste de merde. Parfait. J'ai hoché la tête quand il m'a parlé d’épingle à nourrice. Aucun problème. J’avais toujours mon couteau suisse sur moi et les nombreux outils qu’il contenait me servaient précisément dans ce genre de cas. S’il m’avait prévenue plus tôt j’aurais amené une plus grosse lime mais les moyens du bord fonctionneraient aussi. Son plan était simple et efficace. Il me plaisait. J’ai posé une main sur son épaule, prête à le féliciter… quand il se souvint soudain d’un détail crucial. Il ne pouvait pas voir le pli de ma bouche, mais mes yeux lançaient des éclairs. Putain de bordel de merde ! Il avait cependant l’air de s’en vouloir assez à lui-même pour que j’en rajoute une couche. Dans le fond, ce n’était pas très grave, on pourrait contourner ça « facilement. » Il suffisait « juste » d’aller flanquer une bonne frousse au gardien afin de chopper les codes qui nous permettraient de désactiver ce bordel. Ensuite on l’attacherait dans son bureau jusqu’au matin, en espérant qu’il soit incapable d’identifier nos voix quand la police le questionnerait.
J’allais proposer mon « plan » à la Kyte quand Adaline me doubla. Son timbre de voix me tapait toujours sur les nerfs, mais même ce désagrément sembla s’évanouir quand elle demanda à Martin s’il avait apporté des lunettes de vision nocturne et où se trouvait l’interrupteur. Je n’étais pas certaine de savoir où elle voulait en venir avec ces informations, mais j’avais envie de croire qu’elle savait ce qu’elle faisait. Nous avons emboité le pas de Martin alors qu’il nous guidait le long des murs du laboratoire – qui ressemblait plutôt à un entrepôt merdique à haut niveau de sécurité, de mon point de vue. Unilever n’aurait pas pu faire plus louche s’ils l’avaient voulu. Les cons. Enfin, il désigna le panneau de contrôle où Adaline se mit directement au travail. Je la préférais ainsi : efficace, et muette, surtout. Les bras croisés, je l’observai tandis qu’elle bidouillait le boitier empli de boutons qui me semblaient incompréhensibles. J’avais toujours été nulle en technique. Et ça m’avait toujours énervé : ça faisait cliché et j’aimais pas tomber dedans. Comme je n’entravais rien, j’ai décidé de faire le guet afin de pouvoir les prévenir si une menace approchait. Quelques minutes plus tard, Adaline nous annonça que le système était désactivé. Genoux fléchis pour rester dans l’ombre, je revins vers eux au petit trot.
- Bien joué !
J’ai glissé en tapotant son épaule. J’étais une femme souvent dure, distante. Surtout quand j’étais dans une situation où l’efficacité devait primer sur tout le reste. Mais ça ne m’empêchait pas de reconnaître les actions positives qui nous aidaient à mener à bien la mission. Et Adaline venait de nous enlever une putain d’épine du pied. J’ai hoché la tête en direction de mes co-équipiers et rebroussé chemin en direction de la porte que Martin nous avait montrée tout à l’heure et j’ai sorti la lime de mon couteau suisse tandis que j’étudiais le système de fermeture. Ils ne s’étaient pas fait chier : un cadenas accroché à une grosse chaîne, puis une serrure classique. Je ne voyais pas bien qui ils comptaient arrêter avec un truc aussi simple. Mais c’était peut-être pour ça qu’ils payaient un garde et un système d’alarme. J’ai d’abord fait sauter le cadenas, discrètement et rapidement. La serrure me donna plus de fil à retordre. En temps normal, j’aurais fait glisser de l’acide à l’intérieur pour la dissoudre, mais là, je devais capter le mécanisme. Au bout de quelques minutes, j’étais sur le point de défoncer la porte, quand elle me céda enfin. J’ai hoché la tête en direction de Martin et Adaline puis j’ai ouvert la porte pour les laisser passer.
- La caméra est en place, gamin ?
J’ai dit dans un souffle. Je ne savais même pas pourquoi je parlais si bas : je ne pensais pas qu’il y ait des gens ici. C’était l’atmosphère, sans doute. Pesante. L’odeur de solution désinfectante et de produits synthétiques ne parvenait pas à couvrir celle de la maladie et de la mort. Le silence était écrasant, seulement perturbé par le grattement caractéristique de petites pattes sur des grilles de fer un peu plus loin. Mais je ne pouvais intégrer ce que ces pensées provoquaient en moi. Toute horreur, haine ou empathie réduirait mon efficacité dans l’instant présent. Comme il n’y avait pas de fenêtres donnant sur ce couloir, j’ai allumé ma lampe torche – trouvée dans le coffre, celle-ci - et l’ai braquée vers le sol.
- Il nous faudrait une sorte de charriot pour transporter les cages plus rapidement. Tu sais où on peut trouver ça ?
Toutes les entreprises en avaient. Que ce soit pour déplacer les animaux ou réceptionner les commandes des immondes produits qu’ils devaient tester, les humains ne voulaient plus faire travailler leurs bras. Ils poussaient de gros trucs à roulette. Et ce soir, leur fainéantise allait foutrement nous arranger.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.